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Entre crochets (en bleu), un lien ou une indication pour actualiser le nom de l'insecte ou une piste vers une ressource internautique proche (sites opie-insectes ou HYPPZ). Les préconisations de lutte sont scrupuleusement recopiées, sans plus.
A la page des A :
Abricotier (ennemis de l'), Achérontia, Agrile, Agrotide, Aiguillonnier, Altise, Alucite, Anomale, Anomalon, Anophèle, Anthomyie Anthonome, Apion, Artichaut (ennemis de l'), Asopie, Atomaire, Attacus.
Et l'Abeille.
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Abricotier (ennemis de l')
Parmi les ennemis, les chenilles processionnaires, les colimaçons sont à redouter; les premières sont combattues efficacement au moyen de jus de tabac, les seconds sont ramassés et écrasés. On détruit le charançon coupe-bourgeon en secouant les arbres dès le matin, pour procéder ensuite au ramassage des insectes; le forficule ou perce-oreille, qui attaque les fruits en voie d'accroissement, peut être capturé au moyen de pièges faits de mousse ; la grise, petit acarien qui attaque la face inférieure des feuilles, ne résiste pas aux pulvérisations nicotinées ; le loir ou le lérot, qui grignotent les fruits verts ou mûrs, peuvent être capturés dans des pièges amorcés au pain d'épice ; la Pyrale des prunes ou Carpocapse des prunes (Carpocapsa funebrana) [Cydia funebrana], la Pyrale de Woeber (Carpocapsa ou Tortrix woeberiana) [Tordeuse des prunes, Enarmonia woeberiana], le Carpocapse des abricots ou ver des fruits [?], sont des Pyralidés, fréquents certaines années ; on ne peut pas toujours les détruire sur l'arbre, mais leurs dégâts sont limités lorsqu'on ramasse et détruit les fruits véreux tombés prématurément; leurs chrysalides passant l'hiver sous les écorces, il est recommandé, comme traitement préventif, d'écorcer les abricotiers et de faire sur les tiges, ainsi dénudées partiellement, des lavages alcalins ou des badigeonnages de lait de chaux ou de goudron.
[A voir : l'Abricotier et ses ennemis d'après HYPPZ]
Lépidoptère nocturne de la famille des Sphingidés (
fig.82). Une seule espèce est européenne, c'est
l'Achérontia Atropos, ainsi nommée d'Atropos (Parque
de la mort), parce que les taches du thorax figurent une tête de mort.
On appelle aussi ce papillon Sphinx tête de mort.
Les empreintes que porte son thorax et le cri que fait entendre
l'Achérontia, lorsqu'il est inquiété, le font
considérer dans quelques régions, principalement en Bretagne,
comme un objet de terreur superstitieuse. C'est un grand destructeur de miel
et un ennemi des abeilles. Les abeilles se défendent contre ses intrusions
et opposent une vigoureuse résistance à son entrée dans
la ruche. La chenille de l'Achérontia est jaune avec des bandes vertes
obliques sur le côté ; elle vit surtout sur la pomme de terre,
la carotte, le jasmin, le troène, etc.
[Écouter son "cri"]
Insecte Coléoptère, à coloration métallique,
et dont la larve vit dans les branches d'arbres (fig. 122). Une espèce,
l'Agrile du poirier ou Bupreste vert (Agrilus pyri ou
Agrilus viridis [Agrilus sinuatus]),
s'attaque au framboisier, au poirier et au pommier.
Destruction. Décorticage du tronc et des branches et badigeonnage
à l'aide de lessives alcalines (soude ou potasse).
[A voir : le Poirier et ses ennemis d'après HYPPZ]
Genre de papillons du groupe des noctuelles (fig. 125). L'Agrotide des moissons, appelée aussi Noctuelle des moissons (Agrotis segetum), a pour larve un ver (ver gris) qui s'attaque à la betterave (feuilles) et cause de grands préjudices à sa culture. On fait la chasse au papillon (nommé parfois Moissonneuse) à l'aide de lampes-pièges à acétylène ou de cordelettes enduites de mélanges agglutinants. Les larves ou vers peuvent être détruits par un labour un peu profond pratiqué avant l'hiver.
