Vers
la page d'accueil d'OPIE-Insectes
Les
Épingles tout frais forgées sont au-dessus de la
pile.
En
épingle
L'insecte ou l'événement entomologique
du jour, celui
qui défraye la chronique et qui alimente les conversations
en ville
et dans les insectariums, sera épinglé sur cette
page abricot,
qui s'enrichira au fur et à mesure des
événements
entomologiques.
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alerte à chaque
mise à jour importante de ce site /opie-insectes/, cliquez
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Arsenal
génétique, Nom d'un
binom !, Ultrastridulation, Le Thrips de
Palm Beach,, Barberousse
au zoo,.Mutualisme
ravageur, Drôle
de genre, Dyal
qui dort, calpine qui dîne,
L’entomofaune
du
dinosaure, Travail
de fourmis pour tous, Pourquoi
les phyllies ?, De
l’utilité des antennes,
Entomogaz
de combats,
La
Mouche grain de sable (suite), Vivre
maintenant, enfanter plus tard, Cœur
de mouche, Production
de masse, Apiphonie, Tête
nucléaire, Fourmis
blanches, monastiques, urbaines, noires, Réservoirs
réserve,
Regarder
voler les mouches, De
l’œuf à la chenille, L'évolution
des
chrysomèles évolue, Cafard
blanc,
Portées
disparues, la faute au
portable ?
, Espionnage,
Gène
d'appoint, Association
à
bénéfice émergent, Pour
éteindre la Fourmi de feu, Un
régime qui fait peur, Blé
contre blatte, Majorité perdante,
le
CCD, c’est le SHB ?, Dévorées
vivantes, L’attaque
des vampires volants, Après
le chien et l'homme, le cafard. Danses et chants révolutionnaires, Entomologie
militaire (suite…), Célèbre
inconnu,
Autorité,
penitence et deuil, Marteau
vs. fourchette, Mémoire
royale, Amat
victoria curam, Attaque
sur Washington
Épingle
pentacéphale d'été
Guerre des sexes, Le cactus et sa pyrale, Pourquoi les insectes sont petits ?, Biocarburer plus pour travailler moins, Le grillon et le clocher,
Coup de filet, Distraction, La cantharide
sauve, Punaises X, MushiKing, Arsticot
ou
Astico’art ?
,Histoire
à dormir debout, Entomologie de combat : le style de la mante religieuse, Sirènes
du Mississippi, Collète
à la plage, Proton et
Photon, Nanotuber
les mouches, Vol
low cost, Importations
chinoises, Mouche du
cheval et
fièvre du pélican, Carpo
bio,
Charançonnage, Art
trop pode, Mules, Faux Fourmiliers, Entrave
chimique, Entomologie
conjugale, Cœur de mouche…, Papillon cherche parrain, Recyclage (à
l’œil), Entomomachie, Cafardeaux
spatiaux, Vaincre la
résistance, Le
papillon et la chenillette, Champignon
vénéneuxCafard
zombifié, Le
granulé est l’avenir de l’insecte, Surprises
en réserve, Aspirée,
expirée. ,
Camions
solsticiaux
Rédaction
(sauf mention contraire)
: Alain
Fraval
Les Épingles
de
collection - à consulter,
page par page : Les
Épingles entomologiques
de 1999 et
2000, Les Épingles de
2001, Les Épingles de
2002, Les
Épingles
de 2003, Les
Épingles de 2004,
Les
Épingles
de 2005,
Les Épingles
de
2006,
Les Épingles
de 2007,, Les Épingles
de 2008, Les Épingles
de 2009, Les Épingles
de 2010, Les Épingles
de 2011. - ou globalement (jusqu'à fin 2009) ici.
27
décembre 2007
Une suggestion pour vos
cadeaux de fin d'année : l'abonnement à Insectes. Cliquez ici.
À lire sur
Internet
:
La recherche sur le glutamate
finit en enculage de mouches, par Ophélie
Neiman. Rue89,
22 décembre 2007
"A l'occasion
d'expériences en vue de guérir certaines
scléroses, des chercheurs ont modifié le taux de
glutamate de mouches drosophiles, et ont observé avec
stupeur l'apparition de parades homosexuelles parmi les insectes. Une
avancée sur la relation entre comportement sexuel et
communication entre neurones."
La complexité de la
relation termite/champignon pourrait freiner la stratégie de
lutte contre ce ravageur. IRD,
décembre 2007.
Une même
espèce de termite est capable de cultiver
différentes espèces de champignon. Or, la lutte
contre ces ravageurs s’oriente désormais vers
l’emploi de fongicides moins toxiques que les insecticides
utilisés jusqu’alors.
Le règne des
Coléoptères, par J.I., Sciences
et Avenir.com, 21 décembre 2007.
"Avec près
de 350 000 espèces recensées, les
coléoptères représentent plus de 25%
des formes de vie sur la planète. Les raisons qui expliquent
cette étonnante diversité font l’objet
de multiples recherches."
Remontée des
populations de Processionnaire du pin à la faveur de la
douceur de l’hiver 2006-2007, par Hubert Pauly. Bull.
DSF, décembre 2007.
à lire en complément de l'article sur Thaumetopoea pytiocampa
tout frais paru dans Insectes n°147.
Camions solsticiaux
- C’était
l’unique exemple de retour définitif
d’un Hyménoptère social à la
vie solitaire. Une observation de nombreux nids d’Halterapis (Compsomelissa) nigrinervis (Hym.
Apidé) – par Luke Chenoweth (université
Flinders, Australie) a révélé la
présence de plusieurs reines dans la moitié
d’entre eux. Chez des espèces capables de vivre
seules, la socialité
serait conservée, comme défense contre les effets
de la prédation. Photo
- Des tests ADN
pratiqués sur les contenus stomacaux d’insectes
phytophages (de 8 familles différentes) ont permis
d’identifier sans erreur la plante aux dépens de
laquelle ils avaient effectué leur dernier repas –
une reconnaissance possible jusqu’à 12 heures
après la prise de nourriture (étude
réalisée en Israël, publiée
dans le prochain Organisms
Diversity & Evolution -
doi:10.1016/j.ode.2006.09.002).
- Alerte ! L’Ohio
(États-Unis) est infesté par la Punaise diabolique, Halyomorpha halys
(Hém. Pentatomidé) qui menace les
récoltes de soja et de fruits, ainsi que les habitants ; on
(re)lira l’Épingle « Punaises diaboliques
», de 2001, qui la signalait en Pennsylvanie : une invasion
irrésistible.
- Le Puceron noir de la
fève, Aphis
fabae (Hém. Aphididé),
digère grâce à des bactéries
; mais, si la sève a une certaine composition, ces
symbiontes deviennent pathogènes, tuant leur hôte
par septicémie. La découverte de ce comportement
à la Jekyll
et Hyde est due à Angela Davis, de
l’université de York (Royaume-Uni).
- Déposés
sur un sommet isolé d’une région
inexplorée des Andes colombiennes, des entomologistes ont
poursuivi péniblement à pied leur
expédition durant une semaine. Pour découvrir,
à une altitude où aucun papillon
n’aurait dû se trouver, Idioneurula
donegani (Lép. Nymphalidé), nouveau
pour la science. Photo.
[R]
18
décembre 2007
À lire sur
Internet
:
L’arnaque
aux fourmis de Chine, par Pascale Nivelle. Libération,
18 décembre 2007.
Dix mille paysans ont manifesté dans la province du
Liaoning.
Victimes d’une escroquerie relayée par la
télé officielle, ils avaient investi dans
l’élevage d’insectes censés
produire un
«Viagra naturel».
À noter :
Les
insectes bâtisseurs (exposition
itinérante, conférence), par Eric
Darrouzet : 86 photographies avec de court textes explicatifs
sur 16 panneaux. Dans le hall du restaurant
du campus CNRS d'Orléans jusqu'à fin
décembre
Aspirée,
expirée
La Puce du chat, Ctenocephalides
felis (Aphaniptère Pulicidé) ne
survit pas à un coup d’aspirateur. Des
expériences réalisées avec des larves
de 3e stade (par lots de 50), des nymphes (idem)
et des imagos (100 à la fois) posés sur une
moquette de type « cuisine », aspirées
par un aspirateur ménager muni d’une brosse puis
récupérés dans le sac ont
prouvé ce fait. Conséquence pratique : on se
dispensera d’incinérer le contenu du sac de
l’aspirateur pour garantir le succès de
l’extermination.
Les deux entomologistes (de l’université de
l’État de l’Ohio –
États-Unis), très surpris du résultat,
pensent que la mort survient par déshydratation, la cuticule
des insectes étant percée au passage.
Ils ont bien vérifié que le séjour
dans le sac, comme l’exposition à un courant
d’air, ne sont pas mortels ; mais n’ont pas refait
la manip avec un autre modèle équipé
d’un autre embout…
Et, surtout, d’avoir pratiqué l’autopsie
des puces crevées, ils eussent été
bien inspirés !
D’après
« Fleas' journey into vacuum is a one-way trip », ScienceBlog
d’après un communiqué de presse de
l’OSU, lu le 17 décembre 2007 à www.scienceblog.com
Article source :
Hink W.F., Needham G.R., 2007. Vacuuming is lethal to all postembryonic
life stages of the cat flea, Ctenocephalides
felis. Ent. exper. appl., 125(2), 221-222.
À (re)lire : Captures et collections : Aspirateurs
(par Alain Fraval), Insectes
n°124, et Les
puces du chien et du chat (par Michel Franc), Insectes
n°143,
[R]
11 décembre 2007
Surprises en réserve
La réserve
forestière d’Atewa, au Ghana, a
été créée en 1926 sur 15
000 ha environ. C’est un château d’eau
alimentant 3 rivières très importantes. En juin
2006, une expédition de 22 scientifiques l’a
explorée et a trouvé une forêt
étonnamment peu perturbée abritant une faune
exceptionnellement riche. Leurs trouvailles viennent
d’être publiées.
Les entomologistes
mettent en avant la découverte de 8 espèces de
sauterelles nouvelles pour la science, dont Tetraconcha sp. n.
(Orth.
Tettigoniidé), et la rencontre de 17 espèces
rares de Lépidoptères, dont le géant
Papilio antimachus
(Papilionidé) et le très
menacé Mylothris
atewa (Piéridé).
À signaler
également la découverte d’un Ricinule
(ou Podogone) – un ordre d’Arachnides ne comptant
que 58 espèces, vivant dans l’humus, et
caractérisé par leur cuculus, sorte de petit
couvercle recouvrant les chélicères –
du genre Ricinoides.
Ces
découvertes renforcent l’urgence de faire de cette
forêt un parc national avec une zone tampon, mieux
protégé contre les coupes clandestines et la
chasse à la viande de brousse.
D’après
« Incredible Batch of Rare and New Species Discovered
», LiveScience,
lu le 7 décembre 2007 à
www.livescience.com
Photo
de Tetraconcha
sp. n.
Photo de Ricinoides sp.
n.
[R]
7 décembre
2007
À voir sur
Internet
:
Le cafard zombifié
(voir ci-dessous) en
vidéo.
Le granulé est
l’avenir de l’insecte
La Cabane aux asticots – c’est le surnom
d’un centre
d’élevage d’insectes à
l’université du Mississipi (États-Unis)
tourne
à plein régime. À l’origine
(en 1960), il
s’agissait de produire en masse (jusqu’à
10 millions
d’adultes par semaine) du Charançon
américain de la
capsule (Anthonomus
grandis, Col Curculionidé – le
détesté et chanté Boll Weevil)
pour des lâchers de « mâles
stériles »
(lutte autocide). Toujours soutenu par le ministère
états-unien de l’Agriculture,
l’insectarium, de plus
en plus automatisé, a élevé divers
insectes
ravageurs (notamment des noctuelles) pour la recherche,
l’industrie phytosanitaire et l’enseignement.
Son savoir-faire est parvenu aux oreilles de Neptune. Cette entreprise
d’aquaculture de Boca-Raton (Floride) cherche un substitut
aux
farines de poisson, source de protéines qui se tarit. Son
directeur passe un coup de fil : voilà ses poissons au
régime entomophage, sous forme de granulés
d’Ento-Protéin ™. Quatre
espèces
d’insectes, dont l’élevage est rentable,
ont
été sélectionnées -
lesquelles ? Secret
industriel. Des gourmets professionnels ont
vérifié que
cet aliment nouveau ne donne pas un goût bizarre à
la
chair : ils ont même constaté – et
c’est un
avantage commercial – que les filets ont « un peu
moins le
goût de poisson ».
Pour l’avenir, le provendier envisage d’installer
des
insectariums à proximité des fermes aquacoles
partout
dans le monde et d’y multiplier, éventuellement,
des
insectes autochtones.
D’après,
notamment, « Producers may put fish on insect diet
», par
Bob Ratliff, MSU Ag Communications, lu le 5 décembre 2007
à //msucares.com/news
NDLR : presque la
moitié du poisson consommé dans le monde est issu
de l’aquaculture.
[R]
2 décembre
2007
À noter :
XIVe Journées
internationales de l’insecte de Perpignan
organisées par l’Association roussillonnaise
d’entomologie les 8 et 9 mars 2008
Tél. 06 08 24 94 27 ; sur Internet à //r.a.r.e.free.fr/
Cafard zombifié
Une guêpe tropicale (Pacifique, Inde, Afrique), Ampulex compressa
(Hym. Sphécidé) nourrit sa progéniture
avec des blattes (Periplaneta
spp., Dictyoptères) qu’elle persuade
de la suivre jusqu’à son terrier. Pour ce faire,
elle lui administre une première piqûre, dans le
thorax, qui la paralyse brièvement ; puis une seconde
piqûre dans le cerveau, précisément. La
batte devient définitivement léthargique, inerte
; mais saisie par une antenne, elle suit la guêpe en marchant
sur ses 6 pattes. Jusqu’au fond du terrier où, de
nouveau immobile, elle reçoit un œuf,
d’où éclora une larve de
guêpe qui la dévorera vivante, petit à
petit.
Frederic Libersat et ses collaborateurs, à
l’université Ben-Gourion du Néguev
(Israël) viennent d’identifier comment le venin de
la guêpe transforme la blatte en zombi : en bloquant
l’octopamine, un neurotransmetteur (qui agit dans le
système nerveux central) indispensable à la
réalisation de mouvements coordonnés –
comme la marche. Preuves expérimentales : une blatte zombie
se voit dézombifiée par l’injection
d’une substance qui débloque les
récepteurs de l’octopamine et pour zombifier une
blatte, il suffit de lui administrer un bloqueur d’octopamine
: elle se comporte alors exactement comme l’esclave de la
guêpe.
D’après
« How to make a zombie cockroach », par Michael
Hopkin, Nature,
lu le 29 novembre 2007 à www.nature.com/news/
PS : originaire des Philippines, Ampulex
compressa a été introduite
à Hawaï en 1931 comme agent de lutte biologique
contre les grillons et la courtilière.
[R]
22 novembre 2007
À lire sur Internet
:
Mortel plongeon.,
par C.D. Sciences
et Avenir.com, 22 novembre 2007.
"
Grâce à des
caméras très rapides, deux chercheurs du CNRS ont
filmé des mouches et des fourmis se noyant dans la salive
visqueuse de la plante Nepenthes
rafflesiana ".
L'étude
des termites pourrait permettre d'améliorer le rendement des
agrocarburants, par Christiane
Galus. Le
Monde, 22 novembre 2007.
Des carburants à partir de bois,
grâce
à des enzymes produits par des bactéries de la
panse
rectale de termites ?
Sur le même sujet, par Cécile Dumas, sur Sciences
et Avenir.com
Les
OGM du futur cibleront le génome des insectes. Le
Monde, 21 novembre 2007.
Des "OGM, décrits dans deux articles publiés par
la revue
Nature Biotechnology,
le 4 novembre, mettent à profit
l'interférence ARN, un mécanisme dont la
découverte a valu, en 2006, le prix Nobel de
médecine aux
Américains Andrew Fire et Craig Mello."
Helicoverpa
armigera / Diabrotica virgifera
Bébête
show à Hollywood, par Lee Gomes (The Wall Street Journal).
Article de 2001 republié par Courrier
international.
" Aucun insecte n'a souffert lors du tournage de ce film."
Champignon
vénéneux
Réussie par R. St. Leger (université de Maryland,
États-Unis) et Chengshu Wang (académie des
Sciences
chinoise), la greffe d’un gène du scorpion jaune
nord-africain Androctonus
australis sur le champignon entomopathogène Metarhizium anisopliae
décuple l’efficacité de cet agent de
lutte
biologique. En plus, ajouté également par
génie
génétique, un « commutateur »
fait que le
venin n’est produit que dans
l’hémolymphe d’un
insecte.
Deux cibles sont particulièrement visées :
- les moustiques vecteurs,
tués trop lentement
jusque-là par le champignon conditionné en
plaquettes
à accrocher dans les habitations – la transmission
de
pathogènes est seulement réduite ;
- le Scolyte des cerises du
caféier, Hypothenemus
hampei (Col.
Scolytidé), originaire d’Afrique et
désormais
répandu partout dans le Monde – c’est le
pire
ravageur en caféières et ni la lutte chimique
(endosulfan), ni la lutte biologique (au moyen de, par exemple, Cephalonomia stephanoderis
[Hym. Béthylidé] ou de champignons)
n’en viennent
à bout dans des conditions
acceptables.
D’après
«
Scorpion Toxin Makes Fungus Deadly to Insect Pests », lu le
12
novembre 2007 à www.physorg.com
[R]
15
novembre 2007
À lire sur Internet
:
Des
mini-robots prennent le pouvoir chez les cafards, par
Stéphane Foucart. Le
Monde, 15 novembre 2007
Nos abeilles
sont toujours en danger. Belga,
15 novembre 2007.
Plusieurs virus mortels pour l'Abeille domestique ont
été identifiés dans les ruchers belges.
Chikungunya : un
virus mutant à la Réunion, par
Martine Perez. Le
Figaro, 15 novembre 2007.
" Selon l’Institut Pasteur,
l’épidémie ayant touché plus
de 250 000 personnes en 2006 à
l’île de la Réunion aurait
été provoquée par un virus
muté ayant un fort tropisme pour le moustique vecteur."
Coca-Cola, c'est
aussi ça... par John Vidal, The Guardian,
repris dans le Courrier
international du 10 nov. 2007.
À (re)lire, sur exactement le même sujet de
l'emploi du coca-cola comme insecticide, "Lutte
sucrée",
Épingle de 2005.
[R]
9
novembre 2007
À lire sur Internet
:
Inquiétude
autour du sort des bourdons. La
Tribune, 9 novembre 2007.
À noter :
Insectes
médecins. Conférence
d'Elisabeth Motte-Florac, dans le cadre des rendez-vous scientifiques
du CNRS, mercredi 21 novembre 2007
à 16h30 à Montpellier. Signalé par Tela Botanica.
Cafardeaux spatiaux
Nadezhda (« espoir ») a engendré les
premières créatures conçues dans
l’espace. Cette blatte cosmonaute, passagère de
Photon-M, venait d’atterrir et de retrouver ses
éleveurs à la station de Voronezh (Russie
centrale). Les 33 cafardeaux trottent et boulottent normalement. Ils se
sont toutefois mélanisés plus vite que leurs
congénères-témoins rampants
– premier effet constaté de la
microgravité expérimentée par maman.
On attend des nouvelles des vers à soie embarqués
au stade nymphal.
D’après
« ‘Hope’ the Russian cockroach gives
birth to first space babies », Novosti, 23 octobre
2007, lu à //en.rian.ru/science/
À (re)lire, ci-dessous “Proton
et Photon”.
Vaincre la résistance
Les toxines de la bactérie Bacillus thuringiensis
(Bt) sont largement employées en défense des
cultures, appliquées directement ou produites par des
plantes génétiquement modifiées (PGM).
Exposées régulièrement ou de
façon continue (cas des PGM) à la substance
létale, les populations d’insectes phytophages y
deviennent résistantes, en principe.
Deux cas de résistance au Bt sont
avérés : il s’agit de populations de la
Teigne des crucifères (Plutella
xylostella, Lép. Yponomeutidé) et de
la Fausse Arpenteuse du chou (Trichoplusia
ni, Lép. Noctuidé) soumises
à des traitements – de façon
surprenante, aucun cas de résistance n’est
(encore) apparu vis-à-vis de PGM.
Le niveau de résistance des ravageurs est de toutes
façons sous étroite surveillance et
l’on se préoccupe beaucoup de mettre au point des
moyens de détruire les nuisibles résistants.
Dans ce but, un « super Bt » est à
l’étude (travaux de Mario Soberón et
Alejandra Bravo, National Autonomous University of Mexico). Le Bt
naturel doit se lier à des récepteurs
particuliers de l’intestin moyen (après quoi il
provoque des trous dans les membranes cellulaires) et la
résitance survient par modification de ces
récepteurs. En modifiant la molécule de toxine de
Bt, on obtient un « Bt » qui agit sans avoir besoin
de se lier.
Quid de sa spécificité, de sa toxicité
pour les autres animaux ? De très prudentes
épreuves sont nécessaires.
Dans le même but, on dispose déjà de
PGM exprimant deux toxines de Bt se liant à deux
récepteurs différents – ce qui devrait
réduire la probabilité d’apparition
d’individus résistants. Et l’on
expérimente une toxine (à faire produire par la
plante) d’une toute autre origine : un complexe
protéique tiré d’une
bactérie du tube digestif d’un nématode
(Photorhabdus).
D’après
« Modified toxin helps crops kill resistant insects
», par Heidi Ledford, Nature
(doi:10.1038/news.2007.211), 1er novembre 2007.
Le papillon et la chenillette
Soit à aller récupérer (ou faire
exploser) une bombe instable en terrain ennemi, avec un petit
véhicule tout-terrain. À défaut de
volontaire, c’est un animal qui le conduira,
particulièrement qualifié pour ce genre de
mission par son odorat extraordinaire et sa capacité de
reconnaître les obstacles. Mais rat, chien ou singe
dressés suscitent l’empathie et coûtent
cher.
C’est donc un sphinx qui s’y collera. Il sera
collé à l'avant de la chenillette et
relié
à l’ordinateur embarqué par des fils
branchés sur ses ganglions. Avec un Sphinx du tabac (Manduca
sexta, Lép. Sphingidé), on dispose
surtout
d’un récepteur olfactif très puissant
couplé à un système
d’orientation et de navigation qu’il suffit de
savoir exploiter. L’individu coûte 3 €
(bien moins que le meilleur marché des
détecteurs) à l’insectarium de
l’université de l’Arizona, où
Charles Higgins Jr et Timothy Melano développent ce
procédé. Selon leur dires, il est difficile de
réussir l’opération microchirurgicale
indispensable ; mais jeter à la poubelle un sphinx
raté (ou se révélant malhabile) ne
pose aucun problème.
D’après, entre autres, « Simple moth
might command robot », par Dan Sorenson, Arizona Daily Star,
lu le 5 novembre 2007 à www.azstarnet.com
PS 1 : Robo-moth (c’est
le nom de l’engin) pourrait
servir aussi à guider un fauteuil roulant
d’infirme.
PS 2 : à l’OPIE, on peut se procurer actuellement
6 chrysalides de Sphinx du peuplier (Laothoe populi)
pour 15
€. Il faut être adhérent et
n’avoir aucune mauvaise intention.
Photo
de la chimère
[R]
5 novembre
2007
À lire sur Internet
:
L’ivresse
de la mouche, par J.I., Sciences
et Avenir.com, 31 octobre 2007
"La
découverte de
gènes associés à la
sensibilité à
l’alcool chez la drosophile (Drosophila melanogaster)
pose les bases de la recherche sur les bases
génétiques de l’alcoolisme chez
l’Homme."
