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Les insectes de la Belle Époque


LA MOUCHE SAVANTE

S’il faut en croire le Scientific American, de New York, un mathématicien d’imagination a trouvé le moyen de rendre les mouches savantes instantanément par un artifice qu’il est permis de dévoiler.

Au milieu d’une salle on installe un chevalet solide (n°1) qui supporte un cadre en bois et sur ce cadre un miroir en verre transparent. Ce cadre a environ 1m,20 de largeur et 1 mètre de hauteur. Derrière le cadre en bois se trouve un second miroir noirci sur la face antérieure.

Le prestidigitateur qui présente la mouche arrive devant le chevalet et, pour donner qu’il n’y a aucun subterfuge, il descend le cadre en bois jusqu’au pied du chevalet, retire le premier miroir, le tourne et le retourne devant le publi. Puis il le laisse un petit instant sur le côté ; ensuite il le remet en place dans le cadre en bois et le remonte à la hauteur où il se trouvait d'abord. Pendant ces divers exercices, un jeune homme en se cachant derrière le tableau est sorti du plancher (n°2) et s'est installé sur une petite plate-forme derrière le tableau. Il a été élevé en même temps que ce dernier et personne ne s’en est aperçu. Le prestidigitateur s'avance alors, trace sur le miroir un série de petites cases en se servant de savon pour écrire sur le verre, et dans chacune de ces cases il inscrit une lettre et un chiffre en allant de A à Z et de 1 à 26. Le jeune homme derrière le tableau en fait autant et trace les mêmes caractères à la même place. Ce dernier a de plus préparé sous le parquet une batterie de piles P ; deux fils émergent, suivant le long du chevalet, pour se relier à un électro-aimant que le jeune homme tient dans la main (n°3).

Le prestidigitateur s’adresse alors au public, et annonce que la mouche dont il a fait l’éducation connaît les lettres de l’alphabet et sait compter. Il prie une personne de désigner une lettre, soit L. On voit aussitôt la mouche qui était en bas du tableau se relever et marcher jusqu'à la case L. Une mire personne demande la somme de 2 chiffres 6 et 5. La mouche leur répond aussitôt et vient se poser sur le nombre 11.

On a déjà deviné le stratagème employé. La mouche est montée sur un bouchon et porte un petit morceau de fer doux. Le jeune homme placé derrière le tableau la fait mouvoir et la dirige à l'aide de l'électro-aimant qu'il a en main. Cette récréation produit son petit effet et surprend toujours 1es petits et même les grands enfants.

D. Lebois, La Nature, 2e semestre 1898, p. 368.






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