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APERCU SUR LYMANTRIA DISPAR EN ESPAGNE

D'après F. HERARD (European Parasite Laboratory, Béhoust) et J. MESSAOUDI (D.P.V.C.T.R.F.)


Connu sous le nom de "lagarta peluda", le Bombyx disparate sévit dans toute la périnsule Ibérique, ainsi qu'aux îles Baléares.

Les premières pullulations ont été enregistrées en 1860-1863 dans la région de Salamanque, où près de 170 000 ha de forêt de Chêne furent alors attaquées (SCHEDL, 1936). Par la suite le défoliateur s'est manifesté notamment entre 1917 et 1924, puis en 1932, entre 1953 et 1959, de 1972 à 1978.

Le cycle biologique de Lymantria dispar est analogue à celui décrit du Maroc (cf. chap. III). La variété des climats régionaux et des altitudes fait que l'on trouve des oeufs jusqu'en mai, des papillons jusqu'en septembre (M.A.P.A., 1981).

Les premières études sur les insectes parasites de L. dispar ont été menées de 1913 à 1936 par le Laboratoire Espagnol de la Faune Forestière. ROMANYK et RUPEREZ (1960) ont dressé l'inventaire du cortège des ennemis du ravageur. Une idée de leur impact est fournie par les comptages de ROMANYK (1966), lequel signale en outre 2 viroses et des mycoses à Aspergillus sp. et à Beauveria sp. (rares). Le tableau ci-dessous dresse l'inventaire des entomophages de L. dispar en Espagne.

Les dégâts les plus importants sont notés sur Chêne-vert et sur Chêne- liège mais les Chênes à feuilles caduques (tauzin, zéen) ne sont pas épargnés. Parfois le Pin de Monterrey, Pinus radiata (DON.), est attaqué (à l'instar de ce qui a été observé dans le Rif). En cas de fortes pullulations les chenilles passent sur les arbres fruitiers y compris les Figuiers, et les Platanes.

La nuisibilité de L. dispar dans des forêts qui sont consacrées à l'élevage par leur propriétaires privés provient de la perte des glands (aliment pour les porcs) plus que du déficit de croissance en bois.

Des opérations de lutte biologique ont été menées en 1922 et 1923, avec les auxiliaires Anastatus disparis (RUSCHKA) et Ooencyrtus kuvanae (HOW.) (RUPEREZ, 1958). Sinon, la lutte a fait massivement appel aux produits chimiques.

De 1952 à 1971, 2 800 000 ha environ ont été traités par voies terrestre et aérienne. Les produits utilisés étaient le D.D.T. (à 10, 8 et 6%), le Lindane (0,5 %) et le Malathion (2 %) (GOMEZ BUSTILLO, 1976). A l'heure actuelle, les superficies traités annuellement dépassent 20 000 ha. On utilise le Diflubenzuron (cf. chap. VII) (45 %, U.L.V.) mélangé avec du gazole à 5% (150 g/ha de produit commercial - 2 l/ha de bouillie). Le Carbaryl est également employé (CADAHIA CICUENDEZ et ROBREDO, 1985) en pondrage, lors d'interventions terrestres.

Les traitements chimiques sont complétés par une lutte par piégeage de masse, au moyen de pièges à disparlure. L'année suivant l'application insecticide on installe des pièges (type "glas" ou type "I.C.O.N.A.") le long de transects, à 500 m les uns des autres. Plus de 30 000 ha ont été ainsi traités (MONTOYA, comm. pers.), avec des résultats très satisfaisants. Ce procédé combine surveillance et lutte.

[R] PRINCIPAUX ENNEMIS NATURELS DE LYMANTRIA DISPAR EN ESPAGNE

Braconidae

Cotesia melanoscela (RATZ.)
Glyptapanteles porthetriae (MUES.)
Glyptapanteles liparidis (BOUCHE)
Meteorus versicolor (WESM.)

Ichneumonidae

Rhobocampe (Hyposoter) unicincta (GRAV.) (= disparis VIER.)
Coccygomimus instigator (F.)

Torymidae

Monodontomerus aereus (WALKER)

Chalcididae

Brachymeria intermedia (NEES)

Eupelmidae

Anastatus disparis (RUSCHKA) (= bifasciatus FONS.)

Encyrtidae

Ooencyrtus kuvanae (HOWARD)
Ooencyrtus masi (MERCET)

Tachinidae

Compsilura concinnata (MEIG.)
Exorista (Trigochyla) segregata (ROND.) (= grandis ZETT.)
Exorista larvarum (L.)
Blepharipa (Sturmia) pratensis (MEIG.) (= scutellata R.-D.)
Parasetigena silvestris (R.D.) (= Phorocera agilis Auct.)

Carabidae

Calosoma sycophanta (L.)
Calosoma inquisitor (L.)
Carabus gougeleti (REICHE)
Steropus globulus (F.)
Xylodrepa quadripunctata (L.)

Protozoaires

Nosema muscularis toletanica


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