Invasion par les
coccinelles asiatiques, INRA, 30
octobre 2007
Comment la coccinelle asiatique [Harmonia
axyridis]
est-elle arrivée en Europe ? Pourquoi pullule-t-elle en ce
moment ? Quelles sont les routes de l’invasion ? Comment
s’en débarrasser ? Trois chercheurs* de
l’Inra de
Montpellier et de Sophia-Antipolis répondent à
nos
questions…
À noter :
Conférence
: Eloge des insectes.
Mardi 13 novembre à 20h30, au Radiant de Caluire (par
Bernard Pintureau, Guy Rodet et Bernard Mauchamp).
Nous les terriens,
de Fabrice Bartheau,
du 3 décembre 2007 au 3 mars 2008, Musée
d'histoire
naturelle Gabriel-Foucher, Les Rives d’Auron, 18000
Bourges.
"Sous leurs airs d'Aliens sortis tout droit de films fantastiques, ce
ne sont pourtant que des animaux vivant discrètement autour
de
nous.
Originalement mises en valeur par le fort grossissement sous un
éclairage ciselant leur structure, leurs multiples formes
nous
donnent un aperçu de la biodiversité.
Conçue comme une galerie de portraits, cette
série
photographique présente les insectes sous des attitudes
sévères, parfois inquiétantes mais
toujours
fascinantes. "
[R]
30 octobre 2007
À noter :
La galerie Rue des Artistes présente l'exposition
Insectes du 9 novembre au 1er
décembre 2007 : " travaux d’artistes dont ce
thème
aura inspiré les interprétations les plus larges
et
poétiques possibles ".
À lire sur Internet :
Des vers,
artistes complices de David Roux-Fouillet,
par Philippe Mathonnet . Le
Temps, 30 octobre 2007.
Vers à soie, chenilles processionnaires, tiques,
moustiques... transformés en oeuvres d'art : une
vingtaine
de sculptures et installations et deux vidéos,
présentées à la Maison Visinand
(à Montreux) jusqu'u 16 décembre.
Sa
majesté des mouches. Le
Devoir, 27 octobre 2007.
L'impact des changements climatiques sur les muscidés
à
l'étude par l'entomologiste Jade Savage, au
Québec.
Deux
maïs transgéniques mis en cause au sein de la
Commission européenne. Le
Monde, 26 octobre 2007.
Stavros Dimas, le commissaire européen à
l'environnement,
veut que la Commission n'autorise pas deux maïs
génétiquement modifiés,
appelés Bt 11
(Syngenta) et 1507 (Pioneer), tolérants à la
Pyrale du
maïs, Ostrinia
nubilalis (Lép. Pyralidé).
Entomomachie
Ambiance
combat de boxe, spots, caméra suspendue aux cintres,
supporteurs agglutinés autour de l’estrade,
d’autres
devant un écran géant. Nous sommes au XXe
Tournoi de
combats de grillons de Pékin (Chine), organisé
–
pas du tout clandestinement - à l’occasion de la
Semaine
dorée d’octobre. Personnage remarquable : Kon
Jinbao,
éleveur. Sa production annuelle, 10 000 têtes. Les
prix ?
Gratuit dans la nature et moins de 0,5 € chez un paysan (la
capitale du grillon est désormais Ningyang, province de
Shandong). Mais un champion vaut jusqu’à 2 000
€.
Les concurrents (il n’y a que des messieurs) sont
gardés 3
jours, hors de portée de leur propriétaire,
chacun dans
une petite jarre, avec une compagne, nourris tous pareil. Il y a 3
catégories : poids léger, moyen et lourd. Le
combat est
en 3 reprises ; gagne le grillon qui reste, perd celui qui se sauve.
Rares sont les épanchements
d’hémolymphe.
Les paris sont prohibés, mais ça mise gros.
C’est
un sport propre : il n’y a pas de dopage - ou alors
très
rarement…
D’après « Enter the (fighting) cricket
», par Bill Schiller, The Star, 27 octobre 2007, à
www.thestar.com
À (re)lire : « Les
grillons
», par G. et J. Cousteaux, Insectes n°129.
À (re)voir : une courte vidéo de combat (accompagnant un
article en anglais).
PS : L’OPIE élève et vend,
d’habitude, des
grillons. Actuellement, il n’y en a plus. Une
pénurie sans
rapport, je pense, avec la forte demande sur les marchés
chinois.
Recyclage (à
l’œil)
L’Hélicone, Heliconius
erato, Nymphalidé
néotropical doit le très beau rouge qui
décore ses ailes (sur fond noir) au gène des yeux
rouges (mutation bien connue chez la
Drosophile, fait les yeux rouges). Au cours de
l’évolution,
il aurait ainsi, recyclant le "colorant" existant pour l'œil,
« économisé » la
création
d’un nouveau gène pour améliorer sa
parure aposématique. Une découverte de Bob Reed
(université de Californie).
Autre résultat de l’évolution, dans
chaque
région, le Petit Facteur (son nom américain)
exhibe sur
ses ailes des motifs qui le font ressembler aux papillons toxiques
locaux…
Par ailleurs, il est un des rares grands papillons à se
nourrir
de pollen – ce qui lui confère une
longévité
exceptionnelle (plusieurs mois). Les imagos se perchent en groupe
durant la journée, regagnant leur dortoir (toujours le
même) chaque soir.
La chenille vit aux dépens d’une passiflore.
D’après une brève de Scienceticker, lue
le 26 octobre 2007 à www.scienceticker.info
[R]
22 octobre 2007
Papillon cherche parrain
Qui n’a pas eu envie de choisir le nom scientifique
d’une
espèce d’insecte tout juste découverte
? Pour vous
qui avez noté quelques binoms « latins »
au cas
où, voici l’occasion du siècle
– une
très belle occasion car, pour une fois, il ne
s’agit pas
d’une variante indiscernable d’une teigne
microscopique ni
de quelque insignifiant thrips mais d’un beau et grand
papillon
orange. De la famille des Brassolidés
(Nymphalidés), du
groupe des Opsiphanes,
il vient d’être découvert dans le
désert de Sonora (Mexique).
Proche de lui, on connaît (trop bien) O. tamarindi sous
le nom commun de Chenille verte du bananier plantain, un redoutable
défoliateur.
Mais foin de cette digression agricole, comment fait-on pour profiter
de cette aubaine (avant le 2 novembre 2007) ? Il suffit
d’aller
sur le site iGAVEL
et
de faire une offre. Eh oui, ce n’est pas gratuit :
l’université de Floride a en effet mis aux
enchères
le nom (uniquement le nom, c’est bien
précisé) de
ce papillon nouveau pour la science ; la somme recueillie servira aux
recherches sur les Lépidoptères du Mexique et
à
leur protection.
D’après
« UF to auction naming rights for new butterfly species
online », Science
Centric, lu le 19 octobre 2007 à www.sciencecentric.com
NB 1: pour vous éviter de perdre du temps avec des
recherches, sachez que admajoremgloriamopii
est un joli nom, pas encore attribué.
NB 2 : pour vous éviter de perdre du temps avec des
surenchères un peu trop faibles, sachez qu’en
2005, le nom
d’une nouvelle espèce de singe (de Bolivie) a
été adjugé pour 450 000 €.
Photo
du papillon sans nom
Cœur de mouche…
… bat à l’envers
La mouche, comme tous les insectes, possède un vaisseau dorsal
(impair) percé d’ostioles (pairs), qui fait circuler
l’hémolymphe (sans rôle respiratoire, qui baigne
tous les organes) de l’arrière vers l’avant du
corps. Elle respire par des trachées qui conduisent l’air
des stigmates jusqu’aux tissus.
La mouche, comme (entre autres) d’autres insectes bon voiliers,
possède des sacs aériens, formés par des
anastomoses de trachées, qui ont plusieurs rôles : tampon,
équilibre en vol et pompe à air – actionnée
par des mouvements de l’abdomen, notamment (c’est bien
visible chez les syrphes, par exemple). Chez les drosophiles, vu leur
petite taille, on admettait jusque-là que la diffusion air
vicié/air frais est passive.
Ce qui suit n’est pas dans les bouquins. Les sacs ariens
thoraciques sont périodiquement dilatés par une
diminution du volume de l’hémolymphe,
entraînée par les mouvements du vaisseau dorsal, qui
fonctionne à l’envers. Après avoir mis en
évidence le phénomène de l’inversion de sens
des « battements du cœur » de la Mouche bleue
(à viande) Calliphora vicina
(Dip. Calliphoridé), Luz Wasserthal (université
d’Erlangen, Allemagne) a examiné, grâce à un
système d’imagerie à infrarouges, la Mouche du
vinaigre (beaucoup plus petite).
Et mis en évidence que Drosophila melanogaster a
aussi le cœur qui bat périodiquement à
l’envers. Restait à comprendre comment cela est possible.
Armé de microscopes optique et électronique, L.
Wasserthal a découvert l’existence d’une 5e paire
d’ostioles, située en avant des autres, et d’un
orifice à l’extrémité postérieure.
Passées inaperçues de générations
d’anatomistes (mais elles sont bien cachées sous des
muscles et du corps gras), ces ouvertures permettent le flux
inversé d’hémolymphe.
Si tout ceci est confirmé, on a là quelque chose comme la
découverte d’un 3e œil, dixit Tom Miller
(université de Californie). Cette avancée dans un domaine
(anatomophysiologie) et sur une espèce (la droso) où
l’on pensait tout savoir est effectivement tout à fait
étonnante.
D’après
« New heart anatomy for fruit flies - Findings may help explain
reverse heartbeats in Drosophila », par Kerry Grens, The Scientist, lu le 22 octobre 2007 à www.the-scientist.com/
[R]
17
octobre 2007
À
voir sur Internet :
Une brève
vidéo d'un combat
de grillons (en Chine). CBN.com
L'Inventaire
de palynologie et de botanique agricole est un outil
pour non spécialistes, mis au point et en ligne par
l'équipe d'Entomologie du Magneraud (INRA). La base de
données, aisément consultable, comporte :
- Les
références de systématique des plantes
rencontrées sur le site, leurs éventuelles
propriétés mellifères et les
pollinisateurs
rencontrés ; - Un registre de photos de ces
plantes ainsi
que des photos de pollen de ces même plantes ; - Des
relevés d'observation de ces plantes lors de parcours
réguliers sur le site .
Entomologie
conjugale
Charles et Lois O'Brien, se sont rencontrés en 1958 dans une
chaire
d’entomologie (université de l’Arizona).
Ils possèdent chez eux, à Green Valley
(un lotissement pour vieux en Arizona, États-Unis) 1 200
grands tiroirs vitrés sur le dessus. Dedans, 1 250 000
spécimens de Coléoptères
(c’est la collection de Charles) et de Fulgoroidea (celle de
Lois), pesant (ensemble) 11 000 livres (5 tonnes).
Charles a chassé le coléo sur toute la
Planète, souvent lors d’expéditions
loin de tout. Un jour, raconte-t-il, il a été
à deux doigts d’être
épinglé sur une lance. Les gens
l’avaient pris pour un officiel à la recherche des
voleurs de 3 cochons. Le chef de ses porteurs l’a
sauvé en déployant un drapeau
états-unien et en criant « American ! American !
».
D’après
« Couple amass collection with
1.25M insects », par Ellen Sussman, Wick
News Service,
lu le 13 octobre 2007 à www.svherald.com.
Photo
du couple
NB
: le webmestre, l’OPIE, son hébergeur
(l’INRA) déclinent toute responsabilité
en cas d’issue désagréable, voire
fatale, d’une quelconque tentative de refaire où
que ce soit lors d’une collecte d’insectes le coup
du drapeau – particulièrement ce drapeau.
Ça s’est passé au fin fond des
îles Salomon, en 1960.
Entrave
chimique
Les pucerons d’une colonie exploitée par des
fourmis sont tout à fait tranquilles et restent
là. On sait que, parfois, leurs gardiennes leur coupent les
ailes, si jamais ils en ont car les fourmis
sécrètent une kairomone volatile qui a pour effet
d’empêcher l’apparition de formes
ailées.
Mais, on (Thomas Olivier et ses collaborateurs de l’Imperial
College de Londres) vient de le découvrir, il existe une
autre façon de dominer les bêtes à
miellat et c’est une méthode de coercition
très douce. À partir de glandes
situées sur leurs pattes, les fourmis déposent
sur le végétal une substance chimique –
déjà connue comme marqueur de territoire - qui
ralentit les pucerons. Une kairomone « de freinage
» ou « de traînage de tarses ».
Les expériences se sont
déroulées sous l’œil
d’une caméra vidéo. En piste, des
individus de Lasius
niger (Hym. Formicidé) et du Puceron
noir de la fève, Aphis
fabae (Hém.
Aphididé). Sur un papier filtre – comme sur une
feuille morte - les pucerons qui n’en espèrent
aucun repas se hâtent d’en gagner les bords. Sur le
même
substrat piétiné préalablement par des
fourmis, ils avancent bien plus lentement. Ceci que des fourmis soient
à proximité ou non.
D’après
« Ameisen knechten
Blattläuse mit Chemie », Spiegel Online, lu
le10
octobre 2007 à www.spiegel.de.
Faux fourmiliers
Langue gluante et régime
alimentaire à base de fourmis (et/ou de termites)
caractérisent les fourmiliers – on l’a vu
illustré dans le dernier Insectes . Certains oiseaux, dits
« fourmiliers », dépendent de fourmis pour leur
alimentation mais n’en mangent aucune, sauf par accident.
Ce sont des Thamnophilidés
(comme les bataras, fourmiliers ou myrmidons) et des Fumariidés
(comme les queue-grise) forestiers sud-américains. Ils
patrouillent au sol en quête de petits animaux, dont des
insectes.
Comme l’a confirmé et
précisé l’ornithologue Robb Brumfield (de
l’université de Louisiane) à l’issue
d’une toute récente au Panama, ces oiseaux sont
associés aux fourmis légionnaires occasionnellement,
régulièrement ou obligatoirement, selon
l’espèce. Dans ce dernier cas, l’association –
une sorte de commensalisme – dure depuis 6 millions
d’années (résultat d’une étude de
phylogénie moléculaire), avec le même partenaire, Eciton burchelli (Hym. Formicidé) .
Les oiseaux accompagnent les
colonnes impressionnantes et très voraces (il ne reste aucune
vie animale après leur passage) de cette Fourmi
légionnaire d’Amérique, happant sans en laissant un
seul en réchapper les insectes (sauterelles, criquets…)
et araignées qui ont été effarouchés et ont
tenté de fuir.
À la façon des hérons gardeboeufs qui profitent des grands herbivores.
D’après « LSU Professor Studies Army-Ant-Following Birds», LSU News, lu le 15 octobre 2007 à ://appl003.lsu.edu/
[R]
10 octobre 2007
À
lire sur Internet :
Les abeilles font fuir les
éléphants, par C.D., Sciences
et Avenir.com, 9 octobre 2007.
À (re)lire : « Lutte bio », Le Courrier
de l’environnement de l’INRA n°47
(2002).
Piège
d’ambre pour animaux aquatiques, par Jean-Luc
Goudet. Futura-Sciences,
9 octobre 2007.
Art trop pode
Papillons de jour et de nuit, coléos, araignées,
mouches,
abeilles, sauterelles – et même des blattes
souffleuses de
Madagascar – créent, avec leurs petites pattes,
des
tableaux que Steven Kutcher, un Californien septuagénaire,
expose en tant qu’œuvres d’art. En
expliquant
qu’il prépare, d’une part, une toile -en
l’enduisant d’un fond humide- et, d’autre
part, un
insecte -en lui enduisant les tarses de peinture(s) - ; puis
qu’il fait marcher le second sur la première en le
réorientant autant que besoin.
D’après
« The Artist Who Paints With Bugs “, Splutch, octobre
2007.
Photos
et vidéo (en anglais)
PS : on a lu (on relira) Arsticot
ou
Astico’art ? ci-dessous. Et l'on
se souvient, à propos d'animaux peintres de Boronali
et de Congo.
Mules
Farcis à la cocaïne (3 g chacun), une centaine de
longicornes péruviens –
déclarés insectes
morts – ont été pris à
l’aéroport d’Amsterdam, en juillet 2007.
Vus au
scanner, ils avaient une drôle d’allure.
Effectivement,
leur abdomen était incisé (dorsalement !) et
agrafé (maladroitement !). Une faute entomologique qui aura
fait
perdre aux trafiquants 8 000 €.
D’après,
notamment, « Bugs betray cocaine smugglers », The Times, lu le 5 octobre 2007
à www.timesonline.co.uk
[R]
6 octobre 2007
À
lire sur Internet :
Les
coccinelles asiatiques à la conquête de la France.
AFP,
6 octobre 2007.
à (re)lire : "La
Coccinelle asiatique Harmonia
axyridis", Insectes
n°135, 2005.
Postes Canada :
Des timbres qui ne manqueront pas de piquer votre curiosité.
Corus
Nouvelles, 5 octobre 2007.
5 insectes.
[R]
4 octobre 2007
À
lire sur Internet :
Chaleur, odeur et pollinisation,
Par Cécile Dumas, Nouvelobs.com,
4 octobre 2007.
Cycadothrips chadwicki
(Thysanoptère Aeolothripidé /
Macrozamia lucida.(cycade).
L´attaque massive de la chenille des prairies. Le
Journal du Pays Basque, 4 octobre 2007.
"La
chambre
d’agriculture alerte les agriculteurs du risque
d’une
attaque d’envergure de la Cirphis, comme en 2001."
Noctuelle ponctuée, Mythimna (=Pseudaletia) unipuncta,
Lép. Noctuidé. Fiche
HYPPZ.
S'inspirer des plantes carnivores pour se débarrasser des
cafards.
BE
Allemagne, 355,
3 octobre 2007.
Comment les [punaises
hématophages] localisent-elles leurs cibles ? Techno-science,
2 octobre 2007.
Charançonnage
Cela se passe en Australie, en Nouvelles Galles du Sud. La luzerne,
irriguée par goutte
à goutte,
jaunit et sèche par plaques. Effectivement, les goutteurs
sont
taris. La cause se dévoile en creusant : les tuyaux
d’arrivée d’eau –
enterrés de 30
à 40 cm - sont percés de trous de 1 à
2 mm de
diamètre.
Premiers suspects : le ver blanc Heteronychus
arator (« African black beetle », Col.
Scarabéidé); les grillons, les souris et le
fabriquant.
Ceux-ci sont vite disculpés, on attrape le coupable : il se
nomme Naupactus
(Graphognathus) leucoloma –
alias Squamodontus
hamoni - mais est mieux connu localement comme
le Whitefrinnged beetle.
C’est un charançon (Col. Curculionidé)
très
polyphage originaire d’Amérique du Sud, qui
sévit
également dans le Sud des États-Unis. Ce sont les
larves
(13 x 4 mm), rhizophages, qui provoquent les gros
dégâts.
L’espèce est univoltine.
La preuve a été apportée par Adrian
Nicholas,
entomologiste au Department of Primary Industries de la province :
placées dans un petit terrarium transparent avec de la
terre,
des rondelles de carotte et des bout de tuyau, sous les bonnes
conditions de température et
d’hygrométrie –
qu’il a fallu trouver -, les larves s’activent et
se
précipitent sur les tronçons de
polyéthylène pour y planter leurs mandibules.
D’après, notamment, « Grub's passion for
plastic causes water loss », lu le 26 septembre 2007
à www.eurekalert.org
PS : les deux ravageurs cités sont des envahisseurs qui
n'ont pas (encore...) pris patte en Europe.
Carpo bio
Traité génération après
génération par un baculovirus (granulose) par les
arboriculteurs bio de Rhénanie-Palatinat (Allemagne), le
Carpocapse des pomme et des poires, Cydia pomonella
(Lép. Tortricidé) est devenu tolérant
à
l’agent de lutte biologique. Il faut des doses100 000 fois
supérieures pour venir à bout des individus les
plus
résistants, porteur d’un gène sur le
chromosome
sexuel Z. Et si l’on augmente la dose, la
résistance
augmentera…
D’après
«
Pests Thrive in Organic Apples », par Jeanna Bryner,
LiveScience,
lu le 2 octobre 2007 à www.livescience.com
Fiche
HYPPZ du « carpo »
"Carpovirusine" est
le nom commercial de la préparation de ce virus.
Mouche du cheval et
fièvre du pélican
Dans la réserve de Medicine Lake (Montana,
États-Unis),
la Fièvre du Nil Occidental avait tué, outre 4
habitants,
70 chevaux et un bon millier de poussins de Pélican
d’Amérique. C’était en 2003.
Cette
année, Pelechanus
erythrorhynchus est de nouveau victime en nombre (des
centaines de cas) de ce virus, transmis en principe par des moustiques (Insectes
n° 146, p. 13).
Or il n’y a que fort peu de moustiques ; ce sont les
Mallophages
qui pullulent mais ces « poux d’oiseau »
qui grattent
la peau de l’oisillon pour sucer le sang qui sourd ne peuvent
jouer qu’un rôle accessoire dans la propagation de
la
maladie.
À la surprise générale, le vecteur est
la Mouche charbonneuse, Stomoxys
calcitrans (Dip. Muscidé), vouée
– comme c’est écrit dans Insectes
n°146, p. 36
– à piquer les chevaux. C’est la
première
fois qu’on l’observe ponctionner le sang des
oiseaux.
Travail de Greg Johnson, à l’université
du Montana.
D’après
«
Researchers investigate new suspect in West Nile deaths of pelicans
», lu le 1er octobre 2007 à www.brightsurf.com/
[R]
28 septembre 2007
À
lire sur Internet :
En Croatie,
l’abeille va butiner le TNT, par Laurent Rouy. Libération,
28 septembre 2007
"Un chercheur tente
de dresser les insectes à débusquer les mines
encore enterrées."
A (re)lire : "L'Abeille
policière", Épingle
du 4 décembre 2006.
Importations chinoises
En Chine, chaque année, 10,7 millions d’hectares
de
forêts sont ravagés par des insectes. Ceux-ci se
répartissent entre 292 espèces, dont 32 sont
d’origine étrangères. Parmi elles, 16
sont apparues
au cours des 28 dernières années.
Le pire de ces envahisseurs, le « Papillon blanc
états-unien » est arrivé en 1970 :
c’est
l’écaille fileuse, Hyphantria cunea
(Lép.
Arctiidé), espèce nord-américaine
(arrivée
en France, en Aquitaine, en 1975) ennemie des arbres fruitiers et des
feuillus. Pour le combattre, on lâche 5 millions
d’individus du chalcidien parasitoïde des
chrysalides Chouioia
cunea
(Hym. Eulophidé) : un moyen de lutte biologique
jugé
efficace, quoique lent à agir, mais beaucoup moins nocif
à l’environnement que les insecticides.
D’après
« Les insectes exotiques coûtent 56 milliards de
yuans par
an à la sylviculture chinoise », Le Quotidien du peuple,
lu le 24 septembre 2007 à //french.peopledaily.com.cn/
Vol low cost
Z. Jane Wang et David Russel, de l’université
Cornell
(États-unis) viennent de percer le secret du vol
économique. Enregistrés par des
caméras à
haute fréquence d’images, les imagos de libellules
se sont
révélés user de deux techniques. Pour
décoller ou prendre rapdement de l’altitude, ils
font
battre leur 2 paires d’ailes de façon
synchronisée.
En revanche, lorsque ces prédateurs planent pour se
maintenir en
l’air, leurs ailes postérieures battent au
même
rythme que les antérieurs mais avec un temps de retard, et
économisent ainsi de l’énergie.
