Vers la page d'accueil d'OPIE-Insectes
En
épingle
L'insecte ou l'événement entomologique
du jour, celui
qui défraye la chronique et qui alimente les conversations
en ville
et dans les insectariums, sera épinglé sur cette
page abricot,
qui s'enrichira au fur et à mesure des
événements
entomologiques.
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mise à jour importante de ce site /opie-insectes/, cliquez
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Rédaction (sauf mention contraire)
:
Alain
Fraval
Épinglés
pour l'art,
Fourmi-école,
Bleu des
cross, Pélerinage
sans retour,
Chikungunya, Vaincre
la poisse,
Annoncer la couleur ?, Cigale champignonniste
pharmacienne, Grave
dépapillonnage,
Chiens de vigne, Le dilemne du soldat,
Forêt et sujet vierges,
Huile de
grenouille, Alerte aux termites
orphelins,
Cafard de Pavlov, Sauver le wiliwili,
Lutte cosmétique, Ventre affamé
a de meilleures oreilles, Asphyxie
préliminaire,
Yeah faut les anéantir,
Cafard
collectif, Aiguillonnées
à coups de
mandibules, Zombiptères,
L'estomac
délabré des
Légionnaires, Très
mauvais
goût, Ça
plane pour elles
(suite), Fier service,
Haute
entomologie, Aridoculture,
Les
Formicidés : une très vieille famille, Un
bon casse-graine serait le bienvenu, Poisson
chasseur,
Société de
consomamtion,
Noctambules :
nouveau genre,
Éclatement
de la bulle entomologique, Pékin 2008 ?,
Le Bee, Bégonias
piégés, Antibaculoviral,
Militaire, sécuritaire et
libertaire,
Épouvante, Le Tireur d'élite
et ses acolytes, Pac-Man et le
grillon,
Que fait la police ?, Nids
géants, Cave
bombum,
Insectes en péril, Positive
latitude, Alerte au Frelon
asiatique.
Courtes Épingles
d'été
Le DDT : une abomination, Les profiteurs
de la canicule, Luttes
ouvrières - la force du
nombre, La rentrée
des papillons,
Mines de renseignements, Une horloge à
2 neurones, Horreur cicadaire,
Barbe
Agnew, Naziptère,
Mars
attaque, Sauterelles
= insécurité,
Insecte, en américain ancien,
Hyménoptères =
insécurité,
La Mouche de la science,
Coupe-file/coupe-faim, Leur bec sucré
les perdra, Bt : un tueur pas
solitaire
Entomologie et informatique
Sauvés, Prix Nobel à quatre
entomologistes, Jus d'asticot,
Le plus
petit génome, Les
Hyménos font branche à
part, L'attrait du Nord
Épingles courtes
d'automne
Lepidoptera Publicitae,
Mauvaise
perdante, Combats de mouches,
La Gracieuse
et la graisse, Sucre ou savon ?,
L'Abeille policière,
Voler sans
les ailes, Écotourisme,
Arnaque
aux fourmis, Vive
la polyandrie !,
Lépidographie, Le tabac peut
tuer, Vivre
ou chanter
Plages
dangereuses, Moustique aseptique
Les Épingles de collection - à consulter, page par page : Les Épingles entomologiques de 1999 et 2000, Les Épingles de 2001, Les Épingles de 2002, Les Épingles de 2003, Les Épingles de 2004, Les Épingles de 2005, Les Épingles de 2006, Les Épingles de 2007,, Les Épingles de 2008, Les Épingles de 2009, Les Épingles de 2010, Les Épingles de 2011. - ou globalement (jusqu'à fin 2009) ici.
À lire sur Internet :
La grande fête des insectes, par
Hervé Morin ,
Le
Monde du 27 décembre 2007
"Les insectes, animaux à sang froid, profiteront-ils du
réchauffement climatique ? La question était
encore théorique
il y a quelques années. Les entomologistes
répondent
désormais, sans ambiguïté, par
l'affirmative."
Chez Gryllus rubens (Orth.
Gryllidé), du Sud-Est des
États-Unis, le dilemme est posé par un conflit
entre la
sélection pour la capacité à survivre
(sélection
naturelle) et celle pour la capacité à copuler
(sélection
sexuelle). Le mâle, à la recherche d'une
partenaire pour
s'accoupler, stridule (rappel : râpe + harpe / plectrum -
appareil
élytro-élytral) ou se tait, l'une ou l'autre de
ces attitudes
ayant ses avantages et ses inconvénients, du fait d'un (au
moins)
autre insecte. Une série de très
intéressantes observations
(d'individus libres ou encagés, chantant " live " ou par le
truchement
d'un haut-parleur, etc.), dues à Jane Brockmann et
à ses
collaborateurs (université de Floride) a
été publiée,
qui viennent éclairer le sujet.
Deux auditoires sont intéressés par le chant
d'amour de notre
grillon. Madame Grillon, on s'en doute, réagit. En sautant
(sur) Monsieur
- de façon à ce qu'adviennent de petits grillons.
Mais Madame
Ormia ochracea s'empresse également, avec
des visées
procréatives elle aussi, mais c'est pour faire des petites
tachinaires
- car c'en est une, et à l'ouïe
particulièrement
affûtée (cf l'Épingle
"
Fine mouche
"). Elle larvipose tout
près du grillon que ses asticots dévoreront de
l'intérieur
- et qui ne chantera plus jamais.
Ce Diptère Tachinidé parasitoïde, qui
n'est présent
qu'en automne au nord de la Floride, exerce une pression de
sélection
sur les grillons - qui s'adaptent . Ainsi, à cette saison,
les grillonnes
se méfient des sérénades et les
mâles, pour la
plupart, vont leur faire la cour à pattes et en silence,
élytre
cousu. Si les femelles sont abondantes, ça a l'air d'une
tactique
avantageuse. Peut-être, car des prédateurs
rôdent…
D'après " For
Crickets, Parasitic Flies
Can Stop The Music ", communiqué de presse de
l'université
de Floride du 15 décembre 2006, lu à
www.sciencedaily.com/
image
d'une femelle,
stridulation
d'un mâle
À lire sur Internet :
Attaqué, le papillon tend
l’oreille, par C.D.,
Nouvel
Obs Sciences, 19 décembre 2006
Ledit papillon est la Fiancée, Noctua pronuba
(Lép.Noctuidé)
17 décembre 2006
À lire sur Internet :
Quand des abeilles dressées
détecteront les explosifs,
par Corine Lesne,
Le
Monde du 16 décembre 2006.
Récemment épinglées sous "L'Abeille
policière".
À lire sur Internet :
La sensibilité des insectes au CO2 dévoilée, apr Cécile Dumas, Nouvel Obs Sciences, 15 décembre 2006.
Les insectes inspirent l'armée qui
crée un micro-drone en
forme de libellule,
TV5Monde,
dépêche AFP du 14 décembre 2006.
Un micro-drone de 6 centimètres d'envergure, "la libellule",
lauréat
du prix "Science et Défense", devrait équiper
dans quelques
années le soldat du futur pour faire progresser le combat en
zone
urbaine.
Moustique aseptique
À l’université de Caroline du Nord
(États-unis),
Fred Gould, entomologiste, prépare le moustique de demain,
qui piquera
mais ne transmettra pas. Cette recherche, qui mobilise des
équipes de
tous les continents et bénéficie d’une
allocation généreuse de la part
de la fondation Bill-et-Melinda-Gates, vise à
lâcher dans les
populations de moustiques vecteurs sauvages des individus
génétiquement
modifiés, porteurs d’une incapacité
à transmettre tel agent de maladie
de vertébré.
Dans une première étape, c’est la
maîtrise de la
dengue qui sera visée. Cette maladie à virus (4
souches de flavivirus)
fait beaucoup moins de victimes que le paludisme mais offre
l’avantage,
pour nos chercheurs, de n’être pratiquement
transmise que par une seule
espèce, Aedes
aegypti (Dip. Culicidé), qui vit
près des maisons et
pique le jour.
Déjà, on a réussi à
produire, par génie génétique,
des individus (femelles) chez qui le virus, bloqué dans le
tube
digestif, ne passe pas dans les glandes salivaires. Et qui transmettent
ce caractère à leur descendance.
Le procédé doit encore être
amélioré pour rendre non vecteurs rapidement de
grandes quantités de
moustiques. Des IGM qui devront ne pas souffrir de l’habituel
déficit
de fitness par rapport aux spécimens naturels, pour
réussir à
s’implanter dans les populations.
Puis il faudra décider du
protocole des lâchers (par paquets, en «
saupoudrant », près des
maisons uniquement, partout ?). Des simulations tournent sur les
ordinateurs, qui fourniront des plans optimaux à essayer en
conditions
contrôlées. Dans un endroit désert au
sud du Mexique (un pays qui a
déjà l’expérience de la
lutte autocide), on construira un faux village
mexicain sous moustiquaire. Les maisons seront
équipées et meublées,
les pots de fleurs, bidons et autres réservoirs
(gîtes larvaires)
parsèmeront leurs jardinets.
Si tout se passe très bien,
entomologiquement et politiquement, le procédé
sera appliqué à toutes
les zones urbaines et péri-urbaines tropicales
(Hémisphère ouest) où
sévit la dengue. Puis transposé à la
lutte contre le paludisme.
D’après
« Scientists building a better mosquito », par
Catherine Clabby, The
News & Observer, lu le 12 décembre 2006 à
www.newsobserver.com
À lire sur Internet :
La rareté attribuée
à certaines espèces
accélère leur extinction.
Techno-Science.net,
13 décembre 2006.
"Plus une espèce animale ou végétale
est rare, plus
l'homme lui attribue de la valeur... et peut entraîner son
extinction.
Cette analyse, publiée dans la revue PLOS Biology par des
chercheurs
du laboratoire Ecologie, systématique et
évolution (CNRS –
Université Paris 11), bouscule les théories
classiques en
économie de l'environnement."
Premiers succès dans la lutte contre la
chrysomèle du maïs
, par Hervé Morin,
Le
Monde, 13 décembre 2006
"En 2006, un seul individu a été
piégé, en Alsace,
alors que, sur l'ensemble du territoire, 1 857 sites étaient
équipés de pièges à
phéromones destinés
à l'attirer"
À (re)lire : La
Chrysomèle
du maïs (Diabrotica virgifera LeConte) est
en France (par
Pierre Zagatti et Sylvie Derridj)
Le TMOF (trypsin modulating oostatic factor)
est une petite protéine
(10 acides aminés) qui inhibe la trypsine, enzyme
indispensable à
beaucoup d'insectes pour digérer. Produites par des levures (Pichia
pastoris) génétiquement
modifiées, on l'utilise
depuis peu (2004) contre les moustiques, conditionné en
poudre.
Un travail effectué conjointement à
l'université de
Floride, à celle de Virginie (États-Unis) et
à
l'université catholique de Louvain (Belgique) vient de
déboucher
sur la production agricole de cet insecticide. À la place de
fermenteurs
et de la levure, ils utilisent le tabac infecté par le TMV
(Virus
de la mosaïque du tabac) génétiquement
modifié
comme " bio-usine ". Une fois récoltée, la plante
est broyée
et la poudre utilisée en lutte anti-moustiques. Le tabac ne
transmet
pas sa propriété insecticide à ses
graines, ce qui limite
les risques environnementaux connus (et assure un profit
régulier
aux producteurs). Le TMV étant peu spécifique, de
nombreuses
plantes d'intérêt peuvent être
inoculées par le
virus GM et protégées contre des ravageurs
sensibles.
Le TMOF avait été extrait et
caractérisé à
partir de 10 000 ovaires de moustique en 1994 et ses effets sur
l'activité
ovarienne et la digestion établis sur le Diptère Neobellieria
(Sarcophaga) bullata…
D'après, entre autres, " Genetic modification
turns plant virus
into delivery vehicle for green-friendly insecticide, say University of
Florida
researchers", par Tom Nordlie, Seedquest, 13 décembre 2006,
lu à
www.seedquest.com/
Expérience faite, fournir plein de partenaires
vigoureux à
la reine, c'est ce que devraient s'efforcer de faire les apiculteurs.
L'accouplement de celle-ci, lors du vol nuptial, avec une douzaine de
faux-bourdons (alors qu'un seul suffirait à fournir le stock
de
spermatozoïdes et que, parfois, plusieurs milliers
d'abeillauds se la
disputent) la fatigue et augmente les risques de prédation.
Mais la
polyandrie favorise la diversité
génétique de la colonie
et, on vient de le montrer, la résistance aux maladies.
Avantage qui
justifie les épreuves décrites ci-dessus.
Thomas Seeley et ses collaborateurs (de l'université
Cornell,
États-Unis) ont préparé une
cinquantaine de colonies
: 24 issues d'une reine fécondée par un seul
mâle et
25 polyandres (par insémination artificielle dans les deux
cas). Puis
les ruches ont été
pulvérisées par une suspension
de Paenibacillus larvae, bactérie agent
de la Loque
américaine, maladie très grave. Plusieurs mois
plus tard, les
colonies à pères multiples se portent bien
mieux.
D'après " Queen Bee Promiscuity Boosts Hive
Health ",
communiqué de l'université Cornell, lu le 11
décembre
2006 à www.sciencedaily.com/
Par un procédé de
dépôt progressif d'alumine (dit
ALD, atomic layer deposition), on a pu mouler une
aile de Morpho
peleides (Lép. Nymphalidé), si finement
que les microstructures
des écailles du modèle - qui lui
confèrent sa couleur
" physique " bleue extraordinaire - sont parfaitement reproduites. Le
matériau obtenu, épais d'une dizaine de nm,
intéresse
les optoélectroniciens et les chimistes.
Le morpho donneur dû être
séché puis chauffé
à 800° (pour faire se cristalliser le
dépôt) et
la couleur du moule, bleu métallique comme lui,
diffère un
peu de l'original, car le pigment chimique accessoire manque.
Ce travail dirigé par Zhong Lin-Wang (institut de
Technologie de
Géorgie, États-Unis), a été
partiellement
financé par l'Armée états-unienne, au
travers du
DARPA.
L'équipe va s'attaquer à la reproduction en oxyde
de la " semelle
" hydrophobe du tarse d'un patineur d'eau (Gerris sp.,
Hém.
Gerridé) mais, dixit son patron - faut
déjà en
attraper un !
D'après " Artificial Butterfly: Wing Scales
Provide Template
For Complex Photonic Structures ", lu le 11 décembre 2006
à
www.sciencedaily.com/
Patineur, alias tic-tic…voir l'Épingle "
Il rame "
10 décembre 2006
À lire sur Internet :
La mouche présente dans le monde depuis
250 MA, Par Claire
König,
Futura
sciences, 10 décembre 2006
Un dossier de 8 longues pages pour présenter les
Diptères.
4 décembre 2006
À lire sur Internet :
Un élevage de champignons vieux de 7
millions
d’années,
Sciences
et Avenir, 4 décembre 2006.
(Meules fossiles de termites champignonistes du Miocène
trouvés
au Tchad)
Inscentinel Ltd, PME britannique d'Harpenden, 3
employés, va voir
ses revenus exploser. Elle vient, en effet, de mettre au point un
détecteur
de bombes pour gares, aéroports et autres lieux,
très fiable,
compact et portable. Le DARPA, laboratoire des idées
avancées
de l'armée états-unienne (9 000
employés), qui avait
lancé et piloté les recherches entomologiques
nécessaires
depuis son site de Los Alamos, trouve là " un de ses
investissements
les plus productifs ".
Au cœur du dispositif, une ouvrière d'Apis
mellifica (Hym.
Apidé) entraînée (ça prend
10 mn) à
détecter l'odeur caractéristique d'un explosif -
associée
à une récompense sucrée - et qui
manifeste sa reconnaissance
en tirant la langue (le proboscis, pour être correct).
Sur leur lieu de travail, 3 de ces demoiselles sont ligotées
côte
à côte dans un petit tiroir d'un dispositif gros
comme un carton
à chaussures ; un ventilateur leur apporte les effluves des
gens et
de leurs bagages et une microcaméra les surveille. Les
images sont
analysées automatiquement et l'alerte est donnée
si les 3 tirent
la langue ensemble.
Tous les moyens de tromper l'olfaction de ces mouchardes ont
été
essayés, en vain ; même la diffusion d'une petite
dose d'insecticide
dans le courant d'air. À noter qu'un peu de
caféine dans leur
provende améliore leur mémoire.
Les abeilles renifleuses seront aussi employées dans la
police pour
la recherche de psychotropes illicites et, dans le bâtiment,
pour celle
du mérule.
D'après,
notamment, "Sniffer bees set
to snare suicide bombers", par Barry Wigmore, The Dailymail,
28 novembre
2006, lu à www.dailymail.co.uk/
Sur les espoirs d'enrôler des insectes dans la
détection de
molécules dangereuses, (re)lire ces Épingles de
2002 et 2005
: " Quels nez ! "
et "
Ce Microgastriné
est un grand nez !
"
À l'université polytechnique du
Nord-Ouest (de la Chine), à
Xi'an, on pratique la lévitation ultrasonique (connue depuis
quelques
décennies) sur des choses spécialement lourdes -
indium, mercure
- ou des êtres normalement fragiles : coccinelle,
coléo, abeille,
fourmi… Ces insectes, placés entre
émetteur et
récepteur, ont gigoté en l'air durant une
demi-heure, tentant
vainement de s'échapper, " rattrapés " par les
manipulateurs
habiles (jouant sur les réglages, pas de la pince
entomologique).
Après quoi ils sont repartis sur leurs pattes. Pas le
poisson, leur
camarade d'expérience, qui après avoir
lévité
comme eux, a dû être ranimé. L'eau qu'on
lui apportait
à la seringue n'avait pas suffi à lui assurer une
bonne
respiration.
D'après "Scientists Levitate Small Animals ",
par Charles Q.
Choi, LiveScience, lu le 29 novembre 2006
à
www.livescience.com
Images : la
coccinelle,
la
fourmi,
etc.
Le Puceron lanigère de la pruche (cf ici)
semble devoir venir à bout prochainement de tous les Tsuga
de Virginie
(États-Unis). D'où un afflux de visiteurs,
pressés de
contempler une dernière fois ces grands et beaux arbres,
ornement
des parcs naturels locaux, à qui il faut 300 ans pour
devenir adultes
et 800 pour mourir de leur belle mort.
D'après
"Ecotourism: ; Its a Better World
When Danger to Trees Sparks Visits By Humans", Charleston
Gazette,
lu le 28 novembre 2006 à www.redorbit.com/
Si la Donghua Ecological Breeding Compan (Liaoning, Chine)
vous propose
d'investir- avec un rendement de 35 à 65% - dans
l'élevage
de fourmis noires (utilisées dans des
préparations traditionnelles
avec du thé ou de l'alcool pour combattre l'arthrite)
à l'instar
d'autres malins qui lui ont déjà permis d'amasser
plus de 300
million d'euros, demandez-leur donc le nom latin de
l'Hyménoptère.
La police n'a trouvé aucune trace
d'insectarium.
D'après " China ant-breeding project has sting
in the tail
", dépêche Reuters lue le 24 novembre 2006
à
news.yahoo.com/
29 novembre 2006
En Alaska (États-Unis), les apiculteurs sont
plutôt des amateurs,
voire des pluri-actifs ; ils sont intéressés par
le
supplément de revenu que cet élevage leur
procure. Ils
s'interrogent. La saison est bonne mais courte, les incendies ravageurs
et
les abeilles, achetées en Californie, sont de plus en plus
chères.
Doit-on continuer - comme tous le pratiquent - à faire venir
son cheptel
chaque fin de printemps - et, une fois la récolte de miel
achevée,
à tuer les colonies (à l'insecticide ou
à l'eau savonneuse)
? Est-ce que cela ne vaudrait pas le coup, même si cela
demande un
peu de travail - un essai a été fait, avec
succès -,
de conserver les ruches habitées, rangées dans un
local
climatisé, en pratiquant le nourrissage (au sucre)
?
D'après " Chilly hives ", par Jeannette Lee,
StarTribune.net, lu le 27 novembre 2006 à
www.casperstartribune.net
25 novembre 2006
À lire sur Internet :
Un ravageur de la canne à sucre mis
à mal par un apport
en silice. Communiqué du
CIRAD,
24 novembre 2006
Le foreur Eldana saccharina (Lép.
Pyralidé) est un des
principaux ravageurs des cultures de canne à sucre. Un
espoir est
né pour tous les producteurs avec la mise au point d'une
méthode
de contrôle de ce bio-agresseur, combinant apport de silice
et stress
hydrique.
Pourquoi certaines plantes attirent-elles plus les
insectes ravageurs
?
BE
Etats-Unis 56 , du 16 novembre 2006
Une punaise choisit sa plante-hôte en fonction de la
façon dont
elle affecte ses ressources entre croissance et reproduction.
Narnia pallidicornis (Hém.
Coréidé) / Opuntia
imbricata
22 novembre 2006
À lire sur Internet :
Maladie du sommeil : terrible fléau pour l'Afrique, un dossier de Futura Sciences, par Gérard Duvallet.
En 2004, Antonia Montero et ses mémorisants (SUNY,
Buffalo,
États-Unis) créent le premier papillon
génétiquement
modifié, aux yeux verts flueorescents, à partir
de Bicyclus
anynana (Lép. Satyridé). Et annoncent
qu'ils entreprennent
d'utiliser leurs outils génétiques, bien
affûtés,
pour modifier les ocelles des ailes.
Voilà qui est fait et qu'un papillon a
émergé avec un
logo vert fluo sur l'aile.
Ce résultat " simple " est l'aboutissement de travaux sur
les gènes
qui contrôlent les dessins et les couleurs des arrangements
d'écailles et sur des méthodes d'intervention
très
précises (au laser, notamment).
Pour d'aucuns, il est le premier pas vers la production de papillons
porteurs
de marques ou de messages publicitaires.
D'après "Ads
could knock spots off butterfly
wings", par Roger Highfield, The Telegraph, lu
à
www.telegraph.co.uk/ le 21 novembre 2006.
À (re)lire : "Tape
à l'oeil",
Épingle de 2005 et
"Les
yeux des papillons", brève de Médecine/Sciences
parue
en 2004.
Le combat - en 2 étapes - est organisé -
en 47 exemplaires
- par des entomologistes de l'université de Nottingham
(Grande Bretagne).
Dans l'arène (une cage transparente), une chenille et une
femelle
de Goniozus legneri (Hym. Bethylidé). La
guêpe paralyse
la chenille. C'est sa vie (d'ectoparasite conservant ses proies
vivantes).
Au bout de 24 heures, une seconde femelle est introduite, qui va
disputer
la chenille à sa " propriétaire ".
Nos entomologistes regardent - et enregistrent sur
vidéogramme - et
sentent - au travers d'un spectrographe de masse particulier ( APCI-MS)
qui
analyse les substances volatiles en temps réel.
Poursuites, morsures, piqûres, prises et coups
déterminent une
gagnante et une perdante. Qui, au lieu de s'en aller,
pulvérise sur
son adversaire un spiroacétal, qui lui fait l'effet un peu
d'une bombe
lacrymogène : inhibition passagère et envie de
quitter les
lieux.
C'est un nouveau type de phéromone. Ses
découvreurs y voient
de nouvelles perspectives en lutte biologique.
D'après " Chemical exchanges show wasps are bad
losers ", lu
le 20 nov. 2006 à www.physorg.com
Image
À l'institut de Pathologie moléculaire
de Vienne (Autriche)
et à la Medica School de Harvard (États-Unis),
les drosophiles
disputent des combats bien réglés où
tous les coups
sont enregistrés par les caméras. Au profit des
recherches
sur l'agressivité.
Dans la catégorie Messieurs, l'arène est une
capsule
retournée, avec des femelles
décapitées sur les bords
: elles sont le stimulant et l'enjeu. Chez les dames, le ring est le
même,
mais garni de levure fraîche. Le spectacle est
différent : les
mâles se donnent des coups, se cabrent sur leurs pattes III
et s'abattent
en refermant leurs antérieures sur le perdant ; les femelles
se poussent
en se donnant des coups de capsule céphalique.
Cette disparité est inscrite dans legénome sous
forme du gène
" Fruitless ", qui code pour des protéines qui se retrouvent
dans
2% des neurones. On vient de le montrer en examinant les luttes entre
individus
modifiés, auquel le " Fruitless " de l'autre sexe a
été
substitué au leur.
