Vers la page d'accueil d'OPIE-Insectes    


En épingle
L'insecte ou l'événement entomologique du jour, celui qui défraye la chronique et qui alimente les conversations en ville et dans les insectariums, sera épinglé sur cette page abricot, qui s'enrichira au fur et à mesure des événements entomologiques.

Pour recevoir par courriel une alerte à chaque mise à jour importante de ce site /opie-insectes/, cliquez ici.

Rédaction (sauf mention contraire) : Alain Fraval

Épinglés pour l'art, Fourmi-écoleBleu des cross, Pélerinage sans retour, Chikungunya, Vaincre la poisse, Annoncer la couleur ?, Cigale champignonniste pharmacienne, Grave dépapillonnage, Chiens de vigne, Le dilemne du soldat, Forêt et sujet vierges, Huile de grenouille, Alerte aux termites orphelins, Cafard de Pavlov, Sauver le wiliwili, Lutte cosmétique, Ventre affamé a de meilleures oreilles, Asphyxie préliminaire, Yeah faut les anéantir, Cafard collectif, Aiguillonnées à coups de mandibules,  Zombiptères, L'estomac délabré des LégionnairesTrès mauvais goûtÇa plane pour elles (suite)Fier service, Haute entomologie, Aridoculture, Les Formicidés : une très vieille famille, Un bon casse-graine serait le bienvenu, Poisson chasseur, Société de consomamtion, Noctambules : nouveau genre, Éclatement de la bulle entomologique, Pékin 2008 ?, Le Bee, Bégonias piégés, Antibaculoviral, Militaire, sécuritaire et libertaire, Épouvante, Le Tireur d'élite et ses acolytes, Pac-Man et le grillon, Que fait la police ?, Nids géants, Cave bombum, Insectes en péril, Positive latitude, Alerte au Frelon asiatique.
Courtes Épingles d'été
Le DDT : une abomination, Les profiteurs de la canicule, Luttes ouvrières - la force du nombre, La rentrée des papillons, Mines de renseignements, Une horloge à 2 neurones, Horreur cicadaire, Barbe Agnew, Naziptère, Mars attaque, Sauterelles = insécurité, Insecte, en américain ancien, Hyménoptères = insécurité, La Mouche de la science, Coupe-file/coupe-faim, Leur bec sucré les perdra, Bt : un tueur pas solitaire
Entomologie et informatique
Sauvés, Prix Nobel à quatre entomologistes, Jus d'asticot, Le plus petit génome, Les Hyménos font branche à part, L'attrait du Nord
Épingles courtes d'automne
Lepidoptera Publicitae, Mauvaise perdante, Combats de mouches, La Gracieuse et la graisse, Sucre ou savon ?, L'Abeille policière, Voler sans les ailes, Écotourisme, Arnaque aux fourmis, Vive la polyandrie !, Lépidographie, Le tabac peut tuer
, Vivre ou chanter
Plages dangereuses,
Moustique aseptique

Les Épingles de collection - à consulter, page par page : Les Épingles entomologiques de 1999 et 2000, Les Épingles de 2001, Les Épingles de 2002,  Les Épingles de 2003, Les Épingles de 2004, Les Épingles de 2005,  Les Épingles de 2006, Les Épingles de 2007,, Les Épingles de 2008,  Les Épingles de 2009, Les Épingles de 2010, Les Épingles de 2011. - ou globalement (jusqu'à fin 2009)  ici.


26 décembre 2007

À lire sur Internet :

La grande fête des insectes, par Hervé Morin , Le Monde du 27 décembre 2007
"Les insectes, animaux à sang froid, profiteront-ils du réchauffement climatique ? La question était encore théorique il y a quelques années. Les entomologistes répondent désormais, sans ambiguïté, par l'affirmative."

[R]


20 décembre 2006

Vivre ou chanter

Chez Gryllus rubens (Orth. Gryllidé), du Sud-Est des États-Unis, le dilemme est posé par un conflit entre la sélection pour la capacité à survivre (sélection naturelle) et celle pour la capacité à copuler (sélection sexuelle). Le mâle, à la recherche d'une partenaire pour s'accoupler, stridule (rappel : râpe + harpe / plectrum - appareil élytro-élytral) ou se tait, l'une ou l'autre de ces attitudes ayant ses avantages et ses inconvénients, du fait d'un (au moins) autre insecte. Une série de très intéressantes observations (d'individus libres ou encagés, chantant " live " ou par le truchement d'un haut-parleur, etc.), dues à Jane Brockmann et à ses collaborateurs (université de Floride) a été publiée, qui viennent éclairer le sujet.
Deux auditoires sont intéressés par le chant d'amour de notre grillon. Madame Grillon, on s'en doute, réagit. En sautant (sur) Monsieur - de façon à ce qu'adviennent de petits grillons. Mais Madame Ormia ochracea s'empresse également, avec des visées procréatives elle aussi, mais c'est pour faire des petites tachinaires - car c'en est une, et à l'ouïe particulièrement affûtée (cf  l'Épingle " Fine mouche "). Elle larvipose tout près du grillon que ses asticots dévoreront de l'intérieur - et qui ne chantera plus jamais.
Ce Diptère Tachinidé parasitoïde, qui n'est présent qu'en automne au nord de la Floride, exerce une pression de sélection sur les grillons - qui s'adaptent . Ainsi, à cette saison, les grillonnes se méfient des sérénades et les mâles, pour la plupart, vont leur faire la cour à pattes et en silence, élytre cousu. Si les femelles sont abondantes, ça a l'air d'une tactique avantageuse. Peut-être, car des prédateurs rôdent…
D'après " For Crickets, Parasitic Flies Can Stop The Music ", communiqué de presse de l'université de Floride du 15 décembre 2006, lu à www.sciencedaily.com/
image d'une femelle, stridulation d'un mâle

[R]


19 décembre 2006

À lire sur Internet :

Attaqué, le papillon tend l’oreille, par C.D., Nouvel Obs Sciences, 19 décembre 2006
Ledit papillon est la Fiancée, Noctua pronuba (Lép.Noctuidé)

[R]


17 décembre 2006

À lire sur Internet :

Quand des abeilles dressées détecteront les explosifs, par Corine Lesne, Le Monde du 16 décembre 2006.
Récemment épinglées sous "L'Abeille policière".

[R]


15 décembre 2006

À lire sur Internet :

La sensibilité des insectes au CO2 dévoilée, apr Cécile Dumas, Nouvel Obs Sciences, 15 décembre 2006.

Les insectes inspirent l'armée qui crée un micro-drone en forme de libellule, TV5Monde, dépêche AFP du 14 décembre 2006.
Un micro-drone de 6 centimètres d'envergure, "la libellule", lauréat du prix "Science et Défense", devrait équiper dans quelques années le soldat du futur pour faire progresser le combat en zone urbaine.

Moustique aseptique
À l’université de Caroline du Nord (États-unis), Fred Gould, entomologiste, prépare le moustique de demain, qui piquera mais ne transmettra pas. Cette recherche, qui mobilise des équipes de tous les continents et bénéficie d’une allocation généreuse de la part de la fondation Bill-et-Melinda-Gates, vise à lâcher dans les populations de moustiques vecteurs sauvages des individus génétiquement modifiés, porteurs d’une incapacité à transmettre tel agent de maladie de vertébré.
Dans une première étape, c’est la maîtrise de la dengue qui sera visée. Cette maladie à virus (4 souches de flavivirus) fait beaucoup moins de victimes que le paludisme mais offre l’avantage, pour nos chercheurs, de n’être pratiquement transmise que par une seule espèce, Aedes aegypti (Dip. Culicidé), qui vit près des maisons et pique le jour.
Déjà, on a réussi à produire, par génie génétique, des individus (femelles) chez qui le virus, bloqué dans le tube digestif, ne passe pas dans les glandes salivaires. Et qui transmettent ce caractère à leur descendance.
Le procédé doit encore être amélioré pour rendre non vecteurs rapidement de grandes quantités de moustiques. Des IGM qui devront ne pas souffrir de l’habituel déficit de fitness par rapport aux spécimens naturels, pour réussir à s’implanter dans les populations.
Puis il faudra décider du protocole des lâchers (par paquets, en « saupoudrant », près des maisons uniquement, partout ?). Des simulations tournent sur les ordinateurs, qui fourniront des plans optimaux à essayer en conditions contrôlées. Dans un endroit désert au sud du Mexique (un pays qui a déjà l’expérience de la lutte autocide), on construira un faux village mexicain sous moustiquaire. Les maisons seront équipées et meublées, les pots de fleurs, bidons et autres réservoirs (gîtes larvaires) parsèmeront leurs jardinets.
Si tout se passe très bien, entomologiquement et politiquement, le procédé sera appliqué à toutes les zones urbaines et péri-urbaines tropicales (Hémisphère ouest) où sévit la dengue. Puis transposé à la lutte contre le paludisme.
D’après « Scientists building a better mosquito », par Catherine Clabby, The News & Observer, lu le 12 décembre 2006 à www.newsobserver.com

[R]


13 décembre 2006

À lire sur Internet :

La rareté attribuée à certaines espèces accélère leur extinction. Techno-Science.net, 13 décembre 2006.
"Plus une espèce animale ou végétale est rare, plus l'homme lui attribue de la valeur... et peut entraîner son extinction. Cette analyse, publiée dans la revue PLOS Biology par des chercheurs du laboratoire Ecologie, systématique et évolution (CNRS – Université Paris 11), bouscule les théories classiques en économie de l'environnement."

Premiers succès dans la lutte contre la chrysomèle du maïs , par Hervé Morin,  Le Monde, 13 décembre 2006
"En 2006, un seul individu a été piégé, en Alsace, alors que, sur l'ensemble du territoire, 1 857 sites étaient équipés de pièges à phéromones destinés à l'attirer"
À (re)lire : La Chrysomèle du maïs (Diabrotica virgifera LeConte) est en France (par Pierre Zagatti et Sylvie Derridj)

Le tabac peut tuer

Le TMOF (trypsin modulating oostatic factor) est une petite protéine (10 acides aminés) qui inhibe la trypsine, enzyme indispensable à beaucoup d'insectes pour digérer. Produites par des levures (Pichia pastoris) génétiquement modifiées, on l'utilise depuis peu (2004) contre les moustiques, conditionné en poudre.
Un travail effectué conjointement à l'université de Floride, à celle de Virginie (États-Unis) et à l'université catholique de Louvain (Belgique) vient de déboucher sur la production agricole de cet insecticide. À la place de fermenteurs et de la levure, ils utilisent le tabac infecté par le TMV (Virus de la mosaïque du tabac) génétiquement modifié comme " bio-usine ". Une fois récoltée, la plante est broyée et la poudre utilisée en lutte anti-moustiques. Le tabac ne transmet pas sa propriété insecticide à ses graines, ce qui limite les risques environnementaux connus (et assure un profit régulier aux producteurs). Le TMV étant peu spécifique, de nombreuses plantes d'intérêt peuvent être inoculées par le virus GM et protégées contre des ravageurs sensibles.
Le TMOF avait été extrait et caractérisé à partir de 10 000 ovaires de moustique en 1994 et ses effets sur l'activité ovarienne et la digestion établis sur le Diptère Neobellieria (Sarcophaga) bullata
D'après, entre autres, " Genetic modification turns plant virus into delivery vehicle for green-friendly insecticide, say University of Florida researchers", par Tom Nordlie, Seedquest, 13 décembre 2006, lu à www.seedquest.com/

Vive la polyandrie !

Expérience faite, fournir plein de partenaires vigoureux à la reine, c'est ce que devraient s'efforcer de faire les apiculteurs. L'accouplement de celle-ci, lors du vol nuptial, avec une douzaine de faux-bourdons (alors qu'un seul suffirait à fournir le stock de spermatozoïdes et que, parfois, plusieurs milliers d'abeillauds se la disputent) la fatigue et augmente les risques de prédation. Mais la polyandrie favorise la diversité génétique de la colonie et, on vient de le montrer, la résistance aux maladies. Avantage qui justifie les épreuves décrites ci-dessus.
Thomas Seeley et ses collaborateurs (de l'université Cornell, États-Unis) ont préparé une cinquantaine de colonies : 24 issues d'une reine fécondée par un seul mâle et 25 polyandres (par insémination artificielle dans les deux cas). Puis les ruches ont été pulvérisées par une suspension de Paenibacillus larvae, bactérie agent de la Loque américaine, maladie très grave. Plusieurs mois plus tard, les colonies à pères multiples se portent bien mieux.
D'après " Queen Bee Promiscuity Boosts Hive Health ", communiqué de l'université Cornell, lu le 11 décembre 2006 à www.sciencedaily.com/

Lépidographie

Par un procédé de dépôt progressif d'alumine (dit ALD, atomic layer deposition), on a pu mouler une aile de Morpho peleides (Lép. Nymphalidé), si finement que les microstructures des écailles du modèle - qui lui confèrent sa couleur " physique " bleue extraordinaire - sont parfaitement reproduites. Le matériau obtenu, épais d'une dizaine de nm, intéresse les optoélectroniciens et les chimistes.
Le morpho donneur dû être séché puis chauffé à 800° (pour faire se cristalliser le dépôt) et la couleur du moule, bleu métallique comme lui, diffère un peu de l'original, car le pigment chimique accessoire manque.
Ce travail dirigé par Zhong Lin-Wang (institut de Technologie de Géorgie, États-Unis), a été partiellement financé par l'Armée états-unienne, au travers du DARPA.
L'équipe va s'attaquer à la reproduction en oxyde de la " semelle " hydrophobe du tarse d'un patineur d'eau (Gerris sp., Hém. Gerridé) mais, dixit son patron - faut déjà en attraper un !
D'après " Artificial Butterfly: Wing Scales Provide Template For Complex Photonic Structures ", lu le 11 décembre 2006 à www.sciencedaily.com/
Patineur, alias tic-tic…voir l'Épingle " Il rame "

[R]


10 décembre 2006

À lire sur Internet :

La mouche présente dans le monde depuis 250 MA, Par Claire König, Futura sciences, 10 décembre 2006
Un dossier de 8 longues pages pour présenter les Diptères.

[R]


4 décembre 2006

À lire sur Internet :

Un élevage de champignons vieux de 7 millions d’années, Sciences et Avenir, 4 décembre 2006.
(Meules fossiles de termites champignonistes du Miocène trouvés au Tchad)

L'Abeille policière

Inscentinel Ltd, PME britannique d'Harpenden, 3 employés, va voir ses revenus exploser. Elle vient, en effet, de mettre au point un détecteur de bombes pour gares, aéroports et autres lieux, très fiable, compact et portable. Le DARPA, laboratoire des idées avancées de l'armée états-unienne (9 000 employés), qui avait lancé et piloté les recherches entomologiques nécessaires depuis son site de Los Alamos, trouve là " un de ses investissements les plus productifs ".
Au cœur du dispositif, une ouvrière d'Apis mellifica (Hym. Apidé) entraînée (ça prend 10 mn) à détecter l'odeur caractéristique d'un explosif - associée à une récompense sucrée - et qui manifeste sa reconnaissance en tirant la langue (le proboscis, pour être correct).
Sur leur lieu de travail, 3 de ces demoiselles sont ligotées côte à côte dans un petit tiroir d'un dispositif gros comme un carton à chaussures ; un ventilateur leur apporte les effluves des gens et de leurs bagages et une microcaméra les surveille. Les images sont analysées automatiquement et l'alerte est donnée si les 3 tirent la langue ensemble.
Tous les moyens de tromper l'olfaction de ces mouchardes ont été essayés, en vain ; même la diffusion d'une petite dose d'insecticide dans le courant d'air. À noter qu'un peu de caféine dans leur provende améliore leur mémoire.
Les abeilles renifleuses seront aussi employées dans la police pour la recherche de psychotropes illicites et, dans le bâtiment, pour celle du mérule.
D'après, notamment, "Sniffer bees set to snare suicide bombers", par Barry Wigmore, The Dailymail, 28 novembre 2006, lu à www.dailymail.co.uk/
Sur les espoirs d'enrôler des insectes dans la détection de molécules dangereuses, (re)lire ces Épingles de 2002 et 2005 : " Quels nez ! " et " Ce Microgastriné est un grand nez ! "

Voler sans les ailes

À l'université polytechnique du Nord-Ouest (de la Chine), à Xi'an, on pratique la lévitation ultrasonique (connue depuis quelques décennies) sur des choses spécialement lourdes - indium, mercure - ou des êtres normalement fragiles : coccinelle, coléo, abeille, fourmi… Ces insectes, placés entre émetteur et récepteur, ont gigoté en l'air durant une demi-heure, tentant vainement de s'échapper, " rattrapés " par les manipulateurs habiles (jouant sur les réglages, pas de la pince entomologique). Après quoi ils sont repartis sur leurs pattes. Pas le poisson, leur camarade d'expérience, qui après avoir lévité comme eux, a dû être ranimé. L'eau qu'on lui apportait à la seringue n'avait pas suffi à lui assurer une bonne respiration.
D'après "Scientists Levitate Small Animals ", par Charles Q. Choi, LiveScience, lu le 29 novembre 2006 à www.livescience.com
Images : la coccinelle, la fourmi, etc.

Écotourisme

Le Puceron lanigère de la pruche (cf ici) semble devoir venir à bout prochainement de tous les Tsuga de Virginie (États-Unis). D'où un afflux de visiteurs, pressés de contempler une dernière fois ces grands et beaux arbres, ornement des parcs naturels locaux, à qui il faut 300 ans pour devenir adultes et 800 pour mourir de leur belle mort.
D'après "Ecotourism: ; Its a Better World When Danger to Trees Sparks Visits By Humans", Charleston Gazette, lu le 28 novembre 2006 à www.redorbit.com/

Arnaque aux fourmis

Si la Donghua Ecological Breeding Compan (Liaoning, Chine) vous propose d'investir- avec un rendement de 35 à 65% - dans l'élevage de fourmis noires (utilisées dans des préparations traditionnelles avec du thé ou de l'alcool pour combattre l'arthrite) à l'instar d'autres malins qui lui ont déjà permis d'amasser plus de 300 million d'euros, demandez-leur donc le nom latin de l'Hyménoptère. La police n'a trouvé aucune trace d'insectarium.
D'après " China ant-breeding project has sting in the tail ", dépêche Reuters lue le 24 novembre 2006 à news.yahoo.com/

[R]


29 novembre 2006

Sucre ou savon ?

En Alaska (États-Unis), les apiculteurs sont plutôt des amateurs, voire des pluri-actifs ; ils sont intéressés par le supplément de revenu que cet élevage leur procure. Ils s'interrogent. La saison est bonne mais courte, les incendies ravageurs et les abeilles, achetées en Californie, sont de plus en plus chères. Doit-on continuer - comme tous le pratiquent - à faire venir son cheptel chaque fin de printemps - et, une fois la récolte de miel achevée, à tuer les colonies (à l'insecticide ou à l'eau savonneuse) ? Est-ce que cela ne vaudrait pas le coup, même si cela demande un peu de travail - un essai a été fait, avec succès -, de conserver les ruches habitées, rangées dans un local climatisé, en pratiquant le nourrissage (au sucre) ?
D'après " Chilly hives ", par Jeannette Lee, StarTribune.net, lu le 27 novembre 2006 à www.casperstartribune.net

[R]


25 novembre 2006

À lire sur Internet :

Un ravageur de la canne à sucre mis à mal par un apport en silice. Communiqué du CIRAD, 24 novembre 2006
Le foreur Eldana saccharina (Lép. Pyralidé) est un des principaux ravageurs des cultures de canne à sucre. Un espoir est né pour tous les producteurs avec la mise au point d'une méthode de contrôle de ce bio-agresseur, combinant apport de silice et stress hydrique.

Pourquoi certaines plantes attirent-elles plus les insectes ravageurs ? BE Etats-Unis 56 , du 16 novembre 2006
Une punaise choisit sa plante-hôte en fonction de la façon dont elle affecte ses ressources entre croissance et reproduction.
Narnia pallidicornis (Hém. Coréidé) / Opuntia imbricata

[R]


22 novembre 2006

À lire sur Internet :

Maladie du sommeil : terrible fléau pour l'Afrique, un dossier de Futura Sciences, par Gérard Duvallet.

Lepidoptera Publicitae

En 2004, Antonia Montero et ses mémorisants (SUNY, Buffalo, États-Unis) créent le premier papillon génétiquement modifié, aux yeux verts flueorescents, à partir de Bicyclus anynana (Lép. Satyridé). Et annoncent qu'ils entreprennent d'utiliser leurs outils génétiques, bien affûtés, pour modifier les ocelles des ailes.
Voilà qui est fait et qu'un papillon a émergé avec un logo vert fluo sur l'aile.
Ce résultat " simple " est l'aboutissement de travaux sur les gènes qui contrôlent les dessins et les couleurs des arrangements d'écailles et sur des méthodes d'intervention très précises (au laser, notamment).
Pour d'aucuns, il est le premier pas vers la production de papillons porteurs de marques ou de messages publicitaires.
D'après "Ads could knock spots off butterfly wings", par Roger Highfield, The Telegraph, lu à www.telegraph.co.uk/ le 21 novembre 2006.
À (re)lire : "Tape à l'oeil", Épingle de 2005 et "Les yeux des papillons", brève de Médecine/Sciences parue en 2004.

Mauvaise perdante

Le combat - en 2 étapes - est organisé - en 47 exemplaires - par des entomologistes de l'université de Nottingham (Grande Bretagne). Dans l'arène (une cage transparente), une chenille et une femelle de Goniozus legneri (Hym. Bethylidé). La guêpe paralyse la chenille. C'est sa vie (d'ectoparasite conservant ses proies vivantes). Au bout de 24 heures, une seconde femelle est introduite, qui va disputer la chenille à sa " propriétaire ".
Nos entomologistes regardent - et enregistrent sur vidéogramme - et sentent - au travers d'un spectrographe de masse particulier ( APCI-MS) qui analyse les substances volatiles en temps réel.
Poursuites, morsures, piqûres, prises et coups déterminent une gagnante et une perdante. Qui, au lieu de s'en aller, pulvérise sur son adversaire un spiroacétal, qui lui fait l'effet un peu d'une bombe lacrymogène : inhibition passagère et envie de quitter les lieux.
C'est un nouveau type de phéromone. Ses découvreurs y voient de nouvelles perspectives en lutte biologique.
D'après " Chemical exchanges show wasps are bad losers ", lu le 20 nov. 2006 à www.physorg.com
Image

Combats de mouches

À l'institut de Pathologie moléculaire de Vienne (Autriche) et à la Medica School de Harvard (États-Unis), les drosophiles disputent des combats bien réglés où tous les coups sont enregistrés par les caméras. Au profit des recherches sur l'agressivité.
Dans la catégorie Messieurs, l'arène est une capsule retournée, avec des femelles décapitées sur les bords : elles sont le stimulant et l'enjeu. Chez les dames, le ring est le même, mais garni de levure fraîche. Le spectacle est différent : les mâles se donnent des coups, se cabrent sur leurs pattes III et s'abattent en refermant leurs antérieures sur le perdant ; les femelles se poussent en se donnant des coups de capsule céphalique.
Cette disparité est inscrite dans legénome sous forme du gène " Fruitless ", qui code pour des protéines qui se retrouvent dans 2% des neurones. On vient de le montrer en examinant les luttes entre individus modifiés, auquel le " Fruitless " de l'autre sexe a été substitué au leur.
Ce gène était déjà connu pour sa forte implication dans les comportements de cour. Il ne semble pas avoir d'homologue chez l'Homme.
Encore une fois, la droso aura servi. À mieux comprendre le lien entre éléments du génome et expression de comportements.
D'après " Fighting Like a Girl or Boy Determined By Gene in Fruit Flies" Communiqué de la HMS di 19 novembre 2006, lu à www.physorg.com/
PS : Et pourquoi les femelles sont-elles décapitées ? C'est la trouvaille d'un étudiant de l'équipe, qui a remarqué que les mâles courtisaient avec empressement les drosos dont il avait accidentellement écrasé la tête. Avantage : contrairement à une mouche normale, la participante acéphale ne se sauve pas.