D’après
«
Solving A Dragonfly Flight Mystery », communiqué
American
Physical Society, lu le 27 septembre 2007 à www.sciencedaily.com/
PS : cette découverte ne devrait pas laisser sans
réaction le fabriquant de la libellule artificielle
télécommandée I-Tek (voir notre banc
d’essai
dans Insectes n°146, p. 40)
Nanotuber
les mouches
Quel animal vivant entier, succédant à des tissus
de
lapin, s’est vu obligé
d’ingérer des
nanotubes de carbone ?
Rappelons qu’il s’agit de formes de structure
cristalline
du carbone, proches des fullérènes,
découvertes en
1991 (par Sumio Iijiwa) ; que ce sont les premiers matériaux
industriels créés par les nanotechnologies, que
leur
petite taille et leurs cycles benzéniques
polymérisés les rendent capables de
s’insérer dans les cycles d’ADN, avec le
risque de
déclencher des cancers. D’aucuns militent pour
l’interdiction des nanotechnologies et de leurs produits.
Ceci dit, la réponse est Drosophila melanogaster
– on pouvait s’en douter.
Des asticots de la Mouche du vinaigre gavés de milieu
assaisonné aux nanotubes ont grandi, grossi, mué,
se sont
empupés et ont émergé exactement comme
les
témoins, donnant des imagos parfaits. Ceux-ci,
éclairés par un rayon laser infrarouge et
observés
au travers d’un microscope ad hoc,
ont révélé qu’ils avaient
incorporé
des nanotubes (repérés par leur fluorescence),
présents essentiellement dans le vaisseau dorsal. En petit
nombre. En effet, sur 100 millions, 1 seul traverse la paroi de
l’intestin moyen et passe dans la cavité
générale.
Travaux de Bruce Weisman et Katleen Beckingham, Rice University
(Houston, Texas, États-Unis).
D’après
« First look at nanotubes inside living animals »,
lu le 25 septembre 2007 à www.scienceblog.com/
[R]
22 septembre 2007
À
noter :
Le salon Insectopia
se déroulera les 17 et 18 novembre à
Leffrinckoucke près de Dunkerque.
Tél.
: 03 28 69 62 18. Courriel : office-tourisme-leffrinckoucke@wanadoo.fr
Quand les punaises se la
jouent queer, par Yaroslav Pigenet. 20minutes.fr
22 septembre 2007
À propos de l’insémination traumatique
chez Afrocimex
constrictus (Hém. Cimicidé),
parasite hématophage de chauves-souris.
[R]
18 septembre 2007
À
lire sur Internet :
Des abeilles
étouffeuses de frelons. Communiqué
de presse du CNRS, 17 septembre 2007.
Des chercheurs du CNRS ont découvert, chez l'Abeille
chypriote, un nouveau
comportement de défense collective inconnu
jusqu'ici dans le règne animal : les ouvrières
étouffent leur prédateur, le Frelon oriental,
en se massant sur lui et en bloquant les stigmates ainsi que
les mouvements de l'abdomen nécessaires à la
respiration.
Proton et Photon
Remplaçant, avec courage, leurs consœurs qui se
sont
écrasées le 6 septembre 2006 avec leur
fusée
porteuse Proton-M, les blattes passagères du bio-satellite
Photon-M se portent bien, sur leur orbite. Ressortissantes de
l’Institut des problèmes bio-médicaux
de Russie,
elles participent à l’étude des effets
de la
microgravité sur les organismes vivants.
Lancé le 13 septembre de Baïkonour
(Kazakstan) par
une fusée Soyouz, Photon-M emporte essentiellement des
expériences de l’Agence spatiale
européenne, mises
au point à Nordwijk (Hollande). Séjournent ainsi
dans
l’espace des gerbilles, des lézards, des
escargots
et des Lépidoptères dont on observera la
chrysalidation.
Retour sur terre le 26 septembre.
D’après, notamment, “Lizards, insects,
mammals to
blast into space from Baikonur”, RIA Novosty, lu le 14
septembre
2007 à //en.rian.ru/
Collète
à la
plage
Le très rare Collète du Nord, Colletes floralis
(Hym.
Colletidé), a été observé,
en relative
abondance, sur des plages des Hébrides (îles au
nord de
l’Écosse), notamment sur les Uists. Excellente
nouvelle,
disent les conservationnistes britanniques, qui craignaient sa
disparition et redoublent d’effort pour sa protection et la
surveillent de près, en tant qu’indicatrice de
changements
climatiques.
Cette abeille solitaire vole de mi-juin à fin
août. Le
mâle copule puis meurt. La femelle creuse son terrier dans le
sable, à côté de ceux de
congénères,
d’où des agrégations de nids. La
galerie peut
atteindre 26 cm de profondeur – un travail remarquable pour
un
insecte d’1cm de long. Chaque larve est dans une cellule
garnie
en abondance de pain des abeilles (pollen,
récolté avec
les brosses des tibias postérieurs des imagos femelles, et
nectar), emballée par un « sac plastique
» (en
lactones) sécrété par la glande de
Dufour –
d’où le nom commun d’abeilles
à membrane des
Collétidés.
L’espèce se trouve en densités
très faibles,
disséminée de l’Irlande (où
elle a
été redécouverte en 2003) à
la
Norvège, en bordure de prairies naturelles fleuries. On la
connaît également de localisations alpines
(Pyrénées, Carpathes…).
D’après « Remote Scottish islands a
stronghold for
one of the rarest insects in the UK”, Science Centric, lu le
13
septembre 2007 à www.sciencecentric.com
Sirènes
du Mississippi
Surnommée
« abeille tueuse », l’Abeille hybride
d’Abeille africaine (Apis
mellifera scutellata) et d’Abeilles
européennes (dont A. m. ligustica et A. m. iberiensis)
poursuit sa conquête de l’Amérique. Elle
vient
d’arriver à la Nouvelle-Orléans
(Louisiane,
États-Unis), précisément dans la
paroisse de Saint-ernard.
On rappellera que cet
hybride a été créé au Brésil en 1957 dans
le cadre d’une expérience (réussie,
d'ailleurs)
d’amélioration de la production de miel en zones
tropicales. Il s'est répandu vers le nord depuis.
L’abeille africanisée a atteint le Texas en 1990
et
s’est installée jusqu’en Californie et
en Floride.
Depuis 2005, on la signale en Louisiane.
Les gens sont
alertés : elle
est, contrairement aux idées reçues,
plutôt plus
petite que l’Abeille domestique habituelle mais ne tue pas
tout
ce qui bouge. Il faut toutefois s’en méfier, car
elle est
nettement plus agressive et attaque en escadrilles.
Les gens qui
découvrent un
nid de « killer bee » appellent les pompiers, qui
se
précipitent, extincteurs à feux
électriques en
main et sirène hurlante. Une bien regrettable pratique, ont
indiqué les experts : si la mousse est efficace, le son de
l’avertisseur, comme tout bruit fort, ne fait
qu’énerver les abeilles et les rendre plus
dangereuses. En
plus d'arriver en silence, les pompiers feraient bien de se procurer
des tenues spéciales.
D’après,
notamment, “Fire Trucks' Sirens Bug Killer Bees, Expert
Says”, CDT, lu le 17 septembre 2007 à www.wdsu.com/news/
Histoire
à dormir debout
M. Clive et Mme Vicky Hames vont se coucher, et
s’endorment
en
dépit d’un bruit - comme le vrombissement
d’une
guêpe. Au réveil, madame entend toujours le bruit,
qui
vient du lit, et soulève l’oreiller,
déclenchant la
fureur des guêpes (pas une, beaucoup !) qui avaient
bâti
leur nid entre l’oreiller et la tête du lit. Elle
s’en tire avec une piqûre ; son mari est
parfaitement
indemne.
D’après « Oblivious couple spends the
night with
wasps under pillow!”, ANI, lu le 16 septembre 2007
à
//in.news.yahoo.com/
Entomologie de combat : le style de la mante religieuse
Au XVIIe
siècle, alors que les Qing détrônent les Ming, Wang
Lang, alias Man Shi, garde impérial né à Xixia, se
retire dans un monastère à Shaolin pour se perfectionner
dans les arts martiaux. Il a étudié le wushu au pied de
la montagne Zu. Pourtant, il perd tous ses combats, en dépit de
son application et de ses efforts.
Alors il quitte le monastère
et parcourt la Chine durant 3 ans en quête de
l’efficacité. Il acquiert ainsi la maîtrise de 17
boxes. Alors il rentre. Et se fait battre, inexorablement.
Alors il s’assied dehors
et… voit une mante religieuse venir à bout d’une
cigale bien plus grosse qu’elle (une autre version de
l’histoire indique une sauterelle). Il ramène la mante
dans ses quartiers et y procède à une étude au
laboratoire de son comportement de capture des proies et
d’évitement de leurs réactions – autrement
dit il l’agace avec une brindille et regarde bien comment elle
bouge et fait avec ses pattes avant (ravisseuses).
De cette observation, il tire les
premiers éléments d’un nouvel art de combat,
qu’il complète, pour améliorer le jeu de jambes,
avec des mouvements inspirés de ceux de singes en train de
jouer.
Grâce à quoi il bat
tous ses adversaires. Ceux-ci l’aident alors à
perfectionner le tanglang quan, clairement posé sur ces douze
principes : Zhan (entrer en contact) ; Nian (coller) ; Bang (relier) ;
Tie (presser) ; Lai (s’introduire) ; Jiao (provoquer) ; Shun
(progresser) ; Song (envoyer) ; Ti (soulever) ; Na (saisir) ; Feng
(bloquer) ; Bi (verrouiller).
Il enseigne puis repart dans sa
province natale. Par la suite, la boxe de la mante - nouvelle technique
animalière de kung-fu - se divisera en deux courants : la mante
religieuse souple (du nord) promue par son élève Sheng
Xiao et la mante religieuse dure (du sud) par un autre de ses
élèves, Lam Pok Koon. La première (ruan tanglang)
comporte la Boxe de la mante religieuse des six coordinations (liu he
tanglang quan) et la Boxe de la mante religieuse des huits pas (ba bu
tanglang quan) tandis que la seconde (ying tanglang) a 3 variantes : la
Boxe de la mante religieuse des sept étoiles (qi xing tanglang
quan), celle des Arhats (luohan tanglang quan) et celle de la fleur de
prunier (mei hua tanglang quan).
Cette boxe se distingue par son
grand esthétisme, une exécution rapide et fluide et
l’emploi de techniques destructrices. Elle est typique des formes
chinoises d’arts martiaux où l’observation des
animaux – ici un insecte prédateur - joue un grand
rôle.
.[R]
13 septembre 2007
Arsticot ou
Astico’art ?
Au Texas (États-Unis), une trentaine
d’élèves de cinquième (10
à 11 ans) accueille en classe une intervenante
(entomologiste) du service de vulgarisation et
d’expérimentation de l’État
pour une séance de « maggot art ». Pas
de l’art pour l’art, mais de l’art en
forme et à but de leçon de choses et
d’écologie sur les insectes.
Kim Schofield dit un mot des insectes, présente sa mygale de
compagnie, montre 2 blattes souffleuses (qu’on peut caresser)
puis démarre la manip : distribution de peinture liquide
(à l’eau), d’une feuille de papier fort
et de 3 asticots. Ces derniers, trempés dans la couleur,
sont lâchés sur la feuille où ils
tracent leur route. En une demi-heure, l’œuvre
graphique multicolore est achevée ; on apprécie
et on discute. L’asticot visqueux et
désagréable a
priori est désormais un
gentil animal – d’autant que la peinture
l’a désodorisé.
La séance finie, Kim reprend ses petits assistants
plasticiens, qui resserviront la prochaine fois, ce sont des artistes
résistants.
D’après “Maggot Art' Offers Children
Colorful Lesson In Entomology”, Science Daily, 13 septembre
2007.
Photo
NDLR 1 : un vieux souvenir d’une vie antérieure
(de chercheur) : des chenilles trempées dans de la poudre
fluorescente, pour enregistrer leurs trajets nocturnes.
NDLR 2 : encore plus ancien : du temps des encriers dans les tables
d’écolier, des insectes marcheurs y ont
été trempés pour être
lâchés sur une page blanche : de
l’entomographie à l’encre violette et
clandestine.
.[R]
11 septembre 2007
À
lire sur Internet :
Des insectes
transgéniques pour freiner la dissémination de
pathogènes humains, par Louis-Marie
Houdebine. Cahiers
d'études et de recherches francophones/Agricultures,
(16, 4), p. 352.
.[R]
7 septembre 2007
À
lire sur Internet :
Bernard Vaissière :
"Oui, les abeilles pourraient disparaître", par Jean-Luc Goudet - Futura-Sciences,
7 septembre 2007
"Les
populations
d’abeilles déclinent partout dans le monde. Le
fait est
connu depuis longtemps et la presse s’est
récemment
emparée du sujet. Bernard Vaissière, chercheur
à
l’INRA et un des rares spécialistes
français de la
pollinisation, fait pour Futura-Sciences
un point sur cette question".
Un virus
soupçonné de tuer les abeilles, par
Yves Miserey. Le
Figaro, 7 septembre 2007
"En répertoriant tous les micro-organismes
présents chez
les insectes malades aux États-Unis, un microbe
potentiellement
coupable a été mis en évidence."
IAPV = Israeli acute paralysis virus
Ils
élèvent des perce-oreilles !, par
Stéphane Bernay. Le
Matin, 3 septembre 2007
Dans son verger de 16 hectares, Martin Rihs a lancé
l'opération «Perce-oreilles». Ces
insectes
protègent ses poiriers en dévorant les larves du
psylle.
La
cantharide sauve
Elle est entière mais il s’en est fallu
d’un cheveu.
Un gros insecte (une blatte géante ?)
s’apprêtait
à en faire son repas quand elle a
déclenché son
système chimique de défense, projetant vers le
prédateur, depuis son abdomen, un liquide caustique.
La scène n’a rien de banal car elle a eu lieu il y
a 100
000 ans et qu’on en a retouvé le «
cliché
», où figurent notre cantharide proie –
parfaite
– et un bout d’antenne du prédateur.
L'enregistrement se présente sous forme d’un
morceau
d’ambre, retrouvé au Myanmar (Birmanie). En effet,
une
goutte de résine est tombée, qui a
fixé la
scène et les protagonistes pour
l’éternité.
Ce document - le premier fossile d'une attaque chimique - prouve que le
mécanisme de défense des
Coléoptères
Cantharidés était déjà au
point –
peut-être avec d’autres substances
répulsives
– au temps des dinosaures.
D’après
« Amber Specimen Captures Ancient Chemical Battle
»,
communiqué de presse de l’univeristé de
l’Orégon, lu le 29 août 2007
à //oregonstate.edu
Photo
Punaises X
Le septième art
s’honore, parfois, de puiser son inspiration et de recruter ses
acteurs – vivants ou dessinés – dans le monde des
insectes. Nous essayons de nous tenir au courant des sorties de films
entomologiques (ou avec de l’insecte dedans) et alertons
lecteurs-papier et/ou internautes, quand ça vaut le coup. Dans
le cadre de cet effort pour rendre plus visibles des œuvres qui
échappent souvent à la rubrique cinéma du journal
télé quotidien, voici l’annonce du dernier opus de
David Quitmeyer, encore au stade de la pré-production,
intitulé Bed bugs from hell (Punaises des lits de l’enfer ?).
Ce metteur en scène
états-unien, né en 1973, sorti de
l’université du Nouveau Mexique, a acquis une
notoriété mondiale (auprès des amateurs) avec Slaughter disc (Disqueuse-dépeçeuse ?), réalisé en 2005 au studio Steel Web. Punaises… s’adresse au même public.
Le point de départ du
scénario est l’irradiation, par une source
mystérieuse, d’un matelas plein de Cimex lectularius.
Les Hémiptères Cimicidés s’échappent,
envahissent un motel minable et y provoquent toutes sortes de
catastrophes, avant de gagner la ville voisine.
Le communiqué de presse qui
annonce le film promet « des scènes de sexe, des insectes
vivants et du sang ».
Il semble toutefois inutile d’en attendre une illustration animée de l’Insecte à la page de ce numéro
(« Punaises !). Ce DVD ne sera pas projeté à
l’OPIE, des indices concordants me laissent en effet penser
qu’il ressortit à la catégorie « porno-gore
extrême ».
PS : Le site officiel du film donne
une brève description de la Punaise des lits – en anglais.
Avec la mention de son hématophagie et quelques
éléments sur sa dispersion, mais rien sur ses mœurs
sexuelles (insémination traumatique).
MushiKing
Se faisant passer pour des entomologistes d’instituts de
recherche, des individus écument les collines arides des monts
Amanus, au sud-est de la Turquie, au grand dam des associations locales
de protection de la nature. Ces Allemands et ces Japonais, en se
livrant une concurrence féroce, ramassent - ou rachètent
aux paysans -, pour les expédier vivants au Japon, les plus
beaux spécimens du cerf-volant Lucanus cervus akbesianus
(Col. Lucanidé). L’imago mâle, noir, de 60 à
90 mm de long dont 35 pour les mandibules, très beau et
très combatif, est vendu 250 € pièce au Japon.
La chasse est acharnée et la sous-espèce est en voie de
disparition ; pourtant, elle n’a aucune vertu aphrodisiaque
ou thérapeutique supposée. Cette destruction de masse
sert à l’amusement des gamins (de 6 ans) japonais,
traditionnellement très intéressés par les
insectes en élevage, mais présentement fous d’un
jeu vidéo .
MushiKing (le roi des insectes), basé sur des duels de lucanes
(de kuwagata), se joue sur console et est accompagné d’un
dessin animé. On doit acquérir des cartes à
insérer dans la machine. Celles-ci s’achètent (0,6
€) jusque dans les supérettes de quartier et/ou se gagnent
si l’on est vainqueur d’un combat, qui se déroule
selon le principe pierre-papier-ciseaux.
La passion de posséder un très bel insecte bien vivant ne
s’assouvit pas, bien au contraire, par la maîtrise de son
image virtuelle…
D’après,
notamment, « Video game puts bounty hunters on the trail that
could wipe out the stag beetle », par Richard Lloyd Parry (depuis
Tokyo). The Times, 4 septembre 2007.
À (re)lire : « Mushi », par Laurent Pélozuelo. Insectes n°145, 2e tr. 2007.
.[R]
3 septembre 2007
À noter :
La Fédération française des
sociétés
de sciences naturelles met gracieusement à la disposition
des
internautes, en pdf, des ouvrages qui ne sont plus
édités, notamment des Faune de France.
Appel à
contribution
En vue d'établir l'atlas
des Coléoptères Scarabaeoidea
Laparosticti du
Poitou-Charentes et de Vendée,
L'OPIE Poitou-Charentes recherche toutes données relatives
à ce groupe. Toutes récoltes
effectuées dans les
départements
suivants sont concernées : 16 (Charente) , 17
(Charente-Maritime) , 79 (Deux-Sèvres) , 85
(Vendée) et
86 (Vienne).
Contact :
Jérôme Yvernault, coordinateur, 8, imp. Rigaud,
79000 Niort (France) ; hexapoda(a)free.fr
À
lire sur Internet :
Wolbachia, le transfert
(génétique) de l’année,
par Cécile Dumas. Sciences
et Avenir.com, 31 août 2007.
Les mouches ont un certain
goût pour l’eau gazeuse, par par
Cécile Dumas. Sciences
et Avenir.com, 30 août 2007.
Un fossile d'orchidée
révèle le passé inconnu de cette plante.
Cyberpresse,
29 août 2007.
" Une orchidée fossile
«collée» à une
abeille dans un morceau d'ambre, mis au jour en République
dominicaine, permet de reconstituer l'évolution de ces
plantes
au passé inconnu, révèle la revue Nature de jeudi. "
Touristes attaqués par des guêpes au Sri Lanka :
75 hospitalisations. Cyberpresse,
28 août 2007.
Une horloge circadienne dans les antennes de papillons. Techno-Science.
25 août 2007
Unité mixte "Physiologie de l'insecte, signalisation et
communication", centre INRA de Versailles-Grignon.
À regarder sur Internet :
La démo
(vidéo) d'un engin "save the planet " pour en finir avec les insectes,
et sa présentation
(en japonais).
Distraction
Ensure, assureur britannique, a calculé (par extrapolation
d’une enquête faite auprès
d’un millier de
personnes) que les insectes sont responsables de 650 000 accidents
d’auto par an, en distrayant les conducteurs. La
présence
d’un insecte dans la voiture perturbe 75% d’entre
eux. 4%
pilent, 21% lâchent le volant d’une main pour
tenter
d’évacuer l’intrus (sans freiner, eux).
La
guêpe fait plus peur que frelon (52 contre 14%).
La bonne réaction, si l’on ne supporte pas ce
genre de
compagnon de voyage, est de s’arrêter et
d’ouvrir les
vitres, le tout calmement. La prévention : rouler
climatisé.
Ensure vend un filet (moustiquaire renforcée) à
poser à la place de la vitre ouverte.
D’après
« 650.000 accidents par an à cause des...insectes
! », Caradisiac,
lu le 24 août à //news.caradisiac.com/
NDLR : les motards,
apparemment ignorés par Ensure, savent rouler
visière baissée et bouche fermée.
.[R]
23
août 2007
Coup de filet
« À peine entré dans le petit local
biscornu,
l’agent secret Ed Newcomer est pris à la gorge par
une
odeur fétide et rance. Qui imprègne tout.
Impossible
à confondre, c’est celle d’insectes
morts ».
On est en Californie, chez Hisayoshi Kojima, le roi du trafic
d’insectes, auprès de qui
l’enquêteur de
l’équivalent de l’ONCFS s’est
fait passer pour
un riche amateur de spécimens, morts ou vifs,
d’insectes
aussi rares qu’invendables légalement. Pour le
mettre en
confiance, il lui a déjà acheté, en
plusieurs
transactions menées par téléphone, 42
papillons
– contre 14 977 $. Un exemple de prix ? Une Reine Alexandra (Ornithoptera alexandra,
Lép. Papilionidé) : 8 500 $.
Kojima, bien approvisionné par tout un réseau
international de braconniers, était fort
apprécié
dans le milieu et tenait à la foire annuelle aux insectes de
Los
Angeles le stand le mieux achalandé et le plus
visité.
Mais ses concurrents jaloux l’ont
dénoncé et fini
par obtenir qu’il fasse l’objet d’une
enquête.
« Voici pour commencer votre collection », a dit le
suspect
à son visiteur, qui l’a vivement
remercié. Un
carton contenant 23 papillons épinglés, que ce
dernier a,
de retour à son bureau,
ré-étiqueté n°
608372 comme pièce à conviction.
Kojima, jugé coupable de 18 infractions aux lois sur la
capture
et le commerce d’espèces en danger, a
écopé
de 21 mois de prison et de 38 731 $ d’amende.
D’après
« Snaring a butterfly smuggler », Long Beach Press
Telegram, lu le 19 août à www.presstelegram.com
NDLR 1 : le trafic de plantes et d’animaux en danger est un
marché annuel de quelque 10 milliards d’euros.
NDLR 2 : l’OPIE, très légalement et
à des
prix très modestes, vend des insectes (vivants)
à ses
adhérents. Cliquer ici.
.[R]
15
août 2007
À
lire sur Internet :
L'importance de
l'expérience chez la fourmi japonaise, par
Isabelle Brisson, Le
Figaro, 15 août 2007.
Des chercheurs du CNRS prouvent que l'expérience
individuelle
peut modifier le comportement des fourmis. C'est le cas chez une
surprenante espèce vivant au Japon et à
Taïwan.
(Cerapachys biroi, Hym.