Ce gène était déjà connu
pour sa forte implication
dans les comportements de cour. Il ne semble pas avoir d'homologue chez
l'Homme.
Encore une fois, la droso aura servi. À mieux comprendre le
lien entre
éléments du génome et expression de
comportements.
D'après " Fighting Like a Girl or Boy
Determined By Gene in
Fruit Flies" Communiqué de la HMS di 19 novembre 2006, lu
à
www.physorg.com/
PS : Et pourquoi les femelles
sont-elles décapitées
? C'est la trouvaille d'un étudiant de l'équipe,
qui a
remarqué que les mâles courtisaient avec
empressement les drosos
dont il avait accidentellement écrasé la
tête. Avantage
: contrairement à une mouche normale, la participante
acéphale
ne se sauve pas.
Dans le tube digestif de libellules vivent des
grégarines (protozoaires
du groupe des Apicomplexa). Depuis le travail de J. Marden et de
R.Schilder
(université de Pennsylvanie), elles ne sont plus
à considérer
comme des commensales bien supportées par leur
hôte mais comme
des déclencheurs de graves troubles métaboliques.
Des troubles
analogues au diabète de type II (non
insulinodépendant) et
à l'obésité de l'Homme - et qui sont
les premiers à
être mis en évidence chez un
invertébré.
La présence des grégarines dans le
mésentéron
de la libellule provoque une réaction inflammatoire
immédiate
suivie de l'accumulation de lipides autour des muscles, dont la force
diminue.
De grandes différences de puissance musculaire entre
individus était
connue et rendait perplexes les entomologistes - qui connaissent
désormais
leur cause, l'infection par les grégarines.
Ces résultats relancent l'intérêt pour
la recherche sur
les composants de la protistofaune de l'intestin humain, dont certains
éléments sont sans doute très
liés à des
maladies graves.
D'après "Dragonfly's Metabolic Disease Provides
Clues About
Human Obesity", Science Daily, 21 novembre 2006, lu
à
www.sciencedaily.com/
NDLR 1 : L'étude, publiée dans les PNAS
du 21 novembre 2006,
a été réalisée sur Libellula
pulchella
(Odon. Libellulidé), espèce
nord-américaine appelée
au Québec " la Gracieuse ".
NDLR 2 : pour une fois, la droso n'est pas dans le coup.
13 novembre 2006
À voir sur Internet :
Les robots cherchent la petite bête, reportage
Emmanuelle Jaquet, montage
Ulrich Teiger.
Nuovo, 9
novembre 2006
"A l'EPFL, on fabrique des mini-robots qui se mélangent
à des
blattes. Une manière d'étudier et d'influencer le
comportement
des insectes à leur échelle."
Avec 4 vidéos.
États-Unis (Grandes Plaines). Un
été sec a profité
à la Punaise de l'érable Negundo, Boisea
trivitatta,
Hém ; Rhopalidé) ; les premiers froids la
poussent à
s'infiltrer dans les maisons. Si elle ne pue pas, ses chiures tachent.
Recommandations : boucher toutes les fissures, aspirer les intruses.
(www.tristateneighbor.com, 3 nov. 2006)
Chine. Les professeurs Jin Zhang et Zonfan Liu ont
gravé sur un wafer
de silicium des micropuits adjacents, qui confèrent au
matériau
des propriétés
antiréfléchissantes inédites.
Le procédé : mouler d'abord un film de
polymère sur
une aile de cigale.
(www.upi.com, 3& oct ; 2006)
États-Unis
(Kentucky). Après avoir ravagé
les forêts des Appalaches (80% de mortalité des
arbres), le
Puceron lanigère de la pruche, Adelges tsugae (Hém.
Adelgidé), se répand. Les forestiers s'alarment,
les
autorités disent manquer de crédits pour la
surveillance
(très difficile) et la lutte (très incertaine).
Toutefois,
200 000 Pseudoscymnus tsugae (Col.
Coccinellidé), auxiliaire
exotique, ont été lâchés.
L'envahisseur, originaire
de l'Extrême Orient, est présent en
Amérique du Nord
depuis 1920. Son cycle, entre épinettes (Picea spp.)
et Pruches
(Tsuga spp.) est très complexe (voir la
fiche
ACIA ).
(AP via news.yahoo.com, 2 nov. 2006)
Portugal (Lisbonne). Dans une serre de 220 m2,
le jardin botanique
- au centre de la capitale - élève et
présente voletants
au public une centaine de papillons de 8 espèces
différentes
(bientôt 20). De la lépidoptérofaune
locale.
(AFP via news.yahoo.com, 11 nov. 2006)
États-Unis (Wisconsin). L'inconnu s'adresse
à une femme, la
prévenant qu'une tique est en train de la piquer et lui
conseillant
de se déshabiller. Pour John Konkol, sergent de la police de
Waukesha,
le " coup de la tique ", qu'il vise à une satisfaction
sexuelle ou
soit une plaisanterie, est un crime véritable.
(Boston Globe, 10 nov. 2006)
États-Unis (Utah). Un pistolet à air
chaud, appliqué
sur le crâne d'un enfant pendant une demi-heure,
détruit
inexorablement ses poux et surtout, ce que les insecticides atteignent
péniblement, ses lentes. Ce qui ne saurait être
confondu avec
un sèche-cheveux se nomme " LouseBuster " et sera
fabriqué
par une jeune pousse, bourgeon de l'Université, Larada
Sciences.
(www.scienceblog.com, nov. 2006)
31 octobre 2006
À lire sur Internet :
Chikungunya : Le moustique va-t-il contre-attaquer ? par
Jean-Baptiste
Récolet.
Marianne-en-ligne,
le 31 octobre 2006.
A la veille de la saison des fortes chaleurs, propice au retour du
chikungunya,
les autorités de l’île de la
Réunion ont lancé,
ce week-end, une grande opération de sensibilisation
à la maladie.
Les Hyménos font branche à part
Publiés dans un numéro
spécial " Abeille " de Genome
resarch, les résultats de la comparaison de 185
gènes
séquencés chez 8 espèces d'insectes
obligent à
revoir l'arbre phyllétique de la classe. À
rapprocher les
Coléoptères des
Lépidoptères et des Diptères.
Et à dessiner une longue (ancienne) branche pour les
Hyménoptères (schéma du haut). Cet
ordre se rapproche
ainsi d'un tronc commun avec les
hétérométaboles où
l'eusocialité (la vie en colonie organisées des
termites, pucerons,
guêpes, abeilles et fourmis) soit apparue une seule fois au
cours de
l'évolution - et pas du côté des
Coléo-hyméno-lépidoptères.
Ont donné de leur matériel
génétique pour cette
étude germano-anglo-états-unienne les insectes
des espèces
suivantes, en tant que représentants de leur ordre ou
sous-ordre :
le Criquet pèlerin (Orthoptère), le Puceron vert
et rose du
pois (Homoptère), l'Abeille domestique et les chalcidiens
(parasites
de pupes de mouches) Nasonia vitripennis et N.
giraulti
(Hyménoptères), Le Tribolium rouge
(Coléoptère),
le Bombyx du mûrier (Lépidoptère), le
moustique (vecteur
du paludisme) Anopheles gambiae (Diptère
Nématocère)
et la Mouche du vinaigre (Diptère Brachycère).
D'après "New Genetic Analysis Forces Re-draw Of
Insect Family
Tree", communiqué de l'université de Bath du 26
octobre 2006,
lu à www.sciencedaily.com/
Schéma du bas : l'ancien arbre des
insectes
Trois papillons indissociables depuis toujours de
l'été anglais
viennent de faire défection et habitant maintenant en
Écosse.
Après le Robert-le-Diable, Polygonia c-album (Nymphalidé),
et la Bande noire, Thymelicus sylvestris (Hespériidé),
le Tircis, Pararge aegeria (Nymphalidé),
est parti au Nord.
Le paysage papillonnaire anglais n'est plus ce qu'il était,
d'autant
que des allochtones (simples visiteurs plus qu'immigrants) pointent le
bout
de leur trompe. Ainsi le Monarque, Danaus plexippus
(Nymphalidé)
- un Nord-Américain loin de sa route vers le Mexique, et le
Morio,
alias le Manteau royal, Nympalis antiopa (Nymphalidé)
venu
par la Pologne. Quant aux habitués, des Africains, ils ont
été
cet été plus nombreux que jamais : le Sphinx
à tête
de mort, Acherontia atropos (Sphngidé),
et le Lambda, connu
sous le nom de Gamma par les agriculteurs, Autographa gamma
(Noctuidé).
Des signes d'un adoucissement du climat britannique, du
Réchauffement
planétaire sans doute.
D'après "Can This Humble Butterfly Prove Global
Warming? ;
Insect Exodus is a Warning for Britain's Ecosystem", par Jim McBeth, Mail
on Sunday du 16 octobre 2006, lu à www.redorbit.com/
et
"Invasion of the giant butterflies blown way off course", par Michael
McCarthy,
The independent du18 oct 2006, lu à
news.independent.co.uk/
26 octobre 2006
À lire sur Internet :
L'organisation sociale des abeilles en voie de
décryptage,
par Christiane Galus,
Le
Monde, 26 octobre 2006.
Avec l'annonce de la découverte, dans de l'ambre de 100
millions
d'années, de Melittosphex burmensis,
espèce longue de
2,95 mm seulement et qui possède à la fois
certains
caractères des abeilles et des guêpes.
Un vecteur de la maladie de la langue bleue
identifié, par
J.-Y. Nau,
Le
Monde, 24 octobre 2006.
Culicoides dewulfi / fièvre catarrhale
du mouton
20 octobre 2006
À lire dans la presse-papier :
Les costumes fous des membracides, photos
Patrick Landmann, texte
Danielle McCaffrey. Ça m'intéresse,
octobre 2006.
" Ces minuscules insectes d'Amérique du Sud s'habillent
d'étranges
appendices ".
À lire sur Internet :
Nevers : l'attaque des cloportes. Le Journal du centre, 20 octobre 2006.
17 octobre 2006
À lire sur Internet :
Le choix cornélien du bousier,
par
C.D. Sciences
et avenir, 17 octobre 2006.
"Ces insectes devraient choisir entre deux atouts reproductifs : les
longues
cornes qui leurs permettent de mieux se défendre contre les
mâles
concurrents, ou des testicules de grande taille. " (Onthophagus
nigriventris, Col. Scarabéidé
Copriné)
Plages
dangereuses
Au Nord-Est des États-Unis, sur les plages de sable fin,
dans la zone de balancement des marées, couraient des
myriades de cicindèles claires, affairées
à chasser mouches et puces de mer ou à
dépecer les cadavres laissés là par
l’onde… C’était un
début du XXe siècle.
L’insecte est toujours là, de ci de là,
en effectifs très réduits et a totalement disparu
de bien des lieux. La Cicindèle des plages du Nord-Est, Cicindela dorsalis dorsalis
(Col. Cicindelidé) vit deux ans, d’abord dans un
terrier à l’état larvaire puis, les
derniers mois, comme adulte patrouillant sur la grève humide
puis pondant.
Elle ne manque pas d’ennemis : les aménagistes
(qui apportent du sable pour compenser l’érosion),
les lotisseurs, les cabaniers, les baigneurs-marcheurs et les
automobilistes (en 4x4)… Et aussi les tempêtes,
les grandes marées, les marées noires, les
oiseaux (Laridés).
Les populations survivantes sont fragmentées au point que
toute catastrophe locale se traduit par une disparition
irrémédiable.
Que faire ? Protéger ce qui reste des populations autrefois
prospères sur les rives de la Chesapeake Bay – en
interdisant les activités et les travaux destructeurs sur
les sites -, d’une part, et repeupler des plages du New
Jersey jusqu’au Massachusetts à partir
d’individus prélevés sur des
populations encore abondantes, d’autre part.. Les essais
préliminaires ayant montré que les adultes
transférés se dispersent et disparaissent en 1
à 2 semaines, on installe des larves. Sur le site du Gateway
National Recreation Area, Sandy Hook (NJ), on a apporté, en
1994 et 1995, puis en 1997, 1999 et 2000, un petit demi-millier de
larves chaque printemps (provenant de la Chesapeake Bay), qui ont
creusé leur terrier, ont survécu à
l’hiver et à l’été
suivant (période délicate : risque de
déshydratation). 750 adultes ont
émergé en 2001. Mai pas plus de 6 en 2004. Un
succès initial puis un quasi-anéantissement dont
on ignore – faute d’observations - les causes
exactes : tempête ou prédation par les
Laridés ? Une opération qui doit être
poursuivie, mais en s’assurant de pouvoir surveiller le
devenir des nouvelles populations installées.
D’après,
entre autres, “Scientists helping endangered beetle
population claw its way back”, par Todd B. Bates, Asbury
Park Press,
16 octobre 2006.
14 octobre 2006
À voir sur Internet :
Le prix Lennart-Nilsson, décerné par l'institut Karolinska de Stockholm, est attribué cette année à Satoshi Kuribayashi pour ses photos d'insectes.
À lire sur Internet :
Le Sénégal chasse ses tiques,
par Marie-Laure Josselin,
Libération,
12 octobre 2006.
Campagne de prévention contre ces parasites qui transmettent
la
borréliose, maladie curable mais souvent confondue avec le
paludisme.
Ornithodoros (Pavlouskyella) sonrai,
Acarien Argasidé
Il est très intéressant de confier
à des asticots -
généralement de Mouche verte, Lucilia
sericata (Dip. Calliphoridé), le soin de
nettoyer des plaies
et de favoriser leur cicatrisation. Mais des patients refusent
l'asticothérapie. À cause du " yuk factor ", en
français
répulsion émotionnelle. Aussi une
équipe britannique
dirigée par S. Britland travaille-t-elle à
n'appliquer que
des extraits de broyat d'ascticot, imprégnant une compresse.
Leurs
premiers essais, sur des cultures de cellules en boîte de
Petri, sont
encourageant et confirment que la consommation de tissus morts par les
larves
n'est qu'un des éléments de leur
efficacité.
D'après "New Wound Dressing May Lead To Maggot
Therapy Without
The Maggots", lu le 6 octobre 2006 à www.livescience.com
À (re)lire, dans Insectes n°135,
"
Remuer le ver dans la plaie
", par
A.Fraval.
Il comporte que 182 gènes et n'est long que de 160
000 paires de bases.
Son propriétaire est Carsonella rudii,
une bactérie
endoparasite. Laquelle bactérie appartient à des
psylles
(Hém. Psylloidea), insectes opophages qui se le transmettent
de mère
en fille. Elle synthétise des acides aminés et
autres substances
indispensables que la sève, milieu pauvre, ne leur fournit
pas.
Jusqu'à cette découverte, due à Nancy
Moran et à
son équipe de l'université de l'Arizona
(États-Unis),
on pensait que le nombre de gènes ne pouvait être
inférieur
à 300 (sur la foi d'expériences de destruction au
hasard du
matériel génétique de
bactéries).
C. rudii, s'il a beaucoup de gènes codant
pour la synthèse
de protéines, est presque dépourvu de ceux des
constituants
de la membrane, du métabolisme de l'énergie et de
la synthèse
de l'ADN. On suppose que l'hôte supplée
à ces manques
et que cette bactérie est sans doute en voie de devenir un
organite.
La mitochondrie et le chloroplaste, organites bien connus, sont sans
doute
d'anciennes bactéries " incorporées ".
Buchneria aphidicola, endosymbionte de pucerons
(autres
Hémiptères opophages), d'après les
études
menées à l'université de Valence
(Espagne), arrive second
au concours du plus petit génome, avec 420 000 paires de
bases. Il
est incapable de synthétiser le tryptophane, acide
aminé qu'une
autre bactérie - ou plusieurs - cohabitant dans le
mycétome
de l'hôte doit produire. B.
aphidicola,
ne servant plus à grand chose, serait en voie de
disparition.
D'après, entre autres, Tiny Genome May Reflect
Organelle in
the Making, Scientific American, lu le 14 octobre
2006 à
www.sciam.com
Photo du
mycétome
du psylle (en jaune).
6 octobre 2006
Prix Nobel à quatre entomologistes
Pour la seconde année consécutive, un
prix Nobel (Ig Nobel,
très exactement), celui de Nutrition en l'occurrence,
récompense
des travaux en entomologie. Cette fois ceux de Wasmia Al-Houty and
Faten
Al-Mussalam, dont la dernière publication (2006, visible sur
Internet
sous forme de
résumé)
décrit bien les orientations scientifiques : sous le titre "
Dung
consumption of Scarabaeus cristatus from Kuwait "
nos deux lauréats
exposent comment chez cette espèce, mâle et
femelle font des
boulettes de fèces de mammifères qu'ils enterrent
plus loin.
Et qu'en conditions expérimentales, ils acceptent toutes
sortes de
crottes préfèrant toutefois celles de 2
carnivores à
celles de 2 herbivores.
Félicitons les lauréats et soutenons-les dans
cette épreuve.
Le jury - qui cherche à monter en épingle des
travaux scientifiques
risibles, voire ridicules, les a distingués pour avoir
montré
que les bousiers étaient délicats dans le choix
des fèces.
Le jury a bien rigolé. Il a quel âge ?
Et les deux autres couronnés ? Les Prix de
biologie s'appellent
Bart Knols et Ruurd de Jong, ils travaillent à Wageningen
(Hollande)
et ont montré que les femelles d'un moustique grand vecteur
du paludisme
(Anopheles gambiae, Dip. Culicidé) sont
également
attirées par les odeurs, d'une part, du pied non
lavé d'Homo
sapiens et, d'autre part, d'un fromage hollandais "
moelleux, très
odorant au goût agréablement relevé,
amer et piquant
", le limburger.
D'après "IG Nobel winners",
dépêche AP, lue le
6 octobre 2006 à news.yahoo.com
Il y a un an, ils étaient deux
entomologistes.
L'Office états-unien des pêches et de la
faune sauvage a
rétrogradé le Coléoptère
Cérambycidé
californien, Desmocerus californicus dimorphus, du
statut d'espèce
en danger de disparition à celui d'espèce
menacée. Ce
bel insecte, rouge et noir, de 2 cm de long (imago) est
inféodé
à tous les stades de son développement aux
sureaux
(Sambucus), tout particulièrement
à ceux des forêts
des bords des rivière et des fleuves. Une fois
rasées à
90% (et le " elderberry longhorn beetle " quasi disparu, ces
forêts
ont bénéficié de programmes de
replantation et des sureaux
"habités" par le longicorne ont été
transplantés
dans des lieux sûrs. Des opérations de
conservation qui ont
bien marché.
Un voisin est un candidat très sérieux
à la
rétrogradation : Euphilotes enoptes smithi,
Lép.
Lycénidé, le " Smith's blue butterfly ", cousin
du
Bleu des crosses et comme lui
inféodé à
un sarrasin.
D'après "Agency takes species off endangered
list",
dépêche AP, lue le 2 octobre 2006 à
news.yahoo.com
Photo
3 octobre 2006
À lire sur Internet :
Insectes déprédateurs forestiers. Par le Département santé des forêts du MAAPAR, un point sur les ravageurs des forêts avec une riche collection de fiches spécifiques à télécharger.
2 octobre 2006
1) Le thrips géant
C'est grâce à une photographie prise
depuis l'espace, et
incorporée dans la base de données " Google maps
", que l'existence
d'un insecte géant a été
révélée.
Le thrips (Thysanoptère) - et non un perce-oreilles comme
d'aucuns
l'ont écrit - était posé sur deux (il
mesure 50 m de
long) champs près d'Arlesberg (Bade-Wurtemberg, Allemagne).
Son
arrivée là a dû être rude :
le contenu de son intestin
sourd par l'anus.
D'après " Germany menaced by 50 m insect", The
Register,
lu le 28 septembre 2006 à www.theregister.co.uk/
Images
sur Inside Google
NDLR : même si on est M. Google, il faut
souffler sur la vitre
avant de numériser un document.
2) Votre écran en danger
Selon Micro-hebdo (n° 439, 14
sep.2006), les écrans
plats de nos micros sont victimes d'insectes divers (de petite taille)
qui
s'y faufilent par les ouïes d'aération et ajoutent
au contenu
du site visité une animation rigolote (vite
exaspérante).
NDLR : Des insectes qui s'insinuent dans le
matériel informatique,
c'est vieux comme les ordinateurs : voir cette Épingle
"Grillé,
scotché, mais
célèbre...". Si ça
vous arrive, ne trempez
pas l'engin dans un bain insecticide, portez-le à
réparer.
3) Merci de votre collaboration
Le sujet est d'une extrême importance, pour la
science et pour
l'entomologie ; pourtant, il suffit d'un ordinateur ordinaire pour
participer
à aux recherches (à l'instar du
SETI) : Il
s'agit de trouver le
signal optique qui déclenche, chez une mouche
évoluée
(Dip. Brachycère Cyclorrhaphe) posée sur un plan,
le réflexe
de fuite (saut et envol). Précision : le plan est
transparent, le
stimulus qui est composé de pixels
générés par
ordinateur est présenté à la face
ventrale de l'insecte
(bref, il s'agit d'un truc affiché par l'écran,
sous la mouche
posée dessus). Au laboratoire spécial de l'OPIE,
où
ce sujet a été repéré et
défriché,
un imago de la Mouche charbonneuse, Stomoxys calcitrans
(Dip.
Muscidé), est resté de longues minutes immobile
au milieu de
l'écran (15 pouces, plat), en dépit de tous les
efforts de
l'entomologiste, par ailleurs virtuose de la souris, qui lui passait
sous
les 6 tarses différents pointeurs (flèche,
sablier…) et
faisait s'afficher diverses pages du site /opie-insectes/ - cerataines
au
contenu effrayant pour une mouche.
Existe-t-il des pictogrammes (voire des mots ou des
équations) qui
font bondir la mouche (ou tout au moins l'incitent à cesser
de se
frotter les tarses avant, à quitter son air narquois et
à avoir
l'air de s'intéresser au stimulus) ? Des animations, des
couleurs
?
Il est évident que pour avancer, élaborer des
hypothèses
et les tester systématiquement, la coopération de
tous les
entomologistes, amateurs compris, est nécessaire vu le
nombre de
combinaisons à essayer et d'espèces à
mettre à
l'épreuve ; la manip peut être faite au bureau (au
labo, à
l'atelier…) sans éveiller les
soupçons. Chaque collaborateur
veillera à disposer d'un écran propre de
façon à
ne pas fournir au spécimen observé une bonne
raison de rester
planté là (on sait que les mouches
goûtent avec leurs
pieds).
Que peuvent attendre la communauté scientifique et
d'ailleurs
l'humanité de cette investigation ?
Si l'impassibilité de la mouche est confirmée, on
l'expliquera
par l'évolution : nul prédateur n'a jamais
menacé une
mouche ni une ancêtre de mouche en arrivant par en dessous au
travers
de son support (certains Diptères, plutôt
inférieurs,
se posent sur l'eau, milieu qui renferme des truites. Ici, il s'agit de
mouches
terrestres, on l'a compris) et la gent muscide a mieux à
faire à
être prête à réagir
à ce qui arrive par
en haut.
Si une configuration particulière de pixels a des
propriétés
chasse-mouche, l'OPIE diffusera un logiciel défensif
anti-atterrissage,
économiseur d'écrans (voir l'Épingle "
Bombe insecticide
".
4) le grouillomètre
Swis Track est un logiciel qui permet
d'enregistrer la trace des
déplacements individuels des éléments
d'un " essaim
" d'objets modbiles indifférentiés. Dans sa
dernière
version, il est capable de pister une trentaine d'individus (non
marqués),
robots ou insectes, évoluant dans une arène. Il
est
développé à l'École
polytechnique de Lausanne,
dans le cadre du projet européen Leurre. Cet outil
d'éthologie
- pour analyser des comportements collectifs - rendra sans doute
obsolètes
les manips fastidieuses d'analyse à la main de photographies
successives,
de suivi par plusieurs observateurs, de
télépistage multiple,
de repérage des traces, etc. Il est
infatiguable.
D'après "New Software Tracks Swarms of Insects
or Robots",
par Bill Christensen, Technovelgy.com, lu le 30
septembre 2006 à
//technovelgy.com
Swis est un acronyme de Swarm-Intelligent Systems.