La Gracieuse et la graisse

Dans le tube digestif de libellules vivent des grégarines (protozoaires du groupe des Apicomplexa). Depuis le travail de J. Marden et de R.Schilder (université de Pennsylvanie), elles ne sont plus à considérer comme des commensales bien supportées par leur hôte mais comme des déclencheurs de graves troubles métaboliques. Des troubles analogues au diabète de type II (non insulinodépendant) et à l'obésité de l'Homme - et qui sont les premiers à être mis en évidence chez un invertébré.
La présence des grégarines dans le mésentéron de la libellule provoque une réaction inflammatoire immédiate suivie de l'accumulation de lipides autour des muscles, dont la force diminue. De grandes différences de puissance musculaire entre individus était connue et rendait perplexes les entomologistes - qui connaissent désormais leur cause, l'infection par les grégarines.
Ces résultats relancent l'intérêt pour la recherche sur les composants de la protistofaune de l'intestin humain, dont certains éléments sont sans doute très liés à des maladies graves.
D'après "Dragonfly's Metabolic Disease Provides Clues About Human Obesity", Science Daily, 21 novembre 2006, lu à www.sciencedaily.com/

NDLR 1 : L'étude, publiée dans les PNAS du 21 novembre 2006, a été réalisée sur Libellula pulchella (Odon. Libellulidé), espèce nord-américaine appelée au Québec " la Gracieuse ".
NDLR 2 : pour une fois, la droso n'est pas dans le coup.

[R]


13 novembre 2006

À voir sur Internet :

Les robots cherchent la petite bête, reportage Emmanuelle Jaquet, montage Ulrich Teiger. Nuovo, 9 novembre 2006
"A l'EPFL, on fabrique des mini-robots qui se mélangent à des blattes. Une manière d'étudier et d'influencer le comportement des insectes à leur échelle."
Avec 4 vidéos.

Épingles courtes d'automne

États-Unis (Grandes Plaines). Un été sec a profité à la Punaise de l'érable Negundo, Boisea trivitatta, Hém ; Rhopalidé) ; les premiers froids la poussent à s'infiltrer dans les maisons. Si elle ne pue pas, ses chiures tachent. Recommandations : boucher toutes les fissures, aspirer les intruses.
(www.tristateneighbor.com, 3 nov. 2006)

Chine. Les professeurs Jin Zhang et Zonfan Liu ont gravé sur un wafer de silicium des micropuits adjacents, qui confèrent au matériau des propriétés antiréfléchissantes inédites. Le procédé : mouler d'abord un film de polymère sur une aile de cigale.
(www.upi.com, 3& oct ; 2006)

États-Unis (Kentucky). Après avoir ravagé les forêts des Appalaches (80% de mortalité des arbres), le Puceron lanigère de la pruche, Adelges tsugae (Hém. Adelgidé), se répand. Les forestiers s'alarment, les autorités disent manquer de crédits pour la surveillance (très difficile) et la lutte (très incertaine). Toutefois, 200 000 Pseudoscymnus tsugae (Col. Coccinellidé), auxiliaire exotique, ont été lâchés. L'envahisseur, originaire de l'Extrême Orient, est présent en Amérique du Nord depuis 1920. Son cycle, entre épinettes (Picea spp.) et Pruches (Tsuga spp.) est très complexe (voir la fiche ACIA ).
(AP via news.yahoo.com, 2 nov. 2006)

Portugal (Lisbonne). Dans une serre de 220 m2, le jardin botanique - au centre de la capitale - élève et présente voletants au public une centaine de papillons de 8 espèces différentes (bientôt 20). De la lépidoptérofaune locale.
(AFP via news.yahoo.com, 11 nov. 2006)

États-Unis (Wisconsin). L'inconnu s'adresse à une femme, la prévenant qu'une tique est en train de la piquer et lui conseillant de se déshabiller. Pour John Konkol, sergent de la police de Waukesha, le " coup de la tique ", qu'il vise à une satisfaction sexuelle ou soit une plaisanterie, est un crime véritable.
(Boston Globe, 10 nov. 2006)

États-Unis (Utah). Un pistolet à air chaud, appliqué sur le crâne d'un enfant pendant une demi-heure, détruit inexorablement ses poux et surtout, ce que les insecticides atteignent péniblement, ses lentes. Ce qui ne saurait être confondu avec un sèche-cheveux se nomme " LouseBuster " et sera fabriqué par une jeune pousse, bourgeon de l'Université, Larada Sciences.
(www.scienceblog.com, nov. 2006)

[R]


31 octobre 2006

À lire sur Internet :

Chikungunya : Le moustique va-t-il contre-attaquer ? par Jean-Baptiste Récolet. Marianne-en-ligne, le 31 octobre 2006.
A la veille de la saison des fortes chaleurs, propice au retour du chikungunya, les autorités de l’île de la Réunion ont lancé, ce week-end, une grande opération de sensibilisation à la maladie.

Les Hyménos font branche à part

Publiés dans un numéro spécial " Abeille " de Genome resarch, les résultats de la comparaison de 185 gènes séquencés chez 8 espèces d'insectes obligent à revoir l'arbre phyllétique de la classe. À rapprocher les Coléoptères des Lépidoptères et des Diptères. Et à dessiner une longue (ancienne) branche pour les Hyménoptères (schéma du haut). Cet ordre se rapproche ainsi d'un tronc commun avec les hétérométaboles où l'eusocialité (la vie en colonie organisées des termites, pucerons, guêpes, abeilles et fourmis) soit apparue une seule fois au cours de l'évolution - et pas du côté des Coléo-hyméno-lépidoptères.
Ont donné de leur matériel génétique pour cette étude germano-anglo-états-unienne les insectes des espèces suivantes, en tant que représentants de leur ordre ou sous-ordre : le Criquet pèlerin (Orthoptère), le Puceron vert et rose du pois (Homoptère), l'Abeille domestique et les chalcidiens (parasites de pupes de mouches) Nasonia vitripennis et N. giraulti (Hyménoptères), Le Tribolium rouge (Coléoptère), le Bombyx du mûrier (Lépidoptère), le moustique (vecteur du paludisme) Anopheles gambiae (Diptère Nématocère) et la Mouche du vinaigre (Diptère Brachycère).
D'après "New Genetic Analysis Forces Re-draw Of Insect Family Tree", communiqué de l'université de Bath du 26 octobre 2006, lu à www.sciencedaily.com/

Schéma du bas : l'ancien arbre des insectes

L'attrait du Nord

Trois papillons indissociables depuis toujours de l'été anglais viennent de faire défection et habitant maintenant en Écosse. Après le Robert-le-Diable, Polygonia c-album (Nymphalidé), et la Bande noire, Thymelicus sylvestris (Hespériidé), le Tircis, Pararge aegeria (Nymphalidé), est parti au Nord.
Le paysage papillonnaire anglais n'est plus ce qu'il était, d'autant que des allochtones (simples visiteurs plus qu'immigrants) pointent le bout de leur trompe. Ainsi le Monarque, Danaus plexippus (Nymphalidé) - un Nord-Américain loin de sa route vers le Mexique, et le Morio, alias le Manteau royal, Nympalis antiopa (Nymphalidé) venu par la Pologne. Quant aux habitués, des Africains, ils ont été cet été plus nombreux que jamais : le Sphinx à tête de mort, Acherontia atropos (Sphngidé), et le Lambda, connu sous le nom de Gamma par les agriculteurs, Autographa gamma (Noctuidé).
Des signes d'un adoucissement du climat britannique, du Réchauffement planétaire sans doute.
D'après "Can This Humble Butterfly Prove Global Warming? ; Insect Exodus is a Warning for Britain's Ecosystem", par Jim McBeth, Mail on Sunday du 16 octobre 2006, lu à www.redorbit.com/ et "Invasion of the giant butterflies blown way off course", par Michael McCarthy, The independent du18 oct 2006, lu à news.independent.co.uk/

[R]


26 octobre 2006

À lire sur Internet :

L'organisation sociale des abeilles en voie de décryptage, par Christiane Galus, Le Monde, 26 octobre 2006.
Avec l'annonce de la découverte, dans de l'ambre de 100 millions d'années, de Melittosphex burmensis, espèce longue de 2,95 mm seulement et qui possède à la fois certains caractères des abeilles et des guêpes.

Un vecteur de la maladie de la langue bleue identifié, par J.-Y. Nau, Le Monde, 24 octobre 2006.
Culicoides dewulfi / fièvre catarrhale du mouton

[R]


20 octobre 2006

À lire dans la presse-papier :

Les costumes fous des membracides, photos Patrick Landmann, texte Danielle McCaffrey. Ça m'intéresse, octobre 2006.
" Ces minuscules insectes d'Amérique du Sud s'habillent d'étranges appendices ".

À lire sur Internet :

Nevers : l'attaque des cloportes. Le Journal du centre, 20 octobre 2006.

[R]


17 octobre 2006

À lire sur Internet :

Le choix cornélien du bousier, par C.D. Sciences et avenir, 17 octobre 2006.
"Ces insectes devraient choisir entre deux atouts reproductifs : les longues cornes qui leurs permettent de mieux se défendre contre les mâles concurrents, ou des testicules de grande taille. " (Onthophagus nigriventris, Col. Scarabéidé Copriné)

Plages dangereuses    

Au Nord-Est des États-Unis, sur les plages de sable fin, dans la zone de balancement des marées, couraient des myriades de cicindèles claires, affairées à chasser mouches et puces de mer ou à dépecer les cadavres laissés là par l’onde… C’était un début du XXe siècle.
L’insecte est toujours là, de ci de là, en effectifs très réduits et a totalement disparu de bien des lieux. La Cicindèle des plages du Nord-Est, Cicindela dorsalis dorsalis (Col. Cicindelidé) vit deux ans, d’abord dans un terrier à l’état larvaire puis, les derniers mois, comme adulte patrouillant sur la grève humide puis pondant.
Elle ne manque pas d’ennemis : les aménagistes (qui apportent du sable pour compenser l’érosion), les lotisseurs, les cabaniers, les baigneurs-marcheurs et les automobilistes (en 4x4)… Et aussi les tempêtes, les grandes marées, les marées noires, les oiseaux (Laridés).
Les populations survivantes sont fragmentées au point que toute catastrophe locale se traduit par une disparition irrémédiable.
Que faire ? Protéger ce qui reste des populations autrefois prospères sur les rives de la Chesapeake Bay – en interdisant les activités et les travaux destructeurs sur les sites -, d’une part, et repeupler des plages du New Jersey jusqu’au Massachusetts à partir d’individus prélevés sur des populations encore abondantes, d’autre part.. Les essais préliminaires ayant montré que les adultes transférés se dispersent et disparaissent en 1 à 2 semaines, on installe des larves. Sur le site du Gateway National Recreation Area, Sandy Hook (NJ), on a apporté, en 1994 et 1995, puis en 1997, 1999 et 2000, un petit demi-millier de larves chaque printemps (provenant de la Chesapeake Bay), qui ont creusé leur terrier, ont survécu à l’hiver et à l’été suivant (période délicate : risque de déshydratation). 750 adultes ont émergé en 2001. Mai pas plus de 6 en 2004. Un succès initial puis un quasi-anéantissement dont on ignore – faute d’observations - les causes exactes : tempête ou prédation par les Laridés ? Une opération qui doit être poursuivie, mais en s’assurant de pouvoir surveiller le devenir des nouvelles populations installées.
D’après, entre autres, “Scientists helping endangered beetle population claw its way back”, par Todd B. Bates, Asbury Park Press, 16 octobre 2006.

[R]


14 octobre 2006

À voir sur Internet :

Le prix Lennart-Nilsson, décerné par l'institut Karolinska de Stockholm, est attribué cette année à Satoshi Kuribayashi pour ses photos d'insectes.

À lire sur Internet :

Le Sénégal chasse ses tiques, par Marie-Laure Josselin, Libération, 12 octobre 2006.
Campagne de prévention contre ces parasites qui transmettent la borréliose, maladie curable mais souvent confondue avec le paludisme.
Ornithodoros (Pavlouskyella) sonrai, Acarien Argasidé

Jus d'asticot

Il est très intéressant de confier à des asticots - généralement de  Mouche verte, Lucilia sericata (Dip. Calliphoridé), le soin de nettoyer des plaies et de favoriser leur cicatrisation. Mais des patients refusent l'asticothérapie. À cause du " yuk factor ", en français répulsion émotionnelle. Aussi une équipe britannique dirigée par S. Britland travaille-t-elle à n'appliquer que des extraits de broyat d'ascticot, imprégnant une compresse. Leurs premiers essais, sur des cultures de cellules en boîte de Petri, sont encourageant et confirment que la consommation de tissus morts par les larves n'est qu'un des éléments de leur efficacité.
D'après "New Wound Dressing May Lead To Maggot Therapy Without The Maggots", lu le 6 octobre 2006 à www.livescience.com
À (re)lire, dans Insectes n°135, " Remuer le ver dans la plaie ", par A.Fraval.

Le plus petit génome

Il comporte que 182 gènes et n'est long que de 160 000 paires de bases. Son propriétaire est Carsonella rudii, une bactérie endoparasite. Laquelle bactérie appartient à des psylles (Hém. Psylloidea), insectes opophages qui se le transmettent de mère en fille. Elle synthétise des acides aminés et autres substances indispensables que la sève, milieu pauvre, ne leur fournit pas.
Jusqu'à cette découverte, due à Nancy Moran et à son équipe de l'université de l'Arizona (États-Unis), on pensait que le nombre de gènes ne pouvait être inférieur à 300 (sur la foi d'expériences de destruction au hasard du matériel génétique de bactéries).
C. rudii, s'il a beaucoup de gènes codant pour la synthèse de protéines, est presque dépourvu de ceux des constituants de la membrane, du métabolisme de l'énergie et de la synthèse de l'ADN. On suppose que l'hôte supplée à ces manques et que cette bactérie est sans doute en voie de devenir un organite. La mitochondrie et le chloroplaste, organites bien connus, sont sans doute d'anciennes bactéries " incorporées ".
Buchneria aphidicola, endosymbionte de pucerons (autres Hémiptères opophages), d'après les études menées à l'université de Valence (Espagne), arrive second au concours du plus petit génome, avec 420 000 paires de bases. Il est incapable de synthétiser le tryptophane, acide aminé qu'une autre bactérie  - ou plusieurs - cohabitant dans le mycétome de l'hôte doit produire. B. aphidicola, ne servant plus à grand chose, serait en voie de disparition.
D'après, entre autres, Tiny Genome May Reflect Organelle in the Making, Scientific American, lu le 14 octobre 2006 à www.sciam.com

Photo du mycétome du psylle (en jaune).

[R]


6 octobre 2006

Prix Nobel à quatre entomologistes

Pour la seconde année consécutive, un prix Nobel (Ig Nobel, très exactement), celui de Nutrition en l'occurrence, récompense des travaux en entomologie. Cette fois ceux de Wasmia Al-Houty and Faten Al-Mussalam, dont la dernière publication (2006, visible sur Internet sous forme de résumé) décrit bien les orientations scientifiques : sous le titre " Dung consumption of Scarabaeus cristatus from Kuwait " nos deux lauréats exposent comment chez cette espèce, mâle et femelle font des boulettes de fèces de mammifères qu'ils enterrent plus loin. Et qu'en conditions expérimentales, ils acceptent toutes sortes de crottes préfèrant toutefois celles de 2 carnivores à celles de 2 herbivores.
Félicitons les lauréats et soutenons-les dans cette épreuve. Le jury - qui cherche à monter en épingle des travaux scientifiques risibles, voire ridicules, les a distingués pour avoir montré que les bousiers étaient délicats dans le choix des fèces. Le jury a bien rigolé. Il a quel âge ?
Et les deux autres  couronnés ? Les Prix de biologie s'appellent Bart Knols et Ruurd de Jong, ils travaillent à Wageningen (Hollande) et ont montré que les femelles d'un moustique grand vecteur du paludisme (Anopheles gambiae, Dip. Culicidé) sont également attirées par les odeurs, d'une part, du pied non lavé d'Homo sapiens et, d'autre part, d'un fromage hollandais " moelleux, très odorant au goût agréablement relevé, amer et piquant ", le limburger.
D'après "IG Nobel winners", dépêche AP, lue le 6 octobre 2006 à news.yahoo.com
Il y a un an, ils étaient deux entomologistes.

Sauvés

L'Office états-unien des pêches et de la faune sauvage a rétrogradé le Coléoptère Cérambycidé californien, Desmocerus californicus dimorphus, du statut d'espèce en danger de disparition à celui d'espèce menacée. Ce bel insecte, rouge et noir, de 2 cm de long (imago) est inféodé à tous les stades de son développement aux sureaux (Sambucus), tout particulièrement à ceux des forêts des bords des rivière et des fleuves. Une fois rasées à 90% (et le " elderberry longhorn beetle " quasi disparu, ces forêts ont bénéficié de programmes de replantation et des sureaux "habités" par le longicorne ont été transplantés dans des lieux sûrs. Des opérations de conservation qui ont bien marché.
Un voisin est un candidat très sérieux à la rétrogradation : Euphilotes enoptes smithi, Lép. Lycénidé, le " Smith's blue butterfly ", cousin du Bleu des crosses et comme lui inféodé à un sarrasin.
D'après "Agency takes species off endangered list", dépêche AP, lue le 2 octobre 2006 à news.yahoo.com
Photo

[R]


3 octobre 2006

À lire sur Internet :

Insectes déprédateurs forestiers. Par le Département santé des forêts du MAAPAR, un point sur les ravageurs des forêts avec une riche collection de fiches spécifiques à télécharger.

[R]


2 octobre 2006

Entomologie et informatique

1) Le thrips géant

C'est grâce à une photographie prise depuis l'espace, et incorporée dans la base de données " Google maps ", que l'existence d'un insecte géant a été révélée. Le thrips (Thysanoptère) - et non un perce-oreilles comme d'aucuns l'ont écrit - était posé sur deux (il mesure 50 m de long) champs près d'Arlesberg (Bade-Wurtemberg, Allemagne). Son arrivée là a dû être rude : le contenu de son intestin sourd par l'anus.
D'après " Germany menaced by 50 m insect", The Register, lu le 28 septembre 2006 à www.theregister.co.uk/
Images sur Inside Google

NDLR : même si on est M. Google, il faut souffler sur la vitre avant de numériser un document.

2) Votre écran en danger
S
elon Micro-hebdo (n° 439, 14 sep.2006), les écrans plats de nos micros sont victimes d'insectes divers (de petite taille) qui s'y faufilent par les ouïes d'aération et ajoutent au contenu du site visité une animation rigolote (vite exaspérante).
NDLR : Des insectes qui s'insinuent dans le matériel informatique, c'est vieux comme les ordinateurs : voir cette Épingle "Grillé, scotché, mais célèbre...". Si ça vous arrive, ne trempez pas l'engin dans un bain insecticide, portez-le à réparer.

3) Merci de votre collaboration

Le sujet est d'une extrême importance, pour la science et pour l'entomologie ; pourtant, il suffit d'un ordinateur ordinaire pour participer à aux recherches (à l'instar du SETI) : Il s'agit de trouver le signal optique qui déclenche, chez une mouche évoluée (Dip. Brachycère Cyclorrhaphe) posée sur un plan, le réflexe de fuite (saut et envol). Précision : le plan est transparent, le stimulus qui est composé de pixels générés par ordinateur est présenté à la face ventrale de l'insecte (bref, il s'agit d'un truc affiché par l'écran, sous la mouche posée dessus). Au laboratoire spécial de l'OPIE, où ce sujet a été repéré et défriché, un imago de la Mouche charbonneuse, Stomoxys calcitrans (Dip. Muscidé), est resté de longues minutes immobile au milieu de l'écran (15 pouces, plat), en dépit de tous les efforts de l'entomologiste, par ailleurs virtuose de la souris, qui lui passait sous les 6 tarses différents pointeurs (flèche, sablier…) et faisait s'afficher diverses pages du site /opie-insectes/ - cerataines au contenu effrayant pour une mouche.
Existe-t-il des pictogrammes (voire des mots ou des équations) qui font bondir la mouche (ou tout au moins l'incitent à cesser de se frotter les tarses avant, à quitter son air narquois et à avoir l'air de s'intéresser au stimulus) ? Des animations, des couleurs ?
Il est évident que pour avancer, élaborer des hypothèses et les tester systématiquement, la coopération de tous les entomologistes, amateurs compris, est nécessaire vu le nombre de combinaisons à essayer et d'espèces à mettre à l'épreuve ; la manip peut être faite au bureau (au labo, à l'atelier…) sans éveiller les soupçons. Chaque collaborateur veillera à disposer d'un écran propre de façon à ne pas fournir au spécimen observé une bonne raison de rester planté là (on sait que les mouches goûtent avec leurs pieds).
Que peuvent attendre la communauté scientifique et d'ailleurs l'humanité de cette investigation ?
Si l'impassibilité de la mouche est confirmée, on l'expliquera par l'évolution : nul prédateur n'a jamais menacé une mouche ni une ancêtre de mouche en arrivant par en dessous au travers de son support (certains Diptères, plutôt inférieurs, se posent sur l'eau, milieu qui renferme des truites. Ici, il s'agit de mouches terrestres, on l'a compris) et la gent muscide a mieux à faire à être prête à réagir à ce qui arrive par en haut.
Si une configuration particulière de pixels a des propriétés chasse-mouche, l'OPIE diffusera un logiciel défensif anti-atterrissage, économiseur d'écrans (voir l'Épingle " Bombe insecticide ".

4) le grouillomètre

Swis Track est un logiciel qui permet d'enregistrer la trace des déplacements individuels des éléments d'un " essaim " d'objets modbiles indifférentiés. Dans sa dernière version, il est capable de pister une trentaine d'individus (non marqués), robots ou insectes, évoluant dans une arène. Il est développé à l'École polytechnique de Lausanne, dans le cadre du projet européen Leurre. Cet outil d'éthologie - pour analyser des comportements collectifs - rendra sans doute obsolètes les manips fastidieuses d'analyse à la main de photographies successives, de suivi par plusieurs observateurs, de télépistage multiple, de repérage des traces, etc. Il est infatiguable.
D'après "New Software Tracks Swarms of Insects or Robots", par Bill Christensen, Technovelgy.com, lu le 30 septembre 2006 à //technovelgy.com
Swis est un acronyme de Swarm-Intelligent Systems.
À voir : un vidéogramme de démonstration.
Àvoir (si possible) Alice au pays des cafards, film de Jean-Pierre Gibrat co-produit par Trans Europe Film, ARTE France et CNRS Images&Media.
À lire, la publication (en anglais) : N. Correll, G. Sempo, Y. Lopez de Meneses, J. Halloy, J.-L. Deneubourg, and A. Martinoli. SwisTrack: A Tracking Tool for Multi-Unit Robotic and Biological Systems. IEEE/RSJ International Conference on Intelligent Robots and Systems (IROS), 2006.