Formicidé)
En cas de panique, suivez
la
fourmi ! Par Jean Etienne, Futura-Sciences
Alors que le souci des organisateurs d'évènements
avait
toujours été de dégager au maximum les
voies
d'évacuation de la foule en cas d'urgence, une
étude
réalisée par des chercheurs de
l'université de
Monash (Australie) tend à démontrer que l'inverse
serait
souvent préférable.
Le réchauffement
climatique augmente la
biodiversité des pucerons. Science.gouv.fr
D'après les travaux de
l'INRA,
26 juillet 2007.
À noter :
Toute personne qui a des info à donner sur le Frelon asiatique,Vespa velutina, est
invitée à se rendre sur le site de l'INPN, mis
à jour avec une fiche de signalement à
télécharger. Quentin Rome, mémorisant
sous la direction de Claire Villemant (MNHN), dépouillera le
courrier adressé à vespa@mnhn.fr.
Il convient de joindre
une photo du frelon ou du nid pour confirmer les observations.
V. velutina,
dans Insectes
n°143.
Le
grillon et le clocher
À l’université
du Texas, à
Austin (Etats-Unis), il y a un grand clocher, brillamment
illuminé. Qu’on a dû éteindre
durant plusieurs jours, pour tenter le limiter l’invasion
– qui atteint des « proportions bibliques
» - du Criquet texan, pas méchant mais
désagréable et puant.
Cette année, Gryllus
texensis (Orth. Gryllidé)
est en avance et ses effectifs atteignent des records. Ce sont les sols
mous (le temps a été fort humide), propices
à la ponte, qui l’attirent sur le campus. En plus
de la lumière.
D’après
« Texas area battle invasion of
crickets », par Kelley Shannon, AP, lu le 26 juillet 2007
à news.yahoo.com
Stridulations à
écouter. Photo du
mâle.
PS : Pendant ce temps, à Édimbourg
(Écosse), les gens se plaignent des fourmis volantes qui
s’abattent sur leurs jardin et dans leurs
cuisines. Au lieu de récriminer, les gens feraient
mieux d’observer ce phénomène
entomologique nuptial naturel, déclenché par les
conditions météorologiques, signe que
l’environnement est encore vivable.
Guerre des sexes
L’altruisme
(obligatoire…) existe dans la nature, entre frères et soeurs, où le
sacrifice des uns favorise la survie des autres. Notamment chez les
Hyménoptères eusociaux et les parasitoïdes. La « sélection de parentèle
» est un beau sujet de recherches en biologie de l’évolution, à
explorer avec les armes de l’entomologie (observations, manipulations,
élevages…) et des mathématiques (modèles).
L’Hyménoptère Encyrtidé Copidosoma floridanum (alias C. truncatellum), parasitoïde de Lépidoptères Noctuidés (comme du Ni, Trichoplusia ni,
aussi appelé Fausse Arpenteuse du chou), est connu depuis très
longtemps pour sa polyembryonie : un oeuf donne naissance par division
de l’embryon à quelque 2 000 individus, génétiquement identiques,
femelles ou mâles selon qu’il a été fécondé ou pas.
On connaît de
même l’existence, parmi ces « jumeaux vrais », de deux castes. La plus
nombreuse est constituée de larves apodes et acéphales (comme des
asticots) qui, après s’être nourris de l’hémolymphe et des tissus de
l’hôte, se nymphoseront et émergeront de la momie de la chenille. La
seconde, plus précoce, est constituée de «soldats», filiformes et munis
de mandibules ; stériles, ils ne se métamorphoseront jamais. On s’est
accordé, après bien des discussions, à leur attribuer le rôle de
défenseurs «sacrifiés» chargés d’éliminer les concurrents indésirables,
à savoir d'autres parasitoïdes éventuellement présents dans le corps de
la chenille.
Que se passe-t-il si la concurrence est « fraternelle » ? Soit une femelle de C. floridanum qui pond 2 oeufs dans un oeuf de T. ni ;
l’un donnera des femelles, l’autre des mâles. Les soldats femelles
tueront la plupart des mâles, leurs frères, qui ne seront plus qu’1 sur
10 à l’émergence. Ou comment, dans un milieu confiné et aux ressources
finies, aboutir, à partir de la parité, à un taux sexuel satisfaisant.
C’est-à-dire avec un large excédent de femelles, plus utiles, il est
vrai… Chez cette espèce, il y a guerre des sexes, entre frères et
soeurs. Avec les frères qui « se sacrifient » pour leurs soeurs bien
plus que la réciproque – un altruisme assez particulier.
Les Copidosoma sont intéressants également en lutte biologique où l’on emploie notamment C. koehleri contre la Teigne de la pomme de terre (Phthorimaea operculella,
Lép. Géléchiidé), avec succès, bien que la présence du parasitoïde
augmente la taille et la durée de vie des chenilles (stades
surnuméraires), donc leurs dégâts, avant de les tuer. Ils sont enfin –
et les résultats récents obtenus au Canada et en Grande Bretagne
évoqués ici amèneront certainement de nouveaux développements – une
source d’inspiration bien exploitée par les auteurs de science fiction.
D’après, entre autres, « Lessons From an Insect’s Life Cycle: Extreme Sibling Rivalry », par Karl Zimmer, The New York Times, 14 août 2007, lu à www.nytimes.com
Le cactus et sa pyrale
Dans le désert de Sonora, situé à cheval sur le Mexique et les États- Unis, pousse le senita, Lophocereus schottii. Ce cactus chandelle (parfois chandelier quand il est vieux) se laisse dévorer les graines par la Pyrale du senita, Upiga virescens
(Lép. Pyralidé), ravageur strictement inféodé à cet hôte. L’originalité
de la situation, c’est que la pyrale assure la pollinisation du cactus,
juste avant de pondre dans les fleurs qui seront dévorées par ses
chenilles.
Ce cas très particulier de mutualisme, qui pose de
gros problèmes en terme d’interprétation par les théories de
l’évolution, a été découvert en 1995. Dans le monde des insectes, deux
autres cas sont bien connus : le Blastophage - Blastophaga psenes (Hym. Agaonidé) - et le figuier et la Fausse Teigne du yucca - Tegeticula spp.
(Lép. Prodoxidé) - et le yucca. Un tel système paraît dépourvu de
durabilité, le moindre déséquilibre entre les dommages infligés et le
bénéfice reçu de la pyrale étant susceptible de conduire à la
disparition des deux partenaires interdépendants.
Plusieurs
générations de pyrale se succèdent durant la floraison du cactus. En
fait, une mortalité importante (régulière) fait que seuls 20% des oeufs
évoluent en chenilles carpophages : ainsi les fruits ne sont jamais
plus de 21% à être détruits par la pyrale. Totalement unique est le
fait que cette association a évolué, et se maintient en présence de
co-pollinisateurs, des Hyménoptères Halictidés.
Nat Holland,
codécouvreur de ce cas de mutualisme, passe plusieurs mois par an dans
le désert avec ses étudiants à observer la Pyrale de senita et à faire
tourner ses modèles mathématiques, à la recherche de la façon dont un
partenaire contrôle le développement de l’autre. Les longs trajets au
milieu de nulle part sont propices à sa réflexion sur les théories
écologiques et il met la dernière main à une publication où il
présentera un schéma explicatif de la stabilité des communautés
associant les relations prédateur-proie et les relations mutualistes.
D’après, notamment, « Which Came First, The Moth Or The Cactus? », lu le 13 août 2007 à www.sciencedaily.com
Si les insectes sont petits…
…C’est
que notre atmosphère n’est pas assez riche en oxygène. Durant le
Paléozoïque (Permo-Carbonifère), le taux d’O2 fut de 35% et des
insectes géants vécurent. Dans notre air, il est de seulement 20% et
leur système respiratoire – qui conduit l’air en nature directement aux
tissus via les trachées – limite leur taille.
Un examen aux rayons X de 4 Coléoptères Ténébrionidés actuels de tailles étagées, du Petit Ver de la farine (Tribolium castaneum, 2,5 mm) au plus gros (Eleodes obscura,
35 mm, 1 000 fois plus pesant), fait au Laboratoire national d’Argonne
(États-Unis) a permis des mesures fines des trachées. Il en ressort que
plus l’insecte est gros, plus la place occupée par le système trachéen
est grande.
D’après un modèle mathématique général établi
d’après ces données, un insecte de 30 cm serait viable. Mais si on
tient compte des pattes, il devient impossible de dépasser 15 cm (et 50
g), soit le gabarit record du Titan, Titanus giganteus (Col.
Cérambycidé de Guyane). L’articulation thorax-patte, par laquelle
doivent passer les trachées qui alimentent les muscles de celle-ci,
constitue en effet un goulot d’étranglement. Il reste à examiner le cas
des autres familles d’insectes…
D’après, notamment, “X-ray Images Help Explain Limits To Insect Body Size”, lu le 12 août 2007 à www.sciencedaily.com
- Article source : Kaiser et al., 2007. Increase in tracheal investment
with beetle size supports hypothesis of oxygen limitation on insect
gigantism. PNAS, 104(32), 13198-13203.
NDLR : éleveurs,
vous pouvez tenter de maintenir une atmosphère enrichie en O2 dans vos
cages. Vous obtiendrez peut-être des spécimens énormes. Insectes
met une option sur la relation des résultats de vos patients efforts.
Compte tenu de la vitesse habituelle de l’évolution, prévoyez une
publication dans le numéro 1500000146 (environ).
Biocarburer plus pour travailler moins
Les
plantes exotiques introduites, volontairement ou non, utiles ou
nuisibles, sont d’une façon ou d’une autre une aubaine pour les
entomologistes : des labos, des crédits, des embauches, des
publications… Ces plantes arrivent chez l’agriculteur, l’horticulteur,
le forestier, le jardinier… indemnes de tout parasite : elles poussent
bien, se répandent, voire envahissent ; ultérieurement un ou plusieurs
insectes phytophages de leur aire d’origine les rejoignent et – selon
le paradigme – pullulent, car leurs prédateurs et parasitoïdes n’ont
pas été de ce voyage. Mais – suite classique – un entomologiste avisé
importera un auxiliaire de lutte biologique.
Pour faire face à la
demande croissante de substituts au pétrole issus de végétaux pour
servir de carburant, on utilise notamment le colza (dont la moitié de
la récolte alimente cette filière) et le maïs (10%), aux cortèges de
ravageurs intéressants. Mais le rendement de conversion est mauvais et
comme le réchauffement climatique n’est pas encore tel que la canne à
sucre puisse être cultivée, on se tourne vers des plantes exotiques,
des graminées pérennes dont tous les organes – pas seulement les
graines – sont transformables en bio(agro)carburants.
L’Eulalie 1,
Miscanthus sinensis (d’Extrême-Orient) et le Panic raide, Panicum
virgatum (d’Amérique du Nord) sont déjà présents dans nos jardins,
comme ornementales. Les rares insectes qui s’en nourrissent ne sont pas
présents en Europe ; la cochenille farineuse Miscanthiococcus miscanthi
a bien traversé l’océan, mais vers les États-Unis. Dans un premier
temps, au moins, on aura des étendues immenses et permanentes de hautes
herbes agrolifères sans le moindre insecte. Biodiversité zéro.
L’entomologie carburantielle 3 n’explosera pas, ne recrutera pas, ne
passera pas de convention avec l’OPIE… Et pour ajouter au désastre, si
ces graminées miracle ont – d’après les premiers essais – un ennemi
animal en Europe, il en sera question non pas dans Insectes mais dans
Lapins…
NDLR :
l'eulalie est parfois appelée herbe à éléphant ou roseau de Chine ;
agrole/agrolifère/agroléiculture : pétrole, huile de pierre ; gazole, huile de gaz ; agrole, huile de plante cultivée ;
peut-on y rattacher à l'entomologie carburantielle l’étude de la Mouche du pétrole ?
l'ennemi animal repéré est Oryctolagus cuniculus, Mam. Lagomorphe. En français le Lapin de garenne.
.[R]
23
juillet 2007
À noter :
Invasions biologiques et traits
d'histoire de vie. Deuxièmes
rencontres francophones. Colloque
organisé par l'INRA,
Rennes, du 14 au 16 novembre 2007. Thème
: Variabilité, plasticité et adaptation.
Organisation,
programme.
Épingle
pentacéphale d'été
Le 70e insecte au génome (mitochondrien dans ce cas)
décrypté est la Sauterelle
mormone, Anabrus
simplex (Orth. Tettigoniidé).
L’auteur du travail est Daniel Fenn, jeune étudiant en
entomologie à l’université
Brigham Young (États-Unis).
Un patineur artificiel
–
à 6 pattes recouvertes de téflon - patine sur
l’eau
à l’université Canergie Mellon
(États-Unis)
; très petit et léger (6 g), il se maintient
grâce
à la tension superficielle et avance (10 fois moins vite
qu’un Hémiptère Gerridé, son
modèle)
par la force de deux actionneurs
piézo-électriques. Photo
Le lavage de cerveau
assure une
partie du contrôle de la ruche, selon des chercheurs de
l’université d’Otago (Nouvelle
Zélande) qui
ont montré que la reine d’Apis mellifica
empêche,
par le truchement d’une phéromone, les jeunes
ouvrières d’associer une odeur à un
stimulus
négatif – un effet qui disparaît ches
les abeilles
âgées, on ne sait pourquoi.
À Harvard (États-Unis), on regarde voler une mouche
- un travail payé par l’Armée. Le
diptère,
en feuillets de carbone et plaquettes de polymères
électriquement déformables assemblés
par des
procédés originaux de micro-usinage, est le
premier du
genre. Il préfigure une armée d’espions
et de
renifleurs volants. Photo
Pour se distraire en jouant au dresseur
de demoiselles,
l’engin volant à propulsion électrique
fabriqué (en fibre de carbone) par la firme hongkongaise
WooWee
imite une libellule dans sa forme et dans son bruit. Il est capable de
nombreuses figures de vol, piloté à distance
(moins de 15
m), ce ci pendant 7 mn avant une recharge de 20 mn. Vidéo
.[R]
15
juillet 2007
À
lire sur Internet :
Evolution
accélérée en cas de danger,
par Cécile Dumas, NouvelObs.com,
13 juillet 2007
L’exemple des papillons bolina des îles Samoa
montre que
l’évolution peut aller très vite au
sein
d’une population lorsque son existence même est
menacée.
Hypolimnas bolina
(Lép. Nymphalidé) / Wolbachia
Attaque sur Washington
C’est le siège du Département
d’État qui est visé : des escadrilles
entières d’engins volants effrayants envahissent
bureaux et salles de l’immeuble Harry S. Truman. «
Comme si l’insurrection en Irak et le combat contre le
Terrorisme ne suffisaient pas… »
soupirent les victimes, entre deux accès de panique et au
milieu d’une certaine désorganisation.
Les États-Unis font face : une note a
été distribuée au personnel. Il
s’agit ni plus ni moins que de la Guêpe cicadicide,
qui n’agresse les gens qu’en riposte ou si on
marche dessus.
Sphecius speciosus (Hym. Crabronidé) est un
gros insecte : 4
cm de long. La femelle commence sa vie sexuelle en creusant un terrier
(0,3 à 1, 20 m de long) ramifié avec des
nombreuses logettes. Puis elle part en chasse de la cigale Tibicen spp.
(Hém. Cicadidés) et garnit chaque logette
d’1 à 4 individus (selon leur calibre) et pond un
œuf dans la dernière stockée de chaque
lot. Ce sera une future femelle (comment fait-elle ?) là
où la provende de sa future progéniture est la
plus abondante.
Les mâles, du dehors, les surveillent et se les disputent,
examinant de fort près tout ce qui peut ressembler
à une femelle prête à copuler. Dans un
environnement bureaucratique, il peut s’agir
d’un(e) fonctionnaire…
D’après, notamment, «
‘Killer'
Wasps Menace State Department ”, par Matthew Lee, AP, lu le
13 juillet 2007 à //news.yahoo.com
Photo
.[R]
9
juillet 2007
Amat victoria
curam
La victoire aime l'effort. Et le lac Victoria méritait bien
ceux, couronnés de succès, du professeur
James Owang et de son équipe de l’Uganda National
Agricultural Research pour venir à bout de
l’Eichornie à pied gras. On l’a vu
à la télé, sur National Geographic
(Strange Days On Plant Earth), on l’applaudit au
congrès annuel des « biologistes des plantes
» (Chicago, États-Unis, 8 juillet 2007).
Appelée également jacinthe d’eau,
Eichhornia crassipes
(Pontederiacée) est une plante
envahissante – et indirectement dangereuse pour les
riverains, offrant notamment des gîtes aux moustiques
vecteurs. Faucardage, ramassage manuel et traitement au 2.4-D
n’ont que des effets très fugaces.
L’arme de la victoire : une paire de charançons
phytophages, Neochetina
bruchi et N.
eichhorniae (Col.
Curculionidés). Leurs larves creusent des galeries dans la
plante, qui moisit, pourrit et coule.
La jacinthe d’eau, originaire du Brésil, est
apparue en 1884 en Louisiane. En 1989, on l’a
repérée sur les rives du lac Victoria. Sa
répartition est désormais mondiale (zones
tropicales) et c’est partout une peste. On ne lui a
trouvé comme utilité que de
débarrasser des eaux polluées de certains
métaux lourds et de nourrir des canards. Les deux
auxiliaires de lutte biologique - importés
d’Amérique du Sud – ont fait leurs
preuves – efficacité et innocuité
– dans le Sud des États-Unis , dans les
années 1970 – puis en Australie et en Afrique du
Sud.
D’après, notamment, « Biocontrol of
Invasive Water
Hacinth Contributes To Socioeconomid And Human Improvements in Africa
», lu le 8 juillet 2007 à www.sciencedaily.com
Images
PS : un autre insecte est à épingler au tableau
d’honneur, comme participant à cette «
bio-éradication », Niphograpta (Sameodes)
albiguttatis
(Lép. Pyralidé).
.[R]
3 juillet 2007
À
lire sur Internet :
Le règne du
papillon monarque, par H. Aridjis.
lepetitjournal.com, 3 juilet 2007.
"Le Mexique, le Canada et les Etats-Unis se sont entendu mercredi 27
juin pour protéger le papillon monarque, menacé
par la
coupe illégale d'arbres au Mexique qui détruit
son
habitat hivernal.Des représentants des trois pays
à la
Commission de coopération environnementale (CCE),
réunis
dans l'Etat Mexicain de Michoacán, où des
millions de
monarques passent l'hiver, se sont engagés formellement
à
soutenir des efforts de préservation du papillon. Le voyage
annuel de 5 500 kilomètres des monarques des
forêts de
l'est du Canada et d'une partie des Etats-Unis vers les montagnes du
centre du Mexique est considéré comme une
merveille
scientifique et esthétique."
Homero Aridjis, poète mexicain originaire de Contepec,
Michoacán, défend sa forêt et les
papillons
Monarque depuis son enfance.
Danaus plexippus / Pinus
religiosa
.[R]
30
juin 2007
À
lire sur Internet :
Une chenille urticante dans les
bois franciliens. Par Clotilde Cadu, Le
Monde, 30 juin 2007.
La Processionnaire du
chêne, Thaumetopoea
processionea
Les pucerons grands gagnants du
réchauffement climatique. Par Pierre Kaldy, NouvelObs.com,
29 juin 2007.
Le nombre d’espèces de pucerons a
augmenté de 20 %
depuis 30 ans constatent les chercheurs de l’INRA
à partir
de relevés dans toute la France.
Marteau vs. fourchette
Le carabe malacophage Damaster
blaptoides (Col. Carabidé) se
présente sous deux formes bien différentes :
l’une costaude avec une tête large,
l’autre grêle avec une tête fine. Un
polymorphisme que Junji Konuma et Satoshi Chiba (université
de Tohoku, Japon) rapportent à leur
spécialisation alimentaire, suite à des
expériences de prédation vis-à-vis
d’escargots terrestres. Les
grosse-tête sont avantagés face à des
proies à la coquille fine avec une ouverture petite
– qu’ils broient de leurs puissantes mandibules ;
les petite-tête sont les spécialistes des
cagouilles à grosse coquille largement ouverte –
par laquelle ils se faufilent.
De grosses mandibules impliquent une capsule céphalique
vaste pour contenir les muscles puissants qui les meuvent ;
l’accès direct au corps de la proie devient
impossible. Au contraire, les petites mandibules sont peut mordantes
mais la tête reste étroite ce qui permet
d’aller au fond du limaçon.
Il y a là un mécanisme de sélection
naturelle divergente qui maintient la diversité tant chez le
prédateur que chez la proie.
D’après
« Käferform
verrät Tischmanieren”, lu le 27 juin 2007
à www.scienceticker.info/
Article source : The
American Naturalist (2007) 170:90--100 DOI:
10.1086/518182
Photo
Mémoire
royale
On connaît les fourmis ponérines Pachycondyla villosa et
P. inversa
(Hym. Formicidés) pour leur polygynie (plusieurs reines non
apparentées cohabitent dans une fourmilière),
leur
hiéarchie (parmi les reines) et leur capacité de
se
reconnaître individuellement (entre reines) à
l’odeur.
L’équipe danoise de
l’université de
Copenhague qui les étudie particulièrement vient
de
montrer que ces reines possèdent une mémoire
d’une
durée surprenante. Ayant habitué l’une
à
l’autre deux femelles pendant 24 heures, nos
myrmécologues
les ont séparées et fait cohabiter avec
d’autres
reines, pendant 24 heures également. Puis elles leur ont
ménagé une rencontre. Qui s’est bien
passée,
l’agressivité est restée faible, comme
si elles ne
s’étaient pas quittées. Parce que les
deux
camarades souveraines se sont reconnues.
Cette capacité extraordinaire est avantageuse : il suffit
d’une bagarre pour établir la
hiérarchie,
après quoi, chacune sait qui est qui et peut vaquer
à ses
travaux sans stress.
D’après
« Gutes Gedächtnis bei Ameisenköniginnen
», lu le 24 juin 2007 à www.scienceticker.info/
Article source : Biology Letters,
DOI 10.1098/rsbl.2007.0224
.[R]
25
juin 2007
Hanoi
: les libellules végétales de la route Thanh
Niên. Vu Phuong Mai. Le
Courrier du Vietnam, 22 juin 2007.
"À Hanoi, depuis quelques mois, on vend de curieux insectes
dans
la route Thanh Niên, qui longe la rive orientale du Lac de
l'Ouest. Il s'agit de libellules ou de criquets en feuilles de
cocotier, qui séduisent autant les petits que les grands. "
À
noter :
Insectes
sociaux 2007, colloque de la section française
de l'UIEIS : Toulouse du 3 au 5 septembre 2007.
Programme
Célèbre
inconnu
Le 21 juin, plus de 75 000 internautes de tous les continents avaient
vu, sur YouTube,
la video du « Fantôme du parking
du palais de justice de Santa Fe ». Un truc blanc brillant
planant devant les pare-chocs des autos, enregistré le 15 au
matin par la vidéosurveillance. Revenant, canular,
reflet ?
Un journal local de cette ville du Nouveau Mexique
(États-Unis) en appela à Benjamin Radford, un
expert expérimenté (qui
s’était frotté entre autres au monstre
du Loch Ness). Soit c’était un nuage de graines de
cotonnier (mais ça n’aurait pas
été poussé par le vent ainsi), soit un
arthropode très proche de l’objectif de la
caméra, hypothèse expérimentable.
Voilà donc notre expert qui pose sur la caméra,
à 7 h du matin, des coccinelles et d’autres
insectes, puis va se poster devant l’écran de
surveillance. Passent, sur la lentille frontale, les bêtes
à bon dieu, pas brillantes. À 7 h 26, il est
« payé de sa peine » :
apparaît un OVNI tout pareil. Un insecte parmi les
« autres ». Dont genre et espèce
resteront à jamais un mystère.