[La Noctuelle des moissons dans HYPPZ]
Insecte Coléoptère (fig, 131) longicorne
[Cérambycidé] qui s'attaque aux
céréales et notamment au blé sur pied.
L'Aiguillonnier (Calamobius gracilis) [C.
filum] ou Saperde grèle arrive en juin à l'état
parfait. Sa femelle, au moment de la floraison, pond au-dessous de l'épi
un oeuf qui donne une larve jaunâtre appelée ver des blés.
Celle-ci ronge le chaume jusqu'à la base de l'épi, qui tombe
au moindre vent, laissant la tige dressée comme un aiguillon; d'où
le nom de l'insecte. La larve descend ensuite dans la tige, où elle
se chrysalide presque au niveau du sol.
Pour détruire l'insecte, il est nécessaire de couper le blé
très bas, afin d'enlever les chrysalides, ou bien encore, après
la moisson, d'arracher les chaumes à la herse ou au scarificateur
et de les brûler sur place.
Genre d'insectes Coléoptères [Chrysomélidés Halticinés] mangeurs de feuilles (phytophages), renfermant de petites formes sauteuses à coloration métallique, au nombre d'une quinzaine d'espèces, vulgairement nommées puce de vigne, puce de terre, puce de jardin, pucette, pucerotte. Parmi ces espèces, pour la plupart nuisibles, nous citerons les suivantes (fig. 191).
Altise de la vigne (Haltica ou Graptodera ampelophaga) [Haltica ampelophaga]. Elle a 4 à 5 millimètres de longueur, de couleur bleu d'acier ou verte sur le corps, noire en dessous (fig.191).L'insecte parfait ronge les feuilles et les jeunes bourgeons. La femelle pond une vingtaine d'oeufs jaunâtres à la face inférieure des feuilles, près de terre; huit jours après, ces oeufs deviennent des larves. Les larves sont d'abord jaunâtres, puis brunes et enfin noires ; elles rongent le dessous des feuilles en respectant l'épiderme supérieur qui leur sert d'abri. A leur complet développement, elles vont s'enfouir dans le sol et s'y transforment en nymphes, puis en insectes parfaits ; l'évolution complète, depuis la ponte jusqu'à la régénération d'un insecte parfait, dure environ quarante-cinq jours, et se répète du printemps à la fin de l'été. Les altises de la vigne peuvent avoir jusqu'à 4 ou 5 générations dans les régions chaudes de France et plus de 12 générations par an en Algérie, où elles commettent des dégâts souvent très considérables.
Moyens de destruction.
1. Ramassage des insectes parfaits avec un entonnoir, le matin, lorsqu'ils sont encore engourdis (fig. 192) : l'entonnoir, récipient assez vaste et échancré pour le passage du cep, est glissé sous les feuilles au pied de la souche ; il suffit de secouer celle-ci pour faire tomber les altises.
2. Abris : à l'automne, on dispose dans les vignes de petits fagots de sarments dans lesquels viennent se réfugier les insectes pour hiverner; on les détruit par le feu.
3. Destruction des larves et des insectes parfaits par des poudrages ou des
pulvérisations de substances insecticides. Les poudrages faits à
l'aide de chaux vive, de plâtre, de poudre de pyrèthre, de
naphtaline impure, chassent plutôt l'insecte qu'ils ne le détruisent
réellement; aussi nous ne les conseillons pas. Nous préférons
les pulvérisations suivantes :
- Émulsion Riley, obtenue en brassant vivement du pétrole dans
de l'eau de savon bouillante, d'après les proportions suivantes :
pétrole, 2 litres ; savon, 500 grammes ; eau ,100 litres.
