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Le Bombyx disparate
en douze photos

au Maroc

Le mâle - petit, muni d'antennes plumeuses - (à droite) s'accouple avec la femelle - grosse, aux antennes filiformes - (à gauche) qu'il a rejointe, attiré par la phéromone de rapprochement des sexes que celle-ci a secrété. Ce dimorphisme sexuel a donné son nom à l'espèce (dispar, disparate).
[Photo prise au travers d'une boîte d'élevage]

La femelle, incapable de voler [*], pond pratiquement sur place, contre l'écorce de l'arbre. Ici à l'endroit de la hausse (la limite du déliégeage sur le tronc du chêne-liège). On voit à droite les chrysalides pas encore éclose ou leurs exuvies (cuticule abandonnée lors de la mue imaginale).

Chaque papillon femelle dépose une ponte. Celle-ci rassemble de 200 à plus de 500 œufs sur 2 ou 3 couches. Les œufs sont enrobés d'un feutrage fait des écailles de l'abdomen de la femelle.
Le développement embryonnaire a lieu dans les deux semaines qui suivent la ponte. Suit une très logue estivo-hibernation (9 mois), pendant laquelle la jeune chenille formée demeure en diapause à l'intérieur du chorion de l'œuf.
[photo prise au laboratoire ; les œufs ont été "dépoilés" et disposés à côté de la ponte dissociée sur un papier millimétré]

Au printemps suivant, les chenilles éclosent puis grimpent le long du tronc à la recherche des feuilles tendres du chêne-liège, issues du tout récent débourrement.

Elles en décapent l'épiderme puis, parvenues au 2e stade, les attaquent en grignotant le bord du limbe ou en les perçant.

Au bout de quelques semaines, la chenille atteint une taille et un poids respectables - et prend une allure caractéristique avec ses soies (Réaumur l'appelait la chenille à oreilles) et ses ponctuations bleues (à l'avant) et rouges (à l'arrière) sur un fond brun-gris plus ou moins foncé (elle a perdu ses deux étoiles jaunes, visibles sur la photo de la page d'accueil).

En cas de pullulation plus de 30 000 individus peuvent avoir à se partager le feuillage d'un arbre qui est vite épuisé. Les chenilles montent, descendent…
Elles tissent tout au long de leur parcours un fil de soie, l'ensemble finissant par former des échevaux denses. La plupart des chenilles mouront de faim (il n'y a pas de virose au Maroc), s'amoncelant au pied du tronc.

Quand à la subéraie, elle prend une allure hivernale pendant 2 à 4 semaines, temps au bout duquel le chêne-liège débourre (pour la seconde fois dans l'année). Ceci aussi bien en plaine (photo de droite) qu'en montagne (photo de gauche).

Les chenilles survivantes se sont nymphosées. La chrysalide est nue, retenue par un filet lâche de soie préparé par la chenille et arrimé au liège.
Les papillons émergent au bout de 2 à 3 semaines.
[sur la photo, de haut en bas : exuvie de la chenille, chrysalide femelle et chrysalide mâle - plus petite -, chenille en prénymphose]

Le Bombyx disparate menace-t-il la forêt ? Bien moins que le déliégeage intempestif, le surpâturage du sous-bois, l'élevage des arbres pour nourrir le bétail (ramée), les coupes en délit (pour faire du charbon de bois), la récolte exhaustive des glands...


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