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Miscellanées
Les
insectes d'avant
Le Glouton
Par Johannes Goedaert
Metamorphoses
naturelles, ou, Histoire des insectes: observée tres-exactement suivant
leur nature & leur proprietez : avec les figures en taille-douce
gravées d'aprés nature
Publié par Chez George Gallet, 1700
Expérience 22
Aus
branches les plus tendres des faux & autres arbres, on y voit
souvent attachées de petittes bêtes de couleur verte, & tendres de
peau a un point, que si on les touche tant soit peu de la main, ou de
quelque autre infiniment, elles crevent tout aussitôt, a la maniere des
pous qui se trouvent dans le papier : & comme ceus-cy rendent une
matière grise, parce qu'ils sont gris aussi , celles-la rendent une
matiere verte parce qu'elles sont de la même couleur. Elles naissent
d'une certaine humeur, que les fourmis jettent sur le rejettons
sus-dits, & qui étant vivifiée par la chaleur du soleil se change
dans ces petits animaus, qui ne font pas peu de mal aus endroits, ou
ils provienent : car ils gâtent & détruisent tout le bois & en
sucent toutte la substance : & pour s'y tenir plus commodement,
& y prendre leur accroissement, ils tissènt un petit ret pour y
étre a couvert, ainssi les branches par succession de temps étant
privées de l'humeur qu'il faut pour les vegeter , devienent maigres
& graîles, l'écorce en paroît noiratre, & a les voir, on diroit
que c'est une autre sorte de bois.
On trouve souvent les fourmis
qui les vienent visiter, lorsqu'ils font encore jeunes &
nouvellement éclos, pour ainsi dire, elles les caressent, &: ne
peuvent endurer qu'ils ayent la moindre impureté. Comme nul animal
n'est sans enemis, que les hommes, que les poissons s'entre-devorent :
ces petittes bêtes aussi ayant achevé de croître, ont a faire a forte
partie, qui est ce ver depeint sur la planche vingt & deusiéme. Il
les mange avec tant d'avidité, & s'en soule de la façon, qu'il a de
la peine a se remuer, & ne peut bouger de la place ou il a rempli
le ventre, jusques au lendemain matin, qu'ayant fait la digestion, il
se remet a manger de ce qui luy reste depuis le soir precedent, ou il
cherche sur un autre rejetton une repuë plus copieuse & abondante,
avec laquelle il charge comme auparavant, & enfle derechef sa pance
vuide, qui est la raison , que pour mettre de la difference entre ce
ver & les autres, je l'ay appelé le Glouton.
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Puceron laineux du hêtre, Phyllaphis fagi (Hém. Aphididé) / syrphe (Dip. Syrphidé) à déterminer...
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