À voir : un
vidéogramme
de démonstration.
Àvoir (si possible) Alice au pays des cafards,
film de Jean-Pierre
Gibrat co-produit par Trans Europe Film, ARTE France et CNRS
Images&Media.
À lire, la
publication
(en anglais) : N. Correll, G. Sempo, Y. Lopez de Meneses, J. Halloy,
J.-L.
Deneubourg, and A. Martinoli. SwisTrack: A Tracking Tool for Multi-Unit
Robotic
and Biological Systems. IEEE/RSJ International Conference on
Intelligent
Robots and Systems (IROS), 2006.
28 septembre 2006
À lire sur Internet :
Le pas soyeux de la tarentule, par
Cécile Dumas,
Sciences
et Avenir, le 28 septembre 2006.
Une tarentule, Aphonopelma seemanni,
secrète de la soie au
bout de ses pattes pour mieux adhérer à la paroi.
26 septembre 2006
Les parcs d'attraction états-uniens Six Flags
veulent marquer le coup
à l'occasion du 16e anniversaire de leur fête de
la peur,
organisée à l'occasion d'Hallowen.
D'où l'organisation
d'un concours du plus gros mangeur de blattes vivantes, le record
à
battre est détenu par Ken Edwards, un Anglais, qui en a
avalé
36 en 1 minute. D'où l'offre à qui mangera une
blatte d'un
coupe-file pour profiter sans attendre de quelques trains
fantômes
et autres grands-huits. Le Dictyoptère en question est la
Blatte
souffleuse de Madagacar, Gromphadorhina portentosa (Dyct.
Oxyhaloïdé).
L'association People for Ethical Treatment of Animals proteste contre
l'emploi
de ces gentilles créatures pour de telles pitreries
publicitaires.
D'après,
entre autres, " Six Flags Giving
Front of Line Pass To Cockroach Eaters ", lu le 26septembre 2006
à
www.ultimaterollercoaster.com
Ce gros cafard, vendu par l'OPIE
à des fins d'élevage
et de pédagogie, sert beaucoup d'amusement outre-Atlantique.
(Re)lire,
entre autres, Athlétisme
et politique,
Épingle publiée ici en 2004.
Les femelles des moustiques vectrices du paludisme ne se
nourrissent pas
seulement de sang mais aussi - on l'avait un peu
négligé -
de liquides sucrés comme le nectar des fleurs, source
essentielle
d'énergie pour voler. Des entomologistes
israéliens ont
pulvérisé les acacias d'une oasis avec un jus
sucré
empoisonné au spinosad. Éliminant du coup les
moustiques du
lieu. Le procédé, qui devrait s'appliquer surtout
à
des paysages sahéliens (pauvres en plantes), doit faire ses
preuves
dans des milieux non isolés.
D'après " Mosquitoes' sweet tooth targeted ", BBC
News,
le le 26 septembre 2006 à /news.bbc.co.uk
Le spinosad est un produit de fermentation
par la bactérie
actinomycète Saccharopolyspora spinosa.
C'est un toxique du
système nerveux des insectes,
considéré comme relativement
peu nocif pour l'environnement et à ce titre
généralement
autorisé en agriculture biologique. Cet insecticide mis sur
le
marché par Dow Chemical en 1998, est
commercialisé pour la
lutte contre de nombreux insectes ravageurs agricoles.
Les propriétés insecticides du cristal
de Bacillus thuringiensis
ont été entrevues en 1911 par Berliner.
À partir
des années 1950, on mettra au point l'emploi de cette
bactérie
"Bt" comme auxiliaire de lutte biologique contre divers insectes
phytophages
et comme source de gènes d'intérêt pour
des plantes
génétiquement améliorées,
tolérantes à
des ravageurs. Le mode d'action sera précisé : la
toxine du
cristal, dans certaines conditions d'acidité, perturbe la
physiologie
de la paroi de l'intestin moyen qui laisse passer la spore dans
l'hémolymphe, où elle provoque une
septicémie fatale.
À la lumière du travail de Nichole Broderick,
mémorisante
de l'université du Wisconsin (États-Unis), il
faut
réécrire ce morceau de cours.
Ayant détruit la faune bactérienne du tube
digestif de chenilles
de Bombyx disparate (Lymantria dispar,
Lép. Lymantriidé),
elle s'aperçoit que celles-ci résistent
à des doses
décuples de Bt. Réintroduisant une par une les
quelque vingt
espèces de bactéries qu'héberge
naturellement la chenille,
elle met en évidence qu'Enterobacter NAB3
restaure les
capacités larvicides du Bt. Dans des expériences
ultérieures,
elle montre que cette espèce se développe dans
l'hémolymphe
de L. dispar aussi bien que sur un bon milieu de
culture, alors que
B. thuringiensis disparaît au bout de 6
heures ; et que des
bactéries Escherischia coli productrices
de Bt, tuées
par la chaleur, introduites dans l'hémolymphe, ne tuent pas
la chenille
si aucune autre bactérie n'est présente. En
l'absence de toute
bactérie, la paroi intestinale, " trouée " par la
toxine de
Bt, se réparerait très vite.
La mort d'un insecte suite à l'application de Bt serait-elle
due à
l'envahissement de la cavité générale
par Enterobacter
? C'est sans doute plus complexe. Les recherches
continuent.
D'après " Bt Pesticide No Killer on Its Own,
Overturning
Orthodoxy", par David Biello, Scientific American,
lu le 26 septembre
2006 à www.sciam.com/
Article source : à paraître dans les PNAS,
du 26 septembre
2006.
23 septembre 2006
À lire sur Internet :
Trois tonnes d'un pesticide bio ont été répandues dans le Parc.La Camargue se résigne à canarder ses moustiques.Par Par Pierre Daum. Libération, 23 septembre 2006
L’ennemi mortel des moustiques va-t-il
enfin être mis à
la disposition des Réunionnais ?
Témoignages,
23 septembre 2006
"L’ennemi bio des moustiques s’appelle le Bacillus
thuringiensis
israelensis (Bti). Pourquoi refuse-t-on toujours
d’en doter les
Réunionnais, qui le réclament pour devenir des
acteurs à
part entière, efficaces et permanents de la lutte contre
l’Ædes albopictus, vecteur du
chikungunya ?"
22 septembre 2006
À lire sur Internet :
Des grillons réduits au silence.
Sciences
et Avenir, 22 septembre 2006.
"Entre chanter pour attirer la femelle et rester silencieux pour
éviter
d’être parasité par une mouche, certains
grillons des
îles hawaïennes ont fait leur choix. Ils
préfèrent
se taire."
L'OMS relance l'utilisation du DDT pour lutter contre
le paludisme.
Par Paul Benkimoun,
Le
Monde, 19 septembre 2006.
À lire sur cette page : "Le DDT : une
abomination".
Dans les labos, la Mouche du vinaigre, Drosophila melanogaster (Dip. Drosophilidé), fait avancer les sciences - humaines autant que possible. Quatre exemples tout récents.
Une série de gènes (une quinzaine)
gouverne l'agressivité
de la Mouche du vinaigre, un résultat qui met en
évidence des
mécanismes nouveaux qui pourraient intervenir dans des
comportements
anormaux chez l'homme et d'autres animaux. Pour mesurer
l'agressivité
d'une souche de drosos : offrir une (unique) gouttelette
sucrée à
une bande de mâles affamés (à jeun
depuis 1 heure ½
) et compter les coups.
D'après "Fruit Fly Aggression Study Has Human,
Animal Relevance",
communiqué de presse de l'université de Caroline
du Nord, lu
le 20 septembre 2006 à www.newswise.com
Les drosos (imagos) n'aiment pas la caféine
(amère) sauf celles
de souches qu'on a modifiées pour les priver d'une
protéine
("Gr66a") présente dans les soies sensorielles de leur
trompe. Ces
mouches GM avalent indifféremment une pitance
sucrée et une
pitance caféinée. Mais la perception du
goût amer d'autres
substances dépend en général de
protéines
réceptrices différentes. La perception de
l'amertume du thé
est régie par Gr66a, mais pas celle du chocolat.
D'après "
Fruit Flies Have Something To
Tell You About Caffeine ", lu le 21 septembre 2006 à
www.medicalnewstoday.com
L'asticot de D. melanogaster
possède des groupes de neurones
distincts qui attribuent une valeur positive ou négative
à
un stimulus appliqué lors d'un apprentissage. Des neurones
qui
émettent respectivement de la dopamine (cas d'une
récompense
associée) ou de l'octopamine (punition). Pour
établir ceci,
on a dû améliorer
génétiquement les drosos, en
leur greffant le gène de la " channelrhodopsine-2 ",
marqueur de neurones,
qui active ceux-ci par simple éclairage (lumière
bleue). Le dressage
lumineux...
D'après "Researchers Identify Neurons That
Assign Value During
Learning", Cell Press, 17 septembre 2006, lu à
www.sciencedaily.com
Le cerveau a besoin du sommeil pour enregistrer les
expériences
liées à l'apprentissage et à la vie en
société.
Les drosophiles adultes vivant en groupe font des siestes d'une heure -
plus
si le groupe est nombreux -, leurs congénères
isolés
(depuis l'émergence), piquent du nez un petit quart d 'heure
seulement.
Apprendre est fatiguant : les messieurs astreints à un
entraînement
intensif (et difficile) à ne pas engager de
préliminaires avec
des dames (on leur offre en fait des mâles
parfumés à
la phéromone sexuelle femelle) doivent dormir plus longtemps
et, si
on les prive de sommeil, oublient tout.
D'après " Fruit fly study sheds light on human
sleep ", lu
le 22 septembre 2006 à www.msnbc.msn.com
PS : pour ce qui est des études sur
l'obésité, avec
repas hyper- et hyposucrés, arabette des dames riche ou
pauvre en
amidon, c'est la Teigne des crucifères, Plutella
xylostella
(Lép. Ypeunomutidé), qui s'y colle
D'après "Insect study provokes question over
obesity causes",
lu le 21 septembre 2006 à
www.foodnavigator.com.
Dessin : oeuf de D. melanogaster
16 septembre 2006
Ce signe
- indubitablement un insecte, possiblement une fourmi - figure en 3
exemplaires
gravé sur une pierre (36 x 21 x 13 cm) trouvée
à Cascajal
(Vera-Cruz, Mexique). Il fait très probablement partie d'un
texte
établi et gravé, il y a 2 000 ans, par des
Olmèques.
C'est l'écriture la plus ancienne jamais trouvée
en Amérique.
D'après " Ancient civilisations in Mexico
developed a writing
" system as early as 2,000 years ago, new evidence suggests. ", par
Helen
Briggs , BBC News, lu le 15 septembre 2006
à //news.bbc.co.uk/
Texte
intégral
Routière. Franchissement de
ligne jaune et délit de
fuite sont reprochés par la police d'Atkinson à
une habitante
d'Hampsted, Linda Coutts, dont la voiture a
écrasé quelques
buissons et, surtout, fracassé le panneau d'affichage des
offices
devant l'église. Pas de portable : elle est
rentrée directement
chez elle prévenir son mari ; le grand coup de volant :
c'est la faute
d'une guêpe.
Domiciliaire. Le propriétaire d'une
maison inhabitée
de Morganton y surprend des hôtes indésirables :
des guêpes,
tout un nid, qui l'agaçent prodigieusement tout au long de
sa visite.
Aussi revient-il s'occuper d'elles avec un bidon d'essence et une
boîte
d'allumettes. La maison en bois et le nid en carton sont en
cendres.
Lu à www.eagletribune.com
et à
www.morganton.com, respectivement. Ces deux
histoires se passent aux
Étatz-Unis, dont un habitant, c'est bien moins
drôle, vient
d'être tué par des piqûres de Fourmi
d'Argentine
(Linepitema humile).
À lire sur Internet :
Des chercheurs veulent déclencher une "guerre civile" chez des fourmis. TV5 Monde, 16 septembre 2006.
13 septembre 2006
À lire sur Internet :
Une abeille méchamment trompée,
par Cécile Dumas,
Sciences
et Avenir, 13 septembre 2006
" Pour atteindre les réserves de nourriture
qu’elles convoitent,
les larves d’un coléoptère font croire
à
l’abeille mâle qu’elles sont une abeille
femelle. Pour cela,
elles s’agglutinent pour imiter la forme du corps de la
promise et vont
jusqu’à produire une substance chimique
présente chez
la femelle de l’abeille Habropoda pallida. C’est ce
que montre
les travaux de deux entomologistes californiennes, publiés
cette semaine
dans les PNAS. "
A (re)lire : Les
Coléoptères
Méloïdés
cleptoparasites de nids d'abeilles solitaires (par Claire
Villemant)
11 septembre 2006
À lire sur Internet :
Premières hypothèses sur la
manière dont la maladie
de la langue bleue a gagné l'Europe, par
Jean-François
Haït.
Le
Monde, 12 septembre 2006.
À (re)lire :Langue
bleue, Épingle
de l'an 2000.
La Camargue s'attaque à ses moustiques, jusque-là intouchables. TV5Monde, 9 septembre 2006.
Premier cas de paludisme " autochtone " en France
depuis 1972.
Le
Figaro, 6 septembre 2006.
" Pour la première fois depuis 30 ans, une personne a
contracté
le paludisme après avoir été
piqué sur le territoire
français, et non dans un pays étranger. Aucune
alerte sanitaire
n'a été déclenchée. "
Le 6 septembre 2007, à Öhnsingen (Suisse),
une jeune femme saute
dans le fossé longeant la route - avec sa voiture. Roulant
vitre ouverte,
elle avait reçu une sauterelle (un Orthoptère,
dont on ignore
jusqu'au nom de famille) en plein visage et, sous le coup, avait
donné
un grand coup de volant.
Ce même jour, à Stade (Allemagne), une alarme
clignotante signale
aux passants qu'il se passe quelque chose de louche à la
banque. Policiers
et pompiers, alertés, trouvent un intrus, coincé
(et grillé)
entre deux fils électriques : une sauterelle (Orth.,
possiblement
de la même famille mais l'histoire ne le dit pas) qui avait
fait sauter
le disjoncteur.
Peu de temps au paravant, deux jeunes chiens californiens vomissent et
semblent
vouloir se débarrasser de quelque chose coincé
dans leur gosier.
Le télévétérinaire d'un
webjournal local diagnostique
une parasitose gastrique à Physaloptera
(un Nématode)
attrapée et entretenue par la consommation de sauterelles
(l'espèce
importe peu, le ver vit à l'état larvaire chez
des insectes
divers), leur proie préférée ces
derniers temps. Conseil
au maître : dégoûtez-les des insectes.
D'après,
respectivement,
NouvelObs.com, L'Express. et
www.insidebayarea.com
Les sauterelles sévissent aussi dans la langue
française
: à voir dans Parlez-vous
entomo
?
4 septembre 2006
À lire sur Internet :
Découverte d'insectes fossiles dans
l'ambre d'Amazonie,
communiqué
du CNRS, 28 août 2006.
" Au Nord du Pérou, il y a 15 à 12 millions
d'années,
des insectes, acariens et autres arthropodes se sont fait
piéger dans
la résine le long de troncs d'arbre ou de branches. Une
équipe
internationale de paléontologues et de géologues
les a
retrouvés fossilisés dans l'ambre. Cette
découverte
est la première du genre en Amazonie occidentale.
Grâce à
elle, les chercheurs prouvent l'existence précoce d'une
grande
biodiversité terrestre dans la région, dans un
environnement
forestier et sous un climat chaud et humide. Ces résultats
sont
publiés en ligne sur le site des Proceedings of the National
Academy
of Sciences. "
Les écoles rouvrent, les instituteurs relancent
l'élevage de
chenilles, activité d'éveil très
prisée, paisible,
pleine d'enseignements…
Mais ces cages dans les classes sont l'objet d'une controverse et le
sujet
d'un article dans le New York Times, par un prof de
bio. Les amis
de la Belle Dame, Vanessa cardui (Lép.
Nymphalidé),
l'espèce la plus souvent élevée,
s'opposent aux
éleveurs des " fermes à papillons ".
Ces derniers sont environ 45 aux États-Unis, qui livrent bon
an mal
an 11 millions d'individus. Le scolaire n'est pas leur seul
débouché
: ils encouragent les lâchers lors des mariages, et facturent
quelque
75 € la douzaine de papillons en état de vol. Par
ailleurs, le
kit d'élevage " écoliers " - un manuel, une cage
en gaze, 3
à 6 chenilles et leur provende - coûte un peu
moins de 30 €.
Dans les deux cas, les papillons se retrouvent dans la nature.
La North American Butterfly Association dénonce le transport
d'une
espèce dans une région où elle n'est
pas présente
(interdit par les lois fédérales), la pollution
génétique des populations locales, l'introduction
possible
de maladies, la compétition avec les
congénères locaux
pour le nectar (rare), l'encouragement du braconnage (pour ce qui est
du
Monarque, assez souvent utilisé), voire l'abaissement moral
de qui
utilise ainsi la merveilleuse créature comme un futile objet
volant.
La North American Butterfly Association défend les
éleveurs
et nie toute espèce de risque grave.
Pourrait-on trouver des aménagements aux pratiques actuelles
pour
un usage raisonnable et " durable " de ce genre d'insectes ?
À
l'école, des fourmis (locales) seraient tout aussi
intéressantes
à observer, propose l'auteur de l'article. On pourrait
mettre sur
le marché des papillons de mariage
stérilisés - et ce
n'est pas l'acheteur du lot " Plein le ciel " à 250
€ qui
rechignerait à un petit surcoût. Les papillons
scolaires
industriels, leur prestation achevée, devraient
être tués
- pardon, mis à s'endormir au congélateur. Mais
si l'idée
de la mort insupporte, alors on travaillera avec des individus d'une
espèce
locale, ramassés près de l'école, qui,
un fois
l'élevage achevé (si jamais il a
réussi) seront
restitués à Dame Nature.
D'après "Butterfly Kiss-Off", par J.A.
Lockwood, The New
York Times, 24 août 2006, lu à
www.nytimes.com
Image de Vanessa (Cynthia,
Pyrameis)
cardui : B. Lalanne-Cassou/INRA
Rappelons qu'une destruction massive de la flore et de la
faune a eu lieu
il y a 65,5 millions d'années. Et que 9 millions
d'années plus
tard, la vie avait repris ses droits. Que s'est-il passé
entre temps
?
Des paléobiologistes de la Smithsonian Institution et du
Muséum
de Denver (États-Unis) ont inspecté 14 999
feuilles fossiles
prélevées sur 14 sites - 4 du
Crétacé tardif,
9 du Paléocène et 1 du début de
l'Éocène.
Pour y relever morsures, décapages, encoches,
découpures, trous,
galles, mines…, toutes traces d'exploitation par des
insectes phytophages
- dont les fossiles sont le plus souvent absents.
Dans la plupart des cas, les richesses spécifiques botanique
et
entomologique sont en concordance, situation normale pour une
forêt.
Mais deux sites ont réservé des surprises aux
chercheurs.
Près de Castle Rock (Colorado), ils ont
dénombré plus
de 200 taxons végétaux : la diversité
d'une forêt
tropicale humide, poussant là 1,7 millions
d'années après
l'extinction de la transition entre Crétacé et
Tertiaire (dite
K-T). Et relevé très peu d'attaques d'insectes.
À Mexican Hat (Montana), ils ont trouvé 16
espèces de
plantes (la diversité habituelle), hébergeant de
très
grandes quantité et diversité de mineuses
(Diptères,
Lépidoptères et
Hyménoptères) - une situation
jamais observée, même au
Crétacé avant la crise
K-T. Après le bouleversement des réseaux
trophiques, il y aurait
eu là, dans cet isolat, après une
période
d'instabilité, l'installation d'une sorte
d'équilibre
créé par l'occupation des niches par des insectes
phyllophages
opportunistes survivants qui se sont spécialisés.
La reconstruction des entomofaunes associées aux peuplements
végétaux - un processus qui a pris 8 millions
d'années
- a été, selon cette découverte,
beaucoup plus chaotique
qu'imaginé auparavant.
D'après "Recovery After The Dinosaur Extinction", Science
Daily,
lu le 24 août à www.sciencedaily.com
Deux chercheurs canadiens viennent de montrer que le Bourdon
fébrile,
Bombus impatiens (Hym. Apidé), mesure les
intervalles de
temps.
Les bourdons, habitués à tire la langue pour
recevoir une
récompense, anticipent légèrement sur
la prochaine
distribution - celle-ci étant faite à intervalles
réguliers.
Ceci même si deux rythmes se superposent.
Il suffit donc d'un système nerveux très simple
pour percevoir
et mesurer le temps.
D'après "Bumble Bees Can Estimate Time
Intervals", d'après
Cell Press, lu le 25 août 2006
à
www.sciencedaily
Article source dans Current Biology ,16,
1636--1640, August 22, 2006
DOI 10.1016/j.cub.2006.06.064
La cour de Lorraine Cork, enseignante à la retraite
vivant non loin
de Philadelphie (États-Unis) est creusée d'une
bonne cinquantaine
de trous gros comme le poing. Des trous faits par une énorme
(2 pouces
de long) guêpe à l'allure féroce. Le
chien Labrador de
Lorraine est-il en péril, surtout qu'il se remet d'une
opération
au cœur ? Elle interroge Chuck Holliday, entomologiste au
Lafayette
College : non, il ne craint rien ; le monstre pique rarement et
faiblement.
Fascinée par cet insecte, Sphecius speciosus (Hym.
Sphecidé),
Lorraine entreprend d'aider le professeur et note ce que les
guêpes
rapportent au terrier depuis les arbres alentour : des cigales, rien
que
des cigales (d'espèces variées). Celles-ci,
déposées
paralysées, seront boulottées vivantes par la
larve, lentement.
Une cigale pour un futur mâle de S. speciosius,
2 pour une
femelle.
Pour Chuck, dont c'est La bête, 2006 est
une année à
Sphecius. Il est assailli de questions et
reçoit des
spécimens de partout. Il en conserve 5 000,
protégés
par des boules antimites. Tellement de boules de
paradichlorobenzène…
au point de se retrouver à l'hôpital.
D'après
"About those killer wasps... A
scary swarm - if you're a cicada", par Dawn Fallik, The
Philadelphia
Inquirer, le 29 août 2006, lu à www.philly.com
Image
de
l'adulte
Les boules de "naphtaline" ont été
épinglées
cet été.
... A sauvé, estime-t-elle, un millier de Monarques
(Danaus
plexippus, Lép. Nymphalidé) cette
année. Cette fleuriste
états-unienne de Milwaukee part toutes les nuits
récolter les
œufs sous les feuilles des asclépiades de terrains
bientôt
nettoyés au bulldozer. Elle élève les
chenilles dans
un enclos derrière sa boutique puis accroche les chrysalides
à
une branche d'arbre en vitrine. Les papillons seront
relâchés
(voir ci-dessus). "Ce que je fais, c'est pour inspirer aux gens le
respect
des habitats menacés ; pour aider le Monarque, il vaudrait
mieux que
chacun sème de l'asclépiade."
D'après "Milwaukee woman rescues butterflies ",
par Dinesh
Ramde, dépêche AP, lue sur Yahoo!
, le 29 août
2006, à news.yahoo.com
L'espèce, un Coléoptère
Carabidé cavernicole
découvert en 1937 par Oscar Scheibel est, en danger de
disparition,
tant dans la nature (en Slovénie) que dans les collections.
Certains,
en effet, lui font une chasse acharnée, pour en
posséder un
spécimen ou le vendre (le cours est à 1 000
€).
Il s'appelle Anophtalmus hitleri.
Les deux façons de le protéger -
irréalisables l'une
comme l'autre - sont de fermer les grottes et de le renommer.
Proposé en 1949, le changement de nom du fossile Rochlingia
hitleri (Paléodictyoptère
Homoioptéridé)
fut refusé par la CINZ (Commission internationale de
nomenclature
zoologique).
D'après "German Neo-Nazis are chasing after a
rare Hitler-bug",
La Pravda, lu le 21août 2006 à
english.pravda.ru
Timbre yougoslave sur le site de
Patrice
Bonafonte
: Anophtalmus schmidti.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée voit sa production de
cacao diminuée
par les attaques d'un ravageur, le Foreur des cabosses du cacaoyer,
Conopomorpha cramerella (Lép.
