Vers la page d'accueil d'OPIE-Insectes
En
épingle
L'insecte ou l'événement entomologique du jour, celui qui
défraye la chronique et qui alimente les conversations en ville et
dans les insectariums, sera épinglé sur cette page abricot,
qui s'enrichira au fur et à mesure des événements
entomologiques.
En 2004 : Vers une Abeille
meilleure, Noir foncé,
Pionnier, Amour, amour...,
Climat de campagne, Aïeul
retrouvé dans un placard, Panique à la
Nouvelle-Orléans, Phéromone de
chasteté, Nouvelle vague, Les
moyens de la fin, Sur le trottoir, Sur
des œufs, Au salon, Peste
sucrée, Télézoophagie,
VIe Extinction, Luttes
ouvières, Asticot funèbre faillible,
L'insecte en soi, Jeux de plage,
Cuisant, À la main,
Reprise de poil de la bête, Papillons
pour zones humides, Entomophagie ordinaire,
Brutalement, Recrutons ouvrières,
Première mue, Myrméchorie
sous-traitée…, La chenille ne sera plus comme
avant, Mouchetures, Punaise !
Fréquences mouches, La polyandrie
pour une meilleure climatisation, Sus au Verdet !,
La mort parfumée du moustique.
Épingles
d'été
Chronocopulométrie, Top model,
Lutte bio contre tireur d'élite, La
guerre des mange-mouches, Entomologie appliquée,
Athlétisme et politique,
Voisins, Fumer peut
tuer, Cave canem,
Halloween, Sans gène,
Points noirs, Dehors les rouges !,
Réglée comme deux horloges, Feu
orange, Antigrippe, El kebab dial
jerrad, Au rayon rouge, Alerte
en Bourgogne, L'effet cigale, Se piquer
la ruche, Cellule Filatures, Fin d'une
vie de bâton de chaise.
Épingles d'hiver
Les Épingles de collection - à consulter, page par page : Les Épingles entomologiques de 1999 et 2000, Les Épingles de 2001, Les Épingles de 2002, Les Épingles de 2003, Les Épingles de 2004, Les Épingles de 2005, Les Épingles de 2006, Les Épingles de 2007,, Les Épingles de 2008, Les Épingles de 2009, Les Épingles de 2010, Les Épingles de 2011. - ou globalement (jusqu'à fin 2009) ici.
Elles ont failli rester inforgées... Les voici en vrac.
Les Chinois (selon Le Figaro du 26 novembre 2004) mangeront transgénique dès 2005 : un riz génétiquement modifié pour résister aux chenilles ravageuses (produisant une toxine de Bacillus thuringiensis) devrait être autorisé, à la suite des résultats positifs d'expérimentations agronomiques et toxicologiques. L'incertitude demeure sur la rapidité avec laquelle des populations résistantes d'insectes apparaîtront et des ravageurs jusque-là secondaires se manifesteront dangereusement. Comme la Chine n'exporte qu'1% de sa production de riz, ce qui s'est passé avec le tabac GM risque peu de se reproduire : son emploi avait dû être stoppé suite aux craintes des manufactuiers états-uniens de voir les clients bouder leurs cigarettes.
A Maurice, la Mouche méditerranéenne des fruits, Ceratitis capitata (Diptère Téphritidé) n'est plus l'ennemi n°1 des arboriculteurs (Clicanoo, 26 novembre 2004). Cette envahisseuse d'origine marocaine s'est fait supplanter, en effet, par une Africaine du Sud, la Mouche du Natal, Ceratitis rosa, introduite accidentellement en1953. Depuis l'interdiction d'insecticides efficaces (métidathion, fenthion…) et en l'absence de nouveaux produits homologués, cette mouche très polyphage fait, plus que le Merle de Maurice, le désespoir des producteurs dont les actions de lutte restent peu efficaces (piégeage au trimedlure, essais de parasitoïdes…). Les fruits sont " larvés " à plus de 80%.
Le muscicide Ophyra aenescens, Diptère Muscidé, est vendu en sachets. Des pupes ainsi conditionnées émergent des adultes qui vont pondre sur le fumier ; après éclosion, les asticots recherchent, trouvent et dévorent les asticots de Musca domestica, la Mouche domestique qui, si le traitement est bien fait, risque de disparaître de notre paysage.
Confus et perplexes, les taxinomistes et les " mesureurs " de biodiversité. L'examen, au moyen du " DNA barcoding ", de 484 papillons séchés d'Astraptes fulgerator (Lépidoptère Hespériidé) a révélé à Paul Herbert et à ses collaborateurs (PNAS, 101, 14812-7, 29 sept. 2004) qu'il s'agissait d'un mélange de 10 espèces. Des " variantes " de ce paillon commun avaient été soupçonnées et, effectivement, il existe bien des différences dans l'allure des chenilles et leurs habitudes alimentaires. La technique est basée sur l'examen des séquences du gène COI (cytochrome c oxydase I) présent dans les mitochondries. Ses promoteurs imaginent qu'on pourrait ainsi " codebarrer " chaque espèce du monde vivant.
Les Smarties sont mis à l'index par le Vegetarian society (Evening News, 29 octobre 2004) du fait qu'il sont colorés au E120, alias carmin, produit par la Cochenille du Mexique, Dactylopius coccus (Hémiptère Dactylopiidé). Interpellée, la firme Nestlé déclare ne pouvoir mettre en route une fabrication spéciale de ces bonbons pour les végétariens .
Insecte vedette, modèle d'insecte, la Drosophile se retrouve le premier insecte cloné. La manip, due à Vett Lloyd et ses collègues a été conduite au Canada, à l'université Dalhousie d'Halifax (communiqué de presse du 2 novembre 2004). Il est évidemment facile de produire de très nombreuses drosophiles par des moyens classiques ; ce travail , de fait, a fort peu d'objectifs entomologiques, il devrait servir à mieux maîtriser le clonage… des mammifères, selon la chercheuse.
Les insectes seraient une source d'agents pathogènes pour l'homme. Ainsi Photorhabdus asymbiotica, qui cause des pustules sur le corps (une douzaine de cas - et soignés - en Australie et aux États-Unis), est-il très certainement un mutant de P. luminescens (Entérobactériacée), ndoparasite de nématode entomopathogène. Ceci d'après les recherches de Nick Waterfield (université de Bath). Sans doute d'autres cas restent à découvrir et les maladies émergentes ainsi créées ne seront pas toutes aussi peu graves. Les agents de la peste bubonique, de même que celui due charbon, seraient également issus de bactéries d'insectes.
10 décembre 2004
À lire dans la presse :
Extension du raid des criquets. Les nuages d'insectes, après avoir envahi le nord de l'Afrique, s'étendent désormais des Canaries au Sinaï et touchent l'Espagne et le Portugal. Le Monde du 11 décembre 2004
Fin d'une vie de bâton de chaise
Trois phasmes australiens, prénommés Matt, Charlie et James,
vivaient leur vie de Phasmoptères dans un terrarium anglais. Jusqu'à
ce que Pete, un père de famille pourtant, engagé avec quelques
compagnons de beuverie (à la tequila) dans un concours idiot inspiré
par une émission de télé-réalité, les
croque tout crus tous les trois.
Pete le pochetron a donc gagné. Dessaoulé, il se souvient du
bruit de la cuticule cassée par ses dents et du goût
désagréable de l'intérieur mou de ces trois bâtonnets
(du diable, of course). Dessaoulé, sa honte est immense : il
ne recommencera plus. Adam, son fils de 7 ans, entomologiste amateur prometteur
éleveur desdits phasmes, qu'il a trouvé en larmes devant la
cage vide, lui pardonnera-t-il ?
NDLR : pour se réapprovisionner en phasmes (et autres insectes
à élever, observer et à protéger des
prédateurs), voyez la page de l'OPIE
www.insectes.org rubrique
Élevages.
D'après " Daddy ate my stick insects ", par Paul Byme, lu le
9 décembre 2004 à www.mirror.co.uk
6 décembre 2004
À lire dans la presse (internautique).
Le pragmatisme sexuel de la reine mère, par Cécile Dumas.
Le Nouvel
Observateur, du 3 décembre 2004.
[Reine de la fourmi Cataglyphis cursor, travaux de Morgan Pearcy,
de l’Université libre de Bruxelles et ses collègues].
Les fils d'araignée ont des propriétés que l'homme n'est
pas parvenu à imiter avec des matériaux artificiels. Les essais
de production par des levures, des bactéries, des cellules
végétales ou animales en culture n'ont jamais donné
de bons résultats. Ceci jusqu'aux manips de chercheurs en Israël
et en Allemagne - une équipe dirigée par Uri Grat - qui viennent
de produire au laboratoire, pour la toute première fois, des vrais
fils d'araignée. Pour ce faire, ils ont " emprunté " les
gènes ad hoc à l'Épeire diadème, Araneus
diatermatus (Araignée Aranéidé), puis les ont
greffés, via un baculovirus, dans des cellules de Légionnaire
d'automne, Spodoptera frugiperda (Lép. Noctuidé).
Les applications possibles de la production industrielle d'un fil aussi
résistant que celui de l'araignée - et pourtant simplifié
(il ne contient qu'une des deux protéines constituantes) - sont nombreuses
: des gilets pare-balle aux cannes à pêche en passant par la
micro-électronique, les fibres optiques et la
chirurgie.
D'après " Scientists achieve self-assembly of spider silk fiber
in insect cells " communiqué de presse de l'université
hébraïque de Jérusalem, lu le 25 nov. 2004 à
www.scienceblog.com
L'Abeille domestique a été recrutée à
l'université de l'État d'Ohio pour participer à un travail
sur les effets de l'alcool éthylique sur le comportement d'Homo
sapiens. Et là, et pour ça, on la fait boire. De l'alcool
en concentrations diverses. Et les chercheurs - dirigés par Julie
Mustard, entomologiste- chronomètrent ses activités et son
inactivité (avec de fortes doses, elle reste carrément sur
le dos), et mesurent son taux d'alcoolémie (alcoolhémolymphie
?), sans s'interdire de disséquer et de fouiller jusqu'aux chromosomes
son " cerveau " (protocérébron et la suite…).
En tant que cobaye, Apis mellifica semble très prometteuse
(et pratique et pas chère). Son caractère social augmente son
intérêt. Grâce à elle, la connaissance des effets
de certains breuvages sur les activités des humains, sur leurs
réactions et sur les effets sur leurs neurones
progressera.
D'après " A buzz out of booze ", The Guardian, lu le
28 octobre 2004 à www.guerdian.co.uk
Les cigales périodiques nord-américaines émergent en
masse tous les 13 ou 17 ans. Ce phénomène spectaculaire
(relaté notamment dans Insectes n°135 et déjà
épinglé ici) est prévisible avec
une excellente précision. Lors de l'" invasion " de l'été
2004, des entomologistes étaient prêts à évaluer
son impact écologique. Ces cigales, durant quelques semaines, forment
une biomasse considérable. Qui profite aux animaux : oiseaux,
lézards, serpents, poissons…
Mais ces prédateurs visibles insectivores ou généralistes
opportunistes, tout à fait débordés, ne consomment que
15% des cigales. Les nécrophages (insectes) sont sans doute eux aussi
submergés par cette provende soudaine. Restent les exuvies et les
cadavres (plus ce que rejettent les animaux ci-dessus). Ce sont les plantes
qui en bénéficient : c'est pour elles un engrais azoté
grâce auquel, pendant plusieurs années, elles produisent - ainsi
qu'on l'a mesuré sur des parcelles de campanules amendées avec
des " carcasses " de cigales - des graines plus
grosses.
D'après " Cicadas leave bounty of nutrients for forests ",
par Marsha Walton, CNN.com, lu le 26 novembre à
www.cnn.com
La Flavescence dorée est une maladie fatale et incurable de la vigne
due à un mycoplasme transmis par une cicadelle nord-américaine,
Scaphoideus titanus (Hém. Cicadellidé), introduite
accidentellement en France en 1958. Elle est présente (bien circonscrite,
bien surveillée et objet d'une lutte obligatoire), en Gironde, dans
l'Aude, en Savoie. En 1998 un pied de Gamay, à Anse (Beaujolais) en
a été la victime ; il a été éliminé
et, depuis, la mycoplasmose ne s'est plus manifestée. Un nouveau cas
vient d'être détecté par le réseau de surveillance
obligatoire du vignoble, sur un unique pied, toujours, en Bourgogne, à
Saint-Gengoux-le-National. La préfecture va délimiter un
périmètre de lutte contre le vecteur - et ordonner l'arrachage
du (des) pied(s) touché(s).
La Cicadelle de la vigne résiste bien, jusqu'à présent,
aux méthodes de lutte non chimiques, et pose un très grave
problème aux viticulteurs " bio ".
La Cicadelle de la vigne, fiche et photos sur HYPPZ à
www.inra.fr/hyppz/RAVAGEUR/3scatit.htm
À (re)lire : Les Acariens et Insectes de la Vigne, par R. Coutin,
Insectes n°126, en ligne à
/pdf/i126coutin.pdf
26 novembre 2004
À lire dans la presse
Femmes fatales et reines usurpatrices, par Stéphane Deligeorges, La Recherche, 381, décembre 2004.
