En
épingle
L'insecte ou l'événement entomologique
du jour, celui
qui défraye la chronique et qui alimente les conversations
en ville
et dans les insectariums, sera épinglé sur cette
page abricot,
qui s'enrichira au fur et à mesure des
événements
entomologiques.
Pour recevoir par courriel une alerte à chaque mise à jour importante de ce site /opie-insectes/, cliquez ici.
Rédaction (sauf mention contraire) : Alain Fraval
La peur des abeilles, La joie des abeilles, Harmonie sexuelle, Étiquetage
des cochenilles, Altius Citius Fortius,
Épouvantail
asiatique à frelons, Il aimait
les termites, Hymne au charançon
vaincu, Tests
ADN pour les anophèles, La Mouche du brou des noix, Les vaseux sont des petits marrants, Rustine suicide, La lutte bio et les apiculteurs, Guerre des
étoiles, La mouche du
courant d'air,
La lutte bio et les envahisseurs, Les insectes éclairent le monde, Les insectes à Tchernobyl, L'Adieu-Mouches, Conserver les vieux, Éliminer
les vieilles, Horreurs, Les bugs de l’an 2000, La vie parfumée,
La vie raccourcie, Ce n'est plus une vie !, Prendre
soin des jeunes… qui sentent bon, Antennes et champs magnétiques, Trouvé sur la Toile,
Je passe donc j'essuie, La petite bête qui monte…, Le moustique des bois résiste au moustique des
pneus, Magique ?, Le bleuet au péril de la mouche et de l’abeille, Ver
composteur vert, Du jus dans les 6 pattes,
À quoi
leur servent les ailes postérieures ?, Sosies,
Les insectes s'améliorent,
La Fourmi du Monde, Chiens empoisonneurs, Biscuit de ver blanc,
Papillon branché, L’appétit de la guêpe, Seringue volante, Charançonnage, Horloge
de la mort, Détournement d’abeilles, La manufacture des criquets, L’effet papillons d’El Niño, Antenne aux rayons X, L’insecte et le missile, Dégringolant, Des nouvelles de la Monarchie, Vigie punaise, Monarques avec Belles Dames, Vaccin grippé, Malheureuses abeilles (suite),
Belles
Dames papillonnant, Mouche à came, Les pères aussi, Courgette délusoire, Antigel, L’acacia imite le cri de la fourmi, Emprunt,
La
mineuse du biocarburant
30 décembre 2009
À lire sur Internet :
Les
ravageurs des forêts: étude sur les insectes destructeurs des arbres
par Henri de La Blanchère (1866) - extrait
ci-contre
Les criquets migrateurs utilisent leur vue pour s'orienter. Dépêche AFP du 24 décembre 2009.
Un nouveau cafard semble avoir fait son apparition à New York. Dépêche AFP, 23 décembre 2009.La
mineuse du biocarburant
La
Grande Prairie nord américaine a disparu à l’exception de quelques
réserves. Les plantes qui la composent éveillent depuis peu l’intérêt
des agronomes : certaines sont cultivables (avec des besoins
relativement faibles en intrants) et devraient « entrer dans la filière
biomasse énergétique ». On sème ainsi du panic érigé (Panicum
virgatum, switchgrass), une graminée
pérenne.
En
2006, Paul Johnson, de l’université du Dakota du Sud, est sollicité par
un producteur de graines de panic qui voit les plantules périr. L’année
suivante, la perte s’élève à 40 %. Après avoir suspecté un gel tardif,
au vu de trous au collet, on dispose des cages d’émergence qui piègent
un petit papillon inconnu.
Des recherches poussées livrent le nom du lépido : Blastobasis
repartella.
L’espèce avait été décrite en 1910 sur deux spécimens mâles capturés au
piège lumineux ; on la trouve tant sur les herbes sauvages que
cultivées. La chenille de ce Blastobasidé (ou Coléophoridé Blastobasiné
– groupe réputé réunir les papillons les plus insignifiants,
esthétiquement parlant) vit en mineuse dans la tige du panic. Il y
aurait une génération par an.
Une autre mineuse a été détectée, une espèce nouvelle du genre Chilophaga
(Dip. Cécidomyidé) et la culture des autres plantes de la Prairie pour
fabriquer de l’éthanol (barbon, spartine, silphie…) fera apparaître des
ravageurs, jusque-là insectes « indifférents » négligés (car petits et
moches).
Contrairement aux espérances de leurs promoteurs, ces
plantes indigènes ne sont pas dépourvues de phytophages – qui peuvent
devenir des ennemis très agressifs une fois qu’elles sont domestiquées,
et risquent bien de ne pas échapper à des traitements insecticides…
D’après, notamment, « SDSU Scientists ‘Re-discover’ Switchgrass Moth »,
par Lance Nixon, Biomass Magazine, janvier 2010, lu
le 29 décembre 2009 à www.biomassmagazine.com
[R]
17 décembre 2009
À noter :
Interactions et biodiversité. VIIe Conférence internationale francophone d'entomologie. Du 5 au 10 juillet 2010 à Louvain-la-Neuve (Belgique).
À lire sur Internet :
Mes pièges à insectes, par Patrick Bonneau - ou comment se débrouiller avec les moyens du bord.
Courgette délusoire
Kerry Mauck, de l’université de Pennsylvanie
(états-Unis), en étudiant la
transmission du virus de la Mosaïque du concombre (CMV) par des
pucerons, vient
de révéler une manipulation originale de l’hôte végétal par le
pathogène. Comparant
les atterrissages et les séjours de pucerons sur des feuilles de courge
malades
et saines, il a observé que les pucerons se posent en plus grands
nombres sur
les premières, mais qu’ils en décollent rapidement, en moins d’une
demi-heure –
alors qu’ils s’installent sur les secondes. C’est l’odeur – qui est,
analyses
faites, celle de la plante saine mais en plus fort - qui attire les
ailés – et
le goût des sucs du parenchyme qui les déçoit et les fait repartir.
Le CMV, contrairement à la plupart des phytovirus, réside
dans les couches superficielles de la plante. C’est un virus
« de
stylet » transmis selon le mode non persistant ; le
puceron est
infectieux durant quelques dizaines de minutes. Il a donc
« intérêt »
à ce que le vecteur n’effectue qu’une ponction brève donc superficielle
et
reparte vite infecter une plante saine. Où il pourra se repaître tout
son saoul
et se perpétuer.
rès « Virus
makes plants lie to insects », par Susan Milius. Lu le 15
décembre
2009 à www.sciencenews.org/
Le Ténébrion rugueux, Upis ceramboides,
Ténébrionidé, vit en Alaska (États-Unis). L’hiver venu, il cherche un
endroit sec et y attend les beaux jours, assez confiant : il survit à
-76°C. Et ce grâce à un antigel d’un type tout à fait original, qui ne
contient que très peu de protéines, à la base des antigels d’insectes
connus. La molécule, un xylomannane, associe un sucre et un acide gras,
qui est le même que celui de la paroi cellulaire. Elle agirait donc à
ce niveau, protégeant le contenu de la cellule du gel fatal.
Travaux dirigés par Kent Walters de l’université Notre Dame, à
Fairbanks, publiés dans les PNAS (1er décembre).
D’après « Isolating new
antifreeze molecule in Alaska beetle ». R&D, lu le 15 décembre
2009 à www.rdmag.com
Photos
de l’imago
5 décembre 2009
À voir à la télé :
Sur
Arte, lundi 7 et mardi 8, de 20 h à 20 h 45 : Mini-monstres
en Amazonie. 1. Ces étranges membracides ; 2. Paroles
d'insectes. De Qincy Russell, Thierry Berrod et Patrick Landmann.
Présentation
par Télérama
À lire
sur Internet :
"La chenille du coton" ravage les cultures maraîchères de la région, Corse-matin, 1er décembre 2009
"Spodoptera littoralis : derrière cette appellation scientifique en langue latine se cache un terrible ravageur qui sévit depuis le mois de septembre dans la grande région sud de Bastia, entre Biguglia et Vescovato."
La
dernière mission Atlantis a emporté dans l’espace des chenilles de
Monarque d’Amérique et de Belle Dame – voir
ci-dessous – et a
redescendu nos lépidocosmonautes sur terre. Trois papillons ont éclos
là haut, qui se portent bien : voir la
vidéo.
D’après « Space
butterflies invade ISS », par Austin Modine. The Register,
3 décembre 2009. Lu à www.theregister.co.uk/
Mouche à came
On
sait que la cocaïne inverse le fonctionnement du système de recapture
de la dopamine, neurotransmetteur impliqué dans le système de
récompense. Ce mécanisme est impliqué dans le phénomène de l’addiction.
Comment l’étudier commodément ? En passant par un insecte, qui possède
ce neurotransmetteur.
On
prend un jeune adulte mâle de drosophile, on le calme en le posant sur
de la glace, on s’installe à sa bino (munie de micromanipulateurs), on
le scalpe, on dépose une goutte de liquide (genre Ringer) dans sa
capsule céphalique (ce qui lui permet de tenir le coup 2 heures), on
lui plante dans la partie antérieure médiane du protocérébron une
électrode en fibre de carbone de 5µm de diamètre et on lui administre
la dose avec une micropipette, etc.
L’étude des effets des
drogues sur le métabolisme du système nerveux bénéficie des progrès des
techniques électrochimiques. Les singes, les souris et les rats ont
fait l’objet de nombreuses expériences qui ont permis surtout d’évaluer
les perturbations comportementales. Plus simple et plus accessible, la
drosophile peut éclairer sur les mécanismes fondamentaux de
l’acquisition de l’addiction et livrer des pistes pour la supprimer.
D’autant qu’on peut comparer les effets de la cocaïne (et autres) sur
une souche sauvage (du nom de Canton S) avec ceux
sur des mutants
dépourvus de transporteur de la dopamine (de la souche nommée
fumin).
D’autant que les quantités de drogue à manipuler sont réduites : 10 µM
suffisent par individu.
Article
source : Monique A. Makos et al., 2009. Using in Vivo Electrochemistry
To Study the Physiological Effects of Cocaine and Other Stimulants on
the Drosophila melanogaster Dopamine Transporter - DOI:
10.1021/cn900017w
24 novembre 2009
À lire sur Internet :
Harmonia
n°3 (novembre 2009) est paru, sous forme de pdf téléchargeable ici..
Au
sommaire, principalement : - Mise à jour de la liste des Coccinelles
d’Alsace ; - Les Coccinelles de Mayotte ; - Les
Coccinelles
ou la biodiversité à votre porte.
Le
vaccin « FluBlock »
contre la grippe, développé par la firme Protein Sciences, (de Meriden,
Connecticut, États-Unis) vient de se voir
recalé par une commission d’examen. Il a été jugé insuffisamment sûr et
d’efficacité non prouvée sur les personnes âgées, les essais cliniques
ayant
porté sur un nombre (3 233, de plus de 18 ans) de volontaires
trop faible
pour un produit inédit.
FluBlock est produit en un temps
record (2 mois contre 5 ou 6) grâce à une technique
innovante : le virus
H1N1, tué, est incorporé – par génie génétique – à un baculovirus
infectant une chenille de Légionnaire
d'automne (alias Ver du maïs), Spodoptera frugiperda
(Lép.
Noctuidé) ; puis une culture (en
fermenteurs industriels) de
cellules des ovaires donne la matière première du vaccin.
Ce vaccin trivalent recombinant
exprime l’hémagglutinine du virus. Composé de protéines et d’eau salée,
n’a pas
besoin de conservateur. Il entre en concurrence avec les vaccins
administrés
actuellement, fabriqués à partir de virus vivants dont la
multiplication est
assurée dans des œufs de poule. Les firmes pharmaceutiques ont mis au
point des
lignes de fabrication à partir de cellules de mammifères en culture.-
sans
réduire significativement le temps nécessaire.
Aux États-Unis, on ne dispose que de la moitié des quantités de
doses vaccinales prévues.
D’après notamment
« Flu Shot Made From Caterpillars Fails
Safety Vote », par Tom Randall. Bloomberg,
lu le 19 novembre
2009 à www.bloomberg.com/
À (re)lire l’Épingle d’avril 2007 « De l’œuf à
la chenille ».
Malheureuses
abeilles (suite)
Yves
Castera pratique l’apiculture à Saint-Philibert, dans la Beauce. La
saison, pluvieuse, a été mauvaise pour son rucher. Ne manquait plus que
les attaques de prédateurs : plus de 3 500 € de dégâts en sus de
centaines d’heures perdues.
Avec l’aide de spécialistes, il a posé des pièges et capturé deux
individus. Le troisième, il l’a descendu au fusil.
Nom scientifique du ravageur : Ursus americanus ; noms vernaculaires :
baribal, ours noir.
D’après « Trop gourmand
[…] », LCN, lu le 20 novembre 2009 à //lcn.canoe.ca/lcn/infos/regional/
NB.
Quiconque a le droit d'abattre un animal qui lui cause des dommages, à
la condition d'en aviser les agents de la faune sitôt l'animal abattu »
(au Québec).
16 novembre 2009
À lire sur Internet :
Le
Pique-prune à Tanlay (Yonne). Insectes.org,
16 novembre 2009.
[Osmoderma eremita (Col. Scarabaeidé)]
La
chrysomèle des racines du maïs entre en résistance. INRA
Magazine, n°10, octobre 2009.
[Diabrotica virgifera virgifera, Col. Chrysomélidé]
Vigie
punaise
La punaise des lits, Cimex lectularius
(Hém. Cimicidé), avait quasi disparu ; la voilà de retour, profitant du
confort des voyages aériens, de l’oubli dans lequel elle était tombée
et de l’abandon des pratiques efficaces (DDT et incinération).
Une
entomologiste états-unienne, la retraite approchant, a inventé un objet
désirable et monté sa petite entreprise, qui va bien. Susan McKnight,
avec l’aide de 8 employés, fait mouler (en matière plastique),
assemble, conditionne (par lots de 12 pièces) et assure l’expédition
d’un détecteur domestique de « bedbugs » nommé ClimbUp Insect
Interceptor (40 € environ).
L’engin,
qui se place sous les pieds du lit, comporte deux cavités
concentriques, fatales à la punaise ; l’une, talquée, retient les
individus qui descendent, l’autre, engluée, capture ceux qui se
promènent et ont l’intention de grimper.
Le piège n’extermine pas la peste mais alerte sur sa présence, avant
les plaintes des dormeurs.
D’après « A Memphis
entomologist has created a bed bug monitor ». Associated Press, lu le
14 novembre 2009 à www.timesfreepress.com/
Image
NB
: l’insecte sévit également en Europe, notamment sur les chemins vers
Saint-Jacques-de-Compostelle, comme l’atteste ce témoignage relevé sur
un site canadien (www.voyages-enfants.ca/) : « Dans
ce gîte du
pèlerin tenu par des religieuses, j’ai passé la pire nuit du chemin
question punaises de lit. J’imagine que les sœurs pensaient
que
j’avais des pêchés à expier. »
À (re)lire, « Punaise !