[R]


28 septembre 2006

À lire sur Internet :

Le pas soyeux de la tarentule, par Cécile Dumas, Sciences et Avenir, le 28  septembre 2006.
Une tarentule, Aphonopelma seemanni, secrète de la soie au bout de ses pattes pour mieux adhérer à la paroi.

[R]


26 septembre 2006

Coupe-file/coupe-faim

Les parcs d'attraction états-uniens Six Flags veulent marquer le coup à l'occasion du 16e anniversaire de leur fête de la peur, organisée à l'occasion d'Hallowen. D'où l'organisation d'un concours du plus gros mangeur de blattes vivantes, le record à battre est détenu par Ken Edwards, un Anglais, qui en a avalé 36 en 1 minute. D'où l'offre à qui mangera une blatte d'un coupe-file pour profiter sans attendre de quelques trains fantômes et autres grands-huits. Le Dictyoptère en question est la Blatte souffleuse de Madagacar, Gromphadorhina portentosa (Dyct. Oxyhaloïdé).
L'association People for Ethical Treatment of Animals proteste contre l'emploi de ces gentilles créatures pour de telles pitreries publicitaires.
D'après, entre autres, " Six Flags Giving Front of Line Pass To Cockroach Eaters ", lu le 26septembre 2006 à www.ultimaterollercoaster.com
Ce gros cafard, vendu par l'OPIE à des fins d'élevage et de pédagogie, sert beaucoup d'amusement outre-Atlantique. (Re)lire, entre autres, Athlétisme et politique, Épingle publiée ici en 2004.

Leur bec sucré les perdra

Les femelles des moustiques vectrices du paludisme ne se nourrissent pas seulement de sang mais aussi - on l'avait un peu négligé - de liquides sucrés comme le nectar des fleurs, source essentielle d'énergie pour voler. Des entomologistes israéliens ont pulvérisé les acacias d'une oasis avec un jus sucré empoisonné au spinosad. Éliminant du coup les moustiques du lieu. Le procédé, qui devrait s'appliquer surtout à des paysages sahéliens (pauvres en plantes), doit faire ses preuves dans des milieux non isolés.
D'après " Mosquitoes' sweet tooth targeted ", BBC News, le le 26 septembre 2006 à /news.bbc.co.uk
Le spinosad est un produit de fermentation par la bactérie actinomycète Saccharopolyspora spinosa. C'est un toxique du système nerveux des insectes, considéré comme relativement peu nocif pour l'environnement et à ce titre généralement autorisé en agriculture biologique. Cet insecticide mis sur le marché par Dow Chemical en 1998, est commercialisé pour la lutte contre de nombreux insectes ravageurs agricoles.

Bt : un tueur pas solitaire

Les propriétés insecticides du cristal de Bacillus thuringiensis ont été entrevues en 1911 par Berliner. À partir des années 1950, on mettra au point l'emploi de cette bactérie "Bt" comme auxiliaire de lutte biologique contre divers insectes phytophages et comme source de gènes d'intérêt pour des plantes génétiquement améliorées, tolérantes à des ravageurs. Le mode d'action sera précisé : la toxine du cristal, dans certaines conditions d'acidité, perturbe la physiologie de la paroi de l'intestin moyen qui laisse passer la spore dans l'hémolymphe, où elle provoque une septicémie fatale.
À la lumière du travail de Nichole Broderick, mémorisante de l'université du Wisconsin (États-Unis), il faut réécrire ce morceau de cours.
Ayant détruit la faune bactérienne du tube digestif de chenilles de Bombyx disparate (Lymantria dispar, Lép. Lymantriidé), elle s'aperçoit que celles-ci résistent à des doses décuples de Bt. Réintroduisant une par une les quelque vingt espèces de bactéries qu'héberge naturellement la chenille, elle met en évidence qu'Enterobacter NAB3 restaure les capacités larvicides du Bt. Dans des expériences ultérieures, elle montre que cette espèce se développe dans l'hémolymphe de L. dispar aussi bien que sur un bon milieu de culture, alors que B. thuringiensis disparaît au bout de 6 heures ; et que des bactéries Escherischia coli productrices de Bt, tuées par la chaleur, introduites dans l'hémolymphe, ne tuent pas la chenille si aucune autre bactérie n'est présente. En l'absence de toute bactérie, la paroi intestinale, " trouée " par la toxine de Bt, se réparerait très vite.
La mort d'un insecte suite à l'application de Bt serait-elle due à l'envahissement de la cavité générale par Enterobacter ? C'est sans doute plus complexe. Les recherches continuent.
D'après " Bt Pesticide No Killer on Its Own, Overturning Orthodoxy", par David Biello, Scientific American, lu le 26 septembre 2006 à www.sciam.com/
Article source : à paraître dans les PNAS, du 26 septembre 2006.

[R]


23 septembre 2006

À lire sur Internet :

Trois tonnes d'un pesticide bio ont été répandues dans le Parc.La Camargue se résigne à canarder ses moustiques.Par Par Pierre Daum. Libération, 23 septembre 2006

L’ennemi mortel des moustiques va-t-il enfin être mis à la disposition des Réunionnais ? Témoignages, 23 septembre 2006
"L’ennemi bio des moustiques s’appelle le Bacillus thuringiensis israelensis (Bti). Pourquoi refuse-t-on toujours d’en doter les Réunionnais, qui le réclament pour devenir des acteurs à part entière, efficaces et permanents de la lutte contre l’Ædes albopictus, vecteur du chikungunya ?"

[R]


22 septembre 2006

À lire sur Internet :

Des grillons réduits au silence. Sciences et Avenir, 22 septembre 2006.
"Entre chanter pour attirer la femelle et rester silencieux pour éviter d’être parasité par une mouche, certains grillons des îles hawaïennes ont fait leur choix. Ils préfèrent se taire."

L'OMS relance l'utilisation du DDT pour lutter contre le paludisme. Par Paul Benkimoun, Le Monde, 19 septembre 2006.
À lire sur cette page : "Le DDT : une abomination".

La Mouche de la science

Dans les labos, la Mouche du vinaigre, Drosophila melanogaster (Dip. Drosophilidé), fait avancer les sciences - humaines autant que possible. Quatre exemples tout récents.

Une série de gènes (une quinzaine) gouverne l'agressivité de la Mouche du vinaigre, un résultat qui met en évidence des mécanismes nouveaux qui pourraient intervenir dans des comportements anormaux chez l'homme et d'autres animaux. Pour mesurer l'agressivité d'une souche de drosos : offrir une (unique) gouttelette sucrée à une bande de mâles affamés (à jeun depuis 1 heure ½ ) et compter les coups.
D'après "Fruit Fly Aggression Study Has Human, Animal Relevance", communiqué de presse de l'université de Caroline du Nord, lu le 20 septembre 2006 à www.newswise.com

Les drosos (imagos) n'aiment pas la caféine (amère) sauf celles de souches qu'on a modifiées pour les priver d'une protéine ("Gr66a") présente dans les soies sensorielles de leur trompe. Ces mouches GM avalent indifféremment une pitance sucrée et une pitance caféinée. Mais la perception du goût amer d'autres substances dépend en général de protéines réceptrices différentes. La perception de l'amertume du thé est régie par Gr66a, mais pas celle du chocolat.
D'après " Fruit Flies Have Something To Tell You About Caffeine ", lu le 21 septembre 2006 à www.medicalnewstoday.com

L'asticot de D. melanogaster possède des groupes de neurones distincts qui attribuent une valeur positive ou négative à un stimulus appliqué lors d'un apprentissage. Des neurones qui émettent respectivement de la dopamine (cas d'une récompense associée) ou de l'octopamine (punition). Pour établir ceci, on a dû améliorer génétiquement les drosos, en leur greffant le gène de la " channelrhodopsine-2 ", marqueur de neurones, qui active ceux-ci par simple éclairage (lumière bleue). Le dressage lumineux...
D'après "Researchers Identify Neurons That Assign Value During Learning", Cell Press, 17 septembre 2006, lu à www.sciencedaily.com

Le cerveau a besoin du sommeil pour enregistrer les expériences liées à l'apprentissage et à la vie en société. Les drosophiles adultes vivant en groupe font des siestes d'une heure - plus si le groupe est nombreux -, leurs congénères isolés (depuis l'émergence), piquent du nez un petit quart d 'heure seulement. Apprendre est fatiguant : les messieurs astreints à un entraînement intensif (et difficile) à ne pas engager de préliminaires avec des dames (on leur offre en fait des mâles parfumés à la phéromone sexuelle femelle) doivent dormir plus longtemps et, si on les prive de sommeil, oublient tout.
D'après " Fruit fly study sheds light on human sleep ", lu le 22 septembre 2006 à www.msnbc.msn.com

PS : pour ce qui est des études sur l'obésité, avec repas hyper- et hyposucrés, arabette des dames riche ou pauvre en amidon, c'est la Teigne des crucifères, Plutella xylostella (Lép. Ypeunomutidé), qui s'y colle
D'après "Insect study provokes question over obesity causes", lu le 21 septembre 2006 à
www.foodnavigator.com.

Dessin : oeuf de D. melanogaster

[R]


16 septembre 2006

Insecte, en américain ancien

Ce signe - indubitablement un insecte, possiblement une fourmi - figure en 3 exemplaires gravé sur une pierre (36 x 21 x 13 cm) trouvée à Cascajal (Vera-Cruz, Mexique). Il fait très probablement partie d'un texte établi et gravé, il y a 2 000 ans, par des Olmèques. C'est l'écriture la plus ancienne jamais trouvée en Amérique.
D'après " Ancient civilisations in Mexico developed a writing " system as early as 2,000 years ago, new evidence suggests. ", par Helen Briggs , BBC News, lu le 15 septembre 2006 à //news.bbc.co.uk/

Texte intégral

Hyménoptères = insécurité

Routière. Franchissement de ligne jaune et délit de fuite sont reprochés par la police d'Atkinson à une habitante d'Hampsted, Linda Coutts, dont la voiture a écrasé quelques buissons et, surtout, fracassé le panneau d'affichage des offices devant l'église. Pas de portable : elle est rentrée directement chez elle prévenir son mari ; le grand coup de volant : c'est la faute d'une guêpe.
Domiciliaire. Le propriétaire d'une maison inhabitée de Morganton y surprend des hôtes indésirables : des guêpes, tout un nid, qui l'agaçent prodigieusement tout au long de sa visite. Aussi revient-il s'occuper d'elles avec un bidon d'essence et une boîte d'allumettes. La maison en bois et le nid en carton sont en cendres.
Lu à www.eagletribune.com et à www.morganton.com, respectivement. Ces deux histoires se passent aux Étatz-Unis, dont un habitant, c'est bien moins drôle, vient d'être tué par des piqûres de Fourmi d'Argentine (Linepitema humile).

À lire sur Internet :

Des chercheurs veulent déclencher une "guerre civile" chez des fourmis. TV5 Monde, 16 septembre 2006.

[R]


13 septembre 2006

À lire sur Internet :

Une abeille méchamment trompée, par Cécile Dumas, Sciences et Avenir, 13 septembre 2006
" Pour atteindre les réserves de nourriture qu’elles convoitent, les larves d’un coléoptère font croire à l’abeille mâle qu’elles sont une abeille femelle. Pour cela, elles s’agglutinent pour imiter la forme du corps de la promise et vont jusqu’à produire une substance chimique présente chez la femelle de l’abeille Habropoda pallida. C’est ce que montre les travaux de deux entomologistes californiennes, publiés cette semaine dans les PNAS. "
A (re)lire : Les Coléoptères Méloïdés cleptoparasites de nids d'abeilles solitaires (par Claire Villemant)

[R]


11 septembre 2006

À lire sur Internet :

Premières hypothèses sur la manière dont la maladie de la langue bleue a gagné l'Europe, par Jean-François Haït. Le Monde, 12 septembre 2006.
À (re)lire :Langue bleue, Épingle de l'an 2000.

La Camargue s'attaque à ses moustiques, jusque-là intouchables. TV5Monde, 9 septembre 2006.

Premier cas de paludisme " autochtone " en France depuis 1972. Le Figaro, 6 septembre 2006.
" Pour la première fois depuis 30 ans, une personne a contracté le paludisme après avoir été piqué sur le territoire français, et non dans un pays étranger. Aucune alerte sanitaire n'a été déclenchée. "

Sauterelles = insécurité

Le 6 septembre 2007, à Öhnsingen (Suisse), une jeune femme saute dans le fossé longeant la route - avec sa voiture. Roulant vitre ouverte, elle avait reçu une sauterelle (un Orthoptère, dont on ignore jusqu'au nom de famille) en plein visage et, sous le coup, avait donné un grand coup de volant.
Ce même jour, à Stade (Allemagne), une alarme clignotante signale aux passants qu'il se passe quelque chose de louche à la banque. Policiers et pompiers, alertés, trouvent un intrus, coincé (et grillé) entre deux fils électriques : une sauterelle (Orth., possiblement de la même famille mais l'histoire ne le dit pas) qui avait fait sauter le disjoncteur.
Peu de temps au paravant, deux jeunes chiens californiens vomissent et semblent vouloir se débarrasser de quelque chose coincé dans leur gosier. Le télévétérinaire d'un webjournal local diagnostique une parasitose gastrique à Physaloptera (un Nématode) attrapée et entretenue par la consommation de sauterelles (l'espèce importe peu, le ver vit à l'état larvaire chez des insectes divers), leur proie préférée ces derniers temps. Conseil au maître : dégoûtez-les des insectes.
D'après, respectivement, NouvelObs.com, L'Express. et www.insidebayarea.com
Les sauterelles sévissent aussi dans la langue française : à voir dans Parlez-vous entomo ?

[R]


4 septembre 2006

À lire sur Internet :

Découverte d'insectes fossiles dans l'ambre d'Amazonie, communiqué du CNRS, 28 août 2006.
" Au Nord du Pérou, il y a 15 à 12 millions d'années, des insectes, acariens et autres arthropodes se sont fait piéger dans la résine le long de troncs d'arbre ou de branches. Une équipe internationale de paléontologues et de géologues les a retrouvés fossilisés dans l'ambre. Cette découverte est la première du genre en Amazonie occidentale. Grâce à elle, les chercheurs prouvent l'existence précoce d'une grande biodiversité terrestre dans la région, dans un environnement forestier et sous un climat chaud et humide. Ces résultats sont publiés en ligne sur le site des Proceedings of the National Academy of Sciences. "

La rentrée des papillons

Les écoles rouvrent, les instituteurs relancent l'élevage de chenilles, activité d'éveil très prisée, paisible, pleine d'enseignements…
Mais ces cages dans les classes sont l'objet d'une controverse et le sujet d'un article dans le New York Times, par un prof de bio. Les amis de la Belle Dame, Vanessa cardui (Lép. Nymphalidé), l'espèce la plus souvent élevée, s'opposent aux éleveurs des " fermes à papillons ".
Ces derniers sont environ 45 aux États-Unis, qui livrent bon an mal an 11 millions d'individus. Le scolaire n'est pas leur seul débouché : ils encouragent les lâchers lors des mariages, et facturent quelque 75 € la douzaine de papillons en état de vol. Par ailleurs, le kit d'élevage " écoliers " - un manuel, une cage en gaze, 3 à 6 chenilles et leur provende - coûte un peu moins de 30 €. Dans les deux cas, les papillons se retrouvent dans la nature.
La North American Butterfly Association dénonce le transport d'une espèce dans une région où elle n'est pas présente (interdit par les lois fédérales), la pollution génétique des populations locales, l'introduction possible de maladies, la compétition avec les congénères locaux pour le nectar (rare), l'encouragement du braconnage (pour ce qui est du Monarque, assez souvent utilisé), voire l'abaissement moral de qui utilise ainsi la merveilleuse créature comme un futile objet volant.
La North American Butterfly Association défend les éleveurs et nie toute espèce de risque grave.
Pourrait-on trouver des aménagements aux pratiques actuelles pour un usage raisonnable et " durable " de ce genre d'insectes ? À l'école, des fourmis (locales) seraient tout aussi intéressantes à observer, propose l'auteur de l'article. On pourrait mettre sur le marché des papillons de mariage stérilisés - et ce n'est pas l'acheteur du lot " Plein le ciel " à 250 € qui rechignerait à un petit surcoût. Les papillons scolaires industriels, leur prestation achevée, devraient être tués - pardon, mis à s'endormir au congélateur. Mais si l'idée de la mort insupporte, alors on travaillera avec des individus d'une espèce locale, ramassés près de l'école, qui, un fois l'élevage achevé (si jamais il a réussi) seront restitués à Dame Nature.
D'après "Butterfly Kiss-Off", par J.A. Lockwood, The New York Times, 24 août 2006, lu à www.nytimes.com
Image de Vanessa (Cynthia, Pyrameis) cardui :  B. Lalanne-Cassou/INRA

Mines de renseignements

Rappelons qu'une destruction massive de la flore et de la faune a eu lieu il y a 65,5 millions d'années. Et que 9 millions d'années plus tard, la vie avait repris ses droits. Que s'est-il passé entre temps ?
Des paléobiologistes de la Smithsonian Institution et du Muséum de Denver (États-Unis) ont inspecté 14 999 feuilles fossiles prélevées sur 14 sites - 4 du Crétacé tardif, 9 du Paléocène et 1 du début de l'Éocène. Pour y relever morsures, décapages, encoches, découpures, trous, galles, mines…, toutes traces d'exploitation par des insectes phytophages - dont les fossiles sont le plus souvent absents.
Dans la plupart des cas, les richesses spécifiques botanique et entomologique sont en concordance, situation normale pour une forêt. Mais deux sites ont réservé des surprises aux chercheurs.
Près de Castle Rock (Colorado), ils ont dénombré plus de 200 taxons végétaux : la diversité d'une forêt tropicale humide, poussant là 1,7 millions d'années après l'extinction de la transition entre Crétacé et Tertiaire (dite K-T). Et relevé très peu d'attaques d'insectes.
À Mexican Hat (Montana), ils ont trouvé 16 espèces de plantes (la diversité habituelle), hébergeant de très grandes quantité et diversité de mineuses (Diptères, Lépidoptères et Hyménoptères) - une situation jamais observée, même au Crétacé avant la crise K-T. Après le bouleversement des réseaux trophiques, il y aurait eu là, dans cet isolat, après une période d'instabilité, l'installation d'une sorte d'équilibre créé par l'occupation des niches par des insectes phyllophages opportunistes survivants qui se sont spécialisés.
La reconstruction des entomofaunes associées aux peuplements végétaux - un processus qui a pris 8 millions d'années - a été, selon cette découverte, beaucoup plus chaotique qu'imaginé auparavant.
D'après "Recovery After The Dinosaur Extinction", Science Daily, lu le 24 août à www.sciencedaily.com

Une horloge à 2 neurones

Deux chercheurs canadiens viennent de montrer que le Bourdon fébrile, Bombus impatiens (Hym. Apidé), mesure les intervalles de temps.
Les bourdons, habitués à tire la langue pour recevoir une récompense, anticipent légèrement sur la prochaine distribution - celle-ci étant faite à intervalles réguliers. Ceci même si deux rythmes se superposent.
Il suffit donc d'un système nerveux très simple pour percevoir et mesurer le temps.
D'après "Bumble Bees Can Estimate Time Intervals", d'après Cell Press, lu le 25 août 2006 à www.sciencedaily
Article source dans Current Biology ,16, 1636--1640, August 22, 2006 DOI 10.1016/j.cub.2006.06.064

Horreur cicadaire

La cour de Lorraine Cork, enseignante à la retraite vivant non loin de Philadelphie (États-Unis) est creusée d'une bonne cinquantaine de trous gros comme le poing. Des trous faits par une énorme (2 pouces de long) guêpe à l'allure féroce. Le chien Labrador de Lorraine est-il en péril, surtout qu'il se remet d'une opération au cœur ? Elle interroge Chuck Holliday, entomologiste au Lafayette College : non, il ne craint rien ; le monstre pique rarement et faiblement.
Fascinée par cet insecte, Sphecius speciosus (Hym. Sphecidé), Lorraine entreprend d'aider le professeur et note ce que les guêpes rapportent au terrier depuis les arbres alentour : des cigales, rien que des cigales (d'espèces variées). Celles-ci, déposées paralysées, seront boulottées vivantes par la larve, lentement. Une cigale pour un futur mâle de S. speciosius, 2 pour une femelle.
Pour Chuck, dont c'est La bête, 2006 est une année à Sphecius. Il est assailli de questions et reçoit des spécimens de partout. Il en conserve 5 000, protégés par des boules antimites. Tellement de boules de paradichlorobenzène… au point de se retrouver à l'hôpital.
D'après "About those killer wasps... A scary swarm - if you're a cicada", par Dawn Fallik, The Philadelphia Inquirer, le 29 août 2006, lu à www.philly.com
Image de l'adulte
Les boules de "naphtaline" ont été épinglées cet été.

Barbe Agnew...

... A sauvé, estime-t-elle, un millier de Monarques (Danaus plexippus, Lép. Nymphalidé) cette année. Cette fleuriste états-unienne de Milwaukee part toutes les nuits récolter les œufs sous les feuilles des asclépiades de terrains bientôt nettoyés au bulldozer. Elle élève les chenilles dans un enclos derrière sa boutique puis accroche les chrysalides à une branche d'arbre en vitrine. Les papillons seront relâchés (voir ci-dessus). "Ce que je fais, c'est pour inspirer aux gens le respect des habitats menacés ; pour aider le Monarque, il vaudrait mieux que chacun sème de l'asclépiade."
D'après "Milwaukee woman rescues butterflies ", par Dinesh Ramde, dépêche AP, lue sur Yahoo! , le 29 août 2006, à news.yahoo.com

Naziptère

L'espèce, un Coléoptère Carabidé cavernicole découvert en 1937 par Oscar Scheibel est, en danger de disparition, tant dans la nature (en Slovénie) que dans les collections. Certains, en effet, lui font une chasse acharnée, pour en posséder un spécimen ou le vendre (le cours est à 1 000 €).
Il s'appelle Anophtalmus hitleri.
Les deux façons de le protéger - irréalisables l'une comme l'autre - sont de fermer les grottes et de le renommer.
Proposé en 1949, le changement de nom du fossile Rochlingia hitleri (Paléodictyoptère Homoioptéridé) fut refusé par la CINZ (Commission internationale de nomenclature zoologique).
D'après "German Neo-Nazis are chasing after a rare Hitler-bug", La Pravda, lu le 21août 2006 à english.pravda.ru
Timbre yougoslave sur le site de Patrice Bonafonte : Anophtalmus schmidti.