De l'utilité des collections d'histoire naturelle, par Viviane Thivent, La Recherche, 381, décembre 2004.
L'Insector (marque déposée) est un appareil électronique
à plonger dans le grain entreposé dans les cellules des silos
et qui transmet à l'ordinateur du farmer un décompte
des insectes qui l'infestent. Le principe est simple : un cylindre vertical
percé de trous fait fonction de piège pour le cosson (adulte)
qui, via un entonnoir, choit dans un tube " éclairé " par deux
faisceaux infra-rouges perpendiculaires. En passant, il occulte ces rayons
et l'ordinateur déduit de la modification du signal la taille du ravageur
- et donc son identité.
Sont surveillés ainsi, dans les grandes plaines nord-américaines,
le Cucujide roux, Cryptolestes ferrugineus, (Col. Cucujidé)
et le Capucin, Rhizoperta domenica, (Col. Bostrichnidé).
L'Insector est disponible auprès d'OPI Systems à Calgary (Alberta,
Canada) ; il coûte quelque 150 €
pièce.
D'après " OPI electronic grain probe count insects " par Andrea
Johnson, The Midwest messenger, lu le 25 novembre 2004 à
www.midwestmessenger.com
Voir les pages insectes denrés à
d-insectes.htm
Dessin : Capucin ((INRA) .
NDLR 1 : Pour apprécier si un sac de blé est infesté,
une pratique d'outre-méditerranée consite à plonger
la main dedans. Si c'est chaud… c'est très charançonné.
Et d'y enfoncer une pastille de phosphure de zinc (utilisé aussi comme
rodenticide...).
NDLR 2 : à Bordeaux, les collègues de l'INRA ont mis au
point, depuis longtemps, des détecteurs acoustiques, sorte d'actographes
(cf Insectes n°119, en ligne à
pdf/i119fraval.pdf) espions.
24 novembre 2004
À lire dans la presse
Bataille pour la Libellule déprimée en banlieue de Paris, par Christine Garin. En ventre de une du Monde du 20 novembre 2004.
Kiosque. L’Egypte est-elle menacée par les criquets ? A qui incombe la responsabilité ? Telles sont les questions qui ont préoccupé la presse cette semaine. Les criquets envahissent le ciel du Caire. Par Hoda Ghali, dans Al-Ahram Hebdo.
Au Caire, un sandwich au " criquet rouge " coûte 1,25 livres et ce
mets délicieux est, du fait de sa forte teneur en phosphates et aux
dires des vendeurs, " plus efficace que le Viagra ". L'approvisionnement
est facile : le Criquet pèlerin vient, en effet, de gagner l'Égypte
et Israël (les deux États coopèrent - avec les Palestiniens
- pour traiter les essaims. Cette nourriture est licite pour les musulmans
observants : les autorités religieuses d'Al Azhar confirment que rien
dans Schistocerca gregaria (Orthoptère, Acrididé) n'est
défendu et demandent - sans en faire une obligation religieuse - aux
gens de participer volontairement à la lutte contre le ravageur, notamment
en le consommant.
D'après Proche-Orient Info, lu
le 23 novembre 2004 à
www.proche-orient.info
À lire : un dossier de la Cité
des sciences et de l'industrie "Criquets pèlerins : comment arrêter
l'invasion ?", à
www.cite-sciences.fr
Cent cinquante cobayes volontaires mettent actuellement à l'épreuve,
au centre médical de l'université de Rochester, un nouveau
vaccin contre la grippe. Mis au point par Protein Sciences Corp., à
Meriden (Connecticut, États-Unis), sa particularité est
d'être produit sur des cultures de cellules de la Légionnaire
d'automne, Spodoptera frugiperda (Lép. Noctuidé).
Classiquement, on utilise des œufs embryonnés de Gallus gallus
(nom vernaculaire : poule), qu'il est indispensable de manipuler un par
un ( et il en faut des dizaines de millions).
On attend de ce nouveau procédé une réduction du coût,
ce qui permettra d'augmenter facilement la dose, gage d'une meilleure
efficacité.
D'après le communiqué de presse de l'université
de Rochester, lu le 24 novembre 2004 à
www.wrmc.rochester.edu
Les feuilles des arbres décidus jaunissent à l'automne. Pourquoi
? Parce que leurs cellules se sont vidées des chloroplastes. Mais
encore ? Car la plante dépense de l'énergie pour produire les
caroténoïdes et anthocyanines responsables de cette coloration.
Et ces couleurs si jolies (souvent) ne sont pas la manifestation de la
présence d'un déchet démasqué : les jaunes et
les rouges sont fabriqués à l'automne.
Pour William Hamilton, professeur de biologie évolutionnaire à
l'université d'Oxford, l'arbre se protège. Cette coloration
est un signal destiné aux insectes phytophages ; il avertit les femelles
pondeuses (notamment les fondatrices de pucerons) de la toxicité -
pour leur descendance - de leur feuillage au printemps suivant. D'après
le travail de Sam Brown (université du Texas), portant sur les
infestations par les pucerons de 262 espèces d'arbres, les essences
aux couleurs d'automne les plus vives sont attaqués plutôt par
des pucerons sténophages (spécialisés). D'autres
entomologistes ont mis cette hypothèse excitante à l'épreuve,
sur bouleau, sur merisier… apportant des éléments en sa
faveur.
Cependant, les critiques ne manquent pas : on a notamment relevé que
des arbres montrent de belles et vives couleurs là où aucun
puceron n'est jamais présent. Et pour les physiologistes des plantes,
les anthocyanines ont pour rôle de protéger les feuilles d'un
rayonnement solaire trop intense qui empêcherait le transfert des
nutriments depuis la feuille sénescente.
D'après "Defensive colours. Researchers hypothesize bright
fall leaves discourage insect infestation" par Carl Zimmer, the New-York
Times, lu le 28 octobre 2004 à
www.herald.ns.ca
8 novembre 2004
À lire dans la presse
Le sphinx tête-de-mort, amateur de pommes de terre et de miel, par Catherine Vincent, dans Le Monde du 9 novembre 2004.
4 novembre 2004
À lire dans la presse
Deux chercheurs chinois se sont penchés sur le phénomène d'hydrophobie des pattes du gerris - Les secrets de la marche sur l'eau, par Cyrille Vanlerberghe, dans Le Figaro du 4 novembre 2004.
Des poux et des hommes, dans
Le
Monde du 5 novembre 2004, à paraître ce jour.
Des chercheurs ont étudié l'évolution d'un parasite
pour retracer l'histoire de son hôte, l'"Homo sapiens", et de ses
ascendants.
15 octobre 2004
Chez la mouche du vinaigre (est-il utile de rappeler son nom, Drosophila
melanogaster, Diptère Drosophilidé, ?), dans les conditions
naturelles (autour de fruits mûrs), l'aube et le crépuscule
sont propices à l'éclosion des œufs comme au vol des adultes.
Ces pics d'activité se décalent en fonction des saisons, survenant
plus tôt et plus tard en été. Ceci suggère que
notre insecte possède deux " horloges " internes.
En effet, François Rouyer et ses collaborateurs (à l'institut
de neurobiologie Alfred-Fessard à Gif-sur-Yvette) viennent de montrer
que deux groupes - ventro-latéral et dorso-latéral - de neurones
distincts gouvernent l'un l'activité du matin, l'autre celle du soir.
La démonstration repose sur l'observation de mouches
génétiquement dissemblables, les unes possédant l'"
horloge " du matin, les autres celles du soir.
Les mêmes résultats ont été obtenus
simultanément par une équipe de chercheurs travaillant à
l'université Brandeis, à Waltham (Massachusetts,
États-Unis).
Ce phénomène a été suspecté chez les rongeurs
et, sans doute, la poursuite des travaux de base sur notre " droso ", puis
sur d'autres animaux, conduira-t-elle à mieux connaître les
rythmes circadiens de l'homme (et de ses animaux de rente), à en soigner
les troubles, à les modifier (?).
D'après, notamment, un communiqué de presse du CNRS
et de l'INSERM, diffusé le 13 octobre 2004.
Ci-contre : oeuf de Drosophile (d'après Martelli)
Il n'aura pas fallu longtemps aux autorités taïwanaises pour
réagir à l'invasion de la fourmi rouge Solenopsis invicta
(ou Fourmi de feu, Hyménoptère Formicidé)
repérée pour la première fois sur l'île début
2004. Les recommandations d'un comité d'entomologistes réunis
lors d'un symposium sur les espèces exogènes organisé
par l'Academia sinica ont donc été prises très au
sérieux. Dès le mois de septembre, un budget de 20 millions
de dollars était accordé pour mettre fin à l'invasion,
alors que quelques jours plus tard seulement, les premiers insectes à
être signalés dans la capitale Taïpeh étaient
difficilement exterminés et leurs nids détruits. La tâche
sera ardue : les nids occupent déjà plus de 6 000 ha dans quatre
régions de l'île et Taiwan se donne trois ans pour venir au
bout des envahisseuses.
S. invicta est une redoutable peste dont il faut craindre l'agressivité
et la morsure douloureuse qui s'infecte rapidement, ainsi que tout un
cortège de désagréments dermatologiques ou allergiques.
Elle est également crainte des agriculteurs car elle s'attaquerait
aux cultures. Probablement arrivée par bateau d'une des régions
du monde qu'elle a déjà colonisée, cette fourmi est
originaire d'Amérique du Sud et son aire de répartition
s'élargit rapidement, souvent au détriment d'autres espèces.
Dans la zone intertropicale, sa dissémination est
accélérée par les typhons.
B.D.
D'après Taiwan info à taiwaninfo.nat.gov.tw des 2 et
22 septembre et 1 et 7 octobre.
Sur S. invicta voir aussi l'Épingle
Envahisseurs associées, ravages durables
publiée esur cette page en septembre 2002.
8 octobre 2004
À lire dans la presse
Dans
Le
Monde : Pour assurer sa descendance, une guêpe s'associe
à un parasite, par Catherine Tastemain.
Des chercheurs français ont séquencé le génome
d'un virus très ancien impliqué dans la ponte d'un insecte.
5 octobre 2004
À lire dans la presse
Deux ruches au fond du jardin pour découvrir les plaisirs de l'apiculture, par Jean-Michel Normand. . Le Monde.
Au Lion blanc, un pub de Sible Hedingham (Essex, Royaume-Uni), on ne parle
sans doute que d'autre chose. Mais c'est dans le jardin de cet
établissement, pourtant, qu'on a trouvé, le 19 septembre 2004,
une coccinelle incongrue et inquiétante.
Pour Michael Majerus (université de Cambridge), la présence
sur le sol anglais d'Harmonia axyridis (" harlequin ladybug ", Col.
Coccinellidé), d'origine asiatique, annonce une catastrophe pour les
papillons, les chrysopes et les autres coccinelles ; il faut débusquer
et éliminer tous les représentants de son espèce " avant
que nos propres coccinelles britanniques ne soient anéanties ".
Difficile… Cette coccinelle de 7 mm de long est bien visible mais
présente un très grand polymorphisme de couleur des élytres,
avec un nombre de points très variable.
Et elle n'est pas sans utilité, bien au contraire. Aux États-Unis
et en Europe du Sud, c'est un auxiliaire efficace pour lutter contre les
pucerons. En France, elle a été importée de Chine en
1982 (G. Iperti, INRA Antibes) ; son élevage est au point et elle
est commercialisée. Et pour éviter que l'agent biologique
ailé (bon voilier) et coûteux ne s'égaille dans la nature,
une souche inapte au vol, dite " sédentaire ", a été
sélectionnée. L'espèce semble de toutes façons
incapable de s'acclimater et il faut renouveler les lâchers.
Mais alors, pourquoi ces frayeurs britanniques ? Acclimatée dans certains
endroits de l'Amérique du Nord, notre coccinelle y est accusée
de voracité excessive, aux dépens, notamment de coccinelles
indigènes : elle serait une envahisseuse… Et puis, elle peut
pulluler au point d'envahir les maison à l'approche de
l'hiver.
D'après, notamment, " 'Deadly ladybird' sighted in UK ", BBC
News, lu le 5 octobre 2004 à news.bbc.co.uk.
À (re)lire : " La Coccinelle sédentaire, Harmonia axyridis
", par Christine Piotte et al., 1999. Lutte biologique II, Dossier de
l'environnement de l'INRA n°19 en ligne à
www.inra.fr/dpenv/piottd19.htm
Ainsi qu'on vient de le rappeler à l'occasion du prix Nobel
décerné à Richard Axel et Linda B. Buck, l'olfaction
met en œuvre plusieurs milliers de gènes chez la souris (3% du
génome). L'Homme est moins bien armé pour reconnaître
les odeurs : il n'y consacre qu'1% de ses gènes.
Les insectes semblent, en comparaison, bien simplistes. Privée du
seul gène Or83b, la drosophile ne sent plus rien. C'est ce que viennent
de publier, dans Neuron, Leslie Voshall et son équipe
(université Rockfeller, États-Unis), renforçant l'espoir
de pouvoir mettre au point des répulsifs efficaces - contre les ravageurs
et, surtout, les insectes hématophages vecteurs de
maladies.