- Formule Degrully : pyrèthre, 1 kilogramme ; ammoniaque, 1/2 litre
; eau ,200 litres.
Les sels arsénicaux comptent parmi les produits les plus efficaces
de traitement ; les insectes meurent après avoir mangé les
feuilles portant le poison. Voici quelques-unes de ces préparations
:
a) Bouillie à l'arséniate de plomb. Pour la préparation,
v. BOUILLIE.
b) Le vert de Paris ou acéto-arsénite de cuivre, à raison
de 70 grammes par hectolitre d'eau. Il doit être réduit en poudre
très fine, mais il faut éviter avec grand soin de le mettre
en contact avec la bouche ou les yeux, à cause des désordres
graves qu'il peut déterminer dans l'organisme. Son insolubilité
dans l'eau constitue un obstacle gênant pour une répartition
uniforme sur les plantes : il est absolument nécessaire de le maintenir
en suspension dans le liquide au moyen d'un corps inerte comme la farine
et de munir le pulvérisateur d'un agitateur continu.
Pour éviter toute brûlure des feuilles par l'acidité
du vert de Paris, surtout si l'on dépasse la dose de 70 grammes par
hectolitre d'eau, on peut avoir recours à la chaux : vert de Paris,
100 grammes ; chaux fraîchement éteinte, . 200 g ; farine, 200
g : eau 200 litres.
On commence par préparer avec la farine une sorte d'empois que l'on
fait bouillir. Le vert de Paris est convenablement broyé, mais auparavant
légèrement humecté, à cause des poussières
qui pourraient s'introduire dans les voies respiratoires de l'opérateur.
On prépare un lait de chaux dans 10 litres d'eau, puis, dans les 90
litres restant, on verse l'empois en le divisant avec la main; quand ce dernier
est complètement délayé, ou y ajoute le lait de chaux,
qui est passé à travers un tamis, puis enfin le vert de
Paris.
Bien mélanger le tout et arroser immédiatement. On ne doit
préparer pour cela que les quantités exactes que l'on pourra
utiliser dans la journée même.
Les bouillies arsénicales ne sont pas dangereuses pour le vin obtenu,
à la condition, bien entendu, qu'elles soient employées au
printemps et non en été quand les raisins sont formés.
Altise du colza ou Altise à tête dorée (Psylliodes chrysocephala) [l'Altise d'hiver du colza]. Elle est très nuisible dans les jardins potagers. Couleur bleu d'azur, pattes jaunes (fig. 191).
Altise du navet (Psylliodes napi). Elle est plus petite que la précédente et de même couleur.
Altise potagère (Haltica oleracera). Elle est plus petite que l'altise de la vigne, mais de même couleur (fig. 191).
Altise mélène (Haltica melaena [H. atra]). Elle a 2 millimètres de longueur, est noir bronzé; très commune dans les jardins maraîchers où l'on cultive les radis.
Altise flexueuse (Phyllotreta flexuosa). Elle a 3 millimètres de longueur, à coloration d'un bleu métallique terne (fig. 191).
Altise du chou (Phyllotreta brassicae [P. atra ?]). Elle est très petite (1 à 2 millimètres), de couleur brun noir (fig.191). V. aussi CHOU (ennemis et maladies).
Autres espèces. On connaît aussi l'Altise des bois (Phyllotreta nemorum) l'Altise du chêne (Haltica erucae [H. quecetorum ?]), l'Altise pointillée (Haltica punctulata [H. subcoerulea]), etc.
Pour la destruction de ces dernières espèces (à l'état de larves), on emploie du sulfure de carbone en injections dans le sol avec des pals injecteurs, à la dose de 150 à 200 kilogrammes par hectare (6 trous par mètre carré à raison de 8 à 9 grammes par trou).