», par Alain Fraval, Insectes n°147 (2007-4), dans
la rubrique Un insecte à la page.
Monarques
avec
Belles Dames
Les spationautes, issus de l’université du Colorado,
s’appellent Danaus
plexippus
(Lép. Nymphalidés). Ils sont trois, au stade IV, prêts à embarquer dans
la navette Atlantis qui devrait décoller ce jour (Mission STS-129). Et
rejoindre la Station internationale en orbite. Là, dans leur petite
cage, ils se développeront en microgravité sous l’œil d’une caméra,
bien au chaud (25 °C), sous 6 LED blanches allumées 12 h / 24 h. Un
cosmonaute rajoutera du sirop pour les papillons tout frais émergés. Le
retour (de leurs cadavres) se fera par le vol STS-130 en février 2010.
Sur le plancher des vaches, les enfants des 20 premières écoles
inscrites au programme Monarchs in space,
surveilleront un dispositif identique. 800 autres classes ont reçu 6
chenilles de 3e stade, du milieu artificiel pour les nourrir et des
instructions pour leur élevage.
Les accompagnent dans leur périple, avec un programme identique, des
chenilles (un peu plus jeunes) de Vanessa cardui
(même famille).
À suivre en temps réel sur le site de
l’association
Le dernier épinglage du Monarque d’Amérique : « Des
nouvelles de la Monarchie », ci-dessous.
À (re)lire « Fourmis en orbite
» et « Spatioptères
», Épingles de 2003 et 2005.
9 novembre 2009
À lire sur Internet :
Gildas
Morvan mène l'enquête pour les experts criminologues. Nord-Éclair,
8 novembre 2009.
' Plus
fort que « Les Experts » de Miami, Las Vegas et Los Angeles. Pour sa
thèse, qu'il soutiendra à Béthune, un informaticien a développé un
logiciel d'aide à la détermination de l'intervalle post-mortem destiné
aux vrais criminologues."
Les
pionniers de la pollinisation, par C.D.
Sciences-et-Avenir.com.
6 novembre 2009.
"Quels
furent les premiers insectes pollinisateurs? Selon une nouvelle étude,
des mouches-scorpions auraient participé à la reproduction des plantes
bien avant l’apparition des plantes à fleurs !"
[Mécoptères]
Projet
franco-indonésien
pour valoriser les déchets des palmiers à huile. Romandie.com,
7 novembre 2009.
"Des
scientifiques français et indonésiens vont développer un projet pilote
de production de mini-larves d'insectes se nourrissant des déchets des
palmiers à huile dans l'objectif de remplacer les farines animales dans
l'alimentation des poissons d'élevage."
Voir l'Epingle " Ver composteur vert " ci-dessous.
Découvrez le
"fly-vertising"
: des mouches
équipées de banderoles publicitaires. Zigonet,
30 octobre 2009.
Vidéo
27 octobre 2009
À lire sur Internet :
Etats-Unis : il met 16 cafards dans sa bouche et bat le record du monde. Zigonet, le 26 octobre 2009.
Biodiversité : le grand retour des naturalistes. Le Monde, 24 octobre 2009.
20 octobre 2009
À lire sur Internet :
Après
133 ans d’éclipse, une
libellule rare et menacée est redécouverte en France. Communiqué
OPIE-FC, 20 octobre 2009.
[ La Déesse précieuse, Nehalennia speciosa (Odon.
Cénagrionidé) ]
Des
coléoptères mi-insectes
mi-machines. BE
Etats-Unis 180, 16 octobre 2009.
Drosophile, journal de sciences
naturelles, servi sur abonnement, partiellement en ligne. Le
numéro 1 comporte un dossier "La Mouche".
Sexualité
débridée chez les drosophiles, par Cécile
Dumas. Sciences
et Avenir.com, 16 octobre 2009.
"
Souvent schématisées comme les molécules du désir, les phéromones
joueraient en fait un rôle de garde-fou dans le système de reproduction
des mouches. "
Dégringolant
Comment
les insectes font-ils pour escalader les objets à la surface lisse ?
C’est grosso modo le sujet de recherche confié à Jan-Henning Dirks,
doctorant à l’université de Cambridge, par ses deux professeurs
encadrants, Christofer Clemente et Walter Federle. La réponse ? Les
griffes ne suffisent pas. Ils produisent sous leurs tarses une
émulsion, des gouttelettes d’eau dans une matrice lipidique, qui colle
provisoirement à la surface du support, plus ou moins bien selon
celle-ci.
Toute une série de produits sont à l’essai. Un beau
jour, la préparation du polyimide destiné à la prochaine manip se passe
mal. Mais, au lieu d’aller à la poubelle, il est proposé aux
fourmis et blattes du labo. Qui patinent dessus lamentablement.
A
l'examen, il s'avère qu'il retire les molécules d’eau de l’émulsion
tarsale, où il ne reste que la graisse, glissante. Breveté, il est
destiné à la protection contre les insectes grimpeurs. À la différence
du fluon (forme liquide du téflon), qui remplit la même fonction dans
les terrariums, il est aussi durable qu’une peinture.
D’après « Accident in
Experiment Puts Insects on a Slippery Slope », par Helena
Zhu, Epoch Times, lu le 18 octobre 2009 à www.theepochtimes.com/
PS : ceci rappelle l’invention du Post-It, découlant d’une
fournée ratée de colle à papier. Exemples de sérendipité.
Des nouvelles de la Monarchie
Le Monarque d’Amérique, Danaus plexippus
(Lép. Nymphalidé) est un papillon remarquable par sa migration
annuelle, accomplie par des individus de plusieurs générations
successives. Les populations orientales alternent entre les prairies du
Nord du continent – où les chenilles se nourrissent d’asclépiade – et
des forêts de résineux au Mexique où les papillons hivernent accrochés
en grappes aux branches.
L’asclépiade se raréfie (elle est en
général considérée comme une mauvaise herbe), les pins aussi, abattus
par des exploitants forestiers clandestins. Les autorités mexicaines
ont réussi à limiter le grignotage de la réserve (13 500 ha) à 260 ha
(contre 460 l’année précédente) ; elles s’emploient actuellement à
abattre des arbres – au moins 100 ha.
En effet, en conséquence de
l’absence de pluies au printemps, de nombreux sujets on souffert et ont
été la proie de scolytes. Le moyen efficace pour détruire ces insectes
est de badigeonner l’arbre avec du carbaryl – insecticide non sélectif,
donc dangereux pour le papillon. Il ne reste que l’abattage, suivi de
l’écorçage (les écorces sont soigneusement enterrées) et de
l’enlèvement du bois. Un travail fastidieux à achever avant la fin
d’octobre, date de l’arrivée du Monarque.
D’après
« Mexico struggles to save monarch reserve from bark-beetle infestation
», par Mark Stevenson, AP, lu le 16 octobre 2009 à www.wgntv.com
À (re)lire, notamment, l’Épingle de 2005 : « La monarchie bat de l’aile
».
15 octobre 2009
À lire sur Internet :
Mémoire
sociale chez les drosophiles,
par J.I. Sciences-et-avenir.com,
14 octobre 2009.
" Grâce
à une expérience originale des chercheurs du Cnrs ont pu constater que
des interactions sociales positives existent chez les drosophiles :
quand elles sont en groupe, ces mouches se souviennent mieux que
lorsqu'elles sont isolées. "
Votre
pare-brise peut
aider la science ! Par Grégoire Macqueron, Futura-Sciences,
12
octobre 2009.
" Après une longue route, le pare-brise de la voiture se retrouve
souvent constellé d'invertébrés écrasés. En grattant ces restes,
serait-il possible de déterminer la biodiversité en insectes des
régions traversées grâce à l'analyse de l'ADN ? Un article du Genome
Research répond à cette question. C'est oui."
À relire l’Épingle « Mouchetures
» du 3 juillet 2003.
La
nuit, des insectes
aident les agriculteurs... Par Grégoire Macqueron, Futura-Sciences,
11 octobre 2009.
" Les scientifiques du Service de recherche agricole du Texas font des
heures sup’ la nuit, dans les champs, pour traquer les insectes qui
aident discrètement les agriculteurs à se débarrasser des ravageurs..."
[Helicoverpa zea, Spodoptera exigua, Lép. Noctuidés.]
Sonder
la mémoire de
l'abeille pour comprendre l'homme, par Paul Molga. Les
Échos, 13 octobre 2009
" En observant les mécanismes du cerveau de l'abeille avec
des outils d'imagerie médicale, les scientifiques espèrent comprendre
comment fonctionne la mémoire humaine. "
Cela
s’est passé le 31 août ; les militaires états-uniens viennent de le
rendre public. Un insecte (un gros, est-il précisé) a endommagé un
missile intercontinental (dépourvu de sa bombe nucléaire) de la base
Minot (Dakota du Nord).
Il ne s’agit pas (encore) de l’exploit entomo-technologique d’un
Zombiptère au service de la Guerre des étoiles.
Le
missile n’était pas en vol mais fixé, en compagnie de 2 réservoirs de
carburant, sur un semi-remorque qui cheminait sur une piste. Un insecte
(indéterminé à ce jour) est rentré dans la cabine et s’est posé sur le
chauffeur, lequel, en voulant le chasser, a précipité son camion dans
un fossé.
Le 4 septembre, l’Armée de l’air a récupéré camion,
fusée et carburant et s’est attelée à la tâche de calculer le coût de
l’opération.
D’après « Military says
bug distracted US missile
driver », par James McPherson. AP, lu le 9 octobre 2009 à
//enews.earthlink.net/
NDLR : je conseille vivement à l’US Air
Force (et à tous les conducteurs) de ne pas s’énerver en présence d’un
insecte dans l’habitacle, de s’arrêter (ou de pose l’hélico),
d’observer l’intrus puis de l’inviter
gentiment
à sortir.
Dernière Épingle sur
les d">Zombiptères
PS : le 14 octobre, le
commandant de la base et deux de ses subordonnés ont été "fired"
(virés).
11 octobre 2009
À lire sur Internet :
Introductions
multiples de la
chrysomèle des racines du maïs en Europe. INRA,
10 octobre 2009.
La
présence de la Chrysomèle des racines du maïs (Diabrotica virgifera) en
Europe est liée à de multiples introductions en provenance d'Amérique
du Nord.
À
(re)lire : " La
Chrysomèle du
maïs (Diabrotica
virgifera LeConte) est en France, par Pierre
Zagatti et Sylvie Derridj. Insectes n°127 (2002-4).
Mouches
à cierge en Alsace: une église envahie par les insectes... LePost,
6 octobre 2009.
À
(re)lire : " La
Mouche d'automne dans mon grenier ", par Alain Fraval, Insectes
n° 126 (2002-3).
Des
abeilles tueuses pas si terribles que ça ? Par Grégoire
Macqueron, Futura-Sciences,
6 octobre 2009.
" En
1957, des abeilles africaines agressives ont été relâchées par erreur
au Brésil. 17 ans plus tard, il apparaît que les abeilles africaines
causeraient moins de dommages aux abeilles autochtones que les
variations météorologiques et, même, augmenteraient la disponibilité de
leur source de nourriture. "
L’effet papillons
d’El Niño
Les
contrées sud-américaines baignées par l’Océan pacifique connaissent une
alternance d’années sèches et d’années pluvieuses. Ceci sous l’effet
d’un courant côtier se manifestant peu après Noël (le courant de
l’Enfant Jésus). Au Pérou, El Niño est synonyme d’année humide, donc
faste pour les récoltes. Au Mexique et au Panama, il entraîne une
sécheresse relative qui se traduit par une augmentation de la
production de feuilles tendres par de nombreuses plantes des forêts
côtières qui, elle-même déclenche la pullulation de chenilles.
C’est
ce qu’on constaté Robert Srygley et son équipe (Smithsonian Tropical
Research Institute), en suivant pendant 16 ans les migrations (d’ouest
en est) des papillons du Piéridé Aphrissa statira.
Les
auteurs présentent leur travail Global Change Biology, comme la
première étude au long cours de l’effet du climat sur la dynamique des
populations des insectes phytophages et particulièrement sur leurs
migrations.
D’après « Panama
butterfly migrations linked to El Niño, climate change », lu le 5
octobre 2009 à www.eurekalert.org
Photo
du papillon
30 septembre 2009
À lire sur Internet :
Les punaises des lits sont de retour,
par Catherine Balle. Le
Parisien, 30 septembre 2009.
A (re)lire : "Punaises !",
par Alain Fraval. Insectes
n°147.
Un charançon rarissime découvert dans
les cavernes
des glacis du Palais Princier. Le
Podcast Journal, 28 septembre 2009.
"
Un charançon aveugle du genre Troglorhynchus a pu être recueilli sous
une pierre et identifié à une espèce décrite en 1895 sur un seul
exemplaire trouvé à Nice, conservé au Muséum d'Histoire naturelle de
Paris, et jamais reprise depuis ! "
26 septembre 2009
À lire sur Internet :
Deyrolle
renaît de ses cendres, par Mattea
Battaglia. Le
Monde, 25 septembre 2009.
"
[...] Le 25 septembre le fameux cabinet d'entomologie rouvre ses
portes, et Deyrolle retrouve, intacte, sa magie. "
Des
horloges biologiques au bout des antennes, par
Cécile Dumas.
NouvelObs.com,
25 septembre 2009.
" Une
étude montre pour la première fois que les antennes des papillons
monarques possèdent des horloges indispensables à l’orientation de ces
insectes migrateurs. "
On
comprend enfin pourquoi le criquet pèlerin vole si bien, par
Jean-Luc Goudet. Futura-Sciences, 22
septembre 2009.
"
Pourquoi les insectes volent-ils tellement mieux que nos avions ?
Pendant longtemps, cette question est restée mystérieuse. Des caméras
ultra-rapides et des modèles informatiques viennent de donner ue partie
de l'explication. Avec leur souplesse, les ailes du criquet pèlerin
assurent une portance une fois et demie supérieure à celle d'une aile
rigide. "
Diversité et inventaire des papillons costaricains, par Sylvain Lefebvre & Marie-Anne Bertin. Notre-Planète.info, 18 septembre 2009.
L'étau se resserre autour des "tueurs" de l'abeille, par Gaëlle Dupont. Le Monde, 18 septembre 2009.
La manufacture des criquets
Les
besoins des militaires en insectes sont considérables. On suit, dans
cette rubrique, les progrès des Zombiptères, papillons branchés sur un
ordinateur embarqué, insectes manipulés. On soit également surveiller
l’évolution des insectes artificiels.
Loin des univers de la
pêche, de la création artistique ou de la bijouterie, ces robots animés
ont pour fonction première d’espionner. Ils doivent être petits (pas
plus de 10 g, pas plus de 7 cm d’envergure), agiles et endurants en
vol, et télécommandés. Et autant que possible pas trop coûteux.