D’après « Courthouse 'Ghost' Video
Mystery Solved ”, un exclusivité pour LiveScience,
lue le 21 juin 2007 à www.livescience.com
La vidéo
Autorité, penitence et
deuil
C’est ce que symbolise, dans notre culture le violet, couleur
associée également au secret, à la
mélancolie et à la tristesse, ainsi
qu’à la
fusion amoureuse.
Pas pour le Bourdon terrestre (qu’on sait inculte) : le
violet,
c’est gravé dans ses gènes, signifie
pitance
abondante.
À preuve la manip d’entomologistes allemands, sur Bombus terrestris
(Hym. Apidé), consistant à élever des
individus
adultes en laboratoire, en ne leur offrant que des fleurs artificielles
bleues ou violettes. Une fois lâchés dans la
campagne, ces
bourdons vont visiter les fleurs (naturelles) violettes.
Une préférence innée – et
profitable, les
fleurs de cette couleur sont les meilleures pourvoyeuses de nectar.
D’après
« Bees Have Favorite Color ”, par Charles Q. Choi, LiveScience, lu le
19 juin 2007 à www.livescience.com
.[R]
20
juin 2007
À
lire sur Internet :
La pyrale ne
se fie pas qu’à son nez. par
Cécile Dumas, Sciences
et Avenir.com, 20 juin 2007.
"Qui se ressemble s’assemble… Chez les pyrales, le
choix du partenaire n’est pas seulement une question
d’odeur."
Travaux de Sergine Ponsard (CNRS) et Denis Bourguet (INRA) sur la Pyrale
du maïs, Ostrinia
nubilalis (Lép. Pyralidé).
.[R]
19 juin
2007
À
lire sur Internet :
Paludisme :
une synergie insecticide-répulsif efficace contre les
moustiques vecteurs, par Marie Guillaume-Signoret. Fiche
d’actualité scientifique IRD n°270
- 18 juin 2007.
"L’utilisation
abusive et inadéquate de certains insecticides, notamment
les
pyréthrinoïdes, a provoqué le
développement
d’une résistance parmi certaines populations de
moustiques
vecteurs de maladies. Ils deviennent ainsi insensibles aux traitements
auxquels ils sont soumis. Des chercheurs de l’IRD et leurs
partenaires ont mis au point une nouvelle stratégie
de
lutte
contre Anopheles gambiae,
principal vecteur du paludisme en Afrique, en
combinant un insecticide non-pyréthrinoïde et un
répulsif. L’intérêt de ce
mélange,
imprégné sur des moustiquaires, s’est
révélé bien plus avantageux que la
simple addition
de leurs activités, puisqu’une forte synergie est
apparue entre ces deux composés. Les résultats,
encourageants, montrent un taux élevé de
mortalité
chez les moustiques, y compris ceux qui sont résistants. Ces
travaux contribuent au développement de nouvelles
stratégies qui permettent de combattre efficacement le
danger
que représentent ces moustiques résistants."
Danses et chants
révolutionnaires
Grâce à un dispositif astucieux, un
mémorisant états-unien, Andrew Pierce (22 ans), a
montré que la reine ne gouverne pas : elle pond et ce sont
les ouvrières (âgées) qui
décident. Une révolution – tant on
était habitué à considérer
ces dernières comme des exécutantes
complètement inféodées à
leur souveraine et génitrice. Nous sommes, on l’a
compris, dans une ruche d’Abeille domestique. Où
l’on danse et l’on chante.
On connaissait la danse vibratoire dorso-ventrale (tout à
fait différente de la célèbre danse en
8), où une abeille en saisit une autre et fait vibrer son
dos et son abdomen, ce qui n’a pas de signification
précise. Ce secouage rassemble les individus et augmente
l’activité.
On savait les reines capables de chanter – cela
s’entend de l’extérieur de la ruche
– émettant par la vibration de leurs muscles
alaires amplifiée par les parois du thorax des sons (que
l’on décrit comme ressemblent à ceux du
canard ou du klaxon imités par une trompette jouet)
– dès avant la sortie de leur cellule. Il
s’agit surtout de chants guerriers annonçant une
bataille entre jeunes reines.
Cette danse et ce chant servent, c’est la
découverte, à inciter la vieille reine
à essaimer et à voler jusqu’au nouvel
emplacement. Des butineuses – qui n’avaient
guère de contact ave la reine jusque-là
– s’en rapprochent, au travers de sa cour, et se
mettent à la secouer. La reine réduit prise de
nourriture et rythme de ponte, devient plus active. Alors intervient le
chant, par le chœur des ouvrières. Le secouage
cesse dès l’envol ; le chant continue dans
l’essaim.
Il est tentant de faire des analogies avec l’organisation
politique d’une autre espèce eusociale,
l’homme. En tous cas, les butineuses «
exécutives » ne constituent pas un groupe
défini au sein de la colonie. Et leur cerveau est vraiment
très petit…
D’après,
notamment, « Undergraduate research shows leaderless honeybee
organizing », communiqué de presse de
l’Université de Caroline du Nord à
Charlotte, lu le 14 juin 2007 à www.eurekalert.org
Entomologie
militaire (suite…)
Un document de l’Armée de l’air des
États-Unis intitulé « Harrassing,
Annoying, and 'Bad Guy' Identifying Chemicals
» signé Wright Laboratory, daté de
1994, provoque l’indignation d’associations gays
américaines, qui soulignent que de nombreux homosexuels ont
servi loyalement l’armée américaine. Et
qui concourent, avec les opposants aux armes chimiques (y compris
non létales), à faire connaître son
contenu depuis 2005. Les apiculteurs ne se sont pas
manifestés, à notre connaissance. Et pourtant...
Ces 3 pages, en effet, exposent un programme de recherche complet,
prévu pour s’achever en 2000, doté de
7,7 millions de dollars, sur des substances chimiques à
déverser sur l’ennemi, ses routes et ses
ressources. À côté
d’excitants sexuels capables d’amener les soldats
à des comportements honteux (supposés tels),
l’arsenal comporte des attractifs et des
renforçateurs d’agressivité pour des
insectes piqueurs – les abeilles sont citées -,
mordeurs ou destructeurs de récoltes et
d’équipements (supposés efficaces).
Un bien bel échantillon d’idées
brillantes – qui sont restées dans les cartons
(pour autant que l’on sache).
D’après, entre autres « Quand
l’armée américaine planchait sur une
"bombe gay" », par Laurent Suply, Le Figaro du 13
juin 2007.
Le document de l’US Air Force est en ligne à
www.sunshine-project.org/
rubrique ‘Aphrodisiac’
biochemical weapons.
À (re)lire « Entomologie
militaire »,
par Alain Fraval,
Insectes n°140, pp. 31-32.
.[R]
13
juin 2007
À
noter, à diffuser...
Le directeur de la Réserve écologique
de Churute (Équateur),
Bruno Yanez, met à disposition d'un(e)
étudiant(e) locaux et terrain
pour dresser un inventaire entomologique. Contact :
Samuel Perichon
À
lire sur Internet :
Comment les
araignées tissent-elles leur toile ?
Par Jean-Luc Nothias, Le
Figaro, 13 juin 2007.
Après le
chien et l'homme, le cafard
Comme
l'a annoncé une Épingle
de mars 2006 titrée "
Cafard de Pavlov", une
équipe japonaise était sur la piste de la mise en
évidence de réflexes conditionnés chez
la Blatte
américaine, Periplaneta americana (Dict.
Blattidé). Elle vient de publier son succès : le
cafard est bien la troisième espèce du
règne animal (après le chien et l'homme)
à les manifester.
La production de la salive, en effet, augmente en réponse
à
un stimulus olfactif (vanille ou menthe) perçu par les
antennes, lequel a été
précédemment
associé à un stimulus gustatif (eau
sucrée appliquée sur les pièces
buccales). L'effet dure 1 jour.
Peut-être que la blatte, animal "simple", permettra
d'élucider le mécanisme nerveux des
réflexes conditionnés, un mystère
persistant depuis Pavlov (1927).
Article source : Pavlov's
Cockroach: Classical Conditioning of Salivation in an Insect,
par Hidehiro Watanabe et Makoto Mizunami. PloS1.
.[R]
5
juin 2007
À
lire sur Internet :
La
pyrale se
disperse-t-elle suffisamment pour limiter durablement la
résistance au maïs Bt via la stratégie
« haute
dose/refuge » ? Par Ambroise
Dalecky, Denis Bourguet et Sergine Ponsard. Cahiers
d'études et de recherches francophones / Agricultures,
16(3), 171-176.
Le Frelon asiatique (Vespa
velutina), par C. Villemant et J.
Haxaire, 2007.Fiche illustrée de l'Inventaire
national du Patrimoine naturel.
Les papillons
se protègent derrière des ultrasons.
par Cécile Dumas, NouvelObs.com, 1er
juin 2007.
Pour éloigner les chauves-souris qui veulent les manger,
certains papillons imiteraient les ultrasons émis par des
papillons toxiques.
L’attaque des vampires
volants
La Planète se réchauffe, en voici un indice, nous
apprend Suomen Luonto
(« La Nature finandaise ») dans sa livraison de
juin : des
papillons vampires d’Asie du Sud-Est arrivent en nombre en
Finlande ! L’article (en finnois) est illustré de
la
première photo jamais prise d’un imago piquant un
pouce
humain et se repaissant du sang ponctionné.
Il s’agit de
Calyptra (Calpe)
thalictri,
Lépidoptère Noctuidé eurasiatique qui
n’est
point très rare en France. C’est un papillon
piqueur de
fruits (cf Insectes
n°145, pp. 3 et suivantes).
D’après,
notamment,
« Global warming brings vampire moths to Finland »,
dépêche Reuters du 4 juin 2007, lue à www.reuters.com
.[R]
29 mai 2007
À
lire sur Internet :
Des fourmis
qui font le pont..., par Cécile Dumas, NouvelObs.com,
28 mai 2007.
"Pour
faciliter les déplacements de leurs troupes, certaines
fourmis
se servent de leur corps pour remédier aux aléas
de la
route. "
Mort
massive des abeilles : le mystère persiste, par
Brigitte Trahan, Cyberpresse,
28 mai 2007.
.[R]
27
mai 2007
Dévorées
vivantes
Au grand dam de certains amis des animaux (de certains
d’entre eux), dans des zoos chinois, les soigneurs livrent
à leurs tigres des proies vivantes : poules, canards,
vaches… Ce qui réjouit fort un certain public.
À la grande satisfaction des soigneurs et du public du zoo
de Brookfield (dans la banlieue de Chicago, États-Unis) tous
les pensionnaires, notamment les dragons barbus, chiens sauvages
d’Afrique et Garrulaxes à crête blanche,
dévorent toute crue et gigotante une provende gratuite
surgie de la terre : Magicicada
septemdecim (Hém.
Cicadidé). Cette cigale périodique, attendue dans
le Nord du Midwest depuis 17 ans, a émergé avec
une semaine d’avance.
D’après « Les "zoos de l'horreur"
chinois provoquent l'indignation des associations », Le
Monde, 24 mai 2007, et « Cicadas a tasty treat
for zoo
animals », dépêche AP lue le 26 mai 2007
à //news.yahoo.com
|
.[R]
23
mai 2007
Le
CCD, c’est le SHB ?
Le CCD, c’est le syndrome de disparition des abeilles (colony collapse disorder)
qui frappe depuis novembre 2006 l’apiculture dans 24
États
états-uniens ainsi qu’en Europe (Grèce,
Italie,
Pologne, Portugal et Espagne). J’ai rapporté ici (Épingle
« Portées disparues… »), le
soupçon
porté sur les ondes radio des
téléphones portables.
Le SHB est bien connu de nos lecteurs, c’est le "small hive beetle",
Aethina numida
(Col. Nitidulidé), originaire d’Afrique,
signalé en novembre 2002 par l’ Épingle
« Le Petit Pilleur
des ruches » (appelons-le PPR) puis
portraituré dans Insectes
en 2004 par Ruth Hauser sous le titre « Aethina tumida :
la menace se précise ».
D’après les chercheurs de l’ICIPE
(International
Centre of Insect Physiology and Ecology, à Nairobi au Kenya)
et
de l’USDA (ministère états-unien de
l’Agriculture), le responsable du CCD est le SHB.
L’Abeille
domestique africaine supporte bien le PPR : elle le déloge,
voire déménage avant la catastrophe. En revanche,
l’Abeille domestique européenne - celle
qu’on
élève outre-Atlantique – est
désemparée. Sans l’aide de
l’apiculteur
(inspections, traitements ad
hoc
bien faits, entrée de ruche modifiée…)
elle se
laisse piller. Bien plus – et c’est
l’explication
avancée pour le CCD – elle ne supporte pas une
odeur
générée par le PPR et
s’enfuit. Cette
modification fatale de l’environnement chimique de la colonie
serait due à une fermentation, provoquée par un
champignon symbiotique du PPR, nécessaire pour la digestion
du
pollen.
À suivre…
D’après
«African Scientits Hold Key to Beetle Invasion of U.S., EU
Hives”, par John Mbaria, allAfrica.com,
lu le 22 mai 2007 à //allafrica.com
Majorité
perdante
Comment maintenir dans une population une diversité
génétique suffisante pour que la selection
naturelle
joue, alors que les caractères différents, issus
de
mutations, sont normalement éliminés ? Comment
combattre
l’obésité chez Homo sapiens ?
Deux importantes questions auxquelles un asticot apporte une
réponse – partielle – et un espoir -
bien lointain.
La Mouche du vinaigre (Drosophila
melanogaster) possède un gène de
régulation du comportement de recherche de nourriture. Ses
deux allèles (fors er forR)
sont présents dans un lot et déterminent des
individus
« posés » ou «
excités ». La
manip de chercheurs canadiens a consisté à
élever,
durant un an, des drosos et à compter les asticots, en ayant
préalablement marqué une catégorie
avec un
gène exprimant une protéine fluorescente. Sur un
milieu
alimentairement pauvre – où la
compétition est
forte -, les individus qui ont la meilleure fitness sont ceux qui sont
en effectif moindre dans le lot.
Avantage aux minoritaires. Voici un cas – on en
connaît peu
– de sélection inversement dépendante
de la
densité.
Reste à vérifier que cela se passe ainsi en
dehors du laboratoire.
Reste aussi à examiner ce qui peut nous arriver –
car nous
possédons ce même gène - selon que nous
sommes fors ou forR…
D’après
“Survival of the rarest: fruit flies shed light on the
evolution
of behavior - Gene studied also found in humans”,
communiqué de l’université de Toronto
du 6 mai
2007, lu le 22 mai 2007 à www.sciencedaily.com
Article source :
Fitzpatrick M.J. et al.,
2007. Maintaining a behaviour polymorphism by frequency-dependent
selection on a single gene. Nature,
447, 210-212.
.[R]
21 mai
2007
À
lire sur Internet :
Le
maïs transgénique Monsanto 810 produit une toxine
insecticide de manière erratique, par
Hervé Morin, Le
Monde du 21 mai 2007.
À
lire :
Enquête :
frelon tueur, les scientifiques au secours des abeilles. Science et Vie,
1076, mai 2007
"C'est le nouvel enemi des apiculteurs. Vespa velutina,
le frelon venu d'Asie, terrorise les ruchers du Sud-Ouest de la France.
Pour contrer l'invasion, les chercheurs remontent la trace du
prédateur. Et les abeilles organisent la
résistance."
NDLR : Le 24 juillet 2006 était lancée ici, en
Epingle, l' "Alerte
au Frelon asiatique".
.[R]
9 mai 2007
À
lire sur Internet :
Une
encyclopédie de la biodiversité terrestre
lancée sur le Web. Le
Monde, 9 mai 2007.
Adresse
internautique.
.[R]
8 mai
2007
Pour
éteindre la Fourmi de feu
La Fourmi de feu, Solenopsis
invicta (Hyménoptère
Myrmiciné), débarquée de bateaux dans
les années 1930, a envahi - faute d'ennemis sur place - une
douzaine d'États des États-Unis, attaquant les
animaux, les fils électriques, les récoltes et
provoquant des nids de poule dans les routes. Des
dégâts évalués à
6 milliards de dollars par an. La lutte chimique, appliquée
fourmilière par fourmilière, permet juste de les
limiter.
Pour combattre autrement la fourmi importée, deux agents de
lutte biologique d'Amérique du Sud, son aire d'origine, ont
été recrutés : un protozoaire
pathogène Thelohania
solenopsae et une "mouche décapiteuse", Pseudacteon tricuspis
(Diptère Phoridé), dont l'asticot, issu de l'oeuf
pondu sous la cuticule de la fourmi, se développe dans sa
tête ; parvenu à maturité, l'asticot
sécrète un enzyme qui détache et fait
tomber ladite tête (une des premières Épingles).
Malgré tout, cette fourmi prospère : elle est 10
fois plus nombreuse en Amérique du Nord que là
où elle est autochtone – et où ses
populations sont maîtrisées par de très
nombreux ennemis naturels.
Parmi ces derniers, un virus à ARN
repéré en 2002 en Floride – SINV-1 est
son nom – semble pouvoir être efficace. Il provoque
l’extinction d’une colonie infectée en 3
mois. Mais ceci n’est observé qu’au
laboratoire, et est la conséquence du stress lié
au transport et à la mise en élevage. Pour sa
mise en œuvre en tant qu’auxiliaire de lutte
biologique, on envisage de l’incorporer à des
appâts. Dans la nature, il semble bien que son vecteur soit
une mouche décapiteuse (Pseudacteon
spp.).
L’éradication de cette envahisseuse
généralement haïe est
souhaitée ; pourtant, elle rend des services, notamment en
dévorant les tiques dans les prés et divers
ravageurs dans les champs de coton et de maïs.
D’après,
entre autres, « Red fire ants facing killer virus
», par Betsy Blaney, dépêche AP lus le 7
mai 2007 à news.yahoo.com
À toutes fins utiles, le génome
du virus
Image
: P. tricuspis
attaquant des ouvrières de S. invicta
Un régime qui fait peur
La formule « au pain sec et à l’eau
» résumerait ce qui attend les
Nord-Américains (et d’autres Terriens) et ce
qu’ils doivent craindre – si on ne trouve pas le
moyen de guérir l’Abeille domestique du CCD
(Colony Collapse Disorder).
Les apiculteurs (et les entomologistes) ont sonné
l’alarme dès l’automne dernier. Ce
printemps, tout le monde s’inquiète de la
capacité des États-Unis (où le
phénomène est le plus marqué)
à produire désormais assez de nourriture. En
effet, Apis mellifera
(Hym. Apidé), insecte importé d’Europe
par les premiers colons, y est l’agent pollinisateur de 90%
des plantes à fleurs cultivées (fruits,
légumes, plantes fourragères). Un tiers de
l’alimentation humaine dépend de plantes
entomophiles et, selon le ministère états-unien
de l’Agriculture (USDA), l’Abeille domestique
assure 80% de leur fécondation. Un apport annuel de 15
milliards de dollars, a-t-on chiffré.
27 États sont touchés et les pertes hivernales de
cheptel sont 5 fois plus importantes que d’habitude. Pourquoi
les butineuses disparaissent-elles (sans laisser de traces) ?. Un agent
pathogène (lequel ?) est probablement le coupable, sans
doute avec la complicité d’autres facteurs, dont
des pesticides. On cherche. A.
mellifera se distingue des autres insectes par son faible
équipement en enzymes de détoxification et en
moyens de juguler les parasites et pathogènes.
Il y a déjà eu, dans l’histoire
récente, des mortalités importantes et le cheptel
a été vite reconstitué chaque fois.
D'après,
notamment, "Honeybee die-off threatens food supply, par Seth
Borenstein, dépêche AP, lue le 3 mai 2007
à news.yahoo.com
Voir ci-dessous « Portées
disparues, la faute au portable ? »
Blé
contre blatte
Le Muséum des sciences naturelles de Houston (Texas,
États-Unis) paye ¼ de dollar (18 centimes) tout
cafard vivant qui lui est apporté – ceci dans la
limite de 1 000 individus. L’espèce
recherchée est commune là-bas, c’est la
Blatte américaine Periplaneta
americana (originaire d’Afrique). Il
s’agit de peupler des vivariums exposés
à côté du Cockrell Butterfly Center,
où seront montrés également des
termites et des bousiers.
Nancy Greig, responsable du département
d’Entomologie, assure que ce n’est pas un jeu ni un
coup de pub : elle avait fait passer le mot, étant vraiment
en manque de blattes. Mais quelqu’un en a parlé
à la presse…
D’après
« Quarters for cockroaches », par Eric Berger,
Houston Chronicle, lu le 2 mai 2007 à www.chron.com
Cette coquerelle est
en vente à l’OPIE, bien plus cher (1
€ et un pouième par tête) et en bocal.
.[R]
3 mai
2007
À
noter :
Les insectes. Les conférences de la
Cité, à
18 h 30 à l'auditorium de la Cité des sciences et
de
l'industrie, Paris (XIXe) – www.cite-sciences.fr
Jeudi 24 mai : Insectes
: qui sont-ils ?, par Jérôme
Casas, CNRS / Université François
Rabelais, Tours.
Jeudi 31 mai : Les
modes de communication chez les insectes, par Michel
Renou, INRA.
Jeudi 7 juin : Les
insectes sociaux : alliances et conflits reproductifs, par
Serge Aron, FNRS, Bruxelles.
.[R]
À
lire sur Internet :
États-Unis :
les abeilles victimes d'un mal mystérieux, par
Yves Miserey, Le
Figaro, 2 mai
2007
"Le syndrome d'effondrement des
colonies
(CCD) se caractérise par le fait que les
ouvrières ne retournent pas dans la
ruche. Un phénomène inexpliqué qui
pourrait avoir des origines multiples."
Voir ci-dessous.
À
noter :
Insectes.
Les 16 et 17 juin.
Portes ouvertes des Ateliers de la Cour Roland : de "La vie
cachée" à "Insectes
cannés-paillés" en
passant par "Libellule musicale". à Jouy-en-Josas
(Yvelynes). ateliers.cour.roland@free.fr
- Tél. 01 39 46 69 96 - www.ateliers-cour-roland.asso.fr
Association à
bénéfice émergent
Les Wolbachia
sont des bactéries Rickettsiacées
endosymbiotiques
d'Arthropodes (et de Nématodes), très communes,
qui
manipulent la reproduction de leurs hôtes. Elles se
transmettent
de mère en fille et l’association avec leur
hôte
devrait ressortir au mutualisme, or elles se comportent comme des
parasites, avec des effets variés. Dans de nombreux cas,
chez
les insectes, la présence de Wolbachia
change le sexe des individus de mâles, sans «
intérêt », en femelles, aptes
à assurer la
perpétuation de la bactérie, bien
qu’affectées d’une
fécondité
réduite.
De nombreux théoriciens ont prédit que,
à
l’instar des mitochondries, ces symbiontes deviendront
probablement des auxiliaires, au terme d’une
évolution qui
prendra le temps qu’il faut, quelques milliers ou millions
d’années.
Depuis deux décennies, Andrew Weeks, de
l’université de Melbourne (Australie) suit la
présence de Wolbachia
chez Drosophila
stimulans
(Dip. Drosophilidé), en Californie. L’infection,
durant ce
temps, s’est étendue de plusieurs centaines de
kilomètres, vers le nord. Au départ, elle
provoquait une
baisse de fertilité (estimée au laboratoire) de
15
à 20 %. Vingt ans plus tard, le comptage sous la bino de
plus de
200 000 œufs de la drosophile montre que la
fertilité des
mouches hébergeant
Wolbachia est accrue de 10% - on en ignore le
mécanisme physiologique.