Ajoutons qu'à défaut du sulfure de carbone, ou peut promener sur les jeunes semis une brouette pourvue, en dessous, d'une planche goudronnée; les insectes en sautant s'y engluent. La couleur blanche passe, d'après les observations de R. Dumont, pour éloigner les altises ; donc, autant que possible, faire les semis contre un mur blanchi à la chaux et répandre de la chaux en poudre sur le sol aussitôt après l'opération.
[Les Altises dans HYPPZ]
Petit papillon suceur, crépusculaire, de la famille des teignes, de
5 à 7 millimètres de longueur, qui s'attaque aux
céréales et plus particulièrement au blé (fig.
193).
L'Alucite des céréales (Sitotroga cerealella)
est appelée communément Teigne des blés, pou
volant.
L'insecte parfait est un papillon de couleur gris argenté clair, portant
quatre ailes écailleuses très étroites, surtout les
inférieures qui sont bordées de poils. A l'état de repos,
les ailes sont disposées presque à plat sur le dos.
Il apparaît en juillet, avant la moisson, volant seulement la nuit.
Après l'accouplement, la femelle pond 70 à 80 oeufs sur les
épis de blé, ne déposant qu'un oeuf par grain (fig.194).
Les oeufs donnent naissance à des larves d'abord gris rougeâtre,
puis jaunes, très velues.
La chenille pénètre dans le grain de blé, s'attaque
de préférence à l'embryon et ronge la farine tout en
respectant l'épiderme, puis elle se transforme en nymphe et, dix jours
après, le papillon sort.
Si les récoltes atteintes sont rentrées dans les greniers,
une seconde génération peut apparaître; de nouveaux oeufs
sont pondus sur les grains, et les larves qui en sont issues passent l'hiver
à l'état de chrysalides; les papillons ne sortent qu'à
l'été suivant. Si la seconde ponte a lieu en' plein air, les
larves qui en proviennent passent l'hiver dans le sol, où elles
s'enfoncent et d'où sortiront de nouveaux papillons à la belle
saison de l'année suivante.
Dégâts. Les grains alucités perdent leur pouvoir germinatif ; la farine devient grise par mélangeavec les excréments des larves, et sa consommation ne serait pas sans présenter quelque danger.
Moyens de destruction. Plusieurs moyens de lutte ont été
proposés contre l'alucite des céréales : les vapeurs
sulfureuses et le sulfure de carbone se sont montrés inefficaces contre
l'insecte ; ils agissent seulement comme désinfectants des greniers.
Herpin a indiqué le traitement des blés alucités en
silos, au moyen de gaz carbonique.
Il a été conseillé aussi l'emploi d'un tarare spécial
ou tue-teigne, qui, par des chocs répétés, arrive à
tuer les larves dans les grains de blé. En ce sens, les battages à
la machine ont largement contribué à la destruction presque
complète de l'Alucite et, en conséquence, il y a lieu de
procéder au battage le plus tôt possible après la moisson.
On a recommandé aussi le pelletage des tas de grains dans les
greniers.
Mais le traitement le plus sûr est celui qu'a indiqué Duhamel
et qui consiste à chauffer le blé, bien séché
au préalable, jusqu'à 55° centigrades, puis à le
refroidir lentement et progressivement. La faculté germinative des
grains n'est pas atteinte et le gluten n'est nullement altéré,
tandis qu'on tue sûrement l'insecte. Il faut éviter toutefois
de chauffer à l'excès : au delà de 65 à 70°,
la faculté germinative disparaît et le gluten, atteint dans
sa composition, se coagule, ce qui nuit à la panification des farines.
En vue de diminuer les frais d'un pareil traitement, les propriétaires
ont intérêt à se syndiquer.
Les invasions dues à l'Alucite sont fort heureusement assez peu
fréquentes.
Genre d'insectes Coléoptères renfermant de petits hannetons dont une espèce, le Hanneton vert de la vigne (Anomala vitis), est assez abondante dans les régions méridionales, où elle s'attaque aux feuilles et aux jeunes sarments. On fait la chasse aux insectes parfaits dans la journée pendant qu'ils sont au repos sur les feuilles.