Gracillariidé). En
conséquence de quoi, le prix de cette denrée
d'exportation
(qui arrive en second derrière le café),
très instable
ces derniers temps, risque de s'envoler, au grand dam des fabricants de
barres
chocolatées.
C'est pour faire face à cette menace qu'une
équipe de martiens
(si l'on peut nommer ainsi des ingénieurs de la firme Mars,
fabricant
des Snickers et des M&M) a débarqué sur
l'île pour
s'attaquer au " CPB " (le nom commun de la chenille en anglais). Leurs
armes
: des analogues de phéromones de rapprochement des sexes et
autres,
pour appâter des pièges.
La lutte culturale, par ailleurs, a montré son
efficacité dans
des pays voisins, affectés par le même ravageur.
Elle consiste
à associer, entre autres, des récoltes
échelonnées
fréquentes et des tailles. Il reste à l'enseigner
et à
la faire adopter par les petits producteur qui, actuellement traitent
chimiquement (pour peu qu'ils en aient les moyens) - ce qui est
inefficace
et nocif pour l'entomofaune notamment - ou pallient la baisse des
rendements
en augmentant les surfaces plantées, au détriment
de la forêt
qu'ils défrichent.
D'après, notamment, "Invasion of the Cocoa Pod
Pest", par Lauren
Foster, Los Angeles Times, lu le 14 août 2006 à
www.latimes.com
Image
du
papillon
25 août 2006
À lire sur Internet :
Un claquement de mandibules sans pareil,
par Cécile Dumas,
Sciences
et Avenir, le 23 août 2006
Odontomachus bauri (Hym. Formicidé)
claque ses mandibules à
la vitesse record de 65 m/s.
12 août 2006
À lire sur Internet :
Le papillon parasite de la vigne tombe dans le
piège de l'INRA,
AFP/TV5Monde,
11 août 2006.
Lobesia botrana (Lép.
Tortricidé).
Fiche
HYPPZ
9 août 2006
Biodiversité et politiques territoriales. XIVe Congrès des Conservatoires d'espaces naturels , à Salins-les-Bains, dans le Jura, du 19 au 22 octobre 2006.
À lire sur Internet :
Big Brother s'invite chez les insectes, par Matthieu Quiret, Les Échos, 9 août 2006
Velutina fait son nid, par Benoît
Caurette,
Sud-Ouest,
4 août 2006
Un frelon importé d'Asie dans le département se
propage, sans
menace pour l'homme
Zen Velutina,
Sud-Ouest,
5 août 2006
Velutina peu vorace, par Benoît Caurette,
Sud-Ouest,
9 août 2006.
"A mesure qu'il est observé, le frelon asiatique
démontre un
pouvoir de nuisance extrêmement limité."
La "hormiga culona", une fourmi de Colombie qui séduit les gourmets , par Joshua Goodman, Le Nouvel Observateur du 8 août 2006.
En Angleterre, le mois de juillet anormalement chaud a
été
catastrophique pour le paysage, les végétaux et
les eaux
superficielles. Mais "fabulous" ou "fantastic",
aux dires de
naturalistes locaux, pour les papillons de jour et ceux de nuit.
Le Shropshire Wildlife trust signale la pullulation de deux
Lépidoptères Lycénidés : le
Thècle de
l'orme, Satyrium w-album, espèce
considérée comme
menacée depuis la disparition des ormes tués par
la graphiose,
et l'Azuré de l'ajonc (alias Argus bleu), Plebejus
argus.
En outre, des insectes " continentaux " sont présents en
grands nombres.
Ainsi la Noctuelle gamma, Autographa gamma
(Lép. Noctuidé),
le Moro-sphinx, Macroglossum stellatarum (Lép.
Sphingidé),
le Sympètrum à nervures rouges, Sympetrum
fonscolombi
(Odon. Lestidé), l'Anax napolitain, Anax
parthenope (Odon.
Aeschnidé) et la Decticelle bariolée, Metriopa
roeseli
(Orth. Tetigoniidé).
Cette dernière apportant, dans le paysage sonore
britannique, quelquechose
d'inoui.
D'après " Winners and losers among British
wildlife as summer
heatwave transforms the landscape ", par Michael McCarthy, The
Independent, lu le 6 août 2006
à
news.independant.co.uk
Luttes ouvrières : la force du nombre
Colby Tanner, mémorisant à
l'université de l'Utah
(États-Unis), a organisé des combats de fourmis,
à 5
contre 5 ou à 1 contre 1. L'enjeu : un morceau de thon
trempé
dans du jus d'ananas. Les adversaires : des ouvrières de Formica
xerophila (Hym. Formicidé) d'un
côté et des
ouvrières d'une espèce voisine de l'autre. Les
individus de
F. xerophila provenaient soit d'un nid
très populeux, soit
d'un petit groupe.
Il en ressort que les ouvrières de F. xerophila qui
se " savent
" ressortissantes d'un groupe nombreux font preuve de plus
d'agressivité.
Et l'examen des épreuves montre qu'elles dissuadent plus
souvent la
fourmi d'en face d'engager le combat. Si celui-ci a lieu, elles
parviennent
plus fréquemment à tuer leur adversaire mais, en
moyenne, leurs
rangs comptent autant de mortes.
Les fourmis se battent pour des ressources limitées. La
force des
grands groupes est ainsi, grâce à un
mécanisme de signalement
qui reste à préciser, de dissuader les
concurrentes de les
attaquer.
D'après " Ants More Aggressive When in Gangs", Live
Science, lu le 31 juillet 2006 à
www.livescience.com
3 août 2006
À lire sur Internet :
L’instinct grégaire chez le criquet migrateur : une prédisposition génétique, par Marie-Pierre Chapuis, Antoine Foucart et Michel Lecoq, CIRAD.
En 1972, le
dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT) est
interdit
d'emploi aux États-Unis, et, dans les années qui
suivent, dans
de très nombreux pays. Ceci en raison de ses effets
secondaires nuisibles
à long terme et loin des zones d'épandage pour la
faune, notamment
des vertébrés. Le DDT est une matière
active
organochlorée très peu toxique (dans
l'immédiat) pour
l'homme, facile d'emploi et efficace. Ses inconvénients ont
été jugés rédhibitoires,
une décision
politique hâtive et peu fondée, qui a
causé des millions
de victimes, peut-on aussi penser.
Beaucoup voient en plus dans cette interdiction " globalisée
" une
énorme hypocrisie : les " Occidentaux " l'ont
imposée aux pays
pauvres , une fois le paludisme (et d'autres problèmes
entomologiques)
éliminé chez eux , grâce… au
DDT, utilisé
en masse.
Actuellement, de nombreux responsables de la santé publique,
au Kenya,
en Tanzanie et en Ouganda, réclament qu'il soit de nouveau
utilisé
pour détruire les moustiques (Anopheles spp.,
Dip. Culicidés)
vecteurs du paludisme. Leurs arguments : le nombre de cas de paludisme
a
quintuplé en 15 ans (en Ouganda), la maladie tue, en
Afrique, 1 million
de personnes par an, un impact trois fois celui du SIDA, bien plus "
intéressant ". Il faut agir - avec ce dont on dispose, en
attendant
mieux. Les moyens de lutte alternatifs préconisés
par les "
Occidentaux " restent au stade expérimental ou sont trop
difficiles
à mettre en œuvre (moustiquaires
imprégnées) et
chers. Les médicaments, faute de recherches soutenues, sont
largement
obsolètes.
Il faut agir mais le DDT est réellement dangereux : l'Union
européenne a déjà prévenu
les autorités
ougandaises que son usage en lutte antivectorielle
entraînerait
sûrement l'arrêt de leurs exportations de fleurs
coupées,
un marché de près de 400 millions d'euros et des
milliers
d'emplois.
D'après, entre autres, " Africa ponders DDT's
return to fight
malaria ", par Edmund Sanders / Los Angeles Time,
lu le 2 août
2006 à www.detnews.com
Le 31 juillet 2006
À lire sur Internet :
Lutte biologique contre le criquet pèlerin - Nouvelles
armes face
à un ennemi ancestral,
FAO.
PAN (phénylacétonytrile = phéromone),
Green Muscle
(Metarhizium anisopliae = champignon), IGR
(antihormones) et eLocust2
(système de communication.
Les fourmis charpentières déserticoles (Camponotus spp., Hym. Formicidés) font des provisions de graisse en vue des jours difficiles. Elles peuvent les accroître, de deux façons, selon l'espèce : en produisant des soldats tous plus gras ou en " désignant " plus de soldats gras. Les réserves lipidiques sont redistribuées dans la fourmilière par trophallaxie ou via des œufs stériles. [University of Chicago Press Journals, 26 juillet 2006]
Les mâles de certaines mantes (Dictyoptères), on le sait, peuvent être victimes de pratiques cannibales de la part des femelles. Et ils le savent : ils aménagent leurs pratiques précopulatoires (vitesse d'approche, cour et préliminaires, posture) vis-à-vis d'une femelle plus ou moins affamée, état qu'ils sentent d'une façon ou d'une autre. [Science Blog, 27 juillet 2007]
Les planteurs de coton transgénique (Bt) résistant au " bollworm " (Noctuelle de la tomate, Helicoverpa armigera, Lép. Noctuidé) ont enregistré d'abord un bénéfice (rendement accru et traitements moindres). Au bout de 6 ou 7 ans d'usage, ils déchantent, face aux dégâts - qu'ils ne savent pas maîtriser - de ravageurs autrefois très secondaires, comme les capsides (Hém. Miridés), dont les populations étaient maintenues très bas par les insecticides généralistes employés jadis. Le résultat d'une enquête états-unienne au près de 500 agriculteurs chinois. Une conséquence très classique de l'emploi d'une méthode sélective de lutte. [Nature, 27 juillet 2006]
Arrivée avec de graves lésions cutanées aux jambes et dans un état avancé de confusion mentale, une malade de 18 ans a laissé perplexes les médecins de l'hôpital de la Timone (Marseille) - d'autant que sa sœur jumelle présentait, un peu moins prononcés, les mêmes symptômes. Jusqu'à ce qu'on découvre dans sa table de nuit un sachet de boules de paradichlorobenzène, qu'elle avait l'habitude de sniffer. Privées d'antimite, les patientes ont fini par guérir. [Yahoo! News, 27 juillet 2007]
Les nids de guêpes ont atteint, cet été, une taille record (un ballon de beach-ball) à Édimbourg (Écosse), en conséquence d'un climat exceptionnellement chaud et propice aux petits Homoptères, provende de ces Vespidés. L'automne venant, les nids se surpeuplant, leurs ressources se raréfiant, ces insectes deviendront plus agressifs. [news.scotsman.com, 29 juillet 2006]
Durant une sortie organisée dans le cadre de la Semaine des insectes (en juin) dans un parc du comté de Down, un gamin a ramassé un carabe qu'il a tendu à l'animateur, lequel fut fort embarrassé et le fit déterminer. Il s'agissait de la Nébrie à marge fauve, Leistus rufomarginatus (Col. Carabidé), un envahisseur (gentil ?) signalé au Royaume-Uni en 1942, en Écosse en 1994 et, donc en Irlande en 2006, par cet entomologiste de huit ans. [www.belfasttelegraph.co.uk, 27 juillet 2006]
Record de distance : des Bourdons terrestres (Bombus terrestris, Hym. Apidés), marqués d'un un numéro collé sur leur thorax, lâchés à 13 km de leur nid, l'ont regagné au vol, se guidant probablement sur l'horizon, sans se perdre. À l'étonnement des chercheurs qui étudient les capacités d'affouragement de ces espèces menacées au Royaume-Uni. [news.bbc.co.uk, 26 juillet 2006]
Le 25 juillet 2006
À lire sur Internet :
« L'Homère des insectes
» en ses murs, par Rafaële
Brillaud,
Libération,
mardi 25 juillet 2006
"La maison du savant Jean-Henri Fabre (1823-1915),
célébré
par Hugo, vient d'être rouverte au public."
Une pensée résolument
antidarwinienne, Par Sylvestre
Huet,
Libération,
mardi 25 juillet 2006.
"Pour Fabre, les insectes sont des créations
«parfaites»,
puisque divines. Une impasse."
Le 24 juillet 2006
Le Frelon asiatique Vespa velutina (Hym. Vespidé) a été récemment introduit en France. Un habitant du Lot-et-Garonne a observé avec intérêt, à partir d'avril 2005, la construction d'un nid et le développement d'une colonie sous la terrasse de sa maison. À aucun moment les frelons ne se sont montrés agressifs. Le nid, de forme quasiment sphérique, atteignait plus de 40 cm de diamètre. Ce n'est qu'après la mort de la colonie et la chute du nid en novembre 2005 que des spécimens m'ont été envoyés pour identification. Un article décrivant l'insecte et son nid devrait paraître prochainement dans la revue Apidologie, sous ma signature, ainsi qu'un texte plus " grand public " dans Insectes.
En Europe, les colonies de toutes les guêpes sociales de la famille des Vespidés (guêpes communes, frelons et polistes) ne vivent qu'un an et seules les jeunes reines fécondées passent l'hiver cachées dans un abri. La reine fondatrice ébauche un nouveau nid au printemps, pond quelques œufs et soigne les premières larves jusqu'à ce qu'elles deviennent des ouvrières (femelles stériles) qui prendront en charge la construction du nid et l'entretien de la colonie.
Tous les frelons capturés dans le Lot-et-Garonne sont des Vespa velutina de la variété nigrithorax que l'on reconnaît à leur thorax entièrement brun noir velouté et à leurs segments abdominaux bruns, bordés d'une fine bande jaune orangé. Seul le 4e segment de l'abdomen est presque entièrement jaune orangé. Les pattes brunes, sont jaunes à l'extrémité. La tête est noire et la face jaune orangé. Cette espèce exotique est impossible à confondre avec la seule espèce de frelon vivant en France, le Frelon d'Europe, Vespa crabo, qui a le corps taché de roux, de noir et de jaune et l'abdomen jaune rayé de noir.
La variété V. velutina nigrithorax vit au Nord de l'Inde, en Chine et dans les montagnes d'Indonésie (Sumatra, Sulawesi). Elle est donc capable de survivre, en Asie continentale, sous des climats comparables à ceux du Sud de l'Europe. On peut donc craindre que le Frelon asiatique s'acclimate et se répande en Europe comme cela a été le cas ces dernières années pour un pélopée (guêpe maçonne de la famille des Sphécidés), Sceliphron curvatum. Les conditions climatiques actuelles sont particulièrement favorables à la multiplication de ces espèces originaires de régions plus chaudes. Mais l'installation de V. velutina en France peut avoir des conséquences graves car, dans sa région d'origine, ce frelon est un important ennemi des autres Hyménoptères sociaux (guêpes, abeilles) dont il attaque les nids pour se nourrir du couvain. En Inde en particulier, V. velutina est un prédateur redouté des apiculteurs. Il nidifie dans la frondaison des arbres, dans les abris aérés et beaucoup plus rarement dans des cavités du sol ; ses nids ne sont pas toujours sphériques.
Il faut éviter à tout prix que le Frelon asiatique se répande en France et pour cela signaler au plus vite (aux services de la Protection des végétaux notamment) la présence éventuelle de nids en Aquitaine (ou ailleurs) afin que des mesures d'éradication soient prises rapidement.
Il est important cependant de ne pas céder à la panique car les frelons ne sont pas des insectes agressifs ; ils ont tendance à fuir l'homme et n'attaquent que si l'on s'approche à moins de 5 m de leur nid. Il ne faudrait surtout pas que le frelon d'Europe ait à souffrir des mesures d'éradication à mettre en oeuvre contre le Frelon asiatique. Le Frelon d'Europe est un insecte utile, non agressif, dont la piqûre, contrairement à la légende, n'est pas plus dangereuse que celle d'une guêpe (excepté pour les personnes allergiques qui doivent se méfier autant d'une piqûre de frelon que de guêpe ou d'abeille).
C'est vers la fin de l'été que les femelles reproductrices de la nouvelle génération s'envolent avec les mâles pour être fécondées ; elles seules survivront pendant l'hiver. Pour éviter que le Frelon asiatique ne se répande, il faut donc agir dès maintenant et faire éliminer au plus vite par les services compétents et après confirmation de l'identification de l'espèce, tous les nids susceptibles d'être repérés dans les semaines à venir.
C.V.
Claire
Villemant est chercheur, responsable des collections
d'Hyménoptères au Muséum national
d'histoire naturelle,
UMR 5202 CNRS-MNHN, Entomologie, 45 rue Buffon, 75005 Paris.
Vespa. velutina a été
observé à Tombeboeuf,
Nérac et Tonneins (Lot-et-Garonne).
La présence en France de l'espèce a
été
publiée : Haxaire J., Bouguet J.-P., Tamisier J.-Ph., 2006. Vespa
velutina Lepeletier, 1836, une redoutable
nouveauté pour la faune
de France et d’Europe (Hym., Vespidae). Bulletin
de la
Société entomologique de France,
111(2),
194.
Ci-dessus : photo C. Villemant : Vespa velutina mâle
(Tombeboeuf,
Lot-et-Garonne, novembre 2005)
Image de Vespa crabro dans notre Galerie
et sa fiche
HYPPZ
-
il peut être un ravageur.
Le 21 juillet 2006
À lire sur Internet :
Abeilles et plantes à fleurs unies pour le
pire, par Marc
Mennessier,
Le
Figaro du 21 juillet 2006
"La régression des unes entraîne celle des autres.
Mais les
chercheurs ignorent encore les causes de ce déclin commun."
Etude à partir des abeilles (Hym. Apidés) et des
volucelles
(Dip. Syrphidés).
NB : l' illustration de l'article ne représente ni une
abeille ni
une volucelle mais un Eristalis sp. (Dip.
Syrphidé).
Le 18 juillet 2006
À lire sur Internet :
Guêpe venue d’Asie, le
Pélopée courbé
prend ses aises dans le canton, par Tamlin
Schibler,
24
Heures, 18 juillet 2006.
Le Pélopée Sceliphron curvatum,
une espèce de
guêpe originaire d’Asie colonise petit à
petit la Suisse
et l’Europe en choisissant des habitations insolites. (Hym.
Sphécidé).
Entre les tropiques, dans les forêts, la richesse
spécifique
(" biodiversité ") des insectes est supérieure
à ce
que l'on mesure dans les zones tempérées. Les
peuplements
forestiers y sont constitués d'essences plus
variées.
Ce sont des faits. Pour expliquer cette entomodiversité plus
grande
" au Sud ", on a avancé deux hypothèses : les
insectes phytophages
intertropicaux sont plutôt des spécialistes,
capables de s'alimenter
que sur un petit nombre d'espèces
végétales (oligophages)
; les insectes sont équivalents quant à
l'amplitude de leurs
choix alimentaires mais la diversité
végétale plus grande
explique leur plus grand nombre d'espèces.
C'est la seconde hypothèse que l'on doit retenir, suite aux
travaux
d'une équipe multinationale dirigée par Vojtech
Novotny
(université de Bohême du Sud,
Tchéquie). Les chercheurs
ont organisé des épreuves alimentaires (26 970
observations)
pour des spécimens (larves et adultes) d'insectes de 850
espèces,
consommateurs de 28 arbres. 14 espèces de Moravie et 14 de
Papouasie-Nouvelle Guinée (près de Marang). Plus
des chenilles
de 8 essences de chacun des sites.
Ce résultat - qui apparaît trivial -
résout une question
disputée depuis Darwin et Wallace et est essentiel pour la
conception
des mesures de conservation.
D'après " Direct link established between
tropical tree and
insect diversity ", lu le 15 juillet 2006 à
www.eurekalert.org
Article source : Novotny V., Drozd P., Miller S.E., Kulfan M., Janda
M.,
Basset Y., Weiblen D., 1996. Why Are There So Many Species of
Herbivorous
Insects in Tropical Rainforests? Science, 13
juillet 2006;
10.1126/science.1129237
Les entomologistes de l'université d'Auburn
(Alabama, États-Unis)
n'ont jamais vu de nids de guêpes aussi volumineux que ceux
qu'on leur
signale cet été. L'un d'entre eux,
installé dans une
grange, était gros comme une coccinelle (Volkswagen). Un
autre occupait
tout l'espace arrière d'une vieille (et vaste) Chevrolet.
Serait-ce
un signe du réchauffement planétaire ? En tous
cas, l'hiver
a été doux et des colonies ont pu y survivre
(normalement,
seule la reine hiverne) et se développer à partir
de la reine
et de quelques-unes de ses filles - c'est une
hypothèse.
D'après, notamment, "Gigantic yellow jacket
nests turning up
in south Alabama", dépêche AP lue le 18 juillet
2006 à
www.wpmi.com
" Guêpe ", c'est vague ! Il y a en Alabama plusieurs " yellow
jackets ", indigènes et européennes, en
majorité
du genre Vespula (Hym. Vespidés).
Dès que l'espèce
en cause sera connue, son nom sera écrit ici.
Vespula
squamosa
(meilleure
hypothèse).
Image de la
Chevrolet
habitée.
Prend garde au bourdon. Au Royaume-Uni, le nombre de cas
d'admission à
l'hôpital pour piqûre
d'Hyménoptère, a doublé
(369 durant l'année fiscale 2003-2004, 843
l'année suivante).
Et 8 morts contre 3. La cause principale serait l'augmentation
considérable
de l'usage de colonies de bourdons importées pour polliniser
certaines
cultures conduites sous serre, toute l'année.
Près de la ruche,
ces Bombus (Hym. Apidés) peuvent avoir
un comportement très
agressif, dont sont victimes les ouvriers.
D'après " Insect-sting injuries double as
import of bees surges
", The Independant, lu le 15 juillet 2006
à
news.independent.co.uk
À (re)lire : Les bourdons pollinisateurs menacés,
par André
Pouvreaux, Le
Courrier
de l'environnement de l'INRA, 19, mai 1993.
La base de données du Service de
sécurité intérieure
états-unien, partiellement dévoilée,
fait l'objet de
commentaires outrés et/ou goguenards, dans de nombreux
médias.
Cet outil, censé servir à déterminer
l'allocation de
fonds pour augmenter la sécurité de lieux,
d'installations…
face à une éventuelle attaque terroriste, semble
avoir
été construit - grâce à des
fonds publics - selon
des critères déroutants. À New York,
par exemple, ni
l'Empire State Building ni la statue de la Liberté n'y
figurent. Mais,
les auteurs n'ont pas omis d'y inscrire (parmi d'autres cibles comme
une
fête du haricot, une crêperie, un centre de
conservation de
kangourous…) un insectarium (insect zoo)
annexe d'une
université - dont le lieu est soigneusement tenu
secret.
D'après, notamment, " Petting zoo potential
target for terrorists
", PJStar.com, lu le 16 juillet 2006 à
www.pjstar.com
Pour un public spécialisé et anglophone...
Conférence internationale sur
l’écologie du comportement
des parasitoïdes d’insectes, 25-28
septembre 2006, Antibes
Juan-les-Pins, organisée par des chercheurs du centre INRA
de
Sophia-Antipolis et du CNRS, avec le soutien de l’European
Science
Foundation et de l’université de Nice
Sophia-Antipolis.
Programme
À lire sur Internet :
Une bactérie s’attaque aux
agrumes du Brésil
"En 2004, les premiers symptômes de la maladie du Dragon
jaune (ou
Huanglongbing en chinois) étaient observés dans
des vergers
d’agrumes au Brésil. Cette maladie
bactérienne qui
détruit rapidement les fruitiers existait
déjà sous
deux formes, l’une en Afrique, l’autre en Asie,
mais n’avait
encore jamais été recensée sur le
continent américain.
Les chercheurs de l’INRA de Bordeaux ont
caractérisé
l’agent responsable de la maladie au Brésil, et
ont mis en
évidence une nouvelle espèce de la
bactérie pathogène.
Ces travaux apparaissent essentiels pour lutter contre la maladie qui
menace
la production d'agrumes dans le monde."
Fiche
de
presse INRA, du 11 juillet 2006.