La prédiction théorique est
vérifiée ; la
surprise vient de la vitesse de cette évolution, sans
commune
mesure avec ce à quoi on s’attendait.
D’après
“Parasites Evolve from Bad to Good”, par Charles Q.
Choi,
Live Science, lu le 26 avril 2007 à www.livescience.com
.[R]
28
avril 2007
À
lire sur Internet :
La
mouche, par Véronique Maurus. Le
Monde, 28 avril 2007.
" 'Bien sûr, le lendemain,
j'ai dessiné trois mouches !' raconte Plantu en
riant."
27
avril 2007
À
noter :
Libellules,
entre ciel et eau. Muséum de Nantes, du 27
avril 2007 au 6 janvier 2008. Tél.
: 02 40 99 26 20.
À
lire sur Internet :
La chenille
processionnaire du pin, par Jean-Claude Martin.Dossier
Futura Sciences. 26 avril 2007.
"Thaumetopoea pityocampa
(Lép.
Notodontidé) est un des plus grands ravageurs forestiers en
France mais aussi sur l’ensemble des pays
méditerranéens. Se nourrissant
d’aiguilles de pins
et de cèdres, elle provoque un ralentissement de la
croissance
de l’arbre mais aussi une vulnérabilité
plus forte
aux maladies et aux autres ravageurs des forêts.
C’est
également un problème de santé
publique."
.[R]
24
avril 2007
À
noter :
Rêves
de Nature, 5 et 6 mai 2007 ; Festival FIFI,
du 4 au 7 octobre 2007.
OPIE-Laguedoc-Roussillon
Jardin de la digue d'Orry, av. Torcatis, 66000 Perpignan.
Tél. : 04 68 57 27 49 et 06 20 63 49 47. Site Internet
Contact : Jacques Douay, opielr.educ@wanadoo.fr
Espionnage
Chez la Punaise marron, Euschistus
heros (Hém.
Pentatomidé), ravageur du soja, les imagos mâles
et femelles d’un même pied se « parlent
» par le truchement d’ébranlements
transmis par le végétal (ceci tout comme notre
Punaise verte). L’émetteur fait vibrer le support
grâce à des muscles de l’avant de
l’abdomen, le récepteur perçoit le
message par ses tarses. Ce sont des messages d’amour qui
s’échangent ainsi. Et Madame punaise pondra
beaucoup d’œufs…
Mais une espionne écoute sur la ligne, branchée
uniquement sur la fréquence punaise femelle, qui
repère
Madame (qui ne l’intéresse pas en soi) et donc sa
ponte, la provende qu'elle recherche. L’indiscrète
est de
l’espèce Telenomus
podisi (Hym.
Scélionidé), parasitoïde oophage.
Cette première observation d’un espionnage
« parasitoïdaire » est due à R.
A. Laumann - du laboratoire de Bioécologie et des Substances
sémiochimiques des insectes, à Brasilia
(Brésil) - et à ses collaborateurs. Et
vérifiée par le relevé des
réactions de T.
podisi sur des substrats artificiels
reproduisant les vibrations.
D’après,
entre autres, “Parasites
Eavesdrop on Stink Bug Sex Talk”, par Melinda Wenner,
LiveScience, lu le 19 avril 2007
à www.livescience.com
À
(re)lire : La communication sexuelle chez la
punaise verte
: entendre et sentir
(par Michel Renou ), Insectes n°135
(2004)
Gène
d’appoint
Le Puceron vert ou rose du
pois, Acyrtosiphon pisum
(Hém. Aphididé),
européen d’origine et maintenant cosmopolite,
dépend pour sa reproduction de Buchnera aphidicicola,
bactérie symbiotique transmise de mère en fille
dans les lignées de virginipares et plus ou moins
tolérante aux fortes températures.
Au labo d’entomo de l’université de
l’Arizona, à Tucson (États-Unis),
où on élève en masse des Pucerons du
pois de différentes lignées, une assistante a la
surprise de constater que, au sein d’une même
souche, la protéine de choc pour laquelle code le
gène ibpA de la bactérie est produite en
quantité centuple chez certains pucerons – qui
survivent à un stage à 35°C. À
partir de cette mise en évidence d’une mutation,
faite accidentellement, diverses expériences sont
menées qui montrent notamment que les pucerons de labo sont,
par rapport aux pucerons sauvages de Tucson, intolérants au
chaud – qui tue leurs symbiontes et les stérilise
: la bactérie fournit donc à son hôte
des substances indispensables à sa reproduction, sans
participer à sa nutrition.
Par ailleurs, l’examen des promoteurs des 2 formes du
gène ibpA révèle qu’ils sont
dissemblables mais que, lors de la réplication, le passage
de l’un à l’autre est facile. Ce serait
le mécanisme grâce auquel A. pisum
s’adapte aisément à un climat plus
chaud ou plus froid.
Ces résultats paraitront dans PLoS Biology de
mai 2007. Au
programme de l’équipe, les effets de
l’état du gène ibpA de B. aphidicicola
sur les A. pisum
au champ.
D’après « Why Some Aphids Can't Stand
The Heat », communiqué de presse de
l’université de l’Arizona lu le 19 avril
2007 à www.sciencedaily.com
La fiche HYPPZ du Puceron
vert ou rose du pois
Les pucerons, en 2 épisodes, dans Insectes n°
141 et
n° 142
(2006).
.[R]
19 avril 2007
À
lire sur Internet :
Réchauffement
climatique : un risque accru de pandémies ? Par
Paul Benkimoun, Le
Monde, 19 avril 2007.
.[R]
18
avril 2007
À
noter :
Insectes, entre art et science.
Confrontation de travaux d'artiste aux plus belles collections du monde
- exposition conçue par Simon Messagier.
Du 26 avril au 10 septembre 2007, au Carré d'art
à Colmar.
Portées disparues, la
faute au portable ?
Aux États-Unis, depuis l’automne dernier, les
apiculteurs observent avec stupeur que les ruches sont soudain
abandonnées par les ouvrières. Ne restent que la
reine, le couvain et quelques jeunes ouvrières. Nul
n’a jamais retrouvé les butineuses fugueuses et,
paraît-il, aucun pilleur de ruche
délaissée, nul insecte ni rongeur ni ours ne
s’approche de cette provende habituellement très
convoitée.
Le phénomène, appelé CCD (colony
collapse disorder) touche la moitié des
États.
Sur la côte ouest, 60% des populations d’abeilles
« commerciales » a disparu, 70% sur la
côte est. Ce printemps, des apiculteurs européens
(au Royaume uni, en Allemagne, au Portugal, en Suisse) ont
signalé l’« introduction » du
CCD – mais les services vétérinaires
n’ont pas confirmé la chose. En France, dans
certaines zones, les apiculteurs constatent depuis plusieurs
années des disparitions importantes parmi leur
cheptel.
De nombreuses causes ont été avancées
: varroatose et traitements inappropriés, autres parasites,
maladies, intoxication, dégradation des ressources,
surexploitation, réchauffement du climat…
À l’université de Landau (Allemagne),
un travail préliminaire mené sous la direction de
Jochen Kuhn met en cause les ondes radio
générées par le trafic des
téléphones portables. En effet, les abeilles
placées à proximité d’un
portable ont peu de chances de retrouver leur ruche. Des
études plus solides sont en route.
On connaît depuis longtemps l’aversion des abeilles
à traverser les trouées sous les lignes
électriques à haute tension et les apiculteurs en
tiennent compte pour placer les ruches en transhumance.
On ne peut que rapprocher cette alerte sur les dangers potentiels des
portables sur l’Abeille domestique (voire sur
d’autres insectes qui ont besoin de
s’orienter…) des craintes d’atteintes au
cerveau de pratiquants frénétiques du portable,
étayées par certaines recherches,
effacées par d’autres…
D’après,
notamment, « Werden Bienen tot
telefoniert? », par Holger Dambeck, Spiegel Online, lu
le 16
avril 2007 à www.spiegel.de
À (re)lire : Pesticides
et mortalité des Abeilles domestiques, par
Eric
Darrouzet, Insectes
n° 142 (2006), en
ligne.
.[R]
16
avril 2007
À
lire sur Internet :
Le
"Théâtre du monde" de Huang Yong Ping insupporte
les protecteurs des animaux au Canada. Les
Cahiers d'Alain Truong, 8 avril 2007.
Les îles
Galapagos nécessitent des soins intensifs à cause
des nuisances humaines. Territoires
21, 13 avril 2007.
"Les études montrent que 60% des 1.880 plantes locales sont
menacées. Nous avons détecté 490
espèces
d'insectes introduits et 53 espèces de
vertébrés
nouveaux dont 55 particulièrement invasifs",
à (re)lire : "Les insectes
introduits aux Galapagos" (d'après
Stewart B.
Peck, John Heraty,
Bernard Landry et Bradley J. Sinclair), Insectes
n°115 (1999).
À regarder sur
Internet :
"Les
insectes sont nos amis" - clip vidéo
entomologiquement incorrect.
À examiner,
à diffuser :
Offre
d'emploi pour un(e) chargé(e) d'études
entomologiques (CDD 6 mois).
Cafard blanc
La gent termite, qui se croyait à elle seule un ordre, celui
des Isoptères, devra sans doute se résigner
à n’être qu’une famille de
Blattodea, celle des Termitidés ?
Le travail de séquençage du génome de
107 espèces de Dictyoptères (blattes, mantes et
termites), mené par Paul Eggleton au Natural History Museum
de Londres (Royaume uni), conduit à un arbre
phylétique qui impose ce reclassement.
Les termites sont des blattes dont le caractère eusocial a
masqué jusque-là leur apparentement
réel. On les savait déjà fort proches
d’une famille de Blattodea, les Crypocercidés,
riche de 9 espèces (des Appalaches aux
États-Unis, de Russie et de Chine), d’un seul
genre, Crypocercus.
Ces petites blattes (2 à 3 cm) sont
saproxylophages et subsociales, vivant par « familles
» d’une vingtaine dans le bois
décomposé, qu’elles digèrent
notamment grâce au même protozoaire endosymbionte
que les termites.
D’après,
notamment, « Termites are
‘social cockraches’ », BBC News, lu le 15
avril 2007 à news.bbc.co.uk
Portées disparues, la
faute au portable ?
Aux États-Unis, depuis l’automne dernier, les
apiculteurs
observent avec stupeur que les ruches sont soudain
abandonnées
par les ouvrières. Ne restent que la reine, le couvain et
quelques jeunes ouvrières. Nul n’a jamais
retrouvé
les butineuses fugueuses et, paraît-il, aucun pilleur de
ruche
délaissée, nul insecte ni rongeur ni ours ne
s’approche de cette provende habituellement très
convoitée.
Le phénomène, appelé CCD (colony
collapse
disorder) touche la moitié des États. Sur la
côte
ouest, 60% des populations d’abeilles «
commerciales
» a disparu, 70% sur la côte est. Ce printemps, des
apiculteurs européens (au Royaume uni, en Allemagne, au
Portugal, en Suisse) ont signalé l’ «
introduction
» du CCD – mais les services
vétérinaires
n’ont pas confirmé la chose. En France, dans
certaines
zones, les apiculteurs constatent depuis plusieurs années
des
disparitions importantes parmi leur cheptel.
De nombreuses causes ont été avancées
: varroatose
et traitements inappropriés, autres parasites, maladies,
intoxication, dégradation des ressources,
surexploitation…
À l’université de Landau (Allemagne),
un travail
préliminaire mené sous la direction de Jochen
Kuhn met en
cause les ondes radio générées par le
trafic des
téléphones portables. En effet, les abeilles
placées à proximité d’un
portable ont peu de
chances de retrouver leur ruche. Des études plus solides
sont en
route.
On connaît depuis longtemps l’aversion des abeilles
à traverser les trouées sous les lignes
électriques à haute tension et les apiculteurs en
tiennent compte pour placer les ruches.
On ne peut que rapprocher cette alerte sur les dangers potentiels des
portables sur l’Abeille domestique (voire sur
d’autres
insectes qui ont besoin de s’orienter…) des
craintes
d’atteintes au cerveau de pratiquants
frénétiques
du portable, étayées par certaines recherches,
effacées par d’autres…
D’après, notamment, «
Werden Bienen tot
telefoniert? », par Holger Dambeck, Spiegel Online, lu le 16
avril 2007 à www.spiegel.de
[R]
11 avril 2007
À
noter :
Claire Villemant et Philippe Blanchot exposeront cet
été des
"Portraits
d'insectes" lors de l'exposition
intitulée "Très grands, très petits"
(organisée dans
le cadre d'Arts et
Sciences en Limousin. 2007, tricentenaire de la
naissance de Linné et Buffon), salle Latreille à
Tulle du 19 juin au
31
juillet 2007. Conférence de C.V. le 4 juillet.
Contact : piblanchot@wanadoo.fr
L'évolution
des chrysomèles évolue
Coléoptéristes, vos ouailles sont le quart du
monde vivant connu en nombre d’espèces (350 000).
On vous a inculqué que la diversification – gage
de réussite en terme d’occupation des milieux et
des niches écologiques – du groupe s’est
faite en même temps et en lien (co-évolution) avec
celle des plantes à fleurs (Angiospermes), ceci depuis le
Paléozoïque (il y a 280 000
d’années).
Coléoptéristes, apprenez que, suite à
l’étude de 3 gènes du ribosome,
menée au Natural History Museum (Londres, Royaume uni),
d’un très complet échantillon de
Chrysomélidés (famille de 40 000 phytophages),
cela ne s’est pas passé ainsi.
Les phyllogénies des chrysomèles et des
végétaux supérieurs ne sont ni
congruentes, ni contemporaines. Ces coléos sont sur Terre
(avec leurs tarses cryptopentamères et leur tête
dans les épaules) depuis bien plus longtemps (quelques
dizaines de millions d’années) que les
Angiospermes : ils apparaissent (les fossiles le confirment) au
Crétacé tardif. Parmi eux, les
monocotylédonophages (croqueurs de graminées, de
palmiers…) sont apparus à deux reprises
– alors que vous les connaissez comme
monophylétiques.
Il faut, pour expliquer leur radiation – adaptation au cours
de l’évolution à des ressources
végétales diverses –
éléborer des hypothèses
différentes de la co-évolution – et
plus compliquées.
Coléoptéristes, vos chrysomèles, des
donacies au
Doryphore,
en sont
arrivées là, aux espèces que vous
connaissez, en passant par des changements de régime
alimentaire divers : des chemins de spéciation plus
complexes que la voie imaginée jusque-là.
D’après “Disputing Coevolution In
Herbivorous Insects: Do We Need A Paradigm Change?”, Science
Daily, lu le 11 avril 2007 à www.sciencedaily.com
Article source : Gómez-Zurita J., Hunt T., Kopliku F.,
Vogler A.P., 2007. Recalibrated Tree of Leaf Beetles (Chrysomelidae)
Indicates Independent Diversification of Angiosperms and Their Insect
Herbivores. PLoS ONE,
2(4): e360.
doi:10.1371/journal.pone.0000360 En
ligne in
extenso, avec
les arbres phylogénétiques, et en
anglais.
De l’œuf
à la chenille
Pour fabriquer un vaccin contre la grippe (de l’homme), il
faut des œufs (de poule), beaucoup de temps (6 à 9
mois) et des précautions méticuleuses qui
n’empêchent pas des ratages.
À Meriden (Connecticut, États-Unis), chez Protein
Sciences Corp., on a produit en moins de temps et à cop
sûr un vaccin nommé FluB10K, efficace, sans effet
secondaire chez les patients et sans risque pour les laborantin(e)s (la
technique ne met en œuvre aucun virus vivant). Les essais
cliniques ont été menés pendant
l’épisode grippal 2004-2005 sur quelque 300
personnes.
Un succès total – mais le
procédé nouveau n’est pas encore
homologué pour autant – obtenu grâce
à la Légionniaire d'automne (alias Ver du
maïs), Spodoptera
frugiperda (Lép. Noctuidé), dont les
chenilles (leurs tissus) ont pris la place des œufs, non sans
avoir été contaminées par un
baculovirus (virus d’insecte)
génétiquement modifié.
Article source :
Treanor et al.,
2007. Safety and Immunogenicity of a Baculovirus-Expressed
Hemagglutinin Influenza Vaccine. A Randomized Controlled Trial. JAMA, 297,
1577-1582 (Résumé
en ligne et en anglais)
Regarder voler les mouches
La loi de Lévy décrit des processus stochastiques
qui sont caractérisés par la présence
d'effets de "mémoire", c'est-à-dire par des
corrélations à long terme entre les
événements. Elle permet
d’étudier les périodes d'inversion des
pôles magnétiques terrestres, les tremblements de
terre, les données financières, le vol de
l’albatros et… celui de la Mouche du vinaigre.
Volant « librement » sous une cloche au sommet de
laquelle une substance odorante intéressante est
cachée, la drosophile effectue des trajets en ligne droite
de diverses longueurs entrecoupés de virages sur
l’aile (à angle droit), d’une
façon que l’analyse des vidéogrammes de
la manip révèle optimale (suivant la loi de
Lévy). La mouche, à la recherche d’une
odeur très ténue et localisée, se
déplace de façon à la fois
à ne pas perdre de temps dans un lieu où il
n’y a rien et à explorer l’espace en
entier.
On savait depuis toujours que la Mouche du vinaigre arrive dans le
verre de vin (de loin, quelques centaines de mètres)
très vite. Le travail mené à
Rothamsted (Royaume uni) révèle comment elle
s’y prend.
On retiendra que la drosophile fait tout autre chose que tourner en
rond bêtement. Et que regarder voler les mouches est une
science.
D’après, entre autres, “How Fruit Flies
Find Your Wine”, par Jeanna Bryner, LiveScience, lu le
4
avril 2007 à www.livescience.com
Article source : Reynolds A.M., Frye M.A., 2007. Free-Flight Odor
Tracking in Drosophila Is Consistent with an Optimal Intermittent
Scale-Free Search. PLoS
ONE, 2(4), e354. En
ligne in extenso (et en
anglais).à
Sous « Regarder
voler les mouches », Le Courrier
(n°49) a publié (en juin 2003) une
Brève
sur les acrobaties aériennes de Drosophila melanogaster.
[R]
31 mars
2007
À
lire sur Internet :
Des acariens, témoins
d’anciennes civilisations ! Communiqué
IRD, 29 mars 2007
Analyser et dater les changements socio-économiques dans les
sociétés andines avant la conquête
espagnole vers
1535 est une tâche difficile surtout quand ces civilisations
n’ont laissé aucune trace écrite. La
reconstruction
de ces évolutions et leur datation en milieu rural sont
maintenant possibles grâce à un minuscule
organisme,
l’acarien oribate...
Réservoirs
réserve
C’est
un dépôt de carburant de
l’armée des Etats-Unis, sur
la péninsule de Palos Verdes, au-dessus de Los Angeles
(Californie). Sur ses 80
et quelques hectares survit le « papillon le plus
rare du pays »,
l’Azuré de Palos Verdes, Glaucopsyche lygdamus
palosverdesensis (Lép.
Lycénidé). La population est petite, 200
individus, mais c’est mieux que les 50
de 2003 et surtout que l’extinction constatée dans
les années 1980 - avant la
réapparition saluée en 1994.
Cette sous-espèce est (trop) exigeante : elle ne
vit
que d’une sous-espèce d’Astragalus trichopodes,
une Fabacée détruite par
l’urbanisation, les routes et le trafic hors piste.
Univoltine,
elle passe
l’été, l’automne et
l’hiver à
l’état de chrysalide, dans le sol ou les gousses.
La restauration de cet azuré, menée activement
depuis 1994,
passe, d’une part, par la protection de l’astragale
et du milieu où elle pousse
(l’Armée collabore) et, d’autre part,
par la multiplication d’individus en
captivité. Son élevage est
particulièrement difficile. Les jeunes chenilles,
très sensibles aux microsporidies et cannibales doivent
être élevées
individuellement sur milieu artificiel et les plus
âgées mises à l’abri des
mandibules du Perce-oreilles
« européen », Forficula auricularia
(Derm.
Forficulidé). Pour la copulation, les imagos disposent de
cages ad hoc,
ce qui
évite l’accouplement artificiel,
employé au début.
Cet élevage « de
masse » reste délicat, coûteux
et
peu productif. En 2007, on a obtenu 720
chrysalides et la presse (locale) vient d’être
conviée à assister à
l’émergence
des papillons.
D’après,
entre autres, « Rosier outlook for Palos
Verdes blue butterfly », par Deborah Scotch, Los
Angeles Times,
lu le 26
mars 2007 à www.latimes.com
Photo
NDLR 1 : en élevage lui aussi pour son sauvetage,
l’Azuré de Karner, Lycaeides melissa samuelis,
mangeur de lupin dans la région
des Grands Lacs.
NDLR 2 : un voisin en danger, mais il en survit
quelques milliers, l’Azuré d’El Segundo,
Euphilotes battoides
allyni, habitant
des terrains de l’aéroport de Los Angeles.
NDLR 3 : également très
menacé, par les quads et autres
4x4, E. pallescens
arenamontana, épinglé en 2006 sous
le titre « Bleu
des
cross ».
NDLR 4 : en Amérique du Nord, ont dit
« bleu » et non
« azuré ». De la
même espèce que le
héros de cette histoire, G. l. couperi,
très répandu, pas du tout menacé, est
un papillon populaire, appelé Bleu argenté au
Canada.
[R]
27 mars 2007
À
lire sur Internet :
Le
Fipronil sera autorisé dans les champs en Europe,
Par Y. M., Le
Figaro, 27 mars 2007
Accusée de décimer les abeilles, la
substance
insecticide qui avait été interdite en France a
reçu l'autorisation de Bruxelles. Le cas du Gaucho sera
examiné plus tard.
[R]
25 mars 2007
À
noter :
XVe
Colloque de la physiologie de l’insecte,
à Rennes du 9 au 11 juillet 2007
Autour de ces thématiques suivantes seront
privilégiées : bBiologie du comportement,
écologie
chimique, évolution et développement,
immunité et
vection, neurobiologie et signalisation, nutrition, relations
hôtes-symbiotes, toxicologie et résistance aux
insecticides.
Contact : Denis.Tagu@rennes.inra.fr
À
lire sur Internet :
Un an
à regarder voler les papillons des jardins
français, par Isabelle Brisson, Le
Figaro, le 24 mars 2007
L'Observatoire des papillons des jardins donne son premier bilan
après un an de fonctionnement.
Un plan de
campagne contre la Petite fourmi de feu. Tahitipresse.pf,
15 mars 2007.
Wasmannia auropunctata, fourmi
particulièrement
agressive, s'attaque non seulement à la faune autochtone
mais aussi aux mammifères introduits. La ministre du
Tourisme et de l'Environnement, Maïna Sage, a
présenté les grandes lignes d'une campagne de
lutte contre cette espèce invasive,
repérée il ya 2 ans, et présente
désormais dans 25 "foyers" à Tahiti.
Fourmis blanches, monastiques,
urbaines, noires
Les Termites (Isoptères) sont capables de choisir, entre 2
blocs composites identiques, celui qui contient la plus forte teneur en
bois, ceci sans toucher ni voir l’autre bloc. Ce sont les
vibrations du matériau qui les renseignent. Une nouvelle
piste pour la protection des bâtiments (Resarch Australia,
lu
le 22 mars 2007 à www.scienceblog.com).
Des fourmis (Hyménoptères Formicidés)
arboricoles s’abattent sur les moines d’un temple
bouddhiste malaisien – et les mordent cruellement
(l’un d’entre eux a dû être
soigné à l’hôpital). Comment
s’en débarrasser alors qu’il est
interdit de faire violence à toute créature ?