On
travaille sur les matériaux et sur les batteries. Des progrès décisifs
sont attendus d’une meilleure connaissance du vol des insectes volants.
On n’en est plus (depuis peu d’années) aux conclusions de Wilhelm Hoff
qui avait calculé, en 1919, qu’un bourdon chargé de pollen était
incapable de décoller et voler. On a repéré que la torsion des ailes à
chaque battement crée des vortex à leur bord qui jouent un rôle capital
dans la sustentation, un phénomène inconnu en aéronautique.
À l’université d’Oxford (Royaume-Uni), des individus de Criquet
pèlerin, Schistocerca gregaria
(Orth. Acrididé) ont été placés dans un tunnel aérodynamique où des
caméras à très haute fréquence d’images enregistrent les mouvements des
ailes et l’écoulement de l’air, marqué par une fumée colorée. Il en
ressort que la disposition des nervures, leur relief et les différentes
textures de surface ont une grande part dans les performances de
l’insecte. Les données accumulées ont permis de construire un modèle
informatique de l’aile, à partir duquel on travaille à usiner une aile
artificielle, en ne retenant que les caractéristiques importantes.
Les
entomoaérodynamiciens imaginent pour leurs futures créatures la
possibilité d’un emploi dans le civil : « imaginez-vous dans votre
salon en train de jouer à un combat aérien avec deux libellules
télécommandées ».
D’après, entre autres,
« Locust flight simulator helps robot insects evolve », par Paul Marks.
NewScientist.com, lu le 23 septembre 2009 à www.newscientist.com/
Images
des écoulements de l’air modélisé (à gauche) et autour de l’aile du
criquet (à droite)
Le plus petit aéronef capable de vol stationnaire, dévoilé en août 2009
: vidéo.
9 septembre 2009
À lire sur Internet :
Pestival, un Art et insectes sous forme d'exposition, à Londres, du 3 au 6 septembre 2009. Site officiel (en anglais).
Sur
les traces d’un charançon disparu, par Mathieu Grousson. Le
Journal du CNRS, 5 septembre 2009.
[Pachnobium
dreuxi, Col. Curculionidé]
Une
nouvelle fourmi existe, et elle est suisse ! par Frédéric
Rein. Le
Matin Dimanche, 5
septembre 2009.
"Cette
nouvelle espèce (ici, une jeune reine) ressemble trait pour trait aux
autres fourmis des bois. Seul son ADN la différencie."
C'est en préparant sa thèse qu'un jeunebiologiste tessinois a mis au
jour, dans le Parc national suisse (GR), Formica
helvetica,
telle qu'elle devrait être baptisée. Cette fourmi des bois n'avait
encore jamais été identifiée nulle part sur la planète. Une découverte
exceptionnelle qui met en émoi les entomologistes."
Des insectes pourraient remplacer les souris de laboratoire.
Le
Monde, 9 septembre 2009.
Détournement
d’abeilles
Le
Flétrissement bactérien de la banane, apparu en Éthiopie il y a une
décennie, s’est répandu rapidement en Afrique sub-saharienne. Le plant
infecté meurt au bout d’un mois, les régimes pourrissent. La maladie
affecte toutes les sortes de banane, les cultures vivrières comme
celles de rente et affecte gravement l’économie des zones rurales, les
rendements pouvant chuter de 70 à 90%.
Des entomologistes
ougandais étudient la transmission de l’agent pathogène, Xanthomonas
campestris pv musacearum. En plus des
outils des cultivateurs, des
insectes nectarivores propagent la maladie en allant de fleur en fleur.
Les plus fréquents sont Plebeina denotii – et deux
autres abeilles sans
dard - (Hym. Apidés), des Diptères Drosophilidés et Chloropidés, des
Coléoptères et des fourmis.
L’ablation des fleurs mâles réduit
la transmission sans l’annuler, car elle se fait aussi (mais moins
efficacement) par les fleurs femelles, pourtant plus visitées par les
insectes. Et cette opération fait chuter les récoltes de miel,
l’Abeille domestique, autre visiteur des fleurs de bananier, n’ayant
dans ces milieux guère d’autre provende.
Toutefois, si des
palmiers à huile sont à proximité, les abeilles s’y ravitaillent.
D’autres plantes sont recherchées qu’on planterait près des bananeraies
pour détourner les insectes auxiliaires des bananiers.
D’après,
entre autres, « La banane africaine menacée, les chercheurs au secours
», par Emmanuel S. Tachin. Doc. Audio, synopsis lu à
http://www.iita.org/
26 août 2009
À lire sur Internet :
Disparitions
massives d’abeilles : la traduction des gènes en cause, par
Céciel Dumas. NouvelObs.com,
25 août 2009.
" Les
mécanismes de fabrication des protéines à partir de l’ADN seraient
perturbés chez les abeilles victimes du syndrome d’effondrement des
colonies."
Un
gène d'origan pour protéger le maïs. Swissinfo.ch,
6 août 2009
"
Quand un insecte attaque ses racines, le maïs «appelle» normalement un
ver qui vient manger l'intrus. Et si la plante a perdu cette faculté,
on peut la lui rendre en lui « greffant » un gène d'origan. Technique
mise au point entre Neuchâtel et Iéna, en Allemagne. "
La
Chrysomèle, une menace sur le maïs en France, par Lucie
Lecocq et Hervé Morin. Le
Monde, 17 août 2009.
À (re)lire
: "La
Chrysomèle du maïs est en France (Diabrotica virgifera),
par Pierre Zagatti et Sylvie Deridj. Insectes n°
127, 2002(4).
Horloge
de la mort
La
chronopharmacologie étudie l’heure à laquelle tel médicament,
administré de telle façon, est le plus efficace (ou le moins nocif).
Appliquée à la drosophile, une discipline analogue (la «
chronotoxicologie » ?) détermine quand appliquer un insecticide pour la
tuer avec la dose la plus faible possible. Ainsi, d’après les récentes
expériences de Jadwiga Giebultowicz et coll. (université de l’Orégon,
États-Unis), la droso détoxifie bien mieux (il faut doubler, voire
tripler la dose) le propoxur et le fipronil au milieu de la journée
qu’aux crépuscules et durant la nuit. Un résultat qui est loin d’être
aussi net avec la deltaméthrine ou le malathion.
Pour un
traitement optimal, en termes de létalité, de prévention de
l’apparition de résistance et de limitation de la quantité épandue, il
faudrait appliquer l’insecticide de nuit.
Mais la drosophile est
rarement la cible et l’intérêt de prendre en compte les variations
circadiennes d’efficacité doit être établi sur des couples matière
active/ravageur plus proches de la réalité de la défense des végétaux.
Il
reste aussi à étudier plus précisément l’effet des gènes qui contrôlent
les variations d’activité des insectes le long du nycthémère (« horloge
interne ») sur le métabolisme des xénobiotiques – un mécanisme
développé pour contourner les défenses chimiques des plantes.
D’après « Biological
clocks of insects could lead to more effective pest control », lu le 12
août 2009 à www.eurekalert.org
L’émirat de Barhein,
qu’on a surnommé Umm Al Million
Nakhla
(la mère d’un million de palmiers), possède deux types de palmiers. Il
s’agit, d’une part, d'ensembles insulaires
balnéo-touristico-résidentiels et touristiques de luxe en forme de
palmiers (vus du ciel), en projet.
Il s’agit, d’autre part de 600 000 sujets de Phoenix
dactylifera (dattier), dont la survie est menacée par le
Charançon rouge, Rhynchophorus ferrugineus (Col.
Curculionidé).
C'est
un envahisseur arrivé dans les années 1990, qui s’est
répandu
partout. C’est un ravageur discret mais fatal, qu’on ne peut détecter
qu’au prix de 5 à 7 minutes d’examen minutieux. Un programme
d’inspection et de sauvetage de tous les arbres est en cours. La règle
est de traiter si moins du tiers du sujet est atteint, et de le
détruire au-delà. Pour éliminer les palmiers condamnés, le feu déplait
beaucoup aux gens, l’enfouissement attire les termites…
D’après « Insects
killing Bahrain's palms », par Maha Ashour. Gulf Daily News, 23 août
2009, lu à www.gulf-daily-news.com/
À (re)lire : Le
délectable
tueur de palmiers, par Alain Fraval. Insectes
n° 146, 2007(1)
À lire sur Internet :
Le
répulsif antimoustique le plus utilisé a des effets neurotoxiques
indésirables, par Paul Benkimoun. Le
Monde, 5 août 2009.
[DEET]
à
(re)lire, l’épingle "
Entomologie
militaire ", par Alain Fraval, Insectes
n° 140 (2006 - 1).
Maladie
du sommeil : les tsétsé contre-attaquent dans les villes. IRD,
juin 2009.
[Glossina palpalis, Dip. Glossinidé]
Le
Sphinx du tabac, Manduca sexta (Lép. Sphingidé)
a été souvent épinglé ici même, savamment étiqueté Zombiptera
Manipulae.
Il est gros, grand (10 cm d’envergure), costaud, facile à élever,
endurant au vol et ne crie pas quand on l’opère à vif (au stade
chrysalide) pour lui implanter divers instruments destinés à contrôler
ses trajets et à recueillir des données. Il est l’espoir des militaires
(pour espionner) et des secouristes (pour détecter).
Aux dernières
nouvelles, en provenance du labo de David Erickson (université
Cornell), on vient de réussir la première implantation d’une
micro-seringue télécommandée fonctionnelle. Celle-ci n’est pas (encore
?) destinée à piquer un ennemi, mais à injecter dans le papillon un
paralysant pour le faire se poser et repartir au bout d’un temps défini
(jusqu’à 2 heures). Le produit le plus intéressant – trouvé à l’issue
d’essais de substances diverses, dont des insecticides – est un venin
d’araignée. La matière active est le GABA, acide gamma-aminobutyrique,
un neurotransmetteur.
Avec deux micro-seringues, une pour chaque
aile antérieure, on pense pouvoir commander au papillon instrumenté des
virages et autres figures aériennes.
D’après, entre autres,
« Hacking a remote-controlled moth with insect venom », par Chris Lee. Ars
Technica, lu le 2 août 2009 à //arstechnica.com/
Photo
d'un papillon équipé.
23 juillet 2009
À lire sur Internet :
Papillons
et chauves souris : quand leurs relations se brouillent, par
CD. NouvelObs.com,
20 juillet 2009.
"Des
papillons seraient-ils capables de brouiller les sonars des
chauves-souris? C’est l’hypothèse défendue par une nouvelle étude sur
les stratégies de défense de certains papillons."
[Bertholdia
trigona, Lép. Arctiidé, l'Écaille brouilleuse ???]
À (re)lire : Les moyens de
défense des papillons nocturnes contre les chauves-souris insectivores (par
Johanne Gouaillier) Insectes n° 151
(2008-4),
L’appétit
de la guêpe
Espèce nord-américaine, la Guêpe de l’Ouest, Vespula
pensylvanica
(Hym. Vespidé), est arrivée à Hawaï (États-Unis) il y a 30 ans avec un
lot de sapins de Noël. Cet envahisseur carnivore (croissance des
larves) et nectarivore (énergie des adultes) met en danger nombre
d’espèces d’insectes et d’arachnides autochtones, en les dévorant et/ou
en les privant de ressources.
Sous le climat doux d’Hawaï, des
nids survivent à l’hiver et grossissent. Habituellement de la taille
d’un ballon de football, ils atteignent celle d’une automobile
(américaine), hébergeant jusqu’à 600 000 individus (contre quelques
milliers).
En 2006 et l’année suivante, à l’automne, Erin Wilson
(de l’université de San Diego), et ses collaborateurs ont analysé les
prises alimentaires – arrachées à leurs mandibules - de quelque 500
guêpes rentrant dans 10 nids différents choisis dans 2 parcs nationaux,
l’un à Hawaï même, l’autre à Maui. L’examen des proies, souvent des
fragments, a été complété par la détermination de leur ADN.
La
Guêpe de l’ouest est charognarde (geckos et pétrels, entre autres) pour
un petit tiers de ses récoltes. Le reste est constitué de proies
vivantes : araignées, criquets et sauterelles, psoques, chenilles,
abeilles masquées (Hylaeus)… et Abeille domestique
(autre Hyménoptère
introduit).
La voracité de cette espèce est confirmée par des
dénombrements d’arthropodes avant et après destruction des nids :
l’effectif d’araignées augmente de 36% et celui des chenilles de 86%.
On
a bien essayé d’éliminer l’envahisseuse. Le meilleur piège : des
boulettes de thon pour chat farcies au diazinon micro-encapsulé
disposées dans des récipients transparents. De la marque Figaro,
les boulettes.
D’après, notamment, «
New Life Histories Emerge For Invasive Wasp », redOrbit,
lu le 21 juillet 2009 à www.redorbit.com/
À (re)lire, l’Épingle « La
fièvre de la découverte » de 2008.
OGM
: résistance croisée inattendue chez une chenille de papillon,
par Cécile Dumas. Nouvel0bs.com,
7 juillet 2009.
" Des
plantes transgéniques produisant deux toxines pour lutter contre des
insectes ravageurs sont-elles protégées à long terme contre leurs
attaques ? "
Fourmis
: l'odeur de trop, par Isoline Fontaine. Le
Journal du CNRS, 8 juillet 2009.
Depuis
une trentaine d’années, le professeur tokïoite Ryohei Kanzaki, du
Centre pour les science et technologie avancées, travaille sur le
cerveau des insectes. Avec 100 000 neurones, ce dernier est un organe
simple sur lequel on peut expérimenter à loisir. Le cerveau humain,
pour mémoire, compte 100 milliards de cellules nerveuses.
En
attendant, c’est le Bombyx du mûrier (Ver à soie) mâle adulte qui est
mis à contribution. Ce papillon est capable de s’orienter vers une
source lointaine de phéromone de rapprochement des sexes émise par la
femelle. R. Kanzaki est parvenu, par génie génétique, à remplacer le
stimulus naturel par la lumière, avec la même réaction.
Un papillon est fixé au dessus d’une boule (trackball) dans un petit
véhicule (photor ici).
Avec ses pattes, il meut la boule, qui commande la direction de
l’engin, de façon à se diriger vers la source de l’odeur attractive. Il
s’adapte même aux aléas sur la piste.
La tête du papillon décapité (photo là)
fait de même, pour peu qu’on ait branché les nerfs qui commandent les
muscles sur des interfaces qui pilotent la machine. Cela fait penser au
cerveau dans le bocal de la science fiction.
Avec d’autres
techniques (dont l’imagerie en 3 dimensions), R. Kanzaki et son équipe
sont parvenus à dresser une base de données sur 1 200 neurones.
Les
buts de ces recherches : construire un insecte artificiel pour la
recherche de substances et aussi, mais savoir réparer, sur le
système nerveux de l’Homme, des connexions coupées par des accidents.