Liberibacter asiaticus / Liberibacter
africanus / greening
/ Diaphorina citri / Trioza erythrae /
Hém. Psyllidés
Le 12 juillet 2006
À lire sur Internet :
Les moustiques bourdonnent à
l’unisson, par C.D., Sciences
et Avenir, du 11 juillet 2006.
Article source : Gibson G., Russell I., 2006. Flying in Tune: Sexual
Recognition
in Mosquitoes.
Current
Biology, 16, 1311-1316.
Le 8 juillet 2006
Ils attaquent, même au cœur du
système sécuritaire.
À preuve cette tragique agression. En dépit des
soins de son
équipier (on l'a mis dehors voyant qu'il n'allait pas bien
puis on
l'a baigné dans une bassine), le shérif adjoint
de Beltrami
(Minnesota, États-Unis) est mort. D'une piqûre ou
d'une morsure
d'un insecte, que les collègues du défunt n'ont
ni
appréhendé ni identifié. La victime,
Rocky, avait pris
son poste récemment. Âgé de 16 mois, il
avait devant
lui un bel avenir de chien policier.
Mais les insectes piqueurs ou mordeurs ont des cheveux à se
faire,
car les entomologistes, eux, travaillent. Sur les répulsifs.
Des
collègues britanniques (de Rothamsted et d'Aberdeen, sous la
direction
de John Pickett) vont publier très bientôt les
résultats
de leurs travaux, associant chromatographie en phase gazeuse et
éléctroantennographie, et mettant en
évidence les
molécules particulières qui
dégoûtent les moustiques
de piquer certaines personnes. Ils vont appliquer ces substances
naturelles
à des individus " attirants " et comparer la protection
qu'elles leur
confèrent à celle du DEET, le produit de
synthèse
utilisé habituellement.
Par ailleurs, des représentants de la gent piqueuse ou
mordeuse ont
vainement tenté de perturber le Tour de France,
dès sa
première étape à Strasbourg en
attaquant deux coureurs,
Zabriskie et Gomez-Marchante, qui ont dénoncé
l'agression au
commissaire du Tour. Ceci est loin d'être à la
hauteur de l'attentat
de 2001, commis par une guêpe sur Vaughters, piqué
à
l'œil et contraint à l'abandon.
D'après, principalement, " Rocky, Beltrami's
nex deputy, dies
at the age of 16 months ", StarTribune.com, le le 7
juillet 2006 à
www.startribune.com/ et " Hope for natural insect
repellent ", BBC
News, le le 7 juillet 2006 à
news.bbc.co.uk/
Pour d'aucuns, les jeux sur console sont lassants, car le
comportement des
êtres qui s'agitent sur l'écran est monotone, du
fait qu'il
ne s'écarte jamais de ce qui a été
programmé.
Y faire intervenir des animaux réels et vivants est la
solution
prônée par Wim van Eck, dans un articulet
proposé à
la Conférence internationale du divertissement de 2006.
Pour construire un prototype, notre étudiant a choisi le jeu
Pac-Man,
inventé en 1980 par Tom Iwatani en 1980 pour le fabricant de
consoles
d'arcade Namco. Comme représentant du règne
animal, son choix
s'est porté sur le Grillon champêtre, Gryllus
campestris
(Orth. Gryllidé), bon marché, de taille
adéquate,
actif et réactif.
Les grillons, ils sont 6, censés jouer les
fantômes du jeu,
évoluent dans un labyrinthe homothétique de celui
de l'écran,
où il sont repérés en continu par un
détecteur
optique, ce qui permet de les faire intervenir dans le cours de la
partie.
Dans l'autre sens, ils reçoivent l'instruction de bouger
sous forme
de vibrations appliquées au plancher (divisé en 6
plaques
indépendantes) - chacun sait que, par exemple, à
chaque fois
que Pac-Man a mangé une pastille d'énergie, le
fantôme
s'en va.
Assez vite, il est apparu que nos insectes sont des sujets difficiles
et
déroutants. Comprenant qu'elles n'annoncent aucun danger,
ils s'habituent
rapidement aux vibrations censées les faire fuir et les
ignorent.
Puis l'un d'entre eux est devenu inerte, avant de se
dédoubler une
demi-heure plus tard, dans un autre coin du labyrinthe. En fait, il
avait
mué, son exuvie demeurait bien
repérée, et, tant qu'il
ne s'était pas mélanisé,
s'était promené
invisible…
L'interaction jeu-insecte est en tous cas un sujet de
littérature
de science fiction, à l'instar du classique (pour les
amateurs…)
La stratégie Enders, d'Orson Scott Card
(1985), où le
héros joue un combat que des humains livrent aux insectiles
(Hexapodes
extraterrestres). Le film sortira en 2008.
D'après,
notamment, "Live Insects Challenge
Humans in Bizarre Computer Game", par By Bill Christensen,
Technovelgy.com, lu le 7 juillet 2006 à
www.livescience.com
Photos
du dispositif
À (re)lire, dans Insectes,
n°129, 2003 :
Les grillons
(par Gilbert et Julien
Cousteaux )
Les grillons bien élevés
s'achètent à
l'OPIE.
30 juin 2006
À lire sur Internet :
Une nouvelle espèce de libellule
découverte en Guadeloupe.
TV5Monde,
29 juin 2006.
Par François Meurgey, du Muséum d'histoire
naturelle de Nantes.
Odonate Zygoptère Protoneuridé.
Tours ne papillonne pas avec l'azuré, par
Mourad Guichard,.
Libération,
29 juin 2006.
Faune. Classés espèce
protégée, ces papillons
doivent être
«déplacés» avec
précaution
pour permettre la construction d'un périphérique
au nord de
la préfecture d'Indre-et-Loire.
-----
IVe CIFE , à Rabat (Maroc) : le programme prévisionnel est paru.
26 juin 2006
Des araignées, plusieurs toiles, un seul
ancêtre, par
Cécile Dumas,
Sciences
et Avenir, 26 juin 2006.
les Déinopidés et les Araneidés,
tisseuses de toiles
en spirale, collantes ou pas,ont eu un ancêtre commun il y a
136 millions
d'années.
23 juin 2006
Des biologistes percent les secrets de la virulence
du West Nile en
Amérique du Nord, par Stéphane
Foucart,Le Monde, 23 juin
2006.
Que Culex pipiens change son menu et
l'épidémie de West
Nile peut s'accélérer dangereusement.
IVe Colloque européen sur la
conservation des
Coléoptèressaproxyliques, à Vivoin
(Sarthe), du 27 au
29 juin 2006, organisé par l'Office du génie
écologique
(OGE).
Inscriptions
et renseignements
17 juin 2006
À lire sur Internet :
Une colonie de cafards domptée par un mini-robot, par Luc Ihaddadène, Le Monde du 18 juin 2006.
Un papillon hybride qui tourne le dos à
ses parents, par
Cécile Dumas
Sciences
et Avenir
E n seulement trois générations, des biologistes
ont
créé en laboratoire une nouvelle
espèce de papillon,
Heliconius heurippa (Lép.
Nymphalidé), en mariant
deux espèces existantes.
Pister les abeilles pour étudier leur
comportement.
Communiqué
de presse INRA, paru le 16 juin 2006.
Détection d'une piécette métallique et
de couleurs
codées : l'abeille est suivie individuellement.
À (re)lire : Marquer
les insectes
Un outil pour raisonner le traitement insecticide
contre la Jaunisse nanisante
de l’orge.
Communiqué
de presse INRA,
La JNO est une virose transmise par Rhoplosiphum padi (Hém.
Aphididé).
Enquête Trithemis
l'Observatoire naturaliste des écosystèmes
méditerranéens (ONEM), le réseau
Tela-Insecta et les
Écologistes de l'Euzière vous proposent de suivre
la progression
en France de la libellule Trithemis annulata, venue
d'Afrique tropicale.
Tous renseignements à
http://www.tela-insecta.net/Trithemis
Nous sommes au New Jersey, à l'est des
États-Unis. Bruce Long,
un directeur des ventes de 55 ans, n'arrive pas à tenir
propre le
ciment du patio autour de sa piscine, son Karcher reste
inopérant.
" C'est ce que j'ai vu de pire dans ma vie - c'est comme une
scène
de film d'épouvante ".
Organisateur d'une fête scolaire, Dave Rhine a
changé ses plans
: " Avec toutes ces crottes qui dégringolent, on rentre les
enfants
- ajoutant qu'il aime les hot dogs avec de la moutarde et des
condiments,
rien d'autre ! "
La cause : les chenilles du Bombyx disparate, Lymantria dispar
(Lép.
Lymantriidé), et leurs crottes. La pullulation actuelle du
gypsy moth,
la pire depuis 2001, a " détruit " des milliers d'acres
(quarts
d'hectares) de forêt. Pour Joe Zoltowoski, directeur du
Programme de
lutte contre le Bombyx disparate (du ministère
états-unien
de l'Agriculture), elle s'est développée dans les
forêts
publiques (sous la responsabilité de l'État), qui
ne "
bénéficient " pas de traitements intensifs ; la
sécheresse
l'a amplifiée, en s'opposant au développement
d'un champignon
tellurique, antagoniste de L. dispar.
Vendredi 8 juin 2006, le gouverneur Jon S. Corzine a alloué
750 000
$ de fonds fédéraux pour éradiquer le
gypsy
moth.
D'après " Gypsy moth invasion ruining N.J.
forests ",
dépêche AP, lue le 11 juin 2006 à
news.yahoo.com
Tout (presque) sur le Bombyx disparate.
Photo A.F. de chenilles sur un tronc de
chêne-liège
(numéroté en bleu)
Le Tireur d'élite et ses acolytes
Le Tireur d'élite aux ailes de cristal est une
grosse cicadelle très
dangereuse pour le vignoble californien, apparue sous ce titre (un
décalque
du nom local de la bête)
dans
cette
rubrique en 2001. Cet Hémiptère
Cicadellidé se nourrit,
en ponctionnant les vaisseaux du xylème, de sève
brute, un
liquide fort peu nourrissant. Comment fabrique-t-il les nutriments que
l'hôte ne lui fournit pas, notamment les indispensables
acides aminés
essentiels ? À l'instar des pucerons, et d'autres opophages,
grâce
à un endosymbionte, une bactérie
identifiée comme
Baumannia cicadellinicola.
En étudiant ses relations trophiques avec son
hôte, avec des
méthodes proches de celles de la médecine
légale, Jonathan
Eisen et ses collaborateurs de l'université de Californie
(Davis,
États-Unis) ont eu deux surprises : aucune
évidence de la
fourniture directe d'acides aminés par B.
cicadellinicola et
la présence d'un ADN différent, celui de Sulcia
meuelleri,
autre bactérie.
Le Tireur d'élite héberge donc deux " acolytes "
qui collaborent
pour l'alimenter convenablement, une première dans le monde
des
suceurs-piqueurs de végétaux.
L'étude continue, avec d'autres couples ou trios, pour
comprendre
comment s'installent de telles symbioses et comment elles peuvent
évoluer
- vers la transformation des bactéries en organites
d'Homoptères,
très probablement.
D'après " Surprising symbiosis : glassy-winged
sharpshooter
eats with friends ", communiqué de presse de l'Institute fir
Genomic
Research, lu le 7 juin 2006 à www.physorg.com
À (re)lire également :
Lutte
bio contre
tireur d'élite, une Épingle de 2004 et
l'article
"Le
tireur
d'élite et la mouche pisseuse" paru dans Insectes
n°135.
12 juin 2006
À lire sur Internet :
Sus au moustique par Loïc Chauveau,
L'Express,
12 juin 2006
Pour éradiquer Aedes caspius tout en préservant
l'environnement,
il a été décidé de recourir
à la seule
lutte biologique. Un choix contesté par les chercheurs
10 juin 2006
À lire sur Internet :
Libellule, le futur ange gardien du fantassin,
par Michel Alberganti,
Le
Monde du 10 juin 2006
Un insecte quadriptère artificiel, par la DGAL
À lire sur Internet :
8 juin 2006
Un incroyable jeu de jambes, par C.D.,
Sciences
et Avenir, 8 juin 2006
Record : le Diplopode Illacme plenipes
possède 376 paires de
pattes.
7 juin 2006
À lire sur Internet :
Virus à ARN : un nouveau mécanisme de défense chez les insectes. La Gazette du laboratoire
Militaire, sécuritaire et libertaire
Tel est le " modèle Criquet pèlerin "
mis en évidence
par Jerome Buhl et ses collègues (université de
Sidney, Australie),
exposé dans la livraison de juin de Science.
Soit une arène
d'un ½ m2 environ,
surveillée par vidéo, où
s'ébattent des criquets Schistocerca gregaria (Orth.
Acrididé) en nombre variable. À moins de 20, les
individus
vont chacun leur chemin. Dans un ensemble de 25 individus, se fait jour
une
tendance à se regrouper et à marcher dans la
même direction.
À plus de 30, nos insectes forment en moins de 5 mn une
troupe qui
marche au pas ; il n'y a pas de " chef ", chacun peut être le
meneur.
La nature de la communication qui synchronise les individus reste
à
découvrir. Sans doute les signaux nécessaires
sont-ils fort
simples et Steve Simpson (co-auteur) compare les criquets en piste
à
des auto-tamponneuses munies d'ordres
élémentaires.
En nature, dans le cas d'un essaim qui s'abat sur un terrain, la
densité
est de 50 insectes par m2, environ, ce qui
correspond à
la valeur critique définie par cette expérience.
Leur comportement
a, peut-on penser, deux avantages pour les criquets : se diriger en
masse
rapidement vers la nourriture découverte par l'un d'entre
eux et,
ainsi groupés, bénéficier d'une
certaine
sécurité vis-à-vis des
prédateurs.
Le " modèle Criquet pèlerin " correspond aux
transitions de
phase décrites en physique statistique. Il suscite de
l'intérêt en dehors de la lutte antiacridienne et
de l'entomologie
: chez les chercheurs en embarras de la circulation : embouteillages et
circulation des piétons (y compris les
pèlerins).
D'après, entre autres, " Why Locusts Swarm: New
Study Finds
'Tipping Point' ", par Sara Goudarzi, LiveScience,
lu le
1er juin 2006 à
www.livescience.com
Kent Shelby (entomochimiste) et Holly Popham (entomovirologue)
ont
élévé sur milieu artificiel, contenant
des doses
étagées de sélénium, des
chenilles de Ni et de
Noctuelle verdoyante (respectivement Trichoplusia ni et
Heliothis
virescens, Lép. Noctuidés, ravageurs
des crucifères
et du tabac). À dose élevée, le
sélénium,
c'est connu, est toxique, tant pour les insectes que pour leurs
consommateurs
(parasitoïdes notamment). La découverte des deux
chercheurs
états-uniens, c'est que les chenilles qui accumulent cet
élément et le supportent deviennent
résistantes
aux baculovirus.
Le sélénium est présent dans les sols,
le plus souvent
sous forme de zorgite, en quantités notablement
différentes
selon les lieux. L'effet antiviral pourrait expliquer les grandes
différences d'efficacité des traitements
microbiologiques par
baculovirus constatées d'une région à
l'autre.
D'après " Selenium may boost insect immunity ",
par Laura McGinnis,
communiqué de l'ARS/USDA, publié le 31 mai 2006,
lu à
www.ars.usda.gov
Une chenille et un papillon "
méditerranéens " (Sud de l'Europe,
Canaries, Afrique du Nord) connus des entomologistes sous le nom de
Duponchelia fovealis (= Stenia uniflexalis,
Lép.
Crambidé) sont devenus des vedettes, principalement aux
Pays-Bas -
depuis une quinzaine d'années - et au Canada - depuis 2005,
et ont
été repérés en Finlande
comme à La
Réunion. La clé du succès de la Pyrale
du bégonia
: son installation dans les serres et son transport avec les plants. Ce
qui
la rend aussi redoutable que discrète : les chenilles (brun
clair,
jusqu'à 3 cm) grignotent la base des plantes
cachées sous une
toile et les papillons (marrons, 1 cm) volettent de nuit. La chrysalide
est
enveloppée d'un cocon ténu qui incorpore des
débris.
Le cycle est court, de 6 à 8 semaines.
Les serristes, producteurs de bégonias, de
gerbéras, de cyclamens,
anthuriums, de kalanchoés, de poinsettias et… de
poivrons et
autres maïs pestent contre cet insecte difficile à
voir et dont
la présence même seulement
soupçonnée peut rendre
invendable toute leur production.
Depuis avril, ils disposent d'un analogue de la phéromone
d'attraction
sexuelle de la femelle pour appâter des pièges de
détection.
Sa mise au point, due à la collaboration de Plant Research
International
(Wageningen, Pays-Bas) et d'Entocare (producteur hollandais
d'auxiliaires
de lutte biologique), a été
particulièrement
difficile.
Il est donc désormais possible de pratiquer une surveillance
efficace
du ravageur dans les serres, de façon à
intervenir à
bon escient, avec des moyens chimiques, microbiologiques (Bacillus
thuringiensis, efficace contre les chenilles). Les acariens Hypoaspis
miles et H. aculeifer (Laelapidés)
et l'insecte Atheta
coriaria (Coléoptère:
Staphilinidé) sont des
prédateurs efficaces des œufs (pondus au sol) et
des jeunes
chenilles.
D'après, entre autres, " Plant Research
International charts
structure of sex pheromone of the harmful insect Duponchelia
fovealis
- Pheromone traps for early signalling available soon", SeedQuest,
publié le 15 mai 2006 à www.seedquest.com
Photos de
l'imago
et de la
chenille
(Central Science Laboratory, Royaume-Uni)
31 mai 2006
À lire sur Internet :
OGM : les zones refuges en question, par
Marc Mennessier.
Le
Figaro, 30 mai 2006.
La réglementation américaine fixant la
séparation entre
parcelles transgéniques et non-modifiées pourrait
ne pas être
adaptée à l'Europe. C'est le seul moyen
d'éviter
l'apparition d'insectes résistants.
Pyrale du maïs : la gestion de la résistance aux toxines produites par le maïs transgénique Bt. Communiqué de presse INRA-CNRS, paru le 30 mai 2006.
Ainsi nomme-t-on, dans les médias britanniques,
notre Bourdon des
mousses, Bombus hypnorum (Hym. Apidé).
Pourquoi ce nom plein
de distinction ? L'espèce allochtone, apparue sous forme
d'un mâle
aperçu en juin 2001, est venue de France (comment ?)
renforcer la
faune des bourdons, mal en point. Trois espèces ont disparu
au
XXe siècle (B. pomorum
; le Bourdon rural, B.
cullumanus, et le Bourdon du trèfle, B.
subterraneus) et
il reste 15 espèces de Bombus sociaux,
toutes plus ou moins
menacées par les modifications des paysages
provoquées par
l'agriculture moderne et l'urbanisation.
Fin mai 2006, les Anglais ont salué la création
du BBCT (Bumblebee
Conservation Trust). Cet " office pour les bourdons et leur
environnement)
" veut rassembler entomologistes professionnels et simples amateurs
pour
étudier, surveiller, protéger et favoriser les
bourdons. Tous
sont invités à participer au suivi du Bourdon des
clairières,
B. distinguendus (cf le logo du BBCT), en danger.
Pourquoi cet amour particulier des Britanniques pour les bourdons ?
Dave
Goulson, directeur du BBCT, suggère qu'aux yeux de ses
compatriotes,
ces insectes gros et poilus sont comme de petits mammifères.
D'après,
entre autres, "A nation of bumblebee
lovers: Pledges of support flood in for threatened insect", par Michael
McCarthy,
The Independant, lu le 27 mai 2006 à
news.independant.co.uk
Le site du
BBCT
"Les
bourdons,
de valeureux poilus à aider au jardin", par
l'association PONEMA
À noter sur votre agenda :
Entomologie et développement durable
VIe Conférence
internationale francophone d’entomologie,
à Rabat (Maroc), du 2 au 6 juillet 2006. Thêmes
traités
: Systématique ; Entomologie médicale et aspect
médico-légal ; Entomologie forestière
et agricole ;
Génétique, Évolution et
stratégies adaptatives
; Comportement (éthologie) ; Biodiversité,
biogéographie
et bioconservation ; Espèces envahissantes et impacts ;
Lutte biologique
et/ou intégrée ; Reproduction et
développement.
Contact : Oumnia
Himmi ;
circulaire.
29 mai 2006
À lire sur Internet :
Une délicate démoustication partielle de la Camargue va être menée pour la première fois, par Hervé Morin, Le Monde du 30 mai 2006.
Nom d' un cafard, c'est la jungle, par
Corinne Bensimon,
Libération,
27 mai 2006
Bushi, rumsfeldi, cheneyi... Chaque
année, 15 000 espèces
sont découvertes et baptisées en toute
liberté. Des
chercheurs proposent de créer le premier registre
d'état civil
des animaux, ZooBank.
24 mai 2006
À lire sur Internet :
Une mouche née pour résister
Sciences
et Avenir
Une prédisposition génétique a permis
à la Lucilie
cuivrée de devenir très résistante au
diazinon en seulement
5 ou 6 ans. / Lucilia cuprina (Dip.
Calliphoridé)
à (re)lire :
La
laine
fétide, par Alain Fraval, Insectes
n° 137.
À noter sur votre agenda :
Quatrièmes Rencontres entomologiques du
Centre
Samedi 18 novembre 2006, à Blois.
Biodiversité entomologique et préservation des
zones humides
; Méthodes et analyses des suivis entomologiques
Renseignements/inscription :
Jean-Louis
Pointal,
Muséum d'histoire naturelle
Les autorités chinoises sont inquiètes.
Pékin, à
qui revient d'organiser les Jeux olympiques d'été
en 2008,
sera-t-elle en mesure de se présenter à la face
du Monde comme
la ville très verte qu'elle a affirmé
être dans son dossier
de candidature ? Ou offrira-t-elle au regard des Chinois et des autres
habitants
de la Planète le lamentable spectacle d'arbres
défeuillés,
recouverts de lambeaux de toiles blanchâtres, avec en plus,
pour les
habitants et les visiteurs, une odeur d'insecticide ?
La menace s'appelle Écaille fileuse. Ce
Lépidoptère
Arctiidé porte le nom scientifique d'Hyphantria
cunea et se
nomme, dans son aire d'origine, l'Amérique du Nord, la
Chenille à
tente estivale ou fall webworm.
Phyllophage arboricole polyphage, ce ravageur est arrivé en
Chine
en 1979. En France, il est présent depuis une petite
trentaine
d'années, également, se repaissant de
frêne, d'orme,
de cerisier, des saule, de peuplier et de pommier, principalement. Le
papillon,
de 3 cm d'envergure, est blanc. La femelle pond en une seule masse
feutrée
jusqu'à 1 300 œufs à la face
inférieure des feuilles,
au bout des rameaux. L'éclosion survient 3 semaines plus
tard ; les
chenilles (7 stades, jaune pâle, jusqu'à 2,5 cm)
tissent
abondamment, formant des toiles qui peuvent finir par envelopper
l'arbre
hôte. Les arbres sont défigurés et
souvent gravement
affaiblis. 3 générations se succèdent
dans l'année
; l'hibernation a lieu au stade chrysalide, dans le sol.
À Pékin et autour, tout est mis en
œuvre pour que
l'Écaille fileuse disparaisse. On piégera les
papillons en
masse avec l'analogue de la phéromone femelle de
rapprochement des
sexes et à la lumière UV. Dès ce
printemps, 1 000 vols
d'avions Yun 5 (à 700 € la sortie) permettront
l'épandage,
sur 667 000 ha de bordures de routes et de " zones vertes
clés ",
d'un insecticide parfaitement spécifique - dixit Tao
Wenquing,
du bureau des forêts de la Ville de Pékin.
Depuis longtemps, l'envahisseur est combattu ordinairement par divers
moyens
: échenillage et destruction des " tentes " avec une perche,
application
du virus NPV et, plus original, lâchers de Choioia
cunca, un
Hyménoptère Eulophidé d'un genre et
d'une espèce
nouveaux. Cet auxiliaire de lutte biologique est un
endoparasitoïde
grégaire (250 individus produits d'une seule chrysalide d'H.
cunea). Il a été
repéré par Yang Zhong-qi
(académie chinoise de Foresterie) parmi les antagonistes
autochtones
qui se sont adaptés à l'envahisseur. Des essais
de lâchers
inondatifs sur 1 300 ha ont montré sa bonne
efficacité…
pourvu qu'on ne traite pas les chenilles.