Mars attaque

La Papouasie-Nouvelle-Guinée voit sa production de cacao diminuée par les attaques d'un ravageur, le Foreur des cabosses du cacaoyer, Conopomorpha cramerella (Lép. Gracillariidé). En conséquence de quoi, le prix de cette denrée d'exportation (qui arrive en second derrière le café), très instable ces derniers temps, risque de s'envoler, au grand dam des fabricants de barres chocolatées.
C'est pour faire face à cette menace qu'une équipe de martiens (si l'on peut nommer ainsi des ingénieurs de la firme Mars, fabricant des Snickers et des M&M) a débarqué sur l'île pour s'attaquer au " CPB " (le nom commun de la chenille en anglais). Leurs armes : des analogues de phéromones de rapprochement des sexes et autres, pour appâter des pièges.
La lutte culturale, par ailleurs, a montré son efficacité dans des pays voisins, affectés par le même ravageur. Elle consiste à associer, entre autres, des récoltes échelonnées fréquentes et des tailles. Il reste à l'enseigner et à la faire adopter par les petits producteur qui, actuellement traitent chimiquement (pour peu qu'ils en aient les moyens) - ce qui est inefficace et nocif pour l'entomofaune notamment - ou pallient la baisse des rendements en augmentant les surfaces plantées, au détriment de la forêt qu'ils défrichent.
D'après, notamment, "Invasion of the Cocoa Pod Pest", par Lauren Foster, Los Angeles Times, lu le 14 août 2006 à www.latimes.com
Image du papillon

[R]


25 août 2006

À lire sur Internet :

Un claquement de mandibules sans pareil, par Cécile Dumas, Sciences et Avenir, le 23 août 2006
Odontomachus bauri (Hym. Formicidé) claque ses mandibules à la vitesse record de 65 m/s.

[R]


12 août 2006

À lire sur Internet :

Le papillon parasite de la vigne tombe dans le piège de l'INRA, AFP/TV5Monde, 11 août 2006.
Lobesia botrana (Lép. Tortricidé). Fiche HYPPZ

[R]


9 août 2006

Biodiversité et politiques territoriales. XIVe Congrès des Conservatoires d'espaces naturels , à Salins-les-Bains, dans le Jura, du 19 au 22 octobre 2006.

À lire sur Internet :

Big Brother s'invite chez les insectes, par Matthieu Quiret, Les Échos, 9 août 2006

Velutina fait son nid, par Benoît Caurette, Sud-Ouest, 4 août 2006
Un frelon importé d'Asie dans le département se propage, sans menace pour l'homme
Zen Velutina, Sud-Ouest, 5 août 2006
Velutina peu vorace, par Benoît Caurette, Sud-Ouest, 9 août 2006.
"A mesure qu'il est observé, le frelon asiatique démontre un pouvoir de nuisance extrêmement limité."

La "hormiga culona", une fourmi de Colombie qui séduit les gourmets , par Joshua Goodman, Le Nouvel Observateur du 8 août 2006.

Les profiteurs de la canicule

En Angleterre, le mois de juillet anormalement chaud a été catastrophique pour le paysage, les végétaux et les eaux superficielles. Mais "fabulous" ou "fantastic", aux dires de naturalistes locaux, pour les papillons de jour et ceux de nuit.
Le Shropshire Wildlife trust signale la pullulation de deux Lépidoptères Lycénidés : le Thècle de l'orme, Satyrium w-album, espèce considérée comme menacée depuis la disparition des ormes tués par la graphiose, et l'Azuré de l'ajonc (alias Argus bleu), Plebejus argus.
En outre, des insectes " continentaux " sont présents en grands nombres. Ainsi la Noctuelle gamma, Autographa gamma (Lép. Noctuidé), le Moro-sphinx, Macroglossum stellatarum (Lép. Sphingidé), le Sympètrum à nervures rouges, Sympetrum fonscolombi (Odon. Lestidé), l'Anax napolitain, Anax parthenope (Odon. Aeschnidé) et la Decticelle bariolée, Metriopa roeseli (Orth. Tetigoniidé).
Cette dernière apportant, dans le paysage sonore britannique, quelquechose d'inoui.
D'après " Winners and losers among British wildlife as summer heatwave transforms the landscape ", par Michael McCarthy, The Independent, lu le 6 août 2006 à news.independant.co.uk

Luttes ouvrières : la force du nombre

Colby Tanner, mémorisant à l'université de l'Utah (États-Unis), a organisé des combats de fourmis, à 5 contre 5 ou à 1 contre 1. L'enjeu : un morceau de thon trempé dans du jus d'ananas. Les adversaires : des ouvrières de Formica xerophila (Hym. Formicidé) d'un côté et des ouvrières d'une espèce voisine de l'autre. Les individus de F. xerophila provenaient soit d'un nid très populeux, soit d'un petit groupe.
Il en ressort que les ouvrières de F. xerophila qui se " savent " ressortissantes d'un groupe nombreux font preuve de plus d'agressivité. Et l'examen des épreuves montre qu'elles dissuadent plus souvent la fourmi d'en face d'engager le combat. Si celui-ci a lieu, elles parviennent plus fréquemment à tuer leur adversaire mais, en moyenne, leurs rangs comptent autant de mortes.
Les fourmis se battent pour des ressources limitées. La force des grands groupes est ainsi, grâce à un mécanisme de signalement qui reste à préciser, de dissuader les concurrentes de les attaquer.
D'après " Ants More Aggressive When in Gangs", Live Science, lu le 31 juillet 2006 à www.livescience.com

[R]


3 août 2006

À lire sur Internet :

L’instinct grégaire chez le criquet migrateur : une prédisposition génétique, par Marie-Pierre Chapuis, Antoine Foucart et Michel Lecoq, CIRAD.

Le DDT : une abomination

En 1972, le dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT) est interdit d'emploi aux États-Unis, et, dans les années qui suivent, dans de très nombreux pays. Ceci en raison de ses effets secondaires nuisibles à long terme et loin des zones d'épandage pour la faune, notamment des vertébrés. Le DDT est une matière active organochlorée très peu toxique (dans l'immédiat) pour l'homme, facile d'emploi et efficace. Ses inconvénients ont été jugés rédhibitoires, une décision politique hâtive et peu fondée, qui a causé des millions de victimes, peut-on aussi penser.
Beaucoup voient en plus dans cette interdiction " globalisée " une énorme hypocrisie : les " Occidentaux " l'ont imposée aux pays pauvres , une fois le paludisme (et d'autres problèmes entomologiques) éliminé chez eux , grâce… au DDT, utilisé en masse.
Actuellement, de nombreux responsables de la santé publique, au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda, réclament qu'il soit de nouveau utilisé pour détruire les moustiques (Anopheles spp., Dip. Culicidés) vecteurs du paludisme. Leurs arguments : le nombre de cas de paludisme a quintuplé en 15 ans (en Ouganda), la maladie tue, en Afrique, 1 million de personnes par an, un impact trois fois celui du SIDA, bien plus " intéressant ". Il faut agir - avec ce dont on dispose, en attendant mieux. Les moyens de lutte alternatifs préconisés par les " Occidentaux " restent au stade expérimental ou sont trop difficiles à mettre en œuvre (moustiquaires imprégnées) et chers. Les médicaments, faute de recherches soutenues, sont largement obsolètes.
Il faut agir mais le DDT est réellement dangereux : l'Union européenne a déjà prévenu les autorités ougandaises que son usage en lutte antivectorielle entraînerait sûrement l'arrêt de leurs exportations de fleurs coupées, un marché de près de 400 millions d'euros et des milliers d'emplois.
D'après, entre autres, " Africa ponders DDT's return to fight malaria ", par Edmund Sanders / Los Angeles Time, lu le 2 août 2006 à www.detnews.com

[R]


Le 31 juillet 2006

À lire sur Internet :

Lutte biologique contre le criquet pèlerin - Nouvelles armes face à un ennemi ancestral, FAO.
PAN (phénylacétonytrile = phéromone), Green Muscle (Metarhizium anisopliae = champignon), IGR (antihormones) et eLocust2 (système de communication.

Courtes Épingles d'été

Les fourmis charpentières déserticoles (Camponotus spp., Hym. Formicidés) font des provisions de graisse en vue des jours difficiles. Elles peuvent les accroître, de deux façons, selon l'espèce : en produisant des soldats tous plus gras ou en " désignant " plus de soldats gras. Les réserves lipidiques sont redistribuées dans la fourmilière par trophallaxie ou via des œufs stériles. [University of Chicago Press Journals, 26 juillet 2006]

Les mâles de certaines mantes (Dictyoptères), on le sait, peuvent être victimes de pratiques cannibales de la part des femelles. Et ils le savent : ils aménagent leurs pratiques précopulatoires (vitesse d'approche, cour et préliminaires, posture) vis-à-vis d'une femelle plus ou moins affamée, état qu'ils sentent d'une façon ou d'une autre. [Science Blog, 27 juillet 2007]

Les planteurs de coton transgénique (Bt) résistant au " bollworm " (Noctuelle de la tomate, Helicoverpa armigera, Lép. Noctuidé) ont enregistré d'abord un bénéfice (rendement accru et traitements moindres). Au bout de 6 ou 7 ans d'usage, ils déchantent, face aux dégâts - qu'ils ne savent pas maîtriser - de ravageurs autrefois très secondaires, comme les capsides (Hém. Miridés), dont les populations étaient maintenues très bas par les insecticides généralistes employés jadis. Le résultat d'une enquête états-unienne au près de 500 agriculteurs chinois. Une conséquence très classique de l'emploi d'une méthode sélective de lutte. [Nature, 27 juillet 2006]

Arrivée avec de graves lésions cutanées aux jambes et dans un état avancé de confusion mentale, une malade de 18 ans a laissé perplexes les médecins de l'hôpital de la Timone (Marseille) - d'autant que sa sœur jumelle présentait, un peu moins prononcés, les mêmes symptômes. Jusqu'à ce qu'on découvre dans sa table de nuit un sachet de boules de paradichlorobenzène, qu'elle avait l'habitude de sniffer. Privées d'antimite, les patientes ont fini par guérir. [Yahoo! News, 27 juillet 2007]

Les nids de guêpes ont atteint, cet été, une taille record (un ballon de beach-ball) à Édimbourg (Écosse), en conséquence d'un climat exceptionnellement chaud et propice aux petits Homoptères, provende de ces Vespidés. L'automne venant, les nids se surpeuplant, leurs ressources se raréfiant, ces insectes deviendront plus agressifs. [news.scotsman.com, 29 juillet 2006]

Durant une sortie organisée dans le cadre de la Semaine des insectes (en juin) dans un parc du comté de Down, un gamin a ramassé un carabe qu'il a tendu à l'animateur, lequel fut fort embarrassé et le fit déterminer. Il s'agissait de la Nébrie à marge fauve, Leistus rufomarginatus (Col. Carabidé), un envahisseur (gentil ?) signalé au Royaume-Uni en 1942, en Écosse en 1994 et, donc en Irlande en 2006, par cet entomologiste de huit ans. [www.belfasttelegraph.co.uk, 27 juillet 2006]

Record de distance : des Bourdons terrestres (Bombus terrestris, Hym. Apidés), marqués d'un un numéro collé sur leur thorax, lâchés à 13 km de leur nid, l'ont regagné au vol, se guidant probablement sur l'horizon, sans se perdre. À l'étonnement des chercheurs qui étudient les capacités d'affouragement de ces espèces menacées au Royaume-Uni. [news.bbc.co.uk, 26 juillet 2006]

[R]


Le 25 juillet 2006

À lire sur Internet :

« L'Homère des insectes » en ses murs, par Rafaële Brillaud, Libération, mardi 25 juillet 2006
"La maison du savant Jean-Henri Fabre (1823-1915), célébré par Hugo, vient d'être rouverte au public."

Une pensée résolument antidarwinienne, Par Sylvestre Huet, Libération, mardi 25 juillet 2006.
"Pour Fabre, les insectes sont des créations «parfaites», puisque divines. Une impasse."

[R]


Le 24 juillet 2006

Alerte au Frelon asiatique

Le Frelon asiatique Vespa velutina (Hym. Vespidé) a été récemment introduit en France. Un habitant du Lot-et-Garonne a observé avec intérêt, à partir d'avril 2005, la construction d'un nid et le développement d'une colonie sous la terrasse de sa maison. À aucun moment les frelons ne se sont montrés agressifs. Le nid, de forme quasiment sphérique, atteignait plus de 40 cm de diamètre. Ce n'est qu'après la mort de la colonie et la chute du nid en novembre 2005 que des spécimens m'ont été envoyés pour identification. Un article décrivant l'insecte et son nid devrait paraître prochainement dans la revue Apidologie, sous ma signature, ainsi qu'un texte plus " grand public " dans Insectes.

En Europe, les colonies de toutes les guêpes sociales de la famille des Vespidés (guêpes communes, frelons et polistes) ne vivent qu'un an et seules les jeunes reines fécondées passent l'hiver cachées dans un abri. La reine fondatrice ébauche un nouveau nid au printemps, pond quelques œufs et soigne les premières larves jusqu'à ce qu'elles deviennent des ouvrières (femelles stériles) qui prendront en charge la construction du nid et l'entretien de la colonie.

Tous les frelons capturés dans le Lot-et-Garonne sont des Vespa velutina de la variété nigrithorax que l'on reconnaît à leur thorax entièrement brun noir velouté et à leurs segments abdominaux bruns, bordés d'une fine bande jaune orangé. Seul le 4e segment de l'abdomen est presque entièrement jaune orangé. Les pattes brunes, sont jaunes à l'extrémité. La tête est noire et la face jaune orangé. Cette espèce exotique est impossible à confondre avec la seule espèce de frelon vivant en France, le Frelon d'Europe, Vespa crabo, qui a le corps taché de roux, de noir et de jaune et l'abdomen jaune rayé de noir.

La variété V. velutina nigrithorax vit au Nord de l'Inde, en Chine et dans les montagnes d'Indonésie (Sumatra, Sulawesi). Elle est donc capable de survivre, en Asie continentale, sous des climats comparables à ceux du Sud de l'Europe. On peut donc craindre que le Frelon asiatique s'acclimate et se répande en Europe comme cela a été le cas ces dernières années pour un pélopée (guêpe maçonne de la famille des Sphécidés), Sceliphron curvatum. Les conditions climatiques actuelles sont particulièrement favorables à la multiplication de ces espèces originaires de régions plus chaudes. Mais l'installation de V. velutina en France peut avoir des conséquences graves car, dans sa région d'origine, ce frelon est un important ennemi des autres Hyménoptères sociaux (guêpes, abeilles) dont il attaque les nids pour se nourrir du couvain. En Inde en particulier, V. velutina est un prédateur redouté des apiculteurs. Il nidifie dans la frondaison des arbres, dans les abris aérés et beaucoup plus rarement dans des cavités du sol ; ses nids ne sont pas toujours sphériques.

Il faut éviter à tout prix que le Frelon asiatique se répande en France et pour cela signaler au plus vite (aux services de la Protection des végétaux notamment) la présence éventuelle de nids en Aquitaine (ou ailleurs) afin que des mesures d'éradication soient prises rapidement.

Il est important cependant de ne pas céder à la panique car les frelons ne sont pas des insectes agressifs ; ils ont tendance à fuir l'homme et n'attaquent que si l'on s'approche à moins de 5 m de leur nid. Il ne faudrait surtout pas que le frelon d'Europe ait à souffrir des mesures d'éradication à mettre en oeuvre contre le Frelon asiatique. Le Frelon d'Europe est un insecte utile, non agressif, dont la piqûre, contrairement à la légende, n'est pas plus dangereuse que celle d'une guêpe (excepté pour les personnes allergiques qui doivent se méfier autant d'une piqûre de frelon que de guêpe ou d'abeille).

C'est vers la fin de l'été que les femelles reproductrices de la nouvelle génération s'envolent avec les mâles pour être fécondées ; elles seules survivront pendant l'hiver. Pour éviter que le Frelon asiatique ne se répande, il faut donc agir dès maintenant et faire éliminer au plus vite par les services compétents et après confirmation de l'identification de l'espèce, tous les nids susceptibles d'être repérés dans les semaines à venir.

C.V.

Claire Villemant est chercheur, responsable des collections d'Hyménoptères au Muséum national d'histoire naturelle, UMR 5202 CNRS-MNHN, Entomologie, 45 rue Buffon, 75005 Paris.
Vespa. velutina a été observé à Tombeboeuf, Nérac et Tonneins (Lot-et-Garonne).

La présence en France de l'espèce a été publiée : Haxaire J., Bouguet J.-P., Tamisier J.-Ph., 2006. Vespa velutina Lepeletier, 1836, une redoutable nouveauté pour la faune de France et d’Europe (Hym., Vespidae). Bulletin de la Société entomologique de France, 111(2), 194.
Ci-dessus : photo C. Villemant : Vespa velutina mâle (Tombeboeuf, Lot-et-Garonne, novembre 2005)
Image de Vespa crabro dans notre Galerie et sa fiche HYPPZ  - il peut être un ravageur.

[R]


Le 21 juillet 2006

À lire sur Internet :

Abeilles et plantes à fleurs unies pour le pire, par Marc Mennessier, Le Figaro du 21 juillet 2006
"La régression des unes entraîne celle des autres. Mais les chercheurs ignorent encore les causes de ce déclin commun."
Etude à partir des abeilles (Hym. Apidés) et des volucelles (Dip. Syrphidés).
NB : l' illustration de l'article ne représente ni une abeille ni une volucelle mais un Eristalis sp. (Dip. Syrphidé).

[R]


Le 18 juillet 2006

À lire sur Internet :

Guêpe venue d’Asie, le Pélopée courbé prend ses aises dans le canton, par Tamlin Schibler,  24 Heures, 18 juillet 2006.
Le Pélopée Sceliphron curvatum, une espèce de guêpe originaire d’Asie colonise petit à petit la Suisse et l’Europe en choisissant des habitations insolites. (Hym. Sphécidé).

Positive latitude

Entre les tropiques, dans les forêts, la richesse spécifique (" biodiversité ") des insectes est supérieure à ce que l'on mesure dans les zones tempérées. Les peuplements forestiers y sont constitués d'essences plus variées.
Ce sont des faits. Pour expliquer cette entomodiversité plus grande " au Sud ", on a avancé deux hypothèses : les insectes phytophages intertropicaux sont plutôt des spécialistes, capables de s'alimenter que sur un petit nombre d'espèces végétales (oligophages) ; les insectes sont équivalents quant à l'amplitude de leurs choix alimentaires mais la diversité végétale plus grande explique leur plus grand nombre d'espèces.
C'est la seconde hypothèse que l'on doit retenir, suite aux travaux d'une équipe multinationale dirigée par Vojtech Novotny (université de Bohême du Sud, Tchéquie). Les chercheurs ont organisé des épreuves alimentaires (26 970 observations) pour des spécimens (larves et adultes) d'insectes de 850 espèces, consommateurs de 28 arbres. 14 espèces de Moravie et 14 de Papouasie-Nouvelle Guinée (près de Marang). Plus des chenilles de 8 essences de chacun des sites.
Ce résultat - qui apparaît trivial - résout une question disputée depuis Darwin et Wallace et est essentiel pour la conception des mesures de conservation.
D'après " Direct link established between tropical tree and insect diversity ", lu le 15 juillet 2006 à www.eurekalert.org
Article source : Novotny V., Drozd P., Miller S.E., Kulfan M., Janda M., Basset Y., Weiblen D., 1996. Why Are There So Many Species of Herbivorous Insects in Tropical Rainforests? Science, 13 juillet 2006; 10.1126/science.1129237

Nids géants

Les entomologistes de l'université d'Auburn (Alabama, États-Unis) n'ont jamais vu de nids de guêpes aussi volumineux que ceux qu'on leur signale cet été. L'un d'entre eux, installé dans une grange, était gros comme une coccinelle (Volkswagen). Un autre occupait tout l'espace arrière d'une vieille (et vaste) Chevrolet. Serait-ce un signe du réchauffement planétaire ? En tous cas, l'hiver a été doux et des colonies ont pu y survivre (normalement, seule la reine hiverne) et se développer à partir de la reine et de quelques-unes de ses filles - c'est une hypothèse.
D'après, notamment, "Gigantic yellow jacket nests turning up in south Alabama", dépêche AP lue le 18 juillet 2006 à www.wpmi.com
" Guêpe ", c'est vague ! Il y a en Alabama plusieurs " yellow jackets ", indigènes et européennes, en majorité du genre Vespula (Hym. Vespidés). Dès que l'espèce en cause sera connue, son nom sera écrit ici.  
Vespula squamosa (meilleure hypothèse).
Image de la Chevrolet habitée.

Cave bombum

Prend garde au bourdon. Au Royaume-Uni, le nombre de cas d'admission à l'hôpital pour piqûre d'Hyménoptère, a doublé (369 durant l'année fiscale 2003-2004, 843 l'année suivante). Et 8 morts contre 3. La cause principale serait l'augmentation considérable de l'usage de colonies de bourdons importées pour polliniser certaines cultures conduites sous serre, toute l'année. Près de la ruche, ces Bombus (Hym. Apidés) peuvent avoir un comportement très agressif, dont sont victimes les ouvriers.
D'après " Insect-sting injuries double as import of bees surges ", The Independant, lu le 15 juillet 2006 à news.independent.co.uk
À (re)lire : Les bourdons pollinisateurs menacés, par André Pouvreaux, Le Courrier de l'environnement de l'INRA, 19, mai 1993.

Insectes en péril

La base de données du Service de sécurité intérieure états-unien, partiellement dévoilée, fait l'objet de commentaires outrés et/ou goguenards, dans de nombreux médias. Cet outil, censé servir à déterminer l'allocation de fonds pour augmenter la sécurité de lieux, d'installations… face à une éventuelle attaque terroriste, semble avoir été construit - grâce à des fonds publics - selon des critères déroutants. À New York, par exemple, ni l'Empire State Building ni la statue de la Liberté n'y figurent. Mais, les auteurs n'ont pas omis d'y inscrire (parmi d'autres cibles comme une fête du haricot, une crêperie, un centre de conservation de kangourous…) un insectarium (insect zoo) annexe d'une université - dont le lieu est soigneusement tenu secret.
D'après, notamment, " Petting zoo potential target for terrorists ", PJStar.com, lu le 16 juillet 2006 à www.pjstar.com

Pour un public spécialisé et anglophone...

Conférence internationale sur l’écologie du comportement des parasitoïdes d’insectes, 25-28 septembre 2006, Antibes Juan-les-Pins, organisée par des chercheurs du centre INRA de Sophia-Antipolis et du CNRS, avec le soutien de l’European Science Foundation et de l’université de Nice Sophia-Antipolis.
Programme

À lire sur Internet :

Une bactérie s’attaque aux agrumes du Brésil
"En 2004, les premiers symptômes de la maladie du Dragon jaune (ou Huanglongbing en chinois) étaient observés dans des vergers d’agrumes au Brésil. Cette maladie bactérienne qui détruit rapidement les fruitiers existait déjà sous deux formes, l’une en Afrique, l’autre en Asie, mais n’avait encore jamais été recensée sur le continent américain. Les chercheurs de l’INRA de Bordeaux ont caractérisé l’agent responsable de la maladie au Brésil, et ont mis en évidence une nouvelle espèce de la bactérie pathogène. Ces travaux apparaissent essentiels pour lutter contre la maladie qui menace la production d'agrumes dans le monde."
Fiche de presse INRA, du 11 juillet 2006.
Liberibacter asiaticus / Liberibacter africanus / greening / Diaphorina citri / Trioza erythrae / Hém. Psyllidés

[R]


Le 12 juillet 2006

À lire sur Internet :

Les moustiques bourdonnent à l’unisson, par C.D., Sciences et Avenir, du 11 juillet 2006.
Article source : Gibson G., Russell I., 2006. Flying in Tune: Sexual Recognition in Mosquitoes. Current Biology, 16, 1311-1316.

