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Les Épingles tout frais forgées sont au-dessus de la pile.

En épingle
L'insecte ou l'événement entomologique du jour, celui qui défraye la chronique et qui alimente les conversations en ville et dans les insectariums, sera épinglé sur cette page abricot, qui s'enrichira au fur et à mesure des événements entomologiques.

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Rédaction (sauf mention contraire) : Alain Fraval  

La peur des abeillesLa joie des abeillesHarmonie sexuelle, Étiquetage des cochenillesAltius Citius Fortius, Épouvantail asiatique à frelons, Il aimait les termites, Hymne au charançon vaincuTests ADN pour les anophèles,  La Mouche du brou des noixLes vaseux sont des petits marrantsRustine suicide, La lutte bio et les apiculteurs, Guerre des étoiles, La mouche du courant d'air La lutte bio et les envahisseursLes insectes éclairent le mondeLes insectes à TchernobylL'Adieu-MouchesConserver les vieux, Éliminer les vieillesHorreursLes bugs de l’an 2000La vie parfumée, La vie raccourcie, Ce n'est plus une vie !Prendre soin des jeunes… qui sentent bonAntennes et champs magnétiquesTrouvé sur la ToileJe passe donc j'essuieLa petite bête qui monte…Le moustique des bois résiste au moustique des pneusMagique ?Le bleuet au péril de la mouche et de l’abeilleVer composteur vert Du jus dans les 6 pattes,  À quoi leur servent les ailes postérieures ?, Sosies, Les insectes s'améliorentLa Fourmi du MondeChiens empoisonneursBiscuit de ver blanc,  Papillon branchéL’appétit de la guêpeSeringue volante Charançonnage, Horloge de la mortDétournement d’abeillesLa manufacture des criquetsL’effet papillons d’El NiñoAntenne aux rayons XL’insecte et le missileDégringolantDes nouvelles de la MonarchieVigie punaiseMonarques avec Belles DamesVaccin grippéMalheureuses abeilles (suite)
Belles Dames papillonnant, Mouche à cameLes pères aussiCourgette délusoire, AntigelL’acacia imite le cri de la fourmi, Emprunt, La mineuse du biocarburant    


Les Épingles de collection - à consulter, page par page : Les Épingles entomologiques de 1999 et 2000, Les Épingles de 2001, Les Épingles de 2002,  Les Épingles de 2003, Les Épingles de 2004, Les Épingles de 2005,  Les Épingles de 2006, Les Épingles de 2007,, Les Épingles de 2008,  Les Épingles de 2009, Les Épingles de 2010, Les Épingles de 2011. - ou globalement (jusqu'à fin 2009)  ici.

30 décembre 2009 En Epingle 2009

À lire sur Internet :

Les ravageurs des forêts: étude sur les insectes destructeurs des arbres
 par Henri de La Blanchère (1866) - extrait ci-contre

Les criquets migrateurs utilisent leur vue pour s'orienter. Dépêche AFP du 24 décembre 2009.

Un nouveau cafard semble avoir fait son apparition à New York. Dépêche AFP, 23 décembre 2009.

L’acacia imite le cri de la fourmi

La symbiose entre fourmis et acacias est bien connue. En Afrique des Crematogaster, en Amérique des Pseudomyrmex, profitent de l’abri (des organes creusés) et de la nourriture (nectaires extrafloraux, corps de Belt) fournis par l’arbre ; en échange, ils assurent sa protection en s’attaquant aux consommateurs de feuilles, insectes comme mammifères.
Ce service n’est pas effectué sur les fleurs (largement ouvertes et sans défense) et les pollinisateurs peuvent les fréquenter sans être agressés par les fourmis.
Nigel Raine, entomologiste à l’université de Londres, a recherché, avec son équipe, ce qui empêche les fourmis de patrouiller sur les organes floraux. C’est une odeur, émise par le pollen, présent en grande quantité dans les fleurs nouvellement écloses, qui repousse spécifiquement les fourmis – et pas les autres Hyménoptères floricoles qui seraient plutôt attirés. En mettant des fleurs dans une seringue et en en chassant l’air parfumé au-dessus d’une fourmi, on provoque un comportement agressif, analogue à celui déclenché par la phéromone d’alarme.
Il semble bien que l’acacia imite un signal chimique propre à sa foumi pour la tenir à l’écart de ses fleurs durant la pollinisation.

D’après « Acacia plant controls ants with chemical », par By Victoria Gill, BBC News, lu le 27 décembre 2009 à //news.bbc.co.uk/

Emprunt

Les Homoptères opophages (pucerons, cochenilles, psylles…) ont recours à des microorganismes symbiotiques pour digérer la sève des végétaux qu’ils ponctionnent. Il s’agit notamment de bactéries logées dans des cellules circulant dans l’hémolymphe (bactériocytes) ou dans des organes particuliers appelés mycétomes (ou bactériomes).
Les fourmis Camponotines (Hym. Formicidés) exploitent des Homoptères, qui leur fournissent du miellat. Elles hébergent dans leur tube digestif, pour digérer cette nourriture, des bactéries du genre Blochmannia, présentes également chez des Homoptères.
Cette tribu de fourmis est remarquable par son succès évolutif : plus de 1 000 espèces qui exploitent des niches écologiques inaccessibles à leurs concurrents. Grâce à cet équipement, ses représentants profitent de miellats normalement indigestes.
Jennifer Wernegreen (université de l’Arizona, Tucson, États-Unis) a comparé les séquences d’ADN de diverses lignées de Blochmania de fourmis avec celles trouvées chez des Homoptères fréquentés par ces fourmis. Il en ressort principalement que les Camponotines et la bactérie ont coévolué (cospéciation), à partir d’une souche provenant d’une cochenille.

D’après « New research: ants acquired microbial symbionts from honeydew-producing insects », Myrmecos, lu le 19 décembre 2009 à
//myrmecos.wordpress.com/

La mineuse du biocarburant

La Grande Prairie nord américaine a disparu à l’exception de quelques réserves. Les plantes qui la composent éveillent depuis peu l’intérêt des agronomes : certaines sont cultivables (avec des besoins relativement faibles en intrants) et devraient « entrer dans la filière biomasse énergétique ». On sème ainsi du panic érigé (Panicum virgatum, switchgrass), une graminée pérenne.
En 2006, Paul Johnson, de l’université du Dakota du Sud, est sollicité par un producteur de graines de panic qui voit les plantules périr. L’année suivante, la perte s’élève à 40 %. Après avoir suspecté un gel tardif, au vu de trous au collet, on dispose des cages d’émergence qui piègent un petit papillon inconnu.
Des recherches poussées livrent le nom du lépido : Blastobasis repartella. L’espèce avait été décrite en 1910 sur deux spécimens mâles capturés au piège lumineux ; on la trouve tant sur les herbes sauvages que cultivées. La chenille de ce Blastobasidé (ou Coléophoridé Blastobasiné – groupe réputé réunir les papillons les plus insignifiants, esthétiquement parlant) vit en mineuse dans la tige du panic. Il y aurait une génération par an.
Une autre mineuse a été détectée, une espèce nouvelle du genre Chilophaga (Dip. Cécidomyidé) et la culture des autres plantes de la Prairie pour fabriquer de l’éthanol (barbon, spartine, silphie…) fera apparaître des ravageurs, jusque-là insectes « indifférents » négligés (car petits et moches).
Contrairement aux espérances de leurs promoteurs, ces plantes indigènes ne sont pas dépourvues de phytophages – qui peuvent devenir des ennemis très agressifs une fois qu’elles sont domestiquées, et risquent bien de ne pas échapper à des traitements insecticides…

D’après, notamment, « SDSU Scientists ‘Re-discover’ Switchgrass Moth », par Lance Nixon, Biomass Magazine, janvier 2010, lu le 29 décembre 2009 à www.biomassmagazine.com


 
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17 décembre 2009

À noter :

Interactions et biodiversité. VIIe Conférence internationale francophone d'entomologie. Du 5 au 10 juillet 2010 à Louvain-la-Neuve  (Belgique).

À lire sur Internet :

Mes pièges à insectes, par Patrick Bonneau - ou comment se débrouiller avec les moyens du bord.

Courgette délusoire

Kerry Mauck, de l’université de Pennsylvanie (états-Unis), en étudiant la transmission du virus de la Mosaïque du concombre (CMV) par des pucerons, vient de révéler une manipulation originale de l’hôte végétal par le pathogène. Comparant les atterrissages et les séjours de pucerons sur des feuilles de courge malades et saines, il a observé que les pucerons se posent en plus grands nombres sur les premières, mais qu’ils en décollent rapidement, en moins d’une demi-heure – alors qu’ils s’installent sur les secondes. C’est l’odeur – qui est, analyses faites, celle de la plante saine mais en plus fort - qui attire les ailés – et le goût des sucs du parenchyme qui les déçoit et les fait repartir.
Le CMV, contrairement à la plupart des phytovirus, réside dans les couches superficielles de la plante. C’est un virus « de stylet » transmis selon le mode non persistant ; le puceron est infectieux durant quelques dizaines de minutes. Il a donc « intérêt » à ce que le vecteur n’effectue qu’une ponction brève donc superficielle et reparte vite infecter une plante saine. Où il pourra se repaître tout son saoul et se perpétuer.
rès « Virus makes plants lie to insects », par Susan Milius. Lu le 15 décembre 2009 à www.sciencenews.org/

Antigel 

Le Ténébrion rugueux, Upis ceramboides, Ténébrionidé, vit en Alaska (États-Unis). L’hiver venu, il cherche un endroit sec et y attend les beaux jours, assez confiant : il survit à -76°C. Et ce grâce à un antigel d’un type tout à fait original, qui ne contient que très peu de protéines, à la base des antigels d’insectes connus. La molécule, un xylomannane, associe un sucre et un acide gras, qui est le même que celui de la paroi cellulaire. Elle agirait donc à ce niveau, protégeant le contenu de la cellule du gel fatal.
Travaux dirigés par Kent Walters de l’université Notre Dame, à Fairbanks, publiés dans les PNAS (1er décembre).

D’après « Isolating new antifreeze molecule in Alaska beetle ». R&D, lu le 15 décembre 2009 à www.rdmag.com
Photos de l’imago 

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5 décembre 2009

À voir à la télé :

Sur Arte, lundi 7 et mardi 8, de 20 h à 20 h 45 : Mini-monstres en Amazonie. 1. Ces étranges membracides ; 2. Paroles d'insectes. De Qincy Russell, Thierry Berrod et Patrick Landmann.
Présentation par Télérama

À lire sur Internet :

"La chenille du coton" ravage les cultures maraîchères de la région,  Corse-matin, 1er décembre 2009

"Spodoptera littoralis : derrière cette appellation scientifique en langue latine se cache un terrible ravageur qui sévit depuis le mois de septembre dans la grande région sud de Bastia, entre Biguglia et Vescovato."

Belles Dames papillonnant 

La dernière mission Atlantis a emporté dans l’espace des chenilles de Monarque d’Amérique et de Belle Dame – voir ci-dessous – et a redescendu nos lépidocosmonautes sur terre. Trois papillons ont éclos là haut, qui se portent bien : voir la vidéo.
D’après « Space butterflies invade ISS », par Austin Modine. The Register, 3 décembre 2009. Lu à www.theregister.co.uk/

Mouche à came

On sait que la cocaïne inverse le fonctionnement du système de recapture de la dopamine, neurotransmetteur impliqué dans le système de récompense. Ce mécanisme est impliqué dans le phénomène de l’addiction.
Comment l’étudier commodément ? En passant par un insecte, qui possède ce neurotransmetteur.
On prend un jeune adulte mâle de drosophile, on le calme en le posant sur de la glace, on s’installe à sa bino (munie de micromanipulateurs), on le scalpe, on dépose une goutte de liquide (genre Ringer) dans sa capsule céphalique (ce qui lui permet de tenir le coup 2 heures), on lui plante dans la partie antérieure médiane du protocérébron une électrode en fibre de carbone de 5µm de diamètre et on lui administre la dose avec une micropipette, etc.
L’étude des effets des drogues sur le métabolisme du système nerveux bénéficie des progrès des techniques électrochimiques. Les singes, les souris et les rats ont fait l’objet de nombreuses expériences qui ont permis surtout d’évaluer les perturbations comportementales. Plus simple et plus accessible, la drosophile peut éclairer sur les mécanismes fondamentaux de l’acquisition de l’addiction et livrer des pistes pour la supprimer. D’autant qu’on peut comparer les effets de la cocaïne (et autres) sur une souche sauvage (du nom de Canton S) avec ceux sur des mutants dépourvus de transporteur de la dopamine (de la souche nommée fumin). D’autant que les quantités de drogue à manipuler sont réduites : 10 µM suffisent par individu.
Article source : Monique A. Makos et al., 2009. Using in Vivo Electrochemistry To Study the Physiological Effects of Cocaine and Other Stimulants on the Drosophila melanogaster Dopamine Transporter - DOI: 10.1021/cn900017w


Les pères aussi

Les femelles des vertébrés transmettent l’immunité à leur descendance : les anticorps sont déposés dans l’œuf chez les reptiles et les oiseaux, ils passent au travers du placenta et via le lait chez les mammifères.
Les insectes n’ont pas de système immunitaire adaptatif ; ils réagissent aux infections grâce à des peptides antibactériens sécrétés par le corps gras et la réaction des hémocytes (phagocytose, encapsulation). En plus de la production des œufs, très coûteuse, les femelles assurent une certaine transmission de l’immunité par un dépôt sur le chorion de l’œuf – selon un mécanisme loin d’être élucidé. Les mâles se contentent de fabriquer des spermatozoïdes, un investissement comparativement très réduit. 
Olivia Roth et ses collaborateurs (université de Münster et ETH Zürich) ont découvert que, chez le Tribolium rouge de la farine (alias petit Ver de la farine) Tribolium castaneum (Col. Ténébrionidé), le mâle transmet à sa progéniture des facteurs de résistance à des maladies. Les individus exposés à une bactérie pathogène tuée engendrent des descendants plus résistants à cette bactérie que les fils et filles de triboliums non exposés.
C’est la première fois qu’une telle empreinte immunitaire est mise en évidence. Elle pourrait jouer un rôle dans le choix du partenaire sexuel par la femelle, qui préférerait un père ayant survécu à des infections et conférerait ainsi un avantage à sa progéniture. Ce mécanisme, s’il n’est pas limité à ce cas, pourrait expliquer la généralisation de la reproduction sexuée. Les recherches se poursuivent, sur cet insecte ainsi que sur des poissons.
D’après « Männliche Mehlkäfer übertragen Immunantwort an ihre Nachkommen ». Prüfungsgeil, 28 octobre 2009 - www.pruefungsgeil.de/news/
Article source : DOI 10.1111/j.1365-2656.2009.01617.x

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24 novembre 2009

À lire sur Internet :

Harmonia n°3 (novembre 2009) est paru, sous forme de pdf téléchargeable ici..
Au sommaire, principalement : - Mise à jour de la liste des Coccinelles d’Alsace ; - Les Coccinelles de Mayotte ; - Les Coccinelles ou la biodiversité à votre porte.

Vaccin grippé

Le vaccin « FluBlock » contre la grippe, développé par la firme Protein Sciences, (de Meriden, Connecticut, États-Unis) vient de se voir recalé par une commission d’examen. Il a été jugé insuffisamment sûr et d’efficacité non prouvée sur les personnes âgées, les essais cliniques ayant porté sur un nombre (3 233, de plus de 18 ans) de volontaires trop faible pour un produit inédit.
FluBlock est produit en un temps record (2 mois contre 5 ou 6) grâce à une technique innovante : le virus H1N1, tué, est incorporé – par génie génétique – à un baculovirus  infectant une chenille de Légionnaire d'automne (alias Ver du maïs), Spodoptera frugiperda (Lép. Noctuidé) ; puis une culture (en fermenteurs industriels) de cellules des ovaires donne la matière première du vaccin.
Ce vaccin trivalent recombinant exprime l’hémagglutinine du virus. Composé de protéines et d’eau salée, n’a pas besoin de conservateur. Il entre en concurrence avec les vaccins administrés actuellement, fabriqués à partir de virus vivants dont la multiplication est assurée dans des œufs de poule. Les firmes pharmaceutiques ont mis au point des lignes de fabrication à partir de cellules de mammifères en culture.- sans réduire significativement le temps nécessaire.
Aux États-Unis, on ne dispose que de la moitié des quantités de doses vaccinales prévues.
D’après notamment « Flu Shot Made From Caterpillars Fails Safety Vote », par Tom Randall. Bloomberg, lu le 19 novembre 2009 à www.bloomberg.com/
À (re)lire l’Épingle d’avril 2007 « De l’œuf à la chenille ». 