D'après " Blocking the mosquito scent trail ", lu sur SciDevNet
le 30 septembre 2004, à www.scidev.net
Le compte à rebours est déclenché au Science Museum
of Virginia (2500 w. Broad St., Richmond, États-Unis), un mois avant
la " veille de tous les saints ", pour préparer, à l'intention
des " kids ", des manifestations à base de bestioles horribles, gluantes
et grouillantes.
Que ce soit pour servir de modèle à des costumes ou à
des masques, pour inspirer des chants stridulants, pour servir de thème
à des manips de science instructive, pour faire danser en huit, pour
être les vedettes de présentations naturalistes instructives,
les insectes (punaises, cigales, vers à soie, abeilles, mantes…)
seront au premier plan.
D'après " Museum Takes Halloween to frightening new levels
", lu le 30 septembre 2004 à www.timesdispatch.com
28 septembre 2004
Énervées par les aboiements des chiens, des abeilles d'un essaim
se sont attaquées à un groupe de personnes - dont une est morte
de piqûres reçues - dans un parc municipal de Santa Catarina,
dans le Nord du Mexique. Ces Apidés étaient des hybrides "
africanisés ", issus de croisements entre abeilles européennes
et l'africaine, Apis mellifera scutellata introduite au Brésil
en 1956.
Ces " Killer bees " ont envahi le continent américain, en
évinçant les races européennes importées. À
raison de 300 à 500 km par an, elles ont atteint les États-Unis
en 1990. Elles sont effectivement agressives mais, en revanche, plus productives
et meilleures pollinisatrices. Les apiculteurs professionnels ont appris
à les manipuler. Et leur agressivité semble s'atténuer.
Mais les éleveurs amateurs, des villes ou des zones pavillonnaires,
sont privés de leur hobby.
D'après, entre autres " Mexican Man Stung to Death by "Killer
"Bees, dépêche Reuters du 24 septembre 2004 lue à
story.news.yahoo.com
Dérangé dans sa sieste par un moustique, un jeune Japonais
s'arme d'une bombe insecticide et en disperse le contenu avec une certaine
générosité. Ceci fait, il allume une cigarette, ce qui
met le feu à sa maison. Il s'en sort avec quelques brûlures.
On ignore le sort du Diptère Culidicé.
D'après une dépêche AgenceNews du 29 août
2004 lue sur Le Matinternet, à www.matin.qc.ca
Les haies de thuya vont-elles disparaître ? Cette clôture
végétale d'une extrême banalité pourrait se voir
remplacée, soit par une limite virtuelle et plus de convivialité
entre voisins de jardin, soit par des murs avec tessons de bouteille…
L'agent de ce bouleversement mitoyen agit surtout en Suisse romande, où
la situation semble grave pour les amateurs de ce genre de murs chlorophyllien.
C'est Palmar festiva (Col. Buprestidé) connu également
sous les noms de genre Lampra, Ovalina ou Scintillatrix.
En français, c'est le Bupreste du genévrier. L'adulte est
très joli, vert foncé tacheté de bleu-noir, petit (7
à 10 mm), avec un large thorax ovale et l'abdomen terminé en
pointe. Il apparaît en mai juin. Ce sont les larves (du type " marteau
") qui provoquent la mort des sujets en creusant des galeries ascendantes
et descendantes dans les branches et les jeunes troncs. Le cycle peut durer
2 ans.
Il n'y a pas de remède. En Ile-de-France, l'espèce, jugée
rare, s'est retrouvée protégée (un staut qu'elle devrait
perdre).
Il reste aux voisins à s'entendre…
D'après, notamment, " Pas de thuya, pas de Suisse ", par Robert
Netz, 24heures.ch, lu le 23 septembre 2004 à
www.24heures.ch
25 août 2004
Athlétisme et politique
Organisée à New Brunswick (États-Unis) à la
mi-août par la New Jersey Pest Management Association, la course de
cafards traditionnelle a vu la victoire écrasante de Kerry sur Bush,
ce dernier cancrelat n'ayant même pas franchi la ligne de départ
dans son tube. Selon les politologues du coin, ce résultat augure
(avec 80% de chances de réussite) de celui de la prochaine élection
américaine.
D'après une dépêche AP, lue le 20 août à
www.wesh.com/politics
Ailleurs, à la foire de l'État d'Indiana, ce genre de course
relève du simple amusement sportif : les blattes, opposées
3 par 3, sont attelées à des tracteurs miniatures, comme le
montre
cette
image, publiée par Indystar.com.
Dans tous les cas, les athlètes (vus
ici en élevage,
juste avant la sélection ?) sont de l'espèce Gromphadorhina
portentosa (Blattodea Oxyhaloïdé), Blatte souffleuse de
Madagascar, souvent épinglée dans cette rubrique, car animal
de compagnie en Extrême Orient, et dont on rappellera que quelques
spécimens sont visibles à l'OPIE (où on ne leur demande
pas de concourir).
Une équipe dirigée par Alex Ryan, mathématicien à
la Defence Science and Technology Organisation, travaille à imiter
les insectes, notamment les abeilles des espèces ou hybrides les plus
agressifs, si doués pour mener en groupe une attaque efficace avec
si peu d'intelligence embarquée. Ces recherches devraient conduire
à la mise en œuvre, au dessus de théâtres
d'opérations futures, d'essaims de milliers de drones - petits
aéronefs bon marché (12 000 € pièce, guère
plus) - chargés, dans un premier temps, de tâches de surveillance
(on pourrait les munir d'aiguillons fonctionnels ou l'équivalent en
armurerie militaire aéroportée). À chacun de ces drones
simplets, mais capables de communiquer entre eux, il ne sera pas confié
de feuille de route particulière : c'est le groupe qui s'adaptera,
s'organisera, et réussira sa mission - à l'instar d'un ensemble
d'insectes, efficace avec très peu de
neurones.
D'après " Australian scientists turn to insect swarms for new
generation weapons ", Yahoo ! News, lu le 23 août 2004 à
news.yahoo.com
Culicoides est, parmi les Diptères Cératopognidés,
le seul genre d'intérêt. Mais quel intérêt ! Ces
moucherons (" midges " en langue locale) sont une (la) plaie d'Écosse,
leurs femelles hématophages rendant la vie impossible aux gens et
aux bêtes. Contre lui, une machine, la Midgeater. Elle attire
ces moucheronnes avec du gaz carbonique parfumé et les aspire dans
un récipient où elles meurent desséchées. Assez
efficace, elle se vend bien, à 1 000 £ pièce (chez Calor
Gas and Texol).
Ce qui fait qu'American Bio-Physics clame que ce n'est qu'une copie de leur
machine développée pour tuer les moustiques, le Mosquito
Magnet (que l'on vient d'épingler parmi les Brèves de
l'été, comme invention de M. Culicide).
Des milliers de dollars/livres/euros sont en jeu ainsi que pas mal d'emplois
en Écosse, ceux des ouvriers qui construisent la Midgeater
et ceux des avocats sur le coup…
D'après " Lawyers smell blood in midge machine battle ", par
Peter Jones, Scotsman.com lu le 24 août à
www.news.scotsman.com
Chez nous dans le Midi, nous affrontons les arabis, vecteurs de la fièvre
catarrhale du mouton, signalés à
epingle00.htm#langue et objets d'un article
dans Insectes n°131 (2003)
.
Au Canada, il va être mis fin à l'homologation de l'huile
de citronnelle (Cypobogon spp.), culicifuge efficace, qui contient
un composant cancérigène ( méthyleugénol) et
dont l'innocuité n'a jamais été établie
(d'après Réseau Protéus, lu le 26 août 2004 à
www.reseauproteus.net).
Lutte bio contre tireur d'élite
Le Tireur d'élite aux ailes de cristal (c'est son nom local) est une
grosse cicadelle (Homalodisca coagulata, Hém. Cicadellidé)
qui se répand en Californie depuis 1990, semant la terreur parmi les
viticulteurs. Ce piqueur-suceur transmet en effet la maladie de Pierce, due
à la bactérie Xylella fastidiosa, fatale (entre autres)
aux pieds de vigne : la circulation de la sève y est bloquée.
À l'université de Califormie (à Riverside) Thomas A.
Miller et son équipe mettent au point une méthode de lutte
biologique qu'il nomment " lutte symbiotique ". L'agent est une bactérie,
trouvée chez la Cicadelle, Alcaligenes. Inoculée au
pied de vigne, elle neutralise l'agent pathogène.
Des essais au champ ont montré que l'auxiliaire ne se retrouvait ni
dans les raisins, ni dans le sol. Pourtant, cette manip. de lutte bio a
provoqué la suspicion - voire la vigoureuse hostilité - de
vignerons et de négociants (le vin pourrait être altéré,
les acheteurs pourraient le bouder) et d'écolos. L'auxiliaire biologique
Alcaligenes est, en effet, génétiquement
modifié…
D'après " Project Shows Promise for Grape Growers ", par Daisy
Nguyen, Associated Press, lu le 25 août 2004 à
story.news.yahoo.com
À (re)lire " le Tireur d'élite aux ailes de cristal ", parmi
les Épingles de 2001, à
epingle01.htm#Homalo
Le site Internet du Programme de lutte contre la maladie de Pierce est à
www.cdfa.ca.gov/phpps/pdcp/
Depuis son introduction en 1868, dans le Massachusetts (États-Unis)
et son évasion des cages où Léopold Trouvelot les
élevait pour améliorer la production de soie, le gypsy moth
(Bombyx disparate ou Spongieuse, Lymantria dispar, Lép.
Lymantriidé) a été, en tant que défoliateur forestier
majeur, le plus combattu (sans succès) et le plus étudié
(par les meilleurs entomologistes) des insectes états-uniens. Le combat
continue (l'espèce s'étend en Amérique du Nord), la
recherche aussi et même dans des voies qu'on pourrait penser être
sans grand intérêt.
Vient d'être publié un nouveau modèle mathématique
de la dynamique des populations, autrement dit une série d'équations
qui génèrent une courbe en fonction du temps des effectifs
annuels successifs - des pics et des creux, avec des plateaux - qui ressemble
aux relevés faits en forêt (comptages des pontes, des
chenilles…).
L. dispar est un ravageur dit cyclique, dont les pullulations - et
les ravages - se manifestent tous les 8 à 14 ans et ce,
simultanément sur des surfaces très grandes.
Les explications (avec ou sans modèle mathématique) ont
été aussi nombreuses que peu satisfaisantes, s'appuyant sur
des théories et/ou des séries de relevés. Aucun
système ne " colle " avec la réalité sur le long terme
et en plusieurs endroits et, encore moins, ne permet de prévoir la
prochaine explosion de population.
Le tout nouveau modèle combine grosso modo deux types anciens
et fait intervenir un pathogène (le baculovirus de L. dispar,
qui tue les chenilles) et un prédateur (le rongeur Peromyscus
leucopus, qui croque les chrysalides) ainsi que des effets aléatoires
(du climat) et des variations de la sensibilité de la chenille à
ses bio-agresseurs.
Cette " partie à trois " satisfait les auteurs : la courbe " colle
" mieux que celles obtenues avec des modèles moins compliqués.
Est-ce le modèle indépassable ? Les faits biologiques sur lesquels
il est basé sont locaux pour un ravageur mondial et, même, un
champignon nouveau qui semble jouer un rôle important en Amérique
du Nord, Entomophaga maimaiga, y est ignoré. Ailleurs, L.
dispar manifeste des pullulations cycliques de mêmes allure et
périodicité, alors que ni le virus (ni aucun autre
pathogène), ni le rongeur ne sont présents…
On sait que les modèles (en entomologie comme en économie)
sont très prisés des chercheurs (et des jurys).
On considérera que ce modèle n'est qu'une étape (de
plus) d'une quête peut-être vaine, à moins qu'il ne s'applique
avec plus de régularité à d'autres défoliateurs.
Pour beaucoup de dynamiciens des populations, le Bombyx disparate n'est pas
modélisable.
Article source : Dwyer G., Dushoff J. Yee S. A., 2004. The combined effects
of pathogens and predators on insect outbreak. Nature, 430, 341-345.
À consulter, les nombreuses pages
Lymantria dispar par A. Fraval et Claire Villemant, à
www.inra.fr/dpenv/ld.htm
Cliché A. Fraval
Pour faire durer plus longtemps l'acte sexuel, de 30 à 50%, il suffit
d'éteindre ses gènes " period " et " timeless ". En tous cas
chez la drosophile.
Publiés tout récemment dans Current Biology, les travaux de
Jaga Giebultowicz et de son équipe (université d'État
de l'Orégon, États-Unis) ont mené à la
découverte d'un rôle nouveau de ces gènes connus comme
régulateurs des rythmes biologiques de période égale
ou supérieure à la journée, celui de gouverner la
durée d'actes brefs - peut-être en agissant sur la perception
du temps par l'individu.
En chronométrant et en observant minutieusement les ébats de
couples de Mouche du vinaigre, il a été montré que c'est
le mâle qui en fixe la durée, en " décidant " de se retirer
plus tard s'il n'a plus ses gènes
sus-nommés.