[R]


Le 8 juillet 2006

Que fait la police ?

Ils attaquent, même au cœur du système sécuritaire. À preuve cette tragique agression. En dépit des soins de son équipier (on l'a mis dehors voyant qu'il n'allait pas bien puis on l'a baigné dans une bassine), le shérif adjoint de Beltrami (Minnesota, États-Unis) est mort. D'une piqûre ou d'une morsure d'un insecte, que les collègues du défunt n'ont ni appréhendé ni identifié. La victime, Rocky, avait pris son poste récemment. Âgé de 16 mois, il avait devant lui un bel avenir de chien policier.
Mais les insectes piqueurs ou mordeurs ont des cheveux à se faire, car les entomologistes, eux, travaillent. Sur les répulsifs. Des collègues britanniques (de Rothamsted et d'Aberdeen, sous la direction de John Pickett) vont publier très bientôt les résultats de leurs travaux, associant chromatographie en phase gazeuse et éléctroantennographie, et mettant en évidence les molécules particulières qui dégoûtent les moustiques de piquer certaines personnes. Ils vont appliquer ces substances naturelles à des individus " attirants " et comparer la protection qu'elles leur confèrent à celle du DEET, le produit de synthèse utilisé habituellement.
Par ailleurs, des représentants de la gent piqueuse ou mordeuse ont vainement tenté de perturber le Tour de France, dès sa première étape à Strasbourg en attaquant deux coureurs, Zabriskie et Gomez-Marchante, qui ont dénoncé l'agression au commissaire du Tour. Ceci est loin d'être à la hauteur de l'attentat de 2001, commis par une guêpe sur Vaughters, piqué à l'œil et contraint à l'abandon.
D'après, principalement, " Rocky, Beltrami's nex deputy, dies at the age of 16 months ", StarTribune.com, le le 7 juillet 2006 à www.startribune.com/ et " Hope for natural insect repellent ", BBC News, le le 7 juillet 2006 à news.bbc.co.uk/

Pac-Man et le grillon

Pour d'aucuns, les jeux sur console sont lassants, car le comportement des êtres qui s'agitent sur l'écran est monotone, du fait qu'il ne s'écarte jamais de ce qui a été programmé. Y faire intervenir des animaux réels et vivants est la solution prônée par Wim van Eck, dans un articulet proposé à la Conférence internationale du divertissement de 2006.
Pour construire un prototype, notre étudiant a choisi le jeu Pac-Man, inventé en 1980 par Tom Iwatani en 1980 pour le fabricant de consoles d'arcade Namco. Comme représentant du règne animal, son choix s'est porté sur le Grillon champêtre, Gryllus campestris (Orth. Gryllidé), bon marché, de taille adéquate, actif et réactif.
Les grillons, ils sont 6, censés jouer les fantômes du jeu, évoluent dans un labyrinthe homothétique de celui de l'écran, où il sont repérés en continu par un détecteur optique, ce qui permet de les faire intervenir dans le cours de la partie. Dans l'autre sens, ils reçoivent l'instruction de bouger sous forme de vibrations appliquées au plancher (divisé en 6 plaques indépendantes) - chacun sait que, par exemple, à chaque fois que Pac-Man a mangé une pastille d'énergie, le fantôme s'en va.
Assez vite, il est apparu que nos insectes sont des sujets difficiles et déroutants. Comprenant qu'elles n'annoncent aucun danger, ils s'habituent rapidement aux vibrations censées les faire fuir et les ignorent. Puis l'un d'entre eux est devenu inerte, avant de se dédoubler une demi-heure plus tard, dans un autre coin du labyrinthe. En fait, il avait mué, son exuvie demeurait bien repérée, et, tant qu'il ne s'était pas mélanisé, s'était promené invisible…
L'interaction jeu-insecte est en tous cas un sujet de littérature de science fiction, à l'instar du classique (pour les amateurs…) La stratégie Enders, d'Orson Scott Card (1985), où le héros joue un combat que des humains livrent aux insectiles (Hexapodes extraterrestres). Le film sortira en 2008.
D'après, notamment, "Live Insects Challenge Humans in Bizarre Computer Game", par By Bill Christensen, Technovelgy.com, lu le 7 juillet 2006 à www.livescience.com
Photos du dispositif
À (re)lire, dans Insectes, n°129, 2003 :
Les grillons (par Gilbert et Julien Cousteaux )
Les grillons bien élevés s'achètent à l'OPIE.

[R]


30 juin 2006

À lire sur Internet :

Une nouvelle espèce de libellule découverte en Guadeloupe. TV5Monde, 29 juin 2006.
Par François Meurgey, du Muséum d'histoire naturelle de Nantes. Odonate Zygoptère Protoneuridé.

Tours ne papillonne pas avec l'azuré, par Mourad Guichard,. Libération, 29 juin 2006.
Faune. Classés espèce protégée, ces papillons doivent être «déplacés» avec précaution pour permettre la construction d'un périphérique au nord de la préfecture d'Indre-et-Loire.

-----

IVe CIFE , à Rabat (Maroc) : le programme prévisionnel est paru.

[R]


26 juin 2006

Des araignées, plusieurs toiles, un seul ancêtre, par Cécile Dumas, Sciences et Avenir, 26 juin 2006.
les Déinopidés et les Araneidés, tisseuses de toiles en spirale, collantes ou pas,ont eu un ancêtre commun il y a 136 millions d'années.

[R]


23 juin 2006

Des biologistes percent les secrets de la virulence du West Nile en Amérique du Nord, par Stéphane Foucart,Le Monde, 23 juin 2006.
Que Culex pipiens change son menu et l'épidémie de West Nile peut s'accélérer dangereusement.

IVe Colloque européen sur la conservation des Coléoptèressaproxyliques, à Vivoin (Sarthe), du 27 au 29 juin 2006, organisé par l'Office du génie écologique (OGE).
Inscriptions et renseignements

[R]


17 juin 2006

À lire sur Internet :

Une colonie de cafards domptée par un mini-robot, par Luc Ihaddadène, Le Monde du 18 juin 2006.

Un papillon hybride qui tourne le dos à ses parents, par Cécile Dumas Sciences et Avenir
E n seulement trois générations, des biologistes ont créé en laboratoire une nouvelle espèce de papillon,  Heliconius heurippa (Lép. Nymphalidé), en mariant deux espèces existantes.

Pister les abeilles pour étudier leur comportement. Communiqué de presse INRA, paru le 16 juin 2006.
Détection d'une piécette métallique et de couleurs codées : l'abeille est suivie individuellement.
À (re)lire : Marquer les insectes

Un outil pour raisonner le traitement insecticide contre la Jaunisse nanisante de l’orge. Communiqué de presse INRA,
La JNO est une virose transmise par Rhoplosiphum padi (Hém. Aphididé).

Enquête Trithemis
l'Observatoire naturaliste des écosystèmes méditerranéens (ONEM), le réseau Tela-Insecta et les Écologistes de l'Euzière vous proposent de suivre la progression en France de la libellule Trithemis annulata, venue d'Afrique tropicale.
Tous renseignements à http://www.tela-insecta.net/Trithemis

Épouvante

Nous sommes au New Jersey, à l'est des États-Unis. Bruce Long, un directeur des ventes de 55 ans, n'arrive pas à tenir propre le ciment du patio autour de sa piscine, son Karcher reste inopérant. " C'est ce que j'ai vu de pire dans ma vie - c'est comme une scène de film d'épouvante ".
Organisateur d'une fête scolaire, Dave Rhine a changé ses plans : " Avec toutes ces crottes qui dégringolent, on rentre les enfants - ajoutant qu'il aime les hot dogs avec de la moutarde et des condiments, rien d'autre ! "
La cause : les chenilles du Bombyx disparate, Lymantria dispar (Lép. Lymantriidé), et leurs crottes. La pullulation actuelle du gypsy moth, la pire depuis 2001, a " détruit " des milliers d'acres (quarts d'hectares) de forêt. Pour Joe Zoltowoski, directeur du Programme de lutte contre le Bombyx disparate (du ministère états-unien de l'Agriculture), elle s'est développée dans les forêts publiques (sous la responsabilité de l'État), qui ne " bénéficient " pas de traitements intensifs ; la sécheresse l'a amplifiée, en s'opposant au développement d'un champignon tellurique, antagoniste de L. dispar.
Vendredi 8 juin 2006, le gouverneur Jon S. Corzine a alloué 750 000 $ de fonds fédéraux pour éradiquer le gypsy moth.
D'après " Gypsy moth invasion ruining N.J. forests ", dépêche AP, lue le 11 juin 2006 à news.yahoo.com
Tout (presque) sur le Bombyx disparate.

Photo A.F. de chenilles sur un tronc de chêne-liège (numéroté en bleu)

Le Tireur d'élite et ses acolytes

Le Tireur d'élite aux ailes de cristal est une grosse cicadelle très dangereuse pour le vignoble californien, apparue sous ce titre (un décalque du nom local de la bête) dans cette rubrique en 2001. Cet Hémiptère Cicadellidé se nourrit, en ponctionnant les vaisseaux du xylème, de sève brute, un liquide fort peu nourrissant. Comment fabrique-t-il les nutriments que l'hôte ne lui fournit pas, notamment les indispensables acides aminés essentiels ? À l'instar des pucerons, et d'autres opophages, grâce à un endosymbionte, une bactérie identifiée comme Baumannia cicadellinicola.
En étudiant ses relations trophiques avec son hôte, avec des méthodes proches de celles de la médecine légale, Jonathan Eisen et ses collaborateurs de l'université de Californie (Davis, États-Unis) ont eu deux surprises : aucune évidence de la fourniture directe d'acides aminés par B. cicadellinicola et la présence d'un ADN différent, celui de Sulcia meuelleri, autre bactérie.
Le Tireur d'élite héberge donc deux " acolytes " qui collaborent pour l'alimenter convenablement, une première dans le monde des suceurs-piqueurs de végétaux.
L'étude continue, avec d'autres couples ou trios, pour comprendre comment s'installent de telles symbioses et comment elles peuvent évoluer - vers la transformation des bactéries en organites d'Homoptères, très probablement.
D'après " Surprising symbiosis : glassy-winged sharpshooter eats with friends ", communiqué de presse de l'Institute fir Genomic Research, lu le 7 juin 2006 à www.physorg.com
À (re)lire également : Lutte bio contre tireur d'élite, une Épingle de 2004 et l'article "Le tireur d'élite et la mouche pisseuse" paru dans Insectes n°135.

[R]


12 juin 2006

À lire sur Internet :

Sus au moustique par Loïc Chauveau, L'Express, 12 juin 2006
Pour éradiquer Aedes caspius tout en préservant l'environnement, il a été décidé de recourir à la seule lutte biologique. Un choix contesté par les chercheurs


10 juin 2006

À lire sur Internet :

Libellule, le futur ange gardien du fantassin, par Michel Alberganti, Le Monde du 10 juin 2006
Un insecte quadriptère artificiel, par la DGAL

[R]


À lire sur Internet :

8 juin 2006

Un incroyable jeu de jambes, par C.D., Sciences et Avenir, 8 juin 2006
Record : le Diplopode Illacme plenipes possède 376 paires de pattes.

[R]


7 juin 2006

À lire sur Internet :

Virus à ARN : un nouveau mécanisme de défense chez les insectes. La Gazette du laboratoire  


Militaire, sécuritaire et libertaire

Tel est le " modèle Criquet pèlerin " mis en évidence par Jerome Buhl et ses collègues (université de Sidney, Australie), exposé dans la livraison de juin de Science. Soit une arène d'un ½ m2 environ, surveillée par vidéo, où s'ébattent des criquets Schistocerca gregaria (Orth. Acrididé) en nombre variable. À moins de 20, les individus vont chacun leur chemin. Dans un ensemble de 25 individus, se fait jour une tendance à se regrouper et à marcher dans la même direction. À plus de 30, nos insectes forment en moins de 5 mn une troupe qui marche au pas ; il n'y a pas de " chef ", chacun peut être le meneur.
La nature de la communication qui synchronise les individus reste à découvrir. Sans doute les signaux nécessaires sont-ils fort simples et Steve Simpson (co-auteur) compare les criquets en piste à des auto-tamponneuses munies d'ordres élémentaires.
En nature, dans le cas d'un essaim qui s'abat sur un terrain, la densité est de 50 insectes par m2, environ, ce qui correspond à la valeur critique définie par cette expérience. Leur comportement a, peut-on penser, deux avantages pour les criquets : se diriger en masse rapidement vers la nourriture découverte par l'un d'entre eux et, ainsi groupés, bénéficier d'une certaine sécurité vis-à-vis des prédateurs.
Le " modèle Criquet pèlerin " correspond aux transitions de phase décrites en physique statistique. Il suscite de l'intérêt en dehors de la lutte antiacridienne et de l'entomologie : chez les chercheurs en embarras de la circulation : embouteillages et circulation des piétons (y compris les pèlerins).
D'après, entre autres, " Why Locusts Swarm: New Study Finds 'Tipping Point' ", par Sara Goudarzi, LiveScience, lu le 1er juin 2006 à www.livescience.com

Antibaculoviral

Kent Shelby (entomochimiste) et Holly Popham (entomovirologue) ont élévé sur milieu artificiel, contenant des doses étagées de sélénium, des chenilles de Ni et de Noctuelle verdoyante (respectivement Trichoplusia ni et Heliothis virescens, Lép. Noctuidés, ravageurs des crucifères et du tabac). À dose élevée, le sélénium, c'est connu, est toxique, tant pour les insectes que pour leurs consommateurs (parasitoïdes notamment). La découverte des deux chercheurs états-uniens, c'est que les chenilles qui accumulent cet élément  et le supportent deviennent résistantes aux baculovirus.
Le sélénium est présent dans les sols, le plus souvent sous forme de zorgite, en quantités notablement différentes selon les lieux. L'effet antiviral pourrait expliquer les grandes différences d'efficacité des traitements microbiologiques par baculovirus constatées d'une région à l'autre.
D'après " Selenium may boost insect immunity ", par Laura McGinnis, communiqué de l'ARS/USDA, publié le 31 mai 2006, lu à www.ars.usda.gov

Bégonias piégés

Une chenille et un papillon " méditerranéens " (Sud de l'Europe, Canaries, Afrique du Nord) connus des entomologistes sous le nom de Duponchelia fovealis (= Stenia uniflexalis, Lép. Crambidé) sont devenus des vedettes, principalement aux Pays-Bas - depuis une quinzaine d'années - et au Canada - depuis 2005, et ont été repérés en Finlande comme à La Réunion. La clé du succès de la Pyrale du bégonia : son installation dans les serres et son transport avec les plants. Ce qui la rend aussi redoutable que discrète : les chenilles (brun clair, jusqu'à 3 cm) grignotent la base des plantes cachées sous une toile et les papillons (marrons, 1 cm) volettent de nuit. La chrysalide est enveloppée d'un cocon ténu qui incorpore des débris. Le cycle est court, de 6 à 8 semaines.
Les serristes, producteurs de bégonias, de gerbéras, de cyclamens, anthuriums, de kalanchoés, de poinsettias et… de poivrons et autres maïs pestent contre cet insecte difficile à voir et dont la présence même seulement soupçonnée peut rendre invendable toute leur production.
Depuis avril, ils disposent d'un analogue de la phéromone d'attraction sexuelle de la femelle pour appâter des pièges de détection. Sa mise au point, due à la collaboration de Plant Research International (Wageningen, Pays-Bas) et d'Entocare (producteur hollandais d'auxiliaires de lutte biologique), a été particulièrement difficile.
Il est donc désormais possible de pratiquer une surveillance efficace du ravageur dans les serres, de façon à intervenir à bon escient, avec des moyens chimiques, microbiologiques (Bacillus thuringiensis, efficace contre les chenilles). Les acariens Hypoaspis miles et H. aculeifer (Laelapidés) et l'insecte Atheta coriaria (Coléoptère: Staphilinidé) sont des prédateurs efficaces des œufs (pondus au sol) et des jeunes chenilles.
D'après, entre autres, " Plant Research International charts structure of sex pheromone of the harmful insect Duponchelia fovealis - Pheromone traps for early signalling available soon", SeedQuest, publié le 15 mai 2006 à www.seedquest.com
Photos de l'imago et de la chenille (Central Science Laboratory, Royaume-Uni)

[R]


31 mai 2006

À lire sur Internet :

OGM : les zones refuges en question, par Marc Mennessier. Le Figaro, 30 mai 2006.
La réglementation américaine fixant la séparation entre parcelles transgéniques et non-modifiées pourrait ne pas être adaptée à l'Europe. C'est le seul moyen d'éviter l'apparition d'insectes résistants.

Pyrale du maïs : la gestion de la résistance aux toxines produites par le maïs transgénique Bt. Communiqué de presse INRA-CNRS, paru le 30 mai 2006.

Le Bee

Ainsi nomme-t-on, dans les médias britanniques, notre Bourdon des mousses, Bombus hypnorum (Hym. Apidé). Pourquoi ce nom plein de distinction ? L'espèce allochtone, apparue sous forme d'un mâle aperçu en juin 2001, est venue de France (comment ?) renforcer la faune des bourdons, mal en point. Trois espèces ont disparu au XXe siècle (B. pomorum ; le Bourdon rural, B. cullumanus, et le Bourdon du trèfle, B. subterraneus) et il reste 15 espèces de Bombus sociaux, toutes plus ou moins menacées par les modifications des paysages provoquées par l'agriculture moderne et l'urbanisation.
Fin mai 2006, les Anglais ont salué la création du BBCT (Bumblebee Conservation Trust). Cet " office pour les bourdons et leur environnement) " veut rassembler entomologistes professionnels et simples amateurs pour étudier, surveiller, protéger et favoriser les bourdons. Tous sont invités à participer au suivi du Bourdon des clairières, B. distinguendus (cf le logo du BBCT), en danger.
Pourquoi cet amour particulier des Britanniques pour les bourdons ? Dave Goulson, directeur du BBCT, suggère qu'aux yeux de ses compatriotes, ces insectes gros et poilus sont comme de petits mammifères.
D'après, entre autres, "A nation of bumblebee lovers: Pledges of support flood in for threatened insect", par Michael McCarthy, The Independant, lu le 27 mai 2006 à news.independant.co.uk
Le site du BBCT
"Les bourdons, de valeureux poilus à aider au jardin", par l'association PONEMA

À noter sur votre agenda :

Entomologie et développement durable

VIe Conférence internationale francophone d’entomologie, à Rabat (Maroc), du 2 au 6 juillet 2006. Thêmes traités : Systématique ; Entomologie médicale et aspect médico-légal ; Entomologie forestière et agricole ; Génétique, Évolution et stratégies adaptatives ; Comportement (éthologie) ; Biodiversité, biogéographie et bioconservation ; Espèces envahissantes et impacts ; Lutte biologique et/ou intégrée ; Reproduction et développement.
Contact : Oumnia Himmi ; circulaire.

[R]


29 mai 2006

À lire sur Internet :

Une délicate démoustication partielle de la Camargue va être menée pour la première fois, par Hervé Morin, Le Monde du 30 mai 2006.

Nom d' un cafard, c'est la jungle, par Corinne Bensimon, Libération, 27 mai 2006
Bushi, rumsfeldi, cheneyi... Chaque année, 15 000 espèces sont découvertes et baptisées en toute liberté. Des chercheurs proposent de créer le premier registre d'état civil des animaux, ZooBank.

[R]


24 mai 2006

À lire sur Internet :

Une mouche née pour résister Sciences et Avenir
Une prédisposition génétique a permis à la Lucilie cuivrée de devenir très résistante au diazinon en seulement 5 ou 6 ans. / Lucilia cuprina (Dip. Calliphoridé)
à (re)lire : La laine fétide, par Alain Fraval, Insectes n°  137. 

À noter sur votre agenda :

Quatrièmes Rencontres entomologiques du Centre
Samedi 18 novembre 2006, à Blois.
Biodiversité entomologique et préservation des zones humides ; Méthodes et analyses des suivis entomologiques
Renseignements/inscription : Jean-Louis Pointal, Muséum d'histoire naturelle

Pékin 2008 ?

Les autorités chinoises sont inquiètes. Pékin, à qui revient d'organiser les Jeux olympiques d'été en 2008, sera-t-elle en mesure de se présenter à la face du Monde comme la ville très verte qu'elle a affirmé être dans son dossier de candidature ? Ou offrira-t-elle au regard des Chinois et des autres habitants de la Planète le lamentable spectacle d'arbres défeuillés, recouverts de lambeaux de toiles blanchâtres, avec en plus, pour les habitants et les visiteurs, une odeur d'insecticide ?
La menace s'appelle Écaille fileuse. Ce Lépidoptère Arctiidé porte le nom scientifique d'Hyphantria cunea et se nomme, dans son aire d'origine, l'Amérique du Nord, la Chenille à tente estivale ou fall webworm.
Phyllophage arboricole polyphage, ce ravageur est arrivé en Chine en 1979. En France, il est présent depuis une petite trentaine d'années, également, se repaissant de frêne, d'orme, de cerisier, des saule, de peuplier et de pommier, principalement. Le papillon, de 3 cm d'envergure, est blanc. La femelle pond en une seule masse feutrée jusqu'à 1 300 œufs à la face inférieure des feuilles, au bout des rameaux. L'éclosion survient 3 semaines plus tard ; les chenilles (7 stades, jaune pâle, jusqu'à 2,5 cm) tissent abondamment, formant des toiles qui peuvent finir par envelopper l'arbre hôte. Les arbres sont défigurés et souvent gravement affaiblis. 3 générations se succèdent dans l'année ; l'hibernation a lieu au stade chrysalide, dans le sol.
À Pékin et autour, tout est mis en œuvre pour que l'Écaille fileuse disparaisse. On piégera les papillons en masse avec l'analogue de la phéromone femelle de rapprochement des sexes et à la lumière UV. Dès ce printemps, 1 000 vols d'avions Yun 5 (à 700 € la sortie) permettront l'épandage, sur 667 000 ha de bordures de routes et de " zones vertes clés ", d'un insecticide parfaitement spécifique - dixit Tao Wenquing, du bureau des forêts de la Ville de Pékin.
Depuis longtemps, l'envahisseur est combattu ordinairement par divers moyens : échenillage et destruction des " tentes " avec une perche, application du virus NPV et, plus original, lâchers de Choioia cunca, un Hyménoptère Eulophidé d'un genre et d'une espèce nouveaux. Cet auxiliaire de lutte biologique est un endoparasitoïde grégaire (250 individus produits d'une seule chrysalide d'H. cunea). Il a été repéré par Yang Zhong-qi (académie chinoise de Foresterie) parmi les antagonistes autochtones qui se sont adaptés à l'envahisseur. Des essais de lâchers inondatifs sur 1 300 ha ont montré sa bonne efficacité… pourvu qu'on ne traite pas les chenilles.
D'après, entre autres, " Aerial assaults planed ondestructive moth ", Beijing 2008, publié le 18 avril 2006 à //en.beijing2008.com

[R]


15 mai 2006

À noter sur votre agenda :

Colloque Insectes et biodiversité, du 6 au 8 octobre 2006, à Saint-Léons (Aveyron)
“Insectes et changement global, quelles espèces pour demain ?”
Paysages, espaces protégés et agriculture, quels espaces ?
Insectes et hommes : “un destin partagé”
Conférences grand public
Programme ici.