Malheureuses abeilles (suite)

Yves Castera pratique l’apiculture à Saint-Philibert, dans la Beauce. La saison, pluvieuse, a été mauvaise pour son rucher. Ne manquait plus que les attaques de prédateurs : plus de 3 500 € de dégâts en sus de centaines d’heures perdues.
Avec l’aide de spécialistes, il a posé des pièges et capturé deux individus. Le troisième, il l’a descendu au fusil.
Nom scientifique du ravageur : Ursus americanus ; noms vernaculaires : baribal, ours noir.
D’après « Trop gourmand […] », LCN, lu le 20 novembre 2009 à //lcn.canoe.ca/lcn/infos/regional/
NB. Quiconque a le droit d'abattre un animal qui lui cause des dommages, à la condition d'en aviser les agents de la faune sitôt l'animal abattu » (au Québec).

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16 novembre 2009

À lire sur Internet :

Le Pique-prune à Tanlay (Yonne). Insectes.org, 16 novembre 2009.
[Osmoderma eremita (Col. Scarabaeidé)]

La chrysomèle des racines du maïs entre en résistance. INRA Magazine, n°10, octobre 2009. 
[Diabrotica virgifera virgifera, Col. Chrysomélidé]

Vigie punaise

La punaise des lits, Cimex lectularius (Hém. Cimicidé), avait quasi disparu ; la voilà de retour, profitant du confort des voyages aériens, de l’oubli dans lequel elle était tombée et de l’abandon des pratiques efficaces (DDT et incinération).
Une entomologiste états-unienne, la retraite approchant, a inventé un objet désirable et monté sa petite entreprise, qui va bien. Susan McKnight, avec l’aide de 8 employés, fait mouler (en matière plastique), assemble, conditionne (par lots de 12 pièces) et assure l’expédition d’un détecteur domestique de « bedbugs » nommé ClimbUp Insect Interceptor (40 € environ).
L’engin, qui se place sous les pieds du lit, comporte deux cavités concentriques, fatales à la punaise ; l’une, talquée, retient les individus qui descendent, l’autre, engluée, capture ceux qui se promènent et ont l’intention de grimper.
Le piège n’extermine pas la peste mais alerte sur sa présence, avant les plaintes des dormeurs.
D’après « A Memphis entomologist has created a bed bug monitor ». Associated Press, lu le 14 novembre 2009 à www.timesfreepress.com/
Image 
NB : l’insecte sévit également en Europe, notamment sur les chemins vers Saint-Jacques-de-Compostelle, comme l’atteste ce témoignage relevé sur un site canadien (www.voyages-enfants.ca/) : « Dans ce gîte du pèlerin tenu par des religieuses, j’ai passé la pire nuit du chemin question punaises de lit.  J’imagine que les sœurs pensaient que j’avais des pêchés à expier. »
À (re)lire, « Punaise ! », par Alain Fraval, Insectes n°147 (2007-4), dans la rubrique Un insecte à la page.


Monarques avec Belles Dames

Les spationautes, issus de l’université du Colorado, s’appellent Danaus plexippus (Lép. Nymphalidés). Ils sont trois, au stade IV, prêts à embarquer dans la navette Atlantis qui devrait décoller ce jour (Mission STS-129). Et rejoindre la Station internationale en orbite. Là, dans leur petite cage, ils se développeront en microgravité sous l’œil d’une caméra, bien au chaud (25 °C), sous 6 LED blanches allumées 12 h / 24 h. Un cosmonaute rajoutera du sirop pour les papillons tout frais émergés. Le retour (de leurs cadavres) se fera par le vol STS-130 en février 2010.
Sur le plancher des vaches, les enfants des 20 premières écoles inscrites au programme Monarchs in space, surveilleront un dispositif identique. 800 autres classes ont reçu 6 chenilles de 3e stade, du milieu artificiel pour les nourrir et des instructions pour leur élevage.
Les accompagnent dans leur périple, avec un programme identique, des chenilles (un peu plus jeunes) de Vanessa cardui (même famille).
À suivre en temps réel sur le
site de l’association 
Le dernier épinglage du Monarque d’Amérique : « Des nouvelles de la Monarchie », ci-dessous.
À (re)lire « Fourmis en orbite » et « Spatioptères », Épingles de 2003 et 2005.

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9 novembre 2009

À lire sur Internet :

Gildas Morvan mène l'enquête pour les experts criminologues. Nord-Éclair, 8 novembre  2009.
' Plus fort que « Les Experts » de Miami, Las Vegas et Los Angeles. Pour sa thèse, qu'il soutiendra à Béthune, un informaticien a développé un logiciel d'aide à la détermination de l'intervalle post-mortem destiné aux vrais criminologues."

Les pionniers de la pollinisation, par C.D. Sciences-et-Avenir.com. 6 novembre 2009.
"Quels furent les premiers insectes pollinisateurs? Selon une nouvelle étude, des mouches-scorpions auraient participé à la reproduction des plantes bien avant l’apparition des plantes à fleurs !"
[Mécoptères]

Projet franco-indonésien pour valoriser les déchets des palmiers à huile. Romandie.com, 7 novembre 2009.
"Des scientifiques français et indonésiens vont développer un projet pilote de production de mini-larves d'insectes se nourrissant des déchets des palmiers à huile dans l'objectif de remplacer les farines animales dans l'alimentation des poissons d'élevage."
Voir l'Epingle " Ver composteur vert " ci-dessous.

Découvrez le "fly-vertising" : des mouches équipées de banderoles publicitairesZigonet, 30 octobre 2009.
Vidéo

 relire : Les Épingles parues dans Insectes n° 154 : Trouvé sur la ToileSosies et Les insectes s'améliorent.  

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27 octobre 2009

À lire sur Internet :

Etats-Unis : il met 16 cafards dans sa bouche et bat le record du monde.  Zigonet, le 26 octobre 2009.

Biodiversité : le grand retour des naturalistes. Le Monde, 24 octobre 2009.

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20 octobre 2009

À lire sur Internet :

Après 133 ans d’éclipse, une libellule rare et menacée est redécouverte en France. Communiqué OPIE-FC, 20 octobre 2009.
[ La Déesse précieuse, Nehalennia speciosa (Odon. Cénagrionidé) ]

Des coléoptères mi-insectes mi-machines. BE Etats-Unis 180, 16 octobre 2009.

Drosophile, journal de sciences naturelles, servi sur abonnement, partiellement en ligne. Le numéro 1 comporte un dossier "La Mouche".

Sexualité débridée chez les drosophiles, par Cécile Dumas. Sciences et Avenir.com, 16 octobre 2009.
" Souvent schématisées comme les molécules du désir, les phéromones joueraient en fait un rôle de garde-fou dans le système de reproduction des mouches. "

Dégringolant

Comment les insectes font-ils pour escalader les objets à la surface lisse ? C’est grosso modo le sujet de recherche confié à Jan-Henning Dirks, doctorant à l’université de Cambridge, par ses deux professeurs encadrants, Christofer Clemente et Walter Federle. La réponse ? Les griffes ne suffisent pas. Ils produisent sous leurs tarses une émulsion, des gouttelettes d’eau dans une matrice lipidique, qui colle provisoirement à la surface du support, plus ou moins bien selon celle-ci.
Toute une série de produits sont à l’essai. Un beau jour, la préparation du polyimide destiné à la prochaine manip se passe mal. Mais, au lieu d’aller à la poubelle, il est proposé aux fourmis et blattes du labo. Qui patinent dessus lamentablement.
A l'examen, il s'avère qu'il retire les molécules d’eau de l’émulsion tarsale, où il ne reste que la graisse, glissante. Breveté, il est destiné à la protection contre les insectes grimpeurs. À la différence du fluon (forme liquide du téflon), qui remplit la même fonction dans les terrariums, il est aussi durable qu’une peinture.
D’après « Accident in Experiment Puts Insects on a Slippery Slope », par  Helena Zhu, Epoch Times, lu le 18 octobre 2009 à www.theepochtimes.com/
PS : ceci rappelle l’invention du Post-It, découlant d’une fournée ratée de colle à papier. Exemples de sérendipité.

Des nouvelles de la Monarchie

Le Monarque d’Amérique, Danaus plexippus (Lép. Nymphalidé) est un papillon remarquable par sa migration annuelle, accomplie par des individus de plusieurs générations successives. Les populations orientales alternent entre les prairies du Nord du continent – où les chenilles se nourrissent d’asclépiade – et des forêts de résineux au Mexique où les papillons hivernent accrochés en grappes aux branches.
L’asclépiade se raréfie (elle est en général considérée comme une mauvaise herbe), les pins aussi, abattus par des exploitants forestiers clandestins. Les autorités mexicaines ont réussi à limiter le grignotage de la réserve (13 500 ha) à 260 ha (contre 460 l’année précédente) ; elles s’emploient actuellement à abattre des arbres – au moins 100 ha.
En effet, en conséquence de l’absence de pluies au printemps, de nombreux sujets on souffert et ont été la proie de scolytes. Le moyen efficace pour détruire ces insectes est de badigeonner l’arbre avec du carbaryl – insecticide non sélectif, donc dangereux pour le papillon. Il ne reste que l’abattage, suivi de l’écorçage (les écorces sont soigneusement enterrées) et de l’enlèvement du bois. Un travail fastidieux à achever avant la fin d’octobre, date de l’arrivée du Monarque.
D’après « Mexico struggles to save monarch reserve from bark-beetle infestation », par Mark Stevenson, AP, lu le 16 octobre 2009 à www.wgntv.com
À (re)lire, notamment, l’Épingle de 2005 : « La monarchie bat de l’aile ».

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15 octobre 2009

À lire sur Internet :

Mémoire sociale chez les drosophiles, par J.I. Sciences-et-avenir.com, 14 octobre 2009.
" Grâce à une expérience originale des chercheurs du Cnrs ont pu constater que des interactions sociales positives existent chez les drosophiles : quand elles sont en groupe, ces mouches se souviennent mieux que lorsqu'elles sont isolées. "

Votre pare-brise peut aider la science ! Par Grégoire Macqueron, Futura-Sciences, 12 octobre 2009.
" Après une longue route, le pare-brise de la voiture se retrouve souvent constellé d'invertébrés écrasés. En grattant ces restes, serait-il possible de déterminer la biodiversité en insectes des régions traversées grâce à l'analyse de l'ADN ? Un article du Genome Research répond à cette question. C'est oui."
À relire l’Épingle « Mouchetures » du 3 juillet 2003.

La nuit, des insectes aident les agriculteurs...  Par Grégoire Macqueron, Futura-Sciences, 11 octobre 2009.
" Les scientifiques du Service de recherche agricole du Texas font des heures sup’ la nuit, dans les champs, pour traquer les insectes qui aident discrètement les agriculteurs à se débarrasser des ravageurs..."
[Helicoverpa zea, Spodoptera exigua, Lép. Noctuidés.]

Sonder la mémoire de l'abeille pour comprendre l'homme, par Paul Molga. Les Échos, 13 octobre 2009
" En observant les mécanismes du cerveau de l'abeille  avec des outils d'imagerie médicale, les scientifiques espèrent comprendre comment fonctionne  la mémoire humaine. "

L’insecte et le missile

Cela s’est passé le 31 août ; les militaires états-uniens viennent de le rendre public. Un insecte (un gros, est-il précisé) a endommagé un missile intercontinental (dépourvu de sa bombe nucléaire) de la base Minot (Dakota du Nord).
Il ne s’agit pas (encore) de l’exploit entomo-technologique d’un Zombiptère au service de la Guerre des étoiles.
Le missile n’était pas en vol mais fixé, en compagnie de 2 réservoirs de carburant, sur un semi-remorque qui cheminait sur une piste. Un insecte (indéterminé à ce jour) est rentré dans la cabine et s’est posé sur le chauffeur, lequel, en voulant le chasser, a précipité son camion dans un fossé.
Le 4 septembre, l’Armée de l’air a récupéré camion, fusée et carburant et s’est attelée à la tâche de calculer le coût de l’opération.
D’après « Military says bug distracted US missile driver », par James McPherson. AP, lu le 9 octobre 2009 à //enews.earthlink.net/
NDLR : je conseille vivement à l’US Air Force (et à tous les conducteurs) de ne pas s’énerver en présence d’un insecte dans l’habitacle, de s’arrêter (ou de pose l’hélico), d’observer l’intrus puis de l
’inviter gentiment à sortir.
Dernière Épingle sur les
d">Zombiptères 
PS : le 14 octobre, le commandant de la base et deux de ses subordonnés ont été "fired" (virés).

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11 octobre 2009

À lire sur Internet :

Introductions multiples de la chrysomèle des racines du maïs en Europe. INRA, 10 octobre 2009.
La présence de la Chrysomèle des racines du maïs (Diabrotica virgifera) en Europe est liée à de multiples introductions en provenance d'Amérique du Nord.
À (re)lire : " La Chrysomèle du maïs (Diabrotica virgifera LeConte) est en France, par Pierre Zagatti et Sylvie Derridj. Insectes n°127 (2002-4).

Mouches à cierge en Alsace: une église envahie par les insectes... LePost, 6 octobre 2009.
À (re)lire :  " La Mouche d'automne dans mon grenier ", par Alain Fraval, Insectes n° 126 (2002-3).

Des abeilles tueuses pas si terribles que ça ? Par Grégoire Macqueron, Futura-Sciences, 6 octobre 2009.
" En 1957, des abeilles africaines agressives ont été relâchées par erreur au Brésil. 17 ans plus tard, il apparaît que les abeilles africaines causeraient moins de dommages aux abeilles autochtones que les variations météorologiques et, même, augmenteraient la disponibilité de leur source de nourriture. "

L’effet papillons d’El Niño

Les contrées sud-américaines baignées par l’Océan pacifique connaissent une alternance d’années sèches et d’années pluvieuses. Ceci sous l’effet d’un courant côtier se manifestant peu après Noël (le courant de l’Enfant Jésus). Au Pérou, El Niño est synonyme d’année humide, donc faste pour les récoltes. Au Mexique et au Panama, il entraîne une sécheresse relative qui se traduit par une augmentation de la production de feuilles tendres par de nombreuses plantes des forêts côtières qui, elle-même déclenche la pullulation de chenilles.
C’est ce qu’on constaté Robert Srygley et son équipe (Smithsonian Tropical Research Institute), en suivant pendant 16 ans les migrations (d’ouest en est) des papillons du Piéridé Aphrissa statira.
Les auteurs présentent leur travail Global Change Biology, comme la première étude au long cours de l’effet du climat sur la dynamique des populations des insectes phytophages et particulièrement sur leurs migrations.
D’après « Panama butterfly migrations linked to El Niño, climate change », lu le 5 octobre 2009 à www.eurekalert.org
Photo du papillon 

Antenne aux rayons X

L’odorat du papillon mâle du Bombyx du mûrier met en œuvre une protéine spécifique logée dans des pores de ses antennes. Il lui permet de détecter des concentrations extrêmement faibles de la phéromone (« bombykol » qu’émet la femelle pour l’attirer. Cette protéine interagit avec la fibre nerveuse. Est-elle un vecteur de la molécule de bombykol ou ce dernier se lie-t-il avec elle ?
La question vient d’être tranchée par des entomophysiologiqtes britanniques (Rothamsted et université de Londres), grâce au rayonnement d’un synchrotron, utilisé dans la bande des rayons X. La protéine du mâle et le bombykol forment un complexe, qui excite la terminaison nerveuse.
L’odorat des insectes, extraordinairement fin et sensible, est intensivement étudié dans le but de perfectionner les moyens de lutte : appâts pour le piégeage de masse ou substances à diffuser pour mettre en œuvre la confusion sexuelle, empêchant les accouplements.
D’après « Protein reveals how insects smell », par Victoria Gill. BBC News, lu le 1er octobre 2009 à news.bbc.co.uk/

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30 septembre 2009

À lire sur Internet :

Les punaises des lits sont de retour, par Catherine Balle. Le Parisien, 30 septembre 2009.
A (re)lire : "Punaises !", par Alain  Fraval. Insectes  n°147.