D'après " Length of sex act in flies dictated by genetics ",
Science Blog, lu le 24 août 2004 à
Scienceblog.com
NDLR : l'application à Homo sapiens - qui possède
les mêmes gènes - fait rêver à… des hommes
qui travaillent plus longtemps.
À lire dans la presse
Dans le Figaro du 18 août 2004 :
Une botte secrète contre les plantes envahissantes (en introduisant
les ennemis naturels de ces végétaux exotiques, eux-mêmes
importés volontairement ou par accident, on espère pouvoir
les contrôler), par Marc Mennessier, en ligne à
www.lefigaro.fr/sciences/20040818.FIG0294.html
et : Un nouvel ennemi du maronnier, à
www.lefigaro.fr/cgi/edition/genimprime?cle=20040818.FIG0295
NDLR : Cameraria ohridella, Lép.
Gracillariidé, la Mineuse du maronnier d'Inde.
17 oût 2004
Ces épingles (petites, des camions ?), ramassées sur les routes de l'info internautique durant le début de l'été, sont livrées en paquet . Voici ces nouvelles estivales, rédigées sous forme relativement courte - avec, le cas échéant, un lien utile. Elles ne sont pas rangées par ordre d'importance. Il y a là des nouvelles graves (la première en tous cas), intéressantes, piquantes, futiles, sidérantes (la dernière).
L'Afrique du Nord et de l'Ouest - jusqu'au Darfour, atteint récemment - est confrontée actuellement, à des degrés divers, à une forte invasion du Criquet pèlerin, Schistocera gregaria (Orth. Acrididé). Un phénomène qui se reproduit de façon récurrente, infligeant des dommages considérables aux cultures. L'invasion en cours est la plus grave depuis plus de 15 ans. De nombreux articles de presse ont rendu compte de l'extension de l'invasion, des ravages, des moyens de lutte locaux (parfois dérisoires), de la difficile mise en route de la coopération régionale et de l'aide internationale… A voir, le site du CIRAD sur les acridiens , à locust.cirad.fr/acridiens.shtml avec la fiche S. gregaria à locust.cirad.fr/omm/sgr_fr.html
" En nombre cette année, les bêtes à bon dieu ont trouvé quantité de nourriture à leur goût. Elles font le bonheur des rosiers, potagers et autres vergers, comme celui des rêveurs. " La seconde génération des Coléoptères Coccinellidés aphidiphages a en effet profité de l'année humide avec coups de chaleur. C'est en Suisse (rapporté par 24heures.ch) et alentour.
L'université de Warwick (Royaume-Uni) entreprend, sous la direction de Dave Chandler, une étude sur les biopesticides, en prenant comme modèle le champignon Metarhizium flavoviride, agent de lutte contre les pucerons de la laitue. Il s'agit de connaître ses effets sur les microbes du sol. Par ailleurs, son collègue Wyn Grant examinera les effets de la réglementation sur le développement de tels procédés substituables à l'emploi des insecticides de synthèse ; celle-ci est actuellement décourageante.
Soixante millions de criquets ont occupé l'aéroport de Nice (dépêche Reuters du 29 juillet), attirés par l'herbe entre les pistes et l'allure dégagée de l'endroit. Soupçonnés d'être capables d'attirer des oiseaux et/ou d'éliminer la végétation et donc de transformer le sol en poussière, ces insectes ont été jugés nuisibles et devaient être éradiqués chimiquement. Le Caloptène italien, Calliptamus italicus (Orth. Acrididé), banal tout autour de la Méditerranée, est sur la liste rouge en Belgique.
" Crammer " (bachotteuses) est le nom d'une souche de drosophile mutante, mise au point - par altération d'une protéine qui inhibe la synthèse de cathepsines - par Thomas Préat et son équipe du CNRS de Gif-sur-Yvette. Ces mouches ont une mémoire à court terme normale mais oublient ce qu'elles ont appris la veille. Une découverte qui pourrait apporter un éclairage nouveau sur des maladies neurodégéneratives de l'homme.
Comment les abeilles perçoivent-elles les distances ? En " comptant " les détails survolés, semblent indiquer les résultats de plusieurs études récentes, dont celle conduite par Mandyam Srinivasan (PLOS, 13 juillet 2004). Volant au-dessus d'une étendue d'eau (monotone) , les abeilles sous-estiment la longueur du vol qui les a conduites à une source de nectar ; en revanche, un trajet au-dessus d'un paysage très disparate, avec des détails contrastés, sera interprété - et restitué aux congénères lors de la danse - comme plus long qu'il n'est.
Deux petits érables ont dû être abattus dans un village de Loire-Atlantique, Saint-Anne-sur-Brivet, car lourdement infestés par le Longicorne asiatique, venu dans des planches en bois, emballage de dalles en granit importées de Chine pour des travaux réalisés entre 1998 et 2000 (Lefigaro.fr, 4 août 2004). Cet envahisseur mondial a été repéré (officiellement) en France dans le Loiret en mai 2003 - voir à epingle03.htm#mond. Anaplophora glabripennis (Col. Cerambycidé) avait déjà été épinglé dans cette rubrique à epingle01.htm#gaucho
Le Natural History Museum, la Zoological Society of London et l'université de Nottingham s'associent pour monter le projet " Frozen Ark " (arche congelée). Il s'agit de préserver, à très basse température, l'ADN d'espèces animales qui risquent de disparaître. Les insectes seront surgelés entiers.
Les cigales périodiques
américaines (se manifestant tous les 17 ans) ne sont
pas qu'un extraordinaire et magique spectacle pour tout le monde. Des
arboriculteurs de la côte est des Etats-Unis se sont plaints de pertes
de récolte de 20%. Les imagos femelles de Magicicada
(Tibicen) septemdecim (Hémiptère Cicadidé)
incisent les rameaux pour pondre, ce qui reste sans danger tant qu'elles
ne sont pas plusieurs centaines sur la même branche. Les fruits
dépérissent et moisissent si le rameau ne s'est pas
cassé…
Illustration tirée du Webster
1911
Le 21 juillet 2004, l'Institut de recherche pour le développement annonçait la découverte d'une nouvelle espèce de moustique (Dipt. Culicidé), Anopheles ovengensis. Celle-ci se distingue difficilement (par un examen des larves, confirmé par des outils de biologie moléculaire) des 4 autres anophèles présentes au Cameroun. Comme elles, A. ovengensis transmet le paludisme. La fiche de l'IRD est à www.ird.fr/fr/actualites/fiches/2004/fiche207.htm
Près de Tilbury (Est du Canada), rapportait le London Free Press du 12 juillet 2004, 100 000 frênes ont été abattus - pour un coût de 12 millions de dollars - de façon à faire barrage à l'extension d'un redoutable ravageur, l'Agrile du frêne, Agrilus planipennis (Col. Buprestidé), introduit récemment d'Asie orientale. Ceci pour rien. Car on a observé l'insecte dans au moins 4 zones au-delà de ce " pare-feu ". Une fiche sur l'Agrile du frêne est à www.mnr.gov.on.ca/mrn/forests/foresthealth/emerald%20borer/hlthalert-3(fr).pdf
Pour venir à bout des moustiques et écarter la menace de fièvre du Nil, Donald R. Hall invente. Il prend un bain d'oiseau, le munit d'une pompe de vidange déclenchée par un microprocesseur incorporé ; entre le bassin et la pompe, il place un filtre où les œufs de moustique seront broyés. Ou encore il piège un anodin récipient plein d'eau avec un fin grillage métallique qui, la nuit, quand dame moustique vient pondre, demeure sous la surface mais, le jour et avec lui la chaleur venus, s'élève au-dessus (sous l'action d'un bilame) avec les œufs comme sur une écumoire, offerts aux ardents rayons du soleil. Ces dispositifs sont sans entretien ou presque et bon marché. En revanche, le " mosquito magnet " qu'il commercialise (de 200 à plus de 1 200 €) marche au propane et demande de la maintenance : il produit du gaz carbonique qui leurre la moustique à la recherche d'un repas de sang chaud. Les exploits de notre culicide récidiviste ont été relatés par le New York Times, le 5 juillet 2004.
Deux individus ont été pris à Pierrelaye (Val-d'Oise) et le dispositif de piégeage a été renforcé tandis que les agriculteurs franciliens se sont vus rappeler l'obligation de détruire cette espèce d'intrus et de suivre un plan de rotation des cultures. La Chrysomèle des racines du maïs, Diabrotica virgifera, apparue en France en 2002, fut épinglée dans cette rubrique à epingle02.htm#env et portaiturée dans Insectes, à pdf/i127zagatti-deridj.pdf
Le Centre McGuire pour les Lépidoptères et la
Biodiversité, construit à Gainesville (Floride, Etats-Unis)
rivalisera avec les plus grands muséums, écrit le Sun-Sentinel.com,
le 11 août 2004. Il gèrera une collection de 4,5 millions de
spécimens et donnera à voir 2 000 individus des les plus belles
espèces de la forêt équatoriale humide dans un silvarium.
Le centre recrute une douzaine d'entomologistes et se prépare à
accueillir une trentaine de thésards et postdocs. M. McGuire, pharmacien
et lépidopérologiste amateur, a offert 7,2 millions de dollars
(un peu moins en euros) tandis que l'Etat en a apporté 4,2 millions,
pour la réalisation du Centre.
NDLR : l'OPIE est intéressé par les
sommes de cet ordre de grandeur, dont il saura faire bon usage tout en honorant
la mémoire du donateur.
Le Tireur d'élite aux ailes de cristal (cicadelle signalée par nos soins à epingle01.htm#Homalo) a pris patte dans le comté de Solano, soit en dehors de la zone où l'on tente de l'éradiquer par des traitements, dans le but de sauver le vignoble (Daily Republic, 12 août 2004).
La Fourmi d'Argentine, Linepitema humile (jadis dénommée Iridomyrmex humilis, Hyménoptère Formicidé) s'est installée en Australie où elle menace faune et flore locales. Les habitants de Sydney viennent de découvrir avec horreur qu'une colonie de 100 km de diamètre habite chez eux (Yahoo! News, 13 août 2003). Une Très Grande Fourmilière comme décrite epingle02.htm#TGF
Au zoo de Londres, Phoebe, insecte Phasmoptère de l'espèce Phobaeticus (Phoebaticus ?) serratipes vient d'atteindre 45 cm de long et de battre le record du monde de la longueur en terrarium. Voir une fiche descriptive à perso.wanadoo.fr/site-a-yannick/phasmes/f_serratipes.htm
Megastar (et d'autres publications comme choiradiox.com) l'affirment, le 13 août 2004 : la nouvelle maison de Britney Spears (à Malibu, Californie, Etats-Unis) est infestée d'insectes au point que plusieurs dizaines d'employés d'une entreprise de désinsectisation s'y affairent sous d'immenses bâches, au point que les préparatifs de son mariage sont perturbés. La presse ne donne aucune précision entomologique. On exige qu'on ne nous cache plus rien sur cette peste.
23 juillet 2004
À lire dans la presse (via Internet) :
Irrésistible pédoncule oculaire, par le Dr Tatiana,
Le
Figaro, 23 juillet 2004.
"Cher docteur, Je me consume d'angoisse existentielle. Je suis un diopsidé
(mouche aux yeux pédonculés) Cyrtodiopsis dalmanni [...]
Les criquets déferlent sur le Sahel, par Sébastien Hervieu , Le Figaro, 23 juillet 2004.
Du virus du Nil aux chauve-souris, par Achille Hubert .
Le
Radar, 22 juillet 2004.
[Les maringoins : comment en venir à bout.
Le Radar est un hebdomadaire de Cap-aux-Meules, au Québec (Canada)]
21 juillet 2004
À lire sur Internet :
Une étude de l'AFSSA : "OGM et alimentation : peut-on identifier et évaluer des bénéfices pour la santé ?" Exemple 1 [sur 4] : Les plantes résistantes à des insectes (les moyens de lutte contre les ravageurs insectes, cultures du maïs Bt et conséquences agronomiques, gène Bt et niveaux de contamination en mycotoxines chez le maïs-grain, conclusions). En Annexe : "Papillon Monarque et maïs Bt".
À lire dans la presse :
Mémoires d'une mouche, par Corinne Bensimon,
Libération
du 10 juillet 2004.
Depuis quelques années, des chercheurs du CNRS découvrent
que la drosophile est capable d'apprendre et qu'elle a même une
mémoire complexe, analogue à celle de l'homme. Reportage dans
un labo.
Un vivier de drosophiles mutantes et dociles, de la même auteure,
dans le même
Libé.
Génétique, évolution, développement de
l'embryon: depuis cent ans, la «mouche à vinaigre» a ouvert
de nombreuses voies à la recherche fondamentale.
Les huiles essentielles tirées de la cannelle seraient un insecticide
épatant. Peter Shang-Tzen Chang (université nationale de
Taïwan) et son équipe ont établi leur efficacité
contre les larves de moustiques (meilleure que celle d'un insecticide de
référence, le DEET - diéthyltoluamide) et leur
innocuité pour l'environnement. Ils ont extrait leur matière
active des feuilles d'un cannelier local, Cinnamomum osmophleum
(Lauracée). Ces substances sont extraites d'habitude de l'écorce
de la casse, C. cassia, ce qui revient plus cher.