D’après « Japanese
scientists aim to create robot-insects », par Miwa Suzuki. Dépêche AFP,
lue le 13 juillet 2009 à www.google.com/hostednews/afp/
Organisée
par Microsoft, l’Imagine Cup met en compétition 300 000 étudiants en
technologie de 100 pays. Le thème de cette année : « Imaginez un monde
où la technologie nous aide à répondre aux enjeux les plus cruciaux de
notre société ». Le jury a proclamé les résultats au Caire le 8 juillet
2009. Les lauréats du prix de « développement embarqué », doté de 25
000 $ sont 3 Coréens, constituant l’équipe « Wafree ».
Leur chef
d’œuvre : une machine pour élever des larves de Coléoptères Lucanidés.
L’engin, muni d’une informatique embarquée conséquente, est quasi
automatique. Aucune connaissance en entomologie n’est requise pour le
faire fonctionner. Par exemple, ce sont des détecteurs de mouvement
(caméras et logiciel ad hoc) qui avertissent d’une
baisse
d’activité des insectes, symptôme possible d’un problème. Si besoin
est, l’alerte est transmise, via le réseau de téléphonie mobile, à un
expert distant qui indique quoi faire au surveillant.
L’installation
est destinée aux contrées reculées d’Afrique où il y a pénurie de
ressources alimentaires et techniques. Les vers blancs sont en effet
destinés à la pâtisserie. Des petits gâteaux produits selon ce procédé
ont été distribués à des petits Gabonnais, qui les
ont trouvés excellents.
D’après « Bugs prove a
winner for embedded students », par Colin Holland. Power
Management, lu le 7 juillet 2009 à www.powermanagementdesignline.com
Image
de la machine
Les
cycloses sont des araignées qui attachent à leur toile orbitèle des
restes de proies, leurs exuvies et des cocons (sacs ovigères), disposés
en une fi le verticale le long du stabilimentum. Ces « décorations » se
sont vues attribuer le rôle de camoufl age, de signal pour les oiseaux
ou d’appât pour les proies.
Chez Cyclosa mulmeinensis (Aranéidé
extrême-oriental), ces pendentifs sont de la forme et de la taille de
l’araignée qui les a construits : des sosies disposés pour tromper un
agresseur ?
Sur l’Île aux orchidées, à 90 km au large de Taiwan,
Ling Tseng et I-Min Tso (université Tunghai) ont passé plusieurs
saisons à observer cette espèce. D’après leurs mesures, les fausses
cycloses, pourtant grossièrement ressemblantes, reflètent la lumière
exactement comme la vraie. Une guêpe (à la vue basse) s’y tromperait.
L’araignée accompagnée de ses mannequins sont très apparents dans le
paysage : l’ensemble devrait plutôt attirer les prédateurs. La
surveillance
vidéo de toiles « décorées » de 2 sosies ou plus a montré qu’elles
étaient deux fois plus attaquées – mais que ces attaques ont porté dans
la plupart des cas sur les leurres, l’araignée ayant pu échapper au
dernier moment. Profitant de la confusion ?
D’après « Cyclosa
mulmeinensis : a spider that builds copies of itself », par
Jacob Aron. Just a theory, lu le 7 juillet 2009 à //justatheory.co.uk/
À lire sur Internet :
Invasion
de chenilles. « Un phénomène inquiétant » [Video]. Le
Télégramme, 1er juillet 2009.
[Belle Dame, Vanessa cardui, Lép. Nymphalidé]
À voir sur Internet :
Une fourmi dans tous ses détails. Nano GigaPan- Changing the Way You See., 1er juillet 2009.
L’acide
nodulisporique, extrait d’un champignon (Nodulisporium sp.)
parasite de plantes, est connu pour ses propriétés antihelminthiques et
insecticides, contre les parasites des animaux domestiques. Peter
Meinke, des laboratories Merck, a mis au point une formulation qui
épargnerait aux maîtres des chiens et chats persécutés par les puces et
les tiques d’appliquer des lotions (à base d’organophosphorés ou de
pyréthrinoïdes) sur leur pelage. Il leur suffira de faire avaler à leur
compagnon une pilule (ou une solution buvable) chaque mois.
L’ectoparasite hématophage est empoisonné au premier repas de sang
canin ou félin.
Le médicament est actuellement examiné par
l’Agence de protection de l’environnement états-unienne, qui pourra en
interdire la commercialisation s’il s’avère, entre autres, dangereux
pour les insectes coprophages.
D’après « Monthly pet
pill could kill fleas, ticks », par Randy Dotinga. 19ActionNews.com,
lu le 2 juillet 2009 à www.woio.com/
26 juin 2009
À lire sur Internet :
Le
déclin des abeilles, un casse-tête
pour la recherche. INRA
Magazine n°9, 18 juin 2009.
"
Parmi 20 000 espèces d’abeilles présentes dans le monde, Apis mellifera
est la plus répandue et celle que l’on connaît le mieux.
Mais,
comme ses cousines sauvages, elle est menacée de déclin. Evaluer ce
phénomène, en comprendre les causes s’apparente à un vrai casse-tête
pour la recherche et un enjeu pour nos sociétés dont l’alimentation
dépend pour une bonne partie de la pollinisation des plantes à fleurs."
Dossier en 3 parties :
- Les abeilles, super-pollinisatrices... ; - Causes possibles du déclin
; - Réflexions sur une crise.
Un
inventeur chinois viens au secours
d'Obama suite au scandale de la mouche. Chine
Informations, 25 juin 2009.
Les
bourdons transportent des produits de contrôle biologique jusqu’aux
ravageurs, par EduTransfer Design Associates and Haywire
Creative. Farmcentre.com,
22
juin 2009.
Beauveria
bassiana / Aleurode des serres, thrips, Puceron vert du
pêcher, Punaise terne.
De
la terre contre les insectes,
par Fabien Fournie. Le
Figaro, 16 juin 2009.
"Arvel,
spécialisée dans la commercialisation d'argile, propose aux exploitants
d'oliviers un procédé naturel qui remplace un insecticide dangereux.
Anticipant son interdiction prochaine."
[kaolinite / Bactrocera (Dacus) oleae,
Dip. Téphritidé]
Pour venir à bout de ce
sous-produit, l’Institut pour la recherche et le développement (IRD), a
mis au
point un procédé de bioconversion. Grâce à un ver, le sous-produit est
composté
et converti d’une part en provende pour poissons (les larves ayant
achevé leur
développement) et d’autre part en engrais pour l’horticulture (les
excréments
de ces larves). Le tourteau est préalablement humecté pour déclencher
sa
fermentation.
L’agent convertisseur est la
larve d’une hermétie, Hermetia illucens (Dip.
Stratiomyiidé), présente
dans les lambeaux de forêt subsistants.
Originaire d’Amérique (intertropicale,
tempérée chaude), elle y est connue sous le nom de black
soldier fly
(mouche soldat noire*),
fréquentant les matières en décomposition et, accessoirement, les
terrariums
(le « phoenix worm », presque
H.
illucens
est désormais cosmopolite,
D’après, entre
autres : « L'IRD met au point un procédé vertueux de
valorisation des
déchets végétaux issus de l'huile de palme », lu le 12 janvier
2009 à www.actu-environnement.co
* Le nom de genre Stratiomys
puis celui de la
famille ont été forgés sur le mot grec stratiotes,
soldat, en raison des
vives couleurs de ces mouches.
C’est
aussi rigolo qu’une petite bagnole radiocommandée, en miniature et,
comme elle,
ça bouffe du courant. Branché par le moyen d’un double fil
d’alimentation, le
Zombiptère n’intéresse pas l’Armée ; muni des plus petites
batteries
existantes, il n’obéit que durant quelques minutes.
D’où
l’idée de Keisuke Morishima, de l’université d’Agriculture et de
Technologie de
Tokyo (Japon), de faire produire l’énergie électrique nécessaire par
l’insecte
lui-même. Une Blatte souffleuse de Magadascar (voir NB 1) a eu
l’honneur de la
première marche d’essai, des fibres piézoélectriques collées à ses 6
pattes.
Il en
ressort qu’harnachée d’une centaine de fibres de
Reste
à en assurer la constance et la régularité. Grâce à une batterie
rechargeable ? En ordonnant à l’esclave de piétiner sur place
entre deux
trajets ?
D'après " Cyborg
cockroaches could power own electric 'brains' ", par David
Robson. NewScientist, lu le 30
décembre 2008 à www.newscientist.com/
NB 1 : on peut se procurer
des Blattes souffleuses de Madagascar avec leur fiche
d’élevage à l’OPIE
NB
2 : ni l’OPIE, ni EDF ne
rachètent l’électricité éventuellement produite.
À
quoi leur servent les ailes postérieures ?
Deux
entomologistes états-uniens, Benjamin Jantzen et homas Eisner (de
Carnegie Mellon et de l’université Cornell) se sont posé les premiers
cette question et ont expérimenté. Munis d’une paire de ciseaux, ils
ont pratiqué leur ablation sur des papillons de Bombyx disparate
(Lymantria dispar, Lymantriidé - mâles) et de Piéride de la rave,
Pieris rapae (Piéridé). Puis ils les ont lâchés, ainsi que des
individus non modifiés, dans une cage, sous la surveillance de caméras.
L’analyse des trajets de vol des papillons diptères – à la
surface alaire réduite de pas loin de la moitié – révèle que leur
comportement est très peu modifié : ils effectuent toutes les figures
habituelles, un peu moins vite toutefois ; le rayon minimum de virage
est inchangé.
Ils sont toutefois incapables d’un brusque écart,
moyen d’échapper à une chauve souris et, chez les papillons de nuit,
les ailes postérieures auraient essentiellement pour avantage
d’autoriser des manœuvres d’esquive.
Dans le cas des papillons de jour, elles augmenteraient la surface
d’affichage de signes et de couleurs aposématiques.
D’après «
Schmetterlinge fliegen auch mit halber Flügelzahl ». Der Spiegel, 12
janvier 2009, lu à www.spiegel.de/
Article
source : « Hindwings are unnecessary for flight but essential for
execution of normal evasive flight in Lepidoptera ». PNAS 2008
105:16636-16640 - doi:10.1073/pnas.0807223105
À (re)lire : « Les moyens de défense des papillons nocturnes contre les
chauves-souris insectivores », par Johanne Gouaillier. Insectes n°151
Ces
3 Épingles sont parues dans Insectes
n°152, 1er tr. 2009
Une surface adhésive aide les abeilles lors de leur course au nectar. Cordis, 9 juin 2009.
À noter :
10e Congrès
international sur les Orthoptères , du
21 au 25
juin 2009, à Antalya (Turquie).
Contact : michel.lecoq@cirad.fr ; site du colloque.
Au Muséum
national d'histoire naturelle, à Paris : Tête à tête avec les insectes
Du 9 juin à octobre sur les grilles de l'École de botanique et du
Jardin écologique. Accès libre.
Une
longue galerie de portraits : 72 grands panneaux, parcourant les
principaux ordres et montrant les adaptations (année Darwin). Par
Philippe Blanchot (photo), Claire Villemant (texte) et Gilbert Hodebert
(dessin).
Et aussi (rappel) : le Jardin des Papillons dans le Carré Decaisnes de la perspective et le parcours des butineuses dans les parterres de la perspective et à l'École de botanique.
Le
bleuet au péril de la mouche et de l’abeille
Les
exploitants québécois des bleuetières – zones de sous-bois aménagés où
poussent les bleuets, Vaccinium angustifolium et Vaccinium
myrtilloides, s’inquiètent. La Mouche du bleuet, Rhagoletis
mendax
(Dip. Téphritidé) s’étend. Le ravageur, univoltin, passe
l’hiver à
l’état nymphal dans le sol. Les femelles pondent à l’époque dès les
premiers fruits mûrs (en juillet) et les asticots s'y développent en
creusant des galeries : la récolte est partiellement ou entièrement
détruite. Le seul moyen de lutte disponible est l’application
d’insecticides.
Or, ces traitements sont interdits en forêt,
depuis qu’en 1969 les forestiers canadiens ont abandonné le DTT pour le
fénitrothion pour lutter contre la Tordeuse de l’épinette
(Choristoneura fumiferana) et qu’il s’en est suivi
un grave déclin de
la production de bleuets.
Car ce faisant, ils avaient massacré les
pollinisateurs, indispensables à cette culture. Une action énergique
des producteurs devant les tribunaux a amené une révision des pratiques
des forestiers et alerté, bien au-delà des frontières du Canada, sur
l’importance des pollinisateurs.
Or, les Hyménoptères et Diptères
présents naturellement autour des bleuets sont insuffisants pour
garantir une bonne récolte. On fait donc venir en masse des auxiliaires
: Abeille domestique (Apis mellifera), Bourdon
fébrile (Bombus
impatiens) et Abeille découpeuse (Megachile rotundata).
Ce qui
risque fort d’accélérer la contamination par la Mouche du bleuet des
zones encore indemnes. Les pupes peuvent en effet être facilement
transportées
avec le matériel apicole (palettes, etc.) accompagnant les colonies
d’Abeilles en mission de fécondation.
D’après, entre autres,
« Un insecte redouté » ; Radio Canada, lu le 7 juin 2009 à www.radio-canada.ca/
PS : Rhagoletis mendax
est une espèce jumelle de R. pomonella, la Mouche
de la pomme.
PPS : bleuet = myrtille.
Magique
?
L’acide
jasmonique est une hormone des plantes qui intervient dans la réaction
de celles-ci vis-à-vis d’insectes et d’acariens phytophages en activant
les protéines de défense. Appliqué sur les feuilles, il réduit
effectivement l’attaque des déprédateurs mais affecte la croissance du
végétal.
Des
essais d’enrobage de semences menés à l’université
de Lancaster (Royaume-Uni) ont montré des réductions importantes des
dégâts de déprédateurs : 80% pour les araignées rouges (acariens
Tétranychidés) sur
tomate ; 70% pour les pucerons sur poivron et 38% dans le cas de
chenilles sur maïs. La firme phytosanitaire états-unienne Becker
Underwood, après expérimentations en plein champ, a acquis
l’exclusivité mondiale de la commercialisation du produit – qui vient
d’être homologué.
L’acide jasmonique possède les propriétés
pratiques des enrobages (moindre coût d’application pour une protection
durable) ; il jouit en plus d’une image de produit naturel.
Chez
Becker Underwood, on parle déjà de la nouvelle technologie qui
augmentera l’offre alimentaire sur la Planète. Les entomologistes de
Lancaster, quant à eux, cherche à comprendre comment il agit exactement.
D’après « Natural seed
treatment could drastically cut pesticide use ». RxPG News,
lu le 8 juin 2009 à www.rxpgnews.com/
Le
moustique des bois résiste au moustique des pneus
Une histoire de Diptères culiciformes et de santé publique.
En
Amérique du Nord, Ochlerotatus (Anopheles)
triseriatus (Culicidé),
indigène, qui pond dans les phytotelmates, particulièrement les creux
d’arbres feuillus, subit la concurrence d’un envahisseur, le Moustique
tigré, Aedes albopictus (même famille), un
immigrant asiatique arrivé
au Texas en 1985 dans un chargement de pneus. Ce dernier, devenu
cosmopolite, vecteur notamment de la dengue, est l’objet de toutes les
attentions des entomologistes chercheurs en écologie des invasions.