Un charançon rarissime découvert dans les cavernes des glacis du Palais Princier. Le Podcast Journal, 28 septembre 2009.
" Un charançon aveugle du genre Troglorhynchus a pu être recueilli sous une pierre et identifié à une espèce décrite en 1895 sur un seul exemplaire trouvé à Nice, conservé au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, et jamais reprise depuis ! "

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26 septembre 2009

À lire sur Internet :

Deyrolle renaît de ses cendres, par Mattea Battaglia. Le Monde, 25 septembre 2009.
" [...] Le 25 septembre le fameux cabinet d'entomologie rouvre ses portes, et Deyrolle retrouve, intacte, sa magie. "

Des horloges biologiques au bout des antennes, par Cécile Dumas. NouvelObs.com, 25 septembre 2009.
" Une étude montre pour la première fois que les antennes des papillons monarques possèdent des horloges indispensables à l’orientation de ces insectes migrateurs. "

On comprend enfin pourquoi le criquet pèlerin vole si bien, par Jean-Luc Goudet. Futura-Sciences, 22 septembre 2009.
" Pourquoi les insectes volent-ils tellement mieux que nos avions ? Pendant longtemps, cette question est restée mystérieuse. Des caméras ultra-rapides et des modèles informatiques viennent de donner ue partie de l'explication. Avec leur souplesse, les ailes du criquet pèlerin assurent une portance une fois et demie supérieure à celle d'une aile rigide. "

Diversité et inventaire des papillons costaricains, par Sylvain Lefebvre & Marie-Anne Bertin. Notre-Planète.info, 18 septembre 2009.

L'étau se resserre autour des "tueurs" de l'abeille, par Gaëlle Dupont. Le Monde, 18 septembre 2009.

La manufacture des criquets

Les besoins des militaires en insectes sont considérables. On suit, dans cette rubrique, les progrès des Zombiptères, papillons branchés sur un ordinateur embarqué, insectes manipulés. On soit également surveiller l’évolution des insectes artificiels.
Loin des univers de la pêche, de la création artistique ou de la bijouterie, ces robots animés ont pour fonction première d’espionner. Ils doivent être petits (pas plus de 10 g, pas plus de 7 cm d’envergure), agiles et endurants en vol, et télécommandés. Et autant que possible pas trop coûteux.
On travaille sur les matériaux et sur les batteries. Des progrès décisifs sont attendus d’une meilleure connaissance du vol des insectes volants. On n’en est plus (depuis peu d’années) aux conclusions de Wilhelm Hoff qui avait calculé, en 1919, qu’un bourdon chargé de pollen était incapable de décoller et voler. On a repéré que la torsion des ailes à chaque battement crée des vortex à leur bord qui jouent un rôle capital dans la sustentation, un phénomène inconnu en aéronautique.
À l’université d’Oxford (Royaume-Uni), des individus de Criquet pèlerin, Schistocerca gregaria (Orth. Acrididé) ont été placés dans un tunnel aérodynamique où des caméras à très haute fréquence d’images enregistrent les mouvements des ailes et l’écoulement de l’air, marqué par une fumée colorée. Il en ressort que la disposition des nervures, leur relief et les différentes textures de surface ont une grande part dans les performances de l’insecte. Les données accumulées ont permis de construire un modèle informatique de l’aile, à partir duquel on travaille à usiner une aile artificielle, en ne retenant que les caractéristiques importantes.
Les entomoaérodynamiciens imaginent pour leurs futures créatures la possibilité d’un emploi dans le civil : « imaginez-vous dans votre salon en train de jouer à un combat aérien avec deux libellules télécommandées ».
D’après, entre autres, « Locust flight simulator helps robot insects evolve », par Paul Marks. NewScientist.com, lu le 23 septembre 2009 à www.newscientist.com/
Images des écoulements de l’air modélisé (à gauche) et autour de l’aile du criquet (à droite) 
Le plus petit aéronef capable de vol stationnaire, dévoilé en août 2009 : vidéo.

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9 septembre 2009

À lire sur Internet :

Pestival,  un Art et insectes sous forme d'exposition, à Londres, du 3 au 6 septembre 2009. Site officiel (en anglais).

Sur les traces d’un charançon disparu, par Mathieu Grousson. Le Journal du CNRS, 5 septembre 2009.
[Pachnobium dreuxi, Col. Curculionidé]

Une nouvelle fourmi existe, et elle est suisse ! par Frédéric Rein. Le Matin Dimanche5 septembre 2009.
"Cette nouvelle espèce (ici, une jeune reine) ressemble trait pour trait aux autres fourmis des bois. Seul son ADN la différencie."
C'est en préparant sa thèse qu'un jeunebiologiste tessinois a mis au jour, dans le Parc national suisse (GR), Formica helvetica, telle qu'elle devrait être baptisée. Cette fourmi des bois n'avait encore jamais été identifiée nulle part sur la planète. Une découverte exceptionnelle qui met en émoi les entomologistes."

Des insectes pourraient remplacer les souris de laboratoire. Le Monde, 9 septembre 2009.

Détournement d’abeilles
 
Le Flétrissement bactérien de la banane, apparu en Éthiopie il y a une décennie, s’est répandu rapidement en Afrique sub-saharienne. Le plant infecté meurt au bout d’un mois, les régimes pourrissent. La maladie affecte toutes les sortes de banane, les cultures vivrières comme celles de rente et affecte gravement l’économie des zones rurales, les rendements pouvant chuter de 70 à 90%.
Des entomologistes ougandais étudient la transmission de l’agent pathogène, Xanthomonas campestris pv musacearum. En plus des outils des cultivateurs, des insectes nectarivores propagent la maladie en allant de fleur en fleur. Les plus fréquents sont Plebeina denotii – et deux autres abeilles sans dard - (Hym. Apidés), des Diptères Drosophilidés et Chloropidés, des Coléoptères et des fourmis.
L’ablation des fleurs mâles réduit la transmission sans l’annuler, car elle se fait aussi (mais moins efficacement) par les fleurs femelles, pourtant plus visitées par les insectes. Et cette opération fait chuter les récoltes de miel, l’Abeille domestique, autre visiteur des fleurs de bananier, n’ayant dans ces milieux guère d’autre provende.
Toutefois, si des palmiers à huile sont à proximité, les abeilles s’y ravitaillent. D’autres plantes sont recherchées qu’on planterait près des bananeraies pour détourner les insectes auxiliaires des bananiers.
D’après, entre autres, « La banane africaine menacée, les chercheurs au secours », par Emmanuel S. Tachin. Doc. Audio, synopsis lu à http://www.iita.org/

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26 août 2009

À lire sur Internet :

Disparitions massives d’abeilles : la traduction des gènes en cause, par Céciel Dumas. NouvelObs.com, 25 août 2009.
" Les mécanismes de fabrication des protéines à partir de l’ADN seraient perturbés chez les abeilles victimes du syndrome d’effondrement des colonies."

Un gène d'origan pour protéger le maïs. Swissinfo.ch, 6 août 2009
" Quand un insecte attaque ses racines, le maïs «appelle» normalement un ver qui vient manger l'intrus. Et si la plante a perdu cette faculté, on peut la lui rendre en lui « greffant » un gène d'origan. Technique mise au point entre Neuchâtel et Iéna, en Allemagne. "

Dans La Lettre du DSF n° 38 :
Leptoglossus occidentalis (Hém. Coréidé), punaise des graines de conifères
Spulerina simploniella (Lép. Gracillariidé), mineuse de l'écorce du châtaignier
Anoplophora glabripennis (Col. Cérambycidé), capricorne asiatique, sur érable et peuplier

La Chrysomèle, une menace sur le maïs en France, par Lucie Lecocq et Hervé Morin. Le Monde, 17 août 2009.
À (re)lire : "La Chrysomèle du maïs est en France (Diabrotica virgifera), par Pierre Zagatti et Sylvie Deridj. Insectes n°  127, 2002(4).  

Horloge de la mort

La chronopharmacologie étudie l’heure à laquelle tel médicament, administré de telle façon, est le plus efficace (ou le moins nocif). Appliquée à la drosophile, une discipline analogue (la « chronotoxicologie » ?) détermine quand appliquer un insecticide pour la tuer avec la dose la plus faible possible. Ainsi, d’après les récentes expériences de Jadwiga Giebultowicz et coll. (université de l’Orégon, États-Unis), la droso détoxifie bien mieux (il faut doubler, voire tripler la dose) le propoxur et le fipronil au milieu de la journée qu’aux crépuscules et durant la nuit. Un résultat qui est loin d’être aussi net avec la deltaméthrine ou le malathion.
Pour un traitement optimal, en termes de létalité, de prévention de l’apparition de résistance et de limitation de la quantité épandue, il faudrait appliquer l’insecticide de nuit.
Mais la drosophile est rarement la cible et l’intérêt de prendre en compte les variations circadiennes d’efficacité doit être établi sur des couples matière active/ravageur plus proches de la réalité de la défense des végétaux.
Il reste aussi à étudier plus précisément l’effet des gènes qui contrôlent les variations d’activité des insectes le long du nycthémère (« horloge interne ») sur le métabolisme des xénobiotiques – un mécanisme développé pour contourner les défenses chimiques des plantes.
D’après « Biological clocks of insects could lead to more effective pest control », lu le 12 août 2009 à www.eurekalert.org

Charançonnage

L’émirat de Barhein, qu’on a surnommé Umm Al Million Nakhla (la mère d’un million de palmiers), possède deux types de palmiers. Il s’agit, d’une part, d'ensembles insulaires balnéo-touristico-résidentiels et touristiques de luxe en forme de palmiers (vus du ciel), en projet.
Il s’agit, d’autre part de 600 000 sujets de Phoenix dactylifera (dattier), dont la survie est menacée par le Charançon rouge, Rhynchophorus ferrugineus (Col. Curculionidé).
C'est un envahisseur arrivé dans les années 1990, qui s’est répandu partout. C’est un ravageur discret mais fatal, qu’on ne peut détecter qu’au prix de 5 à 7 minutes d’examen minutieux. Un programme d’inspection et de sauvetage de tous les arbres est en cours. La règle est de traiter si moins du tiers du sujet est atteint, et de le détruire au-delà. Pour éliminer les palmiers condamnés, le feu déplait beaucoup aux gens, l’enfouissement attire les termites…
D’après « Insects killing Bahrain's palms », par Maha Ashour. Gulf Daily News, 23 août 2009, lu à www.gulf-daily-news.com/
À (re)lire : Le délectable tueur de palmiers, par Alain Fraval. Insectes n° 146, 2007(1)

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5 août 2009

À lire sur Internet :

Le répulsif antimoustique le plus utilisé a des effets neurotoxiques indésirables, par Paul Benkimoun. Le Monde, 5 août 2009.
[DEET]

à (re)lire, l’épingle " Entomologie militaire ", par Alain Fraval, Insectes n° 140 (2006 - 1).

Maladie du sommeil : les tsétsé contre-attaquent dans les villes. IRD, juin 2009.
[Glossina palpalis, Dip. Glossinidé]

Seringue volante

Le Sphinx du tabac, Manduca sexta (Lép. Sphingidé) a été souvent épinglé ici même, savamment étiqueté Zombiptera Manipulae. Il est gros, grand (10 cm d’envergure), costaud, facile à élever, endurant au vol et ne crie pas quand on l’opère à vif (au stade chrysalide) pour lui implanter divers instruments destinés à contrôler ses trajets et à recueillir des données. Il est l’espoir des militaires (pour espionner) et des secouristes (pour détecter).
Aux dernières nouvelles, en provenance du labo de David Erickson (université Cornell), on vient de réussir la première implantation d’une micro-seringue télécommandée fonctionnelle. Celle-ci n’est pas (encore ?) destinée à piquer un ennemi, mais à injecter dans le papillon un paralysant pour le faire se poser et repartir au bout d’un temps défini (jusqu’à 2 heures). Le produit le plus intéressant – trouvé à l’issue d’essais de substances diverses, dont des insecticides – est un venin d’araignée. La matière active est le GABA, acide gamma-aminobutyrique, un neurotransmetteur.
Avec deux micro-seringues, une pour chaque aile antérieure, on pense pouvoir commander au papillon instrumenté des virages et autres figures aériennes.
D’après, entre autres, « Hacking a remote-controlled moth with insect venom », par Chris Lee. Ars Technica, lu le 2 août 2009 à //arstechnica.com/
Photo d'un papillon équipé.

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23 juillet 2009

À lire sur Internet :

Papillons et chauves souris : quand leurs relations se brouillent, par CD. NouvelObs.com, 20 juillet 2009.
"Des papillons seraient-ils capables de brouiller les sonars des chauves-souris? C’est l’hypothèse défendue par une nouvelle étude sur les stratégies de défense de certains papillons."
[Bertholdia trigona, Lép. Arctiidé, l'Écaille brouilleuse ???]
À (re)lire : Les moyens de défense des papillons nocturnes contre les chauves-souris insectivores (par Johanne Gouaillier) Insectes n° 151 (2008-4), 

L’appétit de la guêpe

Espèce nord-américaine, la Guêpe de l’Ouest, Vespula pensylvanica (Hym. Vespidé), est arrivée à Hawaï (États-Unis) il y a 30 ans avec un lot de sapins de Noël. Cet envahisseur carnivore (croissance des larves) et nectarivore (énergie des adultes) met en danger nombre d’espèces d’insectes et d’arachnides autochtones, en les dévorant et/ou en les privant de ressources.
Sous le climat doux d’Hawaï, des nids survivent à l’hiver et grossissent. Habituellement de la taille d’un ballon de football, ils atteignent celle d’une automobile (américaine), hébergeant jusqu’à 600 000 individus (contre quelques milliers).
En 2006 et l’année suivante, à l’automne, Erin Wilson (de l’université de San Diego), et ses collaborateurs ont analysé les prises alimentaires – arrachées à leurs mandibules - de quelque 500 guêpes rentrant dans 10 nids différents choisis dans 2 parcs nationaux, l’un à Hawaï même, l’autre à Maui. L’examen des proies, souvent des fragments, a été complété par la détermination de leur ADN.
La Guêpe de l’ouest est charognarde (geckos et pétrels, entre autres) pour un petit tiers de ses récoltes. Le reste est constitué de proies vivantes : araignées, criquets et sauterelles, psoques, chenilles, abeilles masquées (Hylaeus)… et Abeille domestique (autre Hyménoptère introduit).
La voracité de cette espèce est confirmée par des dénombrements d’arthropodes avant et après destruction des nids : l’effectif d’araignées augmente de 36% et celui des chenilles de 86%.
On a bien essayé d’éliminer l’envahisseuse. Le meilleur piège : des boulettes de thon pour chat farcies au diazinon micro-encapsulé disposées dans des récipients transparents. De la marque Figaro, les boulettes.
D’après, notamment, « New Life Histories Emerge For Invasive Wasp », redOrbit, lu le 21 juillet 2009 à www.redorbit.com/
À (re)lire, l’Épingle « La fièvre de la découverte » de 2008.  

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15 juillet 2009

À lire sur Internet :

OGM : résistance croisée inattendue chez une chenille de papillon, par Cécile Dumas. Nouvel0bs.com, 7 juillet 2009.
" Des plantes transgéniques produisant deux toxines pour lutter contre des insectes ravageurs sont-elles protégées à long terme contre leurs attaques ? "
Fourmis : l'odeur de trop, par Isoline Fontaine. Le Journal du CNRS, 8 juillet 2009.