Nos spécialistes des essences naturelles vont maintenant chercher
à démonter le pouvoir répulsif sur les femelles adultes
hématophages (propriété avérée du DEET)
de leur extrait au parfum agréable.
Ces travaux sont publiés dans le vol. 52 du Journal of Agricultral
and Food Chemistry, de juillet 2004, p. 4395.
D'après " Mückenplage : Zimtöl hilft ", BBVnet, lu
le 21 juillet 2004 à www.bbv-net.de
Un portrait d'Aedes aegypti (Diptère Culicidé)
à
www.moosbaum.de/verlag/kalender/2003/0.htm
9 juillet 2004
À lire dans la presse :
Au secours ! Les criquets attaquent (un point sur la situation acridienne au Maroc), par Aziz Daki. Aujourd'hui Le Maroc.
1er juillet 2004
C'est le mot d'ordre lancé par le People's Trust for Endangered Species,
une association britannique qui lance la chasse (visuelle ou, mieux,
photographique, s'entend) à Gnorimus nobilis
(Coléoptère Scarabéidé). L'insecte est devenu
fort rare. C'est un habitant des vieux vergers et ceux-ci sont progressivement
abattus.
Le PTES veut, en organisant les efforts des participants à cette grande
battue, dresser la carte des populations restantes et des vieux arbres
subsistants pour œuvrer à leur sauvetage.
PTES, 15 Cloisters House, 8 Battersea Park Road,
London SW8 4BG (Royaume-Uni).
Verdet et Pique-prune, même combat ? Voir à
www.inra.fr/opie-insectes/pdf/i121beurois.pdf
La polyandrie pour une meilleure climatisation
Une communauté avec des seuils de réaction à la
température différents réagira plus efficacement pour
éviter les excès de chaud (comme de froid) et, surtout, sans
à coup dangereux.
C'est ce qu'on peut démontrer avec une ruche et ses Apis
mellifera (Hyménoptères Apidés). En effet, comme
cela vient d'être établi par Julie Jones (université
de Sydney - Australie), les réactions des ouvrières au trop
chaud - elles se portent à l'entrée et ventilent - ou au trop
froid - elles s'entassent autour du couvain - sont déclenchées
à des températures précises, génétiquement
déterminées. Comme la reine a été
fécondée par une à trois douzaine de faux-bourdons,
la ruche renferme une bonne variété de " thermotypes " et les
ouvrières se mettront à réagir aux sautes de
température les unes après les autres, assurant une
régulation excellente (32 à 36°C, quoi qu'il
arrive…).
Un tel " emploi " de la diversité génétique est connu
chez une fourmi champignonniste où il rend plus flexible l'orientation
vers l'une ou l'autre caste des ouvrières.
D' après " Honeybees' genes Key to hive air conditioning ",
NewScientist, lu le 29 juin 2004 à www.newscientist.com
Comment apparaissent les nouvelles espèces ? Classiquement, on invoque
la barrière géographique qui isole deux groupes de populations
qui, au bout d'un grand nombre de générations, finissent par
différer génétiquement assez pour constituer de vraies
espèces. Le rôle du bras de mer ou de la montagne peut-il être
tenu par des insectes ?
Pour Tigga Kingston (université de Boston - États-Unis) et
Stephen Rossiter (université de Londres, Royaume-Uni), la réponse
est oui, depuis leurs observations d'une chauve-souris, Rhinolophus
philippinensis, faite sur Célèbes (Indonésie). Cette
espèce de Mammifère Chiroptère s'y présente sous
trois types de populations différant par la taille des individus.
Différant aussi par la fréquence des émissions vocales
ultrasonores leur servant à repérer par écholocalisation
leur nourriture, des insectes. Les grandes chauves-souris émettent
à 27, les moyennes à 40,5 et les petites à 54 kHz -
soit des harmoniques de 13,5 kHz. La fréquence relativement basse
des grandes Rhinolophes les rend apte à capturer les gros insectes,
tandis que la petite entomofaune, qu'elles ne détecteront pas, sera
la provende des petites chauves-souris. Ainsi, nos trois presqu'espèces
peuvent cohabiter sans interférer, comme séparées par
des " barrières ". Grâce à ce " partage des ondes " et
des ressources alimentaires, la spéciation est possible et même,
sans doute, accélérée par le fait que les signaux sonores
accompagnant le rapprochement des sexes sont eux aussi calés dans
des " canaux " distincts et que les individus de quasi-espèces
différentes ne s'entendent pas (au sens propre).
Des cas de spéciation liée à des émissions sonores
ont été mis au jour chez des oiseaux. Chez les mammifères,
c'est la première fois qu'un mécanisme de ce type est mis en
évidence. Avec la participation des
insectes…
D'après, entre autres, " Changes to insect-seeking calls of
bats may drive new species formation ", Science Blog, lu le 16 juin 2004
à www.scienceblog.com
Une fiche illustrée (en anglais) de R. philippinensis,
à
www.fmnh.org/philippine_mammals/Rhinolophus_philippinensis.htm
L'Hémiptère Pentatomidé Nezara viridula, la Punaise
verte (ponctuée), a non seulement mis patte sur le sol anglais mais
s'y est acclimatée. L'espèce est polyphage et cosmopolite,
autrement dit capable de ponctionner une large gamme de végétaux
(dégâts, par exemple, sur châtaignier en France) sans
refuser la zoophagie à l'occasion et habitant les 5 continents - mais
dans les régions au climat tempéré plutôt chaud.
Jusque là, les inspecteurs du Royaume-Uni l'avaient signalée,
passagère clandestine de bottes de légumes importées.
Désormais elle semble bien s'être naturalisée.
Ravageur jusque là sans danger, la punaise est avant tout un témoin
du réchauffement climatique, global et surtout urbain : le Grand Londres
lui offre, en effet, quelques degrés de plus que la verte campagne
anglaise, de quoi profiter des plants de tomates de
l'endroit.
D'après, entre autres, " Insect enjoys warmer UK climate, BBC
News, lu le 23 juin 2004 à news.bbc.co.uk
NDLR : mâles et femelles de cette espèce communiquent
entre eux par des vibrations transmises au végétal hôte
et par signaux chimiques : les immigrées ont sûrement conservé
leur langue originelle…
Les figurines en céramique disposées, il y a 2 000 ans, par
les habitants de l'actuel Mexique occidental dans leurs tombes à puits
sont très prisées des collectionneurs. En conséquence,
ceux-ci se voient bien souvent proposer des faux. Ces objets, outre qu'ils
représentent des personnages, sont caractérisés par
des petites taches noires formées, sur les pièces authentiques,
d'oxyde de manganèse (et, sur les faux, de peinture…). Responsables
des vraies mouchetures : des insectes nécrophages attirés par
les cadavres frais et s'en nourrissant (Diptères Piophilidés
et Phoridés sarcophages auxquels ont succédé des
Coléoptères Dermestidés nettoyeurs des os). Parvenus
à la nymphose, les asticots des Diptères se sont installés
sur du sec, sur les figurines disposées là pour accompagner
le défunt. Ce sont en effet les traces des pupes qui forment les petites
taches noires, préservées par une minéralisation
ultérieure due à des bactéries (Metallogenium,
Leptothrix) trouvant dans les cadavres des insectes et dans les eaux
de ruissellement leurs ressources.
Désormais, il suffit d'un examen entomologique (pas facile…)
pour confondre les faussaires.
D'après " Les céramiques anciennes du Mexique occidental
", par Robert Pickering et Ephraim Cuevas, Pour la science, 321,
76-82.
28 mai 2004
À lire dans la presse :
L'observation des insectes défaillante dans l'Hexagone, par
Yves Miserey,
Le Figaro
du 28 mai 2004.
Biodiversité : les retards français, par Y.M.
(ibid.)
La chenille ne sera plus comme avant
La Mésange à tête noire, Parus atricapillus (Oiseau
Paridé), reconnaît les chenilles nourries de feuillage exposé
à des concentrations élevées de gaz carbonique et refuse
de les manger. Ceci vient d'être montré par une petite équipe
de l'université du Rhode Island (États-Unis). De fait, dans
ces conditions - qui risquent de se généraliser avec l'augmentation
des émission anthropiques de CO2 - les plantes produisent plus de
substances phénoliques (tanins) ; la chenille les absorbe, ce qui
dégoûte l'oiseau éruciphage.
Les tanins sont des "anti-phytophages" (qui réduisent la
digestibilité de la matière végétale). Sur les
arbres soumis à agression, très vraisemblablement, les chenilles,
en plus d'être immangeables, sont rares et les mésanges risquent
doublement la famine.
D'après "Réchauffement global : les oiseaux ne mangent
plus !, une Capsule de l'Agence Science-Presse lue le 19 mai 2004
à www.sciencepresse.qc.ca
11 mai 2004
À lire dans la presse :
Des milliards de cigales sortent de terre aux Etats-Unis. Par Guillaume
Mayran de
Chamisso, Le
Monde du 12 mai 2004.
(monté en Épingle ici le 5 mars 2004 : "Nouvelle
vague")
Depuis quand les ancêtres des Arthropodes et donc des Insectes muent-ils
? Depuis 545 millions d'années - soit depuis leur apparition au Cambrien
? On ne disposait que d'indices, jusqu'à la découverte, parmi
la célèbre faune de Burgess, d'un spécimen de Marella
splendens, fossilisé en pleine mue. Ce qui correspond à
une chance extraordinaire (l'animal est mou pendant l'ecdysie, qui ne dure
que très peu de temps…), en dépit du grand nombre d'individus
préservés 15 à 25 000) de ce curieux
animal.
D'après " Ancient arthropod caught moulting ", BBC News,
lu le 7 mai 2004 à news.bbc.co.uk
Myrméchorie sabotée. Les graines à élaiosome
(celles de diverses plantes herbacées, dans les régions
tempérées, les Chelidonium, Corydalis, Cyclamen, Viola)
sont dispersées par les fourmis (Hym. Myrmicidés), friandes
de cet organe. Que survienne une espèce envahisseuse qui prend la
place des fourmis autochtones, ces plantes sont menacées.
En effet, le transport de leurs graines ne se fait plus que sur des distances
bien plus courtes à partir du pied-mère. Car la nouvelle
transporteuse, plus petite, laisse tomber très vite son fardeau. Un
résultat obtenu par Josuah Ness, de l'université d'Arizona
à Tucson (États-Unis), à partir de l'étude de
57 espèces de 5 continents.
Exemples de fourmis envahisseuses : la Fourmi de feu importée,
Solenopsis invicta et la Fourmi d'Argentine,
Linepitema humile.
D'après " Ameisen sind schlechte Gastarbeiter ", Spiegel Online,
lu le 1er mai 2004 à www.spiegel.de
Article source : Ness J.H., Bronstein J.L., Andersen A.N., Holland
J.N., 2004. Ant body size prdicts dispersal distnce of ant-adapted seeds:
implications of small-ant invasions. Ecology, 85(5),
1244-1250.
6 mai 2004
Les Romains se régalaient de " cossus " (une larve xylophage ?). De
nos jours, les insectes sont des mets appréciés dans
différents endroits de la Planète où ils sont
consommés plus ou moins régulièrement
(Insectes n°120). Sans aller voir
plus loin que dans " le plus proche des pays lointains ", les larves du Grand
Capricorne du chêne (Cerambyx cerdo, Col. Cérambycidé),
d'une part, et les imagos du Criquet pèlerin (Schistocerca
gregaria, Orth. Acrididé), d'autre part, sont parfois consommés
grillés par les Marocains (certains d'entre eux…). En Amérique
du Nord et en Europe, quelques restaurants proposent explicitement diverses
insectes (frais, grillés, frits, salés, rôtis, en pâte,
enrobés…) à quelques amateurs.
Si vous n'êtes pas de ces adeptes, vous n'en êtes pas moins un
entomophage régulier (avec une consommation annuelle évaluée
à plus d'1/2 kg), ce dont vous ne vous alarmez d'ailleurs pas du tout.
Il est vrai que vous ne voyez pas les 80 fragments (de cuticule d'insecte)
autorisés dans 100 g de chocolat ni les 75 par 50 g dans la farine
qui a servi à faire le pain qui accompagne la tablette. Il est vrai
aussi que ces éclats d'exosquelette sont parfaitement inoffensifs.
Les chiffres ci-dessus sont les normes de l'agence états-unienne de
sécurité des aliments et des médicaments (FDA), des
seuils de tolérance établis pour que l'on ne s'efforce pas
de produire des aliments indemnes de tout contaminant entomologique, à
grands coups d'insecticides.
L'auteur de cette Épingle, qui a travaillé jadis sur
ce problème à propos du paprika (poudre de piment doux industriel
- Capsicum annuum - séché où l'on tolère
75 fragments par 25 g) tient à préciser que ces seuils restent
sujets à variations (ils sont fixés plus bas pour les aliments
pour bébé, par exemple) et à interprétation.