Genre d'insectes Hyménoptères renfermant de grands ichneumons [Ichneumonidés] qui attaquent les larves de Lépidoptères (Bombyx du pin [Thaumetopoea pityocampa] notamment) et de noctuelles.
Genre de Diptères voisins des moustiques (fig.261) dont les piqûres propagent les germes des fièvres paludéennes.
Destruction. Dessèchement des marais ou pétrolage de la surface des étendues liquides.
Genre d'insectes diptères renfermant des mouches de taille moyenne, dont les larves s attaquent aux bulbes (ail, oignon), aux racines et aux tiges des crucifères (chou, navet, radis) ; les feuilles attaquées jaunissent et meurent.
Moyens de limiter les dégâts : arroser par temps sec et saupoudrer les feuilles avec du plâtre cuit. Arracher et brûler les pieds attaqués. Alterner les cultures.
Genre d'insectes Coléoptères, de la famille des Curculionidés, renfermant de petits charançons dont beaucoup d'espèces se rendent nuisibles en attaquant les arbres fruitiers. Parmi les plus nuisibles, citons l'Anthonome du pommier, l'Anthonome du poirier, l'Anthonome des drupes, l'Anthonome du cotonnier.
Anthonome du pommier ou Charançon du pommier (Anthonomus pomorum). Petit charançon de 3 millimètres de longueur, brun grisâtre; sur chacun de ses élytres on remarque une bande blanchâtre (fig. 266).
Au moment de la floraison des pommiers, la femelle perce avec son rostre
les boutons des fleurs et y pond ses oeufs ; sept ou huit jours après,
les larves éclosent; elles rongent d'abord les étamines, puis
les ovaires. Quinze jours après, les larves, qui sont blanchâtres
et un peu arquées, ont atteint 6 millimètres. Le bouton prend
alors un aspect extérieur brunâtre, gonflé, très
caractéristique, qui le fait désigner sous le nom de clou de
girofle; finalement les larves sortent des enveloppes pour aller se nymphoser
dans un bourgeon. L'insecte adulte parait à la fin d'avril ; il cause
des dégâts pendant toute l'année et passe
généralement l'hiver dans les replis des écorces, dans
les herbes et les feuilles accumulées près des arbres.
Certaines années, l'Anthonome fait des dégâts
considérables dans les pays cidricoles. En Normandie et en Bretagne,
la récolte des pommes est parfois réduite des deux tiers par
les ravages de ce charançon. On a souvent constaté que certaines
variétés précoces de pommes, comme d'autres très
tardives, échappent aux attaques de l'insecte, les premières
ayant leurs fruits noués au moment de son apparition sur l'arbre,
les autres n'ayant pas encore fleuri lorsqu'il disparaît (l'époque
de la ponte étant terminée). C'est dire que l'on peut parer
dans une certaine mesure aux dégâts de l'anthonome en ayant
soin de cultiver dans les vergers des variétés dont les
époques de floraison s'étendent sur plusieurs mois.
Destruction. Pendant la période hivernale, de décembre à
février, dès que la cueillette des fruits est terminée,
il est important de nettoyer les arbres, d'enlever à la raclette les
vieilles écorces, les mousses, les lichens, le bois mort, en un mot
de procéder à la toilette complète des pommiers et de
brûler soigneusement tous les débris que l'on aura pu ramasser
en procédant à ce travail; un grand nombre d'insectes seront
ainsi détruits.
Cette première opération sera complétée en mars
par un badigeonnage du tronc et des maîtresses branches exécuté
au lait de chaux, additionné de 5 à 10 pour 100 de sulfate
de fer ou au moyen de la solution pure de sulfate de fer à la dose
de 25 à 30 pour 100.