Un agent de lutte biologique devenu tueur en série, par Gil Rivière-Wekstein. Agriculture et environnement. 8 juillet 2009.
[Coccinelle asiatique, Harmonya axyridis (Col. Coccinellidé)]

Papillon branché

Depuis une trentaine d’années, le professeur tokïoite Ryohei Kanzaki, du Centre pour les science et technologie avancées, travaille sur le cerveau des insectes. Avec 100 000 neurones, ce dernier est un organe simple sur lequel on peut expérimenter à loisir. Le cerveau humain, pour mémoire, compte 100 milliards de cellules nerveuses.
En attendant, c’est le Bombyx du mûrier (Ver à soie) mâle adulte qui est mis à contribution. Ce papillon est capable de s’orienter vers une source lointaine de phéromone de rapprochement des sexes émise par la femelle. R. Kanzaki est parvenu, par génie génétique, à remplacer le stimulus naturel par la lumière, avec la même réaction.
Un papillon est fixé au dessus d’une boule (trackball) dans un petit véhicule (photor
ici). Avec ses pattes, il meut la boule, qui commande la direction de l’engin, de façon à se diriger vers la source de l’odeur attractive. Il s’adapte même aux aléas sur la piste. 
La tête du papillon décapité (photo ) fait de même, pour peu qu’on ait branché les nerfs qui commandent les muscles sur des interfaces qui pilotent la machine. Cela fait penser au cerveau dans le bocal de la science fiction.
Avec d’autres techniques (dont l’imagerie en 3 dimensions), R. Kanzaki et son équipe sont parvenus à dresser une base de données sur 1 200 neurones.
Les buts de ces recherches : construire un insecte artificiel pour la recherche de substances et aussi, mais  savoir réparer, sur le système nerveux de l’Homme, des connexions coupées par des accidents.
D’après « Japanese scientists aim to create robot-insects », par Miwa Suzuki. Dépêche AFP, lue le 13 juillet 2009 à www.google.com/hostednews/afp/

Biscuit de ver blanc

Organisée par Microsoft, l’Imagine Cup met en compétition 300 000 étudiants en technologie de 100 pays. Le thème de cette année : « Imaginez un monde où la technologie nous aide à répondre aux enjeux les plus cruciaux de notre société ». Le jury a proclamé les résultats au Caire le 8 juillet 2009. Les lauréats du prix de « développement embarqué », doté de 25 000 $ sont 3 Coréens, constituant l’équipe « Wafree ».
Leur chef d’œuvre : une machine pour élever des larves de Coléoptères Lucanidés. L’engin, muni d’une informatique embarquée conséquente, est quasi automatique. Aucune connaissance en entomologie n’est requise pour le faire fonctionner. Par exemple, ce sont des détecteurs de mouvement (caméras et logiciel ad hoc) qui avertissent d’une baisse d’activité des insectes, symptôme possible d’un problème. Si besoin est, l’alerte est transmise, via le réseau de téléphonie mobile, à un expert distant qui indique quoi faire au surveillant.
L’installation est destinée aux contrées reculées d’Afrique où il y a pénurie de ressources alimentaires et techniques. Les vers blancs sont en effet destinés à la pâtisserie. Des petits gâteaux produits selon ce procédé ont été distribués à des petits
Gabonnais, qui les ont trouvés excellents.
D’après « Bugs prove a winner for embedded students », par Colin Holland. Power Management, lu le 7 juillet 2009 à www.powermanagementdesignline.com
Image de la machine 

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juillet 2009

Les insectes s’améliorent

Rappel : un zombi (dans la légende) obéit aveuglément à son sorcier de maître (qui l’a drogué) ; il s’échine dans une plantation, gratuitement ; un Zombiptère est un insecte sans volonté autre que celle de son militaire de maître (qui l’a instrumenté et le télécommande) ; il patrouille à sa place et sans solde. Voici les dernières nouvelles de cet ordre nouveau.
Le Pentagone (ministère états-unien de la défense) fait travailler sous contrat des chercheurs de la fi rme Agiltron (technologies pointues) sur le développement d’un papillon capable de détecter et de reconnaître des gaz de combat, grâce à un collecteur électrostatique, un analyseur et un « traducteur ». Ce dernier sera constitué d’effecteurs électromécaniques agissant sur des muscles du papillon renifl eur, déclenchant des tics ou des convulsions, repérables par le militaire (aidé d’une caméra et d’un logiciel de reconnaissance). Ce qui donnera quelque chose comme : gaz moutarde, j’agite l’antenne gauche ; sarin, je tremble de la trompe (mais organophosphoré, je tombe raide...).
Autre défi , mené en parallèle : mettre au point une pile à combustible qui fournisse 50 à 100 fois plus d’énergie électrique que les systèmes actuels, ceci même quand l’insecte est immobile
(Voir « Du jus dans les 6 pattes »,  Insectes n°152).
Enfin, on n’est pas au XXIe siècle pour rien et le Pentagone attribue des crédits à deux programmes pour installer un réseau social entomo.
À savoir un système de récepteurs et d’émetteurs capable de transmettre un signal sonore – une stridulation d’un insecte naturellement
stridulant – d’individu à individu, jusqu’au militaire en bout de chaîne (aidé d’un micro et d’un logiciel ad hoc). La finalité de ce Twitter des
Zombiptères est mal déchiffrable.
NB : un Zombiptère normal ressemble à un Sphinx du tabac (Manduca sexta) adulte, avec quelques bricoles sur le dos (on les lui a greffées
au stade nymphal). Attention à ne pas l’attirer dans un piège ni à le prendre au filet : bien pire que perturbation d’une espèce protégée, il y a
là atteinte à la sécurité des États-Unis (direction Guantanamo, il y a peu…)
.

Sosies

Les cycloses sont des araignées qui attachent à leur toile orbitèle des restes de proies, leurs exuvies et des cocons (sacs ovigères), disposés en une fi le verticale le long du stabilimentum. Ces « décorations » se sont vues attribuer le rôle de camoufl age, de signal pour les oiseaux ou d’appât pour les proies.
Chez Cyclosa mulmeinensis (Aranéidé extrême-oriental), ces pendentifs sont de la forme et de la taille de l’araignée qui les a construits : des sosies disposés pour tromper un agresseur ? 
Sur l’Île aux orchidées, à 90 km au large de Taiwan, Ling Tseng et I-Min Tso (université Tunghai) ont passé plusieurs saisons à observer cette espèce. D’après leurs mesures, les fausses cycloses, pourtant grossièrement ressemblantes, reflètent la lumière exactement comme la vraie. Une guêpe (à la vue basse) s’y tromperait. L’araignée accompagnée de ses mannequins sont très apparents dans le paysage : l’ensemble devrait plutôt attirer les prédateurs. La
surveillance vidéo de toiles « décorées » de 2 sosies ou plus a montré qu’elles étaient deux fois plus attaquées – mais que ces attaques ont porté dans la plupart des cas sur les leurres, l’araignée ayant pu échapper au dernier moment. Profitant de la confusion ? 
D’après « Cyclosa mulmeinensis : a spider that builds copies of itself », par Jacob Aron. Just a theory, lu le 7 juillet 2009 à //justatheory.co.uk/


5 juillet 2009

À lire sur Internet :

Invasion de chenilles. « Un phénomène inquiétant » [Video]. Le Télégramme, 1er juillet 2009.
[Belle Dame, Vanessa cardui, Lép. Nymphalidé]

À voir sur Internet :

Une fourmi dans tous ses détails. Nano GigaPan- Changing the Way You See., 1er juillet 2009.

La Fourmi du Monde

De la Fourmi d’Argentine, Linepithema humile (Hym. Myrmiciné), on connaît 3 grandes colonies : l’une s’étend sur 6 000 km au bord septentrional de la Méditerranée, une autre sur 900 km en Californie et la dernière est située au Japon, sur la côte ouest. Les individus d’une colonie se reconnaissent et se tolèrent entre eux alors qu’ils agressent tout « étranger », d’une autre colonie.
Conduite par Eiriki Sunamura (université deTokyo) une équipe de myrmécologues vient d’établir que ces 3 ensembles n’en font qu’un : les fourmis d’Argentine américaines, européennes et japonaises portent la même signature chimique sur leur cuticule : on est en présence d’une unique méga-colonie.
Des confrontation organisées entre individus, il ressort que celle-ci est distincte de 2 « petites » colonies, une vivant en Catalogne, l’autre près de Kobé au Japon.
La méga-colonie de cette fourmi originaire d’Amérique du Sud a été créée par l’homme et ne perdure que parce qu’il l’entretient, en transportant sans arrêt des fourmis d’un continent à l’autre.
D’après «Ant mega-colony takes over world », par Matt Walker. BBC, lu le 1er juillet 2009 à //news.bbc.co.uk/

Chiens empoisonneurs

L’acide nodulisporique, extrait d’un champignon (Nodulisporium sp.) parasite de plantes, est connu pour ses propriétés antihelminthiques et insecticides, contre les parasites des animaux domestiques. Peter Meinke, des laboratories Merck, a mis au point une formulation qui épargnerait aux maîtres des chiens et chats persécutés par les puces et les tiques d’appliquer des lotions (à base d’organophosphorés ou de pyréthrinoïdes) sur leur pelage. Il leur suffira de faire avaler à leur compagnon une pilule (ou une solution buvable) chaque mois. L’ectoparasite hématophage est empoisonné au premier repas de sang canin ou félin.
Le médicament est actuellement examiné par l’Agence de protection de l’environnement états-unienne, qui pourra en interdire la commercialisation s’il s’avère, entre autres, dangereux pour les insectes coprophages.
D’après « Monthly pet pill could kill fleas, ticks », par Randy Dotinga. 19ActionNews.com, lu le 2 juillet 2009 à www.woio.com/

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26 juin 2009

À lire sur Internet :

Le déclin des abeilles, un casse-tête pour la recherche. INRA Magazine n°9, 18 juin 2009.
" Parmi 20 000 espèces d’abeilles présentes dans le monde, Apis mellifera est la plus répandue et celle que l’on connaît le mieux.  Mais, comme ses cousines sauvages, elle est menacée de déclin. Evaluer ce phénomène, en comprendre les causes s’apparente à un vrai casse-tête pour la recherche et un enjeu pour nos sociétés dont l’alimentation dépend pour une bonne partie de la pollinisation des plantes à fleurs."
Dossier en 3 parties :
- Les abeilles, super-pollinisatrices... ; - Causes possibles du déclin ; - Réflexions sur une crise.

Un inventeur chinois viens au secours d'Obama suite au scandale de la mouche. Chine Informations, 25 juin 2009.

Les bourdons transportent des produits de contrôle biologique jusqu’aux ravageurs, par EduTransfer Design Associates and Haywire Creative. Farmcentre.com, 22 juin 2009.
Beauveria bassiana / Aleurode des serres, thrips, Puceron vert du pêcher, Punaise terne.

De la terre contre les insectes, par Fabien Fournie. Le Figaro, 16 juin 2009.
"Arvel, spécialisée dans la commercialisation d'argile, propose aux exploitants d'oliviers un procédé naturel qui remplace un insecticide dangereux. Anticipant son interdiction prochaine."
[kaolinite / Bactrocera (Dacus) oleae, Dip. Téphritidé]

Papillons cherchent fourmis-sitters, par Marie Gombeaud. Sciences-et-Avenir.com, 16 juin 2009.
"En Angleterre, les amateurs de papillons peuvent de nouveau admirer les ailes bleues de l’azuré du serpolet, qui avait disparu. Ce programme de sauvetage n’aurait pas réussi sans les fourmis…"
[Azuré du serpollet, Maculinea arion, Lép. Lycénidé]

Ver composteur vert

L’huile de palme a de nombreux usages alimentaires et industriels. Les sinistres et plantations du Palmier à huile Elaeis guineensis (Arécacée originaire d’Afrique de l’Ouest), entomologiquement désertes, se développent en Asie du Sud-Est au détriment, très souvent, de la forêt tropicale et de ses habitants. Autre inconvénient, le tourteau, résidu de pression de matière fibreuse, se décompose très difficilement.
Pour venir à bout de ce sous-produit, l’Institut pour la recherche et le développement (IRD), a mis au point un procédé de bioconversion. Grâce à un ver, le sous-produit est composté et converti d’une part en provende pour poissons (les larves ayant achevé leur développement) et d’autre part en engrais pour l’horticulture (les excréments de ces larves). Le tourteau est préalablement humecté pour déclencher sa fermentation.
L’agent convertisseur est la larve d’une hermétie, Hermetia illucens (Dip. Stratiomyiidé), présente dans les lambeaux de forêt subsistants.
Originaire d’Amérique (intertropicale, tempérée chaude), elle y est connue sous le nom de black soldier fly (mouche soldat noire*), fréquentant les matières en décomposition et, accessoirement, les terrariums (le « phoenix worm », presque 2 cm de long, plein de calcium, est excellent pour les reptiles). Les adultes n’ont pas de pièces buccales. On peut confondre ces mouches avec la guêpe maçonne « facteur d’orgue », Trypoxylon politum (Hym. Crabronidé) chasseuse d’araignées. La ressemblance est étonnante, l’imago de l’hermétie présente même deux « fenêtres » transparentes à la base de l’abdomen (par ailleurs occupé par des sacs aériens) qui lui donnent la taille de guêpe de son modèle.
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H. illucens est désormais cosmopolite, la Seconde Guerre mondiale ayant beaucoup fait pour son expansion. En France, il est présent dans le Sud, depuis son introduction en 1951, à Toulon. Il envahit parfois les composts domestiques, reléguant les lombrics dans les couches profondes : des internautes s’échangent des recettes (poudre à fourmis…) pour s’en débarrasser !
D’après, entre autres : « L'IRD met au point un procédé vertueux de valorisation des déchets végétaux issus de l'huile de palme », lu le 12 janvier 2009 à
www.actu-environnement.co
* Le nom de genre Stratiomys puis celui de la famille ont été forgés sur le mot grec stratiotes, soldat, en raison des vives couleurs de ces mouches.

Du jus dans les 6 pattes

La mise au point d’insectes vivants télécommandés – pour en faire surtout de petits espions furtifs – progresse. Chacune des étapes marquantes de l’évolution des représentants de l’ordre (militaire) des Zombiptères est épinglée dans cette rubrique (en respectant le secret défense). Au gré des impulsions électriques que délivrent à ses muscles des électrodes reliées à un récepteur radio, l’insecte avance, recule, tourne, vole, se pose… sous l’œil ravi des techniciens (qui les appellent cyborg insects) et les sarcasmes de pas mal d’entomologistes.
C’est aussi rigolo qu’une petite bagnole radiocommandée, en miniature et, comme elle, ça bouffe du courant. Branché par le moyen d’un double fil d’alimentation, le Zombiptère n’intéresse pas l’Armée ; muni des plus petites batteries existantes, il n’obéit que durant quelques minutes.
D’où l’idée de Keisuke Morishima, de l’université d’Agriculture et de Technologie de Tokyo (Japon), de faire produire l’énergie électrique nécessaire par l’insecte lui-même. Une Blatte souffleuse de Magadascar (voir NB 1) a eu l’honneur de la première marche d’essai, des fibres piézoélectriques collées à ses 6 pattes.
Il en ressort qu’harnachée d’une centaine de fibres de 4 cm de long et de 200 microns de section – une fibre produit 10 mV -, la blatte est capable de fournir le courant nécessaire au fonctionnement de l’appareillage d’asservissement collé sur son dos.
Reste à en assurer la constance et la régularité. Grâce à une batterie rechargeable ? En ordonnant à l’esclave de piétiner sur place entre deux trajets ?
D'après " Cyborg cockroaches could power own electric 'brains' ", par
David Robson. NewScientist, lu le 30 décembre 2008 à www.newscientist.com/
NB 1 : on peut se procurer des Blattes souffleuses de Madagascar avec leur
fiche d’élevage à l’OPIE
NB 2 : ni l’OPIE, ni EDF ne rachètent l’électricité éventuellement produite.

À quoi leur servent les ailes postérieures ?