À lire sur Internet :

Menaces sur les insectes pollinisateurs, par Yves Miserey, Le Figaro, 15 mai 2006.
La crise de la pollinisation qui frappe l'ensemble de la planète, ne touche pas seulement les abeilles domestiques.

Les libellules migrent comme les oiseaux, par C.D., Sciences et Avenir, 15 mai 2006.
Les migrations de certaines espèces de libellules ressemblent de très près à celles des petits passereaux, ont découvert des chercheurs en attachant de minuscules émetteurs radio à ces insectes aux longues ailes transparentes. L’équipe de Martin Wikelski (Princeton University) a doté 14 Anax de juin... / Anax junius (Odon. Aeschnidé)

[R]


12 mai 2006

À lire sur Internet :

Une punaise d’eau bien équipée pour plonger, par C. Dumas, Sciences et Avenir, 12 mai 2006.
Pour stabiliser leur position sous l’eau, les plongeurs s’équipent d’un gilet qu’ils gonflent ou dégonflent légèrement... / Anisops deanei (Hém. Notonictidé)

Les guêpes attendent tranquillement leur tour, par C.D., Sciences et Avenir, 12 mai 2006.
Qu’est-ce qui pousse les guêpes à dépenser leur énergie et à prendre des risques pour nourrir les larves pondues par la reine ? / Liostenogaster flavolineata ( Vespidé Sténogastriné)

Protection des cultures, préservation de la biodiversité, respect de l’environnement, par Jean-Philippe Deguine et Pierre Ferron,
Cahiers d'études et de recherches francophones / Agricultures, 15(3), 307-311, mai-juin 2006. Article lisible gratuitement moyennant inscription.

Les coccinelles, des pesticides naturels, par Florence Amalou. Le Monde du 11 mai 2006

[R]


Le 8 mai 2006

Éclatement de la bulle entomologique

De nos correspondants au Japon (le New York Times et Sendai Miyagi, entre autres). Le cours du lucane s'est effondré.
Dans les années 1980, les ohkuwagata (Col. Lucanidés), animaux de compagnie très prisés (au stade adulte) depuis toujours (des enfants), sont devenus l'objet d'une spéculation folle. Certains spécimens, dont la cote a pu dépasser les 5 000 €, sont proposés actuellement dans les animaleries et les grands magasins à 250 € au plus .Leur prix devrait bientôt se stabiliser à 40 €.
Signalons aux amateurs que le magasin Tobu propose toujours un couple à 10 000 € qui a la particularité extraordinaire de posséder des yeux blancs.
Pourquoi cette catastrophe éco(nomico)entomologique ? La matière première s'est pourtant raréfiée du fait de la disparition des forêts péri-urbaines. De fait, les Japonais sont moins riches depuis l'effondrement des marchés boursier et immobilier et la porcelaine, entre autres, a subi la même chute. Surtout, l'offre a explosé. Des petits malins ont trouvé comment les élever (ce qui ne paraît pas bien sorcier), d'autres ont monté un marché parallèle de lucanes de contrebande, s'approvisionnant en Asie d'espèces dont les imagos restent actifs toute l'année, alors que leurs cousins nippons s'endorment de longs mois.
Quelques mots sur les principaux ohkuwabata :
Le lucane le plus populaire se nomme ko kuwagata, c'est Dorcus rectus, qui vit 2 à 3 ans à l'état imaginal. Il est si facile à capturer au drap ou au piège lumineux que nul n'en a jamais vendu ni acheté.
Pour 15 € le male ou 4 la femelle, vous avez actuellement le nokogiri kuwagata (Prosopocoilus inclinatus) ou le miyama kuwagata (Lucanus maculifemoratus), compagnons agréables mais peu durables (3 ou 4 mois).
Plus longévif, le rare hirata kuwagata (D. platymellus) n'est plus une affaire depuis qu'on le produit en élevage.
Plus cher (et plus gros) est l'oo kuwagata (D. hopei), dont vous profiterez pendant 3 ou 4 ans.
Sachez enfin que vous trouverez des sujibuto hirata kuwabata (D. metacostatus) - à 25 € le mâle (qui ne vit que 3 mois…) - avec 3 formes de mandibules : ordinaires, ezo et fuji.
Enfin, si ces petites bêtes sont devenues raisonnablement bon marché, ce n'est pas une raison pour les entasser dans vos terrariums. Les mâles se battent entre eux, ce qui abrège leur vie. Après l'accouplement, Monsieur mord Madame à mort à moins que celle-ci ne grignote les pattes de celui-là. Chacun dans sa cage, donc.
Sur Internet, on peut trouver des cerfs volants et des biches exotiques naturalisés, tels ce couple de D. bucephalus de Java " très grand et pas cher " ou ce spécimen de D. titanus titanus du Sulawesi " géant pas cher ".
En maquette à construire et à peindre (haut de gamme) notre Cerf volant (Lucanus cervus) est proposé par Marc Poty.
Tout sur les Japanese stag beetles (en anglais).

Noctambules : nouveau genre

Dans une grotte au nord de l'Arizona (États-Unis), J. Judson Wayne (doctorant) et Kyle Voyles (entomologiste du Service de parcs nationaux) ont découvert un genre d'Orthoptères nouveau pour la science, de la famille des Raphidophoridés (Ensifères). La trouvaille n'a pas été nommée, à ce jour.
On suppose cet insecte a le genre de vie des sauterelles cavernicoles, qui sortent la nuit pour se nourrir.
Sur les quelque 1 000 cavités souterraines recensées en Arizona, seules 3% ont été bien examinées par des biologistes. Chacune constitue un isolat aux conditions très particulières. De quoi espérer allonger la liste des insectes.
D'après " New Genus of Cricket Found in Arizona Cave ", par Robert Roy Britt, LiveScience Managing Editor, lu le 5 mai 2006 à www.livescience.com
Photo de la bête.
La Sauterelle des grottes, Dolichopoda lindei, du même groupe, est endémique des grottes du Languedoc-Roussillon.

[R]


Le 3 mai 2006

À lire sur Internet :

Le code génétique, plus variable qu'on ne le pensait. Sur la Toile, le 3 mai 2006.
Chez beaucoup d'arthropodes, lee triplet AGG est traduit en lysine plutôt qu'en arginine ou en sérine, ce qui pourrait éventuellement constituer un avantage évolutif dans certains cas. Cette variante de traduction est apparue tôt dans l'évolution du phyllum, mais, fait plus étonnant, elle s'est inversée à plusieurs reprises d'une lignée à l'autre - et même d'un ordre à l'autre chez certains insectes.

Le moustique peut résister au paludisme, par Paul Benkimoun, Le Monde du 2 mai 2006.

À écouter sur Internet - ou à la radio :

Vendredi 5 mai 2006 sur France Culture. Patrimoine naturel ou richesse marchande ? Les raisons qui nous poussent à préserver la biodiversité. Avec Catherine Larrère, Robert Barbault, Jean Boutin et Jacques Weber. Science culture.

[R]


Le 29 avril 2006

À lire sur Internet :

Une vision qui fait mouche, par C.D., Sciences et Avenir, 29 avril 2006
Schéma en coupe de l'oeil composé et d'une ommatidie, respectivement d'un insecte et en matière plastique.

Des moustiques qui résistent naturellement au paludisme Sciences et Avenir, 28 avril 2006.

Cameraria : la mineuse du Marronnier poursuit son invasion. Communiqué de presse INRA, du 19 avril 2006.
À (re)lire : " La Mineuse du marronnier Cameraria ohridella : un Lépidoptère invasif en ville " (par Sylvie Augustin ) , Insectes n°137 (2005).

Société de consomamtion

Qu'est-ce qui meut la Sauterelle mormone, Anabrus simplex (Orthoptère Tettigoniidé), dont les bandes marcheuses (l'insecte est aptère) envahissent des superficies considérables aux États-Unis (Nevada, Utah, Idaho) en y dévorant presque tout ? D'après une équipe d'entomologistes états-uniens, anglais et australiens, les individus progressent autant pour ne pas se faire dévorer par les suivants que pour tenter de profiter des restes des prédécesseurs. Dans les bandes, les ressources en sel et en protéines, indispensables au métabolisme de la sauterelle, sont fournies par les sauterelles elles-mêmes et c'est la satisfaction de ces besoins essentiels qui module les déplacements de masse.
D'après, notamment, "Study: Mormon Crickets Invade to Survive", dépêche AP, lue le 26 avril 2006 à news.yahoo.com

Article source : Simpson et al., 2006. Cannibal crickets on a forced march for protein and salt. PNAS, 103, 4152-4156.
A. simplex a été épinglé en 2001 - "Utah d'urgence" - puis en 2003 - "Patinage entomologique".

[R]


18 avril 2006

À lire sur Internet :

L'AIEA propose ses services dans la lutte contre le chikungunya, par Maurin Picard. Le Figaro, 18 avril 2006(Rubrique Sciences & Médecine).

Poisson chasseur

Une équipe belge de l'université d'Anvers a observé au laboratoire, à l'aide d'une caméra ultra-rapide, le comportement curieux d'un poisson insectivore du Gabon. Le to'mbi, Channallabes apus (Siluriforme Clariidé). Affamé, ayant repéré un insecte appétissant, il sort de l'eau, rampe et dresse son avant-corps, avant de ployer la tête et de l'attraper en bouche. Il le mangera de retour dans l'eau.
Ce poisson-chat en forme d'anguille, de 30 à 40 cm de long, n'a pas de nageoires pectorales, contrairement aux périophtalmes qui, eux aussi, font des expéditions sur la terre ferme. Il vit dans des marécages aux conditions changeantes et où l'entomofaune est rare. Cette pénurie en insectes serait à l'origine de cette adaptation morphologique et comportementale. C'est ainsi, peut-on poser comme hypothèse, que les poissons à l'origine des premiers tétrapodes terrestres ont quitté le milieu aquatique.
D'après " The fish that hunts on land ", par Michael Hopkin, news@nature.com, lu le 12 avril 2006 à www.nature.com
Article source : Sam Van Wassenbergh et al., 2006. Evolution: A catfish that can strike its prey on land. Nature, 440, 881 - doi:10.1038/440881a
Images de capture et vidéogramme.

Un bon casse-graine serait le bienvenu

Le prosopis (mesquite dans son aire d'origine centre-américaine, parfois fautivement appelé caroubier) a été largment planté en Afrique, notamment au Kénya, comme arbre miracle. Il s'agit maintenant de s'en débarrasser.
Prosopis juliflora (Fabacée) pousse sur les pires sols, fixe l'azote, donne des fruits très nutritifs pour le bétail et du bois très bon pour la carbonisation. Cet épineux est devenu envahissant au point de forcer les paysans et pasteurs à tailler des passages à la machette, voire de déménager ; les herbivores - bétail et gibier - meurent d'avoir consommé leurs fruits sucrés en abondance, leurs dents détruites.
En complément de l'usage de la tronçonneuse (mal rétribuée), le gouvernement du Kénya compte sur la mandibule d'une bruche, Algarobius prosopis (Col. Bruchidé), dont il vient d'importer 400 spécimens, mis en examen pour vérifier leur monophagie. Ce cléthrophage américain, déjà actif en Afrique du Sud, pond sur les gousses ; sa larve se développe en solitaire dans la graine mûre. Si l'infestation peut atteindre 95%, la reproduction et donc l'extension du prosopis n'est guère affectée. La plupart des graines, en effet, passent rapidement par le tube digestif des animaux, à la sortie duquel elles sont intactes mais impropres au développement du cosson.
Une espèce voisine, Nelturnius arizonensis, a les mêmes biologie et usage.
D'après, entre autres, " Le prosopis, un arbre miracle pour l'Afrique devenu un cauchemar au Kenya ", dépêche AFP lue le 13 avril 2006 à www.tv5.org/TV5Site/info/
Un timbre à l'effigie de la bruche

[R]


11 avril 2006

Les Formicidés : une très vieille famille

En séquençant l'ADN de 6 gènes de 139 genres appartenant à 19 sous-familles de Formicidés (Hym.) sur les 20 existantes, Corrie Moreau et Naomi Pierce (université de Harvard, Cambridge, Massachusetts, États-Unis) ont reculé de quelque 40 millions d'années la date d'apparition des fourmis sur Terre. Ces sous-familles (toutes monophyllétiques sauf 2) sont présentes depuis 140 à 168 millions d'années, mais la diversification a eu lieu plus tard, entre la fin du Crétacé et le début de l'Éocène, à l'époque de l'avènement des plantes à fleurs et de leurs insectes phytophages - qui ont co-évolué. Les fourmis doivent ainsi leur succès à la capacité qu'elles ont eu alors de profiter de ces insectes comme provende.
D'après, notamment, " Ants are really old ", Science Blog, lu le 10 avril 2006 à www.scienceblog.com
Article source : Moreau C.S., et al., 2006. Phylogeny of the Ants: Diversification in the Age of Angiosperms. Science, 312(5770), 101-104. DOI: 10.1126/science.1124891

Aridoculture

Depuis 1890, la Fourmi d'Argentine, Linepithema humile (précédemment Iridomyrmex humilis), Hym. Formicidé, sévit dans le Sud des États-Unis. Entre autres effets nocifs, elle est l'ennemie des habitants des villas entourées de luxuriants jardins, implantées sur des terrains autrefois désertiques. On le soupçonnait, David Holway et Sean Menke (université de Californie à San Diego) viennent de le prouver : l'envahisseuse est nettement favorisée par l'humidité du sol. Autrement dit, qui arrose bien sa pelouse et irrigue ses arbustes et massifs voit sa maison envahie. En revanche, qui distribue l'eau avec parcimonie à un jardin de plantes de climat sec sera tranquille, sans devoir utiliser des insecticides coûteux et dangereux.
Au-delà des habitants de maisons individuelles, ce résultat devra être pris en compte par les municipalités et tous les gestionnaires d'espaces verts.
D'après " Water Found To Be Main Culprit In Argentine Ant Invasions ", Science Daily, lu le 10 avril 2006 à www.sciencedaily.com
En 1921, le Larousse agricole écrivait ceci : " La Fourmi d Argentine, qui a fait récemment son apparition dans le Midi de la France; elle établit son nid à proximité des maisons d'habitation et, grâce à sa petite taille, pénètre partout ".
En 2002, dans cette rubrique, on apprenait qu'elle forme en Europe méridionale une " Très Grande Fourmilière ".

Haute entomologie

Une expédition organisée conjointement par l'ONG Conservation International et par Disney est redescendue de l'Himalaya avec une moisson d'observations et de matériaux pour attractions et films. Durant 2 mois, à l'automne 2005, les explorateurs ont cherché à recueillir - au moins dans les histoires racontées par les autochtones - des traces du yéti (pas de nom latin, désolé) tout en s'efforçant d'échapper au terrible " tueur de yacks ", un frelon du nom scientifique de Vespa mandarinia (Hym. Vespidé).
Parmi leurs trouvailles, la confirmation de l'existence de Nicrophorus schawalleri, Coléoptère Silphidé, dont les larves se nourriront des cadavres en décomposition d'oiseaux et de rongeurs (de taille modeste toutefois) qu'il enterre. Et la découverte d'un Orthoptère nouveau pour la science, du genre Kingdonella ; cet Acrididé Catantopiné aptère est capable de vivre dehors par des températures très basses, le mâle (petit) se tient sur le dos de la femelle pendant plusieurs jours après l'accouplement (pour décourager les nouveaux prétendants) ; et ce criquet des sommets stridule en grinçant des pièces buccales.
D'après " Conservation International & Disney Discover New Species in the 'Realm of the Yeti' ". PR Newsware, lu le 10 avril 2006 à //prnewswire.com/
Une fiche (en allemand) et, surtout, de très belles photos de V. mandarinia à www.hornissenschutz.de/mandadt.htm
Image de Kingdonella sp.

Camions(*)

(*) En entomologie, un camion est une courte épingle à prendre avec des pincettes, comme il est écrit à la page Outils de ce site.

[R]


6 avril 2006

On signale :

Le festival Rêve de nature, les 17 et 18 juin à Perpignan, avec la participation de l'OPIE-LR.

À lire sur Internet :

Un ver parasite, champion de l'évasion, TV5monde, 6 avril 2006
NDLR : la suite de "Des vers qui parasitent les sauterelles et les poussent à se suicider", La gazette du laboratoire, signalé ici le 2 septembre 2005.

[R]


5 avril 2006

À lire sur Internet :

Le déclin des papillons démontre celui de la biodiversité. Cordis Nouvelles via Futura Sciences, 3 avril 2006.
Les populations de papillons sont en forte baisse dans toute l'Europe. Selon les auteurs d'une nouvelle étude publiée dans le Journal of Insect Conservation, la raison de ce déclin réside dans un déclin parallèle de la biodiversité

Kahnawake dit non au traitement de son territoire. Le Soleil du samedi, du 1er avril 2006.
La Ville perd un allié dans sa lutte contre les maringouins.
Sous la pression de groupes écologistes, les traitements antimoustiques au Bti ont été annulés cette année.

Fier service

Les insectes ont des côtés utiles - chacun en convient. Ils rendent des services écologiques : notamment, ils sont la provende de très nombreux animaux sauvages, participent à la lutte contre les ravageurs, assurent la pollinisation des plantes entomophiles, participent au recyclage de la matière organique. Ils le font gratuitement dans la mesure où ils ne font pas l'objet d'élevage, ni d'aménagements pour les favoriser, ni de protection spéciale. En général, on considère ceci comme une contrepartie bienvenue aux dégâts qu'ils commettent, aux maladies qu'ils transmettent, aux nuisances dont ils se rendent coupables, aux opérations de lutte qu'il faut entreprendre pour maîtriser leurs populations.
Le travail de deux entomologistes états-uniens livre une évaluation chiffrée (pour leur pays) de ces services : 57 milliards de dollars US (50.109 €). Un montant à comparer à celui qui correspond aux effets négatifs des insectes : 5,8 milliards pour les ravageurs des cultures, 4 pour les pertes infligées au bétail.
Le bénéfice tiré d'espèces non indigènes domestiquées (Abeille domestique, Ver à soie…) ou élevées en masse (auxiliaires de pollinisation ou de lutte biologique, principalement) n'est pas pris en compte ici - de telles évaluations étant fréquentes.
Les auteurs ont choisi, parmi les services rendus par les insectes, ceux pour lesquels ils pouvaient mettre en œuvre une méthode d'estimation efficace.
Pour évaluer la contribution de la gent insecte à l'alimentation de la faune sauvage, ils se sont servis de données sur la consommation des états-uniens, sachant que les dépenses en produits finaux (chasse, pêche, observation de la nature, soit 60 milliards par an) sont supérieurs aux biens nécessaires produits (d'un ordre de grandeur) par - entre autres - les insectes : la nourriture du gibier, des poissons, des oiseaux…
Pour les autres services, précisément le traitement des fèces du bétail, la destruction de ravageurs et la pollinisation, les auteurs ont calculé la part de la production qui dépend du service ou l'économie sur des interventions qui seraient nécessaires en l'absence du service. Ils exposent en détail leurs procédés et résultats intermédiaires dans leur article. Ainsi les insectes coprophages voient leurs actions étudiées des points de vue, successivement, du recyclage et de l'effacement des bouses sur les pâturages, de la souillure évitée du fourrage, de la minéralisation de l'azote, de la réduction du parasitisme, de la maîtrise des diptères hématophages ennemis du bétail. Pour ce qui est de la pollinisation, n'est prise en compte que la part des insectes floricoles indigènes sauvages - ce qui est parfois bien délicat, comme dans le cas du melon, fertilisé par l'Abeille domestique (introduite et élevée) dans les grandes exploitations conventionnelles et par une faune d'Apoidea indigènes chez les producteurs en " bio " isolés…
Dans le cas des insectes antagonistes des ravageurs, on estime d'abord le coût des ravages d'origine entomologique à un niveau moyen de dégâts, puis celui qu'il faudrait supporter si les ennemis naturels n'avaient aucun impact sur les ravageurs ; la différence est ensuite multipliée par la proportion (estimée) de ravageurs dont les populations sont essentiellement réprimées par les entomophages (par opposition à ceux sous la coupe des champignons, du froid…).
Bref, les presque 60 milliards annoncés se répartissent ainsi : le gros de la contribution de nos amis les insectes va à la faune sauvage - 50 milliards -, le reste participe pour 4,5 milliards à la " santé des plantes ", 3 milliards à la reproduction des plantes et 380 millions au traitement des bouses.
Les méthodes pour évaluer la participation des insectes sauvages à l'économie de la nature doivent être améliorées et, surtout, utilisées plus fréquemment. L'importance économique de l'entomofaune banale révélée par ce travail devrait permettre d'obtenir des financements accrus pour les actions en faveur des insectes, pour leur protection directe et indirecte (habitats et aussi espèces emblématiques et/ou parapluie).
(*) Losey J., Vaughan m., 2006. The economic value of ecological services provides bu insects. Bioscience, 56(4), 311-323. En ligne à www.xerces.org/pubs_merch/articles/Economic_Value_Insects.pdf.
Université de Cornell (New-York) et Xerces Society for Invertebrate Conservation, à Portland (Orégon).

NDLR : À (re)lire : Quantifions… le phytosanitaire III, par Christine Silvy, La lutte biologique (II). Dossier de l'environnement de l'INRA n°19 (1999).

Ça plane pour elles (suite)

La fourmi Cephalotes atratus (Hyménoptère Formicidé Myrmiciné) est connue (Voir l'Épingle de février 2005) pour sa capacité à rejoindre, si elle est délogée de la canopée, le tronc de son arbre en planant.
Stephen P. Yanoviak, poursuivant ses investigations au Panama, a montré la grande " résilience " des ouvrières : elles réussissent leur atterrissage même avec des pattes amputées, même sans leur abdomen (30% de leur poids). Mais elles plongent au sol lamentablement si l'on a peint leurs yeux avec du vernis à ongles blanc.
D'après " Wingless gliders may reveal the origins of insect flight ", The NewYork Times du 4 avril 2006, lu là www.nytimes.com
NDLR : à propos de " résilience ", voir dans nos pages " Insectes de la Belle-époque " les expériences de Mlle Fielde.