Les deux espèces, aux niches écologiques larvaires identiques,
cohabitent.
Grâce
à un troisième moucheron, Corethrella appendiculata
(Corethrellidé),
dont les larves carnassières ont un appétit plus grand pour les larves
du Moustique tigré que pour celles du Moustique des bois qui nagent
dans les mêmes collections d’eau mais qui sont de taille moindre.
D’après, entre autres,
« Mosquito Larvae Compete For Resources ». RedOrbit,
lu le 4 juin 2009 à www.redorbit.com/news/
Photo
de la larve de Corethrella
Dessin
d’un mâle
PS
: les grenouilles (du genre Hyla)
tremperaient-elles dans cette affaire
? Ce sont elles qui nourrissent, de leur sang, les femelles
adultes du culiciphage et qui les attirent par leurs coassements (ceux
des mâles) perçus par l’organe de Johnston.
PPS : les Corethrellidés sont une toute petite famille (2 genres)
proche de nos Chaoboridés.
[R]
Trouvé
sur la Toile
Bruce Walsh est
agronome, au service de l’université de l’Arizona (États-Unis). Comme
violon d’Ingres, il pratique la chasse aux papillons dans les monts
Chiricahua, à l’est de Tucson. C’est une région riche en insectes et
notre entomologiste quasi amateur, à la nuit tombante, y
tend des
draps qu’il éclaire avec des lampes à vapeur de mercure. Cette
activité, que l’on n’imagine pas qu’il la pratique en violation des
lois, lui a valu une jolie trouvaille : un individu d’une espèce
nouvelle pour la science, qu’il a nommée Lithophane leeae
(Lép. Noctuidé) – Lee étant le prénom de son épouse.
Ailes
antérieures brunes, les postérieures roses, avec une allure évoquant
diffi cilement les noctuelles, le papillon avait tout pour être
confondu avec un Saturniidé commun, Coloradia doris,
dont les
chenilles rongent les aiguilles des pins. Une analyse génétique a confi
rmé qu’il s’agit d’une espèce, et non d’un variant. Une espèce connue
par ce seul spécimen.
D’après : « Biologist
discovers pink-winged moth in Chiricahua Mountains ». Eurekalert,
lu le 9 juin 2009 à www.eurekalert.org
À lire sur Internet :
Au
labo
d'entomologie, la médecine légale dans les règles de larve,
par S.B.
La Voix du Nord, 4 juin 2009.
"
Hier, au deuxième jour du Congrès international de médecine légale, un
cycle de conférences était dédié aux insectes. Son coordinateur, Damien
Charabidze, est depuis décembre le jeune chargé de recherche en
entomologie de l'institut médico-légal (IML) de Lille. Il décortique
pour nous une discipline qui fait parler les mouches. "
Deux
association de St Croix
Volvestre vont scruter les insectes…sur les parois du mont St Béas.
La
Gazette ariégeoise, 28 mai 2009.
Les
associations Insectes du Monde et Tout là-haut ! toutes deux localisées
à Ste Croix Volvestre, lasses de voir les insectes s’envoler vers les
cieux et se réfugier dans les parois de nos montagnes ont décidé de
mener une folle aventure : aller prospecter des insectes et des
araignées au beau milieu de la face Sud du Mont Béas, le 12, 13, 20 et
21 juin 2009.
Un très vieil
exemple de
mutualisme, par C.D., Sciences-et-Avenir.com,
25 mai 2009.
" Conservés dans l’ambre, un termite et ses indispensables protozoaires
ont été figés dans le temps."
24 mai 2009
Antennes
et champs magnétiques
Les
fourmis suivent principalement des routes chimiques (phéromones de
piste), d’autres (ou en d’autres circonstances) s’orientent à l’odeur
ou à la vue. D’aucunes ont visiblement avalé une boussole, c’est le cas
de Pachycondyla marginata, grosse fourmi nomade,
chasseuse de
termites, vivant en Amérique du Nord : lorsque les ressources locales
sont épuisées, elle déplace son nid en suivant une route qui fait un
angle de 13° avec l’axe nord-sud.
Des techniques d’imagerie ont
permis à Jandira Ferreira de Oliveira (Technische Universität München -
Allemagne – et Centro Brasileiro de Pesquisas Físicas) de mettre en
évidence des microparticules magnétiques (magnétite, maghémite,
hématite, goethite, and silicates d’aluminum) dans les antennes
d’ouvrières. Celles-ci se les procurent à partir de la poussière sur le
sol qu’elles parcourent.
Il reste à préciser si l’organe
magnétorécepteur est associé à l’organe de Johnston (situé à la base du
pédicelle, impliqué dans le contrôle des mouvements) et comment
l’information est transmise au système nerveux.
D’après, entre autres,
«Magneto-ants pump iron », par Elie Dolgin, The Scientist:
NewsBlog, lu le 20 mai 2009 à www.the-scientist.com/blog/
Résultats publiés le 20 mai 2009 dans le Journal of the Royal Society
Interface.
Photo
de Pachycondyla marginata
Je
passe donc j’essuie
Fukitorimushi
est une invention de la firme japonaise Panasonic à ranger dans les
arts ménagers, mais aussi chez les Hyménoptères Tenthrédinidés – du
côté de chez Caliroa.
Mushi, on l’aura reconnu, veut dire insecte ; fukitori
signifie qui nettoie. Fukitorimushi
est un robot qui rampe par terre, par des ondulations de son corps
aplati, et absorbe les saletés grâce à la texture de son enveloppe en
microfibres « Nanofront ». Muni d’yeux électoniques, il détecte les
gouttes et les particules et passe dessus et repasse jusqu’à leur
disparition. À court d’énergie, il va tout seul vers sa prise se
recharger.
On aurait pu l’appeler limace ou loche. Pourquoi insecte ? Il ressemble
certes un peu aux tenthrèdes-limaces (cf
ci-dessus) qui n'ont pas l'allure d'un insecte ordinaire (sans être
gluant) ; surtout, et cela exclut les gastéropodes
terrestres, il
doit muer périodiquement. En effet, dès que son tégument, l’enveloppe
absorbante, est saturé, il faut la lui changer.
D’après, notamment, «
Robot chenille qui fait le ménage », Lettre Trégouet,
22 mai 2009, lu à www.tregouet.org/
Vidéo
La petite
bête
qui monte…
RiSE V3
est une bête noire, articulée, hexapode, avec une queue. C’est le
premier robot capable d’escalader un mur de briques ou un poteau
téléphonique (en bois) à tarses nus, sans aimants ni ventouses.
Inspiré des insectes grimpeurs pour son architecture et du koala (Phascolarctos
cinereus) pour sa technique d’escalade,
RiSE V3
possède un exosquelette en fibre de carbone en deux parties (un peu
comme un taupin mais mis sur le dos, il y reste), un système
nerveux composé de capteurs (d’attitude, d’effort…) et d’un ordinateur
central qui détermine les mouvements des pattes articulées en
contrôlant le tangage, le roulis et les embardées. Il s’accroche à la
paroi par ses griffes, des aiguilles chirurgicales détournées.
Il est capable de grimper verticalement à 20 cm/s (800 m/h) ; il peut
aussi marcher par terre.
Boston
Dynamics (firme états-unienne, jeune pousse du Massachusetts Institute
of Technology) poursuit sa mise au point – sur des fonds de l’Armée -
et lui voit un avenir dans la surveillance, la recherche, le sauvetage…
D’après « Beaver-tailed
robot mimics tree-climbing insects », par Mark Rutherford, Cnet
News, lu le 20 mai 2009 à //news.cnet.com/
Vidéo
16 mai 2009
À lire sur Internet :
Les fleurs aident les butineurs à
s’accrocher,
par Cécile Dumas. Sciences-et-Avenir.com,
15 mai 2009.
" Des cellules spéciales présentes à la surface des pétales facilitent
les visites des insectes pollinisateurs. "
La pyrale du buis s'installe,
par Ghislaine
Mougel. DNA,
15 mai 2009.
"
Son signalement à Saint-Louis, l'été dernier, avait déjà suscité des
interrogations. Depuis ce printemps, la pyrale du buis, insecte
ravageur originaire d'Asie, s'étend sur tout le secteur frontalier. Et
inquiète maintenant particuliers, professionnels des espaces verts et
instances environnementales.
[Diaphania
perspectalis (Lép. Crambidé)].
Fiche illustrée par la Société alsacienne d'entomologie.
Prendre soin des jeunes… qui sentent bon
Les
femelles des Dermaptères
(perce-oreilles) s’occupent de leurs larves et parfois les nourrissent
– un comportement très rare chez les insectes. Distribuent-elles la
nourriture (régurgitée) à chacune également, ou donnent-elles plus à
celles qui en ont le plus besoin (les plus maigres), ou encore à celles
qui la sollicitent le plus vigoureusement ?
Une équipe helvético-britannique a expérimenté sur le Perce-oreille des
rivages, Labidura riparia. Des femelles ont été
séparées de leur progéniture puis placées sur un disque de
papier-filtre imbibé d’extrait de larves de deux types : bien
nourries et mal nourries. Ensuite, elles ont passé – sous surveillance
- 1 heure à se repaître de pelotes de pollen coloré en bleu. Puis
retour auprès de leur petite famille et examen de la redistribution
alimentaire à chacune des larves (assez transparentes pour que le
régurgitat bleu ingéré soit visible).
Le résultat surprit nos entomologistes : les mères préalablement
soumises à l’odeur de larves grasses et bien portantes récoltent et
allouent plus d’aliment que celles ayant perçu la senteur de la
maigreur et du développement retardé.
Dans une portée de perce-oreilles, les enfants bien portants sont
préférés et favorisés. Le bonheur et le malheur leur collent à la peau
; l’un et l’autre sont identifiables à des hydrocarbures cuticulaires.
Article source : Mas
F., Haynes K.F., Kölliker M., 2009. A chemical signal of offspring
quality affects maternal care in a social insect. Proc. R.
Soc. B, doi:10.1098/rspb.2009.0498. En
ligne gratuitement.
À (re)lire : Prendre soin des jeunes, par Alain Fraval, Insectes n°152,
2009(1).
À lire sur Internet :
Le cri de la larve. Radio
Canada. 30 avril 2009.
[Rhytidoponera metallica (Hym. Formicidé)]
Sur le même sujet, dans Le
Monde du 8 mai 2009 : Diététique
collective chez les fourmis australiennes, par Pierre Le Hir.
Le hard rock contre les crickets.
Sur-la-Toile,
30 avril 2009.
[Sauterelle mormone, Anabrus simplex, Orth.
Tettigoniidé - qui a été souvent épinglée, la dernière fois
sous le titre "Poussées au cul".]
Ce
n’est plus une vie !
Si
les abeilles sont mal en point en Amérique du Nord et en Europe, si de
nombreuses colonies ont disparu dans ces contrées, ce n’est pas le cas
ailleurs. Au plan mondial, l’effectif des ruches croît. Selon les
données de la FAO, leur nombre a augmenté de 45% depuis 1961.
Pour
Lawrence Harder (université de Calgary, Canada) et Marcelo Aizen
(université du Comahue, Argentine), les mortalités causées par
l’acarien parasite Varroa et le syndrome de
disparition des abeilles (CCD) cachent un phénomène plus global : on
demande trop aux abeilles.
Trop
de miel mais surtout trop de travail de pollinisation. En 1961, la part
de la production agricole de la Planète nécessitant l’intervention des
abeilles (et autres pollinisateurs) était de 3,6%. Elle est à ce jour
de 6,1%. Les produits sont de haute valeur, ce sont essentiellement des
fruits (des amandes aux mangues en passant par les melons et le café)
et tant les surfaces que les rendements augmentent chaque année. Ces
cultures se substituent aux milieux naturels, l’Abeille domestique y
est introduite…
Dans ces conditions, il n’est guère surprenant que là où l’insecte est
surexploité, il soit affaibli.
D’après « Honeybee
colonies not declining worldwide, study says ». CBC News, lu le 7 mai
2009 à www.cbc.ca/
La
vie raccourcie
À
Greensboro (Caroline du Nord), les cigales ont émergé lundi dernier.
L’espèce, Magicicada septendecim (Hém. Cicadidé)
fait partie des
cigales périodiques qui vivent à l’est des États-Unis ; sa durée de
vie, comme son nom l’indique, est de 17 ans. Plusieurs populations –
aux cycles décalés mais réguliers - sont connues, appelées « broods »
et numérotées en chiffres romains.
Le brood II, donc, doit sortir de terre (par milliards d’individus) en
2013. Or le voilà, avec 4 ans d’avance.
Ce
n’est pas une surprise, il y a déjà eu, ces dernières années, des cas
d’émergence anticipée et il était surveillé par Gene Kritsky, du
collège du Mount St. Joseph et ses étudiants, qui ont déterré les
larves régulièrement.
La durée de la vie larvaire de cette cigale
dépend de la vitesse de leur développement durant les 5 premières
années. Celle-ci aurait été accrue par un changement de qualité de la
sève des racines des arbres, probablement sous l’influence d’un climat
plus chaud.
D’après « Scientists
Surprised By Unexpected Emergence
Of Periodical Cicadas -- Four Years Early ». ScienceDaily,
lu le 8 mai
2009 à www.sciencedaily.com/
À (re)lire : « Un
mois de
mai
mémorable en Amérique du Nord », par Pierre Jolivet. Insectes
n°135,
2005 (4).
Les
fourmis mortes dans le nid ou à proximité sont prestement emportées par
les ouvrières. Ce comportement, dit de nécrophorèse, assure une bonne
hygiène de la colonie.
Il était admis que le cadavre, commençant à se décomposer, libérait des
acides gras volatils qui déclenchaient leur transport.
Dong-Hwan
Choe et ses collaborateurs (université de Californie, Riverside,
États-Unis) ont isolé les substances odorantes des fourmis vivantes et
mortes. Ce n’est pas l’odeur de charogne qui agit mais la disparition
progressive de senteurs particulières portées par les fourmis jusqu’à
leur mort. Les molécules identifiées sont notamment le dolichodal et
l’iridomyrmécine – trouvées chez d’autres insectes comme les thrips et
les pucerons.
Ce travail, espèrent leurs auteurs, devrait conduire
à exploiter la nécrophorèse pour diffuser dans la fourmilière un
insecticide non répulsif et à action lente. Il s’agit d’améliore la
lutte contre la Fourmi d’Argentine, Linepitema humile
(Hym. Formicidé).
D’après « How Social
Insects Recognize Dead Nestmates ». ScienceDaily,
lu le 6 mai 2009 à www.sciencedaily.com
Article source : doi: 10.1073/pnas.0901270106
À lire sur Internet :
Les
fourmis savent décider toutes
seules !, par Jean Etienne. Futura-Sciences,
24 avril 2009.