Deux entomologistes états-uniens, Benjamin Jantzen et homas Eisner (de Carnegie Mellon et de l’université Cornell) se sont posé les premiers cette question et ont expérimenté. Munis d’une paire de ciseaux, ils ont pratiqué leur ablation sur des papillons de Bombyx disparate (Lymantria dispar, Lymantriidé - mâles) et de Piéride de la rave, Pieris rapae (Piéridé). Puis ils les ont lâchés, ainsi que des individus non modifiés, dans une cage, sous la surveillance de caméras.
L’analyse des trajets de vol des papillons diptères – à la surface alaire réduite de pas loin de la moitié – révèle que leur comportement est très peu modifié : ils effectuent toutes les figures habituelles, un peu moins vite toutefois ; le rayon minimum de virage est inchangé.
Ils sont toutefois incapables d’un brusque écart, moyen d’échapper à une chauve souris et, chez les papillons de nuit, les ailes postérieures auraient essentiellement pour avantage d’autoriser des manœuvres d’esquive.
Dans le cas des papillons de jour, elles augmenteraient la surface d’affichage de signes et de couleurs aposématiques.
D’après « Schmetterlinge fliegen auch mit halber Flügelzahl ». Der Spiegel, 12 janvier 2009, lu à www.spiegel.de/
Article source : « Hindwings are unnecessary for flight but essential for execution of normal evasive flight in Lepidoptera ». PNAS 2008 105:16636-16640 - doi:10.1073/pnas.0807223105

À (re)lire : « Les moyens de défense des papillons nocturnes contre les chauves-souris insectivores », par Johanne Gouaillier. Insectes n°151

Ces 3 Épingles sont parues dans Insectes n°152, 1er tr. 2009

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14 juin 2009

Une surface adhésive aide les abeilles lors de leur course au nectar. Cordis, 9 juin 2009.

À noter :

10e Congrès international sur les Orthoptères , du 21 au 25 juin 2009, à Antalya (Turquie).  
Contact : michel.lecoq@cirad.fr ; site du colloque.

Au Muséum national d'histoire naturelle, à Paris : Tête à tête avec les insectes
Du 9 juin à octobre sur les grilles de l'École de botanique et du Jardin écologique. Accès libre.
Une longue galerie de portraits : 72 grands panneaux, parcourant les principaux ordres et montrant les adaptations (année Darwin). Par Philippe Blanchot (photo), Claire Villemant (texte) et Gilbert Hodebert (dessin).

Et aussi (rappel) : le Jardin des Papillons dans le Carré Decaisnes de la perspective et le parcours des butineuses dans les parterres de la perspective et à l'École de botanique.

Le bleuet au péril de la mouche et de l’abeille

Les exploitants québécois des bleuetières – zones de sous-bois aménagés où poussent les bleuets, Vaccinium angustifolium et Vaccinium myrtilloides, s’inquiètent. La Mouche du bleuet, Rhagoletis mendax (Dip. Téphritidé) s’étend. Le ravageur, univoltin, passe l’hiver à l’état nymphal dans le sol. Les femelles pondent à l’époque dès les premiers fruits mûrs (en juillet) et les asticots s'y développent en creusant des galeries : la récolte est partiellement ou entièrement détruite. Le seul moyen de lutte disponible est l’application d’insecticides.
Or, ces traitements sont interdits en forêt, depuis qu’en 1969 les forestiers canadiens ont abandonné le DTT pour le fénitrothion pour lutter contre la Tordeuse de l’épinette (Choristoneura fumiferana) et qu’il s’en est suivi un grave déclin de la production de bleuets.
Car ce faisant, ils avaient massacré les pollinisateurs, indispensables à cette culture. Une action énergique des producteurs devant les tribunaux a amené une révision des pratiques des forestiers et alerté, bien au-delà des frontières du Canada, sur l’importance des pollinisateurs.
Or, les Hyménoptères et Diptères présents naturellement autour des bleuets sont insuffisants pour garantir une bonne récolte. On fait donc venir en masse des auxiliaires : Abeille domestique (Apis mellifera), Bourdon fébrile (Bombus impatiens) et Abeille découpeuse (Megachile rotundata).
Ce qui risque fort d’accélérer la contamination par la Mouche du bleuet des zones encore indemnes. Les pupes peuvent en effet être facilement transportées avec le matériel apicole (palettes, etc.) accompagnant les colonies d’Abeilles en mission de fécondation.
D’après, entre autres, « Un insecte redouté » ; Radio Canada, lu le 7 juin 2009 à www.radio-canada.ca/
PS : Rhagoletis mendax est une espèce jumelle de R. pomonella, la Mouche de la pomme.
PPS : bleuet = myrtille.


Magique ?

L’acide jasmonique est une hormone des plantes qui intervient dans la réaction de celles-ci vis-à-vis d’insectes et d’acariens phytophages en activant les protéines de défense. Appliqué sur les feuilles, il réduit effectivement l’attaque des déprédateurs mais affecte la croissance du végétal.
Des essais d’enrobage de semences menés à l’université de Lancaster (Royaume-Uni) ont montré des réductions importantes des dégâts de déprédateurs : 80% pour les araignées rouges (acariens Tétranychidés) sur tomate ; 70% pour les pucerons sur poivron et 38% dans le cas de chenilles sur maïs. La firme phytosanitaire états-unienne Becker Underwood, après expérimentations en plein champ, a acquis l’exclusivité mondiale de la commercialisation du produit – qui vient d’être homologué.
L’acide jasmonique possède les propriétés pratiques des enrobages (moindre coût d’application pour une protection durable) ; il jouit en plus d’une image de produit naturel.
Chez Becker Underwood, on parle déjà de la nouvelle technologie qui augmentera l’offre alimentaire sur la Planète. Les entomologistes de Lancaster, quant à eux, cherche à comprendre comment il agit exactement.
D’après « Natural seed treatment could drastically cut pesticide use ». RxPG News, lu le 8 juin 2009 à www.rxpgnews.com/

Le moustique des bois résiste au moustique des pneus

Une histoire de Diptères culiciformes et de santé publique.
En Amérique du Nord, Ochlerotatus (Anopheles) triseriatus (Culicidé), indigène, qui pond dans les phytotelmates, particulièrement les creux d’arbres feuillus, subit la concurrence d’un envahisseur, le Moustique tigré, Aedes albopictus (même famille), un immigrant asiatique arrivé au Texas en 1985 dans un chargement de pneus. Ce dernier, devenu cosmopolite, vecteur notamment de la dengue, est l’objet de toutes les attentions des entomologistes chercheurs en écologie des invasions.
Les deux espèces, aux niches écologiques larvaires identiques, cohabitent.
Grâce à un troisième moucheron, Corethrella appendiculata (Corethrellidé), dont les larves carnassières ont un appétit plus grand pour les larves du Moustique tigré que pour celles du Moustique des bois qui nagent dans les mêmes collections d’eau mais qui sont de taille moindre.
D’après, entre autres, « Mosquito Larvae Compete For Resources ». RedOrbit, lu le 4 juin 2009 à www.redorbit.com/news/
Photo de la larve de Corethrella 
Dessin d’un mâle

PS : les grenouilles (du genre Hyla) tremperaient-elles dans cette affaire ? Ce sont elles qui nourrissent, de leur sang,  les femelles adultes du culiciphage et qui les attirent par leurs coassements (ceux des mâles) perçus par l’organe de Johnston.
PPS : les Corethrellidés sont une toute petite famille (2 genres) proche de nos Chaoboridés.
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Trouvé sur la Toile

Bruce Walsh est agronome, au service de l’université de l’Arizona (États-Unis). Comme violon d’Ingres, il pratique la chasse aux papillons dans les monts Chiricahua, à l’est de Tucson. C’est une région riche en insectes et notre entomologiste quasi amateur, à la nuit tombante, y
tend des draps qu’il éclaire avec des lampes à vapeur de mercure. Cette activité, que l’on n’imagine pas qu’il la pratique en violation des lois, lui a valu une jolie trouvaille : un individu d’une espèce nouvelle pour la science, qu’il a nommée Lithophane leeae (Lép. Noctuidé) – Lee étant le prénom de son épouse.
Ailes antérieures brunes, les postérieures roses, avec une allure évoquant diffi cilement les noctuelles, le papillon avait tout pour être confondu avec un Saturniidé commun, Coloradia doris, dont les chenilles rongent les aiguilles des pins. Une analyse génétique a confi rmé qu’il s’agit d’une espèce, et non d’un variant. Une espèce connue par ce seul spécimen.
D’après : « Biologist discovers pink-winged moth in Chiricahua Mountains ». Eurekalert, lu le 9 juin 2009 à www.eurekalert.org


4 juin 2009

À lire sur Internet :

 Au labo d'entomologie, la médecine légale dans les règles de larve, par S.B. La Voix du Nord, 4 juin 2009.
" Hier, au deuxième jour du Congrès international de médecine légale, un cycle de conférences était dédié aux insectes. Son coordinateur, Damien Charabidze, est depuis décembre le jeune chargé de recherche en entomologie de l'institut médico-légal (IML) de Lille. Il décortique pour nous une discipline qui fait parler les mouches. "

Deux association de St Croix Volvestre vont scruter les insectes…sur les parois du mont St Béas. La Gazette ariégeoise, 28 mai 2009.
Les associations Insectes du Monde et Tout là-haut ! toutes deux localisées à Ste Croix Volvestre, lasses de voir les insectes s’envoler vers les cieux et se réfugier dans les parois de nos montagnes ont décidé de mener une folle aventure : aller prospecter des insectes et des araignées au beau milieu de la face Sud du Mont Béas, le 12, 13, 20 et 21 juin 2009.

Un très vieil exemple de mutualisme, par C.D., Sciences-et-Avenir.com, 25 mai 2009.
" Conservés dans l’ambre, un termite et ses indispensables protozoaires ont été figés dans le temps."

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24 mai 2009

Antennes et champs magnétiques

Les fourmis suivent principalement des routes chimiques (phéromones de piste), d’autres (ou en d’autres circonstances) s’orientent à l’odeur ou à la vue. D’aucunes ont visiblement avalé une boussole, c’est le cas de Pachycondyla marginata, grosse fourmi nomade, chasseuse de termites, vivant en Amérique du Nord : lorsque les ressources locales sont épuisées, elle déplace son nid en suivant une route qui fait un angle de 13° avec l’axe nord-sud.
Des techniques d’imagerie ont permis à Jandira Ferreira de Oliveira (Technische Universität München - Allemagne – et Centro Brasileiro de Pesquisas Físicas) de mettre en évidence des microparticules magnétiques (magnétite, maghémite, hématite, goethite, and silicates d’aluminum) dans les antennes d’ouvrières. Celles-ci se les procurent à partir de la poussière sur le sol qu’elles parcourent.
Il reste à préciser si l’organe magnétorécepteur est associé à l’organe de Johnston (situé à la base du pédicelle, impliqué dans le contrôle des mouvements) et comment l’information est transmise au système nerveux.
D’après, entre autres, «Magneto-ants pump iron », par Elie Dolgin, The Scientist: NewsBlog, lu le 20 mai 2009 à www.the-scientist.com/blog/
Résultats publiés le 20 mai 2009 dans le Journal of the Royal Society Interface.
Photo de Pachycondyla marginata 

Je passe donc j’essuie

Fukitorimushi est une invention de la firme japonaise Panasonic à ranger dans les arts ménagers, mais aussi chez les Hyménoptères Tenthrédinidés – du côté de chez Caliroa.
Mushi, on l’aura reconnu, veut dire insecte ; fukitori signifie qui nettoie. Fukitorimushi est un robot qui rampe par terre, par des ondulations de son corps aplati, et absorbe les saletés grâce à la texture de son enveloppe en microfibres « Nanofront ». Muni d’yeux électoniques, il détecte les gouttes et les particules et passe dessus et repasse jusqu’à leur disparition. À court d’énergie, il va tout seul vers sa prise se recharger.
On aurait pu l’appeler limace ou loche. Pourquoi insecte ? Il ressemble certes un peu aux tenthrèdes-limaces (cf ci-dessus) qui n'ont pas l'allure d'un insecte ordinaire (sans être gluant) ; surtout, et cela exclut les gastéropodes terrestres, il doit muer périodiquement. En effet, dès que son tégument, l’enveloppe absorbante, est saturé, il faut la lui changer.
D’après, notamment, « Robot chenille qui fait le ménage », Lettre Trégouet, 22 mai 2009, lu à www.tregouet.org/
Vidéo 


La petite bête qui monte…

RiSE V3 est une bête noire, articulée, hexapode, avec une queue. C’est le premier robot capable d’escalader un mur de briques ou un poteau téléphonique (en bois) à tarses nus, sans aimants ni ventouses.
Inspiré des insectes grimpeurs pour son architecture et du koala (Phascolarctos cinereus) pour sa technique d’escalade, RiSE V3 possède un exosquelette en fibre de carbone en deux parties (un peu comme un taupin mais mis sur le dos, il y reste), un système nerveux composé de capteurs (d’attitude, d’effort…) et d’un ordinateur central qui détermine les mouvements des pattes articulées en contrôlant le tangage, le roulis et les embardées. Il s’accroche à la paroi par ses griffes, des aiguilles chirurgicales détournées.
Il est capable de grimper verticalement à 20 cm/s (800 m/h) ; il peut aussi marcher par terre.
Boston Dynamics (firme états-unienne, jeune pousse du Massachusetts Institute of Technology) poursuit sa mise au point – sur des fonds de l’Armée - et lui voit un avenir dans la surveillance, la recherche, le sauvetage…
D’après « Beaver-tailed robot mimics tree-climbing insects », par Mark Rutherford, Cnet News, lu le 20 mai 2009 à //news.cnet.com/
Vidéo 

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16 mai 2009

À lire sur Internet :

Les fleurs aident les butineurs à s’accrocher, par Cécile Dumas. Sciences-et-Avenir.com, 15 mai 2009.
" Des cellules spéciales présentes à la surface des pétales facilitent les visites des insectes pollinisateurs. "

La pyrale du buis s'installe, par Ghislaine Mougel.  DNA,  15 mai 2009.
" Son signalement à Saint-Louis, l'été dernier, avait déjà suscité des interrogations. Depuis ce printemps, la pyrale du buis, insecte ravageur originaire d'Asie, s'étend sur tout le secteur frontalier. Et inquiète maintenant particuliers, professionnels des espaces verts et instances environnementales.
[Diaphania perspectalis (Lép. Crambidé)].
Fiche illustrée
par la Société alsacienne d'entomologie.

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14 mai 2009

Prendre soin des jeunes… qui sentent bon

Les femelles des Dermaptères (perce-oreilles) s’occupent de leurs larves et parfois les nourrissent – un comportement très rare chez les insectes. Distribuent-elles la nourriture (régurgitée) à chacune également, ou donnent-elles plus à celles qui en ont le plus besoin (les plus maigres), ou encore à celles qui la sollicitent le plus vigoureusement ?
Une équipe helvético-britannique a expérimenté sur le Perce-oreille des rivages, Labidura riparia. Des femelles ont été séparées de leur progéniture puis placées sur un disque de papier-filtre imbibé d’extrait de larves de deux types : bien  nourries et mal nourries. Ensuite, elles ont passé – sous surveillance - 1 heure à se repaître de pelotes de pollen coloré en bleu. Puis retour auprès de leur petite famille et examen de la redistribution alimentaire à chacune des larves (assez transparentes pour que le régurgitat bleu ingéré soit visible).
Le résultat surprit nos entomologistes : les mères préalablement soumises à l’odeur de larves grasses et bien portantes récoltent et allouent plus d’aliment que celles ayant perçu la senteur de la maigreur et du développement retardé.
Dans une portée de perce-oreilles, les enfants bien portants sont préférés et favorisés. Le bonheur et le malheur leur collent à la peau ; l’un et l’autre sont identifiables à des hydrocarbures cuticulaires.
Article source : Mas F., Haynes K.F., Kölliker M., 2009. A chemical signal of offspring quality affects maternal care in a social insect. Proc. R. Soc. B, doi:10.1098/rspb.2009.0498. 
En ligne gratuitement.
À (re)lire : Prendre soin des jeunes, par Alain Fraval, Insectes n°152, 2009(1).

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8 mai 2009

À lire sur Internet :

Le cri de la larve. Radio Canada. 30 avril 2009.
[Rhytidoponera metallica (Hym. Formicidé)]
Sur le même sujet, dans Le Monde du 8 mai 2009 : Diététique collective chez les fourmis australiennes, par Pierre Le Hir.

Le hard rock contre les crickets. Sur-la-Toile, 30 avril 2009.
[Sauterelle mormone, Anabrus simplex, Orth. Tettigoniidé - qui  a été souvent épinglée, la dernière fois sous le titre "Poussées au cul".]

Ce n’est plus une vie !