L’aspirateur s’est
révélé inefficace. Tout juste est-on
autorisé à se secouer pour faire tomber la fourmi
(The Washington Times,
lu le 1er mars 2007 à
www.washingtontimes.com)
Atta sexdens rubropilosa, fourmi coupeuse de feuilles, vit
à
la fois dans Sao Paulo (Brésil) et aux alentours. Dans la
ville, le climat est plus chaud de quelques degrés, en
raison des surfaces asphaltée ou
bétonnées qui captent mieux la chaleur que les
terres. L’Atta urbaine supporte 42°C plus longtemps
que l’Atta des champs ; mais – et à la
surprise des expérimentateurs – les deux
récupèrent aussi vite et bien après un
séjour à 0°C. Un
élément pour imaginer l’avenir de
l’entomofaune sur la Planète
surchauffée qu’on prévoit ?
(LiveScience,
lu le 27 février 2007 à
www.livescience.com)
Dans la province du Liaoning (Chine), Weng Zhen Dong a, durant 2 ans,
vendu à des fins médicinales pour 400 millions de
dollars de fourmis noires « très rares
». À raison de 10 000 yuans – soit
quelque 1 000 € - la boîte (en carton) pleine.
Laquelle, pour les autorités, ne valait pas plus de 20
€. L’éleveur a été
qualifié de danger pour la société, de
l’engeance de ceux qui abusent de la confiance des gens. En
vertu de quoi il a été condamné
à mort. (lu le 21 mars 2007 à www.sfgate.com)
[R]
22
mars 2007
Tête
nucléaire
« Une bombe atomique les épargnerait probablement,
mais quid d’une décapitation ? »
Une blatte survit des semaines durant à l’ablation
de la tête, affirme Joseph Kunkel (université du
Massachusetts à Amherst, États-Unis) dans le
Scientific American du
15 mars 2007, alors que l’homme,
soumis au même traitement, se vide immédiatement
de son sang, indispensable à
l’oxygénation des tissus, et cesse de respirer, le
cerveau ne transmettant plus les ordres nécessaires aux
muscles ad hoc
: il décède. Et notre vulgarisateur
d’expliquer que les
blattes n’ont pas de réseau de vaisseaux sanguins
où il est nécessaire de maintenir la pression
adéquate jusque dans les capillaires. « Quand vous
leur ôtez la tête, le cou se bouche, par simple
coagulation ». Et d’indiquer que ces vermines
respirent par des trachées débouchant par des
stigmates sur chaque segment : pas besoin de contrôle nerveux
central. Et puis que ce sont des poïkilothermes bien plus
économes en nourriture que les humains : un repas leur
suffit pour subsister des semaines. Ainsi, précise Kunkel,
un cafard sans tête reste simplement immobile,
jusqu’à ce qu’un prédateur le
mange ou qu’un microbe l’infeste. Alors, il est
vraiment mort.
La tête, de son côté, survit - les
antennes bougent durant des heures - avant de tomber en panne
sèche.
Christopher Tipping, entomologiste au Delaware Valley College, raconte
dans le même article qu’il a
procédé à des décapitations
soigneuses de Periplaneta
americana (Dict. Blattidé) sous la
bino, colmatant l’ouverture avec de la cire dentaire.
L’insecte est capable de réactions simples et
bouge si on l’excite.
Un neuroentomologiste de l’univerisité de
l’Arizona, Nick Strausfeld, fait remarquer in fine que les
blattes
sont capables d’apprentissage et possèdent une
mémoire formidable. Mais qu’elles perdent
totalement ces facultés pour peu qu’il leur manque
le moindre morceau…
NDLR 1 : les insectes décapités ont bien
mérité de la science. Les très
célèbres expériences de Wigglesworth
sur des punaises hématophages Rhodnius prolixus
(Hém.
Réduviidé) décapitées et
réunies par un tube (« parabiose ») ont
permis de comprendre la régulation hormonale de la mue et du
développemement des insectes (cf « Le
développement des insectes : mues et
métamorphoses », par Michel Lamy, Insectes
n°118, 2000). Tout récemment, on a
progressé dans la connaissance de la production
d’aptères et des ailés chez les
pucerons (Aphis
craccivora en l’occurrence) par en notant le
devenir de la progéniture larviposée par des
femelles décapitées…
NDLR 2 : cette Épingle ne peut se lire
indépendamment de l’article paru dans La Nature en
1901 : « Résistance
à la
décapitation et à la submersion
», tout
frais en ligne sur la page Belle
Époque.
NDLR 3 : la Fourmi de feu, Solenopsis invicta (Hym.
Myrmiciné), a pour ennemi (auxiliaire de lutte biologique)
la Mouche décapiteuse, Pseudacteon
tricuspus
(Diptère Phoridé), dont l'asticot, issu de l'oeuf
pondu sous la cuticule de la fourmi, se développe dans sa
tête ; parvenu à maturité, l'asticot
sécrète un enzyme qui détache et fait
tomber ladite tête (Épingle « Sales
mouches et compagnie » )
[R]
20 mars 2007
À
lire sur Internet :
Un moustique
transgénique pour contrer le paludisme ? Par
Hervé Morin, Le
Monde, 20 mars 2007.
On a lu, on (re)lira, dans Insectes
n°144, p. 41, "Moustique
aseptique", daté du 12
décembree
2006.
À
visiter :
Exposition et
découverte du papillon, à Vinzenac
(Ardèche), du 19 au 27 mai 2007. Contact.
[R]
14 mars 2007
À
lire sur Internet :
"Dann kafé,
n’a point d’tryaz" ou le droit à
l’erreur chez Fopius arisanus. Par
Matthieu Damian,
Témoignages,
13 mars 2007.
(Lutte biologiqiue contre les mouches des fruits - Dip.
Tephritidés - par
Fopius
arisnus, Hym. Braconidé)
[R]
12 mars
2008
À
lire sur Internet :
Etude
chorologique des espèces culicidiennes de
l’Afrique méditerranéenne.
Par Tabti N. & Hassaïne K ., Recy.net,
12 mars 2007.
Gare au gorille...
à morpions ! Skynet
Blog, 9 mars 2007.
Apiphonie
L’apiculteur qui visite une ruche écoute le
bourdonnement
produit par les abeilles : il sait qu’un ton grave signifie
une
agressivité réduite – situation
favorable pour lui,
qu’il maintient à coup de bouffées de
son enfumoir.
Il connaît aussi le changement de ton qui accompagne le
déclin ou la mort de la reine.
Les chercheurs d’une jeune pousse issue de
l’université du Montana (États-Unis)
viennent de
découvrir que le bourdonnement collectif des abeilles est
bien
plus riche en informations. Chaque agresseur chimique
(molécule
toxique dans l’air) ou biologique (Varroa ou autre parasite)
induit un bourdonnement particulier, au bout de 30 secondes.
L’oreille est incapable de reconnaître les
différents tons mais un ordinateur – qui
reçoit et
traite le signal d’un microphone judicieusement
placé -
sait le faire de façon fiable.
Les ouvrières ne dorment jamais et sont prêtes
à
donner l’alerte à toute heure, via un signal
relayé
par satellite s’il le faut. Pour pas cher.
Les militaires et forces de sécurité sont
très
intéressés. Les apiculteurs aussi,
d’autant plus
que l’analyse du son des abeilles renseigne aussi sur leur
identité taxinomique (sous-espèce, race,
degré
d’hybridation…).
D’après « Researchers Decipher Tje
Buzzing Of Bees
», communiqué de presse de
l’université du
Montana publié le 6 mars 2007, lu à www.physorg.com
Production de
masse
'French Agricultural Research Inc.' n’est pas le futur nom
mondialisé de l’INRA mais celui d’une
PME du
Minnesota (États-Unis) fondée et
dirigée par M. et
Mme French, un entomologiste et une chimiste.
Avec leurs 10
employés, ils produisent bon an mal an 250 millions
d’œufs.
Des œufs de Diabrotica
spp. (Col. Chrysomélidé),
chrysomèles des racines du maïs, au nombre de 175
millions et
des œufs de 9 autres espèces d’insectes
d’intérêt. Le gros client,
c’est
l’amélioration des plantes,
c’est-à-dire des
semenciers qui mettent à l’épreuve de
nouvelles
variétés résistantes.
L’enseignement
agricole et la recherche publique achètent
également de
grosses quantités chez French, qui livre dans divers pays
(pas
en France).
Il faut 2 ans pour mettre au point un élevage, 3 de plus
pour
rentrer dans ses frais. Les investissements sont coûteux :
notamment, une enceinte climatisée (French en
possède 7)
coûte près de 100 000 €.
L’affaire semble durable. Par sélection, les
populations
de ravageurs s’adaptent aux moyens de lutte
développés contre eux, et ceci plus vite souvent
que
prévu. Et les agriculteurs changent de
variétés et
modifient leurs assolements. De nouveaux essais sont donc sans cesse
nécessaires.
D’après « Private firm raises insects
for resaerch
worldwide », par Andrea Johnson, Iowa Farmer Today, lu le 5
mars
2007 à
www.iowafarmer.com
[R]
8 mars 2007
À
lire sur Internet :
Les
insectes ravageurs placés sur écoute.
Par Frédéric Ervel, News.fr, 7 mars
2007.
Les stocks de céréales sont la proie de nombreux
insectes. Plus tôt l'invasion est découverte,
meilleur
sera le traitement. C'est l'objet d'un dispositif de
détection
acoustique mis au point par l'INRA.
(Recherches menées par
Francis Fleurat-Lessard, INRA Bordeaux.)
[R]
3 mars
2007
À
lire sur Internet :
Eradiquer le fléau de
la mouche tsé-tsé en Afrique. Par
Stéphane Ballong, Le
Monde, 3 mars 2007.
(par lutte autocide - lâchers de mouches mâles
stériles)
De la fin du Régent
à la faim de l'abeille.
Par Stéphanie Maurice,
Libération,
3 mars 2007
" Le fabricant du pesticide interdit veut montrer que l'insecte souffre
de malnutrition."
[R]
28
février 2007
À
lire sur Internet :
Quand
les microdrones copient les libellules. Par Matthieu
Quiret. Les
Échos, 28 février 2007
Une
équipe de l'Onera tente de concevoir des robots sur le
modèle de la
libellule. Les essais au banc ont débuté, mais
les applications
militaires sont lointaines
À
noter :
Symposium
International « La
lutte biologique pour enrayer l’invasion des plantes invasives
», 22-27 avril 2007, à La Grande-Motte
(Hérault),
organisé en liaison avec le Complexe international de lutte
biologique Agropolis (CILBA) de Montpellier.
Signalé par Tela
Botanica. Le programme
est en ligne, bien sûr en anglais. On y repère de
nombreuses communications sur des insectes auxiliaires.
Vient
de paraître :
Les
Chiasognathinae des Andes. Par Fortuné
Chalumeau et Bernard Brochier, Taita Publishers, 279 figg., 324 pp.
2007. Lire la présentation
de l’ouvrage.
Pour mémoire : Les Cerambycidae (Coleoptera) des Petites Antilles.
par Fortuné Chalumeau et Julien Touroult, Pensoft,
160 pp.
Contact : F. Chalumeau
Cœur de mouche
Une équipe de physiologistes sous la houlette de Roelf
Bodner
(Burnham Institute, Californie, États-Unis) annonce une
avancée importante en gériatrie, visant la
maîtrise
des arythmies cardiaques. Ces désordres très
graves sont
liés au fonctionnement des canaux potassiques de la membrane
de
la cellule du myocarde, nommés KCNQ1, qui
contrôlent la
relaxation après chaque contraction.
Or, les mêmes canaux, pilotés par le
même
gène, sont présents dans la paroi du vaisseau
dorsal de Drosophila
melanogaster
(célèbre Diptère). Et des individus
mutants de la
Mouche du vinaigre présentent des arythmies qui seraient
fatales
à un humain ; ils les supportent
(l’hémolymphe
des insectes n’a pas de rôle respiratoire) et se
prêtent à toutes les manips exigées par
les
expérimentateurs. Étudiés
grâce à un
appareillage ad hoc
(capteurs
d’accélération, de débit, de
pression,
vidéo et logiciels traduisant et intégrant les
mesures),
ils sont un outil formidable pour les chercheurs. Qui attendent de ces
travaux de meilleurs chances de survie des personnes
âgées.
Une fois de plus, merci la Mouche du vinaigre !
D’après
« Fruit flies may pave way to new treatments for age-related
heart disease“, communiqué de presse du Burnham
Institute,
lu le 27 février 2007 à www.eurekalert.org
Vivre maintenant, enfanter plus
tard
La Blatte cendrée d’Afrique, Nauphoeta
cinerea (Dyc. Blabéridé),
n’est pas un animal de compagnie des plus
agréables. Elle pue et s’évade. Elle
peuple pourtant de nombreux terrariums, comme proie vivante pour des
reptiles et des batraciens d’une part, comme animal de
laboratoire d’autre part.
C’est ainsi qu’à Exeter (Royaume-Uni),
elle fait l’objet d’une étude de
biologie de l’évolution, menée par
Patricia Moore et ses collègues. Cette blatte pseudovivipare
(la larve éclôt à la sortie de
l’oothèque) vit un an et a une portée
(de 30 cafardeaux) tous les 2 mois, chacune résultat
d’une unique copulation, avec un mâle choisi. En
fait, il y a 2 types de femelles : celles qui produisent des ovocytes
et les maintiennent « frais »
jusqu’à la fécondation, même
si celle-ci survient tard, suivie d’une larviposition
« normale » et celles qui laissent leurs ovocytes
mourir si le « bon » mâle ne
s’est pas présenté tout de suite. Les
premières sont globalement plus fertiles – un
avantage vis-à-vis de la sélection naturelle ;
les secondes sont défavorisées de ce point de vue
mais, en cas de mauvaises conditions (pénurie de
nourriture), la réallocation des ressources pour leur
métabolisme - en récupérant la
matière des ovocytes – leur aura permis de
survivre.
Une double stratégie curieuse. En tous cas,
l’espèce, cosmopolite dans toutes les
régions tropicales, prospère – et pas
seulement dans les cages.
D’après
« The Cost of Keeping Eggs
Fresh: Quantitative Genetic Variation in Females that Mate Late
Relative to Sexual Maturation “, par P.J. Moore et al., The
American Naturalist, mars 2007, signalé par ScienceBlog, lu
le 28 février 2007 à www.scienceblog.com
La
Mouche grain de
sable (suite)
L'Apiocéride
des sables de Delhi sera-t-il éradiqué ou
sauvegardé ? Une dure bataille est
engagée à Colton, petite ville au sud
de Los Angeles (Californie, états-Unis)
qu’un article de Buglife,
traduit et
publié par mes soins en 2003 dans Le
Courrier de l’environnement de l’INRA, a
relatée. Une bataille à propos de
cette grosse mouche floricole à
la
larve myrmécophile, « grain de sable qui
grippe le progrès
américain ».
Raphiomidas
terminatus abdominalis (Dip.
Apiocéridé),
appelé là-bas Delhi Sands flower-loving
fly, protégé au niveau
fédéral,
ne subsiste plus que sur quelques centaines d’hectares.
À Colton,
donc, la
bataille fait
toujours rage. Une bataille contre la mouche… caillou dans
la chaussure des
investisseurs et aménageurs. Aux dernières
nouvelles, les édiles se sont
penchés (encore) sur son cas, ont constaté que
sur un terrain dévolu à cette
protégée on voit des ordures, des sans-logis et
des véhicules tout terrain en
action, et se sont fixés un but :
libérer les quelque 50 ha
vacants de ce « Colton
Superblock », pour y construire des commerces, des
parcs et des
résidences. En échange, et pour aller dans le
sens de la loi fédérale qui
veille par juges interposés sur cet encombrant insecte, la
Ville surveillerait
les installations et les activités sur une zone au sud de
l’autoroute et
s’autoriserait à y poser, s’il le faut
pour que la vie de ladite mouche ne soit
pas perturbée, des barrières.
D’après
“Officials
move to
protect rare insect”, par Stephen Wall, Inland
Valley Daily Bulletin, lu le15
janvier 2007
à www.dailybulletin.com/
À
(re)lire absolument, dans Le Courrier de
l'environnement n°49, juin 2003,
« La Mouche grain de
sable, Raphiomidas terminatus abdominalis,
grippe le progrès américain »,
par par
David Lonsdale et Matt Shardlow.
Photo de R. terminatus abdominalis
[R]
22 février 2007
Entomogaz de combats
Qui
s’occupe de nous (nous, habitants d'une planète
agressée) donner les
moyens de réduire les émanations de
méthane (combattre l'effet de serre) et de
produire de l’hydrogène (lutter contre le
gaspillage des carburants fossiles) ?
L’armée des états-Unis,
au
travers du Join Genome Institute (JGI). Et avec l’aide de
qui ? Des
insectes, précisément de blattes et de termites.
Le JGI pratique la
métagénomique, c’est-à-dire
recherche les
applications pratiques de la connaissance du génome
d’organismes vivants - très
divers. Ce dans l’espoir de mettre au point des
procédés plus efficaces de
dépollution, d’extraction de métaux, de
production de diverses substances.
Les termites (Isoptères),
grâce à la faune de symbiontes qu’ils
hébergent dans leur panse rectale, sont très
intéressants. En effet, ils sont
capables de transformer la lignocellulose, principale composante de la
biomasse
végétale, et les acides humiques en gaz
d’intérêt : méthane
et hydrogène.
Et ce avec un rendement inégalé : le
termite génère 2 litres
d’hydrogène à
partir d’une feuille de papier A4. Si la fonction des
microorganismes
symbiotiques des termites est à l’étude
depuis 80 ans, on sait fort peu de
choses sur leur fonctionnement. D’où le programme
de séquençage lancé en 2006.
En 2007, c’est notamment Methanomicrococcus
blatticola qui est sur la paillasse. C’est une
bactérie méthanogène sans
paroi rigide, a priori facile
à
domestiquer. On la trouve chez les blattes (Dictyoptères),
les termites, les
vers blancs (larves de Coléoptères
Scarabéidés), et les mammifères
ruminants.
Du séquençage de son génome, on attend
la capacité de réguler les émanations
de
méthane des bestiaux.
Et Bicyclus
anynana ?
On ne saurait imaginer d’autres intentions de la part de
l’Armée états-unienne
que l’avancement des sciences pour le renforcement de la
protection de la
biodiversité lorsque son service de
métagénomique a mis ce papillon (Lép.
Satyridé), connu pour ses ocelles variables, à
son
programme 2006, pourtant déjà
bien fourni.
D’après
The
Community Sequencing Program et une brève du Monde du 22 février 2007.
À (re)lire
l’Épingle Lepidoptera
Publicitae de novembre 2006 - sans
imaginer que l’US Army se prépare à
utiliser ce papillon
comme messager, au cas
où Internet serait détruit.
[R]
16 février 2007
À
lire sur
Internet
:
Les abeilles
dans un monde sans Gaucho, par Yves Miserey, Le
Figaro, 15 février 2007
"L'UNAF, l'un des trois syndicats apicoles français, estime
que
depuis l'interdiction du Gaucho et du Régent, la situation
s'est
améliorée. Une affirmation qui attend
confirmation."
[R]
12
février 2007
À
visiter
:
Papillons
en liberté - Mythes et légendes.
Insectarium de Montréal (Canada), du
23 février au 29 avril 2007.
Annonce
détaillée.
À lire sur
Internet
:
Disparitions
massives d’abeilles aux Etats-Unis. Par
Cécile Dumas, NouvelObs.com
du 12 février 2007.
"Un
mal mystérieux dépeuple certaines ruches aux
Etats-Unis. Les abeilles
meurent massivement et en peu de temps. Des chercheurs tentent de
trouver la cause pour stopper l’hécatombe."
Melitaea
ogygia
découverte en Provence. Sur Lepinet.
Qui "ressemble en effet comme deux gouttes d’eau à
sa congénère Melitaea
(=Cinclidia)
phoebe,
répandue assez largement en France." (Le Grand Damier,
Lép. Nymphalidé).
Avec un appel aux observateurs bénévoles.
[R]
9
février 2007
Le vol des
insectes en pilotage automatique, par Yves Miserey. Le
Figaro, 9 février 2007.
"Les mouches et les abeilles régulent automatiquement leur
vol à partir des images défilant au sol. Un
phénomène qui intéresse l'industrie
aéronautique."
Le commiuniqué de presse du CNRS "Y
a-t-il un pilote dans l'insecte".
De
l’utilité des antennes
Soit
un papillon
de
nuit, le Sphinx du tabac (Manduca sexta,
Lép. Sphingidé) par exemple. Coupons-lui les
antennes et lâchons-le : il
vole n’importe comment, se cogne et
s’écrase au sol. Relevons-le et recollons-lui ses
antennes : il repart d’un vol
hésitant mais c’est beaucoup mieux.
C’est
la manip qu’a réalisée Sanjay
Sane, de l’université de Washington (états-Unis)
– qu’il a décrite (en d’autres
termes) dans Science
(du 9 février 2007). Il en déduit que
l’antenne joue chez les papillons qui ne peuvent
se fier à des repères visuels – ils
volent la nuit – le rôle des haltères
des
Diptères : un détecteur de changement de
position à base de capteur
inertiel, situé à la base de
l’appendice qui détecte les
accélérations. Des observations plus fines
montrent
que l’antenne vibre en vol
et que
l’insecte perçoit les variations de ces mouvements
très fins et les interprète
en termes de changement d’assiette ou de cap. Outre les
mécanorécepteurs de la
base, l’antenne porte sur toute sa longueur des
récepteurs chimiques,
essentiels pour le butinage. Notre Sphinx antennotectomisé
mourra de
faim : il ne reconnaît plus les odeurs des fleurs.
D’après
“Mystery
of Moth Flight Uncovered”, par Andra
Thompson, lu le 9 février 2007 à www.livescience.com
Pourquoi
les phyllies ?
À
cause, en bonne partie, des primates, pas les modernes
éleveurs en terrarium
mais leurs ancêtres chasseurs entomophages d’il y a
47 millions
d’années. À cette époque, il
y avait aussi des lézards et des oiseaux qui aimaient, eux
aussi, les insectes. Pour
échapper à la vue de ces prédateurs,
les phyllies, du même ordre des Phasmides
que les phasmes-bâtons, se camouflaient en feuilles, elles.
Des
paléontologistes et zoologistes allemands,
viennent d’exhumer, à
Messel, un fossile de 63 mm
de long. C’est la première phyllie fossile
découverte, hormis 2 spécimens de
l’ambre de la Baltique. Elle est nommée Eophyllium
messelensis et sa découverte est
publiée dans les PNAS,
le 9 février 2007. Les
phyllies vivent de nos jours surtout en
Asie sud-orientale ; leurs représentants ont fort
peu
varié depuis et ne
comptent que 63 espèces, contre quelque 3 000 de
phasmes-bâtons.
De ces derniers,
E. messelensis possède quelques
caractères morphologiques et la
discussion va bon train pour déterminer quel groupe est
apparu le premier, si
les phyllies ont évolué peu à peu avec
le succès des plantes à feuilles ou
rapidement.
D’après
“Scientists
discover
first fossil of a leaf insect”, par Lisa Zyga, lu le 9 février 2007 à www.physorg.com
Photo
Travail
de fourmis pour tous
Le
projet Antarea
a pour but de dresser
l'inventaire des espèces de Fourmis (Hym.