Car on ne donne pas la même signification à la trace posthume
d'un butineur qui s'est laissé prendre au moment de la récolte
du fruit frais qu'à un morceau du syrphe joliment appelé "
Mouche des pissotières " ni qu'à un bout de dermeste
spécialiste du tas moisi qui reste d'une cargaison refusée.
Les deux derniers contaminants trahissent la mauvaise tenue de l'usine (moulin
et silo) et leur présence peut rendre le lot non marchand.
Les contrôleurs, qui effectuent un travail pénible de reconnaissance
de " pièces détachées " (et très mal
découpées !) de nombreuses espèces possibles espèrent
l'avènement de nouvelles méthodes de détection et
d'identification (immunologie, reconnaissance automatique de
formes…).
D'après, entre autres, de Stephanie Bailey, " Bugfood II :
Insect as food !?! ", sur les pages du département de Zoologie de
l'université du Kentuky (à
www.uky.edu/).
Avant d'envisager d'analyser vos denrées, lisez "Macroanalytical
Procedures Manual" (US FDA) " à
vm.cfsan.fda.gov/~dms/mpm-toc.html
Quelques images à
www.kurtzassociates.com/Light%20filth.htm
Il est communément admis que - en cas de perturbation d'une composante
- les caractéristiques des écosystèmes - comme leur
richesse spécifique (" biodiversité ") ou leur productivité
- évoluent progressivement.
Soit une prairie essentiellement composée d'herbes bi- ou trisannuelles
(Verge d'or, Carotte sauvage, Potentille simple, Trèfle blanc) et
pérennes (Pâturin des prés) exploitées successivement,
entre printemps et automne, par deux guildes principales d'insectes : suceurs
de sève puis broyeurs. Ces phytophages y sont chassés avant
tout par des araignées. Dans ce milieu complexe, il apparaît
(au terme d'une dizaine d'années d'observation) qu'une chaîne
trophique domine, composée du prédateur sommital Pisaurina
mira (Aranéide Pisauridé), de l'herbivore Melanopus
femurrubrum (Orthoptère Acrididé) et des végétaux
Pâturin et Verge d'or, laquelle est très envahissante. Notre
criquet se nourrit de ces deux plantes, préférant le Pâturin
en l'absence de prédateurs - et lui infligeant des dommages
considérables.
Soit un entomologiste qui manipule - au sein de petits enclos
délimités dans le pré - la faune, par exemple en retirant
(à la pince) toutes les araignées. Ce qui arrive : La Verge
d'or domine (délaissée par le criquet) et la biodiversité
s'effondre. Et l'introduction d'araignées ne ramène pas le
système à son état initial : on n'observe aucune
résilience.
Cette expérience - évidemment limitée - montre qu'un
système équilibré peut, sous l'effet d'une perturbation
survenue très haut dans la pyramide trophique, basculer brutalement
(et sans retour) vers un état bien moins
favorable.
Article source : Schmitz O.J., 2004. Perturbation and abrupt shift
in trophic control of biodiversity and productivity. Ecology letters,
7, 403-409.
Les quelque 130 000 ha d'amandiers cultivés en Californie ont besoin
des ouvrières de 2 millions de ruches, en février, pour produire.
Cette année, les apiculteurs ont eu bien du mal à les fournir,
et encore en en apportant la moitié par camion. C'est un exemple de
la pénurie de pollinisateurs qui menace plus de 80 productions agricoles.
Aux États-Unis, il n'y a plus d'abeilles indigènes, pratiquement,
et l'on compte uniquement sur l'Abeille domestique, Apis mellifera
(Hym. Apidé) importée par les premiers colons européens.
Depuis plusieurs années, elle est en déclin, du fait des
traitements insecticides et de l'appétit d'oiseaux locaux, notamment.
Surtout, elle est victime de l'acarien phorétique et parasite asiatique
Varroa jacobsoni (Gamasida Dermanyssina Varroidé) indroduit
dans les années 1980 (avec des reines, très probablement),
qui a décimé ses colonies, sans qu'on puisse en venir à
bout (il est résistant aux acaricides, désormais).
La recherche de nouveaux produits capables de tuer l'acarien est active mais
tout résultat risque d'être provisoire. Pour beaucoup, le seul
espoir - des maraîchers, arboriculteurs, agriculteurs comme des apiculteurs
- est de modifier génétiquement l'abeille. Par manipulation
(en créant une abeille OGM tolérant le parasite) ou par
importation, depuis la Sibérie orientale où l'abeille supporte
depuis longtemps le varroa et a dû s'y adapter. Mais aura-t-on le temps
d'éviter une catastrophe économique ?
D'après " Harvest threat : so few bees, so many crops " The
Christian Science Monitor, lu le 6 mai 2004 à www.csmonitor.com
À consulter, sur V. jacobsoni, la thèse de Rémy
Vandame (1996) à
biomserv.univ-lyon1.fr/txtdoc/THESES/VANDAM/TheseVANR.pdf
Photo ci-contre : V. jacbsoni, vue ventrale, cliché
Yves Leconte, Photothèque INRA
3 mai 2004
À lire dans la presse :
La mouche de mai, bientôt le grand jour, par Catherine Vincent. Le Monde du 4 mai 2004.
19 avril 2004
Comment les Aranéides marchent-ils au plafond ? Grâce aux forces
de van der Wals, qui agissent entre molécules et ne sont affectées
que par la distance entre les deux objets. À la différence
des colles, ni la température, ni l'humidité, ni les traces
graisseuses n'interfèrent. Le contact entre l'araignée et le
support se fait par l'extrémité en triangle des sétules
(petites soies) ; il est si parfait que l'animal peut supporter ainsi 170
fois son poids, sans se décrocher. Pour avancer, elle dégage
les sétules un par un, sans effort excessif.
Ces travaux conduits sur Evarcha arcuata (Salticidé) devraient
déboucher sur l'amélioration des " post-it " : Ces papillons
de bureau bien connus (souvent jaunes) tiendront même sur des supports
mouillés.
Article source : Kesel A., Martin A., Seidl T., 2004. Getting a grip
on spider attachment: an AFM approach toward microstructure adhesion in
arthropods. Smart Materials and structures. (accepté pour
publication).
8 avril 2004
En médecine légale, l'observation de l'entomofaune d'un cadavre
livre des renseignements sur la date et le lieu de la mort. Les escouades
de Diptères et de Coléoptères spécialisés
se suivent en effet dans un ordre connu et demeurent un temps
répertorié. Pour Melanie Archer, de l'Institut Victoria de
médecine légale, à Melbourne (Australie), la précision
de telles données laisse beaucoup à désirer. Sur les
5 porcelets qu'elle a laissés dehors, entourés d'un grillage
contre les gros nécrophages et les charognards - durant deux ans,
c'est l'originalité de ce travail -, les mouches vertes (ou lucilies)
n'ont pas suivi le même calendrier d'une année sur l'autre,
restant jusqu'aux 9e et 4e semaines, respectivement. Creophilius
erythrocephalus (Coléoptère Staphylinidé) est, quant
à lui, arrivé au bout de 4 puis 2 semaines…
L'importance des populations présentes et, surtout, les variations
météorologiques, expliquent ces écarts. Or, experts,
juges et jurés sont en général persuadés que
les indices entomologiques sont précis et sûrs. Ce qui peut
coûter cher à certains suspects…
D'après " Murder detectives must rethink maggot theory ",
NewScientist.com, lu le 6 avril 2004 à www.newscientist.com
Dessin de C. erythrocephalus, le devil's coach-horse (cheval du carrosse
du diable), à
www.ento.csiro.au/aicn/system/c_1002.htm
Chandan Goswami, un garçon de 13 ans habitant le district de Birbhum,
en Inde, s'étant plaint de douleurs au bas-ventre et de difficultés
à uriner, vint consulter à l'hôpital où l'on constata,
avec une certaine surprise, la présence d'un staphylin
(Coléoptère Staphylinidé) de moins d'1/2 cm de long
dans son urine. Pour l'urologue, les insectes se sont développés
ab ovo dans une fistule interne. Pour ses voisins de chambrée,
les jours du jeune homme sont comptés, rongé qu'il est de
l'intérieur. À cette nouvelle, notre patient - qui supportait
gaillardement jusque là son petit élevage - a commencé
à déprimer et le directeur de l'hôpital a ordonné
qu'on le tienne à l'écart de la curiosité du public.
D'après, entre autres " Des
coléoptères dans l'urine d'un jeune Indien " Matinternet, lu
le 4 avril 2004 à www.matin.qc.ca et " After insects, intruders bug
ailing teenager ", The Telegraph (Calcutta) du 17 juin 2003 lu à
www.telegraphindia.com
NDLR : des cas de myases extraordinaires sont parfois rapportés
et demeurent dans le souvenir des entomologistes - pas seulement médicaux.
Ainsi celui d'une vendeuse de légumes aux halles de Paris qui se trouva
héberger dans son estomac une petite population de Piophila casei
(Diptère Piophilidé) en parfaite santé ; cette dame
dut avouer son addiction pour les " mulots ", les asticots sautillants (cf
dessin ci-contre) de la Mouche du fromage, qu'elle allait recueillir -
et gober - dans les caves à fromage.
Les plages et les dunes états-uniennes sont un terrain prisé
par de très nombreux pilotes de véhicules tout terrain et tout
spécialement de buggys. Quelques lieux leur sont interdits, notamment
à Cap Code (Massachusetts), dans le cadre de la protection du Gravelot
siffleur, Charadrins melodus.
Là comme ailleurs, vivent aussi des insectes, dont personne ne se
souciait avant que Jacqueline Steinback (université de Rhode Island)
ne s'emparât du sujet, ne capturât les invertébrés
sur la grève - à l'endroit des traces de pneus et en dehors
- et n'écrasât elle-même quelques paquets de varech au
peuplement connu. Résultat : d'une part, les arthropodes qui s'enfouissent
sont les plus affectés, leurs effectifs perdant 15% sous les roues
et, d'autre part, un suivi de l'entomofaune intertidale devra être
entrepris.
D'après " Dune buggies squash bugs ",
par Helen Pearson, Nature Scienceupdate, lu le 31 mars 2004 à
www.nature.com
Au début des années 1930, un envahisseur a pris patte aux
États-Unis, à partir du port de Mobile, la Fourmi de feu,
Solenopsis invicta (Hyménoptère Formicidé). Bien
acclimaté, ce ravageur provoque des dégâts
considérables. En plus, comme son nom l'indique, son passage sur notre
peau provoque une sensation de brûlure (morsure puis projection de
venin). Certaines personnes y sont, en plus allergiques.
Leur attaque (en masse) peut être mortelle. Quatre décès
ont été enregistrés dans des maisons de retraite pourtant
bien tenues. Dans un cas, il a fallu moins de 4 heures (intervalle entre
deux 2 visites de soignants) aux fourmis pour envahir une personne
âgée incapable d'appeler à l'aide, dans un hospice
vérifié la veille par un entomologiste-inspecteur…
La loi fédérale impose aux hospices de vieillards d'avoir un
contrat avec une entreprise de désinsectisation. Il est recommandé
d'ajouter une clause explicite imposant la surveillance de la Fourmi de
feu.
D'après " Feuerameisen überfallen Pflegeheime ", Spiegel
online, lu le 30 mars 2004 à www.spiegel.de
Sur S. invicta, on (re)lira les Épingles, "
Sales mouches et compagnie " "
Envahisseur associés, ravages durables
" .
Signalée par la station régionale de la protection des
végétaux, une pullulation de Capnode, Capnodis tenebrionis
(Coléoptère Buprestidé) menace un demi million
d'abricotiers autour de Batna. La larve du ravageur creuse des galeries dans
les racines principales de l'arbre tandis que l'imago broute les feuilles.
Les jeunes sujets meurent ; les plus âgés sont
considérablement affaiblis. La SRPV met en œuvre trois types
de lutte : traitement chimique du sol, arrachage des arbres atteints et ramassage
manuel estival des adultes, le capnodage. Cette collecte qui s'apparente
au hannetonnage pratiqué jadis en France par les écoliers,
n'est donc pas à ranger au musée des armes
insecticides.
D'après un communiqué d'Algérie Presse Service
lu le 7 avril 2004 à www.aps.dz
La fiche du Capnode sur HYPPZ est à
www.inra.fr/hyppz/RAVAGEUR/3capten.htm
Attaque d'un article de presse : " Les scientifiques ont trouvé un
virus capable de venir à bout d'une chenille qui peut être mortelle
pour les humains ".
La terreur rampante est la larve du Bombyx cul-brun, Euproctis chrysorrhoea
(Lépidoptère Lymantriidé), défoliateur des
feuillus. La chenille possède effectivement des poils urticants -
qu'on retrouve en masse dans ses nids - mais est considérée,
en Europe et en Afrique du Nord, comme moins dangereuse que les
Thaumetopoea, T. processionnea et T. pityocampa, les
Processionnaires du chêne et du pin, respectivement.