Si les abeilles sont mal en point en Amérique du Nord et en Europe, si de nombreuses colonies ont disparu dans ces contrées, ce n’est pas le cas ailleurs. Au plan mondial, l’effectif des ruches croît. Selon les données de la FAO, leur nombre a augmenté de 45% depuis 1961.
Pour Lawrence Harder (université de Calgary, Canada) et Marcelo Aizen (université du Comahue, Argentine), les mortalités causées par l’acarien parasite Varroa et le syndrome de disparition des abeilles (CCD) cachent un phénomène plus global : on demande trop aux abeilles.
Trop de miel mais surtout trop de travail de pollinisation. En 1961, la part de la production agricole de la Planète nécessitant l’intervention des abeilles (et autres pollinisateurs) était de 3,6%. Elle est à ce jour de 6,1%. Les produits sont de haute valeur, ce sont essentiellement des fruits (des amandes aux mangues en passant par les melons et le café) et tant les surfaces que les rendements augmentent chaque année. Ces cultures se substituent aux milieux naturels, l’Abeille domestique y est introduite…
Dans ces conditions, il n’est guère surprenant que là où l’insecte est surexploité, il soit affaibli.
D’après « Honeybee colonies not declining worldwide, study says ». CBC News, lu le 7 mai 2009 à www.cbc.ca/


La vie raccourcie

À Greensboro (Caroline du Nord), les cigales ont émergé lundi dernier. L’espèce, Magicicada septendecim (Hém. Cicadidé) fait partie des cigales périodiques qui vivent à l’est des États-Unis ; sa durée de vie, comme son nom l’indique, est de 17 ans. Plusieurs populations – aux cycles décalés mais réguliers - sont connues, appelées « broods » et numérotées en chiffres romains.
Le brood II, donc, doit sortir de terre (par milliards d’individus) en 2013. Or le voilà, avec 4 ans d’avance.
Ce n’est pas une surprise, il y a déjà eu, ces dernières années, des cas d’émergence anticipée et il était surveillé par Gene Kritsky, du collège du Mount St. Joseph et ses étudiants, qui ont déterré les larves régulièrement.
La durée de la vie larvaire de cette cigale dépend de la vitesse de leur développement durant les 5 premières années. Celle-ci aurait été accrue par un changement de qualité de la sève des racines des arbres, probablement sous l’influence d’un climat plus chaud.
D’après « Scientists Surprised By Unexpected Emergence Of Periodical Cicadas -- Four Years Early ». ScienceDaily, lu le 8 mai 2009 à www.sciencedaily.com/
À (re)lire : « Un mois de mai mémorable en Amérique du Nord », par Pierre Jolivet. Insectes n°135, 2005 (4).  

La vie parfumée

Les fourmis mortes dans le nid ou à proximité sont prestement emportées par les ouvrières. Ce comportement, dit de nécrophorèse, assure une bonne hygiène de la colonie.
Il était admis que le cadavre, commençant à se décomposer, libérait des acides gras volatils qui déclenchaient leur transport.
Dong-Hwan Choe et ses collaborateurs (université de Californie, Riverside, États-Unis) ont isolé les substances odorantes des fourmis vivantes et mortes. Ce n’est pas l’odeur de charogne qui agit mais la disparition progressive de senteurs particulières portées par les fourmis jusqu’à leur mort. Les molécules identifiées sont notamment le dolichodal et l’iridomyrmécine – trouvées chez d’autres insectes comme les thrips et les pucerons.
Ce travail, espèrent leurs auteurs, devrait conduire à exploiter la nécrophorèse pour diffuser dans la fourmilière un insecticide non répulsif et à action lente. Il s’agit d’améliore la lutte contre la Fourmi d’Argentine, Linepitema humile (Hym. Formicidé).
D’après « How Social Insects Recognize Dead Nestmates  ». ScienceDaily, lu le 6 mai 2009 à www.sciencedaily.com
Article source : doi: 10.1073/pnas.090127010
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24 avril 2009

À lire sur Internet :

Les fourmis savent décider toutes seules !, par Jean Etienne. Futura-Sciences, 24 avril 2009.     
"Contrairement à toute logique, les colonies de fourmis désireuses de changer de fourmilière ne procèdent pas par comparaison de plusieurs sites avant de s’établir. Chaque individu opère une sélection selon ses propres critères."

Haïti : La fourmi folle est un ennemi redoutable ! Le Nouvelliste en Haïti, 15 avril 2009.
Paratrechina longicornis (Hym. Formicidé).

Guerre biologique contre les moustiques, par J.I. NouvelObs.com, 21 avril 2009.
"La dissémination de moustiques génétiquement modifiés dans l’environnement pour lutter contre la dengue va permettre de réduire le nombre d'insectes contaminants. Un espoir concernant cette maladie pour laquelle il n'existe ni vaccin ni trait
ement."
[Aedes aegypti, Dip. Culicidé]

Les bugs de l’an 2000

On a oublié le bug de l’an 2000 ; les ordinateurs neufs achetés sous la pression de la menace bien orchestrée d’une catastrophe informatique sont d’ailleurs depuis longtemps obsolètes.
Quant au bed bug, il a ressurgi à cette époque en Amérique du Nord, après un demi-siècle de discrétion presque absolue. Le changement de millénaire n’y est pour rien.
La Punaise des lits, Cimex lectularius (Hém. Cimicidé) sévit désormais dans les meilleurs hôtels, les dortoirs des collèges les plus chers, les appartements les mieux placés, ainsi que dans les abris des sans logis.
L’insecte était absent du Sheraton d’Arligton (Virginie, États-Unis), qui a accueilli les 300 participants à une conférence de 2 jours sur le sujet. Lesquels se sont accordés sur le fait qu’on manque d’insecticides efficaces, depuis le bannissement du DDT, et que les méthodes de lutte alternatives restent à mettre au point.
Depuis l’an 2000, la Punaise des lits pullule. On la trouve toujours dans les matelas et les meubles mais aussi dans les téléphones portables et les claviers d’ordinateur.
D’après, notamment, « US declares war on pesky enemy », AFP, lu le 16 avril 2009 à www.news.com.au/
À (re)lire «
Punaise ! », par Alain Fraval, Insectes n°147, 2007(4).

Horreurs

Les rapports secrets de la CIA sur les techniques d’interrogatoire applicables aux prisonniers spéciaux détenus à Guantanamo, tout récemment rendus publics, évoquent le « confinement with insects » (mémo de mai 2005).Le Palestinien Abou Zubaida, hôte de ces lieux, a peur des insectes. On recommanda donc de l’enfermer en compagnie d’un insecte soit disant venimeux. En fait, on utilisa une chenille (son identité reste inconnue). Pour les avocats assurant l’encadrement juridique des méthodes d’interrogatoire poussées, en  prenant la précaution de signifier à la victime que l’insecte ne pouvait en aucun cas lui infliger une blessure grave ni le tuer, c'était impeccable.Les insectes ne furent pas utilisés que pour terroriser les entomophobiques. Quelques supplices particulièrement cruels les ont mis en oeuvre, dont certains ont été en usage jusqu’au tout début du XXe siècle.Plutarque a décrit le scaphisme, en usage en Perse (IVe siècle avant JC) selon lui. La victime, enfermée dans une coque, la tête seule dépassant, gavée de miel et de lait, est petit à petit (2 semaines) dévorée par les asticots.Si la victime est attachée, enduite de miel et de bouillon de poisson, à un poteau ou liée à un pilori, on parle alors de cyphonisme, où interviennent surtout guêpes et abeilles. En Sibérie, la victime, attachée nue à un pieu, succombe exsangue aux piqûres des taons et autres Diptères vulnérants. Quant à l’émir de Boukhara (actuel Ouzbékistan), il utilisait des réduves (punaises prédatrices à digestion extra-orale) élevés exprès pour faire souffrir longuement ses prisonniers confinés au fond d'un puits. Enfin, les westerns ont popularisé la technique des Apaches, plaçant les condamnés sur une fourmilière.
D’après, entre autres, « The Scary Caterpillar », par Jeffrey A. Lockwood. The New York Times, 19 avril 2009, lu à //www.almendron.com/

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8 avril 2009

À lire sur Internet :

Fourmis carnivores contre crapauds envahissants, par Cécile Dumas. Sciences-et-Avenir.com, 31 mars 2009.
Bufo marinus /
Iridomyrmex purpureus
À (re)lire : Un crapaud dans la lutte biologique, par Alain Fraval. Insectes n°137, 2005(2).

À noter :

Exposition des tableaux de Catherine Bouyx. Pessac-en-Scènes (Gironde), du 21 avril au 7 mai 2009. Site de l’artiste.
À (re)lire : Catherine Bouyx,ou les délices du décalage, par Bruno Didier. Insectes n°144, 2007(1).

Les papillons pour une nature durable. Brives-la-Gaillarde (Corrèze), jusqu’au 25 avril 2009. Contact.
 
Agenda des animations entomologiques en Midi-Pyrénées. Nouvelle page sur insectes.org :

Conserver les vieux

Extraire l’ADN de spécimens anciens d’insectes – pour préciser leur identité - impliquait jusque-là de les détruire. Eske Willerslev et Philip Francis Thomsen (université de Copenhague) proposent une nouvelle méthode, non destructive. L’insecte est immergé dans un tampon de digestion (précédemment mis au point) pendant 16 heures. Il en ressort intact, et reprend sa place dans la collection après séchage tandis que les acides nucléiques, retenus par le liquide de trempage, sont purifiés.
On suppose que le tampon pénètre par l’œsophage, les stigmates et le trou de l’épingle.
Le succès a été total sur 20 spécimens datant de 1820, partiel dans le cas d’insectes trouvés dans le permafrost (gelés depuis quelques milliers d’années) et très encourageant avec d’anciens habitants d’une grotte, vieux de 1 500 à 3 000 ans.
D’après « A Soak Extracts DNA and Leaves an Old Bug Intact, par H. Fountain. The New York Times, lu le 7 avril 2009 à www.nytimes.com/

Éliminer les vieilles

Le paludisme est surtout transmis par des moustiques âgés. Or les insecticides actuellement employés – appliqués sur les murs et les moustiquaires - sont également efficaces sur tous les individus indépendamment de leur âge. Ces traitements appliquent une pression de sélection considérable qui accélère l’apparition de la résistance dans les populations cibles.
Pour bloquer plus efficacement et durablement la transmission du paludisme, des entomologistes de l’université de Pennsylvanie (États-Unis) proposent de cibler les vieilles anophèles, avant que le plasmodium n’ai atteint les glandes salivaires – ce qui prend 10 à 14 jours après le repas de sang infectant (indispensable pour la maturation de ses ovocytes). Leurs essais, en Afrique et en Nouvelle Guinée, avec un insecticide d’origine fongique à action lente, on permis de réduire la proportion de piqûres infectantes de près de 95% ; la résistance à ce « culicide lent » apparaît mais de façon limitée et ne se répand pas.
D’après « Breakthrough in fight against malaria », par Steve Connor. The Independent, lu le 7 avril 2009 à www.independent.co.uk/

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29 mars 2009

À lire sur Internet :

La reine termite assure son héritage génétique, par CD. Sciences-et-Avenir.com.  27 mars 2009.
Dans certaines colonies de termites, les reines se reproduisent seules, sans s’accoupler avec le roi, mais uniquement pour engendrer des héritières royales.
Reticulitermes speratus (Dyct. Termitidé).

Dengue et Chikungunya : quand les fléaux se conjuguent. IRD, mars 2009.
Aedes albopictus (Dip. Culicidé) pourrait transmettre les deux virus en même temps.  

À voir sur Internet :

Darwin : la théorie de l'évolution et la génétique humaine, par Pierre-Henri Gouyon. Conférence donnée à Rennes le 17 février 2009. Espace des sciences. Vidéogramme : - Introduction, - Conférence, - Questions du public.

L'Adieu-mouches

Dû à des ingénieurs suisses et made in Switzerland, le « Fly-Goodbye », vient d’être mis en vente. Il signe la fin des insectes gênants.
L’engin a l’allure d’une arme portative de destruction massive de monstres extraterrestres (ceux que ses couleurs vives ne rendent pas méfiants).
Son principe est celui d’un aspirateur à un coup, dont il faut armer la pompe à chaque fois. L’insecte, à proximité duquel il aura fallu placer l’extrémité du canon sans l’effaroucher, finit sa vie dans un tube collant (5 sont fournis). 
La mort des insectes domiciliaires en jouant et sans se salir les mains. Toutefois, le fabricant fournit un tube ajouré et une loupe, où la prise aura la vie sauve ; on pourra la relâcher.
Image de l'engin.  
à (re)lire, de la série Capture et collections : Aspirateurs, Insectes n° 124, 2002(1).

PS : puisqu’il est question d’éthique – dans l’argumentaire commercial -, je signale le « Spider Catcher » (attrape-araignées) en vente depuis plusieurs années. Le dispositif de capture est une brosse aux poils écartés qui se resserrent pour emprisonner toute bestiole effrayante, même un papillon, qu’on pourra déposer, bien vivant, dans la nature. Un manche de 65 cm permet son emploi par les personnes les plus sensibles. Le Prince de Galles a félicité l’inventeur.
Image
PPS : dans Insectes n° 151, sous le titre « La mouche comme cible », on a un inventaire des instruments à main destinés à abattre les insectes volants.

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23 mars 2009

À lire sur Internet :

L'enfer à cause des bêtes à bon Dieu. L'Union, 19 mars 2009.
Un couple s'est offert une belle villa dans la banlieue rémoise en décembre. Depuis, il fait la chasse aux coccinelles. 

C'est le moment de compter les papillons, par J.-B.L.  Le Figaro, 20 mars 2009.

Le Capricorne asiatique présent en Alsace. Forêt privée, 16 mars 2009
Anoplophora glabripennis  (+ Punaise des résineux, Leptoglossus occidentalis + Pyrale du buis, Diaphania perspectalis)

Le Gretia vole au secours des papillons, par Pierre-Henri Allain. Libération, 16 mars 2009.

Les comptages de papillons des jardins en 2008. Noé Conservation.

Les insectes éclairent le monde

Dans le but de ne pas se cogner dans les meubles la nuit, l’usage de lucioles, coyouyous et autres clindindins, maintenus en captivité, est vieux comme le monde (le Nouveau Monde précisément). Tout nouveau est le principe de la veilleuse entomophage.
Une sphère trouée entoure des diodes électroluminescentes (LED) émettant dans l’ultraviolet, très attirante pour les phalènes, moucherons et autres maringoins ; elle surmonte un entonnoir qui débouche dans un réservoir lequel alimente une pile à combustible qui alimente les diodes - voir l’Épingle Pile à mouches de 2005.
Le combustible, on l’a compris, est fourni – après fermentation - gracieusement par les insectes volants piégés.
Aucune compétence en entomologie n’est requise, ni en électrotechnique : la lampe s’allume automatiquement dès qu’il fait sombre.
D’après « The Carnivorous Lampshade Robot Turns Insects Into Fuel », lu le 21 mars 2009 à //salmonbones.co.uk/
Image de la lampe 

Les insectes à Tchernobyl

Le 26 avril 1986, le cœur d’un réacteur fondait dans la centrale nucléaire Lénine, proche de Tchernobyl (Ukraine). Les effets des radiations subsistant plus de 20 ans après l’accident sur la vie sauvage sont controversées.
Timothy Mousseau (université de Caroline du Sud) et Anders Moller (Paris-Sud) ont dénombré les insectes et les arachnides le long de transects dans la zone d’exclusion et en dehors, relevant en chaque point le niveau de la radioactivité. Leurs conclusions : les populations de papillons, de libellules, de bourdons et de sauterelles ainsi que d’araignées sont d’autant plus faibles que les radiations sont élevées.
Sergii Gashchak, du centre de recherche de Tchernobyl, conclut de ses comptages que les effectifs d’oiseaux sont supérieurs à ceux relevés dans les zones non contaminées, du fait de l’exclusion de toute activité humaine. Il conteste l’effet négatif sur les insectes, affirmant que ceux-ci se sont adaptés et possèdent des mécanismes de résistance.
D’après « Chernobyl 'shows insect decline », par Victoria Gill, BBC News, lue le 18 mars 2009 à //news.bbc.co.uk/
Article source : Møller A.P., Mousseau T.A., 2009. Reduced abundance of insects and spiders linked to radiation at Chernobyl 20 years after the accident. Biology letters.
En ligne.