D'après, entre autres, " Aerial assaults planed
ondestructive
moth ", Beijing 2008, publié le 18 avril 2006 à
//en.beijing2008.com
15 mai 2006
À noter sur votre agenda :
Colloque Insectes et biodiversité,
du 6 au 8 octobre 2006,
à Saint-Léons (Aveyron)
“Insectes et changement global, quelles espèces
pour demain
?”
Paysages, espaces protégés et agriculture, quels
espaces ?
Insectes et hommes : “un destin partagé”
Conférences grand public
Programme ici.
À lire sur Internet :
Menaces sur les insectes pollinisateurs,
par Yves Miserey,
Le
Figaro, 15 mai 2006.
La crise de la pollinisation qui frappe l'ensemble de la
planète,
ne touche pas seulement les abeilles domestiques.
Les libellules migrent comme les oiseaux,
par C.D.,
Sciences
et Avenir, 15 mai 2006.
Les migrations de certaines espèces de libellules
ressemblent de
très près à celles des petits
passereaux, ont
découvert des chercheurs en attachant de minuscules
émetteurs
radio à ces insectes aux longues ailes transparentes.
L’équipe
de Martin Wikelski (Princeton University) a doté 14 Anax de
juin...
/ Anax junius (Odon. Aeschnidé)
12 mai 2006
À lire sur Internet :
Une punaise d’eau bien
équipée pour plonger, par
C. Dumas,
Sciences
et Avenir, 12 mai 2006.
Pour stabiliser leur position sous l’eau, les plongeurs
s’équipent d’un gilet qu’ils
gonflent ou dégonflent
légèrement... / Anisops deanei
(Hém.
Notonictidé)
Les guêpes attendent tranquillement leur
tour, par C.D.,
Sciences
et Avenir, 12 mai 2006.
Qu’est-ce qui pousse les guêpes à
dépenser leur
énergie et à prendre des risques pour nourrir les
larves pondues
par la reine ? / Liostenogaster flavolineata (
Vespidé
Sténogastriné)
Protection des cultures, préservation de
la biodiversité,
respect de l’environnement, par Jean-Philippe
Deguine et Pierre
Ferron,
Cahiers
d'études et de recherches francophones / Agricultures,
15(3),
307-311, mai-juin 2006. Article lisible gratuitement moyennant
inscription.
Les coccinelles, des pesticides naturels, par Florence Amalou. Le Monde du 11 mai 2006
Le 8 mai 2006
Éclatement de la bulle entomologique
De nos correspondants au Japon (le New York Times et Sendai
Miyagi, entre
autres). Le cours du lucane s'est effondré.
Dans les années 1980, les ohkuwagata
(Col. Lucanidés),
animaux de compagnie très prisés (au stade
adulte) depuis toujours
(des enfants), sont devenus l'objet d'une spéculation folle.
Certains
spécimens, dont la cote a pu dépasser les 5 000
€, sont
proposés actuellement dans les animaleries et les grands
magasins
à 250 € au plus .Leur prix devrait
bientôt se stabiliser
à 40 €.
Signalons aux amateurs que le magasin Tobu propose toujours un couple
à
10 000 € qui a la particularité extraordinaire de
posséder
des yeux blancs.
Pourquoi cette catastrophe éco(nomico)entomologique ? La
matière
première s'est pourtant raréfiée du
fait de la disparition
des forêts péri-urbaines. De fait, les Japonais
sont moins riches
depuis l'effondrement des marchés boursier et immobilier et
la porcelaine,
entre autres, a subi la même chute. Surtout, l'offre a
explosé.
Des petits malins ont trouvé comment les élever
(ce qui ne
paraît pas bien sorcier), d'autres ont monté un
marché
parallèle de lucanes de contrebande, s'approvisionnant en
Asie
d'espèces dont les imagos restent actifs toute
l'année, alors
que leurs cousins nippons s'endorment de longs mois.
Quelques mots sur les principaux ohkuwabata :
Le lucane le plus populaire se nomme ko kuwagata,
c'est Dorcus
rectus, qui vit 2 à 3 ans à
l'état imaginal. Il
est si facile à capturer au drap ou au piège
lumineux que nul
n'en a jamais vendu ni acheté.
Pour 15 € le male ou 4 la femelle, vous avez actuellement le nokogiri
kuwagata (Prosopocoilus inclinatus) ou le miyama
kuwagata
(Lucanus maculifemoratus), compagnons
agréables mais peu durables
(3 ou 4 mois).
Plus longévif, le rare hirata kuwagata (D.
platymellus)
n'est plus une affaire depuis qu'on le produit en élevage.
Plus cher (et plus gros) est l'oo kuwagata (D.
hopei), dont
vous profiterez pendant 3 ou 4 ans.
Sachez enfin que vous trouverez des sujibuto hirata kuwabata (D.
metacostatus) - à 25 € le mâle
(qui ne vit que 3
mois…) - avec 3 formes de mandibules : ordinaires, ezo et
fuji.
Enfin, si ces petites bêtes sont devenues raisonnablement bon
marché,
ce n'est pas une raison pour les entasser dans vos terrariums. Les
mâles
se battent entre eux, ce qui abrège leur vie.
Après l'accouplement,
Monsieur mord Madame à mort à moins que celle-ci
ne grignote
les pattes de celui-là. Chacun dans sa cage,
donc.
Sur Internet, on peut trouver des cerfs volants et des
biches exotiques
naturalisés, tels ce couple de D. bucephalus
de Java " très
grand et pas cher " ou ce spécimen de D. titanus
titanus du
Sulawesi " géant pas cher ".
En maquette à construire et à peindre (haut de
gamme) notre
Cerf volant (Lucanus cervus) est proposé
par
Marc
Poty.
Tout sur les
Japanese
stag beetles (en anglais).
Dans une grotte au nord de l'Arizona (États-Unis),
J. Judson Wayne
(doctorant) et Kyle Voyles (entomologiste du Service de parcs
nationaux)
ont découvert un genre d'Orthoptères nouveau pour
la science,
de la famille des Raphidophoridés (Ensifères). La
trouvaille
n'a pas été nommée, à ce
jour.
On suppose cet insecte a le genre de vie des sauterelles cavernicoles,
qui
sortent la nuit pour se nourrir.
Sur les quelque 1 000 cavités souterraines
recensées en Arizona,
seules 3% ont été bien examinées par
des biologistes.
Chacune constitue un isolat aux conditions très
particulières.
De quoi espérer allonger la liste des
insectes.
D'après " New Genus of Cricket Found in Arizona
Cave ", par
Robert Roy Britt, LiveScience Managing Editor, lu
le 5 mai 2006 à
www.livescience.com
Photo
de la bête.
La Sauterelle des grottes, Dolichopoda lindei, du
même groupe,
est endémique des grottes du Languedoc-Roussillon.
Le 3 mai 2006
À lire sur Internet :
Le code génétique, plus
variable qu'on ne le pensait.
Sur
la Toile, le 3 mai 2006.
Chez beaucoup d'arthropodes, lee triplet AGG est traduit en lysine
plutôt
qu'en arginine ou en sérine, ce qui pourrait
éventuellement
constituer un avantage évolutif dans certains cas. Cette
variante
de traduction est apparue tôt dans l'évolution du
phyllum, mais,
fait plus étonnant, elle s'est inversée
à plusieurs
reprises d'une lignée à l'autre - et
même d'un ordre
à l'autre chez certains insectes.
Le moustique peut résister au paludisme, par Paul Benkimoun, Le Monde du 2 mai 2006.
À écouter sur Internet - ou à la radio :
Vendredi 5 mai 2006 sur France Culture. Patrimoine naturel ou richesse marchande ? Les raisons qui nous poussent à préserver la biodiversité. Avec Catherine Larrère, Robert Barbault, Jean Boutin et Jacques Weber. Science culture.
Le 29 avril 2006
À lire sur Internet :
Une vision qui fait mouche, par C.D.,
Sciences
et Avenir, 29 avril 2006
Schéma
en coupe de l'oeil composé et d'une ommatidie,
respectivement
d'un insecte et en matière plastique.
Des moustiques qui résistent naturellement au paludisme Sciences et Avenir, 28 avril 2006.
Cameraria : la mineuse du Marronnier poursuit son
invasion.
Communiqué de presse
INRA,
du 19 avril 2006.
À (re)lire : " La Mineuse du marronnier Cameraria
ohridella : un Lépidoptère invasif en
ville " (par Sylvie
Augustin )
,
Insectes n°137 (2005).
Qu'est-ce qui meut la Sauterelle mormone, Anabrus
simplex
(Orthoptère Tettigoniidé), dont les bandes
marcheuses (l'insecte
est aptère) envahissent des superficies
considérables aux
États-Unis (Nevada, Utah, Idaho) en y dévorant
presque tout
? D'après une équipe d'entomologistes
états-uniens,
anglais et australiens, les individus progressent autant pour ne pas se
faire
dévorer par les suivants que pour tenter de profiter des
restes des
prédécesseurs. Dans les bandes, les ressources en
sel et en
protéines, indispensables au métabolisme de la
sauterelle,
sont fournies par les sauterelles elles-mêmes et c'est la
satisfaction
de ces besoins essentiels qui module les déplacements de
masse.
D'après, notamment, "Study: Mormon Crickets
Invade to Survive",
dépêche AP, lue le 26 avril 2006 à
news.yahoo.com
Article source
: Simpson
et al., 2006. Cannibal crickets on a forced march
for protein and
salt. PNAS, 103, 4152-4156.
A. simplex a été
épinglé en 2001 -
"Utah d'urgence"
- puis en 2003 -
"Patinage entomologique".
18 avril 2006
À lire sur Internet :
L'AIEA propose ses services dans la lutte contre le chikungunya, par Maurin Picard. Le Figaro, 18 avril 2006(Rubrique Sciences & Médecine).
Une équipe belge de l'université
d'Anvers a observé
au laboratoire, à l'aide d'une caméra
ultra-rapide, le comportement
curieux d'un poisson insectivore du Gabon. Le to'mbi, Channallabes
apus
(Siluriforme Clariidé).
Affamé, ayant repéré
un insecte appétissant, il sort de l'eau, rampe et dresse
son avant-corps,
avant de ployer la tête et de l'attraper en bouche. Il le
mangera de
retour dans l'eau.
Ce poisson-chat en forme d'anguille, de 30 à 40 cm de long,
n'a pas
de nageoires pectorales, contrairement aux périophtalmes
qui, eux
aussi, font des expéditions sur la terre ferme. Il vit dans
des
marécages aux conditions changeantes et où
l'entomofaune est
rare. Cette pénurie en insectes serait à
l'origine de cette
adaptation morphologique et comportementale. C'est ainsi, peut-on poser
comme
hypothèse, que les poissons à l'origine des
premiers
tétrapodes terrestres ont quitté le milieu
aquatique.
D'après " The fish that hunts on land ", par
Michael Hopkin,
news@nature.com, lu le 12 avril 2006 à
www.nature.com
Article source : Sam Van Wassenbergh et al., 2006. Evolution: A catfish
that
can strike its prey on land. Nature, 440, 881 -
doi:10.1038/440881a
Images
de capture
et
vidéogramme.
Un bon casse-graine serait le bienvenu
Le prosopis (mesquite dans son aire
d'origine centre-américaine,
parfois fautivement appelé caroubier) a
été largment
planté en Afrique, notamment au Kénya, comme
arbre miracle.
Il s'agit maintenant de s'en débarrasser.
Prosopis juliflora (Fabacée) pousse sur
les pires sols, fixe
l'azote, donne des fruits très nutritifs pour le
bétail et
du bois très bon pour la carbonisation. Cet
épineux est devenu
envahissant au point de forcer les paysans et pasteurs à
tailler des
passages à la machette, voire de
déménager ; les herbivores
- bétail et gibier - meurent d'avoir consommé
leurs fruits
sucrés en abondance, leurs dents détruites.
En complément de l'usage de la tronçonneuse (mal
rétribuée), le gouvernement du Kénya
compte sur la mandibule
d'une bruche, Algarobius prosopis (Col.
Bruchidé), dont il
vient d'importer 400 spécimens, mis en examen pour
vérifier
leur monophagie. Ce cléthrophage américain,
déjà
actif en Afrique du Sud, pond sur les gousses ; sa larve se
développe
en solitaire dans la graine mûre. Si l'infestation peut
atteindre 95%,
la reproduction et donc l'extension du prosopis n'est guère
affectée. La plupart des graines, en effet, passent
rapidement par
le tube digestif des animaux, à la sortie duquel elles sont
intactes
mais impropres au développement du cosson.
Une espèce voisine, Nelturnius arizonensis,
a les mêmes
biologie et usage.
D'après, entre autres, " Le prosopis, un arbre
miracle pour
l'Afrique devenu un cauchemar au Kenya ", dépêche
AFP lue le
13 avril 2006 à www.tv5.org/TV5Site/info/
Un
timbre
à l'effigie de la bruche
11 avril 2006
Les Formicidés : une très vieille famille
En séquençant l'ADN de 6
gènes de 139 genres appartenant
à 19 sous-familles de Formicidés (Hym.) sur les
20 existantes,
Corrie Moreau et Naomi Pierce (université de Harvard,
Cambridge,
Massachusetts, États-Unis) ont reculé de quelque
40 millions
d'années la date d'apparition des fourmis sur Terre. Ces
sous-familles
(toutes monophyllétiques sauf 2) sont présentes
depuis 140
à 168 millions d'années, mais la diversification
a eu lieu
plus tard, entre la fin du Crétacé et le
début de
l'Éocène, à l'époque de
l'avènement des
plantes à fleurs et de leurs insectes phytophages - qui ont
co-évolué. Les fourmis doivent ainsi leur
succès à
la capacité qu'elles ont eu alors de profiter de ces
insectes comme
provende.
D'après, notamment, " Ants are really old ", Science
Blog,
lu le 10 avril 2006 à www.scienceblog.com
Article source : Moreau C.S., et al., 2006. Phylogeny of the Ants:
Diversification in the Age of Angiosperms. Science,
312(5770), 101-104.
DOI: 10.1126/science.1124891
Depuis 1890, la Fourmi d'Argentine, Linepithema
humile
(précédemment Iridomyrmex
humilis), Hym.
Formicidé, sévit dans le Sud des
États-Unis. Entre autres
effets nocifs, elle est l'ennemie des habitants des villas
entourées
de luxuriants jardins, implantées sur des terrains autrefois
désertiques. On le soupçonnait, David Holway et
Sean Menke
(université de Californie à San Diego) viennent
de le prouver
: l'envahisseuse est nettement favorisée par
l'humidité du
sol. Autrement dit, qui arrose bien sa pelouse et irrigue ses arbustes
et
massifs voit sa maison envahie. En revanche, qui distribue l'eau avec
parcimonie
à un jardin de plantes de climat sec sera tranquille, sans
devoir
utiliser des insecticides coûteux et dangereux.
Au-delà des habitants de maisons individuelles, ce
résultat
devra être pris en compte par les municipalités et
tous les
gestionnaires d'espaces verts.
D'après " Water Found To Be Main Culprit In
Argentine Ant Invasions
", Science Daily, lu le 10 avril 2006 à
www.sciencedaily.com
En 1921, le Larousse
agricole
écrivait ceci : " La Fourmi d Argentine, qui a
fait récemment
son apparition dans le Midi de la France; elle établit son
nid à
proximité des maisons d'habitation et, grâce
à sa petite
taille, pénètre partout ".
En 2002, dans cette rubrique, on apprenait qu'elle forme en Europe
méridionale une " Très
Grande
Fourmilière ".
Une expédition organisée conjointement
par l'ONG Conservation
International et par Disney est redescendue de l'Himalaya avec une
moisson
d'observations et de matériaux pour attractions et films.
Durant 2
mois, à l'automne 2005, les explorateurs ont
cherché à
recueillir - au moins dans les histoires racontées par les
autochtones
- des traces du yéti (pas de nom latin,
désolé) tout
en s'efforçant d'échapper au terrible " tueur de
yacks ", un
frelon du nom scientifique de Vespa mandarinia
(Hym. Vespidé).
Parmi leurs trouvailles, la confirmation de l'existence de Nicrophorus
schawalleri, Coléoptère
Silphidé, dont les larves
se nourriront des cadavres en décomposition d'oiseaux et de
rongeurs
(de taille modeste toutefois) qu'il enterre. Et la
découverte d'un
Orthoptère nouveau pour la science, du genre Kingdonella
;
cet Acrididé Catantopiné aptère est
capable de vivre
dehors par des températures très basses, le
mâle (petit)
se tient sur le dos de la femelle pendant plusieurs jours
après
l'accouplement (pour décourager les nouveaux
prétendants) ;
et ce criquet des sommets stridule en grinçant des
pièces
buccales.
D'après "
Conservation International &
Disney Discover New Species in the 'Realm of the Yeti' ". PR
Newsware,
lu le 10 avril 2006 à //prnewswire.com/
Une fiche (en allemand) et, surtout, de très belles photos
de V.
mandarinia à
www.hornissenschutz.de/mandadt.htm
Image
de Kingdonella sp.
Camions(*)
(*) En entomologie, un camion est une courte épingle à prendre avec des pincettes, comme il est écrit à la page Outils de ce site.
6 avril 2006
On signale :
Le festival Rêve de nature, les 17 et 18 juin à Perpignan, avec la participation de l'OPIE-LR.
À lire sur Internet :
Un ver parasite, champion de l'évasion,
TV5monde,
6 avril 2006
NDLR : la suite de "Des vers qui parasitent les sauterelles et
les poussent
à se suicider",
La
gazette
du laboratoire, signalé ici le 2
septembre 2005.
5 avril 2006
À lire sur Internet :
Le déclin des papillons
démontre celui de la
biodiversité. Cordis Nouvelles
via
Futura
Sciences, 3 avril 2006.
Les populations de papillons sont en forte baisse dans toute l'Europe.
Selon
les auteurs d'une nouvelle étude publiée dans le Journal
of Insect Conservation, la raison de ce déclin
réside dans
un déclin parallèle de la biodiversité
Kahnawake dit non au traitement de son territoire.
Le
Soleil du samedi, du 1er
avril 2006.
La Ville perd un allié dans sa lutte contre les maringouins.
Sous la pression de groupes écologistes, les traitements
antimoustiques
au Bti ont été annulés cette
année.
Les insectes ont des côtés utiles -
chacun en convient. Ils
rendent des services écologiques : notamment, ils sont la
provende
de très nombreux animaux sauvages, participent à
la lutte contre
les ravageurs, assurent la pollinisation des plantes entomophiles,
participent
au recyclage de la matière organique. Ils le font
gratuitement dans
la mesure où ils ne font pas l'objet d'élevage,
ni
d'aménagements pour les favoriser, ni de protection
spéciale.
En général, on considère ceci comme
une contrepartie
bienvenue aux dégâts qu'ils commettent, aux
maladies qu'ils
transmettent, aux nuisances dont ils se rendent coupables, aux
opérations
de lutte qu'il faut entreprendre pour maîtriser leurs
populations.
Le travail de deux entomologistes états-uniens livre une
évaluation
chiffrée (pour leur pays) de ces services : 57 milliards de
dollars
US (50.109 €). Un montant à
comparer à celui
qui correspond aux effets négatifs des insectes : 5,8
milliards pour
les ravageurs des cultures, 4 pour les pertes infligées au
bétail.
Le bénéfice tiré d'espèces
non indigènes
domestiquées (Abeille domestique, Ver à
soie…) ou
élevées en masse (auxiliaires de pollinisation ou
de lutte
biologique, principalement) n'est pas pris en compte ici - de telles
évaluations étant fréquentes.
Les auteurs ont choisi, parmi les services rendus par les insectes,
ceux
pour lesquels ils pouvaient mettre en œuvre une
méthode d'estimation
efficace.
Pour évaluer la contribution de la gent insecte à
l'alimentation
de la faune sauvage, ils se sont servis de données sur la
consommation
des états-uniens, sachant que les dépenses en
produits finaux
(chasse, pêche, observation de la nature, soit 60 milliards
par an)
sont supérieurs aux biens nécessaires produits
(d'un ordre
de grandeur) par - entre autres - les insectes : la nourriture du
gibier,
des poissons, des oiseaux…
Pour les autres services, précisément le
traitement des fèces
du bétail, la destruction de ravageurs et la pollinisation,
les auteurs
ont calculé la part de la production qui dépend
du service
ou l'économie sur des interventions qui seraient
nécessaires
en l'absence du service. Ils exposent en détail leurs
procédés
et résultats intermédiaires dans leur article.
Ainsi les insectes
coprophages voient leurs actions étudiées des
points de vue,
successivement, du recyclage et de l'effacement des bouses sur les
pâturages, de la souillure évitée du
fourrage, de la
minéralisation de l'azote, de la réduction du
parasitisme,
de la maîtrise des diptères
hématophages ennemis du
bétail. Pour ce qui est de la pollinisation, n'est prise en
compte
que la part des insectes floricoles indigènes sauvages - ce
qui est
parfois bien délicat, comme dans le cas du melon,
fertilisé
par l'Abeille domestique (introduite et élevée)
dans les grandes
exploitations conventionnelles et par une faune d'Apoidea
indigènes
chez les producteurs en " bio " isolés…
Dans le cas des insectes antagonistes des ravageurs, on estime d'abord
le
coût des ravages d'origine entomologique à un
niveau moyen de
dégâts, puis celui qu'il faudrait supporter si les
ennemis naturels
n'avaient aucun impact sur les ravageurs ; la différence est
ensuite
multipliée par la proportion (estimée) de
ravageurs dont les
populations sont essentiellement réprimées par
les entomophages
(par opposition à ceux sous la coupe des champignons, du
froid…).
Bref, les presque 60 milliards annoncés se
répartissent ainsi
: le gros de la contribution de nos amis les insectes va à
la faune
sauvage - 50 milliards -, le reste participe pour 4,5 milliards
à
la " santé des plantes ", 3 milliards à la
reproduction des
plantes et 380 millions au traitement des bouses.
Les méthodes pour évaluer la participation des
insectes sauvages
à l'économie de la nature doivent être
améliorées
et, surtout, utilisées plus fréquemment.
L'importance
économique de l'entomofaune banale
révélée par
ce travail devrait permettre d'obtenir des financements accrus pour les
actions
en faveur des insectes, pour leur protection directe et indirecte
(habitats
et aussi espèces emblématiques et/ou parapluie).
(*) Losey J., Vaughan m., 2006. The economic value of
ecological services
provides bu insects. Bioscience, 56(4), 311-323. En ligne à
www.xerces.org/pubs_merch/articles/Economic_Value_Insects.pdf.
Université de Cornell (New-York) et Xerces Society for
Invertebrate
Conservation, à Portland (Orégon).
NDLR : À (re)lire :
Quantifions…
le
phytosanitaire III, par Christine Silvy, La lutte
biologique (II).
Dossier de l'environnement de l'INRA n°19 (1999).
La fourmi Cephalotes atratus
(Hyménoptère Formicidé
Myrmiciné) est connue (Voir l'Épingle de
février 2005)
pour sa capacité à rejoindre, si elle est
délogée
de la canopée, le tronc de son arbre en planant.
Stephen P. Yanoviak, poursuivant ses investigations au Panama, a
montré
la grande " résilience " des ouvrières : elles
réussissent
leur atterrissage même avec des pattes amputées,
même
sans leur abdomen (30% de leur poids). Mais elles plongent au sol
lamentablement
si l'on a peint leurs yeux avec du vernis à ongles
blanc.
D'après " Wingless gliders may reveal the
origins of insect
flight ", The NewYork Times du 4 avril 2006, lu là
www.nytimes.com
NDLR : à propos de "
résilience ", voir dans
nos pages " Insectes de la
Belle-époque
" les expériences de Mlle Fielde.
La lutte biologique par insectes phytophages contre un chardon
européen,
la Centaurée tachetée, Centaurea
maculata, envahissant
les pâturages nord-américains est
entachée d'effets non
intentionnels en série.
Ce fut le charançon Larinus minutus
(Col. Curculionidé)
qui prit goût à des chardons locaux, les mettant
en péril,
ce qui lui valut d'être monté en
Épingle en 2002, sous
le titre " Mauvais
goût ".