L'espèce fut importée involontairement sur la côte est
des États-Unis en 1897, à Sommerville (Massachusetts), là
où un autre envahisseur avait été, lui, installé
sciemment, le Bombyx disparate, Lymantria dispar. Les deux ravageurs
se sont répandus dans tout le quart nord-est de l'Amérique
du Nord. Le Bombyx cul-brun a régressé, sans qu'on sache pourquoi
et, dès les années 1930, n'était plus présent
qu'à Cap Code et sur quelques îles. Le Bombyx disparate a, lui,
poursuivi la carrière que l'on sait (voir à
www.inra.fr/dpenv/ld.htm).
Depuis quelques années, le Bombyx cul-brun se manifeste par des
pullulations et certains, riverains, forestiers et responsables de la santé
publique, s'affolent. De grands espoirs sont placés dans l'utilisation
d'un baculovirus spécifique. À l'instar, très exactement
de ce qu'on avait pensé, il y a des décennies, devoir être
efficace contre L. dispar, ravageur toujours en pleine
expansion.
D'après " Virus takes out killer caterpillar ", Nature
Scienceupdate, lu le 29 mars 2004 à www.nature.com
Fiche Bombyx cul-brun à
www.ifrance.com/hacharate/_PRIVATE/euproctis.html
30 mars 2004
À lire dans la presse :
Environnement. L'écotoxicologie aide à la gestion du milieu naturel : Des insectes retrouvent du goût pour la bonne bouse, par Éliane Patriarca. Libération du lundi 29 mars 2004.
La coccinelle en danger de mort à Brive-la-Gaillarde, par Catherine Vincent. Le Monde (rubrique Aujourd'hui) le 29 mars 2003.
À lire une loupe à la main, au-dessus d'une inflorescence de berce, La hulotte n°84, Frissons d'ombelles, 40 portraits savoureux d'insectes floricoles.
24 mars 2004
Les fourmis champignonnistes (du genre Atta) découpent les
feuilles des arbres et les transportent dans leur fourmilière souterraine
(en les portant au dessus d'elles, d'où leur appellation de fourmis
à parasol). Là, ces fragments servent de substrat à
la culture d'un champignon particulier, qui est la nourriture de ces fourmis.
Il est capital, pour les 8 millions d'individus de la colonie, que cette
monoculture ne soit pas la proie d'un ravageur ou d'un agent pathogène
(un autre champignon).
Les ouvrières surveillent l'intrusion éventuelle de spores
indésirables (surveillance), les évacuent quand elles en trouvent
(mobilisation pour une lutte " manuelle ") et traitent à l'antibiotique
qu'un auxiliaire, une bactérie symbiotique présente sur leur
corps, leur fabrique (lutte biologique). Tout ceci au sein d'un nid maintenu
propre : les cadavres de fourmis et les vieux bouts de meule à champignon
sont mis à l'écart sur un " tas de compost " et cette tâche
est dévolue à des ouvrières condamnées (à
ne pas revenir parmi les leurs, suspectes qu'elles sont de porter des germes
dangereux).
Et tout ceci, sans chef, sans caporal, sans que personne ne crie un
ordre…
D'après les récents travaux de
Cameron Currie, de l'université du Kansas (États-Unis),
rapporté par BBC News, le 19 mars 2004, à
news.bbc.co.uk
Les signes d'une extinction majeure - ce sera (serait ?) la sixième
- d'espèces vivant sur la Terre s'accumulent. L'examen de la
présence des populations de plantes, d'oiseaux et d'insectes
(Lépidoptères) durant 2 à 4 décennies, sur quelque
230 000 km2 du sol anglais - découpé en carrés
de 10 km de côté -, a montré que 70% des papillons sont
en déclin, certains ayant disparu de régions entières,
voire du pays.
Jusque-là, les insectes étaient jugés plus " durables
", du fait de leur petite taille et de leurs facultés de déplacement
au vol.
De fait, comme les vertébrés et les végétaux,
et vraisemblablement en avance sur eux, ils sont victimes de la destruction
et/ou de la fragmentation des habitats, du fait des diverses activités
humaines. Des comparaisons plus ponctuelles avec des Hyménoptères
Aculéates et certains Diptères montrent que les " papillons
de jour " sont représentatifs des insectes et constituent de bons
indicateurs de l'évolution de la biodiversité.
Article source : Thomas J. A., Telfer M. G., Roy D. B., Preston C.
D., Greenwood J. J. D., Asher J., Fox R., Clarke R.T., Lawton J. H., 2004.
Comparative Losses of British Butterflies, Birds and Plants and the Global
Extinction Crisis. Science, 303, 1879-1881.
En Allemagne, une émission de télévision montre des
" candidats " à l'épreuve dans la jungle australienne. Ça
s'appelle " je suis une célébrité… sortez-moi de
là ". Parmi d'autres horreurs, cette séquence
particulièrement insupportable : la tête dans le bocal, un chanteur
de pop cherchant à croquer un poisson rouge n'a réussi qu'à
tout renverser. " Le poisson en est sûrement mort ", affirment des
plaignants. " Les gardes l'ont sauvé " répond la
chaîne.
Toujours est-il qu'un groupe de téléspectateurs attaque les
producteurs pour cruauté du fait que les jeunes gens sont obligés,
aussi, de manger des insectes vivants.
D'après " Celebrity Jungle Show Probed
for Cruelty ", Yahoo! News, lu le 5 mars 2004 à
news.yahoo.com
5 mars 2004
Depuis une dizaine d'années, les apiculteurs de Vénétie
vendent un miel nouveau. Leurs abeilles le fabriquent à partir du
miellat d'une cicadelle, Metcalfa pruinosa (Hémiptère
Flatidé) ; il a donc une provenance analogue au miel de sapin issu
du miellat de pucerons.
Ce qui n'est pas banal, c'est que la Cicadelle pruineuse est une espèce
envahisseuse, arrivée en Italie d'Amérique du Nord il y a une
vingtaine d'années (et depuis répandue dans le Midi de la France),
dépourvue de son cortège d'ennemis naturels, très polyphage
et redoutée comme ravageur de la vigne, des arbres fruitiers et des
mimosas.
D'après " Infestazione di Metcalfa e
produzione di mielo. Un metodo di stima ", par Moreno Greati et Renzo Barbattini,
Notiziario ERSA, 16(6), nov.-déc. 2003.
La Cicadelle pruineuse a été épinglée
ici sous le titre " L'envahisseur américain
est sous contrôle ".
On les connaît depuis 1633, on les attend depuis 17 ans. Elles ont
éclôt d'œufs pondus en 1987 et vont donc sortir de terre
en mai. On estime leur nombre à 5 milliards (jusqu'à
100/m2).
Elles sont des cigales nord américaines, en fait trois espèces
: Magicicada septemdecim - la plus grosse et la plus bruyante-, M.
cassini - toute noire- et M. septemdecula, qui forment, autour
de Cincinnati (Ohio, États-Unis) la " vague dix " (brood X) (on en
connaît 15 en Amérique du Nord, déphasées).
Les habitants se préparent fébrilement à les accueillir
- par des fêtes, des chansons, des dessins -, à les éviter
- des refuges " sans cigales ", au sol bétonné, sont signalés
dans le parcs - et à les supporter durant les 6 semaines de leur vie
aérienne .
D'après " People already abuzz over 17-
year cicadas ", par Jim Knippenberg, The Cincinnati Enquirer, lu le
2 mars 2004 à www.cincinnati.com
La lutte contre les Anophèles (Diptères Culicidés) vecteurs
du paludisme (ou malaria) est en partie financée par des donateurs
qui refusent leur aide à des programmes impliquant l'usage du DDT.
Il y a 40 ans, dans Printemps silencieux, Rachel Carson a fait
connaître au grand public les effets secondaires néfastes de
cet insecticide. Suite à quoi, le DDT a été interdit
pour la plupart de ses nombreux usages. Restent les traitements localisés
à l'intérieur des bâtiments, une fois l'an seulement,
associés d'ailleurs à d'autres techniques comme l'usage de
moustiquaires. Le remplacement de cette matière active, en Afrique
du Sud, par des pyréthrinoïdes aura été
brièvement efficace : au bout de quelques années, les moustiques
sont devenus résistants et il a fallu revenir au DDT.
Le DDT fait partie de la liste des " douze salopards " produits chimiques
organiques polluants permanents, nocifs pour l'environnement et interdits
par traité international. De nombreux pays souhaitent négocier
une exception pour cet insecticide bon marché, efficace et
irremplaçable pour réduire les populations d'anophèles.
Ceux des États qui sont dépendants des ONG étrangères
se heurtent au refus de celles-ci, soucieuses de leur image dans leur pays
d'origine. L'agence des Nations-Unies " Roll back malaria " est ainsi
partiellement désarmée.
D'après " Battle over anti-malaria chemical
", par Richard Black, BBC News, lu le 4 mars 2004 à
news.bbc.co.uk
La Fourmi des trottoirs, Lasius niger (Hym. Formicidé),
espèce commune, facile à élever, vient de dévoiler
comment elle sait éviter de provoquer des bouchons sur le parcours
des ouvrières fourrageuses entre nid et lieu de récolte. À
un niveau précis d'encombrement, une bonne bousculade, des bourrades
énergiques font que suffisamment d'individus prennent un autre chemin
pour que le trafic reste fluide.
Ce comportement, inattendu chez des insectes sociaux sensés suivre
les pistes chimiques (phéromones) les plus marqués et augmenter
ce faisant la " force " de ces pistes, a été découvert
grâce à un dispositif expérimental dit pont en double
Y. L'observation des ouvrières sur ce trottoir n'a pas suffi : un
modèle mathématique est venu en renfort.
L'application directe de cette tactique simplissime " on est trop, pousse-toi
de là que je passe " à l'homme à pied ou motorisé
n'est pas recommandée, en dépit de son efficacité (chez
les fourmis).
Article source : Dussutour A., Fourcassié
V., Helbing D., Deneubourg J. L., 2004. Optimal traffic organisation in ants
under crowded conditions. Nature, 428, 70-74.
Illustration : en bas à gauche, le nid ; en haut à droite,
la source de sucre.
N. B. Quant à la " Fourmi des bouchons ", c'est Crematogaster
(Acrocoelia) scutellaris, en ligne et figurée avec
ses dégâts ici.
Comment règne la reine chez les fourmis ? Celle-ci a le monopole de
la production des œufs et doit inhiber la reproduction des ouvrières
- lesquelles habitent, pour certaines, loin d'elle, dans des annexes du nid).
Le message - vient-on de le découvrir sur Camponotus floridanus,
fourmi charpentière américaine, à l'université
de Wurtzbourg en Allemagne - est écrit sur l'œuf, sous forme
du dépôt d'une phéromone. L'ouvrière qui le manipule
reste incapable de pondre si le message de sa mère est clair ; s'il
est absent, elle mange sa sœur.
D'après " Königinnenduft macht Ameisen
unfruchtbar ", Spiegel online, lu le 4 mars 2004 à
www.spiegel.de
Fiche (en anglais) et images de C. floridanus ou " Fourmi taureau
" à
creatures.ifas.ufl.edu/urban/ants/fl_carpenter_ants.htm
À un salon de l'agriculture allemand de janvier, on a présenté
des fourmis comme animaux de compagnie. S'en est suivi une fourmimania qui
a fait faire des affaires en or à Martin Sebesta, marchand d'insectes.
Des enfants et des étudiants, devenus " myrmécooliques ",
dépensent leurs euros, à raison d'une centaine par colonie
(en moyenne), dans sa boutique où l'on peut trouver des espèces
de toutes tailles.
D'après " Young Germans Embrace Ants in
latest Pet Craze ", Yahoo! News, lu le 27 février 2004 à
news.yahoo.com
Photos à
www.antstore.de/gallery/galleryseiten/017.html
La " City of Mardi Gras " est la proie d'envahisseurs invisibles mais
dévastateurs : les " super termites ", pour qui les maisons en bois
du centre historique, le Quartier français, sont une provende
inépuisable.
L'agresseur se nomme Termite de Formose, Coptotermes formosanus
(Isoptère Rhinotermitidé). Ses mœurs et ses dégâts
ressemblent à ceux de nos termites du bâtiment. Depuis la Chine
du Sud, son aire d'origine, il a gagné Taïwan (Formose) puis
l'Afrique du Sud et les États-Unis, à la fin de la Seconde
Guerre mondiale. Il s'est propagé notamment dans les traverses de
chemin de fer de récupération. Il attaque aussi bien la plante
en pot que l'arbre sur pied, le bateau que l'immeuble élevé,
dévorant tout ce qui est en bois. Il perce les métaux tendres
(plomb) mais ne creuse pas - contrairement à la légende locale
- le béton ( qu'il peut traverser en profitant des fissures).
Après avoir combattu (en vain) la peste avec des épandages
massifs d'insecticides, on vient de découvrir les vertus du piège
empoisonné : le bloc de bois tendre disposé en appât
puis le même imbibé d'un insecticide qui agit avec retard. Le
termite gourmand a le temps, au travers des échanges de nourriture
qu'il pratique au nid (trophallaxie), d'en faire " profiter " ses
congénères. La colonie dépérit.
D'après " Hidden, hungry invaders threatens
city of Mardi Gras " lu le 24 février 2004 à
www.cnn.com
Images
sur la fiche du service de vulgarisation de l'univeristé de
Floride
On connaît de nombreux cas de marquage olfactif chez les insectes.