Guerre des étoiles

Un peu d’histoire. Le 23 mars 1983, le président états-unien Ronald Reagan lance l’« Initiative de défense stratégique ». Ce projet de mise en orbite des satellites tueurs de missiles balistiques (soviétiques) vecteurs de bombes nucléaires est vite baptisé, pour le railler, « Guerre des étoiles ». À Bellevue (faubourg de Seattle), on travaille toujours à des armes futuristes, dans le sillage de ce programme.
Des anciens du spatial militaire, reconvertis et épaulés par un docteur en entomologie, s’y attaquent à un nouveau projet, celui d’un anti-moustiques qui devrait anéantir la malaria en supprimant ses vecteurs, un par un. L’arme fonctionne déjà au labo, sur des imagos d’Anopheles stephensi (Dip. Culicidés), confinés dans une cage vitrée. À l’autre bout de la pièce, le canon (un laser) et son système d’illumination de la cible et de commande de tir : une batterie de 5 flashes, une caméra qui enregistre l’ombre du moustique sur le fond spécial de la cage, un ordinateur muni d’un logiciel de reconnaissance de forme – qui déclenche le laser (et compte les victimes).
Le moustique touché – si le laser est réglé sur « fort » - se sépare alors en une phase gazeuse – son hémolymphe vaporisée – et une phase solide, sa cuticule qui tombe sur le plancher de la cage (plus des fragments). On frémit quand on apprend que tout le matériel nécessaire est disponible sur e-Bay.
Les expérimentateurs envisagent d’installer cette arme insecticide en rideaux défensifs autour de villages ou de maisons, ou encore d’en munir des drones qui attaqueraient les nuées de moustiques. Et l’environnement ? Aucun danger, disent-ils, pour l’homme et les gros animaux mais, en l’état actuel, les autres insectes seraient touchés. Il faudra, précisent nos bricoleurs, améliorer le système d’identification de la cible pour éviter de dézinguer au moins les jolis papillons. On pourra aussi distinguer (grâce à leur fréquence alaire différente) – et épargner - les mâle des anophèles…
D’après « Scientists Shoot Down Mosquitoes With Lasers », par Robert A. Guth. The Wall Street Journal, 14 mars 2009, lu à www.careerjournal.com/
À (re)lire : La Mouche pour cible, par A. Fraval, Insectes n°152 (2008-4).

La mouche du courant d’air

Prenez une droso  (d’élevage ou sauvage, ça marche dans tous les cas). Soufflez lui gentiment dessus: elle fait la morte et se laisse soulever à la pince souple. Dès que cette brise cesse, elle se sauve sur ses 6 pattes. Ce comportement vient d’être mis en évidence par des entomologistes du California Institute of Technology (Caltech, à Pasadena, États-Unis).
Ce comportement peu banal peut suggérer un petit jeu pour qui s’ennuie au labo ou à l’insectarium . Il suggère une adaptation innée, garante de la survie de l’insecte en cas de vent gênant pour voler convenablement. Enfin, il méritait une étude des récepteurs et des voies nerveuses impliqués.
La perception des mouvements de l’air est dévolue, chez les insectes en général, à des soies dont la flexion est perçue par un neurone à leur base. La droso fait exception : elle sent les courants d’air avec ses antennes.
Les antennes sont des organes de l’audition, jouant un grand rôle dans le contrôle du vol par la perception du son engendré par les battements alaires. En particulier, la femelle perçoit ainsi le mâle qui lui fait la cour ; les ébranlements périodiques de l’air agissent sur l’antenne en la tordant légèrement, vibrations qu’enregistrent les neurones de l’organe de Johnston . Mais le vent a une action bien différente, agissant par des poussées d’intensité de direction variables. Comment la droso perçoit-elle la différence ? Avec un seul appareil, capable de discrimination ou avec deux, chacun étant spécialisé ?
La seconde hypothèse est la bonne. En détruisant des groupes particuliers de neurones (au moyen d’outils d’ingénierie génétique) et en étudiant les réactions des mouches opérées à des sons ou à des courants d’air, Suzuko Yorozu a montré que l’organe de Johnston de la droso comporte deux groupes de neurones qui envoient leurs signaux à deux aires distinctes du ganglion cérébral.
D’après « Caltech scientists discover mechanism for wind detection in fruit flies », lu le 12 mars 2009 à www.eurekalert.org/

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12 mars 2009

À lire sur Internet :

Bio-invasion et lutte bio, par Armelle Favery. DSPE INRA, mars 2009.
Biologie de l’invasion et lutte biologique partagent des approches démographiques, génétiques, comportementales similaires. Des expérimentations de lutte biologique contribuent à comprendre le succès ou l’échec des invasions accidentelles (bioagresseurs) ou planifiées (acclimatations d’agents de lutte biologique). 
[Metcalfa pruinosa / Neodryinus typhlocybae ; Bactrocera oleae / Psyttalia lounsburyi ; Effet Allee]

La lutte bio et les envahisseurs

Du côté mexicain du Rio Grande, on l’appelle ladron de agua, voleuse d’eau. Elle pousse le long des cours d’eau qu’elle épuise et dont elle affaiblit les berges ; en plus, elle chasse les plantes autochtones et la faune associée. Du côté états-unien du fleuve, les policiers en chasse d’immigrants clandestins déplorent surtout qu’elle forme d’épais rideaux végétaux opaques à leurs détecteurs à infrarouges.
La canne de Provence (Arundo donax, Poacée) a été introduite au XVe siècle, pour ses usages traditionnels en milieu méditerranéen : brise vent, clôture, claies et abris (cannisses) – la fabrication d’anches est apparue plus tard.
L’USDA (ministère de l’agriculture) étudie depuis quelques années les insectes phytophages spécialistes d’A. donax et procède à des essais en milieu confiné de candidats auxiliaires de lutte biologique. Parmi eux, Tetramesa romana (Hym. Eurytomidé) , strictement monophage, est bon pour le service. Espèce parthénogéntique, ses femelles pondent dans les pousses de la canne ; les larves induisent le développent de gales à l’intérieur desquelles elle se nourrissent. Une génération dure un peu plus d’1 mois. Les hôtes deviennent rachitiques.
À la demande des irrigateurs – qui financent l’opération – un lâcher en vraie grandeur se prépare, dont les initiateurs attendent – à moyen terme – une augmentation de leurs ressources en eau.
D’après, entre autres, « USDA sends in wasps to save water supply », par Melissa McEver, The Monitor, lu le 8 mars 2009 à www.themonitor.com/
NB : dans la même région, la lutte biologique a connu le succès contre deux plantes aquatiques envahissantes : Hydrilla verticillata, maîtrisée par la Carpe chinoise (et des traitements herbicides) et la Jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes) par, notamment, Neochetina eichhorniae (Col. Curculionidé).

La lutte bio et les apiculteurs

Pour venir à bout de la vigne marrone (Rubus alceifolius), plante asiatique envahissante à La Réunion, les entomologistes du CIRAD ont introduit Cibdela janthina (Hym. Tenthredinidé). Les fausses chenilles de cette tenthrède indonésienne défeuillent l’indésirable. C’est un succès de la lutte biologique.
Mais les apiculteurs de l’île voient les imagos de l’auxiliaire se nourrir du pollen et du nectar des baies roses, des palmistes, des cocotiers, des longanis, du jamrose, toutes plantes sur lesquelles butinent leurs abeilles. Ils accusent celles qu’ils appellent les « mouches bleues » de déposer une phéromone qui éloigne les abeilles. Et avancent que cet insecte leur fait perdre une grande part de leur production, en plus de celle de miel de vigne marronne, très apprécié de certains clients. En attendant qu’on plante des végétaux nectarifères à la place des vignes marrones éliminées, ils demandent l’arrêt des lâchers.
Le CIRAD précise que C. janthina ne passe que la semaine de sa courte vie sur les fleurs et n’y manifeste qu’un appétit limité.
D’après « La “mouche bleue” inquiète les apiculteurs », Clicanoo.com, lu le 5 mars 2009 à www.clicanoo.com/

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6 mars 2009

À consulter sur Internet :

Le Catalogue permanent des Coléoptères d'Ile-de-France, étrabli par l'OPIE.
la  Liste des espèces d'insectes protégés en France métropolitaine : Arrêté du 23 avril 2007.

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3 mars 2009

À lire sur Internet :

Dans le désert, les fourmis ont du nez. BE Allemagne 426, 3 mars 2009
[Cataglyphis fortis (Hym. Formicidé)]

À noter :

Insectes Larzac 2009. Visions d'artistes, visions de naturalistes. Un week-end entier, du 12 au 14 juin 2009 à La Vacquerie et Saint-Martin-de-Castries organisé par le  Centre permanent d'initiative pour l'environnement des Causses méridionaux (CPIE) et le Centre d’initiation à l’environnement du Larzac méridional (CIELM),
Contacts : CPIE-CM, tél/fax : 04 67 44 75 79 ; CIELM, tél. 04 67 44 61 87 / 04 67 44 62 03 - insecteslarzac@aol.com 

Les vaseux sont des petits marrants

Il n’y a pas que les vaches. Les insectes aquatiques contribuent au réchauffement planétaire par leurs flatulences. Des bactéries de leur tube digestif produisent en effet, à partir de nitrates, du protoxyde d’azote. Ce gaz, connu sous le nom de gaz hilarant, est un psychotrope (en vente libre) qui provoque (tant qu’il est inhalé) une sensation de bien-être et inhibe la douleur. Il est aussi un très puissant gaz à effet de serre.
Comme chez les vaches, la quantité produite dépend beaucoup de l’alimentation : plancton ou dépôts.
Le phénomène vient d’être mis en évidence par une équipe danoise (institut Max-Plank de Brème, Allemagne), sur plusieurs animaux dont des chironomes.
D’après « Insekten pupsen Lachgas in die Luft », SpiegelOnline, lu le 3 mars 2009 à www.spiegel.de/
Sur le même sujet : Les pets des mollusques réchauffent la planète.
Libération, 3 mars 2009.
NDLR : observez bien les entomologistes spécialistes du benthos penchés sur leur milieu d’éude.

Rustine suicide

Chez les pucerons Nipponaphis (Hém. Hormaphidinés), on habite (au Japon) toutes ensemble une galle en forme de figue offerte par l’hôte primaire, Distylium racemosum, un arbuste persistant. Il ne se passe rien de spécial sur le chêne, hôte secondaire. Dans la galle, donc, résident la fondatrice et ses fondatrigènes, ailées et aptères, qui forment deux castes. les ordinaires et les soldates. Car on est chez un puceron social.
Ces dernières attaquent – lardent de piqûres de leurs stylets - qui pénètre dans la galle, chenille ou asticot de syrphe.
En plus, si un agresseur perce un trou, des soldates se précipitent et le bouchent avec un liquide qui se coagule, emprisonnant très souvent les courageuses colmateuses, qui deviennent alors définitivement éléments structurels du bouchon. Celles qui s’en sortent sont épuisées : elles ont fourni les 2/3 de leur poids corporel en colle. Pendant plusieurs semaines, la gent puceronne monte la garde derrière le trou réparé. Une présence qui est indispensable à la recontruction – par la plante-hôte – des tissus et à la cicatrisation. Sinon, la galle et ses habitants périclitent.
Un bel exemple de sacrifice – plus sérieusement, un cas tout à fait remarquable de coévolution.
D’après, notamment, « Aphids' sticky suicide missions », BBC News, lu le 2 mars 2009 à //news.bbc.co.uk/
Pour réviser ses Aphidoeidea, parus dans Insectes en 2006 :
Les pucerons 1 ; Les pucerons 2.

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22 février 2009

À lire sur Internet :

Mortalités, effondrements et affaiblissements des colonies d’abeilles. Rapport de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, 155 p.
Résumé à la page 12.

Tests ADN pour les anophèles

Les recherches pour diminuer l’incidence du paludisme portent entre autres sur les moyens de lutter contre les moustiques vecteurs. L’usage (correct) de moustiquaires imprégnées d’insecticide (pyréthrinoïde) est, jusque-là, globalement efficace pour empêcher la transmission. Mais, comme prévu et redouté, des résistances apparaissent chez des populations de moustiques.
On doit à une équipe multinationale (Angleterre, États-Unis, Afrique du Sud) une avancée importante : la découverte, par le moyen du clonage positionnel, de gènes codant pour des protéines responsables de la résistance d’Anopheles funestus (Dip. Culicidé) aux pyréthrinoïdes. 
Il deviendrait ainsi possible, par des analyses d’ADN, d’évaluer le degré de résistance des anophèles sur le terrain. A plus long terme, on pourrait envisager de modifier les propriétés chimiques de l’insecticide de façon à ce qu’au lieu de tuer rapidement l’insecte cible, il agisse sur ces protéines : même chez les individus résistants, l’action toxique, plus longue, de l’insecticide serait plus efficace.
D’après « Researchers Identify Genes that Allow Mosquitoes to Resist Insecticides », par By Rose Hoban, VOANews, lu le 17 février 2009 à www.voanews.com/

La Mouche du brou des noix

L’entomofaune s’enrichit, malheureusement. Une mouche envahisseuse nord-américaine se répand en France, Rhagoletis completa (Dip. Tephritidé), qui menace la nucciculture. Ses asticots vivent dans l’enveloppe charnue des noix, le brou, provoquant la perte du fruit, les cerneaux finissant par moisir. L’insecte est monovoltin, la femelle pond en été une quinzaine d’œufs sur environ 20 noix. Les larves tombent avec le fruit avarié et se nymphosent dans les couches superficielles du sol.
Apparue en 1986 en Europe centrale, cette mouche des fruits se répand rapidement dans le Sud-Est et menace les noyeraies du Périgord. On la détecte par piégeage (pièges gluants industriels appâtés au carbonate d’ammonium = levure chimique).
La lutte contre cet organisme nuisible de quarantaine est obligatoire. Il est possible de réduire fortement ses dégâts au moyen d’un traitement chimique.
D’après, notamment, « La mouche qui détruit les noix », par Titia Carrizey-Jasick, Sud Ouest,14 janvier 2009.
La fiche (illustrée) du FREDON

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13 février 2009

À noter :

" Pollinisateurs sauvages ", par Serge Gadoum (OPIE). Conférence publique, samedi 21 février, de 14 h à 17 h, dans les locaux de Natureparif, 84 rue de Grenelle - 75007 Paris.

À lire sur Internet :

Un virus qui donne à la guêpe tout son piquant, par Cécile Dumas. Sciences-et-Avenir.com, 13 février 2009.
" Des guêpes ont intégré à leur génome celui d’un très ancien virus et s’en servent comme vecteur pour prendre le contrôle des chenilles qu’elles parasitent. Une étonnante forme de thérapie génique."

La chenille qui se fait passer pour une fourmi, par Marc Mennessier. Le Figaro, 10 février 2009.
[
Myrmica schenki, Hym. Formicidé / Maculinea rebeli, Lép. Lycénidé]

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3 févrierr 2009

À lire sur Internet :

Deux pages sur insectes.org : "Insectes en quarantaine" et "Pathologie dans les élevages de Lépidoptères".

Liberia: les insectes ravageurs identifiés. Romandie News, 3 février 2009.  
[
Achaea catocaloides, Lép. Noctuidé]

Reconnaissance des visages : l'ordinateur devrait imiter... les abeilles, par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences. 2 février 2009. 
"Les logiciels peinent à reconnaître un visage. De face, devant la caméra, passe encore. Mais s'il est perdu dans une foule, vu selon une orientation quelconque, les résultats chutent dramatiquement. Or, contre toute attente, les abeilles y parviennent... Il n'y a donc qu'à copier leur savoir-faire. C'est ce qu'affirme un chercheur australien, soutenu par l'US Air Force."

Solitaire ou grégaire ? la sérotonine, ça vous change un criquet, par Cécile Dumas. NouvelObs.com, 30 janvier 2009
"Comment des criquets inoffensifs et solitaires se transforment en insectes grégaires et ravageurs? Grâce à la sérotonine, répondent des chercheurs."
[Criquet pèlerin, Schistocerca gregaria, Orth. Acrididé]

Un parfum de tricherie, par C.D. NouvelObs.com,  12 janvier 2009
"Une fourmi ouvrière qui aurait envie de se prendre pour la reine ne peut pas échapper à la vigilance de la ‘’police’’ de la fourmilière. Son odeur la trahit."