"Contrairement
à toute logique, les colonies de fourmis désireuses de changer de
fourmilière ne procèdent pas par comparaison de plusieurs sites avant
de s’établir. Chaque individu opère une sélection selon ses propres
critères."
Haïti
: La fourmi folle est un ennemi
redoutable ! Le
Nouvelliste en Haïti, 15 avril 2009.
Paratrechina
longicornis (Hym. Formicidé).
Guerre
biologique contre les
moustiques, par J.I. NouvelObs.com,
21 avril 2009.
"La
dissémination de moustiques génétiquement modifiés dans l’environnement
pour lutter contre la dengue va permettre de réduire le nombre
d'insectes contaminants. Un espoir concernant cette maladie pour
laquelle il n'existe ni vaccin ni traitement."
[Aedes aegypti, Dip. Culicidé]
On
a oublié le bug de l’an 2000 ; les ordinateurs neufs achetés sous la
pression de la menace bien orchestrée d’une catastrophe informatique
sont d’ailleurs depuis longtemps obsolètes.
Quant au bed bug,
il a ressurgi à cette époque en Amérique du Nord, après un demi-siècle
de discrétion presque absolue. Le changement de millénaire n’y est pour
rien.
La Punaise des lits, Cimex lectularius (Hém.
Cimicidé) sévit désormais dans les meilleurs hôtels, les dortoirs des
collèges les plus chers, les appartements les mieux placés, ainsi que
dans les abris des sans logis.
L’insecte était absent du Sheraton
d’Arligton (Virginie, États-Unis), qui a accueilli les 300 participants
à une conférence de 2 jours sur le sujet. Lesquels se sont accordés sur
le fait qu’on manque d’insecticides efficaces, depuis le bannissement
du DDT, et que les méthodes de lutte alternatives restent à mettre au
point.
Depuis l’an 2000, la Punaise des lits pullule. On la trouve
toujours dans les matelas et les meubles mais aussi dans les téléphones
portables et les claviers d’ordinateur.
D’après, notamment, «
US declares war on pesky enemy », AFP, lu le 16 avril 2009 à www.news.com.au/
À (re)lire « Punaise
!
», par Alain Fraval, Insectes n°147, 2007(4).
À lire sur Internet :
Fourmis
carnivores contre
crapauds envahissants, par Cécile Dumas. Sciences-et-Avenir.com,
31 mars 2009.
Bufo marinus / Iridomyrmex
purpureus
À (re)lire : Un
crapaud dans la lutte biologique, par Alain Fraval. Insectes
n°137, 2005(2).
À noter :
Exposition des tableaux de Catherine
Bouyx.
Pessac-en-Scènes (Gironde), du 21 avril au 7 mai 2009. Site de
l’artiste.
À (re)lire : Catherine
Bouyx,ou les délices du décalage, par Bruno Didier. Insectes
n°144, 2007(1).
Les papillons pour une nature durable.
Brives-la-Gaillarde (Corrèze), jusqu’au 25 avril 2009. Contact.
Agenda des animations entomologiques en Midi-Pyrénées.
Nouvelle
page sur insectes.org :
Extraire
l’ADN de spécimens anciens d’insectes – pour préciser leur identité -
impliquait jusque-là de les détruire. Eske Willerslev et Philip Francis
Thomsen (université de Copenhague) proposent une nouvelle méthode, non
destructive. L’insecte est immergé dans un tampon de digestion
(précédemment mis au point) pendant 16 heures. Il en ressort intact, et
reprend sa place dans la collection après séchage tandis que les acides
nucléiques, retenus par le liquide de trempage, sont purifiés.
On suppose que le tampon pénètre par l’œsophage, les stigmates et le
trou de l’épingle.
Le
succès a été total sur 20 spécimens datant de 1820, partiel dans le cas
d’insectes trouvés dans le permafrost (gelés depuis quelques milliers
d’années) et très encourageant avec d’anciens habitants d’une grotte,
vieux de 1 500 à 3 000 ans.
D’après « A Soak
Extracts DNA and Leaves an Old Bug Intact, par H. Fountain. The
New York Times, lu le 7 avril 2009 à www.nytimes.com/
Le
paludisme est surtout transmis par des moustiques âgés. Or les
insecticides actuellement employés – appliqués sur les murs et les
moustiquaires - sont également efficaces sur tous les individus
indépendamment de leur âge. Ces traitements appliquent une pression de
sélection considérable qui accélère l’apparition de la résistance dans
les populations cibles.
Pour bloquer plus efficacement et
durablement la transmission du paludisme, des entomologistes de
l’université de Pennsylvanie (États-Unis) proposent de cibler les
vieilles anophèles, avant que le plasmodium n’ai atteint les glandes
salivaires – ce qui prend 10 à 14 jours après le repas de sang
infectant (indispensable pour la maturation de ses ovocytes). Leurs
essais, en Afrique et en Nouvelle Guinée, avec un insecticide d’origine
fongique à action lente, on permis de réduire la proportion de piqûres
infectantes de près de 95% ; la résistance à ce « culicide lent »
apparaît mais de façon limitée et ne se répand pas.
D’après « Breakthrough
in fight against malaria », par Steve Connor. The Independent,
lu le 7 avril 2009 à www.independent.co.uk/
29 mars 2009
À lire sur Internet :
La reine termite assure son héritage
génétique,
par CD. Sciences-et-Avenir.com.
27 mars 2009.
Dans
certaines colonies de termites, les reines se reproduisent seules, sans
s’accoupler avec le roi, mais uniquement pour engendrer des héritières
royales.
Reticulitermes speratus (Dyct.
Termitidé).
Dengue et Chikungunya : quand les
fléaux se conjuguent.
IRD,
mars 2009.
Aedes albopictus (Dip. Culicidé) pourrait transmettre les deux virus en
même temps.
À voir sur Internet :
Darwin : la théorie de l'évolution et la génétique humaine, par Pierre-Henri Gouyon. Conférence donnée à Rennes le 17 février 2009. Espace des sciences. Vidéogramme : - Introduction, - Conférence, - Questions du public.
Dû
à des ingénieurs suisses et made in Switzerland, le « Fly-Goodbye »,
vient d’être mis en vente. Il signe la fin des insectes gênants.
L’engin
a l’allure d’une arme portative de destruction massive de monstres
extraterrestres (ceux que ses couleurs vives ne rendent pas méfiants).
Son
principe est celui d’un aspirateur à un coup, dont il faut armer la
pompe à chaque fois. L’insecte, à proximité duquel il aura fallu placer
l’extrémité du canon sans l’effaroucher, finit sa vie dans un tube
collant (5 sont fournis).
La mort des insectes domiciliaires
en jouant et sans se salir les mains. Toutefois, le fabricant fournit
un tube ajouré et une loupe, où la prise aura la vie sauve ; on pourra
la relâcher.
Image
de l'engin.
à
(re)lire, de
la série Capture et collections : Aspirateurs, Insectes
n° 124, 2002(1).
PS
: puisqu’il est question d’éthique – dans l’argumentaire commercial -,
je signale le « Spider Catcher » (attrape-araignées) en vente depuis
plusieurs années. Le dispositif de capture est une brosse aux poils
écartés qui se resserrent pour emprisonner toute bestiole effrayante,
même un papillon, qu’on pourra déposer, bien vivant, dans la nature. Un
manche de 65 cm permet son emploi par les personnes les plus sensibles.
Le Prince de Galles a félicité l’inventeur.
Image
PPS : dans Insectes n° 151, sous le titre « La
mouche comme cible », on a un inventaire des instruments à main
destinés à abattre les insectes volants.
23 mars 2009
À lire sur Internet :
L'enfer à cause
des bêtes à
bon Dieu. L'Union,
19 mars 2009.
Un couple s'est offert une belle villa dans la banlieue
rémoise en décembre. Depuis, il fait la chasse aux
coccinelles.
C'est le moment de compter les papillons, par J.-B.L. Le Figaro, 20 mars 2009.
Le
Capricorne asiatique présent en
Alsace. Forêt
privée, 16 mars 2009
Anoplophora glabripennis
(+ Punaise des résineux, Leptoglossus occidentalis
+ Pyrale du buis, Diaphania perspectalis)
Le Gretia vole au secours des papillons, par Pierre-Henri Allain. Libération, 16 mars 2009.
Les comptages de papillons des jardins en 2008. Noé Conservation.
Les insectes éclairent le monde
Dans
le but de ne pas se cogner dans les meubles la nuit, l’usage de
lucioles, coyouyous et autres clindindins, maintenus en captivité, est
vieux comme le monde (le Nouveau Monde précisément). Tout nouveau est
le principe de la veilleuse entomophage.
Une sphère trouée entoure
des diodes électroluminescentes (LED) émettant dans l’ultraviolet, très
attirante pour les phalènes, moucherons et autres maringoins ; elle
surmonte un entonnoir qui débouche dans un réservoir lequel alimente
une pile à combustible qui alimente les diodes - voir l’Épingle
Pile à mouches
de
2005.
Le combustible, on l’a compris, est fourni – après fermentation -
gracieusement par les insectes volants piégés.
Aucune
compétence en entomologie n’est requise, ni en électrotechnique : la
lampe s’allume automatiquement dès qu’il fait sombre.
D’après « The
Carnivorous Lampshade Robot Turns Insects Into Fuel », lu le 21 mars
2009 à //salmonbones.co.uk/
Image
de la lampe
Le
26 avril 1986, le cœur d’un réacteur fondait dans la centrale nucléaire
Lénine, proche de Tchernobyl (Ukraine). Les effets des radiations
subsistant plus de 20 ans après l’accident sur la vie sauvage sont
controversées.
Timothy Mousseau (université de Caroline du Sud)
et Anders Moller (Paris-Sud) ont dénombré les insectes et les
arachnides le long de transects dans la zone d’exclusion et en dehors,
relevant en chaque point le niveau de la radioactivité. Leurs
conclusions : les populations de papillons, de libellules, de bourdons
et de sauterelles ainsi que d’araignées sont d’autant plus faibles que
les radiations sont élevées.
Sergii Gashchak, du centre de
recherche de Tchernobyl, conclut de ses comptages que les effectifs
d’oiseaux sont supérieurs à ceux relevés dans les zones non
contaminées, du fait de l’exclusion de toute activité humaine. Il
conteste l’effet négatif sur les insectes, affirmant que ceux-ci se
sont adaptés et possèdent des mécanismes de résistance.
D’après « Chernobyl
'shows insect decline », par Victoria Gill, BBC News,
lue le 18 mars 2009 à //news.bbc.co.uk/
Article
source : Møller A.P., Mousseau T.A., 2009. Reduced abundance of insects
and spiders linked to radiation at Chernobyl 20 years after the
accident. Biology letters.
En
ligne.
Guerre des étoiles
Un peu d’histoire. Le 23
mars 1983, le
président
états-unien Ronald Reagan lance l’« Initiative de défense stratégique
». Ce projet de mise en orbite des satellites tueurs de missiles
balistiques (soviétiques) vecteurs de bombes nucléaires est vite
baptisé, pour le railler, « Guerre des étoiles ». À Bellevue (faubourg
de Seattle), on travaille toujours à des armes futuristes, dans le
sillage de ce programme.
Des anciens du spatial militaire, reconvertis et épaulés par un docteur
en entomologie, s’y attaquent à un nouveau projet, celui d’un
anti-moustiques qui devrait anéantir la malaria en supprimant ses
vecteurs, un par un. L’arme fonctionne déjà au labo, sur des imagos d’Anopheles stephensi (Dip.
Culicidés), confinés dans une cage vitrée. À l’autre bout de la pièce,
le canon (un laser) et son système d’illumination de la cible et de
commande de tir : une batterie de 5 flashes, une caméra qui enregistre
l’ombre du moustique sur le fond spécial de la cage, un ordinateur muni
d’un logiciel de reconnaissance de forme – qui déclenche le laser (et
compte les victimes).
Le moustique touché – si le laser est réglé sur « fort » - se sépare
alors en une phase gazeuse – son hémolymphe vaporisée – et une phase
solide, sa cuticule qui tombe sur le plancher de la cage (plus des
fragments). On frémit quand on apprend que tout le matériel nécessaire
est disponible sur e-Bay.
Les expérimentateurs envisagent d’installer cette arme insecticide en
rideaux défensifs autour de villages ou de maisons, ou encore d’en
munir des drones qui attaqueraient les nuées de moustiques. Et
l’environnement ? Aucun danger, disent-ils, pour l’homme et les gros
animaux mais, en l’état actuel, les autres insectes seraient touchés.
Il faudra, précisent nos bricoleurs, améliorer le système
d’identification de la cible pour éviter de dézinguer au moins les
jolis papillons. On pourra aussi distinguer (grâce à leur fréquence
alaire différente) – et épargner - les mâle des anophèles…
D’après
« Scientists Shoot Down Mosquitoes With Lasers », par Robert A. Guth. The Wall
Street Journal,
14 mars 2009, lu à www.careerjournal.com/
À (re)lire : La
Mouche pour cible, par A. Fraval, Insectes n°152
(2008-4).
La mouche du courant d’air
Prenez une droso (d’élevage ou sauvage, ça marche
dans tous
les
cas). Soufflez lui gentiment dessus: elle fait la morte et se laisse
soulever à la pince souple. Dès que cette brise cesse, elle se sauve
sur ses 6 pattes. Ce comportement vient d’être mis en évidence par des
entomologistes du California Institute of Technology (Caltech, à
Pasadena, États-Unis).
Ce comportement peu banal peut suggérer un petit jeu pour qui s’ennuie
au labo ou à l’insectarium . Il suggère une adaptation innée, garante
de la survie de l’insecte en cas de vent gênant pour voler
convenablement. Enfin, il méritait une étude des récepteurs et des
voies nerveuses impliqués.
La perception des mouvements de l’air est dévolue, chez les insectes en
général, à des soies dont la flexion est perçue par un neurone à leur
base. La droso fait exception : elle sent les courants d’air avec ses
antennes.
Les antennes sont des organes de l’audition, jouant un grand rôle dans
le contrôle du vol par la perception du son engendré par les battements
alaires. En particulier, la femelle perçoit ainsi le mâle qui lui fait
la cour ; les ébranlements périodiques de l’air agissent sur l’antenne
en la tordant légèrement, vibrations qu’enregistrent les neurones de
l’organe de Johnston . Mais le vent a une action bien différente,
agissant par des poussées d’intensité de direction variables. Comment
la droso perçoit-elle la différence ? Avec un seul appareil, capable de
discrimination ou avec deux, chacun étant spécialisé ?
La seconde hypothèse est la bonne. En détruisant des groupes
particuliers de neurones (au moyen d’outils d’ingénierie génétique) et
en étudiant les réactions des mouches opérées à des sons ou à des
courants d’air, Suzuko Yorozu a montré que l’organe de Johnston de la
droso comporte deux groupes de neurones qui envoient leurs signaux à
deux aires distinctes du ganglion cérébral.