C'est la mouche cécidogène Urophora
affinis (Dip.
Téphritidé), introduite en 1970, qui pond et
développe
ses asticots dans les capitules. La souris sylvestre Peromyscus
maniculatus
(Rongeur Muridé) l'a trouvée
à son goût :
l'hiver, au-dessus du sol enneigé, elle grimpe sur la tige
et dévore
jusqu'à 1 200 asticots par nuit - une aubaine.
Ainsi ravitaillée, ladite souris survit à
l'hiver, prospère
et ses populations, jusque-là isolées, se
rejoignent. S'en
suit une augmentation des cas de transmission à l'homme du
virus Hanta
- d'origine coréenne - mortel dans la plupart des
cas.
D'après, notamment, " A weed, a fly, a mouse
and a chain of
unintended consequences", par Jim Robbins, The New York Times du 4
avril
2006, lu à www.nytimes.com
L'estomac délabré des Légionnaires
Un mécanisme nouveau de défense d'une
plante contre les insectes
qui la dévorent a été mis en
évidence chez des
lignées de maïs (Zea mais)
originaires d'Antigua : la
feuille rongée mobilise rapidement au niveau de la blessure
une
protéase qui, ingérée par un insecte,
provoque chez
celui-ci de graves troubles digestifs.
Nourries avec du maïs transgénique, auquel le
gène mir1
de cette protéase avait été
greffé, des chenilles
de la Légionnaire d'automne (Spodoptera frugiperda,
Lép.
Noctuidé) on vu leur croissance réduite de 60
à 80%.
À l'autopsie, l'examen au microscope électronique
a
révélé une atteinte de la membrane
péritrophique
(enveloppe chitineuse détachée de la paroi de
l'intestin moyen,
elle protège les cellules de
l'épithélium du bol alimentaire
en transit).
Il s'agit là d'un mécanisme original, qui a
conduit tout
récemment à la création (par des
moyens classiques
d'amélioration des plantes) de cultivars de maïs
résistants.
D'après, notamment : Pechan T., Cohen A.,
Williams W.P., Luthe
D.S., 2002. Insect feeding mobilizes a unique plant defense protease
that
disrupts the peritrophic matrix of caterpillars. PNAS,
99(20),
13319-13323.
31 mars 2006
À lire sur Internet :
Des microrobots fine mouche, par Philippe
Testard-Vaillant,
Le
journal du
CNRS, 30 mars 2006.
"Analyser le fonctionnement de l'appareil visuel de la mouche, l'un des
mieux
organisés du monde animal, et le reproduire à
bord de robots
neuromimétiques capables de naviguer en toute
sûreté
: tel est le double enjeu des recherches menées par
l'équipe
de Nicolas Franceschini. Et ça décoiffe !
Attachez vos ceintures,
décollage immédiat."
Ils sont
dans les cartons de l’armée des
États-Unis. Bientôt, si le projet
annoncé par le DARPA (Defense Advanced Research Projects
Agency) se concrétise, des nuées
d’insectes « cyborg » seront au combat.
Leur mission (qu’ils ne discuteront pas) débutera
au point de lâcher, à 100 m de la cible et sera de
s’en approcher à moins de 5 m pour
écouter, regarder, sentir – le temps
qu’il faudra. Et de transmettre les renseignements
à leur pilote resté à
l’abri.
Comment fabriquer un tel engin ? La mise au point de petits drones
– modèles très réduits
d’avions ou d’hélicoptères
– n’aboutit pas. On prend donc un insecte
« en chair et en os », d’un
modèle un peu costaud (un papillon, par exemple),
à qui l’on confie un équipement
électronique à sa taille. Des abeilles ont
déjà été
instrumentées mais elles se sont
révélées indisciplinées,
perturbées par un rien. Le DARPA veut un cyborg sans aucune
fantaisie et prévoit de contrôler son trajet
à distance. Trois voies possibles : agir via les
récepteurs sensoriels de l’insecte par des
ultra-sons ou une phéromone, agir sur le cerveau, agir sur
les muscles. La puce électronique (les capteurs, les
effecteurs, la transmission…gravés sur une
lamelle de silicium, un dispositif nommé MEMS-
micro-electro-mechanical systems) sera implantée dans
l’insecte au stade nymphal, ce qui devrait faciliter la
connexion avec l’hôte et permettre la production
automatisée en série. Pas de batterie,
l’énergie sera « empruntée
» au porteur, en tirant de
l’électricité de ses mouvements.
Quelques experts, interrogés par BBC News, ont
jugé le projet grotesque et voué à
l’échec, faisant remarquer qu’il faudra
reprogrammer le cerveau de l’insecte, voué
à l’état imaginal essentiellement
à la réalisation de la copulation et à
la ponte, prédisant que l’implant intrachrysalidal
risquera fort de perturber le vol, notant que la réception
des signaux émis par une si petite puce
électronique imposera l’emploi d’une
parabole de quelques mètres de diamètre, peu
discrète…
Mais le DARPA a généralement réussi
dans ses entreprises futuristes, parmi lesquelles Arpanet,
précurseur d’Internet.
Pourtant, évoquons d’autres écueils
possibles, d’ordre entomologique. Le froid, qui inhibera
toutes les fonctions des engins. Les oiseaux, qui se
précipiteront sur cette provende* ; l’ennemi, qui
sera le pire ennemi de cette technologie de pointe : même un
ennemi pauvre pourra mettre en œuvre sans pitié
des tapettes à mouches et des moustiquaires (lutte
mécanique), des pièges attractifs (lutte
psychique) et même (lutte chimique) des
pulvérisateurs ou des bombes insecticides**.
D’après,
notamment, « U.S. military plans to make insect
cyborgs”,par By Shaun Waterman, United Press Interntional
(Homeland and National Security),lu le 13 mars 2006 à
www.upi.com/
*Mais
on
aura pensé à lâcher au
préalable des insectes non armés pour les gaver
ou on
aura choisi une espèce à livrée
aposématique.
**À
(re)lire : « Entomologie militaire », Insectes n°140.
30 mars 2006
Aiguillonnées à coups de mandibules
Sous le titre " Biting Criticism for Wasps That Won't Work ",
le site
LiveScience nous narre, le 27 mars
2006, que les ouvrières
de Polybia occidentalis (Hym. Vespidé),
une guêpe sociale
centre-américaine, mordent leurs
congénères paresseuses
pour les inciter à sortir récolter nourriture et
matériaux
de construction.
Sous le titre " Les mordues
du travail "
, le site /opie-insectes/ avait épinglé le
phénomène,
en juillet 2001.
Si l'on offre à un groupe de 50 cafards
(Dictyoptères) 3 abris
assez grands pour contenir plus de 50 individus, tous se mettent
ensemble
dans un des abris. En présence d'abris plus petits,
où ne peuvent
rentrer que 40 individus, le groupe se scinde et occupe deux abris,
à
raison de 25 blattes dans chacun.
La " décision " est automatique. En maximisant la taille de
chaque
groupe, ces insectes grégaires adoptent ensemble le
comportement qui
assure le plus grand bénéfice individuel. Le
grégarisme,
chez les blattes, augmente le succès reproducteur, permet un
fourragement
collectif et réduit les risques de dissication.
D'après " How
Cockroaches Decide Where
to Hang Out ", par Bjorn Carey, LiveScience, lu le
28 mars 2006 à
www.livescience.com
À paraître dans les PNAS.
Traité dans Insectes
n°124, le sujet des aspirateurs en
tant qu'outils entomologiques fait l'objet d'une veille et une
discussion
entre internautes tenue tout récemment (sur generationmp3.com)
mérite d'être rapportée.
R.P. signale, photo à l'appui : "Qui ne s'est jamais pris
pour l'un
des 4 GhostBusters quand il était petit (si ce n'est les
filles, et
encore) ? Et bien vous pouvez réaliser, enfin presque, votre
rêve
avec l'aspirateur à insectes. Bon il faut un brin
d'imagination mais
cela reste très possible. Et si vous êtes fans
d'insectes et
que vous ne savez pas comment les attraper, vous pouvez aussi
l'utiliser
(c'est moins drôle à mon avis, mais c'est sa
fonction principale).
A vous de voir l'utilisation ...".
Suivent les réactions. Celle de Samy2 : " C'est
génial ce truc.
Maintenant je n'ai plus honte d'avouer que j'ai déja
aspiré
une colonie de fourmis avec mon aspirateur. Ces sales bêtes
avaient
trouvé refuge sous des restes de confiture, en plein
été,
c'était l'invasion...". Puis celle de Hacker : "Mdr Samy
c'est Animalis
chez lui. Mais l'aspirateur à insecte c'est trop
délire !"
À qui Malcolm fait remarquer que "Mais non petit hacker tuer
n'est
pas bien ! Même un insecte a le droit de vivre". Hacker
rétorque
: " Qui a parlé de tuer ? Moi j'ai dis exterminé
".
Le mot - le cri - de la fin (provisoire ?) pour Gini-cerise : " Yeah
faut
les anéantir ces insectes ! ".
À (re)lire : Captures
et collections
: Aspirateurs (par Alain Fraval)
L'aspirateur ci-contre, destiné explicitement
à capturer
les indésirables pour les expluser dehors, est
livré avec deux
cages-embouts et possède une loupe.
22 mars 2006
On signale
L'Observatoire des papillons de Jardins (OPJ), un programme
destiné
au grand public lancé par l'association
Noé
Conservation en
partenariat avec le Muséum national d'histoire naturelle
(MNHN) vient
d'ouvrir. Son intérêt est d'œuvrer en
faveur d'une modification
des pratiques pesticides de trop de jardiniers en les sensibilisant aux
populaires papillons.
En même temps, les
Lépidoptéristes
parisiens et le MNHN lancent, à l'intention des
naturalistes,
le STERF (acronyme de "suivi temporel des Rhopalocères de
France")
qui a pour objectif principal l'obtention d'un indicateur de suivi de
l'évolution de la biodiversité des papillons de
jour. Les
adhérents effectueront des observations
répétées
le long de transects définis et noteront leurs
dénombrements
grâce à un logiciel de saisie à
télécharger.
Renseignements sur ces deux initiatives sur le site
Vigie-Nature.
Certains dytiques (Col. Dytiscidés) ont
évolué de
façon, non pas à améliorer le
rapprochement des sexes,
mais à faciliter le rejet du mâle par la femelle.
Ceci à
cause, expliquent deux entomologistes suédois, des pratiques
sexuelles
des mâles. En guise de préliminaires, ceux-ci
secouent d'avant
en arrière la femelle avec les pattes médianes.
Puis, durant
le coït, ils la maintiennent immergée,
grâce à des
ventouses sur leurs tarses, alors qu'eux-mêmes pointent leur
abdomen
hors de l'eau à plusieurs reprises. Ils respirent ainsi tout
leur
saoul, pendant que leur partenaire, déjà
essoufflée
par le petit jeu précopulatoire qui n'avait d'autre but, se
retrouve
asphyxiée, épuisée. Dans ces
conditions, l'accouplement
peut durer jusqu'à 15 minutes. À la fin, Monsieur
remonte Madame
vers la surface.
Chez Dytiscus lapponicus comme chez Graphoderus
zonatus
verrucifer, le nombre de ventouses du mâle est
variable et il existe
deux formes de femelles, à " dos " lisse et à dos
poilu (D.
l.) ou granuleux (G. z.).
Ces dernières formes - qui donnent moins prise au
mâle - seraient
apparues en réponse à une forte
fréquence
d'expériences sexuelles pénibles, certainement
douloureuses
- et dangereuses. Ces femelles bénéficiant d'une
fitness
supérieure, du fait qu'elles peuvent, ainsi "
habillées ",
repousser plus facilement les prétendants, du moins ceux
avec peu
de ventouses. Au fil du temps, il se serait établi
l'équilibre
actuel.
Ce polymorphisme des deux sexes n'est sans doute pas durable et il
pourrait
conduire à l'apparition d'une nouvelle espèce.
Pour les auteurs
de l'étude, le conflit sexuel serait facteur de
spéciation.
À vérifier.
D'après " Bad Evolution for Beetles ", par
Jennifer Viegas,
Animal Planet, lu le 21 mars 2006 à
//animal.discovery.com/
Article source : Härdling R., Bergsten J., 2006. Nonrandom
Mating Preserves
Intrasexual Polymorphism and Stops Population Differentiation in Sexual
Conflict.
The American Naturalist, 167, 401-409 DOI:
10.1086/498946
Photos
des deux formes de D. laponicus.
Dessin
: imago de dytique
respirant.
Ventre affamé a de meilleures oreilles
La faculté d'apprentissage dépend de
l'état physiologique
de l'individu et, le ventre vide, un criquet retient mieux le bon
goût
d'un brin de blé. C'est ce qu'on montré S.
Brehmer (entomologiste
états-unien, Texas A&M University) et ses
collaborateurs britanniques
de l'université d'Oxford. L'expérience a
porté sur le
Criquet pèlerin (Schistocerca gregaria,
Orth. Acrididé),
un insecte polyphage chez qui l'apprentissage est
particulièrement
utile, cet insecte du désert devant déterminer
très
rapidement ce qui est comestible. Les criquets, nourris ou à
jeun,
ont été entraînés
à associer la
récompense (un brin de blé) à une
odeur, menthe ou
citronnelle, puis soumis à l'épreuve de
l'olfactomètre
(tube en Y). Presque toujours, ils ont choisi l'odeur perçue
alors
qu'ils jeûnaient. En fait, la sensibilité des
sensilles situés
sur leur palpes est modifiée par l'état de
réplétion
de leur tube digestif.
Un tel lien n'avait jusque-là été mis
en évidence
que chez l'homme et des oiseaux.
D'après " Locust Reserch Suggests Physical
State Linked to
Learning ", Communiqué de presse Texas A&M, lu le 20
mars 2006
à wwww.scienceblog.com
12 mars 2006
The Constant Gardener, film de Fernando
Meirelles inspiré du
roman de John Le Carré (La constance du jardinier),
raconte
l'histoire (tirée de faits réels) d'une firme
pharmaceutique
qui a testé sur des Kenyans un médicament contre
la tuberculose.
Un médicament qu'elle savait mortel, parce que pas encore au
point.
Le tournage, commencé à Berlin, poursuivi
à Londres
est achevé - en dépit du danger et des primes
d'assurance
correspondantes - à Nairobi (Kenya), au bidonville
de Kibera
durant l'été. Pas d'attaque ni de cambriolage. Ce
sont les
insectes piqueurs qui mettent la production sur les dents. Les insectes
piqueurs
des jeunes actrices surtout, de Rachel Weisz en particulier, que ces
sales
bêtes risquent à tout moment de
défigurer, mettant en
péril le film tout entier. D'autant qu'avec les
caméras
numériques actuelles, les moindres pustule, rougeur ou
cloque
crèvent l'écran. Même un vieux
crocodile d'acteur en
fin de carrière craint le Diptère et
l'Hyménoptère,
dont les effets cutanés le vieillissent. Dramatique.
La solution : une liaison via Internet avec David Gardner, à
New-York,
prêt à interpréter toute
macro-photographie (bien) prise
sur place - avec 95% de diagnostics justes, dit-il - et à
indiquer
le remède. Guidés par ce spécialiste,
les intervenants
locaux résolvent le problème. À coups
de botox, de laser,
de crèmes, d'onguents, de fond de teint...
De la télé-entomologie intercontinentale ? Mais
non, il s'agit,
on l'a compris, de pure dermato.
Les insectes piqueurs ? Ni vus ni connus.
D'après " Show-biz skin docs treat close-up
calamities ", par
Peter Jarret, Orlando Sentinel, lu le 12 mars 2006
à
www.orlandosentinel.com
PS : ActuStar.com l'annonce : " Après The
Constant Gardener,
Rachel Weisz est enceinte pour de vrai " alors qu'elle avait
simulé
une grossesse avec une prothèse. Mais ça n'a rien
à
voir.
Wiliwili est le nom que porte la grande érythrine
à Hawaï
(États-Unis). Le genre Erythrina (Fabacée)
est répandu
partout sous les tropiques : il fournit des arbres d'ornement (rouges
et
très visibles) et, dans certains endroits, du fourrage.
Un ravageur très dangereux, Quadrastichus
erythrinae (Hym.
Eulophidé) fait des galles qui défigurent et font
dépérir les sujets atteints. Il est apparu en
2004 à
Singapour, à Maurice et à La Réunion.
En mai 2005, on
l'a vu à Hawaï. À Taïwan,
source probable
d'érythrines infestées transportées
dans ces pays, il
n'est connu que depuis 2002.
L'espèce, nouvelle pour la science, semble originaire
d'Afrique. D'une
mission de 2 mois en Tanzanie, Mohsen Ramdan, entomologiste du
ministère
de l'Agriculture de l'État, a rapporté un ennemi
naturel, un
Hyménoptère Eurytomidé du genre Eurytoma.
Ce
parasitoïde, s'il est bien vérifié qu'il
est spécifique,
pourra être introduit comme auxiliaire de lutte biologique.
En Tanzanie,
il est trouvé dans 95% des galles.
D'après " Officials Try Insect to Save Hawaii
Tree ",
dépêche AP, lue le 7 mars 2006 à
news.yahoo.com
Image
de Q.
erythrinae,
galle
et
Eurytomidé
" typique ".
Une équipe de l'université Tohoku
(Sendai, Japon) vient de
mettre en évidence l'existence de réflexes
conditionnés
- apanage, jusque-là des mammifères - chez la
Blatte
américaine, Periplaneta americana (Dict.
Blattidé).
Leur expérience ne fait pas intervenir de clochette, mais
l'association
d'une odeur perçue par les antennes (menthe) et d'un aliment
(solution
sucrée) appliqué sur les pièces
buccales. La réaction
de l'insecte est mesurée par l'activité des
neurones salivaires
; normalement, ceux-ci réagissent faiblement à
l'odeur, fortement
au sucre. Si les deux stimulus sont appliqués
consécutivement
(à 2 secondes d'intervalle) plusieurs fois
(conditionnement), la
réponse à l'odeur augmente
considérablement. La menthe
seule, toutefois, n'est pas stimulante.
Article source : Watanabe H., Mizunami M., 2006. Classical
conditioning
of activities of salivary neurones in the cockroach. J .Exp.
Biol.,
209(Pt 4), 766-779. PMID: 16449569 [PubMed - in process]
6 mars 2006
À lire sur Internet :
Les enseignements de la maladie du virus du Nil aux
États-Unis,
par Yves Miserey, Le Figaro du 6 mars 2006.
"Cette épidémie véhiculée
par un moustique s'est
installée dans le pays en 1999. Sa large diffusion
dépend des
changements de comportement alimentaire du moustique".
Culex pipiens (Dip. Culicidé) transmet
le virus de merle (Merle
d'Amérique, Turdus migratorius,
Passériforme) à
merle jusqu'à ce que, l'automne arrivant et le Merle migrant
vers
le sud, il pique l'homme, alors que sa charge virale est maximale...
L'article source est en ligne (gratuit) sur
PLOS
Biology, 4(4), avril 2006.
Cairns, Australie. Une batterie de cages. Dans chacune, une
souris à
la queue glabre et 80 moustiques femelles Culex sp. (Dip.
Culicidé)
affamées. Normalement, la queue est piquée au
bout de 12 min.
Plus loin, d'autres cages. Dedans, une Rainette de White, Litoria
caerulea (Anoure) et deux électrodes.
Électriquement
stimulée, elle bande ses muscles et exsude par la peau une
substance
(dont la composition reste largement inconnue) que l'on applique sur la
queue
nue des souris que le sort a désignées comme
cobayes. Offertes
à des moustiques identiques, les queues ointes ne seront
piquées
qu'au bout de 45 min.
Il reste encore beaucoup à faire avant d'en tirer,
peut-être,
un répulsif utile en ces temps de Fièvre du Nil
occidental
et de Chikungunya.
D'après " Frog slime eyed as bug repellant ", Duluth
News
Tribune, lu le 6 mars2006 à www.duluthsuperior.com
À la Nouvelle Orléans
(États-Unis), ravagée par
Katrina le 29 août 2006, les populations de termites seront
cette
année sans doute réduites. Mais l'on s'attend
à une
forte (et catastrophique) recrudescence au printemps 2007. Envahisseur
(arrivé juste après la Seconde Guerre mondiale),
le termite
de Formose (Coptotermes formosanus,
Isoptère
Rhinotermitidés), contrairement aux termites locaux, est
capable de
faire son nid dans les parties aériennes des maisons et des
arbres.
En attendant des études précises sur la
résistance à
l'inondation de colonies souterraines - fortement
soupçonnée
-, on pense que c'est là la cause principale de sa survie.
Dans les
quartiers de maisons en bois, la plupart des débris (non
déblayés) sont infestés, ainsi que le
quart des arbres
abattus (partout, dans une ville très verte).
Le danger principal, selon le coordinateur de la lutte anti-termites de
l'USDA,
Frank Guillot, vient de l'abandon de maisons encore debout. Les
entreprises
de la désinsectisation qui assuraient bon an mal an une
certaine
maîtrise du déprédateur ont perdu tout
contact avec leurs
anciens clients, les habitants. Il faudrait des subventions de
l'État
fédéral pour traiter ces 120 000 logements en
déshérence, à raison de 4 à
900 € pour
chacun.
D'après " Termites Knocked Down, but Not Out,
in New Orleans
", par Russel McCulley, RedOrbit, lu le 6 mars 2007
à
www.redorbit.com
Ce rongeur a déjà
été
épinglé en février 2000
"Sujets d'entomologie"
puis en février
2004 "Panique à la
Nouvelle-Orléans"
3 mars 2006
À lire sur Internet :
Évaluation des effets
écologiques à long terme de
la démoustication dans le Morbihan.
Fiche
dedossier de presse INRA, février 2006
Les tentatives de lutte contre les moustiques adultes
s'étant
révélées très peu
efficaces, avec parfois même
des risques pour l'environnement et pour la santé humaine,
les traitements
sont essentiellement réalisés sur les larves, qui
vivent dans
l'eau. Actuellement, deux types de produits larvicides sont
utilisés
: les organophosphorés et les toxines naturelles de Bacillus
thuringiensis
israenlensis (Bti). Ces deux types d'insecticides sont
utilisés dans
le cadre des opérations de démoustication par une
méthode
"à pied" dans certaines zones du littoral morbihannais. Le
conseil
général du Morbihan a confié
à l'INRA de Rennes
un programme de surveillance des éventuels effets
écologiques
à long terme.
2 mars 2006
À lire sur Internet :
Les entomologistes déplorent le manque de connaissances sur le vecteur du chikungunya, par Paul Benkimoun, Le Monde du 3 mars 2006.
La Camargue prête à une
démoustication bio,
TV5
La zone a échappé jusqu'ici aux traitements
chimiques en raison
du statut de zone naturelle protégée dont elle
bénéficie et par la relative
indifférence de ses habitants.
La crainte du Virus du Nil occidental (apapru en 2001) ou du
Chikungunya,
mais plus encore la spectaculaire infestation de septembre 2005 (Aedes
caspus, surtout) , ont changé la donne. L'agent
larvicide serait
une souche "i" du Bt (Bacillus thuringiensis).
Dans le cadre de l'exposition du Muséum "Insectes", l'association Mille et une Sciences vous donne rendez-vous le lundi 6 mars 2006 à 18 h 45, pour son prochain café "science & citoyens" ayant pour thème : Insecticides, pesticides : cultures sauvées, espèces menacées ? Futura Sciences
Robert Kajobe, du laboratoire hollandais de recherche apicole
tropicale et
David Roubik, du Smithsonian Institute (États-Unis),
spécialiste
de l'affouragement de l'abeille africanisée, ont ensemble
pénétré dans le parc national de
Bwindi (Ouganda),
habité par des Pygmées Batoua. Ceux-ci, habiles
chasseurs de
miel, ont détecté 228 nids d'abeilles (Hym.
Apidés),
qui seront observés par nos deux entomologistes, qui
relatent leurs
résultats dans Biotropica (mars 2006).
L'abeille la plus fréquente est Apis mellifera
scutellata (anc.
adansoni), agressive. Les autres nids sont ceux de
mélipones
(sans dard), qui font également du miel. Bien des arbres
sont
inoccupés ; la densité s'établit
à 39 colonies
par kilomètre carré.