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24 janvier 2009

À lire sur Internet :

Des chenilles géantes sèment la dévastation au Libéria. Dépêche FAO, 23 janvier 2009.
[Très probablement la Légionnaire africaine, Spodoptera exempta (Lép. Noctuidé)] Voir ci-dessus.

Les fourmis utilisent la géométrie pour s'orienter dans l'espace. La Gazette du laboratoire. Janvier 2009.

Abeilles sous surveillance, par Jean-Marc Serelle. Film.  © Science Actualités (CSI) 2009
" Des chercheurs de l'unité mixte de recherche "Abeilles et environnement" de l'INRA d'Avignon ont mis au point un dispositif expérimental afin de mieux comprendre comment ces insectes pollinisent le tournesol. "
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17 janvier 2009

À lire sur Internet :

Les abeilles ont des prédispositions naturelles pour certains apprentissages, par michel Deprost. Enviscope, 14 janvier 2009.
Les abeilles ne réagissent pas toutes de la même manière à des stimuli, négatifs ou positifs. Elles développent une mémoire et des comportements qui fondent la spécialisation sociale.
[Travaux de Martin Giurfa, centre de recherches sur la Cognition animale (CRCA) (CNRS/ Université de Toulouse 3), publiés le 14 janvier dans  PLoS One.]
Sur le même sujet :
Douceur et douleur, piliers de la société des abeilles, par Hervé Morin. Le Monde, 17 janvier 2009.

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9  janvier 2009

À lire sur Internet :

Proscopia : brèves séquences entomologiques, par  Hervé Antoine, grand voyageur dans les forêts tropicales. Sur Dailymotion.

À noter :

Entomophag’ 09, 36e Journées des entomophagistes. Les 13 et 14 janvier 2009 à Amiens.
Sessions : Contrôle biologique, Écologie comportementale, Température et traits d’histoire de vie, Virulence des parasitoïdes - défense des insectes hôtes.
Contact : Geneviève Prévost 

À lire sur Internet :

Complètement piqué. Courrier international n° 949, 8 janvier 2009.

Première mondiale au Creusot. Creusot Infos7 janvier 2009 
À (re)lire : « La Mineuse du marronnier Cameraria ohridella : un Lépidoptère invasif en ville » par Sylvie Augustin, Insectes n° 137 (2005).

Les insectes forestiers en France : la Lettre du DSF et les rapports particuliers. Sur le site du DSF (ministère de l'Agriculture et de la Pêche).

Écourter la vie des moustiques pour limiter les épidémies, par Anne Jouan. Le Figaro, 2 janvier 2009
"Sachant que seuls les insectes les plus âgés jouent un rôle dans la transmission des virus, des chercheurs ont réduit leur durée de vie de moitié en leur transférant une bactérie."
[Aedes aegypti / Wolbachia]

Étiquetage des cochenilles

Une association états-unienne le réclamait depuis une décennie. La Food and Drug administration vient de prescrire que l’incorporation aux aliments de carmin (E120) comme de tout autre colorant tiré d’un insecte soit mentionnée sur l’étiquette. Produit naturel extrait de la Cochenille du Mexique, Dactylopius costa (Hém. Dactylopiidé) élevée sur cactus nopal, employé en substitut à des colorants chimiques dérivés de l’aniline, le carmin colore en rose yaourts et sucreries, notamment. Quelques personnes y ont fait une réaction allergique – d’autres sont un peu dégoûtées par ce « ‘jus d’insecte » ajouté à des fins uniquement cosmétiques.
D’après, entre autres, « FDA to Require Foods, Cosmetics to List Bug Dye Linked to Allergies », lu le 7 janvier 2009 à www.newsinferno.com/
À (re)lire : « Les cochenilles II», par Imre Foldi. Insectes n° 130 (2003). 

Harmonie sexuelle

Certains moustiques (Diptères Culicidés), en guise de préliminaires à l’accouplement, modifient la fréquence des battements de leurs ailes pour vibrer à l’unisson. Chez Aedes aegypti, Madame et Monsieur, parvenus à 1 ou 2 cm l’un de l’autre, s’accordent pour coproduire une harmonique (1 200 Hz) à partir de leurs 400 et 600 Hz fondamentaux respectifs. Si la musique est bonne, s’ensuit l’accouplement (10 secondes, en vol).
Surprise des expérimentateurs de l’université Cornell (Washington, Etats-Unis) : les moustiques femelles passaient pour quasi sourdes. Au moyen d’une électrode plantée dans l’organe de Johnston (son « oreille », dans l’antenne), ils ont pu établir que le moustique entend les sons jusqu’à 2 000 Hz.
A. aegypti, vecteur de la dengue et de la fièvre jaune, fait l’objet d’expérimentations de lutte autocide. On répand dans la population des mâles modifiés (stériles) qui doivent être aussi attirants, entreprenants et performants que les sauvages. Leur capacité de parvenir à la « convergence acoustique » est un critère fort utile.
Quant à émettre un son à 1 200 Hz pour provoquer la confusion, nul n’y songe : ce serait insupportable pour les gens.
D’après l’interview de Ron Hoy. Science Magazine Podcast, lue le 9 janvier 2009 à //podcasts.aaas.org/

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2 janvier 2009

À lire sur Internet :

Le magazine Acideformik. Le numéro 1 (décembre 2008) esr en ligne.

La peur des abeilles

On confond facilement le bourdonnement (ou le vrombissement) d’une aimable abeille domestique avec le vrombissement (ou le bourdonnement) d’une guêpe mal intentionnée.
Quand on est chenille, on n’a rien à craindre de la première qui fourrage de fleur en fleur mais la seconde promet une mort misérable au bout de mille tourments. Le bruit est dans les deux cas plus que désagréable : il coupe l’appétit.
Ainsi que l’a mesuré Jurgen Tautz, du Biozentrum de Wurtzbourg (Allemagne), les dégâts des larves de Légionnaire de la betterave, Spodoptera exigua (Lép. Noctuidé), sur les feuilles de poivron sont réduits de 60% dans les parcelles (sous serre) survolées par des abeilles. Cette protection aérienne a beaucoup moins d’effet si les plants portent des fruits : les chenilles s’y installent, tranquilles.
Si ce résultat est confirmé, voilà une raison de plus de protéger les abeilles.
D’après, entre autres « Buzzing bees act as 'bodyguards' to protect plants from other insects », par Kate Devlin. The Telgraph, lu le 22 décembre 2008 à www.telegraph.co.uk/

La joie des abeilles

Pour les insectes qui pourraient venir naturellement à son contact, la cocaïne est un alcaloïde neurotoxique qui protège le cocaïer contre ses ennemis. Pour les mammifères, c’est une substance qui active les centres de la récompense, un stupéfiant très addictif.
Or l’Abeille domestique réagit très bien à une récompense. Quel effet a la cocaïne sur son comportement, s’est demandé une équipe travaillant en Australie ? Habituées à venir chercher du sirop dans un nourrissoir, des butineuses ont reçu une goutte de la drogue sur le dos. De retour à leur ruchette, elles ont manifesté, en dansant, un enthousiasme bien au-dessus de ce que méritait cet aliment pas si sucré que ça.
En enregistrant leurs mouvements de locomotion, on a montré ensuite que la cocaïne est sans effet sur leur intensité : elle active bien des centres de récompense.
Et l’effet est le même, une surévaluation de la qualité, avec du pollen.
Sevrées au bout de quelques jours, les abeilles en descente deviennent incapables d’apprendre à distinguer les goûts du citron et de la vanille.
Apis mellifica pourra-t-il servir à étudier commodément l’effet de la cocaïne sur Homo sapiens ?
D’après « Honeybees succumb to cocaine's allure », lu le 23 décembre 2008 à www.eurekalert.org/
Référence : Barron A. B., Maleszka R., Helliwell P. G.,Robinson G. E., 2009. Effects of cocaine on honey bee dance behaviour. J. Exp. Biol. 212, 163-168.
À (re)lire : «
Où les chenilles mâchent de la coca », par Alain Fraval, Insectes n°138 (2005) 

[R]


Les Épingles d'Insectes n° 151 (4e tr. 2008).

Hymne au charançon vaincu

Ses jours sont comptés. Le 11 juin 2008, dans le comté de Tunica, entre une autoroute et un casino, un piège du réseau entretenu par l’État du Mississipi capture un seul individu. Est-ce le tout dernier de son engeance ? À la mi-octobre, près de Chickasaw, deux imagos se laissent piéger. La perspective de le revoir jamais s’éloigne pourtant.
Liste rouge ? Tableau d’honneur de la lutte intégrée plutôt. Car il s’agit du Charançon de la capsule du cotonnier, Anthonomus grandis (Col. Curculionidé), une peste qui a sévi depuis le tout début du XXe siècle.
David Bennet, un vieux planteur se souvient : « on passait le pulvérisateur 7 jours sur 7 juste pour ne pas être submergé ; on n’en n’est jamais venu à bout. » Un effort qui lui coûtait 80 à 200 $ par hectare.
Depuis, le plan de lutte dirigé par le Boll Weevil Research Laboratory (installé en 1960 par le ministère états-unien de l’Agriculture à l’université de l’État) a fonctionné. Après le succès d’un premier programme pilote dans le Sud du Mississipi, les actions ont été progressivement étendues à tout le bassin cotonnier et perfectionnées1
.
Dans les campagnes, beaucoup de cultivateurs n’en ont jamais vu un exemplaire vivant. L’insecte perdure naturalisé dans les collections2
.
D’après « Boll weevils near extinction in Mississippi », communiqué Associated Press paru le 10 novembre 2008 dans le Worcester Telegram & Gazette.
1  Le succès est dû à l’association de la lutte chimique raisonnée (avec gestion des résistances des populations aux insecticides), emploi de cultivars de cotonnier Bt (avec les mêmes précautions) et lutte autocide (lâchers de mâles « stériles »).
2  Ainsi qu’en chansons et statufié : (re)lire « Hymnes au charançon » par Hélène Perrin, Insectes n° 148 (2008), bientôt en ligne 
ici

Altius citius fortius

Les épreuves entomolympiques de saut ont eu lieu à Toulouse – et pas à Pékin –, opposant Ctenocephalides canis à C. felis felis, soit la Puce du chien à la Puce du chat. Qui croyez-vous qui l’emporta ? Au saut en longueur, la première, avec un bond moyen de 30,4 cm contre 19,9 pour la seconde.
Pour l’épreuve de hauteur, les puces étaient par équipes (ou lots) de 10 placées au fond de tubes de hauteurs graduées, dont il s’agissait de jaillir par l’ouverture supérieure. Là encore, victoire à la Puce du chien avec 15,5 contre 13,2 cm (hauteurs franchies par la moitié des insectes).
Pas de dopage ni de transfusion d’hémolymphe.
La communauté scientifique internationale a tenu à honorer les entomologistes organisateurs, Marie-Christine Cadiergues, Christel Joubert et Michel Franc (ENVT et INRA – France) en leur attribuant le prix de biologie lors de la 18e cérémonie des IgNobel qui s’est tenue le 3 octobre 2008 à l’université de Harvard (États-Unis). Cette récompense est décernée chaque année en même temps que les Nobel scandinaves par un joyeux jury à des travaux scientifiques qu’il trouve rigolos.
Référence de l’article source : « A comparison of jump performances…”,  doi:10.1016/S0304-4017(00)00274-0
NB 1 : Ce prix a déjà été attribué à des travaux sur des insectes – (re)lire notamment l’Épingle «
Prix Nobel à 4 entomologistes », octobre 2006. 
NB 2 :Le lauréat Michel Franc a publié « Les puces du chien et du chat » dans Insectes n° 143, 2006(4).

Il aimait les termites

Pattes arrière longues et sveltes, bras courts munis de griffes puissantes, mâchoires en forme de pince à épiler… Comme ceux de sa famille, les Alvarezsauridés, ce reptile a tous les attributs d’un insectivore « fourmilier ». Sa taille modeste (75 cm du museau au bout de la queue) ne l’empêche pas d’être un dinosaure (Théropode).
L’allure de ses pattes avant, trop courtes pour creuser efficacement, suggère fortement un comportement de déchiqueteur de bois et de consommateur des termites qui s’y trouvent.
Son nom : Albertonykus borealis. S’il s’agit d’une espèce nouvelle, l’animal est ancien : 70 millions d’années. Ses os fossilisés, découverts dans le Maastrichien ancien (Crétacé), près de Red Deer, en Alberta (Canada), étaient conservés depuis le début des années 2 000 dans des collections muséales. C’est le plus petit, le plus ancien et le mieux conservé des dinosaures d’Amérique du Nord.
D’après : « Tiny dino discovered », communiqué de l’université de Calgary, lu le 23 septembre 2008 à www.ucalgary.ca
NB : au fil des livraisons d’Insectes, depuis le n° 125 (2002), la rubrique « Eux/elles aussi, ils/elles aiment les insectes... » a accueilli les Gambusies, les Chauves souris, le Poisson archer, les Martinets, le Protèle, la Pie-grièche écorcheur, les fourmiliers, le Desman des Pyrénées. Ces articles sont en ligne
ici.

Épouvantail asiatique à frelons

Qu’on soit abeille ancienne accrochant ses nids à une branche comme l’abeille géanteApis dorsata, ou une abeille moderne installant ses colonies dans des cavités, comme l’Abeille orientale, A. cerana, ou l’Abeille européenne A. mellifera… le frelon, Vespa spp., fait peur. Peur de se faire capturer en vol, au retour du butinage.
On a pourtant une livrée jaune et noire tout à fait aposématique, mais il s’en moque. On doit donc se mettre à plusieurs, très vite, l’attaquer à coups de dard, ou bien s’agglutiner autour de lui en une pelote chauffante1.
Ou encore faire la « ola » : chez ces abeilles, on dit (en anglais) pratiquer le shimmering (chatoiement).
Deux espèces asiatiques sont capables de ce tour de force : se mobiliser à plusieurs centaines en un instant et synchroniser finement ses mouvements de telle façon que la couche d’abeille à l’entrée de la ruche montre une sorte de spirale tournante en plusieurs segments. Sans effet sur les mammifères amateurs de miel2
, est-ce effrayant pour un frelon ?
Claire Villemant (MNHN, Paris) observe au Vietnam3, en juin 2008, un nid d’Abeille orientale à la base d’un arbre creux. 7 à 8 Frelons asiatiques à pattes jaunes, Vespa velutina4, volent devant la ruche, sans perturber les allées et venues des abeilles : des butineuses, groupées en amas compact, font en effet vibrer leurs ailes tout en agitant leur abdomen, tenant efficacement les prédateurs à distance.
Gerald Kastberger (université de Graz, Autriche) et ses collaboratrices avaient enregistré, au Népal, en novembre 2004, 450 scènes devant 2 ruches d’Abeille géante, aux butineuses convoitées par des frelons (Vespa sp.). Par l’analyse des vidéogrammes, publiée tout récemment5, ils montrent que la fréquence et la rapidité des mouvements synchronisés des abeilles dépendent de la vitesse d’approche et de la position du frelon et confirment le rôle répulsif du shimmering, qui crée une zone de sécurité de 50 cm environ. Ils observent que les butineuses n’émettent pas de phéromone d’alarme (qui fait sortir leur dard) mais, au terme du phénomène, la phéromone de Nasonov – produite par la glande du même nom, située sur le dessus de l'abdomen – qui renforce leur cohésion.
Par rapport aux attaques directes (piqûres, pelote chauffante), le shimmering est remarquablement économe en énergie.
1  Le phénomène est attesté chez les trois abeilles citées. La chaleur produite (45 °C) tue le frelon par hyperthermie. Voir l’Épingle «
Folles les guêpes » de 2003.
2
  Nous, humains, connaissons les effets troublants de la spirale de Purkinje : après avoir regardé tourner le disque, on a l’impression que l’objet voisin se jette sur nous.
3
  Bulletin de la Société entomologique de France, 113(3), 312.
4  À (re)lire : « La découverte du frelon asiatique en France » par Claire Villemant et al., Insectes n°143 (2006).
5  Kastberger G., Schmelzer E., Kranner I., 2008. Social Waves in Giant Honeybees Repel Hornets. PLoS ONE, 3(9): e3141. doi:10.1371/journal.pone.0003141. En ligne – avec des vidéos -  à www.plosone.org/

[R]


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