D’après « Caltech
scientists discover mechanism for wind detection in fruit flies », lu
le 12 mars 2009 à www.eurekalert.org/
12 mars 2009
À lire sur Internet :
Bio-invasion et lutte bio,
par Armelle
Favery. DSPE INRA, mars 2009.
Biologie
de l’invasion et lutte biologique partagent des approches
démographiques, génétiques, comportementales similaires. Des
expérimentations de lutte biologique contribuent à comprendre le succès
ou l’échec des invasions accidentelles (bioagresseurs) ou planifiées
(acclimatations d’agents de lutte biologique).
[Metcalfa pruinosa / Neodryinus
typhlocybae ; Bactrocera oleae / Psyttalia lounsburyi
; Effet Allee]
La
lutte bio et les envahisseurs
Du côté mexicain du Rio Grande, on l’appelle ladron
de agua,
voleuse d’eau. Elle pousse le long des cours d’eau qu’elle épuise et
dont elle affaiblit les berges ; en plus, elle chasse les plantes
autochtones et la faune associée. Du côté états-unien du fleuve, les
policiers en chasse d’immigrants clandestins déplorent surtout qu’elle
forme d’épais rideaux végétaux opaques à leurs détecteurs à
infrarouges.
La canne de Provence (Arundo donax, Poacée)
a été introduite au XVe siècle, pour ses usages traditionnels en milieu
méditerranéen : brise vent, clôture, claies et abris (cannisses) – la
fabrication d’anches est apparue plus tard.
L’USDA (ministère de l’agriculture) étudie depuis quelques années les
insectes phytophages spécialistes d’A. donax et
procède à des essais en milieu confiné de candidats auxiliaires de
lutte biologique. Parmi eux, Tetramesa romana
(Hym. Eurytomidé) , strictement monophage, est bon pour le service.
Espèce parthénogéntique, ses femelles pondent dans les pousses de la
canne ; les larves induisent le développent de gales à l’intérieur
desquelles elle se nourrissent. Une génération dure un peu plus d’1
mois. Les hôtes deviennent rachitiques.
À la demande des
irrigateurs – qui financent l’opération – un lâcher en vraie grandeur
se prépare, dont les initiateurs attendent – à moyen terme – une
augmentation de leurs ressources en eau.
D’après, entre autres,
« USDA sends in wasps to save water supply », par Melissa McEver, The
Monitor, lu le 8 mars 2009 à www.themonitor.com/
NB : dans la même région, la lutte biologique a connu le succès contre
deux plantes aquatiques envahissantes : Hydrilla verticillata,
maîtrisée par la Carpe chinoise (et des traitements herbicides) et la
Jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes) par,
notamment, Neochetina eichhorniae (Col.
Curculionidé).
La lutte bio et les apiculteurs
Pour venir à bout de
la vigne marrone (Rubus
alceifolius), plante asiatique envahissante à La Réunion, les
entomologistes du CIRAD ont introduit Cibdela janthina
(Hym. Tenthredinidé). Les fausses chenilles de cette tenthrède
indonésienne défeuillent l’indésirable. C’est un succès de la lutte
biologique.
Mais les apiculteurs de l’île voient les imagos de
l’auxiliaire se nourrir du pollen et du nectar des baies roses, des
palmistes, des cocotiers, des longanis, du jamrose, toutes plantes sur
lesquelles butinent leurs abeilles. Ils accusent celles qu’ils
appellent les « mouches bleues » de déposer une phéromone qui éloigne
les abeilles. Et avancent que cet insecte leur fait perdre une grande
part de leur production, en plus de celle de miel de vigne marronne,
très apprécié de certains clients. En attendant qu’on plante des
végétaux nectarifères à la place des vignes marrones éliminées, ils
demandent l’arrêt des lâchers.
Le CIRAD précise que C. janthina ne passe que la
semaine de sa courte vie sur les fleurs et n’y manifeste qu’un appétit
limité.
D’après « La “mouche
bleue” inquiète les apiculteurs », Clicanoo.com, lu
le 5 mars 2009 à www.clicanoo.com/
6 mars 2009
À consulter sur Internet :
Le Catalogue
permanent des Coléoptères d'Ile-de-France, étrabli
par l'OPIE.
la Liste
des espèces d'insectes protégés en France métropolitaine
: Arrêté du 23 avril 2007.
À lire sur Internet :
Dans le désert,
les fourmis
ont du nez. BE
Allemagne 426, 3 mars 2009
[Cataglyphis fortis (Hym. Formicidé)]
À noter :
Insectes Larzac 2009. Visions
d'artistes, visions de naturalistes. Un week-end entier, du 12 au 14
juin 2009 à La Vacquerie et Saint-Martin-de-Castries organisé
par
le Centre permanent d'initiative pour l'environnement des
Causses
méridionaux (CPIE) et le Centre d’initiation à l’environnement du
Larzac méridional (CIELM),
Contacts : CPIE-CM,
tél/fax : 04 67 44 75 79 ; CIELM,
tél. 04 67 44 61 87 / 04 67 44 62 03 - insecteslarzac@aol.com
Les
vaseux sont des petits marrants
Il
n’y a pas que les vaches. Les insectes aquatiques contribuent au
réchauffement planétaire par leurs flatulences. Des bactéries de leur
tube digestif produisent en effet, à partir de nitrates, du protoxyde
d’azote. Ce gaz, connu sous le nom de gaz hilarant, est un psychotrope
(en vente libre) qui provoque (tant qu’il est inhalé) une sensation de
bien-être et inhibe la douleur. Il est aussi un très puissant gaz à
effet de serre.
Comme chez les vaches, la quantité produite dépend beaucoup de
l’alimentation : plancton ou dépôts.
Le
phénomène vient d’être mis en évidence par une équipe danoise (institut
Max-Plank de Brème, Allemagne), sur plusieurs animaux dont des
chironomes.
D’après « Insekten
pupsen Lachgas in die Luft », SpiegelOnline, lu le
3 mars 2009 à www.spiegel.de/
Sur le même sujet : Les pets des mollusques réchauffent la
planète. Libération,
3 mars 2009.
NDLR : observez bien les entomologistes spécialistes du
benthos penchés sur leur milieu d’éude.
Chez
les pucerons Nipponaphis
(Hém. Hormaphidinés), on habite (au Japon) toutes ensemble une galle en
forme de figue offerte par l’hôte primaire, Distylium
racemosum,
un arbuste persistant. Il ne se passe rien de spécial sur le chêne,
hôte secondaire. Dans la galle, donc, résident la fondatrice et ses
fondatrigènes, ailées et aptères, qui forment deux castes. les
ordinaires et les soldates. Car on est chez un puceron social.
Ces dernières attaquent – lardent de piqûres de leurs stylets - qui
pénètre dans la galle, chenille ou asticot de syrphe.
En
plus, si un agresseur perce un trou, des soldates se précipitent et le
bouchent avec un liquide qui se coagule, emprisonnant très souvent les
courageuses colmateuses, qui deviennent alors
définitivement éléments structurels du bouchon. Celles qui
s’en
sortent sont épuisées : elles ont fourni les 2/3 de leur poids corporel
en colle. Pendant plusieurs semaines, la gent puceronne monte la garde
derrière le trou réparé. Une présence qui est indispensable à la
recontruction – par la plante-hôte – des tissus et à la cicatrisation.
Sinon, la galle et ses habitants périclitent.
Un bel exemple de sacrifice – plus sérieusement, un cas tout à fait
remarquable de coévolution.
D’après, notamment, «
Aphids' sticky suicide missions », BBC News, lu le
2 mars 2009 à //news.bbc.co.uk/
Pour réviser ses
Aphidoeidea, parus dans Insectes en 2006 : Les pucerons 1 ; Les pucerons 2.
22 février 2009
À lire sur Internet :
Mortalités,
effondrements et affaiblissements des colonies d’abeilles. Rapport
de l'’Agence française
de sécurité sanitaire des aliments, 155 p.
Résumé à la page 12.
Les
recherches pour diminuer l’incidence du paludisme portent entre autres
sur les moyens de lutter contre les moustiques vecteurs. L’usage
(correct) de moustiquaires imprégnées d’insecticide (pyréthrinoïde)
est, jusque-là, globalement efficace pour empêcher la transmission.
Mais, comme prévu et redouté, des résistances apparaissent chez des
populations de moustiques.
On doit à une équipe multinationale
(Angleterre, États-Unis, Afrique du Sud) une avancée importante : la
découverte, par le moyen du clonage positionnel, de gènes codant pour
des protéines responsables de la résistance d’Anopheles
funestus (Dip. Culicidé) aux pyréthrinoïdes.
Il
deviendrait ainsi possible, par des analyses d’ADN, d’évaluer le degré
de résistance des anophèles sur le terrain. A plus long terme, on
pourrait envisager de modifier les propriétés chimiques de
l’insecticide de façon à ce qu’au lieu de tuer rapidement l’insecte
cible, il agisse sur ces protéines : même chez les individus
résistants, l’action toxique, plus longue, de l’insecticide serait plus
efficace.
D’après « Researchers
Identify Genes that Allow Mosquitoes to Resist Insecticides », par By
Rose Hoban, VOANews, lu le 17 février 2009 à www.voanews.com/
L’entomofaune
s’enrichit,
malheureusement. Une mouche envahisseuse nord-américaine se répand en
France, Rhagoletis completa
(Dip. Tephritidé), qui menace la nucciculture. Ses asticots vivent dans
l’enveloppe charnue des noix, le brou, provoquant la perte du fruit,
les cerneaux finissant par moisir. L’insecte est monovoltin, la femelle
pond en été une quinzaine d’œufs sur environ 20 noix. Les larves
tombent avec le fruit avarié et se nymphosent dans les couches
superficielles du sol.
Apparue en 1986 en Europe centrale, cette
mouche des fruits se répand rapidement dans le Sud-Est et menace les
noyeraies du Périgord. On la détecte par piégeage (pièges gluants
industriels appâtés au carbonate d’ammonium = levure chimique).
La
lutte contre cet organisme nuisible de quarantaine est obligatoire. Il
est possible de réduire fortement ses dégâts au moyen d’un traitement
chimique.
D’après, notamment, «
La mouche qui détruit les noix », par Titia Carrizey-Jasick, Sud
Ouest,14 janvier 2009.
La
fiche (illustrée) du FREDON.
À noter :
" Pollinisateurs sauvages ", par Serge Gadoum (OPIE). Conférence publique, samedi 21 février, de 14 h à 17 h, dans les locaux de Natureparif, 84 rue de Grenelle - 75007 Paris.
À lire sur Internet :
Un virus qui
donne à la guêpe
tout son piquant, par Cécile Dumas. Sciences-et-Avenir.com,
13 février 2009.
" Des
guêpes ont intégré à leur génome celui d’un très ancien virus et s’en
servent comme vecteur pour prendre le contrôle des chenilles qu’elles
parasitent. Une étonnante forme de thérapie génique."
La chenille qui
se fait
passer pour une fourmi, par Marc Mennessier. Le
Figaro, 10 février 2009.
[Myrmica schenki, Hym. Formicidé / Maculinea
rebeli, Lép. Lycénidé]
À lire sur Internet :
Deux pages sur insectes.org : "Insectes en quarantaine" et "Pathologie dans les élevages de Lépidoptères".
Liberia:
les insectes ravageurs identifiés. Romandie
News, 3 février 2009.
[Achaea
catocaloides, Lép. Noctuidé]
Reconnaissance
des visages :
l'ordinateur devrait imiter... les abeilles, par Jean-Luc
Goudet, Futura-Sciences.
2 février 2009.
"Les
logiciels peinent à reconnaître un visage. De face, devant la caméra,
passe encore. Mais s'il est perdu dans une foule, vu selon une
orientation quelconque, les résultats chutent dramatiquement. Or,
contre toute attente, les abeilles y parviennent... Il n'y a donc qu'à
copier leur savoir-faire. C'est ce qu'affirme un chercheur australien,
soutenu par l'US Air Force."
Solitaire ou
grégaire ? la
sérotonine, ça vous change un criquet, par Cécile Dumas. NouvelObs.com,
30 janvier 2009
"Comment
des criquets inoffensifs et solitaires se transforment en insectes
grégaires et ravageurs? Grâce à la sérotonine, répondent des
chercheurs."
[Criquet pèlerin, Schistocerca gregaria, Orth.
Acrididé]
Un
parfum de
tricherie,
par C.D. NouvelObs.com,
12 janvier 2009
"Une
fourmi ouvrière qui aurait envie de se prendre pour la reine ne peut
pas échapper à la vigilance de la ‘’police’’ de la fourmilière. Son
odeur la trahit."
24 janvier 2009
À lire sur Internet :
Des chenilles
géantes sèment
la dévastation au Libéria.
Dépêche FAO, 23 janvier 2009.
[Très probablement la Légionnaire africaine, Spodoptera
exempta (Lép. Noctuidé)] Voir
ci-dessus.
Les fourmis
utilisent la
géométrie pour s'orienter dans l'espace. La
Gazette du laboratoire. Janvier 2009.
Abeilles sous surveillance, par Jean-Marc Serelle. Film.
© Science Actualités (CSI) 2009
" Des chercheurs de
l'unité mixte de recherche "Abeilles et
environnement" de l'INRA d'Avignon ont mis au point un dispositif
expérimental afin de mieux comprendre comment ces insectes pollinisent
le tournesol. "
[R]
À lire sur Internet :
Les abeilles
ont des
prédispositions naturelles pour certains apprentissages, par
michel Deprost. Enviscope,
14 janvier 2009.
Les
abeilles ne réagissent pas toutes de la même manière à des stimuli,
négatifs ou positifs. Elles développent une mémoire et des
comportements qui fondent la spécialisation sociale.
[Travaux de
Martin Giurfa, centre de recherches sur la Cognition animale (CRCA)
(CNRS/ Université de Toulouse 3), publiés le 14 janvier
dans
PLoS One.]
Sur le même sujet :
Douceur
et douleur, piliers de la société des abeilles, par Hervé Morin. Le
Monde, 17
janvier 2009.
9 janvier 2009
À lire sur Internet :
Proscopia : brèves séquences entomologiques, par Hervé Antoine, grand voyageur dans les forêts tropicales. Sur Dailymotion.
À noter :
Entomophag’ 09,
36e
Journées des entomophagistes. Les 13 et 14 janvier 2009 à Amiens.
Sessions
: Contrôle biologique, Écologie comportementale, Température et traits
d’histoire de vie, Virulence des parasitoïdes - défense des insectes
hôtes.
Contact : Geneviève
Prévost
À lire sur Internet :
Complètement piqué. Courrier international n° 949, 8 janvier 2009.
Première
mondiale au Creusot. Creusot
Infos, 7 janvier
2009
À (re)lire : « La Mineuse
du marronnier Cameraria ohridella : un Lépidoptère
invasif en ville » par Sylvie Augustin, Insectes
n° 137 (2005).