Au début de la belle saison, dès que les fleurs commencent
à apparaître, il y a lieu de procéder à la
récolte des insectes, à l'anthonomage, travail analogue au
hannetonnage ; en opérant de bonne heure, on prend les insectes avant
la ponte ; on se sert d'une grande bâche en toile de 10 mètres
de côté, au centre de laquelle est percé un trou de 0
m,50 de diamètre. Cette toile, fendue du centre à l'un des
bords, permet le passage du tronc du pommier. Les bords libres de la bâche
sont reliés par des agrafes ou des boutons. L'appareil étant
ainsi disposé, un ouvrier monte dans l'arbre et secoue vigoureusement
les branches : on recueille dans un sac les insectes et les débris
qui tombent de l'arbre, puis l'on passe à l'arbre suivant. Les insectes
sont brûlés ainsi que les débris entraînés
avec eux dans le sac. S'ils sont nombreux, l'opération peut être
renouvelée. L'anthonomage sera très efficacement
complété par l'enlèvement des bourgeons roux appelés
clous de girofle. On fait cette récolte de fin niai à, fin
juin et l'on détruit ainsi les nymphes qui donneraient naissance aux
insectes de la génération suivante.
L'Anthonome a des ennemis naturels qui viennent puissamment aider à
sa destruction. De petites mouches noires, de la famille des ichneumons
[Hyménoptères Ichneumonidés],
pondent leurs oeufs dans le corps des larves d'Anthonome. De ces oeufs naissent
des larves qui dévorent aussitôt l'hôte qui leur servait
d'abri. Il faut donc se garder de détruire les nuées de petites
mouches que l'on voit parfois, au printemps, voltiger auprès des
pommiers.
[L'Antonome du pommier dans
HYPPZ]
Anthonome du poirier ou Charançon du poirier
(Anthonomus pyri)
[Anthonome
d'hiver du poirier]. Ce charançon est moitié plus
gros que le précédent; il est brun foncé et peut atteindre
6 millimètres; ses pattes sont ferrugineuses. La femelle pond à
l'automne dans les bourgeons des poiriers; les larves émigrent en
avril et vont se cantonner dans les boutons à fleurs.
Les horticulteurs appellent ces larves les vers d'hiver : elles se nymphosent
fin avril et l'insecte parfait ne paraît qu'en mai ; il cause
lui-même des dégâts aux feuilles des poiriers et passe
l'hiver caché sous les écorces. Les larves sont très
nuisibles aux bourgeons et aux boutons à fruits.
Anthonome des drupes ou Charançon des drupes (Anthonomus druparum [A. rectirostris]). Cette espèce, appelée encore Charançon des baies ou Charançon-damier, est intermédiaire comme taille entre les deux précédentes (4 à 5 millimètres). L'insecte a un long rostre; il est brun clair, les élytres sont épais et bombés. Les femelles pondent dans les boutons à fleurs des arbres fruitiers. Les larves vivent à l'intérieur de ces boutons, mais se nymphosent en terre; quelque fois elles arrivent à pénétrer à l'intérieur des noyaux de cerises.
L'Anthonome du fraisier et du framboisier, Anthonomus rubi, dans HYPPZ
Destruction. On détruit ces deux espèces comme l'Anthonome du pommier.
Anthonome du cotonnier [Anthonomus grandis]. Cet insecte (fig. 267), de la même famille que les précédents, pique les capsules ou fruits du cotonnier et y dépose ses neufs. Ces oeufs donnent naissance à des larves qui détruisent la. bourre ou coton. Il cause de grands dégâts dans les plantations américaines.
Genre de Coléoptères rhyncophores ou charançons (fig.
275) dont il existe un grand nombre d'espèces ; la plupart vivent
sur les légumineuses. Tels sont :
- l'Apion du pois (Apion pisi), qui vit aux dépens de
la du pois [Apion
des bourgeons du pois];
- l'Apion du trèfle (Apion apricans), dont la larve
vit aux dépens de graines de trèfle.