Les Pygmées différentient et nomment sans se
tromper toutes
les espèces (à l'exception d'une
mélipone).
Les prédateurs de ces abeilles sont l'homme (la
récolte est
autorisée dans le parc) et le chimpanzé, qui
mâchouille
une brindille, la plonge dans le nid puis la lèche. La
hauteur des
nids pourrait dépendre de l'acuité auditive de
ces deux pillards,
qui les repèrent au bourdonnement des ouvrières -
et des termites,
dont les nids abandonnés sont
récupérés.
Mais, en fait, les lacunes des connaissances sur cet
écosystème,
sur la compétition pour une ressource sucrée
importante comme
sur la vie des abeilles : affouragement, installation des colonies,
production
de miel…, sont gigantesques.
D'après " Chimps harvest bee nests in Ugandan
reserve ", Science
Blog, lu le 28 février 2006 à
www.scienceblog.com
NDLR : un document intéressant : " Recommandations
pour les zones
à usages multiples et les alternatives de
développement autour
du parc national de Bwindi Impénétrable, Ouganda
", par
A.B.Cuningham,
Peuples,
parcs et plantes, déc. 1996.
28 février 2006
À lire sur Internet :
Chikungunya : une démoustication en
trompe-l'oeil ?
Dépêche
Destination santé, du 28 février 2006.
L'avis de René Le Berre.
La marche forcée des sauterelles.
Sciences
et Avenir
"La faim est l’un des moteurs qui fait avancer ces
sauterelles (Anabrus
simplex) mais pas seulement : la peur
d’être dévorées
par un congénère les motive également."
La Sauterelle mormone est une habituée des
Épingles :
Utah d'urgence,
Patinage entomologique,
Serrez les rangs !
Le vignoble californien est envahi, depuis 1994, par la
Cochenille farineuse
du figuier, Planococcus ficus (Hém.
Pseudococcidé).
Ce ravageur se montre nuisible surtout par les souillures qu'il
provoque
: miellat, fumagines, cochenilles engluées sur les raisins.
Là
comme ailleurs dans le monde (de l'Afrique du Sud à la Corse
en passant
par le Moyen Orient), la lutte s'organise mais se
révêle très
difficile, à moins d'employer des insecticides à
hautes doses.
La phéromone femelle de rapprochement des sexes a
été
isolée et synthétisée ; elle sert
à appâter
des pièges de capture des mâles, leur vol
annonçant
l'infestation. Mais ces mâles sont minuscules et les
viticulteurs peinent
à les reconnaître.
D'où l'idée d'employer, pour détecter
la présence
de la cochenille envahisseuse dans un vignoble (de façon
à
en permettre l'élimination précoce) de chiens
dressés
à percevoir l'odeur spécifique des individus,
même
cachés sous l'écorce. Une meute de limiers est
présentement
en formation entomologique, spécialité " Vine
mealybug
".
D'après " Dogs may help hound out vine pest in
bark-to-bark
effort ", par Michelle Locke, dépêche AP, lue le
21 février
2006 à www.knx1070.com
Image de la Cochenille farineuse du fichier, mâle et femelle
à
www.vinemealybug.uckac.edu/images/homepage/Defaul1.jpg
Se laisser piquer (jusqu'à 2 000 fois par bras et
par nuit) ou repousser
les assaillants, à coups de pommades, sprays et
vêtements
imprégnés ou encore, seule protection efficace,
se tenir dans
une moustiquaire imprégnée d'un insecticide
(pyréthrinoïde) rémanent.? En Irak, un
millier de soldats
ont été mis hors combat par la leishmaniose.
Cette maladie
invalidante due à un protozoaire flagellé est
transmise par
des phlébotomes (Diptères
Psychodidés). Les malades
ont été traités en Allemagne par des
dérivés
de l'antimoine ; certains trouvent le remède (non
autorisé
aux États-Unis) pire que le mal. Dans quelle mesure cela
peut-il
être ?
Des fonds ont été alloués à
une équipe
de l'université du Montana : trois chercheurs ont pour
mission de
renseigner, d'ici un an, l'armée états-unienne
sur la meilleure
conduite à tenir, dans les différentes situations
où
les soldats peuvent se trouver. Des soldats qui n'apprécient
pas
forcément de s'emmitoufler sous la canicule.
Pour ce qui est de la fièvre du Nil occidental, qui
sévit aux
États-Unis et que l'on tente de juguler par des traitements
anti-moustiques, il a déjà
été établi
que le risque lié à l'usage d'insecticides - sans
dépasser
les doses prescrites - est bien moindre que celui lié
à la
maladie.
D'après
"What's worse for soldiers : bites
or repellant ? ", MSUNews service, lu le24 février 2006
à
www.billingsnews.com
NDLR : Dans le prochain Insectes,
à lire:
Entomologie militaire.
22 février 2006
A la Réunion, la terreur du moustique, par Ariane Chemin, Le Monde du 22 février 2006.
Cigale champignonniste pharmacienne
Le champignon Ascomycète Clavicipitacé Cordyceps
heteropoda est un parasite banal des larves (souterraines) de
cigales
(Hém. Cicadidés). Dans le cadre d'un criblage de
champignons
conservés en collection, deux chercheurs
états-uniens à
la recherche de nouvelles sources de médicaments, sont
tombés
sur une souche de C. heteropoda
prélevée, en 1985, sur
Cicadetta puer, insecte de l'Est australien. La
trouvaille paraît
importante : le stroma du champignon contient deux petits peptides
antifongiques
et antibactériens, formés d'acides
aminés particuliers,
comme l'acide alpha-aminoisobutyrique, qui possède une
propriété très utile en
synthèse de molécules.
La souche de C. heteropoda a également
fourni de la myriocine,
étudiée par ailleurs comme médicament
anti-rejet.
Du même genre Cordyceps
(étymol. tête de noeud),
C. sinensis est connu depuis longtemps en
médecine chinoise
comme améliorant des performances ; on le cultive sur des
légumes.
D'après, notamment, "Cicadas' fungal foe is
potential friend
for medicine", Communiqué ARS/USDA du 21 février
2006, lu à
www.scienceblog.com
Fiche Cicadetta puer (en anglais)
illustrée et sonorisée
à
http://152.98.200.7/ins-info/Cic6.htm#Cassinia%20Cicada
Des piégeages de grands
Hétérocères ("larger
moths") conduits par la station de recherche entomologique de
Rothamsted
depuis 1968 sur plusieurs centaines de sites au Royaume-Uni, il
ressort,
d'après un rapport établi par Butterfly
Conservation que :
- leur nombre a diminué de 38% ;
- pour les 2/3 des 337 espèces
étudiées, les effectifs
des populations ont décrû durant les 35
dernières
années ;
- le déclin frappe une 75% des espèces au sud du
Royaume, contre
55% au nord ;
- selon les critères de l'UICN, 71 espèces de ces
"papillons
de nuit" communs sont menacées.
Il s'agit d'un déclin général,
dû essentiellement
à la destruction des habitats, à l'emploi des
pesticides, à
la pollution et au changement du climat. Il n'y a pas de raisons que
les
autres insectes s'en tirent mieux et les répercussions sur
la faune
qui dépend des papillons de nuit (oiseaux et chauves souris)
et des
autres espèces seront considérables.
Ce travail fait sur de bons indicateurs de la biodiversité
met bien
en évidence le mauvais état de la nature en
Grande
Bretagne.
D'après "UK moths 'in serious decline'", par
Helen Briggs,
BBCNews, lu le 20 février 2006
à
newsvote.bbc.co.uk
16 février 2006
À lire sur Internet :
Un transgène pour contrôler la
malaria, par Louis-Marie
Houdebine,
John
Libbey Eurotext (Brève CERF/A)
IGM : des larves d'anophèles fluorescentes et sexables.
Évolution de la protection phytosanitaire
du cotonnier : un cas
d’école, par Pierre Ferron,
Jean-Philippe Deguine et Joseph
Ekorong à Mouté .
Cahiers
d'études et de recherches francophones / Agricultures,
15(1),
janvier-février 2006 - Le coton, des futurs à
construire,
Synthèse
La culture cotonnière, pratiquée principalement
par des petits
agriculteurs dans les pays du Sud, est l’objet de nombreuses
bioagressions.
Cette sensibilité en a fait une culture consommatrice de
près
du quart des pesticides chimiques produits annuellement au niveau
mondial.
Après un demi-siècle de telles pratiques, la
culture
cotonnière est en quête de solutions alternatives,
plus
respectueuses de l’environnement, mais aussi
socio-économiquement
acceptables : utilisation de pesticides biologiques, culture
biologique,
culture de cotonniers transgéniques. Des
éléments de
prospective relevant de l’agroécologie sont
avancés.
L’interprétation de ces données conduit
à
considérer la culture du cotonnier comme un cas
d’école
pour la protection phytosanitaire dans son ensemble.
Article en ligne in extenso, lisible
gratuitement, après
inscription.
Quelles stratégies pour une gestion
durable des ravageurs du cotonnier
en Afrique subsaharienne ? , par Maurice Vaissayre, Germain O
Ochou,
Omer SA Hema et Mamoutou Togola.
Cahiers
d'études et de recherches francophones / Agricultures.
Volume
15(1), 80-84, janvier-février 2006 - Le coton, des futurs
à
construire, Synthèse .
Article en ligne in
extenso, lisible
gratuitement, après inscription.
Multiples entrées de Diabrotica virgifera en Europe, par JS, John Libbey Eurotext (Brève CERF/A)
"Pitié pour notre
écosystème",
Témoignages,
16 février 2006
À l’appel de plusieurs associations de
défense de
l’environnement, une cinquantaine de personnes ont
manifesté
devant la préfecture hier pour protester contre
l’utilisation
massive de pesticides chimiques pour lutter contre la
prolifération
des moustiques vecteurs du chikungunya.
9 février 2006
À lire sur Internet :
Chikungunya : le moustique est en
métropole, par Jean-Michel
Bader,
Le
Figaro du 9 février 2006.
Depuis 1999, l'insecte vecteur de la maladie virale s'est
établi à
Menton, à Nice et près de la frontière
italienne.
Heureusement, il n'est pas porteur du virus pathogène.
Aedes albopictus est le "moustique des pneus", un
envahisseur mondial.
Un Noël empoisonné : une
Avallonnaise victime du virus du
chikungunya, par Catnerine Goor,
l'Yonne
répuplicaine du 9 février
2006.
Partie en vacances à la Réunion, Maryse Maisse
est revenue
malade
2 février 2006
À noter dans votre agenda :
XIIe Colloque international
sur la lutte biologique contre
les mauvaises herbes
du 22 au 27 avril 2007, à Montpellier.
Courriel :
weeds2007@ars-ebcl.org
Sur Internet :
www.cilba.agropolis.fr/symposium2007.html
À lire sur Internet :
Des insectes espions,
Québec
micro, n.d.
" Ces petits êtres d'apparence rebutante et
considérées
généralement comme nuisibles cachent une
fonctionnalité
mise à nu par des chercheurs de Tokyo qui n'en ont pas fini
d'épater
par leurs avancées technologiques, même
lorsqu'elles sont aussi
farfelues que dans cette histoire ".
Une coquerelle (Periplaneta americana, Dyct.
Blattidé)
branchée...
L'étiquette des produits alimentaires et
cosmétiques colorés
en rouge ou rose au moyen de carmin devra-t-elle indiquer clairement
l'origine
entomologique du colorant ? Ceci pour avertir
végétariens,
observants d'interdits alimentaires religieux et entomophobes ?
La Food and Drug Administration, du ministère
états-unien de
l'Agriculture, refuse (pour l'instant), arguant que ce produit naturel
n'a
jamais causé le moindre problème de
santé publique.
Elle fait l'objet d'une demande pressante de la part du Center for
Science
in the Public Interest, une association en faveur du
bien-être et de
la sûreté des citoyens, d'après elle,
une bande d'avocats,
d'après d'autres. Ce CSPI a rassemblé 35 dossiers
sur des cas
d'hypersensibilité au " cochineal ". Son porte-parole refuse
l'indication
" carmin ", mot incompréhensible, et réclame
l'apposition d'un
" insect-based ".
Le carmin - en substitut à des colorants de
synthèse - sert
à colorer glaces, laits-faise, surimis cerises en conserve,
saucisson,
œufs de lump, liqueurs, rouges à lèvres
(et à ongles),
yaourts, bonbons, etc.
Rappelons que le carmin, originaire du Pérou et
nommé
nocheztli en langue aztèque - est
produit par Dactylopius
coccus (Hém. Dactylopiidé) et
suggérons (fortement)
la (re)lecture de l'article " Cochenilles
" d'Imere Foldi paru dans Insectes.
D'après, notamment, " Insect-Based Dyes May
Land on Some Labels,
Widely Used Colorings Made from Cushed Bugs ", Red Orbit, lu le 30
janvier
2006 à www.redorbit.com
27 janvier 2006
À lire sur Internet
Protéger les pollinisateurs et les
"services gratuits" de la
nature...
Futura-Sciences,
le 27 janvier 2006.
Les agriculteurs considèrent depuis longtemps la
pollinisation comme
un des nombreux "services gratuits" offerts par la nature. Cependant,
on
constate de plus en plus que les populations de pollinisateurs sont en
diminution
dans le monde entier.
Source : FAO, le 27/01/2006 à 12h20
Le maïs peut appeler des "guêpes" tueuses de parasites à son secours. Par Hervé Morin. Le Monde du 27 janviezr 2006.
23 janvier 2006
À lire sur Internet
Cartographie en 3D du centre olfactif
cérébral d’un
insecte
Avec cette carte, établie sur l'Eudémis de la
vigne, Lobesia
botrana, Lép.Tortricidé, le laboratoire
dispose d’un
outil original qui va lui permettre d’étudier les
changements
morphologiques et fonctionnels de la structure olfactive
cérébrale
en fonction de l’âge, de l’environnement
et de l’état
sexuel par exemple. Cet outil pourrait aussi avoir des applications
industrielles.
INRA -
En
direct des labos
Depuis une quinzaine d'années, les planteurs du
Sud-Ouest des
États-Unis ont à faire face au syndrome du "
coton collant
". Infestés par l'Aleurode du tabac, Bemisia tabaci
(Hém.
Aleyrodidé) et par le Puceron du cotonnier, Aphis
gossypii
(Hém. Aphididé), les pieds de cotonnier
se retrouvent poisseux
du miellat de ces deux opophages, au point de coincer le
mécanisme
des machines de récolte et de conditionnement.
Les expérimentations menées par l'USDA -
Agricultural Research
Service et l'université d'État du Nouveau Mexique
montrent
l'intérêt d'une méthode physique de
lutte pour
défeuiller les plants, juste avant la récolte,
sans altérer
la qualité du coton. Une machine tractée fait
circuler de l'air
à 193°C entre les feuilles, ce qui les tue. Comme
source de chaleur,
la combustion de gaz - le Propane Education and Research Council est
partenaire
de ce travail. Autres avantages de ce procédé :
il peut être
appliqué jusqu'à la veille de la
récolte et ce par tout
temps, il ne laisse aucun résidu toxique, il est compatible
avec les
règles de l'Agriculture biologique. Il n'a pas d'effet
néfaste
(connu) sur l'environnement.
D'après " Researchers discover dramatic insect
controlwithinnovative thermal cotton defoliation technology ",
Seedquest,
lu le 19 janvier 2006 à www.seedquest.com
Fiche HYPPZ de
l'Aleurode
du tabac
Fiche HYPPZ du Puceron
du cotonnier
C'est le nom d'une affection virale proche de la Dengue,
également
transmise par moustiques. La maladie, connue d'Afrique depuis les
années
1950, séit à La Réunion et aux Comores
depuis le printemps
2005. Son vecteur y est le Moustique tigre (rayé noir et
blanc),
Aedes albopictus (Dip. Culicidé). Sa vie
préimaginale
est brève (1 semaine) et sa larve n'a besoin de qe faibles
quantités
d'eau. Agressive, la femelle pique pendant la journée et au
crépuscule, le plus souvent à
l'extérieur des maisons
et, pense-t-on, accompagne les gens en voiture, ce qui explique ses
déplacements rapides.
À la Réunion, plus de 10 000 personnes ont
été
touchées. Le Chikungunya n'est pas mortel et ne se transmet
pas, en
principe, de personne à personne. Mais c'est une maladie
pénible,
qui provoque la fièvre et des arthralgies invalidantes. Son
nom, qui
vient du swahili, signifie " marcher courbé
".
Dernière actu : " Polémique sur
l'ampleur de
l'épidémie de chikungunya à la
Réunion ",
dépêche AFP, lue à
www.lefigaro.fr/sciences/20060121.FIG0127.html?213034
le 21 janvier 2006.
15 janvier 2006
À lire dans la presse
Les insectes à l'assaut du monde.
C'est le dossier principal
(36 p.) de la livraison de janvier-février de Science
magazine,
comportant ces rubriques : - Astuces et supercheries au pays des
insectes;
- Le monde vu par leurs yeux ; - L'énigme de leurs supersens
; -
Sauterelle obsédée, libellule espionne et abeille
artiste ;
- Une question sur les insectes ? Sous ces deux derniers titres, un
choix
d'Épingles (fournée
2005) et de
réponses rassemblées dans notre
FAQ.
En kiosque.
Le temps des insectes, par Bruno Didier,
Cosinus n°68,
pp. 26-29,
janvier 2006
Certains vivront vite mais peu, d’autres lentement et
longtemps ;
d’autres encore - ou les mêmes - sauront ralentir
ou arrêter
leur développement si le besoin s’en fait sentir ;
beaucoup vivront
deux vies bien distinctes sous forme de larve puis d’adulte.
Morcelé,
ralenti, rallongé ou raccourci, le temps de vie des insectes
et ses
variations nous apprennent beaucoup de choses sur leurs
stratégies
pour survivre.
En kiosque.
Ils sont quelque 15 000, rangés selon des motifs
précis,
piqués sur les murs du Musée du textile de
Toronto (Canada).
L'artiste états-unienne Jennifer Angus a cherché
au travers
de ce papier peint particulier à évoquer
l'ambiance des collections
et des trophées de l'époque victorienne, bizarres
autant que
d'un mauvais goût certain.
Ils, ce sont de petits buprestes d'un beau vert iridescent, de grandes
sauterelles roses et vertes et des cigales brunes. Les
spécimens
proviennent d'élevages du Sud-Est asiatique. Leur prix
d'achat varie
de 0,12 à 12 €. Il a fallu les ramollir avant de
les étaler
; pour ce faire, J. Angus les a placés sur un radeau de
mousse
polyéthylène flottant sur de l'eau bouillante,
durant plusieurs
jours. Certains individus ont vécu plusieurs expos, dont ils
sont
ressortis avec la tête ou quelques appendices
détachés
: ils ont été patiemment recollés.
L'épinglage,
fait à plusieurs, a pris plus d'une semaine.
L'installation couvre plusieurs murs. Les spécimens sont
disposés
selon des motifs réalisés avec un logiciel de
dessin. De loin,
on a l'impression (voulue) d'un papier peint et c'est en s'approchant
que
les visiteurs - dont quelques-uns sont un peu effrayés -
découvrent
la composition.
L'exposition, intitulée A terrible beauty,
fermera à
la mi-mai 2006. On en aura un aperçu sur
le
site
de l'artiste.
Jusque-là, une relation
maître-élève bidirectionnelle
- où le maître tient compte du comportement de
l'élève
- était l'apanage de l'Homme, les singes pratiquant
l'imitation, bien
différente.
Nigel Frank et Tom Richardson, de l'université de Bristol
(Royaume-Uni),
étendent cette capacité à leur fourmi
favorite (voir
l'Épingle "
Cadavres
rédhibitoires " ), Temnothorax (Leptothorax)
albipennis (Hym. Formicidé), ayant
observé leur cheminement
en tandem.
Une ouvrière fourrageuse marche suivie d'une autre. Soit la
professeure
devant, l'étudiante derrière, travaillant le
sujet suivant
: comment aller le plus efficacement possible jusqu'à une
source de
nourriture. L'élève tapote de ses antennes
l'arrière
(abdomen et pattes postérieures) de sa maîtresse ;
qu'un écart
se crée et la première ralentit tandis que la
seconde presse
le pas. L'enseignante s'assure en permanence que l'apprenante suit (aux
deux
sens du terme ?).
Apprendre prend du temps : la fourmi monitrice met ainsi 4 fois plus de
temps
pour accomplir le trajet. Mais la novice atteint ainsi plus vite le but
que
si elle se débrouillait seule.
Ensuite, beaucoup d'anciennes élèves prennent
à leur
tour une fourmi naïve comme disciple… Ce qui assure
une transmission
du procédé au sein de la fourmilière
durant plusieurs
" générations " d'ouvrières. Avec
l'avantage d'optimiser
le transfert des informations nécessaires à un
fouragement
bien mené.
D'après,
notamment, " Ameisen sind
richtigsvolle Lehrer ", Der Spiegel, lu le 14
janvier 2006 à
www.spiegel.de
D'un côté un papillon très
menacé, Euphilotes
pallescens arenamontana (Lép.
Lycénidé), de son
nom local Sand Mountain blue butterfly, dont les
chenilles ont comme
unique plante nourricière Eriogonum nummulare
(Polygonacée),
le Sarrasin de Kearney.
De l'autre, une joyeuse bande d'amateurs de cross hors pistes, en moto,
en
quad, en 4x4…
Tout ça sur 400 ha d'une dune (qui couvre un millier
d'hectares) du
comté de Churchill, au Névada
(États-Unis). Le papillon
n'a jamais été trouvé ailleurs et
devrait être
inscrit à l'inventaire des espèces en danger - ou
tout au moins
surveillé et protégé.
Pourtant, rien n'est fait, pas même des
dénombrements pour
évaluer l'état de la population. Les
autorités locales
se disent pauvres et le peu de travail qu'elles peuvent fournir
concerne
un lapin nain et le Tétras des armoises.
Beaucoup d'amateurs de cross s'opposent à toute inscription
du papillon
bleu, qui créerait un précédent
fâcheux…
D'après "
Conservationists Sue to protect
Butterfly ",par Scott Sonner, Associated Press, lu le 6 janvier 2006
à
news.yahoo.com
Image (pas terrible…) à
www.nora.org/images/butterfly_sm.jpg
C'était en octobre 1998. Un essaim de Criquet
pèlerin,
Schistocerca gregaria (Orth. Acrididé)
parti de la côte
atlantique du Nord de l'Afrique s'abattait sur la Caraïbe.
Sans suite
notable.
C'était il y a 3 à 5 millions
d'années. Pareil. Sauf
que les survivants se sont reproduits et donné naissance
à
une cinquantaine d'espèces proches, vivant actuellement dans
l'Hémisphère américain.
L'étude de marqueurs
génétiques - ADN mitochondrial de muscles de la
patte
postérieure - a confirmé l'hypothèse
de l'origine africaine
de ces Schistocerca.
Les criquets n'ont pas assez de réserves lipidiques pour un
vol de
plusieurs jours et l'on se demande comment une telle
traversée est
possible. Deux explications : des courants aériens
exceptionnels,
très rapides, et/ou l'amerrissage sur des radeaux de
criquets morts,
leurs cadavres servant aussi de ravitaillement.
D'après " Ancient trans-Atlantic swarm brought
locusts to the
new world", communiqué de presse de l'université
de Toronto
publié le 21 décembre 2005, lu à
www.scienceblog.com
31 décembre 2005
L'armée napoléonienne
rongée par les poux, par
Yves Miserey,
Le
Figaro, 30 décembre 2005.
Des chercheurs français ont détecté
des traces
génétiques de typhus en analysant des restes de
soldats
napoléoniens morts lors de la retraite de Russie en 1812.
[Et
retrouvé 3 poux.]
Les Épingles de collection - à consulter, page par page : Les Épingles entomologiques de 1999 et 2000, Les Épingles de 2001, Les Épingles de 2002, Les Épingles de 2003, Les Épingles de 2004, Les Épingles de 2005, Les Épingles de 2006, Les Épingles de 2007,, Les Épingles de 2008, Les Épingles de 2009, Les Épingles de 2010, Les Épingles de 2011. - ou globalement (jusqu'à fin 2009) ici.