Formicidés) présentes sur le
territoire français. Il s’agit de mettre
à jour et de compléter les données
réunies par Francis Bernard dans son ouvrage Les
fourmis d'Europe occidentale et septentrionale, paru en 1968
chez Masson (Paris). Ceci avec l’aide
d’entomologistes amateurs volontaires
pour prospecter et récolter sur le terrain :
prélever dans le nid une
douzaine d'ouvrières, dans le meilleur des cas des
sexués mâles et femelles et,
pour des espèces comportant des castes, 3 de chaque (minor,
médium, major) ;
les envoyer dans l’alcool à 70°
avec une étiquette précisant lieu et
date ; envoyer à un coordinateur
régional. Les échantillons seront
déterminés à
l’espèce. Sous l’autorité
scientifique du prof. Henri Cagnant.
Point
n’est besoin d’être
myrmécologue. Le projet Antarea compte sur votre
participation.
Tous
les détails de l’opération sont sur le
site Antslab à www.akolab.com/antarea/index.php
Photo : Myrmica
scabrinodis
L’entomofaune du
dinosaure
Deux ichnofossiles,
datant du
Crétacé tardif, viennent
d’être
découverts sur des os de dinosaure. Cubiculum
ornatus, de Madagascar, se présente sous forme de
cavités ovoïdes creusées
dans l’os spongieux et dans l’os compact :
des logettes de nymphose d’un
Coléoptère Silphidé.
Osteocallis
mandibulus, trouvé au même endroit et
dans l’Utah (états-Unis)
est un ensemble de rainures sinueuses
superficielles, un peu comme des galeries de scolytes : les
traces de
prise de nourriture d’un insecte nécrophage.
Les ichnofossiles (ou traces fossiles) témoignent de
l’activité biologique
d’organismes dans ou sur des substrats. On les ordonne selon
une classification
éthologique. C. ornatus
ressortit aux
Domichnia et O. mandibulus aux
Pascichnia.
D’après
“Continental Insect Borings in Dinosaur Bone: Examples From
the Late Cretaceous
of Madagascar and Utah”, par E.M. Roberts et
al., lu le 7 février 2007 à www.redorbit.com
Dyal
qui dort, calpine qui dîne
Le
Dyal, c’est
Copsychus albospecularis,
un
Turdidé (oiseau). La calpine, c’est Hemiceratoides
hieroglyphica, un Noctuidé
(insecte
Lépidoptère). Cela se passe à
Madagascar.
Dans la
sous-famille des
Calpinés, les imagos munis d'une trompe
vulnérante percent les fruits pour en aspirer le suc - cas
de Gonodonta
nutrix,
ravageur des agrumes - ou la peau d’un
mammifère pour en prélever le sang.
Les autres papillons
buveurs de larmes ont une trompe molle, sans épines, et
prélèvent sans violence les larmes
d’animaux placides : antilopes,
éléphants, crocodiles…, qui sont
absents
de l’île.
Article source :
“Malagasy birds as hosts for
eye-frequenting moths”, par Roland Hilgartner. Biology
Letters (DOI: 10.1098/rsbl.2006.0581)
Photo
[R]
6 février
2007
Mutualisme
ravageur
À
quoi cela sert-il aux
pucerons et autre opophages de transmettre aux plantes dont ils se
nourrissent
des virus phytopathogènes, ceci sans en souffrir ?
Des chercheurs de
l’université Zhejiang et de
l’Académie chinoise des sciences ont
montré, pour
la première fois, une relations mutualiste (à
bénéfices mutuels) : le
vecteur profite de la dissémination du virus. Une vieille
hypothèse est
confirmée, sur un cas particulier très
démonstratif.
La
Mouche
blanche du tabac, Bemisia
tabaci
(Hém. Aleyrodidé), est un
envahisseur mondial très agressif, nuisible typiquement aux
cultures florales
et véhiculant des begomovirus très dangereux pour
le tabac et la tomate. C’est
le biotype B de l’aleurode, originaire d’Afrique du
Nord et répandu avec le
commerce des fleurs, qui est préoccupant.
L’expérience
des
entomologistes chinois a consisté à
élever en parallèle ce B.
tabaci B, allochtone, et B.
tabaci ZHJ1, autochtone, sur des plants de tabac sains et
virosés. Sur ces
derniers, « B » voit sa
fécondité et sa longévité
multipliées par 12
à 18 et par 6 à 7, respectivement.
« ZHJ1 » se développe
pareillement
sur les 2 tabacs.
Grâce
au virus qu’il
inocule à la plante-hôte,
« B » pullule très
vite, prend la place des
aleurodes autochtones et dissémine massivement le virus.
Ceci aux dépens de la
plante nourricière.
D’après,
notamment,
« Whiteflies And Plant Viruses Can Help Each Other
To Speed Up Biological
Invasion “, Science Daily, lu le 2 février 2007
à www.sciencedaily.com/
Article source : Jiu M, Zhou XP, Tong
L, Xu J, Yang X
et al , 2007. Vector-virus
mutualism accelerates
population increase of an invasive whitefly. PLoS
ONE 2(1): e182.
Photo
de B. tabaci
B
Drôle
de genre
À
l’origine de la découverte d’une
exception (quasi
unique)
à la règle (quasi générale)
de
l’haplodiploïdie des
Hyménoptères (chez qui
les
mâles, haploïdes, sont issus des œufs non
fécondés)… un étudiant
canadien. Qui,
n’arrivant
pas à sexer des chalcidiens Nasonia vitripennis
(Hym. Ptéromalidés) présentant
des caractères femelles et d’autres
mâles
(« gynandromorphes »), envoie ses
bêtes
à un labo hollandais dépendant de
l’université de Groningue.
Là, surprise du professeur Leo Beukeboom : des
femelles
– pour la plupart
stériles - sont issues de
parthénogenèse et
n’ont qu’un jeu de chromosomes
(haploïdes).
La souche canadienne de cet insecte fort répandu,
parasitoïde de pupes
de Diptères Cyclorrhaphes et commercialisé comme
auxiliaire de lutte biologique,
est extraordinaire.
Cette trouvaille confirme la grande diversité,
résultat de
l’évolution des animaux métazoaires,
des mécanismes de différentiation des
sexes, lesquels sont d’ailleurs peu durables, mais
aboutissent toujours à 2
sexes.
D’après
“The unique sex
genes of the jewel wasp”, par Laura Durnford, lu le 30
janvier 2007 à www.radionetherlands.nl/,
reprise de :Beukeboom
L.W. et
al.,
2007. Haploid Females in the Parasitic
Wasp Nasonia vitripennis. Science,
315(5809), p. 206, 12 janvier
2007, DOI: 10.1126/science.1133388
Dessin
[R]
2
février 2007
À lire sur
Internet
:
Longévité:
l’odorat limite les effets de la diète.
par Cécile Dumas, NouvelObs.com,
2 février 2007
"Les
diptères en restriction calorique dont l’odorat
était ainsi excité
ont vécu plus longtemps que les mouches qui mangent
normalement mais
moins longtemps que les mouches au régime qui
n’avaient rien à sentir."
(Drosophila melanogaster)
L'abeille,
sentinelle
écologique, par
Patrick Straub,
Futura Sciences, le 1er
février 2007.
Un grand dossier en 9 chapitres-pages : De la cueillette à
l’apiculture, L'abeille, La communication, L'anatomie, Les maladies et les
prédateurs, Les
produits de la ruche, L’apiculture, L’apithérapie, L’abeille africaine
ou abeille
tueuse.
Barberousse
au zoo
Au
Royaume-Uni, la fourmi Formica rufibarbis
(Hym.
Formicidé) a presque disparu, ne vivant
plus que sur un site – et dans un nid – au Surrey,
ainsi que sur les îles Scilly
– plusieurs colonies. Cette espèce des landes a
disparu du fait de la
destruction de ce milieu, cultivé ou planté, et
des zones de sols nus qu’elle
affectionne. Elle est aussi victime, mais là
l’homme n’y est pour rien, de
l’esclavage – d’autres fourmis qui
emportent larves et nymphes pour les élever
dans leur fourmillière.
Pour restaurer des populations
viables, il est prévu de
procéder à des élevages au zoo de
Londres, puis de réinstaller la fourmi dans des
lieux convenablement restaurés, eux aussi. Un budget de
50 000 £ est
alloué. Un défi car nul n’est parvenu
à obtenir la reproduction de cette fourmi
en élevage.
La biologie de F. rufibarbis
n’est que partiellement
connue ; particularité étonnante, elle a
des colonies comportant
uniquement des mâles et d’autres, distinctes,
composées de femelles. Pour
l’élevage envisagé, on
prélèvera des femelles du Surrey et des
mâles des
Scilly.
Le programme prévoit
d’installer 40 colonies chaque année,
jusqu’à ce que la population soit assez forte pour
subsister sans assistance.
D’après
«Rare
red ants get a helping hand “, BBC News, lu le 29 janvier
2007 à news.bbc.co.uk/
Fiche
INPN
(l’espèce n’est pas
protégée en France).
Photos
[R]
28
janvier 2007
À lire
sur Internet
:
La
coccinelle
asiatique menace les espèces indigènes en Suisse.
Romandie
News, 26 janvier 2007.
Colza
- Des
attaques de taupins, de plus en plus fréquentes en Bourgogne.
Terre-net,
26 janvier 2007.
"Depuis le début des années 2000, des
dégâts
parfois graves provoqués par les taupins, ont
été
signalés sur colza en Bourgogne et en particulier dans le
Nord-Est de l’Yonne. Ce sont les larves de taupins, des
larves
jaunes assez caractéristiques que l’on appelle
aussi
larves « fil de fer » qui sont responsables des
dégâts sur les jeunes plantules."
(Coléoptères
Élatéridés)
Genève:
des chercheurs s'intéressent de près aux ailes de
la mouche. Le
Temps, 25 janvier 2007.
"Le professeur Marcos González-Gaitán et son
équipe de l'Université de Genève
publient dans
"Sciences" un article sur les mécanismes de formation de
l'aile
de la mouche. Il ouvre des perspectives dans la lutte contre la
prolifération des cellules cancéreuses."
[R]
19 janvier 2007
À lire sur
Internet
:
Un insecte parasite particulièrement
doué,
par Alain
Roques,
Fiche de presse INRA, 11 janvier 2007.
"Les insectes sont considérés comme les
prédateurs
principaux des cônes, les structures reproductives femelles
des
conifères dans lesquelles se forment les graines. Alors que
la plupart
des insectes parasites induisent chez l'hôte la formation
d'excroissances
appelées galles, les chercheurs de l'INRA
d'Orléans, en
collaboration avec des chercheurs canadiens, ont découvert
un
mécanisme différent et original chez
l'hyménoptère
Megastigmus spermotrophus, spécifique du
sapin de Douglas.
Cet insecte se développe dans les graines du cône,
qu'elles
soient fécondées ou non, en utilisant
à son profit le
tissu nutritif destiné à l'embryon
végétal.
L’étonnante blancheur du
scarabée, par Cécile
Dumas.
Sciences
et Avenir.com, 1ç janvier 2007.
"Les écailles sans pareilles du scarabée Cyphochilus
lui donnent une blancheur éclatante,
inégalée à
une aussi petite échelle, montrent des chercheurs dans Science.
Dans les Alpes-Maritimes, découverte
d’un
Géomètre
nouveau pour la science.
Les
Carnets du Lépidoptériste Français.
Les Alpes-Maritimes sont décidément une
contrée bénie
pour les découvreurs de Géomètres.
Après la
découverte de Lycia florentina, et celle
d’Eupithecia
pernotata, voici que le bassin de la Roya vient de livrer un
nouveau
scoop : une nouvelle espèce du Genre Dyscia.
Faisons connaissance
avec la petite nouvelle : Dyscia royaria Tautel
& Billi 2006.
Le Thrips
de Palm
Beach
On connaît les thrips (Insectes
n°143), insectes piqueurs-videurs de
cellules végétales
à la gueule tordue et aux ailes frangées. Parmi
eux, le Thrips
jaune du théier, Scirtothrips dorsalis
(Thysanoptère
Thripidé) était un ravageur d'une certaine
importance.
Répandue sur tout le Globe, à l'exception (pour
l'instant)
de l'Europe et de l'Afrique du Nord, l'espèce est
très polyphage
: plus de 100 végétaux peuvent assurer son cycle
de vie - et
en souffrir. Parmi eux, le théier, les agrumes, les
solanacées,
le cotonnier (par exemple en Côte d'Ivoire, depuis 1993).
Elle porte
aussi plusieurs noms comme Neophysopus fragariae, Heliothrips
minutissimus ou Anaphothrips andreae. En
France et autour de la
Méditerranée, ce sont les cultures sous serre qui
paraissent
les plus menacées. La lutte est très difficile,
on le
maîtrise dans certains cas avec des traitements
systémiques.
C'est devenu un ravageur d'une importance certaine. Un envahisseur de
la
zone caraïbe. Le " chilli thrips " (thrips
du piment),
détecté en 2005 à Palm Beach (Floride,
États-Unis),
est maintenant présent dans 24 comtés. Et il y
cause de graves
dégâts aux rosiers. Larves, nymphes et adultes
s'installent
sur tous les organes, particulièrement sur les jeunes ; s'en
suivent
décoloration, flétrissement, brunissement,
bronzage… des
feuilles comme des fleurs. On ne décourage pas les amateurs
de laver
leurs rosiers à l'eau savonneuse mais le seul traitement
efficace
préconisé met en œuvre
l'acéphate (ester phosphorique
systémique agissant par contact et ingestion), en
applications
répétées.
D'après
" Tiny new thrips have a big appetite for roses ",
par Christine
Winter Juneau, Sun-Sentinel.com du19 janvier 2007
à
www.sun-sentinel.com
[R]
12 janvier
À
noter sur votre
agenda :
Linné et la systématique
aujourd'hui. Faut-il
classer le
vivant ? Colloque organisé par France
Orchidées. Dijon,
du 31 janvier au 3 février 2007. Contact :
mprost@ville-dijon.fr
Du 4 avril au 3 septembre 2007 :
Mouches.
Grande Galerie de l'Evolution, MNHN, Paris.
Papillons
et autres insectes : formations (payantes) grand public au
Muséum
national d'histoire naturelle à Paris. Printemps 2007.
Nom d'un
binom !
Les espèces nouvelles découvertes
sous terre
reçoivent,
selon la tradition, un nom scientifique (Genre
espèce) qui fait
référence à la mythologie. Ayant
précisé
l'identité d'un Diploure Japygidé inconnu vivant
dans 6 grottes
de la province de Castellon (Espagne), les découvreurs ont
choisi
de s'inspirer du monde fantastique décrit par Tolkien dans Le
Seigneur
des anneaux : d'où le binom Gollumjapyx
smeagol.
L'animal est un japyx peu banal : dépigmenté, il
mesure 2 cm
de long et porte de très longues antennes. Il vit dans les
parties
profondes des cavernes où il se nourrit d'acariens et de
petits carabes
Anillini.
D'après, entre autres, " New insect named after
Tolkien character",
valencialife.net, lu le 9 janvier 2007nà
www.valencialife.net
Image
Ultrastridulation
Record du son le plus aigu : le mâle de d'Arachnoscelis
sp. (Orth.
Tettigoniidé), sauterelle forestière colombienne,
stridule
à 129 kHz. Classiquement, le système
élytro-élytral
des Ensifères, comportant une râpe et un grattoir
émet
un son dont la fréquence est directement liée
à celle
des contractions des muscles alaires. Or, dans ce cas, les
élytres
frottent l'un sur l'autre à une fréquence normale
- mesurée
par un système optique (source, miroir collé sur
l'aile,
récepteur). Ce sont des structures tégumentaires
particulières, élastiques, emmagasinant puis
restituant
l'énergie du forttement, qui permettent, à
l'instar de l'archet
sur une corde, de tels suraigus. Une découverte de Fernando
Montealegre-Z
et de Glenn Morris, de l'université de Toronto (Canada).
Ces chants sont absolument inaudibles par l'homme. Et sans doute par
des
prédateurs réguliers de l'insecte (chauves-souris
?), ce qui
pourrait expliquerait l'avantage procuré par cette
ultrastridulation,
pratiquée dans un milieu où l'air humide limite
la propagation
de ces ultrasons par ailleurs plus directionnels que les sons plus
graves
des sauterelles et grillons. Autre hypothèse : ces
sauterelles
profiteraient, pour leur communication intraspécifique,
d'une
fréquence où il n'y a pas de concurrence.
D'après "Heuschrecken zirpen in
höchsten Tönen",
Spiegel Online, lu le 4 janvier 2007 à
www.spiegel.de/
Photo (petite) et
stridulation
(ralentie 32 fois) d'Arachnoscelis
A (re)lire et à
(ré)écouter : notre page
Stridulations
NDLR : les diffuseurs électroniques vendus pour "
éloigner
les rongeurs et les insectes nuisibles " émettent des
ultrasons entre
35 et 65 kHz.
[R]
9 janvier 2007
À lire sur
Internet
:
La maladie de la langue bleue risque de
s'installer en Europe.
Par
Jean-Yves Nau,
Le
Monde du 9 janvier 2007.
Extrait : " Après de nombreux tâtonnements dus
à
l'inquiétante raréfaction des
spécialistes d'entomologie,
l'Office international de la santé animale (OIE) a
annoncé,
fin octobre, que le vecteur responsable était Culicoides
dewulfi,
un moucheron piqueur d'environ 2 mm, voisin mais différent
de
Culicoides imicola, connu jusqu'à
présent pour être
à l'origine de cette maladie animale sur le continent
africain ainsi
que dans le sud de l'Europe."
[R]
7 janvier 2007
À voir en ville :
Du 2 au 15 janvier : Insectitudes,
exposition
à la librairie
La Lucarne des Ecrivains, 115, rue de l'Ourcq, 75019 Paris,
métro
Crimée, tel. 01 40 05 91 29. Vernissage le 11 janvier
à partir
de 19 h. Contact : Eric
de Tugny.
2 janvier 2007
À lire sur
Internet
:
Une résine naturelle au secours des
palmiers,
par Guillaume
Mollaret,
Le
Figaro du 2 janvier 2007
"Les ravages du papillon originaire d'Argentine qui s'attaque aux
arbres
du sud de la France peuvent être stoppés
grâce à
une glu. "
La fièvre jaune menace
désormais l'Asie,
par Jean-Michel
Bader,
Le
Figaro du 2 janvier 2007
"Le virus frappe maintenant les grandes villes d'Afrique et
d'Amérique
latine. La maladie pourrait aussi gagner la Chine et d'autres pays
d'Asie.
"
Vecteur : Aedes aegypti, Dip. Culicidé.
[R]
Arsenal
génétique
Petit moucheron grisâtre – avec un peu de rouge sur
les
flancs de l’abdomen -, asticot sans segmentation apparente et
verdâtre. Cette mouche moche est pourtant un
phénomène.
On la nomme Cécidomyie destructive, scientifiquement Mayetiola destructor
(Dip. Cécidomyidé). Elle sévit de
l’Europe
et du Maghreb au Nord du continent américain
Là-bas,
c’est la Mouche de Hesse, car elle est arrivée
–
dit-on- avec la paille des chevaux d’un régiment
de Hesse,
durant la Révolution américaine.
C’est le pire ravageur du blé. On a
essayé tous les
moyens, des pratiques culturales (semis précoce, fumure
soignée…) à la lutte
génétique en
passant par l’enrobage de la semence avec des insecticides.
En
vain. En particulier, les variétés
résistantes,
sitôt employées, deviennent inefficaces.
La larve, endophyte, fait périr le blé sur pied.
Elle
procède à une digestion extraorale des tissus de
son
hôte, en produisant de grandes quantités
d’une
salive « toxique ».
Une toxicité tout à fait particulière,
dont le
mécanisme se dévoile peu à peu
grâce aux
travaux d’analyse génomique fonctionnelle
menés par
une équipe de l’ARS basée au Kansas
(États-Unis) dirigée par Ming-Shun Cheng et
équipée de puces à ADN ad hoc. La
salive de
l’asticot désactive des gènes du
blé, en
active d’autres, leur faisant produire un « milieu
»
très favorable à sa croissance. Ce
qu’on peut
décrire comme un suicide du blé
assisté par
cécidomyie… Laquelle ne possède pas
moins de 2 000
gènes pour ce faire.
Les études se poursuivent avec l’espoir de trouver
le
moyen de maîtriser ce ravageur si bien adapté.
Peut-être en utilisant le gène Hfr-3, qui code
pour des
lectines, anti-appétant assez radicaux pour la larve de 1er
stade.
D’après,
entre autres, « Once Again… Waiting in the
Wings… Hessian Flies ! », Agricultural
research Magazine,
janvier 2007, en ligne à www.ars.usda.gov/
À (re)lire
: « Gène à
gène
», Épingle publiée en 2001
Photo
[R]
26 décembre 2006
À lire sur
Internet
:
La grande fête des insectes,
par
Hervé Morin ,
Le
Monde du 27 décembre 2007
"Les insectes, animaux à sang froid, profiteront-ils du
réchauffement climatique ? La question était
encore théorique
il y a quelques années. Les entomologistes
répondent
désormais, sans ambiguïté, par
l'affirmative."
[R]
20 décembre 2006
Vivre
ou chanter
Chez Gryllus rubens (Orth.
Gryllidé), du
Sud-Est des
États-Unis, le dilemme est posé par un conflit
entre la
sélection pour la capacité à survivre
(sélection
naturelle) et celle pour la capacité à copuler
(sélection
sexuelle). Le mâle, à la recherche d'une
partenaire pour
s'accoupler, stridule (rappel : râpe + harpe / plectrum -
appareil
élytro-élytral) ou se tait, l'une ou l'autre de
ces attitudes
ayant ses avantages et ses inconvénients, du fait d'un (au
moins)
autre insecte. Une série de très
intéressantes observations
(d'individus libres ou encagés, chantant " live " ou par le
truchement
d'un haut-parleur, etc.), dues à Jane Brockmann et
à ses
collaborateurs (université de Floride) a
été publiée,
qui viennent éclairer le sujet.
Deux auditoires sont intéressés par le chant
d'amour de notre
grillon. Madame Grillon, on s'en doute, réagit. En sautant
(sur) Monsieur
- de façon à ce qu'adviennent de petits grillons.
Mais Madame
Ormia ochracea s'empresse également, avec
des visées
procréatives elle aussi, mais c'est pour faire des petites
tachinaires
- car c'en est une, et à l'ouïe
particulièrement
affûtée (cf l'Épingle
"
Fine mouche
"). Elle larvipose tout
près du grillon que ses asticots dévoreront de
l'intérieur
- et qui ne chantera plus jamais.
Ce Diptère Tachinidé parasitoïde, qui
n'est présent
qu'en automne au nord de la Floride, exerce une pression de
sélection
sur les grillons - qui s'adaptent . Ainsi, à cette saison,
les grillonnes
se méfient des sérénades et les
mâles, pour la
plupart, vont leur faire la cour à pattes et en silence,
élytre
cousu. Si les femelles sont abondantes, ça a l'air d'une
tactique
avantageuse. Peut-être, car des prédateurs
rôdent…
D'après " For
Crickets, Parasitic Flies
Can Stop The Music ", communiqué de presse de
l'université
de Floride du 15 décembre 2006, lu à
www.sciencedaily.com/
image
d'une femelle,
stridulation
d'un mâle
[R]
Les Épingles
de
collection - à consulter,
page par page : Les
Épingles entomologiques
de 1999 et
2000, Les Épingles de
2001, Les Épingles de
2002, Les
Épingles
de 2003, Les
Épingles de 2004,
Les
Épingles
de 2005,
Les Épingles
de
2006,
Les Épingles
de 2007,, Les Épingles
de 2008, Les Épingles
de 2009, Les Épingles
de 2010, Les Épingles
de 2011. - ou globalement (jusqu'à fin 2009) ici.
Vers la
page
d'accueil d'OPIE-Insectes