L'une et l'autre espèce s'attaquent également à la luzerne.
Genre de Lépidoptères, de la famille des Pyralidés (fig. 362), dont la larve d'une espèce, la Pyrale de la farine (Asopia farinalis) [Pyralis farinalis], vit dans la farine et le vieux pain. Une autre espèce se multiplie dans les foins.
Genre de Coléoptères renfermant des formes minuscules qui vivent sur les débris végétaux, les racines, etc. (fig. 386)
Une espèce, l'Atomaire linéaire (Atomaria linearis)
[Atomaire
de la betterave], cause parfois de grands dégâts
sur la betterave.
On ne connaît qu'imparfaitement encore le mode de vie de l'Atomaire,
mais on a constaté que l'insecte adulte apparaît au moment de
la germination des graines de betteraves et qu'il s'attaque à la partie
souterraine de la jeune pousse. Il continue à causer ses
dégâts jusqu'au commencement de juillet, attaquant successivement
le collet de la plante, puis les feuilles.
Pour lutter contre ce déprédateur, il faut, si possible, avancer l'époque des semis; semer dru pour pouvoir faire une bonne sélection, au moment du démariage, entre les pieds sains et les pieds attaqués. On a recommandé comme traitement préventif l'immersion des graines de semence, pendant 20 minutes, dans la solution suivante : eau, 1 000 litres; sulfate de magnésie, 5 kg.; acide phénique, 1 kg. L'alternance des cultures s'impose lorsque le fléau a sévi avec une particulière intensité.
Genre d'insectes Lépidoptères nocturnes (fig. 387), renfermant de grands et beaux papillons des régions tropicales du globe, dont les ailes falquées portent des sortes de fenêtres vitrées. La plupart des nombreuses espèces du genre Attacus fournissent une soie solide.
Citons :
- l'Attacus Atlas [Attacus atlas], gigantesque papillon de la région indo-chinoise. Il peut atteindre 27 centimètres d'envergure. Il vit sur divers arbres. Cocon ouvert très difficile à dévider, donnant une soie pour étoffes grossières, très résistantes ;
- l'Attacus bombyx donnant également une soie rude ;
- l'Attacus cynthia ou Bombyx de l'ailante [ou Paon de l'ailante, Philosamia cynthia], beau papillon indigène de l'Asie orientale, aujourd'hui acclimaté en France avec l'ailante (vernis du Japon). On le rencontre dans la région de Paris et en Indre-et-Loire. Le papillon, jaunâtre, mesure 11 à 12 centimètres d'envergure. Les ailes sont traversées par une bande grise nuancée de rose et bordée de blanc et de noir; chacune porte une plaque vitrée, oeil ou ocelle. La chenille mesure 7 à 8 centimètres; elle est d'un beau vert émeraude. Les cocons ont 4 centimètres sur 15 millimètres; ils sont allongés, effilés aux deux bouts, et leur tissu gris est serré. On fait avec la soie de ce ver des étoffes solides, mais un peu rudes (foulards de l'Inde) ;
- l'Attacus Yama-maï [Antheraea yamamai], dont la chenille, appelée ver du Japon, se rapproche beaucoup du ver à soie du mûrier. Il vit sur le chêne. D'après M. Lambert, il convient pour le Centre et le nord de la France. Il est annuel et s'accommode bien de nos climats à hiver précoce et relativement long. Il est facile à élever et ses cocons 'sont les plus aisés à dévider après ceux du ver à soie domestique ;
- l'Attacus Pernyi [Antheraea pernyi], dont la chenille, ver de Chine, vit également sur le chêne. Il donne une soie plus facile à teindre et, par suite, plus appréciée que celle du Yama?maï. Cette soie sert à confectionner des étoffes unies, tissées en écru, qui, dans le commerce, portent le nom de pongée.
[Les Attacus au Catalogue des insectes vivants de l'OPIE]
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
Et l'Abeille.