Très mauvais goût

La lutte biologique par insectes phytophages contre un chardon européen, la Centaurée tachetée, Centaurea maculata, envahissant les pâturages nord-américains est entachée d'effets non intentionnels en série.
Ce fut le charançon Larinus minutus (Col. Curculionidé) qui prit goût à des chardons locaux, les mettant en péril, ce qui lui valut d'être monté en Épingle en 2002, sous le titre " Mauvais goût ".
C'est la mouche cécidogène Urophora affinis (Dip. Téphritidé), introduite en 1970, qui pond et développe ses asticots dans les capitules. La souris sylvestre Peromyscus maniculatus (Rongeur Muridé) l'a trouvée à son goût : l'hiver, au-dessus du sol enneigé, elle grimpe sur la tige et dévore jusqu'à 1 200 asticots par nuit - une aubaine.
Ainsi ravitaillée, ladite souris survit à l'hiver, prospère et ses populations, jusque-là isolées, se rejoignent. S'en suit une augmentation des cas de transmission à l'homme du virus Hanta - d'origine coréenne - mortel dans la plupart des cas.
D'après, notamment, " A weed, a fly, a mouse and a chain of unintended consequences", par Jim Robbins, The New York Times du 4 avril 2006, lu à www.nytimes.com

L'estomac délabré des Légionnaires

Un mécanisme nouveau de défense d'une plante contre les insectes qui la dévorent a été mis en évidence chez des lignées de maïs (Zea mais) originaires d'Antigua : la feuille rongée mobilise rapidement au niveau de la blessure une protéase qui, ingérée par un insecte, provoque chez celui-ci de graves troubles digestifs.
Nourries avec du maïs transgénique, auquel le gène mir1 de cette protéase avait été greffé, des chenilles de la Légionnaire d'automne (Spodoptera frugiperda, Lép. Noctuidé) on vu leur croissance réduite de 60 à 80%. À l'autopsie, l'examen au microscope électronique a révélé une atteinte de la membrane péritrophique (enveloppe chitineuse détachée de la paroi de l'intestin moyen, elle protège les cellules de l'épithélium du bol alimentaire en transit).
Il s'agit là d'un mécanisme original, qui a conduit tout récemment à la création (par des moyens classiques d'amélioration des plantes) de cultivars de maïs résistants.
D'après, notamment : Pechan T., Cohen A., Williams W.P., Luthe D.S., 2002. Insect feeding mobilizes a unique plant defense protease that disrupts the peritrophic matrix of caterpillars. PNAS, 99(20), 13319-13323.

[R]


31 mars 2006

À lire sur Internet :

Des microrobots fine mouche, par Philippe Testard-Vaillant, Le journal du CNRS, 30 mars 2006.
"Analyser le fonctionnement de l'appareil visuel de la mouche, l'un des mieux organisés du monde animal, et le reproduire à bord de robots neuromimétiques capables de naviguer en toute sûreté : tel est le double enjeu des recherches menées par l'équipe de Nicolas Franceschini. Et ça décoiffe ! Attachez vos ceintures, décollage immédiat."

Zombiptères dessin A.F.

Ils sont dans les cartons de l’armée des États-Unis. Bientôt, si le projet annoncé par le DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) se concrétise, des nuées d’insectes « cyborg » seront au combat. Leur mission (qu’ils ne discuteront pas) débutera au point de lâcher, à 100 m de la cible et sera de s’en approcher à moins de 5 m pour écouter, regarder, sentir – le temps qu’il faudra. Et de transmettre les renseignements à leur pilote resté à l’abri.
Comment fabriquer un tel engin ? La mise au point de petits drones – modèles très réduits d’avions ou d’hélicoptères – n’aboutit pas. On prend donc un insecte « en chair et en os », d’un modèle un peu costaud (un papillon, par exemple), à qui l’on confie un équipement électronique à sa taille. Des abeilles ont déjà été instrumentées mais elles se sont révélées indisciplinées, perturbées par un rien. Le DARPA veut un cyborg sans aucune fantaisie et prévoit de contrôler son trajet à distance. Trois voies possibles : agir via les récepteurs sensoriels de l’insecte par des ultra-sons ou une phéromone, agir sur le cerveau, agir sur les muscles. La puce électronique (les capteurs, les effecteurs, la transmission…gravés sur une lamelle de silicium, un dispositif nommé MEMS- micro-electro-mechanical systems) sera implantée dans l’insecte au stade nymphal, ce qui devrait faciliter la connexion avec l’hôte et permettre la production automatisée en série. Pas de batterie, l’énergie sera « empruntée » au porteur, en tirant de l’électricité de ses mouvements.
Quelques experts, interrogés par BBC News, ont jugé le projet grotesque et voué à l’échec, faisant remarquer qu’il faudra reprogrammer le cerveau de l’insecte, voué à l’état imaginal essentiellement à la réalisation de la copulation et à la ponte, prédisant que l’implant intrachrysalidal risquera fort de perturber le vol, notant que la réception des signaux émis par une si petite puce électronique imposera l’emploi d’une parabole de quelques mètres de diamètre, peu discrète…
Mais le DARPA a généralement réussi dans ses entreprises futuristes, parmi lesquelles Arpanet, précurseur d’Internet.
Pourtant, évoquons d’autres écueils possibles, d’ordre entomologique. Le froid, qui inhibera toutes les fonctions des engins. Les oiseaux, qui se précipiteront sur cette provende* ; l’ennemi, qui sera le pire ennemi de cette technologie de pointe : même un ennemi pauvre pourra mettre en œuvre sans pitié des tapettes à mouches et des moustiquaires (lutte mécanique), des pièges attractifs (lutte psychique) et même (lutte chimique) des pulvérisateurs ou des bombes insecticides**.
D’après, notamment, « U.S. military plans to make insect cyborgs”,par By Shaun Waterman, United Press Interntional (Homeland and National Security),lu le 13 mars 2006 à www.upi.com/
*Mais on aura pensé à lâcher au préalable des insectes non armés pour les gaver ou on aura choisi une espèce à livrée aposématique.
**À (re)lire : « Entomologie militaire », Insectes n°140.

[R]


30 mars 2006

Aiguillonnées à coups de mandibules

Sous le titre " Biting Criticism for Wasps That Won't Work ", le site LiveScience nous narre, le 27 mars 2006, que les ouvrières de Polybia occidentalis (Hym. Vespidé), une guêpe sociale centre-américaine, mordent leurs congénères paresseuses pour les inciter à sortir récolter nourriture et matériaux de construction.
Sous le titre " Les mordues du travail " , le site /opie-insectes/ avait épinglé le phénomène, en juillet 2001.

Cafard collectif

Si l'on offre à un groupe de 50 cafards (Dictyoptères) 3 abris assez grands pour contenir plus de 50 individus, tous se mettent ensemble dans un des abris. En présence d'abris plus petits, où ne peuvent rentrer que 40 individus, le groupe se scinde et occupe deux abris, à raison de 25 blattes dans chacun.
La " décision " est automatique. En maximisant la taille de chaque groupe, ces insectes grégaires adoptent ensemble le comportement qui assure le plus grand bénéfice individuel. Le grégarisme, chez les blattes, augmente le succès reproducteur, permet un fourragement collectif et réduit les risques de dissication.
D'après " How Cockroaches Decide Where to Hang Out ", par Bjorn Carey, LiveScience, lu le 28 mars 2006 à www.livescience.com
À paraître dans les PNAS.

Yeah faut les anéantir

Traité dans Insectes n°124, le sujet des aspirateurs en tant qu'outils entomologiques fait l'objet d'une veille et une discussion entre internautes tenue tout récemment (sur generationmp3.com) mérite d'être rapportée.
R.P. signale, photo à l'appui : "Qui ne s'est jamais pris pour l'un des 4 GhostBusters quand il était petit (si ce n'est les filles, et encore) ? Et bien vous pouvez réaliser, enfin presque, votre rêve avec l'aspirateur à insectes. Bon il faut un brin d'imagination mais cela reste très possible. Et si vous êtes fans d'insectes et que vous ne savez pas comment les attraper, vous pouvez aussi l'utiliser (c'est moins drôle à mon avis, mais c'est sa fonction principale). A vous de voir l'utilisation ...".
Suivent les réactions. Celle de Samy2 : " C'est génial ce truc. Maintenant je n'ai plus honte d'avouer que j'ai déja aspiré une colonie de fourmis avec mon aspirateur. Ces sales bêtes avaient trouvé refuge sous des restes de confiture, en plein été, c'était l'invasion...". Puis celle de Hacker : "Mdr Samy c'est Animalis chez lui. Mais l'aspirateur à insecte c'est trop délire !" À qui Malcolm fait remarquer que "Mais non petit hacker tuer n'est pas bien ! Même un insecte a le droit de vivre". Hacker rétorque : " Qui a parlé de tuer ? Moi j'ai dis exterminé ".
Le mot - le cri - de la fin (provisoire ?) pour Gini-cerise : " Yeah faut les anéantir ces insectes ! ".
À (re)lire : Captures et collections : Aspirateurs (par Alain Fraval)
L'aspirateur ci-contre, destiné explicitement à capturer les indésirables pour les expluser dehors, est livré avec deux cages-embouts et possède une loupe.

[R]


22 mars 2006

On signale

L'Observatoire des papillons de Jardins (OPJ), un programme destiné au grand public lancé par l'association Noé Conservation en partenariat avec le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) vient d'ouvrir. Son intérêt est d'œuvrer en faveur d'une modification des pratiques pesticides de trop de jardiniers en les sensibilisant aux populaires papillons.
En même temps, les Lépidoptéristes parisiens et le MNHN lancent, à l'intention des naturalistes, le STERF (acronyme de "suivi temporel des Rhopalocères de France") qui a pour objectif principal l'obtention d'un indicateur de suivi de l'évolution de la biodiversité des papillons de jour. Les adhérents effectueront des observations répétées le long de transects définis et noteront leurs dénombrements grâce à un logiciel de saisie à télécharger.
Renseignements sur ces deux initiatives sur le site Vigie-Nature.

Asphyxie préliminaire

Certains dytiques (Col. Dytiscidés) ont évolué de façon, non pas à améliorer le rapprochement des sexes, mais à faciliter le rejet du mâle par la femelle. Ceci à cause, expliquent deux entomologistes suédois, des pratiques sexuelles des mâles. En guise de préliminaires, ceux-ci secouent d'avant en arrière la femelle avec les pattes médianes. Puis, durant le coït, ils la maintiennent immergée, grâce à des ventouses sur leurs tarses, alors qu'eux-mêmes pointent leur abdomen hors de l'eau à plusieurs reprises. Ils respirent ainsi tout leur saoul, pendant que leur partenaire, déjà essoufflée par le petit jeu précopulatoire qui n'avait d'autre but, se retrouve asphyxiée, épuisée. Dans ces conditions, l'accouplement peut durer jusqu'à 15 minutes. À la fin, Monsieur remonte Madame vers la surface.
Chez Dytiscus lapponicus comme chez Graphoderus zonatus verrucifer, le nombre de ventouses du mâle est variable et il existe deux formes de femelles, à " dos " lisse et à dos poilu (D. l.) ou granuleux (G. z.).
Ces dernières formes - qui donnent moins prise au mâle - seraient apparues en réponse à une forte fréquence d'expériences sexuelles pénibles, certainement douloureuses - et dangereuses. Ces femelles bénéficiant d'une fitness supérieure, du fait qu'elles peuvent, ainsi " habillées ", repousser plus facilement les prétendants, du moins ceux avec peu de ventouses. Au fil du temps, il se serait établi l'équilibre actuel.
Ce polymorphisme des deux sexes n'est sans doute pas durable et il pourrait conduire à l'apparition d'une nouvelle espèce. Pour les auteurs de l'étude, le conflit sexuel serait facteur de spéciation. À vérifier.
D'après " Bad Evolution for Beetles ", par Jennifer Viegas, Animal Planet, lu le 21 mars 2006 à //animal.discovery.com/
Article source : Härdling R., Bergsten J., 2006. Nonrandom Mating Preserves Intrasexual Polymorphism and Stops Population Differentiation in Sexual Conflict. The American Naturalist, 167, 401-409 DOI: 10.1086/498946

Photos des deux formes de D. laponicus.  Dessin : imago de dytique respirant.

Ventre affamé a de meilleures oreilles

La faculté d'apprentissage dépend de l'état physiologique de l'individu et, le ventre vide, un criquet retient mieux le bon goût d'un brin de blé. C'est ce qu'on montré S. Brehmer (entomologiste états-unien, Texas A&M University) et ses collaborateurs britanniques de l'université d'Oxford. L'expérience a porté sur le Criquet pèlerin (Schistocerca gregaria, Orth. Acrididé), un insecte polyphage chez qui l'apprentissage est particulièrement utile, cet insecte du désert devant déterminer très rapidement ce qui est comestible. Les criquets, nourris ou à jeun, ont été entraînés à associer la récompense (un brin de blé) à une odeur, menthe ou citronnelle, puis soumis à l'épreuve de l'olfactomètre (tube en Y). Presque toujours, ils ont choisi l'odeur perçue alors qu'ils jeûnaient. En fait, la sensibilité des sensilles situés sur leur palpes est modifiée par l'état de réplétion de leur tube digestif.
Un tel lien n'avait jusque-là été mis en évidence que chez l'homme et des oiseaux.
D'après " Locust Reserch Suggests Physical State Linked to Learning ", Communiqué de presse Texas A&M, lu le 20 mars 2006 à wwww.scienceblog.com

[R]


12 mars 2006

Lutte cosmétique

The Constant Gardener, film de Fernando Meirelles inspiré du roman de John Le Carré (La constance du jardinier), raconte l'histoire (tirée de faits réels) d'une firme pharmaceutique qui a testé sur des Kenyans un médicament contre la tuberculose. Un médicament qu'elle savait mortel, parce que pas encore au point.
Le tournage, commencé à Berlin, poursuivi à Londres est achevé - en dépit du danger et des primes d'assurance correspondantes - à Nairobi (Kenya),  au bidonville de Kibera durant l'été. Pas d'attaque ni de cambriolage. Ce sont les insectes piqueurs qui mettent la production sur les dents. Les insectes piqueurs des jeunes actrices surtout, de Rachel Weisz en particulier, que ces sales bêtes risquent à tout moment de défigurer, mettant en péril le film tout entier. D'autant qu'avec les caméras numériques actuelles, les moindres pustule, rougeur ou cloque crèvent l'écran. Même un vieux crocodile d'acteur en fin de carrière craint le Diptère et l'Hyménoptère, dont les effets cutanés le vieillissent. Dramatique.
La solution : une liaison via Internet avec David Gardner, à New-York, prêt à interpréter toute macro-photographie (bien) prise sur place - avec 95% de diagnostics justes, dit-il - et à indiquer le remède. Guidés par ce spécialiste, les intervenants locaux résolvent le problème. À coups de botox, de laser, de crèmes, d'onguents, de fond de teint...
De la télé-entomologie intercontinentale ? Mais non, il s'agit, on l'a compris, de pure dermato.
Les insectes piqueurs ? Ni vus ni connus.
D'après " Show-biz skin docs treat close-up calamities ", par Peter Jarret, Orlando Sentinel, lu le 12 mars 2006 à www.orlandosentinel.com

PS : ActuStar.com l'annonce : " Après The Constant Gardener, Rachel Weisz est enceinte pour de vrai " alors qu'elle avait simulé une grossesse avec une prothèse. Mais ça n'a rien à voir.

Sauver le wiliwili

Wiliwili est le nom que porte la grande érythrine à Hawaï (États-Unis). Le genre Erythrina (Fabacée) est répandu partout sous les tropiques : il fournit des arbres d'ornement (rouges et très visibles) et, dans certains endroits, du fourrage.
Un ravageur très dangereux, Quadrastichus erythrinae (Hym. Eulophidé) fait des galles qui défigurent et font dépérir les sujets atteints. Il est apparu en 2004 à Singapour, à Maurice et à La Réunion. En mai 2005, on l'a vu à Hawaï. À Taïwan, source probable d'érythrines infestées transportées dans ces pays, il n'est connu que depuis 2002.
L'espèce, nouvelle pour la science, semble originaire d'Afrique. D'une mission de 2 mois en Tanzanie, Mohsen Ramdan, entomologiste du ministère de l'Agriculture de l'État, a rapporté un ennemi naturel, un Hyménoptère Eurytomidé du genre Eurytoma. Ce parasitoïde, s'il est bien vérifié qu'il est spécifique, pourra être introduit comme auxiliaire de lutte biologique. En Tanzanie, il est trouvé dans 95% des galles.
D'après " Officials Try Insect to Save Hawaii Tree ", dépêche AP, lue le 7 mars 2006 à news.yahoo.com
Image de Q. erythrinae, galle et Eurytomidé " typique ".

Cafard de Pavlov

Une équipe de l'université Tohoku (Sendai, Japon) vient de mettre en évidence l'existence de réflexes conditionnés - apanage, jusque-là des mammifères - chez la Blatte américaine, Periplaneta americana (Dict. Blattidé). Leur expérience ne fait pas intervenir de clochette, mais l'association d'une odeur perçue par les antennes (menthe) et d'un aliment (solution sucrée) appliqué sur les pièces buccales. La réaction de l'insecte est mesurée par l'activité des neurones salivaires ; normalement, ceux-ci réagissent faiblement à l'odeur, fortement au sucre. Si les deux stimulus sont appliqués consécutivement (à 2 secondes d'intervalle) plusieurs fois (conditionnement), la réponse à l'odeur augmente considérablement. La menthe seule, toutefois, n'est pas stimulante.
Article source : Watanabe H., Mizunami M., 2006. Classical conditioning of activities of salivary neurones in the cockroach. J .Exp. Biol., 209(Pt 4), 766-779. PMID: 16449569 [PubMed - in process]

[R]


6 mars 2006

À lire sur Internet :

Les enseignements de la maladie du virus du Nil aux États-Unis, par Yves Miserey, Le Figaro du 6 mars 2006.
"Cette épidémie véhiculée par un moustique s'est installée dans le pays en 1999. Sa large diffusion dépend des changements de comportement alimentaire du moustique".
Culex pipiens (Dip. Culicidé) transmet le virus de merle (Merle d'Amérique, Turdus migratorius, Passériforme)  à merle jusqu'à ce que, l'automne arrivant et le Merle migrant vers le sud, il pique l'homme, alors que sa charge virale est maximale...
L'article source est en ligne (gratuit) sur PLOS Biology, 4(4), avril 2006.

Huile de grenouille

Cairns, Australie. Une batterie de cages. Dans chacune, une souris à la queue glabre et 80 moustiques femelles Culex sp. (Dip. Culicidé) affamées. Normalement, la queue est piquée au bout de 12 min. Plus loin, d'autres cages. Dedans, une Rainette de White, Litoria caerulea (Anoure) et deux électrodes. Électriquement stimulée, elle bande ses muscles et exsude par la peau une substance (dont la composition reste largement inconnue) que l'on applique sur la queue nue des souris que le sort a désignées comme cobayes. Offertes à des moustiques identiques, les queues ointes ne seront piquées qu'au bout de 45 min.
Il reste encore beaucoup à faire avant d'en tirer, peut-être, un répulsif utile en ces temps de Fièvre du Nil occidental et de Chikungunya.
D'après " Frog slime eyed as bug repellant ", Duluth News Tribune, lu le 6 mars2006 à www.duluthsuperior.com

Alerte aux termites orphelins

À la Nouvelle Orléans (États-Unis), ravagée par Katrina le 29 août 2006, les populations de termites seront cette année sans doute réduites. Mais l'on s'attend à une forte (et catastrophique) recrudescence au printemps 2007. Envahisseur (arrivé juste après la Seconde Guerre mondiale), le termite de Formose (Coptotermes formosanus, Isoptère Rhinotermitidés), contrairement aux termites locaux, est capable de faire son nid dans les parties aériennes des maisons et des arbres. En attendant des études précises sur la résistance à l'inondation de colonies souterraines - fortement soupçonnée -, on pense que c'est là la cause principale de sa survie. Dans les quartiers de maisons en bois, la plupart des débris (non déblayés) sont infestés, ainsi que le quart des arbres abattus (partout, dans une ville très verte).
Le danger principal, selon le coordinateur de la lutte anti-termites de l'USDA, Frank Guillot, vient de l'abandon de maisons encore debout. Les entreprises de la désinsectisation qui assuraient bon an mal an une certaine maîtrise du déprédateur ont perdu tout contact avec leurs anciens clients, les habitants. Il faudrait des subventions de l'État fédéral pour traiter ces 120 000 logements en déshérence, à raison de 4 à 900 € pour chacun.
D'après " Termites Knocked Down, but Not Out, in New Orleans ", par Russel McCulley, RedOrbit, lu le 6 mars 2007 à www.redorbit.com
Ce rongeur a déjà été épinglé en février 2000 "Sujets d'entomologie" puis en février 2004 "Panique à la Nouvelle-Orléans"

[R]


3 mars 2006

À lire sur Internet :

Évaluation des effets écologiques à long terme de la démoustication dans le Morbihan. Fiche dedossier de presse INRA, février 2006
Les tentatives de lutte contre les moustiques adultes s'étant révélées très peu efficaces, avec parfois même des risques pour l'environnement et pour la santé humaine, les traitements sont essentiellement réalisés sur les larves, qui vivent dans l'eau. Actuellement, deux types de produits larvicides sont utilisés : les organophosphorés et les toxines naturelles de Bacillus thuringiensis israenlensis (Bti). Ces deux types d'insecticides sont utilisés dans le cadre des opérations de démoustication par une méthode "à pied" dans certaines zones du littoral morbihannais. Le conseil général du Morbihan a confié à l'INRA de Rennes un programme de surveillance des éventuels effets écologiques à long terme.


2 mars 2006

À lire sur Internet :

Les entomologistes déplorent le manque de connaissances sur le vecteur du chikungunya, par Paul Benkimoun, Le Monde du 3 mars 2006.

La Camargue prête à une démoustication bio, TV5
La zone a échappé jusqu'ici aux traitements chimiques en raison du statut de zone naturelle protégée dont elle bénéficie et par la relative indifférence de ses habitants. La crainte du Virus du Nil occidental (apapru en 2001) ou du Chikungunya, mais plus encore la spectaculaire infestation de septembre 2005 (Aedes caspus, surtout) , ont changé la donne. L'agent larvicide serait une souche "i" du Bt (Bacillus thuringiensis).