Les insectes forestiers en France : la Lettre du DSF et les rapports particuliers. Sur le site du DSF (ministère de l'Agriculture et de la Pêche).
Écourter la vie des moustiques pour
limiter les
épidémies, par Anne Jouan. Le
Figaro, 2 janvier 2009
"Sachant
que seuls les insectes les plus âgés jouent un rôle dans la
transmission des virus, des chercheurs ont réduit leur durée de vie de
moitié en leur transférant une bactérie."
[Aedes aegypti /
Wolbachia]
Une
association états-unienne le réclamait depuis une décennie. La Food and
Drug administration vient de prescrire que l’incorporation aux aliments
de carmin (E120) comme de tout autre colorant tiré d’un insecte soit
mentionnée sur l’étiquette. Produit naturel extrait de la Cochenille du
Mexique, Dactylopius costa (Hém. Dactylopiidé)
élevée sur
cactus nopal, employé en substitut à des colorants chimiques dérivés de
l’aniline, le carmin colore en rose yaourts et sucreries, notamment.
Quelques personnes y ont fait une réaction allergique – d’autres sont
un peu dégoûtées par ce « ‘jus d’insecte » ajouté à des fins uniquement
cosmétiques.
D’après, entre autres,
« FDA to Require Foods, Cosmetics to List Bug Dye Linked to Allergies
», lu le 7 janvier 2009 à www.newsinferno.com/
À (re)lire : « Les
cochenilles II», par Imre Foldi.
Insectes n° 130 (2003).
Harmonie
sexuelle
Certains
moustiques (Diptères Culicidés), en guise de préliminaires à
l’accouplement, modifient la fréquence des battements de leurs ailes
pour vibrer à l’unisson. Chez Aedes aegypti, Madame
et
Monsieur, parvenus à 1 ou 2 cm l’un de l’autre, s’accordent pour
coproduire une harmonique (1 200 Hz) à partir de leurs 400 et 600 Hz
fondamentaux respectifs. Si la musique est bonne, s’ensuit
l’accouplement (10 secondes, en vol).
Surprise des
expérimentateurs de l’université Cornell (Washington, Etats-Unis) : les
moustiques femelles passaient pour quasi sourdes. Au moyen d’une
électrode plantée dans l’organe de Johnston (son « oreille », dans
l’antenne), ils ont pu établir que le moustique entend les sons jusqu’à
2 000 Hz.
A. aegypti, vecteur de la dengue et de la fièvre
jaune, fait l’objet d’expérimentations de lutte autocide. On répand
dans la population des mâles modifiés (stériles) qui doivent être aussi
attirants, entreprenants et performants que les sauvages. Leur capacité
de parvenir à la « convergence acoustique » est un critère fort utile.
Quant à émettre un son à 1 200 Hz pour provoquer la confusion, nul n’y
songe : ce serait insupportable pour les gens.
D’après l’interview de
Ron Hoy. Science Magazine Podcast, lue le 9 janvier 2009 à //podcasts.aaas.org/
2 janvier 2009
À lire sur Internet :
Le magazine Acideformik. Le numéro 1 (décembre 2008) esr en ligne.
La peur des abeillesOn
confond facilement le bourdonnement (ou le vrombissement) d’une aimable
abeille domestique avec le vrombissement (ou le bourdonnement) d’une
guêpe mal intentionnée.
Quand on est chenille, on n’a rien à
craindre de la première qui fourrage de fleur en fleur mais la seconde
promet une mort misérable au bout de mille tourments. Le bruit est dans
les deux cas plus que désagréable : il coupe l’appétit.
Ainsi que
l’a mesuré Jurgen Tautz, du Biozentrum de Wurtzbourg (Allemagne), les
dégâts des larves de Légionnaire de la betterave, Spodoptera
exigua
(Lép. Noctuidé), sur les feuilles de poivron sont réduits de 60% dans
les parcelles (sous serre) survolées par des abeilles. Cette protection
aérienne a beaucoup moins d’effet si les plants portent des fruits :
les chenilles s’y installent, tranquilles.
Si ce résultat est confirmé, voilà une raison de plus de protéger les
abeilles.
D’après, entre autres «
Buzzing bees act as 'bodyguards' to protect plants from other insects
», par Kate Devlin. The Telgraph, lu le 22 décembre
2008 à www.telegraph.co.uk/
La
joie des abeilles
Pour
les insectes qui pourraient venir naturellement à son contact, la
cocaïne est un alcaloïde neurotoxique qui protège le cocaïer contre ses
ennemis. Pour les mammifères, c’est une substance qui active les
centres de la récompense, un stupéfiant très addictif.
Or
l’Abeille domestique réagit très bien à une récompense. Quel effet a la
cocaïne sur son comportement, s’est demandé une équipe travaillant en
Australie ? Habituées à venir chercher du sirop dans un nourrissoir,
des butineuses ont reçu une goutte de la drogue sur le dos. De retour à
leur ruchette, elles ont manifesté, en dansant, un enthousiasme bien
au-dessus de ce que méritait cet aliment pas si sucré que ça.
En
enregistrant leurs mouvements de locomotion, on a montré ensuite que la
cocaïne est sans effet sur leur intensité : elle active bien des
centres de récompense.
Et l’effet est le même, une surévaluation de la qualité, avec du pollen.
Sevrées au bout de quelques jours, les abeilles en descente
deviennent incapables d’apprendre à distinguer les goûts du
citron et de la vanille.
Apis mellifica pourra-t-il servir à étudier
commodément l’effet de la cocaïne sur Homo sapiens ?
D’après « Honeybees
succumb to cocaine's allure », lu le 23 décembre 2008 à www.eurekalert.org/
Référence : Barron A. B., Maleszka R., Helliwell P. G.,Robinson G. E.,
2009. Effects of cocaine on honey bee dance behaviour. J.
Exp. Biol. 212, 163-168.
À (re)lire : « Où
les
chenilles mâchent de la coca », par Alain Fraval, Insectes
n°138 (2005)
Les Épingles d'Insectes n° 151 (4e tr. 2008).
Ses
jours sont comptés. Le 11 juin 2008, dans le comté de Tunica, entre une
autoroute et un casino, un piège du réseau entretenu par l’État du
Mississipi capture un seul individu. Est-ce le tout dernier de son
engeance ? À la mi-octobre, près de Chickasaw, deux imagos se laissent
piéger. La perspective de le revoir jamais s’éloigne pourtant.
Liste rouge ? Tableau d’honneur de la lutte intégrée plutôt. Car il
s’agit du Charançon de la capsule du cotonnier, Anthonomus
grandis (Col. Curculionidé), une peste qui a sévi depuis le
tout début du XXe siècle.
David
Bennet, un vieux planteur se souvient : « on passait le pulvérisateur 7
jours sur 7 juste pour ne pas être submergé ; on n’en n’est jamais venu
à bout. » Un effort qui lui coûtait 80 à 200 $ par hectare.
Depuis,
le plan de lutte dirigé par le Boll Weevil Research Laboratory
(installé en 1960 par le ministère états-unien de l’Agriculture à
l’université de l’État) a fonctionné. Après le succès d’un premier
programme pilote dans le Sud du Mississipi, les actions ont été
progressivement étendues à tout le bassin cotonnier et perfectionnées1
.
Dans
les campagnes, beaucoup de cultivateurs n’en ont jamais vu un
exemplaire vivant. L’insecte perdure naturalisé dans les collections2
.
D’après
« Boll weevils near extinction in Mississippi », communiqué Associated
Press paru le 10 novembre 2008 dans le Worcester Telegram &
Gazette.
1
Le succès est dû à l’association de la lutte chimique raisonnée (avec
gestion des résistances des populations aux insecticides), emploi de
cultivars de cotonnier Bt (avec les mêmes précautions) et lutte
autocide (lâchers de mâles « stériles »).
2
Ainsi qu’en chansons et statufié : (re)lire « Hymnes au charançon » par
Hélène Perrin, Insectes n° 148 (2008), bientôt en ligne ici
Les
épreuves entomolympiques de saut ont eu
lieu à Toulouse – et pas à Pékin –, opposant Ctenocephalides
canis à C. felis felis,
soit la Puce du chien à la Puce du chat. Qui croyez-vous qui l’emporta
? Au saut en longueur, la première, avec un bond moyen de 30,4 cm
contre 19,9 pour la seconde.
Pour l’épreuve de hauteur, les
puces étaient par équipes (ou lots) de 10 placées au fond de tubes de
hauteurs graduées, dont il s’agissait de jaillir par l’ouverture
supérieure. Là encore, victoire à la Puce du chien avec 15,5 contre
13,2 cm (hauteurs franchies par la moitié des insectes).
Pas de dopage ni de transfusion d’hémolymphe.
La
communauté scientifique internationale a tenu à honorer les
entomologistes organisateurs, Marie-Christine Cadiergues, Christel
Joubert et Michel Franc (ENVT et INRA – France) en leur attribuant le
prix de biologie lors de la 18e cérémonie des IgNobel qui s’est tenue
le 3 octobre 2008 à l’université de Harvard (États-Unis). Cette
récompense est décernée chaque année en même temps que les Nobel
scandinaves par un joyeux jury à des travaux scientifiques qu’il trouve
rigolos.
Référence de l’article
source : « A comparison of jump performances…”,
doi:10.1016/S0304-4017(00)00274-0
NB 1 : Ce prix a déjà été attribué à des travaux sur des insectes –
(re)lire notamment l’Épingle « Prix
Nobel à 4 entomologistes », octobre 2006.
NB 2 :Le lauréat Michel Franc a publié « Les
puces du chien et du chat » dans Insectes
n° 143, 2006(4).
Pattes
arrière longues et sveltes, bras courts munis de griffes puissantes,
mâchoires en forme de pince à épiler… Comme ceux de sa famille, les
Alvarezsauridés, ce reptile a tous les attributs d’un insectivore «
fourmilier ». Sa taille modeste (75 cm du museau au bout de la queue)
ne l’empêche pas d’être un dinosaure (Théropode).
L’allure de ses
pattes avant, trop courtes pour creuser efficacement, suggère fortement
un comportement de déchiqueteur de bois et de consommateur des termites
qui s’y trouvent.
Son nom : Albertonykus borealis. S’il
s’agit d’une espèce nouvelle, l’animal est ancien : 70 millions
d’années. Ses os fossilisés, découverts dans le Maastrichien ancien
(Crétacé), près de Red Deer, en Alberta (Canada), étaient conservés
depuis le début des années 2 000 dans des collections muséales. C’est
le plus petit, le plus ancien et le mieux conservé des dinosaures
d’Amérique du Nord.
D’après
: « Tiny dino discovered », communiqué de l’université de Calgary, lu
le 23 septembre 2008 à www.ucalgary.ca
NB : au fil des livraisons
d’Insectes, depuis le n° 125 (2002), la rubrique « Eux/elles
aussi, ils/elles aiment les insectes...
» a accueilli les Gambusies, les Chauves souris, le Poisson archer, les
Martinets, le Protèle, la Pie-grièche écorcheur, les fourmiliers, le
Desman des Pyrénées. Ces articles sont en ligne ici.
Épouvantail asiatique à frelons
Qu’on soit abeille
ancienne accrochant ses nids à une branche comme l’abeille géanteApis
dorsata,
ou une abeille moderne installant ses colonies dans des cavités, comme
l’Abeille orientale, A. cerana, ou l’Abeille
européenne A. mellifera… le frelon, Vespa
spp., fait peur. Peur de se faire capturer en vol, au retour
du butinage.
On
a pourtant une livrée jaune et noire tout à fait aposématique, mais il
s’en moque. On doit donc se mettre à plusieurs, très vite, l’attaquer à
coups de dard, ou bien s’agglutiner autour de lui en une pelote
chauffante1.
Ou encore faire la « ola » : chez ces
abeilles, on dit (en anglais)
pratiquer le shimmering (chatoiement).
Deux
espèces asiatiques sont capables de ce tour de force : se mobiliser à
plusieurs centaines en un instant et synchroniser finement ses
mouvements de telle façon que la couche d’abeille à l’entrée de la
ruche montre une sorte de spirale tournante en plusieurs segments. Sans
effet sur les mammifères amateurs de miel2,
est-ce effrayant pour un frelon ?
Claire Villemant (MNHN, Paris) observe au Vietnam3,
en juin 2008, un nid d’Abeille orientale à la base d’un arbre creux. 7
à 8 Frelons asiatiques à pattes jaunes, Vespa velutina4,
volent devant la ruche, sans perturber les allées et venues des
abeilles : des butineuses, groupées en amas compact, font en effet
vibrer leurs ailes tout en agitant leur abdomen, tenant efficacement
les prédateurs à distance.
Gerald Kastberger (université de Graz,
Autriche) et ses collaboratrices avaient enregistré, au Népal, en
novembre 2004, 450 scènes devant 2 ruches d’Abeille géante, aux
butineuses convoitées par des frelons (Vespa sp.).
Par l’analyse des vidéogrammes, publiée tout récemment5,
ils montrent que la fréquence et la rapidité des mouvements
synchronisés des abeilles dépendent de la vitesse d’approche et de la
position du frelon et confirment le rôle répulsif du shimmering, qui
crée une zone de sécurité de 50 cm environ. Ils observent que les
butineuses n’émettent pas de phéromone d’alarme (qui fait sortir leur
dard) mais, au terme du phénomène, la phéromone de Nasonov – produite
par la glande du même nom, située sur le dessus de l'abdomen – qui
renforce leur cohésion.
Par rapport aux attaques directes (piqûres, pelote chauffante), le
shimmering est remarquablement économe en énergie.
1
Le phénomène est attesté chez les trois abeilles citées. La chaleur
produite (45 °C) tue le frelon par hyperthermie. Voir l’Épingle « Folles les guêpes » de
2003.
2
Nous, humains, connaissons les effets troublants de la spirale de
Purkinje : après avoir regardé tourner le disque, on a l’impression que
l’objet voisin se jette sur nous.
3
Bulletin
de la Société entomologique de France, 113(3), 312.
4
À (re)lire : « La
découverte du frelon asiatique en France » par Claire
Villemant et al., Insectes n°143 (2006).
5 Kastberger G.,
Schmelzer E., Kranner I., 2008. Social Waves in Giant Honeybees Repel
Hornets. PLoS ONE, 3(9):
e3141. doi:10.1371/journal.pone.0003141. En ligne –
avec des vidéos - à www.plosone.org/
Les Épingles de collection - à consulter, page par page : Les Épingles entomologiques de 1999 et 2000, Les Épingles de 2001, Les Épingles de 2002, Les Épingles de 2003, Les Épingles de 2004, Les Épingles de 2005, Les Épingles de 2006, Les Épingles de 2007,, Les Épingles de 2008, Les Épingles de 2009, Les Épingles de 2010, Les Épingles de 2011. - ou globalement (jusqu'à fin 2009) ici.
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