Les fourmis, par exemple, marquent leur territoire et leurs pistes (ainsi
que leurs commensaux) au moyen d'odeurs agissant sur des congénères
(phéromones de marquage). Chez plusieurs Lépidoptères
phytophages, comme les Piérides, la femelle évite de pondre
là où déjà, plusieurs œufs sont
déposés, pour éviter une concurrence néfaste
entre les futures chenilles. Elle se base sur des signaux visuels et olfactifs
- des phéromones de ponte (voir l'article de Denis Thierry
dans Le Courrier de l'environnement de l'INRA n°15, novembre
1991, en ligne à
www.inra.fr/dpenv/thierc15.htm).
Chez ces mêmes Piérides, Johan Andersson, de l'Institut royal
de technologie de Stockholm (Suède) vient de mettre en évidence
le marquage (olfactif) de la femelle tout juste fécondée par
le mâle. La phéromone interdit aux autre papillons de copuler
avec le femelle qui, ainsi, pond ses œufs sans être importunée.
Puis le signal s'efface…
On espère de cette découverte des applications en défense
des crucifères cultivés (choux, rave, navet…) et…
des capucines (Tropéolacées), également victimes des
voraces chenilles des Piérides.
D'après le communiqué de presse
KTH
Ci-contre : Piéride du navet, Pieris napae Cliché
Michel Riou
23 février 2004
À lire dans la presse : La fourmi sans
reine, mais non sans rang, par Catherine Vincent, Le Monde, 24 février
2004
(en
ligne)
À voir à la télé :
Arte découverte - Les envahisseurs invisibles, par Thierry
Berrod, tous les soirs de la semaine à 19 h : termites, moustiques,
puces...
Aïeul retrouvé dans un placard
C'est au fond d'un tiroir (n°38234, Paléontologie, Natural History
Museum, Londres, Royaume-Uni) que reposait, depuis plus d'un siècle,
le plus ancien de tous les insectes vieux, lui, de 400 millions d'années.
Le fossile avait été trouvé dans des grès
écossais, comme son compère le collembole Rhyniella
precursor, auquel il ravit le titre.
Rhyniognatha hirsti, figuré par une paire de mandibules, avait
été nommé par Tillyard, en 1928, qui n'avait pas
précisé sa position taxinomique. L'animal avait donc
été noté " Arthropode mandibulate " et presque oublié
dans son placard.
Le réexamen minutieux de cet unique échantillon a
révélé que la mandibule, de forme triangulaire,
possède deux points d'articulation, pas disposés comme chez
les myriapodes : R. hirsti était donc un Insecte
Métaptérygote. Il avait des ailes, très probablement,
80 millions d'années avant l'époque jusque là admise
pour l'apparition du vol dans cette classe.
À retenir : les Insectes et les autres Hexapodes datent du Silurien.
Ils ont fait partie - déjà formés - des premiers animaux
à vivre hors de l'eau.
Article source : Engel M. S. Grimaldi D. A.,
2004. New light shed on the oldest insect. Nature, 427,
627-630.
10 février 2004
À lire dans la presse
:
Dans Le Monde, en ligne le 10 février 2004
(www.lemonde.fr), par Hervé Morin
:
"Objectif : l'éradication de 'Diabrotica', la ravageuse du
maïs"
et, par Stéphane Foucart : Un moucheron tropical menace les cultures
sous serre du sud de l'Europe.
Dans Sciences au Sud (de l'Institut de recherche pour le
développement) n°23 ( janvier/février 2004) :
Les punaises courent toujours et Sur la piste des vecteurs
(contact :
Marie
Guillaume)
L'année agricole 2002-2003 restera marquée par sa climatologie
toute particulière : froid et canicule très intenses se sont
en effet succédé. Comment les insectes ravageurs - qui ne sont
pas du tout les amis des cultivateurs quand ils pullulent et affectent les
productions - ont-ils passé cette campagne exceptionnelle ?
Avec Phytoma-La Défense des végétaux (n°567,
de janvier 2004), faisons un tour rapide et global des attaques d'insectes
sur les grandes cultures.
Sur blé, les pucerons ne se sont manifestés que dans le Midi,
le Zabre a été inexistant, ses larves ayant été
tuées par le gel ; le Criocère des céréales aura
été la "vedette" du printemps ; un peu plus tard, les conditions
orageuses ont favorisé les cécidomyies en Touraine.
Pour les oléoprotéagineux, c'est selon qu'ils ont été
semés avant le printemps ou après. Les ravageurs du Colza ainsi
que ceux des pois et féveroles d'hiver ont été très
peu actifs, du fait du froid, à part, dans certaines régions,
le Charançon de la tige du Colza et le Méligèthe. Ceux
des pois et féveroles de printemps ont profité de la chaleur
sèche pour pulluler : les Thrips, les Sitones, la Bruche et les pucerons
se sont fait remarquer sur féveroles ; mais c'est le soja, une plante
originaire des pays chauds, qui aura le plus souffert : Etiella
zinckenella, la Pyrale du haricot vert (Lép. Pyralidés),
a été pour la première fois cause d'attaques importantes
(c'est un foreur des gousses), à côté de la Belle-Dame
- défoliatrice - (Vanessa cardui, Lép. Nymphalidé)
et la Noctuelle de la tomate qui a attaqué les gousses. Le Tournesol
est resté presque partout indemne.
Sur pomme de terre, outre des attaques localisées de pucerons et de
fortes populations de Taupin dans le Midi, l'été 2003 aura
vu le réveil (durable ?) d'un "grand conquérant fatigué"
(cf. Insectes n°120), le Doryphore, qu'on a vu partout (même
à très faibles effectifs) dans les champs comme dans les
jardins.
Sur betterave, la Teigne, connue pour apprécier les étés
chauds, a sévi surtout en Auvergne et en Bourgogne, au point d'effacer
les dégâts de Pentastiridius sp. (Hom. Cixiidé),
vecteur du Syndrome des basses richesses. Elle
a été accompagnée de la Mouche (Pégomyie) de
la betterave - dont la seconde génération a été
réduite par la canicule - et, de ci de là, de pucerons (au
printemps).
Enfin le maïs, dont on connaît les considérables besoins
en eau, a eu très soif, en plus d'être victime de ravageurs.
Les classiques foreurs, la Pyrale du maïs et la Sésamie sont
restés pratiquement inactifs et c'est un insecte quasi-tropical qui
aura été le ravageur de l'année, essentiellement sur
maïs doux, : la Noctuelle de la tomate (ou Héliothis,
déjà citée). Cependant, le ravageur que l'on a eu tout
particulièrement à l'œil, c'est le dernier venu, un immigrant
clandestin, réputé dangereux, débarqué très
probablement d'un avion en provenance d'Amérique du Nord : la
Chrysomèle des racines du maïs (Diaborotica virgifera,
Col. Chrysomélidé, cf. Insectes n°127), que l'on
tente d'éradiquer, directement ou en éliminant les
repousses.
Les ravageurs mentionnés ici par leur nom commun sont décrits
par une fiche complète et illustrée dans HYPPZ
(www.inra.fr/hyppz)
Phytoma - 27, rue Danielle-Casanova, 75001 Paris - Sur Internet :
www.phytoma-ldv.com/
5 février 2004
Pour la saint Valentin, vous ne savez quoi offrir d'original à votre
amour... Acceptez la suggestion du zoo de Binghampton (N.Y., États-Unis),
rendez-vous au 60 Morgan Road (qui donne dans Washington Street), essayez
d'entrer dans le Ross Park (leur page Internet indique "fermé pour
la saison"), trouvez l'insectarium (selon le site des zoos états-uniens,
il héberge 1 espèce d'invertébrés), sortez 10
$ et voilà ! Vous avez offert - en parrainage, pas en cadeau à
emporter - une Blatte souffleuse. Vous repartez avec un certificat, la photo
de la bête, une fiche technique et un passe pour lui rendre visite.
Ceci grâce à l'opération "Give Your Beauty a Beast",
qui vous propose bien d'autres animaux mais il vous faudra débourser
250 $ pour un tigre (pas du platane, de l'Amour).
Le catalogue des candidats à l'adoption
est à
www.tbai.org/adoptananimal.html
La saint Valentin tombe le 14 février
La Blatte souffleuse a été déjà
"épinglée" ici et
là ; elle s'offre aux regards des visiteurs de
l'OPIE, où elle coule des jours tranquilles dans son
vivarium.
Long d'1 cm à peine, vieux de 420 millions d'années,
Pneumodesmus newmani, trouvé (fossilisé) à
Stonehaven, en Écosse, est le premier animal terrestre connu. La
présence de stigmates indique qu'il respirait dans l'air. C'est un
Myriapode (mille-pattes), cousin des ancêtres des insectes. Mike Newman,
son découvreur, est chauffeur d'autobus à Aberdeen - et
paléontologue amateur.
D'après, notamment, "Fossil Millipede
found to be oldest land creature", lu le 26 janvier 2004 sur Yahoo! News
à news.yahoo.com
28 janvier 2004
L'imago de Papilio ulysses (Lép. Papilionidé), espèce
commune en Australie et sur les îles voisines, coûte entre 5
et 10 €, séché ! En effet, le papillon mâle est
très beau (voire décoratif) avec ses ailes bleu et noir. Un
noir très noir, qui n'est pas dû à une simple pigmentation.
Des travaux de Pete Vukusic et de son équipe (université d'Exeter,
Royaume-Uni), il ressort que ce noir est aussi une " couleur physique " (comme
beaucoup de couleurs métalliques des insectes), due à un
arrangement particulier d'écailles (de moins d'un micron) qui forment
des sortes de puits disposées en nid d'abeille où la lumière
est piégée. Si l'on trempe l'aile dans du bromoforme, liquide
transparent de même indice de réfraction, le noir perd beaucoup
de son noir, l'aile n'absorbant plus que 50% de la lumière.
Le dispositif a inspiré à un chimiste du Britain's National
Physical Laboratory ( à Teddington) la création d'un
revêtement " ultrablack " qui devrait trouver preneur auprès
des fabricants d'optique, des artistes et sans doute des créateurs
de mode.
Quant à Papilio ulysses, il se sert de son noir plus noir que le noir
pour être plus beau que ses rivaux, dans le but de séduire une
papillonne…
Article source : Vukusic P., Sambles J. R., Lawrence
C. R., 2004. Structurally assisted blackness in butterfly scales.
Proceedings of the Royal Society of London B, en ligne à
www.nature.com
Cliché H. Guyot
21 janvier 2004
À lire dans la presse : Les termites, insectes conquérants. Par Anne-Geneviève Bagnères, Magdalena Kutnik, Stéphanie Dronnet et Simon Dupont. Pour la Science, février 2004, pp. 40-45.
16 janvier 2004
À voir en ville :
A Paris, dans le cadre du IXe Festival international de la
Géode, du 14 janvier au 1er février, le film
Extraodinaires insectes de Mike Slee, 2002, Grande Bretagne,
40 minutes.
www.lageode.fr
Résultat du travail d'une équipe dirigée par Richard
Gibbs (Baylor College of Medecine- Houston, États-Unis), l'Abeille
domestique, Apis mellifera (Hyménoptère Apidé)
a vu son génome décrypté. Une version provisoire de
la carte-inventaire de ses gènes est mise à disposition des
personnes intéressées gratuitement (c'est une
première).
Les premières applications pratiques entrevues à cette
découverte sont la création de races nouvelles résistantes
à l'acarien Varroa jakobsoni et/ou moins agressives pour les
gens. Au-delà de ces retombées attendues en apiculture, la
connaissance du génome de cet insecte devrait profiter à de
nombreuses recherches médicales, sur la vie en société,
le contrôle du vieillissement, l'autisme, la cognition, les biocapteurs,
etc. Elle devrait aussi permettre d'améliorer l'efficacité
des Hyménoptères parasitoïdes auxiliaires de lutte biologique.
À quand une abeille résistante aux insecticides ?
D'après " Honey bee genome sequenced ", par Helen Pilcher,
Nature scienceupdate, lu le 9 janvier 2004 à www.nature.com et " Proposal
for the Sequencing of a New Target Genome: White Paper for a Honey Bee Genome
Project " par The Honey Bee Genome Sequencing Consortium
(www.genome.gov/Pages/Research/Sequencing/SeqProposals/HoneyBee_Genome.pdf)
Ci-contre : abeille dessinée par Frederico Cesi, premier dessin naturaliste fait à l'aide d'un instrument d'optique, paru dans Apiarium, Academia del Lincei, Rome, 1625.
Sauf mention contraire, ces textes sont
d'Alain Fraval
M.G. = Marie Guillaume, B.D. = Bruno
Didier
Les Épingles de collection - à consulter, page par page : Les Épingles entomologiques de 1999 et 2000, Les Épingles de 2001, Les Épingles de 2002, Les Épingles de 2003, Les Épingles de 2004, Les Épingles de 2005, Les Épingles de 2006, Les Épingles de 2007,, Les Épingles de 2008, Les Épingles de 2009, Les Épingles de 2010, Les Épingles de 2011. - ou globalement (jusqu'à fin 2009) ici.