Dans le cadre de l'exposition du Muséum "Insectes", l'association Mille et une Sciences vous donne rendez-vous le lundi 6 mars 2006 à 18 h 45, pour son prochain café "science & citoyens" ayant pour thème : Insecticides, pesticides : cultures sauvées, espèces menacées ? Futura Sciences

Forêt et sujet vierges

Robert Kajobe, du laboratoire hollandais de recherche apicole tropicale et David Roubik, du Smithsonian Institute (États-Unis), spécialiste de l'affouragement de l'abeille africanisée, ont ensemble pénétré dans le parc national de Bwindi (Ouganda), habité par des Pygmées Batoua. Ceux-ci, habiles chasseurs de miel, ont détecté 228 nids d'abeilles (Hym. Apidés), qui seront observés par nos deux entomologistes, qui relatent leurs résultats dans Biotropica (mars 2006).
L'abeille la plus fréquente est Apis mellifera scutellata (anc. adansoni), agressive. Les autres nids sont ceux de mélipones (sans dard), qui font également du miel. Bien des arbres sont inoccupés ; la densité s'établit à 39 colonies par kilomètre carré.
Les Pygmées différentient et nomment sans se tromper toutes les espèces (à l'exception d'une mélipone).
Les prédateurs de ces abeilles sont l'homme (la récolte est autorisée dans le parc) et le chimpanzé, qui mâchouille une brindille, la plonge dans le nid puis la lèche. La hauteur des nids pourrait dépendre de l'acuité auditive de ces deux pillards, qui les repèrent au bourdonnement des ouvrières - et des termites, dont les nids abandonnés sont récupérés.
Mais, en fait, les lacunes des connaissances sur cet écosystème, sur la compétition pour une ressource sucrée importante comme sur la vie des abeilles : affouragement, installation des colonies, production de miel…, sont gigantesques.
D'après " Chimps harvest bee nests in Ugandan reserve ", Science Blog, lu le 28 février 2006 à www.scienceblog.com

NDLR : un document intéressant : " Recommandations pour les zones à usages multiples et les alternatives de développement autour du parc national de Bwindi Impénétrable, Ouganda ", par A.B.Cuningham, Peuples, parcs et plantes, déc. 1996.

[R]


28 février 2006

À lire sur Internet :

Chikungunya : une démoustication en trompe-l'oeil ? Dépêche Destination santé, du 28 février 2006.
L'avis de René Le Berre.

La marche forcée des sauterelles. Sciences et Avenir
"La faim est l’un des moteurs qui fait avancer ces sauterelles (Anabrus simplex) mais pas seulement : la peur d’être dévorées par un congénère les motive également."
La Sauterelle mormone est une habituée des Épingles : Utah d'urgence, Patinage entomologique, Serrez les rangs !

Chiens de vigne

Le vignoble californien est envahi, depuis 1994, par la Cochenille farineuse du figuier, Planococcus ficus (Hém. Pseudococcidé). Ce ravageur se montre nuisible surtout par les souillures qu'il provoque : miellat, fumagines, cochenilles engluées sur les raisins. Là comme ailleurs dans le monde (de l'Afrique du Sud à la Corse en passant par le Moyen Orient), la lutte s'organise mais se révêle très difficile, à moins d'employer des insecticides à hautes doses. La phéromone femelle de rapprochement des sexes a été isolée et synthétisée ; elle sert à appâter des pièges de capture des mâles, leur vol annonçant l'infestation. Mais ces mâles sont minuscules et les viticulteurs peinent à les reconnaître.
D'où l'idée d'employer, pour détecter la présence de la cochenille envahisseuse dans un vignoble (de façon à en permettre l'élimination précoce) de chiens dressés à percevoir l'odeur spécifique des individus, même cachés sous l'écorce. Une meute de limiers est présentement en formation entomologique, spécialité " Vine mealybug ".
D'après " Dogs may help hound out vine pest in bark-to-bark effort ", par Michelle Locke, dépêche AP, lue le 21 février 2006 à www.knx1070.com
Image de la Cochenille farineuse du fichier, mâle et femelle à  www.vinemealybug.uckac.edu/images/homepage/Defaul1.jpg

Le dilemne du soldat

Se laisser piquer (jusqu'à 2 000 fois par bras et par nuit) ou repousser les assaillants, à coups de pommades, sprays et vêtements imprégnés ou encore, seule protection efficace, se tenir dans une moustiquaire imprégnée d'un insecticide (pyréthrinoïde) rémanent.? En Irak, un millier de soldats ont été mis hors combat par la leishmaniose. Cette maladie invalidante due à un protozoaire flagellé est transmise par des phlébotomes (Diptères Psychodidés). Les malades ont été traités en Allemagne par des dérivés de l'antimoine ; certains trouvent le remède (non autorisé aux États-Unis) pire que le mal. Dans quelle mesure cela peut-il être ?
Des fonds ont été alloués à une équipe de l'université du Montana : trois chercheurs ont pour mission de renseigner, d'ici un an, l'armée états-unienne sur la meilleure conduite à tenir, dans les différentes situations où les soldats peuvent se trouver. Des soldats qui n'apprécient pas forcément de s'emmitoufler sous la canicule.
Pour ce qui est de la fièvre du Nil occidental, qui sévit aux États-Unis et que l'on tente de juguler par des traitements anti-moustiques, il a déjà été établi que le risque lié à l'usage d'insecticides - sans dépasser les doses prescrites - est bien moindre que celui lié à la maladie.
D'après "What's worse for soldiers : bites or repellant ? ", MSUNews service, lu le24 février 2006 à www.billingsnews.com
NDLR : Dans le prochain Insectes, à lire: Entomologie militaire.

[R]


22 février 2006

A la Réunion, la terreur du moustique, par Ariane Chemin, Le Monde du 22 février 2006.

Cigale champignonniste pharmacienne

Le champignon Ascomycète Clavicipitacé Cordyceps heteropoda est un parasite banal des larves (souterraines) de cigales (Hém. Cicadidés). Dans le cadre d'un criblage de champignons conservés en collection, deux chercheurs états-uniens à la recherche de nouvelles sources de médicaments, sont tombés sur une souche de C. heteropoda prélevée, en 1985, sur Cicadetta puer, insecte de l'Est australien. La trouvaille paraît importante : le stroma du champignon contient deux petits peptides antifongiques et antibactériens, formés d'acides aminés particuliers, comme l'acide alpha-aminoisobutyrique, qui possède une propriété très utile en synthèse de molécules. La souche de C. heteropoda a également fourni de la myriocine, étudiée par ailleurs comme médicament anti-rejet.
Du même genre Cordyceps (étymol. tête de noeud), C. sinensis est connu depuis longtemps en médecine chinoise comme améliorant des performances ; on le cultive sur des légumes.
D'après, notamment, "Cicadas' fungal foe is potential friend for medicine", Communiqué ARS/USDA du 21 février 2006, lu à www.scienceblog.com
Fiche Cicadetta puer (en anglais) illustrée et sonorisée à http://152.98.200.7/ins-info/Cic6.htm#Cassinia%20Cicada

Grave dépapillonnage

Des piégeages de grands Hétérocères ("larger moths") conduits par la station de recherche entomologique de Rothamsted depuis 1968 sur plusieurs centaines de sites au Royaume-Uni, il ressort, d'après un rapport établi par Butterfly Conservation que :
- leur nombre a diminué de 38% ;
- pour les 2/3 des 337 espèces étudiées, les effectifs des populations ont décrû durant les 35 dernières années ;
- le déclin frappe une 75% des espèces au sud du Royaume, contre 55% au nord ;
- selon les critères de l'UICN, 71 espèces de ces "papillons de nuit" communs sont menacées.
Il s'agit d'un déclin général, dû essentiellement à la destruction des habitats, à l'emploi des pesticides, à la pollution et au changement du climat. Il n'y a pas de raisons que les autres insectes s'en tirent mieux et les répercussions sur la faune qui dépend des papillons de nuit (oiseaux et chauves souris) et des autres espèces seront considérables.
Ce travail fait sur de bons indicateurs de la biodiversité met bien en évidence le mauvais état de la nature en Grande Bretagne.
D'après "UK moths 'in serious decline'", par Helen Briggs, BBCNews, lu le 20 février 2006 à newsvote.bbc.co.uk

[R]


16 février 2006

À lire sur Internet :

Un transgène pour contrôler la malaria, par Louis-Marie Houdebine, John Libbey Eurotext (Brève CERF/A)
IGM : des larves d'anophèles fluorescentes et sexables.

Évolution de la protection phytosanitaire du cotonnier : un cas d’école, par Pierre Ferron, Jean-Philippe Deguine et Joseph Ekorong à Mouté . Cahiers d'études et de recherches francophones / Agricultures, 15(1), janvier-février 2006 - Le coton, des futurs à construire, Synthèse
La culture cotonnière, pratiquée principalement par des petits agriculteurs dans les pays du Sud, est l’objet de nombreuses bioagressions. Cette sensibilité en a fait une culture consommatrice de près du quart des pesticides chimiques produits annuellement au niveau mondial. Après un demi-siècle de telles pratiques, la culture cotonnière est en quête de solutions alternatives, plus respectueuses de l’environnement, mais aussi socio-économiquement acceptables : utilisation de pesticides biologiques, culture biologique, culture de cotonniers transgéniques. Des éléments de prospective relevant de l’agroécologie sont avancés. L’interprétation de ces données conduit à considérer la culture du cotonnier comme un cas d’école pour la protection phytosanitaire dans son ensemble.
Article en ligne in extenso, lisible gratuitement, après inscription.

Quelles stratégies pour une gestion durable des ravageurs du cotonnier en Afrique subsaharienne ? , par Maurice Vaissayre, Germain O Ochou, Omer SA Hema et Mamoutou Togola. Cahiers d'études et de recherches francophones / Agricultures. Volume 15(1), 80-84, janvier-février 2006 - Le coton, des futurs à construire, Synthèse .
Article en ligne in extenso, lisible gratuitement, après inscription.

Multiples entrées de Diabrotica virgifera en Europe, par JS, John Libbey Eurotext (Brève CERF/A)

"Pitié pour notre écosystème", Témoignages, 16 février 2006
À l’appel de plusieurs associations de défense de l’environnement, une cinquantaine de personnes ont manifesté devant la préfecture hier pour protester contre l’utilisation massive de pesticides chimiques pour lutter contre la prolifération des moustiques vecteurs du chikungunya.

[R]


9 février 2006

À lire sur Internet :

Chikungunya : le moustique est en métropole, par Jean-Michel Bader, Le Figaro du 9 février 2006.
Depuis 1999, l'insecte vecteur de la maladie virale s'est établi à Menton, à Nice et près de la frontière italienne. Heureusement, il n'est pas porteur du virus pathogène.
Aedes albopictus est le "moustique des pneus", un envahisseur mondial.

Un Noël empoisonné : une Avallonnaise victime du virus du chikungunya, par Catnerine Goor, l'Yonne répuplicaine du 9 février 2006.
Partie en vacances à la Réunion, Maryse Maisse est revenue malade

[R]


2 février 2006

À noter dans votre agenda :

XIIe Colloque international sur la lutte biologique contre les mauvaises herbes
du 22 au 27 avril 2007, à Montpellier.
Courriel : weeds2007@ars-ebcl.org
Sur Internet : www.cilba.agropolis.fr/symposium2007.html

À lire sur Internet :

Des insectes espions, Québec micro, n.d.
" Ces petits êtres d'apparence rebutante et considérées généralement comme nuisibles cachent une fonctionnalité mise à nu par des chercheurs de Tokyo qui n'en ont pas fini d'épater par leurs avancées technologiques, même lorsqu'elles sont aussi farfelues que dans cette histoire ".
Une coquerelle (Periplaneta americana, Dyct. Blattidé) branchée...

Annoncer la couleur ?

L'étiquette des produits alimentaires et cosmétiques colorés en rouge ou rose au moyen de carmin devra-t-elle indiquer clairement l'origine entomologique du colorant ? Ceci pour avertir végétariens, observants d'interdits alimentaires religieux et entomophobes ?
La Food and Drug Administration, du ministère états-unien de l'Agriculture, refuse (pour l'instant), arguant que ce produit naturel n'a jamais causé le moindre problème de santé publique. Elle fait l'objet d'une demande pressante de la part du Center for Science in the Public Interest, une association en faveur du bien-être et de la sûreté des citoyens, d'après elle, une bande d'avocats, d'après d'autres. Ce CSPI a rassemblé 35 dossiers sur des cas d'hypersensibilité au " cochineal ". Son porte-parole refuse l'indication " carmin ", mot incompréhensible, et réclame l'apposition d'un " insect-based ".
Le carmin - en substitut à des colorants de synthèse - sert à colorer glaces, laits-faise, surimis cerises en conserve, saucisson, œufs de lump, liqueurs, rouges à lèvres (et à ongles), yaourts, bonbons, etc.
Rappelons que le carmin, originaire du Pérou et nommé nocheztli en langue aztèque - est produit par Dactylopius coccus (Hém. Dactylopiidé) et suggérons (fortement) la (re)lecture de l'article " Cochenilles " d'Imere Foldi paru dans Insectes.
D'après, notamment, " Insect-Based Dyes May Land on Some Labels, Widely Used Colorings Made from Cushed Bugs ", Red Orbit, lu le 30 janvier 2006 à www.redorbit.com

[R]


27 janvier 2006

À lire sur Internet

Protéger les pollinisateurs et les "services gratuits" de la nature... Futura-Sciences, le 27 janvier 2006.
Les agriculteurs considèrent depuis longtemps la pollinisation comme un des nombreux "services gratuits" offerts par la nature. Cependant, on constate de plus en plus que les populations de pollinisateurs sont en diminution dans le monde entier.
Source : FAO, le 27/01/2006 à 12h20

Le maïs peut appeler des "guêpes" tueuses de parasites à son secours. Par Hervé Morin. Le Monde du 27 janviezr 2006.

[R]


23 janvier 2006

À lire sur Internet

Cartographie en 3D du centre olfactif cérébral d’un insecte
Avec cette carte, établie sur l'Eudémis de la vigne, Lobesia botrana, Lép.Tortricidé, le laboratoire dispose d’un outil original qui va lui permettre d’étudier les changements morphologiques et fonctionnels de la structure olfactive cérébrale en fonction de l’âge, de l’environnement et de l’état sexuel par exemple. Cet outil pourrait aussi avoir des applications industrielles.
INRA - En direct des labos

Vaincre la poisse

Depuis une quinzaine d'années, les planteurs du Sud-Ouest des États-Unis ont à faire face au syndrome du " coton collant ". Infestés par l'Aleurode du tabac, Bemisia tabaci (Hém. Aleyrodidé) et par le Puceron du cotonnier, Aphis gossypii (Hém. Aphididé), les pieds de cotonnier se retrouvent poisseux du miellat de ces deux opophages, au point de coincer le mécanisme des machines de récolte et de conditionnement.
Les expérimentations menées par l'USDA - Agricultural Research Service et l'université d'État du Nouveau Mexique montrent l'intérêt d'une méthode physique de lutte pour défeuiller les plants, juste avant la récolte, sans altérer la qualité du coton. Une machine tractée fait circuler de l'air à 193°C entre les feuilles, ce qui les tue. Comme source de chaleur, la combustion de gaz - le Propane Education and Research Council est partenaire de ce travail. Autres avantages de ce procédé : il peut être appliqué jusqu'à la veille de la récolte et ce par tout temps, il ne laisse aucun résidu toxique, il est compatible avec les règles de l'Agriculture biologique. Il n'a pas d'effet néfaste (connu) sur l'environnement.
D'après " Researchers discover dramatic insect controlwithinnovative thermal cotton defoliation technology ", Seedquest, lu le 19 janvier 2006 à www.seedquest.com

Fiche HYPPZ de l'Aleurode du tabac
Fiche HYPPZ du Puceron du cotonnier

Chikungunya

C'est le nom d'une affection virale proche de la Dengue, également transmise par moustiques. La maladie, connue d'Afrique depuis les années 1950, séit à La Réunion et aux Comores depuis le printemps 2005. Son vecteur y est le Moustique tigre (rayé noir et blanc), Aedes albopictus (Dip. Culicidé). Sa vie préimaginale est brève (1 semaine) et sa larve n'a besoin de qe faibles quantités d'eau. Agressive, la femelle pique pendant la journée et au crépuscule, le plus souvent à l'extérieur des maisons et, pense-t-on, accompagne les gens en voiture, ce qui explique ses déplacements rapides.
À la Réunion, plus de 10 000 personnes ont été touchées. Le Chikungunya n'est pas mortel et ne se transmet pas, en principe, de personne à personne. Mais c'est une maladie pénible, qui provoque la fièvre et des arthralgies invalidantes. Son nom, qui vient du swahili, signifie " marcher courbé ".
Dernière actu : " Polémique sur l'ampleur de l'épidémie de chikungunya à la Réunion ", dépêche AFP, lue à www.lefigaro.fr/sciences/20060121.FIG0127.html?213034 le 21 janvier 2006.

[R]


15 janvier 2006

À lire dans la presse

Les insectes à l'assaut du monde. C'est le dossier principal (36 p.) de la livraison de janvier-février de Science magazine, comportant ces rubriques : - Astuces et supercheries au pays des insectes; - Le monde vu par leurs yeux ; - L'énigme de leurs supersens ; - Sauterelle obsédée, libellule espionne et abeille artiste ; - Une question sur les insectes ? Sous ces deux derniers titres, un choix d'Épingles (fournée 2005) et de réponses rassemblées dans notre FAQ.
En kiosque.

Le temps des insectes, par Bruno Didier, Cosinus n°68, pp. 26-29, janvier 2006
Certains vivront vite mais peu, d’autres lentement et longtemps ; d’autres encore - ou les mêmes - sauront ralentir ou arrêter leur développement si le besoin s’en fait sentir ; beaucoup vivront deux vies bien distinctes sous forme de larve puis d’adulte. Morcelé, ralenti, rallongé ou raccourci, le temps de vie des insectes et ses variations nous apprennent beaucoup de choses sur leurs stratégies pour survivre.
En kiosque.

Épinglés pour l'art

Ils sont quelque 15 000, rangés selon des motifs précis, piqués sur les murs du Musée du textile de Toronto (Canada). L'artiste états-unienne Jennifer Angus a cherché au travers de ce papier peint particulier à évoquer l'ambiance des collections et des trophées de l'époque victorienne, bizarres autant que d'un mauvais goût certain.
Ils, ce sont de petits buprestes d'un beau vert iridescent, de grandes sauterelles roses et vertes et des cigales brunes. Les spécimens proviennent d'élevages du Sud-Est asiatique. Leur prix d'achat varie de 0,12 à 12 €. Il a fallu les ramollir avant de les étaler ; pour ce faire, J. Angus les a placés sur un radeau de mousse polyéthylène flottant sur de l'eau bouillante, durant plusieurs jours. Certains individus ont vécu plusieurs expos, dont ils sont ressortis avec la tête ou quelques appendices détachés : ils ont été patiemment recollés. L'épinglage, fait à plusieurs, a pris plus d'une semaine.
L'installation couvre plusieurs murs. Les spécimens sont disposés selon des motifs réalisés avec un logiciel de dessin. De loin, on a l'impression (voulue) d'un papier peint et c'est en s'approchant que les visiteurs - dont quelques-uns sont un peu effrayés - découvrent la composition.
L'exposition, intitulée A terrible beauty, fermera à la mi-mai 2006. On en aura un aperçu sur le site de l'artiste.

Fourmi-école

Jusque-là, une relation maître-élève bidirectionnelle - où le maître tient compte du comportement de l'élève - était l'apanage de l'Homme, les singes pratiquant l'imitation, bien différente.
Nigel Frank et Tom Richardson, de l'université de Bristol (Royaume-Uni), étendent cette capacité à leur fourmi favorite (voir l'Épingle " Cadavres rédhibitoires " ), Temnothorax (Leptothorax) albipennis (Hym. Formicidé), ayant observé leur cheminement en tandem.
Une ouvrière fourrageuse marche suivie d'une autre. Soit la professeure devant, l'étudiante derrière, travaillant le sujet suivant : comment aller le plus efficacement possible jusqu'à une source de nourriture. L'élève tapote de ses antennes l'arrière (abdomen et pattes postérieures) de sa maîtresse ; qu'un écart se crée et la première ralentit tandis que la seconde presse le pas. L'enseignante s'assure en permanence que l'apprenante suit (aux deux sens du terme ?).
Apprendre prend du temps : la fourmi monitrice met ainsi 4 fois plus de temps pour accomplir le trajet. Mais la novice atteint ainsi plus vite le but que si elle se débrouillait seule.
Ensuite, beaucoup d'anciennes élèves prennent à leur tour une fourmi naïve comme disciple… Ce qui assure une transmission du procédé au sein de la fourmilière durant plusieurs " générations " d'ouvrières. Avec l'avantage d'optimiser le transfert des informations nécessaires à un fouragement bien mené.
D'après, notamment, " Ameisen sind richtigsvolle Lehrer ", Der Spiegel, lu le 14 janvier 2006 à www.spiegel.de

Bleu des cross

D'un côté un papillon très menacé, Euphilotes pallescens arenamontana (Lép. Lycénidé), de son nom local Sand Mountain blue butterfly, dont les chenilles ont comme unique plante nourricière Eriogonum nummulare (Polygonacée), le Sarrasin de Kearney.
De l'autre, une joyeuse bande d'amateurs de cross hors pistes, en moto, en quad, en 4x4…
Tout ça sur 400 ha d'une dune (qui couvre un millier d'hectares) du comté de Churchill, au Névada (États-Unis). Le papillon n'a jamais été trouvé ailleurs et devrait être inscrit à l'inventaire des espèces en danger - ou tout au moins surveillé et protégé.
Pourtant, rien n'est fait, pas même des dénombrements pour évaluer l'état de la population. Les autorités locales se disent pauvres et le peu de travail qu'elles peuvent fournir concerne un lapin nain et le Tétras des armoises.
Beaucoup d'amateurs de cross s'opposent à toute inscription du papillon bleu, qui créerait un précédent fâcheux…
D'après " Conservationists Sue to protect Butterfly ",par Scott Sonner, Associated Press, lu le 6 janvier 2006 à news.yahoo.com
Image (pas terrible…) à www.nora.org/images/butterfly_sm.jpg

Pélerinage sans retour

C'était en octobre 1998. Un essaim de Criquet pèlerin, Schistocerca gregaria (Orth. Acrididé) parti de la côte atlantique du Nord de l'Afrique s'abattait sur la Caraïbe. Sans suite notable.
C'était il y a 3 à 5 millions d'années. Pareil. Sauf que les survivants se sont reproduits et donné naissance à une cinquantaine d'espèces proches, vivant actuellement dans l'Hémisphère américain. L'étude de marqueurs génétiques - ADN mitochondrial de muscles de la patte postérieure - a confirmé l'hypothèse de l'origine africaine de ces Schistocerca.
Les criquets n'ont pas assez de réserves lipidiques pour un vol de plusieurs jours et l'on se demande comment une telle traversée est possible. Deux explications : des courants aériens exceptionnels, très rapides, et/ou l'amerrissage sur des radeaux de criquets morts, leurs cadavres servant aussi de ravitaillement.
D'après " Ancient trans-Atlantic swarm brought locusts to the new world", communiqué de presse de l'université de Toronto publié le 21 décembre 2005, lu à www.scienceblog.com

[R]


31 décembre 2005

L'armée napoléonienne rongée par les poux, par Yves Miserey, Le Figaro, 30 décembre 2005.
Des chercheurs français ont détecté des traces génétiques de typhus en analysant des restes de soldats napoléoniens morts lors de la retraite de Russie en 1812. [Et retrouvé 3 poux.]

[R]


Les Épingles de collection - à consulter, page par page : Les Épingles entomologiques de 1999 et 2000, Les Épingles de 2001, Les Épingles de 2002,  Les Épingles de 2003, Les Épingles de 2004, Les Épingles de 2005,  Les Épingles de 2006, Les Épingles de 2007,, Les Épingles de 2008,  Les Épingles de 2009, Les Épingles de 2010, Les Épingles de 2011. - ou globalement (jusqu'à fin 2009)  ici.


Vers la page d'accueil d'OPIE-Insectes